Un reconfinement entre carences d’État et morgue de l’exécutif

Emmanuel Macron est doué d’un chic incomparable pour donner au moindre de ses mots et au moindre de ses mouvements un lustre politique qu’ils ne possèdent nullement.

Exactement comme à l’époque où il n’était qu’aspirant-Président en marche pour la conquête du pouvoir, l’essentiel de sa méthode de gouvernement réside non pas dans les réformes mais dans les impressions de réforme qu’il s’efforce d’enraciner dans les esprits par la magie d’une verbigération emphatique et de nouveaux « machins » politiques ronflants, à défaut de s’attaquer sérieusement à l’overdose d’étatisme qui forme la chaîne et la trame de tous les ennuis de ce pays.

Nul besoin de l’épidémie de Covid-19 pour cela – et l’on se rappellera non sans grincer des dents la parfaite inutilité du Grand débat national ou la démagogie inhérente à la mise sur pied de la Convention citoyenne pour le climat.

Mais avec la crise sanitaire doublée de sa crise économique et triplée de sa crise des libertés publiques, le théâtre de l’action que l’exécutif nous joue en lieu et place de l’action prend des proportions aussi grotesques que parfaitement délétères, compte tenu du second confinement dans lequel la France est à nouveau immobilisée depuis quelques jours pour une durée indéterminée.

Car souvenez-vous : alors que le premier confinement du printemps avait mis en évidence les dramatiques carences de notre monopole public de la santé par rapport à d’autres pays qui ne dépensent pas plus que nous en ce domaine mais s’en tirent considérablement mieux, une grande convention baptisée pompeusement « Ségur de la santé » qui s’est tenue avant l’été devait tout remettre à plat, de la prise en charge des patients au salaire des soignants en passant par le nombre de lits et les places en réanimation.

Résultat des courses, une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an a effectivement été consacrée à la remise à niveau des rémunérations du personnel médical mais tout le reste, la mauvaise utilisation des moyens, la désorganisation des services en raison du passage aux 35 heures et les excès de la bureaucratie – tout cela a été rapidement éludé, avec la conséquence assez effroyable de relancer aujourd’hui le débat sur le manque de lits de réanimation équipés, comme si l’on ne vivait pas depuis huit mois sous la menace du Coronavirus.

Comme pour les masques, qualifiés d’inutiles en début de pandémie par le ministre de la Santé Olivier Véran pour essayer de couvrir la pénurie due à l’imprévoyance de notre monopole étatique de la santé, il faudrait maintenant admettre que si le gouvernement n’a pas créé plus de places pérennes en réanimation par rapport au printemps (de 5085 à 5800), c’est uniquement parce qu’il faut 11 ans pour former un anesthésiste réanimateur, ce qui rendrait la nouvelle ressource inexploitable à court terme.

Un argument qui ne convainc pas les professionnels dans la mesure où il suffirait de quelques heures pour former quelqu’un qui est déjà médecin aux exigences de la surveillance des malades du Covid. Mais alors, il faudrait retirer des médecins de leurs taches habituelles ! objecte-t-on. Et il faudrait reconvertir des lits. En effet ; pénurie partout. Et c’est là qu’Emmanuel Macron, la mort dans l’âme, reconfine tout le monde pour ne pas placer les médecins face à un tri insupportable entre patients.

Avant cela, nous avions eu droit au sketch des couvre-feux imposés de 21 heures à 6 heures dans le but de limiter les occasions de contamination : au moment précis où le gouvernement annonçait leur extension aux deux-tiers de la France, ce qui laissait supposer que l’on savait exactement où et quand les gens se contaminaient, le ministre de la Santé lançait « en même temps » une étude pour rechercher les lieux où les Français étaient contaminés ! (Live Figaro, 18:03)

Dans ce contexte d’impréparation maquillée par une succession d’approximations et de petits mensonges – dont le moindre n’est certainement pas le faux chiffre de 527 morts du Covid en 24 heures utilisé par Emmanuel Macron pour justifier le durcissement de sa politique sanitaire – le confinement ultra-verrouillé à la française qu’on nous impose une nouvelle fois apparaît donc plus comme la résultante des dramatiques carences de l’État que comme celle de la nocivité intrinsèque du virus.

