2022 : Découvrez le MANÈGE ENCHANTÉ de M. Mélenchon

Cette fois-ci, c’est vraiment parti : avant-hier, j’ai reçu le premier tract électoral de la présidentielle 2022 dans ma boîte aux lettres ! C’était un petit mot de notre insoumis national Jean-Luc Mélenchon. Enfin, insoumis… À la façon particulière des politiciens incrustés depuis toujours dans le système. Il fut quand même vingt ans sénateur, ministre de Lionel Jospin (PS), député européen pendant huit ans, et il est actuellement député français depuis 2017. Mais bref. J’avais cinq minutes, j’ai lu.

Et puis il ne faudrait pas oublier que pour Ségolène Royal, « le vote utile à gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon ». Or Ségolène Royal n’est pas tout à fait n’importe qui. « Première femme de l’histoire de France à accéder au second tour de l’élection présidentielle », modèle du Président américain Barack Obama pour sa campagne de 2008 (du moins le croit-elle), spécialiste des Pôles, grande admiratrice de Fidel Castro et lanceuse d’alerte sur les dangers du string à l’école, elle a évidemment beaucoup de conseils avisés à donner aux Français.

On passera sur l’incroyable cirage de pompes qu’elle a servi à Mélenchon en direct – sa grande culture, son expérience politique, sa brillante campagne, etc. Mais il faut reconnaître que si l’on s’en tient aux chiffres des sondages, elle n’a pas tort. Après tout, il surnage à 10 ou 11 % dans un camp où ses nombreux concurrents, les Jadot, Hidalgo, Taubira, Roussel, Poutou et Arthaud s’échelonnent de 0 à 5 %. Les espoirs de l’union derrière Taubira étant complètement retombés, il reste le seul et unique candidat de gauche à quelques points de l’accès au second tour. 

Et très honnêtement, chers lecteurs, avec le programme qu’il porte, on se demande vraiment pourquoi il ne parvient pas à percer plus. C’est en tête de tous les candidats qu’il devrait trôner, loin devant Macron et loin devant tous les « austéritaires » qui ne pensent que réduction des dépenses, baisse des impôts et casse du service public ! Car après lecture de son tract électoral, je dois vous le dire : ce n’était pas seulement un petit mot comme je l’écrivais pour commencer, mais un véritable mot doux, un billet doux, calibré spécialement pour rassurer et séduire (voir ci-dessous, recto à gauche, et surtout, verso à droite) :

 

Résumons : Jean-Luc Mélenchon se propose de faire passer le salaire minimum mensuel net de 1 269 euros actuellement à 1 400 euros. Les retraites aussi, d’ailleurs, et ce, dès 60 ans. Le retour des charges sociales exonérées via le CICE de François Hollande y pourvoira. Dans le même temps, certains prix seront bloqués, le temps de travail sera ramené à 32 heures par semaine, les congés payés passeront à six semaines et une garantie d’emploi sera instaurée.

Mais oui, à la fin, pourquoi seuls les fonctionnaires devraient-ils bénéficier de la garantie de l’emploi alors qu’il serait si simple de décréter l’emploi pour tous ! C’est cela, la justice sociale selon Jean-Luc Mélenchon : harmoniser les régimes du privé et du public en calquant les premiers sur les seconds. Le paradis, ni plus ni moins ! Le grand rêve de Gérard Filoche enfin réalisé !

Pour ce dernier, pour Jean-Luc Mélenchon et pour tous ceux qui veulent régir a priori la vie de leurs concitoyens, l’économie ne saurait être une activité vivante et évolutive pratiquée par des individus libres et créatifs. Pas du tout. L’économie ne doit rien laisser au hasard. Vous vous rendez compte de l’horreur absolue si certaines personnes parvenaient à s’enrichir ? Et se mettaient à créer des emplois pour d’autres ? Non, personne ne doit dépasser. Alors pour bien faire, autant tout planifier à l’avance.

Telle entreprise, dûment surveillée par des instances autorisées, s’engagera à embaucher tant de personnes et à produire tant de parapluies de telle date à telle date. Il n’est nullement question d’adapter les horaires et la charge de travail à la demande spontanée des clients. La semaine travaillée doit impérativement se limiter à 32 heures réparties sur 4 jours. C’est ainsi que l’on pourra lutter contre la subordination au travail, et c’est ainsi que l’on pourra combattre le chômage, en partageant solidairement le travail entre tous.

On retrouve ici cette croyance bien ancrée à gauche qui veut que le travail soit un gâteau fini que l’on doit partager entre tous ceux qui veulent travailler pour assurer le plein emploi. C’est exactement l’idée qui présidait à la mise en place des 35 heures par Martine Aubry à partir de l’année 2000. Sans même parler de science économique, l’expérience a montré que non seulement cette loi ne favorisait pas l’emploi, mais qu’elle avait en plus l’énorme inconvénient de désorganiser nombre d’entreprises et de services. Les hôpitaux par exemple.

Le seul gâteau qu’il est possible de partager, c’est la richesse produite. En langage socialiste, ce partage s’appelle la redistribution. Mais encore faudrait-il qu’il y eût quelque chose à partager. Or le programme de M. Mélenchon réussit le tour de force de limiter autoritairement le chiffre d’affaires des entreprises tout en augmentant considérablement leurs charges et en accroissant l’impôt sur ce qui restera. 

Les « austéritaires » vous diraient qu’il y a du souci à se faire pour la création de richesse. Mélenchon va casser l’économie, s’exclament-t-il ! Il va casser les marges, casser l’investissement et réaliser la performance de plonger le secteur marchand dans le marasme et le chômage.

Vous êtes déçus ? Pas de panique, mes amis, notre insoumis a tout prévu.

D’abord, il va chasser impitoyablement les évadés fiscaux. « Jusqu’en enfer », a-t-il confié cet automne aux étudiants de l’université de Lille. Et puis il va taxer les riches. Autrement dit, ISF, le retour. Mais attention, pas le petit ISF à 3 milliards annuels qu’on a connu avant que le « président des riches » ne le supprime. Un ISF digne de ce nom qui rapportera 8 milliards d’euros par an. N’oublions pas non plus les… 14 tranches (!) de son barème super progressif pour l’impôt sur le revenu. Ouf, le financement du programme est assuré.

Quant au chômage, il n’y en aura pas. En ce domaine, rien ne vaut la bonne vieille martingale à la grecque qui consiste à ajuster l’emploi par des embauches de fonctionnaire. Jean-Luc Mélenchon prévoit justement de créer 1 000 000 de postes dans la fonction publique.

Oh certes, notre école, notre hôpital, sont en grande déshérence, on est d’accord. Mais quand on connait les sommes et les effectifs qu’on y consacre pour des résultats indiscutablement médiocres comparativement à d’autres pays moins dépensiers, un « austéritaire » se pose évidemment la question de l’organisation et de l’allocation des ressources. Mais M. Mélenchon n’est pas du genre de mégoter ainsi sur l’emploi public :

Du reste, pourquoi s’inquiéter ? Si les impôts ne suffisent pas à l’affaire malgré le recrutement de 18 000 fonctionnaires pour traquer l’évasion fiscale, il restera toujours la dette publique. Elle atteint déjà 116 % du PIB ? Aucune importance. Il suffira de demander à la Banque centrale européenne (BCE) de convertir la part de dette des États qu’elle détient dans son bilan en dette perpétuelle à taux zéro. L’annuler, autrement dit. Si on le fait une fois, pourquoi ne pourrait-on pas le refaire un peu plus tard, quand la première fois sera oubliée ? Problem solved.

Comme vous voyez, avec Jean-Luc Mélenchon, la vie est simple. Tout se passe comme s’il existait quelque part une réserve permanente et magique de croissance, de richesse et d’emploi. Comme s’il n’y avait plus qu’à se servir et distribuer le tout à parts scrupuleusement égales.

Curieusement, ce conte de fée n’attire plus autant les électeurs qu’auparavant. Si l’on tient compte des éléments plus généraux qui existent aussi dans le vote Mélenchon comme les qualités tribunitiennes du personnage, l’opposition à la personne d’Emmanuel Macron et la révolte contre le pass vaccinal, on ne peut pas dire qu’un score de 10 à 11 % des intentions de vote constitue une grande performance. 

Mais peut-être les Français se souviennent-ils ou, pour les plus jeunes, ont-ils entendu dire qu’il y a 41 ans, un programme très similaire, un programme qui devait faire passer la France « de l’ombre à la lumière », s’est fracassé en deux ans sur les réalités du monde. Il n’est jamais inutile de connaître l’histoire. La vraie bien sûr ; pas celle fantasmée par les marchands d’illusion lyrique.