Le gouvernement ainsi que bon nombre de commentateurs prennent alors grand soin de nous préciser que tout le monde reconfine et que la décision de la France n’est jamais que parfaitement cohérente et responsable compte tenu de la dégradation globale du contexte sanitaire. Mais ceci ne saurait masquer le fait que le mot « confinement » recouvre des modalités extrêmement variables et que la France est le seul pays à avoir mis en place non pas un mais trois formulaires d’attestation de déplacement dérogatoire, sans compter l’attestation sur l’honneur de retour de vacances de Toussaint !

Quelqu’un de vraiment très gentil pourrait éventuellement mettre tout ceci sur le compte des tâtonnements légitimes d’un exécutif confronté à une menace radicalement nouvelle. Mais force est de constater qu’au-delà des aspects purement sanitaires, la réponse gouvernementale à la dégringolade économique que nous vivons du fait des restrictions est hélas parfaitement conforme à ce que la France adore faire depuis quarante ans : de l’administratif, de la bureaucratie, de la dépense publique, du déficit public et de la dette publique plus que partout ailleurs, ainsi qu’un sens de « l’équité » qui revient comme d’habitude à aligner tout le monde sur le plus bas niveau. 

C’est ainsi que face à la fronde des commerces de proximité qui étaient dans l’obligation de fermer tandis que les grandes surfaces pouvaient rester ouvertes, le gouvernement Castex a décidé non pas d’autoriser la réouverture des premiers, avec tous les protocoles de protection sanitaire voulus, mais de fermer les rayons des produits non essentiels des secondes (vidéo, 01′ 50″) :

Sachant qu’un produit essentiel n’est pas un produit essentiel pour vous – par exemple de nouvelles chaussures pour votre enfant qui, lui, continue de grandir et d’aller à l’école – mais un produit essentiel « tel que permis par le gouvernement », ainsi que l’écrivait non sans une certaine ironie le DG de la FNAC dans le communiqué où il prenait acte de cette décision.

Plus effarant encore, l’inoxydable satisfaction teintée d’une bonne conscience à toute épreuve dont notre ministre de l’économie, des finances et de la relance fait montre devant tout ce qu’il fait et dit, quitte à changer en permanence de chiffres et d’avis.

Pour les avis, on se rappellera simplement qu’il était partisan de l’ouverture des librairies indépendantes lors du premier confinement. Et pour les chiffres, la décision de confiner une deuxième fois rend évidemment obsolète tout ce qui avait été acté lors de l’élaboration du PLF 2021. Pour l’année en cours, Bercy tablait sur un recul du PIB de 10 % et ce sera 11 %. Le déficit public devait atteindre 10,2 % du PIB et ce sera 11,3 %. La dette publique devait se limiter à 117,5 % du PIB et ce sera 119,8 %.

Mais pourquoi se lamenter ? Une récession de 11 % au lieu de 10 %, c’est une dégradation très modérée ! Car figurez-vous qu’avant le Covid, les fondamentaux de l’économie française étaient excellents, très « sains » comme disait Darmanin quand il était encore au budget. La France n’a-elle pas réussi à ramener son taux de chômage en métropole en-dessous de 8 % à la fin de 2019 ? Une performance extraordinaire d’après Bruno Le Maire (qui oublie opportunément de dire qu’en réalité la France fait partie des mauvais élèves de l’Union européenne en ce domaine comme dans celui des comptes publics).