Et pour ceux qui l’auraient oublié, c’est le moment d’y penser, et pas seulement dans le contexte de la candidature Mélenchon. Le « quoi qu’il en coûte » qui dure et perdure, les promesses de salaires augmentés comme par magie, les allocations mirobolantes distribuées sur les populations méritantes – tout ceci relève aussi du joli conte électoral, mais c’est tout.


Illustration de couverture : Le candidat présidentiel de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon en meeting à Montpellier le 13 février 2022. Capture d’écran Twitter.

31 réflexions sur “2022 : Découvrez le MANÈGE ENCHANTÉ de M. Mélenchon

  1. C’est sa hâblerie et son arrogance qui parviennent à en faire un orateur hors pair et le rendent populaire. C’est un formidable tribun. C’est ce qui le rend extrêmement dangereux.

    Je n’imagine même pas, lorsqu’on s’attarde sur son programme, qui veut, entre autres s’attaquer aux « profiteurs de crise » (sic), voir cet individu accéder à la magistrature suprême.

    Toujours le même credo, la même rhétorique éprouvée sur le vilain capitalisme qui spolie le travailleur. Avec un concept « open bar », une immigration incontrôlée encouragée, un droit du sol plus étendu, le désarmement de la police qu’il veut « à la bonne franquette » (sic) et le matraquage fiscal des dits riches.
    La redistribution telle qu’on ne la connait que trop, ce collectivisme crasse.

    Son fonds de commerce est la jeunesse actuelle, rebelle, en pertes de repères, de valeurs et d’autorité. Il ne reste qu’à promettre la légalisation du cannabis.
    Pour le moment, son électorat n’est pas (encore) déstabilisant dans la course à l’Élysée avec environ 10 à 12% d’intentions.

    Heureusement car Macron en comparaison c’est Mère Thérésa.

  2. J’ai parcouru également les 180 propositions de Fabien Roussel, rien en dessous du remarquable, sauf peut être que je me demande ce qu’en penserait notre Mila et les quelque 35 personnes sous surveillance policière. Quant aux moyens de contrôler notre dette ??? Qui sera notre Churchill..

  3. C’est bien que vous finissiez sur un rappel des premières années Mitterrand. Quand j’en parle à mon fils, il me dit que peu dans sa génération connaissent cet épisode. De fait, les années 80 ne semblent pas figurer au programme d’histoire ou au programme de sciences économiques et social(istes). Ceci explique sans doute l’étrange amnésie qui semble entourer cette période.

    Autre point de comparaison avec les années Mitterrand : à l’époque c’était le parti socialiste qui dirigeait la coalition avec les communistes, désormais c’est l’extrême gauche qui dirige la coalition et ce sont les modérés qui sont à la remorque. On pourrait presque dire la même chose à droite. Notre société s’est polarisée au fur et à mesure du déclin et plus on s’y enfonce plus on se réfugie dans les illusions protectrices. Ce n’est pas rassurant. D’autant plus que le grand gagnant c’est le clan de gangsters qui dirigent le pays.

    • Depuis que la gauche s’est ralliée à l’économie de marché (on peut être pour ou contre) elle a perdue la spécificité de son électorat. Je pense mais c’est personnel que le nouveau clivage se situe entre la mondialisation et une souveraineté disons raisonnée façon Maurice Allais cette belle autorité iconoclaste et bâillonnée. Comme en politique, rien n’est laissé au hasard, j’observe que les souverainistes sont censurés par un étranglement des parrainages, il risque d’y avoir du bazar dans les rues.

      • Petite présentation de Maurice Allais : Promo de Polytechnique en 1931, s’intéresse et complète certaines théories d’Einstein sur la gravitation. Puis venu à l’économie à la vue des effets inouï de la crise de 1929 « ..C’était la misère sociale mais aussi intellectuelle : personne ne comprenait ce qui était arrivée.. », il se consacre à l’économie jusqu’à décrocher le prix Nobel en 1988. Son idée pourrait se résumer à : «S’il croit à l’efficacité du marché, c’est à condition de le corriger par une redistribution sociale des revenus illégitime… L’économie mondiale repose sur de gigantesques pyramides de dettes… il dénonce une finance de Casino… je n’ai jamais été invité à l’ENA, j’ai affronté des haines incroyables… la crise est dans l’organisation du commerce mondial… Il faut délocaliser Pascal Lamy»…

        Iconoclaste et bâillonné : Il fait paraître une lettre aux Français dans Marianne en 2009 et rédige une alerte en 2005 lors de la campagne sur le référendum, refusée partout, seule l’Humanité accepte de la publier..

        Puisse mes petits enfants ne jamais connaître une guerre ou une crise de type 1929.

        http://www.fondationmauriceallais.org/

  4. Ce genre d’article me fait toujours hésiter entre le rire et les pleures. La planète va doit à sa perte, le changement climatique du au capitalocène crée et va créer des catastrophes en série, la misère sociale est à son comble mais non, ce ne sont pas les libéraux qui sont dans le déni, non, non, non !! ce sont méchants gauchiste ! Notre hôpital est en déshérence ? au début des années 2000, c’était le meilleur système planétaire, que s’est-il passé depuis ? des politiques néolibérales et managériales. C’est la même chose qui détruit l’ecole et l’université maintenant. L’avenir, c’est d’aller bien plus loin que ce que dit Mélenchon, c’est Bernard Friot et le salaire à la qualification personnelle. Et comme diraient vos amis » There is No Alternative ». Bien à vous.

    • Moi, ce qui me fait doucement rigoler, c’est qu’il puisse encore y avoir des gens qui prennent un pays où la dépense publique représente 62 % du PIB (à 56 % en 2019 c’était déjà énorme), les prélèvements obligatoires 45 % et la dette publique 116 % pour un enfer néolibéral !

      Oui, l’hôpital est en déshérence, mais allez en chercher les causes du côté d’une allocation des ressources absolument débile, fruit d’un système étatisé, centralisé et collectivisé* qui abolit les responsabilités et détruit la motivation des acteurs. Rien d’étonnant, on a déjà vu ça ailleurs, avec ses conséquences inéluctables de pénurie et d’appauvrissement généralisé malgré l’importance des sommes recyclées (= gaspillées) dans le système public.

      Ah oui, capitalocène :
      « Capitalisme : L’objet idéal de votre indignation, Since 1750 »

      * Sans oublier l’aspect clientéliste pour donner des petits postes sans rapport avec les soins de santé (cuisines, jardins, services généraux) à des protégés des élus qui président les entités hospitalières.

      • Bonjour, plusieurs économistes ont montré que les le rapport dépense Public/PIB est absurde, le PIB d’ailleurs n’est pas non plus un indicateur tres pertinent. Par exemple, si l’on calcule la dépense privé comme la dépense public, on arrive à 200% du PIB, mon Dieu !!! ca ne vous effraie pas ? je rappelle que la crise de 2008 est une crise du à la dette privé, pas publique … D’autre part, cette dette gonfle aussi à cause des cadeaux fiscaux, CICE et tralala.

        Concernant l’hôpital, c’est tres claire, comme je vous l’ai dit, c’était le meilleur systeme de santé au monde jusqu’à ce qu’on aille introduire des politiques managériales dans les années 2000 soit disant pour des problemes de compétivité. Résultat, 20 ans plus tard, l’hopital est à genou et a obligé l’Etat a faire des dépenses impressionnantes en temps de pandémie. La « privatisation » de l’hopital a été une catastrophe, comme l’est aujourd’hui celle de l’université et sera demain le systeme de santé et de retraite.

        Mais je vous laisse, a priori, vos lecteurs n’aiment pas la contradiction (cf le message si bien argumenté de fm06), merci quant à vous pour votre article, merci aussi d’avoir répondu à mon message, je vous souhaite une tres bonne journée,

      • @Nicosah : le déficit public qui est le déficit du budget de l’état ne devrait pas être calculé en pourcentage du PIB mais en pourcentage du budget de l’état. C’est mon avis personnel. La plupart des économistes eux se basent sur le PIB, y compris les keynésiens qui ne sont pas des libéraux. Je pense que de votre côté vous faites référence à ces économistes dits alter mondialistes qui pensent que le déficit et la dette sont sans importance, qu’il suffit que le taux d’intérêt soit inférieur au taux de croissance, etc. C’est votre droit mais ici personne n’y croit.

        S’agissant de la faillite des méthodes de gestion à l’hôpital elles ne sont pas le fait du privé mais bien le fait de l’Etat, du gouvernement. Ce sont eux qui prennent les décisions. C’est injuste d’accuser le privé comme vous le faites. Le gouvernement n’applique pas les méthodes du privé. Il abuse de la suradministration c’est quand même bien différent.