Bref, poursuit le ministre, si l’on continue à appliquer sagement la politique économique du gouvernement et le plan de relance, tous les espoirs de rebond sont permis pour 2021 ! (vidéo, 01′ 32) :

Comme les précédents, ces chiffres sont à considérer avec la plus grande circonspection. Dans un scénario sanitaire à deux chocs élaboré en juin 2020, l’OCDE voyait la France finir 2020 sur une récession de 14,1 %, soit l’une des pires contre-performances mondiales :

Aujourd’hui, l’économie est à nouveau mise au ralenti et dans certains secteurs, elle est même carrément à l’arrêt pour la seconde fois cette année. Or l’économie, c’est tout simplement ce qui permet à chacun d’assurer sa subsistance et celle de sa famille. Fermez un petit commerce de proximité et vous empêchez un commerçant, ses salariés et ses fournisseurs de vivre. 

Le Medef a annoncé qu’il allait faire des propositions au gouvernement afin de permettre la réouverture du plus grand nombre de commerces possibles dans les meilleures conditions sanitaires possibles. Espérons que l’indécente autosatisfaction de nos ministres ne les empêchera pas d’écouter la voix de la raison au lieu de réfléchir à la façon la plus sociale et solidaire de rédiger leur prochain décret d’interdiction.


Illustration de couverture : Emmanuel Macron annonce le reconfinement aux Français, 28 octobre 2020. Capture d’écran, site de l’Elysée

25 réflexions sur “Un reconfinement entre carences d’État et morgue de l’exécutif

  1. « Et c’est là qu’Emmanuel Macron, la mort dans l’âme… »
    Quand je vois toute cette clique de Macron à Salomon, de Véran à Le Maire qui ont toujours un petit sourire en coin quand ils nous annoncent leur satisfaction ou les pires contraintes, j’ai plutôt l’impression d’être en face de sadiques très satisfaits de leurs sévices.

  2. En écoutant Castex sur TF1 j’en ai déduit qu’en réalité il y a 2 covids, l’un sympa, presque bienveillant qui circule dans les grandes surfaces et un autre particulièrement agressif qui est installé sournoisement dans les petits commerces. CQFD

  3. C’est la fermeture des petits commerces qui est difficilement compréhensible (en dehors des bars, restaurants et autres lieux de débauche, pour lesquels elle est justifiée).

    Après le premier confinement, les commerçants s’étaient habitués à des règles de distanciation, et leurs clients aussi. On voit mal en quoi il est plus risqué d’aller acheter des vêtements, quand le nombre des clients est limité et qu’il y a du gel à l’entrée, que d’aller fabriquer ces mêmes vêtements.

    Ca vaut aussi pour les grandes surfaces spécialisées. Si Auchan peut fonctionner en mode pandémie, on voit mal pourquoi une chaîne de vente de vêtements ne pourrait pas en faire autant.

    Concernant ce secteur en particulier, il est frappant de voir à quel point cela n’est plus considéré comme une marchandise essentielle. Depuis la nuit des temps, se nourrir, avoir un toit et s’habiller étaient considérés comme les besoins vitaux de l’être humain.

    Sous prétexte qu’une bonne partie du commerce de vêtements relève de la mode et du superflu, aujourd’hui, on oublie que s’habiller, c’est tout simplement une question de survie.

    Sinon, les cavistes étaient sur la liste des commerces autorisés, le premier coup. Là, je suis inquiet, je ne les vois plus. Alors que le pinard, ça devrait être obligatoire. (Et que les tabacs ont la permission d’ouvrir ; et même les marchands de vapoteuses !)

    • ” C’est la fermeture des petits commerces qui est difficilement compréhensible (en dehors des bars, restaurants et autres lieux de débauche, pour lesquels elle est justifiée).

      En fait, c’est au contraire parfaitement compréhensible : certains ont estimé qu’il fallait appliquer un DEFCON 3 et vous, vous pensez qu’un DEFCON 4 serait plus à propos, mais l’un comme l’autre vous voulez contraindre +/- avec des arguments complètement subjectifs; avec vos arguments vous avez découvert la subjectivité de l’autre mais êtes incapable de voir la vôtre. Pour votre info, vous êtes du même bord.

      On retrouve les mêmes errements quand on aborde le domaine de la morale.