      • 1. « Si l’on calcule la dépense privé comme la dépense public, on arrive à 200% du PIB, mon Dieu ! »

        Le parallèle entre dépenses publiques et dépenses privées est absurde. La dépense privée n’est un impôt, une imposition, une obligation sur personne, puisqu’elle est couverte par un chiffre d’affaires, quelque chose de complètement nouveau, qui résulte d’un échange de biens ou services entre deux personnes consentantes. Manifestement, le mécanisme de la création de richesses vous échappe complètement.
        « D’où vient l’argent ? Du chiffre d’affaires des entreprises, point. » (26 août 2019)

        2. « je rappelle que la crise de 2008 est une crise du à la dette privé, pas publique … »

        Et moi je rappelle que le fait générateur de ce monstrueux gâchis provient directement de la volonté des pouvoirs publics américains d’orienter le marché immobilier en direction des familles défavorisées, autrement dit de pousser les banques à prêter à des emprunteurs insolvables… Fonds Fanny Mae, Freddie Mac etc…

  5. Les équipes du candidat évaluent à 51,19 milliards d’euros son programme, le prix de notre « dignité collective ». Sauf que nombre d’électeurs potentiels de gauche, n’aspirent pas à un revenu financé par la fiscalité du plus grand nombre, éloigné d’un vrai travail qualifié qui apporte justement cette dignité.

    • On peut être de gauche, de droite ou d’ailleurs mais d’accord sur cette mauvaise utilisation habituelle des fonds publics.. Décider c’est souvent dire non hors en France c’est en même temps.

  6. Merci, je suis content que vous soyez donc d’accord avec moi concernant l’absurdité de l’indicateur PIB/dette. Concernant la crise de 2008, je vous invite à vous documenter un peu si vous voulez gagner en crédibilité et en sérieux. Je veux bien poursuivre une conversation mais si vous commencez par me dire que la terre est plate, la suite sera compliquée.
    @Lionel, n’essayez pas de caricaturer ma position, je vous dis que depuis 2000, ce sont des methodes importées du privé qui ont mis l’hopital à genou. Bien sûr que c’est l’Etat qui a décidé de tout ca, mais sous la diktat de votre politique !
    En tout état de cause, ces mots ne servent pas à grand chose, vous avez des idéaux différents du mien, et je peux le comprendre, lorsque je vous dirai noire, vous me répondrez blanc et je ne pense pas que l’on trouvera un consensus. Ce que je ne comprends pas, c’est comment vous pouvez défendre un système qui va droit à sa perte. Est ce que vous niez le changement climatique ? est ce que vous pensez que votre systeme va y remédier ? est ce que vous vous en foutez ? c’est fascinant, comment pouvez vous encore défendre un systeme qui n’a aucune perspective ? Sur ce, bonne continuation !

    • PS Encore sur cet histoire de PIB : @Lionel, c’est faux, aucune économiste serieux (ou pratiquement) ne prend cet indicateur seul en compte car il ne veut absolument rien dire, la dette étant un stock, le PIB un flux.

    • @nicosah: c’est quand même bizarre que les mêmes règles de gestion prétendument importées du privé 1) jettent les soignants dans la rue parce qu’ils sont excédés par l’absurdité et la pénibilité de leurs conditions de travail mais 2) ne provoque aucun mouvement social dans le secteur privé de la santé. Les soignants qui démissionnent c’est dans le public.

      Le problème ce ne sont pas les règles du privé mais l’utilisation qui en est faite par l’état à des fins de contrôle et d’accroissement de son pouvoir. De quoi souffre l’hôpital? Trop de postes d’administratifs, pas assez de soignants, des équipes inféodées au contrôle bureaucratiques, des ARS qui épongent tous les moyens sans apporter de service rendu. Ou est le privé la dedans?

      • Je ne critique pas les cliniques privés, ce n’est pas l’objet, je constate simplement que l’hôpital public a commencé à se disloquer lorsque l’on a commencé à importer des méthodes issus du privé (j’ai bien dit « du privé » pas des « cliniques privées ») et lorsque l’on a exigé des résultats de rentabilité. Les ordonnances de 2003 et 2005 et la loi « hôpital, patients, santé et territoires » introduisent des outils de managements et de gouvernance issu du milieu des entreprises. Je pense que c’est un fait communément admis. Le directeur (qui n’est pas medecin) devient un véritable chef d’entreprise. Tout le monde s’accorde à dire que ces réformes et en particulier le T2A ont été une catastrophe pour le système et c’est à partir de ce moment que tout est parti en vrille. Je suis bien d’accord sur les postes administratifs, des postes de managers et de communicants qui effectivement ne servent à rien.

      • @Nicosah: tu parles des méthodes du privé comme s’il s’agissait de la 8ème plaie d’Egypte ou de la probité d’Emmanuel Mackinsey. Les méthodes du privé ne sont pas mauvaises en soi bien au contraire : la rentabilité, la compétitivité, l’efficacité, le souci de dépenser au mieux sont des valeurs positives qui permettent de faire le meilleur usage des ressources et donc de moins gaspiller. Ce n’est pas ce qui s’est passé à l’hôpital public.

        A l’hôpital, il s’est passé la même chose que chez Areva, EDF, Alsthom, l’éducation nationale, et j’en passe. Un pouvoir brouillon, centralisateur et autocrate se mêle de tout à mauvais escient et dans le but de renvoyer l’ascenseur aux obligés et de récompenser les copains. A la fin on assiste à des catastrophes que les étatistes de gauche, auxquels à mon avis tu accordes beaucoup trop de crédit, continuent à mettre sur le dos du privé pour ne pas avoir à renoncer à leur chère petite idéologie. Crois-moi poteau, le premier pas vers la libération c’est la lucidité. Tu ne perdrais pas ton temps sur ce site si tu ne sentais pas au fond de toi le bruissement inquiétant mais salvateur des craquelures qui rongent les certitudes. Tu es le bienvenu !

  7. A vrai dire, je passe par ici car je me demande si vous pensez vraiment ce que vous dites ou si vous agissez par pure cynisme. J’ai l’impression que vous êtes sincere et je me retrouve projeté dans l’excellent livre de Clément Rosset ‘L’idiotie du réel », qui pourrait vous prendre en exemple ! Le truc c’est que je vous énonce des faits et vous n’apportez aucun argument. Votre systeme n’a aucune perspective et détruit la planète et les gens qui vont avec. Il est donc en échec. Quand vous vous en rendrez compte, venez construire un monde meilleur avec nous, vous verrez, c’est nettement plus sympa que les discussions pognons entre néo-libéraux. Bisous !

  8. @nicosah

    Il faut cesser les approches comptables non qualitatives pour retrouver des approches économiques. En bref faire du contrôle de gestion pour dépenser moins est une exigence (pour pas détruire la planète justement) mais avec le devoir fondamental de garder un œil sur la qualité des services fournis.
    https://www.institutmolinari.org/2022/02/04/sante-les-economies-couteuses-et-celles-qui-rapportent/

    Ce qui n’a pas été fait pour l’hôpital téléguidé par une technostructure hyper-centralisée, démotivante alors que par exemple en Allemagne chaque hôpital est autonome et son directeur est totalement responsable des résultats, dans un contexte totalement libéré par une assurance maladie ouverte à plusieurs acteurs en concurrence. Rien du tout de cela en franchouille !

    En France, une personne de 65 ans peut tabler sur 10 ans en bonne santé, contre 16 ans en Suède.
    Tous les chiffres comparatifs dans le panorama de santé OCDE. On repèrera facilement que nous ne brillons pas concernant le rapport dépenses/qualité des soins ou état de santé perçu :
    https://www.oecd.org/fr/sante/panorama-de-la-sante/

    Enfin si le PIB vous donne des boutons, oubliez-le et retenez seulement que les grands acheteurs européens jugent les prix des produits français parmi les plus élevés et leur rapport qualité-prix moyen, voire médiocre, d’où notre déficit commercial record car nous éprouvons quand même un irrésistible besoin d’acheter chez les voisins et pire en empruntant !
    https://fr.irefeurope.org/featured/article/la-france-doit-se-remettre-au-travail-pour-retrouver-sa-competitivite/

    • Ce qui est gênant c’est qu’apparemment vous ne connaissez pas le système de santé Suédois Ils disent eux même qu’ils ont le meilleur système hospitalier à condition d’arriver à rentrer dans un hôpital .

  9. @Tino, c’est claire qu’avec un un texte de l’Institut Molinari et un autre de l’IREF, on est dans le 100% qualitatif ^^, il n’y a jamais un argument dans vos réponses, juste des textes d’opinion, c’est bien dommage. Je veux dire OK, vous me balancez ces deux textes, je vais vous en donnez trois d’Alternatives eco, et on en restera là, au point mort. RV dans 30 ans, on verra si vos controles de gestion auront empeché la destruction de la planete, rien ne me ferait plus plaisir ! Pour l’OCDE, je suis d’accord avec vous, depuis le début, ces mêmes chiffres étaient bien meilleur il y a 20 and, avant …. vous savez quoi ! Merci quand meme pour votre réponse.

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