  4. Merci pour cet article dans lequel, fidèle à votre habitude, vous nous expliquez les tenants et les aboutissants de ces décisions absurdes que personne ne comprend et qui seront prejudiciables à tous. Quelle folie !

    Le ton ironique que vous utilisez traduit notre impuissance face à un gouvernement sourd et aveugle qui poursuit sa politique suicidaire de sabordage de l’économie et de la démocratie française en faisant de tous les avis de toutes les mises en garde.

    Je suis atterré par le recours à ce second confinement et par sa mise en œuvre démesurément stricte. Je ne connais pas tous les pays d’Europe mais je peux vous dire qu’en Allemagne et en Suisse il n’y a pas cette distinction entre produits essentiels et non essentiels, sans compter que l’assignation à résidence n’existe pas contrairement à ce que le gouvernement essaie de faire croire, mais bizarrement dans ces cas, personne ne parle de fake news, c’est un terme qui ne semble s’appliquer qu’à l’opposition.

    J’aime beaucoup l’exemple que vous donnez des chaussures pour enfants, il est très juste. Mais il y en a d’autres par exemple que se passe t’il pour les gens dont un appareil électronique ménager va tomber en panne ? Est ce que les livres ne sont pas essentiels? Et le maquillage? Bref le grand n’importe quoi.

    Mais surtout pourquoi couper ce moteur de l’économie pourquoi couper la consommation alors que rien ne nous y oblige? Et je ne parle même pas des services de proximité. Ils ont fermé la supérette au centre de mon village, merci pour les personnes qui ne peuvent pas conduire jusqu’au supermarché, et alors même que cette supérette avait été exemplaire lors du premier confinement.

    Non au centralisme bureaucratiques ! Non à la dictature sanitaire !

  5. Sinon, une petite mise en perspective s’impose. On nous parle toujours des « autres » pays qui auraient fait baucoup mieux, mais dans l’un des pays qui s’en sont le mieux tirés, Taïwan (7 morts, 24 millions d’habitants), il y a eu quarantaine obligatoire pour les personnes contaminées, avec interdiction de voir quiconque y compris sa famille, surveillance policière par GPS, et 6 mois de prison ferme en cas d’infraction. Pas 135 misérables euros d’amende.

    Alors, toujours partants ? Il faut savoir ce qu’on veut.

    • Comme vous je suis pour les mises en perspectives et je vous propose d’aller faire un tour en Allemagne ou en suisse si vous le pouvez. Sinon vous pouvez toujours consulter leur presse et vous faire une opinion. Vous constaterez que les problèmes sont les mêmes mais que les solutions diffèrent.

      Le problème ce n’est pas de supporter des mesures difficiles, le problème c’est le sabordage de l’économie et de la démocratie alors que le problème réside dans l’approche centralisée et bureaucratique du gouvernement. Qu’ont ils fait ces derniers mois pour augmenter la capacité d’accueil? Les cliniques privées? Les lits de réanimation? Non ils préfèrent s’ajuster sur l’économie, de toutes façons ça ne les touche pas ils ne seront jamais au chômage, après avoir perdu leur mandat ils se retrouveront dans leur administration d’origine.

      Des entreprises seront sinistrées, le chômage va flamber, il faudrait que ce soit pris en compte aussi. Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est pour protéger les plus fragiles, on a vu ce qui s’est passé au printemps dans les Ehpad, la solution s’appelait rivotril.

      • Eh bien ! dites nous quelles sont les solutions suisses et allemandes, si vous voulez faire des propositions constructives.

        D’autre part, non, il n’y a pas un problème à l’exclusion de tous les autres. Toute assertion à cet effet a toutes les chances d’être fausses, quel que soit le sujet.

        Le fait que le gouvernement ait commis des erreurs ne veut pas dire que la population n’a aucune responsabilité. C’est trop facile. C’est la base de l’arnaque raoultiste.

        Raoult laissait entendre que les Asiates étaient tellement meilleurs que nous, et qu’il suffisait de faire comme il disait. Mais il omettait soigneusement d’expliquer ce que faisaient réellement les Asiates.

        Etes-vous, personnellement, prêt à subir un emprisonnement de quinze jours à votre retour de voyage ? Etes-vous, vous et la plupart des Français, prêt à être mis à l’isolement si vous êtes seulement contaminé, sous peine de 6 mois de prison ? Etes-vous prêt à être géolocalisé par la police, alors que nous avons assisté à des torsions de mains infinies avec la pauvre application Stop Covid qui ne devait surtout pas « fliquer » les gens, alors que si Taïwan et d’autres (très peu d’autres) ont évité les morts, c’est grâce à un flicage électronique intensif, tout le contraire de notre sacro-sainte CNIL et je sais pas quoi ?

        Voilà l’hypocrisie à laquelle beaucoup de gens refusent de faire face.

        Les Français (mais aussi les Anglais, les Américains, les Italiens et beaucoup d’autres) se refusent à une telle discipline, par conséquent le confinement est inévitable. Ce n’est pas bien compliqué à comprendre.

        Ou alors, nous allons avoir d’autres torsions de mains devant les cadavres qui vont s’entasser dans des sacs en plastique et des conteneurs réfrigérés, les vieux qu’on tue dans les EPHAD, et ça sera encore la faute du gouvernement. C’est toujours la faute du gouvernement.

        Ce n’est jamais la faute des Français. Même chez les libéraux.

      • @ RM 3/11 10h48

        Les choix que vous donnez sont viciés à la base, vous demandez de choisir entre la peste et le choléra.
        Vous fustigez ce qui pourrait advenir avec le libéralisme et tous ces gens livrés à eux-mêmes arghhhh, alors que vous tirez un trait sur la 1ère condition à la base du libéralisme: faire ce que l’on veut chez soi.
        À partir de là vous pourriez vous questionner sur la nécessité de l’espace public, sur l’état légiférant sur les commerces privés (et plus généralement sur les ERP), le même état que celui ayant annulé les arrêtés municipaux obligeant au port du masque pour ensuite faire l’inverse sous peine d’amende, voire d’emprisonnement, et ce n’est pas que l’incohérence que je pointe là mais la contravention à l’autodétermination.
        De là peut-être que vous pourriez envisager d’avoir le choix des commerces dans lesquels vous souhaitez vous rendre suivant le niveau de sécurité désiré et offert, Darwin s’occupant du reste…

        Mais c’est p-e beaucoup de questions déjà pour qqun pas trop habitué a s’en poser…

      • @ Sam Player

        « Les choix que vous donnez sont viciés à la base, vous demandez de choisir entre la peste et le choléra. »

        Oui, ça s’appelle la vie réelle, par opposition aux grandes constructions des idéologues. Qu’ils soient socialistes ou libéraux — il y a des fanatiques et des constructivistes chez ces derniers aussi, vous semblez en faire partie.

        « Vous fustigez ce qui pourrait advenir avec le libéralisme et tous ces gens livrés à eux-mêmes arghhhh, alors que vous tirez un trait sur la 1ère condition à la base du libéralisme: faire ce que l’on veut chez soi. »

        Voilà : vous êtes un libéral borné, un libertarien sectaire. Nous nous côtoyons depuis un certain temps dans ces colonnes, pourtant. Vous devriez avoir remarqué depuis longtemps que je suis libéral. Vous n’avez donc pas besoin de me faire la retape pour le libéralisme, et vous ne m’avez jamais vu « fustiger ce qui pourrait arriver avec le libéralisme arghhh ».

        « Mais c’est p-e beaucoup de questions déjà pour qqun pas trop habitué a s’en poser… »

        Merci pour la diffamation personnelle. Vous n’avez pas l’air d’avoir remarqué que j’ai, ici, posé de nombreuses « questions », justement… mais elles ne vont pas dans le sens de votre libéralisme fanatique, sectaire, irréfléchi et exclusif, donc ce ne sont pas des questions, n’est-ce pas ?

        C’est vous, qui n’êtes pas trop habitué à vous poser des questions.

        Donc, je vous repose celle que j’ai posée ici : comment expliquez-vous que Taïwan, pays contigu avec la Chine, habitué à une circulation intensive de voyageurs avec celle-ci, ait seulement eu 7 morts du Covid pour 24 millions d’habitants ?

        C’est grâce à son « libéralisme » ? Ou bien est-ce, plutôt, parce qu’il a très tôt bloqué ses frontières, et adopté des mesures pas du tout bisou-libérales, comme la peine de 6 mois de prison ferme pour les personnes simplement contaminées qui auraient violé leur quarantaine ?

        Hein ? Gros malin ?

      • « Vous devriez avoir remarqué depuis longtemps que je suis libéral. »

        Un libéral mais… ou un libéral sauf…

        S’il y a des situations où vous pensez qu’il faut restreindre les libertés pour plus de sécurité, vous n’êtes pas libéral, les mots ont un sens.

        Sur votre dernière question sur Taïwan, interdisez la circulation des voitures et vous éradiquerez la mortalité routière…
        Check ! et après venez nous vanter la solution…

        L’autodétermination ?

  6. Hier on a mis en avant, pour justifier les mesures gouvernementales, les 416 morts dus au Covid.
    Mais que représentent ces 416 morts par rapport aux + ou – moins 1675 morts journaliers de 2019, correspondant aux 612 000 morts de l’année 2019 en France; ou les 1671 morts de 2018; ou les1645 morts de 2017; ou encore les 1630 morts, toujours par jour, de 2016, selon les chiffres donnés par l’INSEE ?
    Quel était leur état sanitaire avant Covid ? Mystère ! Quel est leur âge moyen ? Mystère !
    Ainsi, avec un seul chiffre : 416, on terrorise et met sous verrou une nation tout entière !

  7. Ce que je peux vous dire c’est que j’ai de la famille et des amis en Allemagne et en suisse, que j’y vais régulièrement, et que la bas il n’y a pas d’assignation à résidence. Y compris lors du premier confinement. Lorsque nous étions enfermés pendant les longs week-end ensoleillés nos familles et amis se promenaient en famille, en vélo ou à pied. Il n’avaient pas besoin de remplir les fameux formulaires. Et la vague s’est arrêtée la bas comme ici, sauf que eux ils ont renforcé leurs défenses immunitaires.

    Vous évoquez la responsabilité individuelle, vous avez raison. Mais c’est justement ce à quoi le gouvernement ne croit pas. Il ne croit pas que les gens vont être disciplinés, c’est pour ça qu’il impose ces mesures et ces amendes. C’est un classique chez nous, des qu’il y a un problème on évoque le caractère prétendument rebelle des français mais c’est faux je pense que vous avez du l’observer dans votre ville au moment du confinement. Les gens ont été très dociles, et c’est en Allemagne, à Berlin, et non en France qu’il y a eu les manifestations contre les mesures restrictives. Et personne n’a parlé à leur égard de peuple rebelle.

    Le libéralisme c’est justement de parier sur la responsabilité individuelle et on est d’accord cela n’existe dans aucun pays. Mais je peux vous assurer que dans les exemples que je connais de première main pour les avoir vus moi même ou par le temoignage de mes proches, ils ne sont pas allés jusqu’à ces mesures restrictives. Je vous encourage vivement à interroger vos connaissances ou à consulter les médias de ces pays vous verrez c’est très instructif, ça enrichira votre réflexion.

    Peut être que l’emploi du terme dictature sanitaire vous a choqué et je le comprends parce que c’est un terme fort. Pourtant je le maintiens. Le gouvernement a utilisé la situation sanitaire pour renforcer son pouvoir, et cela restera vous verrez, sans parler des lois qui sont passés entre temps comme la loi de bioéthique qui n’est ni bio ni éthique ou la tentative de faire passer la loi avia. Ou le financement des médias qui désormais traitent de fake news tout ce qui n’est pas dans la ligne du parti au pouvoir. Je pense que comme moi vous avez du connaître une époque où les medias attaquaient plutôt le pouvoir c’était l’époque du watergate ou des avions renifleurs. Ça a bien changé.

    J’ai entendu l’autre jour que les jeunes pouvaient bien supporter les mesures restrictives car elles ne sont rien comparées aux sacrifiées qu’on fait leurs aînés pendant les deux guerres mondiales. Je suis d’accord. Sauf qu’à l’époque c’était 30000 morts par jour. Aujourd’hui ce n’est pas l’ennemi mais nous mêmes qui détruisons notre pib. Et ce que je ne comprends pas c’est pourquoi on ne réquisitionne pas les cliniques privées ? Pourquoi on ne déploie pas des hôpitaux militaires ? Je pense que cette question est fondee. On est en droit de s’interroger on nous avait promis 12000 places en réanimation, ce qui aurait suffit à absorber le pic de 9000 attendu pour fin novembre. Ou sont elles?

    Quant au terme de centralisme bureaucratie qui vous a peut être choqué également, c’est une référence au centralisme démocratique des sovietiques et je crois que c’est réellement un problème. Prenez par exemple les ARS c’est une création récente mais est ce que vous pensez qu’elles aident réellement les choses sur le terrain? On a l’impression que c’est une enieme instance etatique qui s’ajoute à toutes celles qui existent déjà, qui coûte cher et dont le service rendu est faible. Il y a eu la nationalisation du système de santé et de la sécurité sociale à partir des années 90 et les choses ont empire alors que les sommes investies sont en rapport avec ce qui se fait ailleurs. Est ce qu’on a le droit de dire que le centralisme est inefficace parfois? Qu’il faudrait faire confiance aux gens sur le terrain pour trouver des idées innovantes et les mettre en place rapidement ? Pas que dans la santé d’ailleurs. Je ne sais pas si vous avez affaire à l’éducation nationale, le gouvernement est tellement efficace qu’il n’arrive pas à recruter. Les gens ne se bousculent pas dans ces systèmes qu’ils savent hyper administrés.

    • @ Lionel

      « J’ai de la famille et des amis en Allemagne et en Suisse, j’y vais régulièrement, et la bas il n’y a pas d’assignation à résidence. Y compris lors du premier confinement. »

      Ce que vous dites est absurde. S’il y a confinement, il y a par définition assignation à résidence.

      « Sauf que eux ils ont renforcé leurs défenses immunitaires. »

      Vous n’en savez rien. Aucune immunité n’a été établie par la science jusqu’à présent. L’immunité n’a été invoquée dans aucun des pays qui ont réussi.

      « C’est un classique chez nous, des qu’il y a un problème on évoque le caractère prétendument rebelle des français mais c’est faux. »

      Si vous niez que l’eau mouille et qu’il fait chaud en été, il va être difficile de débattre avec vous.

      « Je vous encourage vivement à interroger vos connaissances ou à consulter les médias de ces pays vous verrez c’est très instructif, ça enrichira votre réflexion. »

      C’est ce que je suis en train de faire avec vous, mais apparemment, en dehors de me dire qu’en Allemagne et en Suisse c’est mieux, vous semblez incapable de partager des informations précises. Je suis prêt à croire que ces pays s’en sont mieux tirés, mais vous êtes incapable de nous dire pourquoi.

      En ce qui me concerne, j’ai une hypothèse, avant même d’en venir à des mesures précises : a) ils sont l’un et l’autre plus libéraux que la France, b) dans l’un comme dans l’autre, le sens civique et la discipline sont nettement plus développés qu’en France.

      Ce qui va exactement dans le sens de mon argument. Là encore, si vous niez que les Suisses, en particulier, sont infiniment plus disciplinés que les Français, vous niez que l’eau mouille. Essayez de traverser hors des clous dans l’un et l’autre pays, et dites-m’en des nouvelles.

      « Il y a eu la nationalisation du système de santé et de la sécurité sociale à partir des années 90. »

      Vous plaisantez, il me semble. La Sécurité sociale (donc le système de santé tel que nous l’entendons) est nationalisé depuis sa création, en 1945. Création où le Parti communiste a eu un rôle prépondérant.

  8. Il faudrait expliquer que le virus stagne longtemps dans les livres qu’on peut feuilleter dans les librairies mais alors les journaux sont aussi dangereux et c’est pourquoi beaucoup de médecins et hospitaliers n’en ont plus dans les salles d’attente..
    Et que dire des vêtements qu’on palpe et qu’on essaie ?

    Si on veut vraiment faire de la prophylaxie il faut interdire les rampes d’escalier les sièges et les transports en commun ..et surtout les jeunes élèves qui se contaminent dans des classes mal aérées et apportent le virus à la maison.
    Si on veut protéger les gens il faut des masques FFP2 et fournir des vaccins pour la grippe saisonnière..mais on est en manque…

    Conclusion. On est dans la merde et le gouvernement patauge tâtonne prend des demi mesures arbitraires et inutiles et surtout ne sait pas anticiper.

  9. Je ne poste généralement pas de commentaires lorsque je suis totalement d’accord avec vous, ce qui est le cas cette fois-ci, comme la plupart du temps.
    Donc aujourd’hui, je me permets juste de vous remercier de m’apprendre un mot que je ne connaissais pas: « verbigération ».
    Merci. Portez-vous bien.

  10. Ah oui très bien trouvé le mot de verbigération 😀 Nathalie ça donne des pistes pour votre prochaine mini-pièce de théatre.
    – Verbigération, vérbigération, est-ce que j’ai une tête de verbigération?
    – Ben oui, Monsieur le Président, et moi je suis bien le ministre de la parole de votre gouvernement.
    – Il paraît que le virus a des effets sur le système nerveux central, vous êtes peut-être contaminé? Voulez-vous que j’appelle Raoult?
    – C’est vous qui commencez à me taper sur le système! Continuez comme ça et je vous colle une dissolution de l’assemblée!

  11. La France s’enfonce dans le « nano-management»…comme au Venezuela. Bel avenir ! La France ne disparaitra pas, bien sûr, mais les dégâts risquent de nous laisser dans une catégorie de pays peu enviables.

  12. Personnellement, peu habitué à fréquenter les hôpitaux, j’ai subitement pris conscience du délabrement de notre système de santé (qui se dit un des meilleurs au monde) lors d’un passage comme patient (problèmes intestinaux qui se sont révélés ensuite sans gravité) dans un grand hôpital en 2005. Je me suis retrouvé, accompagné de mon épouse sur un lit mais dans un couloir à attendre plus de 3 heures. Heureusement nous avions de la lecture et vers 19 heures, une jeune médecin m’avoua finalement qu’elle ne pouvait rien faire à court terme en fondant en larmes. En nous excusant du dérangement, il fallait la consoler d’urgence, j’ai compris qu’il valait mieux rentrer à la maison.

    Assurément, 2020 donne l’impression d’une accélération mais ne sera que l’explosion spectaculaire d’une masse de problèmes non-réglés et accumulés durant des décennies. Espérons que ce soit une chance d’avoir ce révélateur pour atterrir dans le réel malgré toutes les analyses qui ont pu être faites et rapidement cachées au fond d’un tiroir. On sait que hélas la santé et son système, n’est pas le seul domaine atteint par l’embolie en France.

    Le premier confinement a déjà jeté un million de Français en plus dans la pauvreté. Les bénéficiaires de l’aide alimentaire ont augmenté de 30%.
    Le désordre est total : Aucune stratégie étagée pour détecter et orienter simplement les contamination, prise de température par infrarouge (systématique en Asie depuis longtemps), test seulement s’il y a susceptibilité alors qu’on a littéralement dilapidé cette mesure, certains poussés par l’anxiété ambiante, se faisant tester une fois par semaine. C’est gratuit hein, alors autant en profiter ! Et je n’ai toujours pas compris exactement comment étaient gérés ceux positifs, pendant et après contamination ?

    Malgré un démenti formel de certains « scientifiques » en mars, ce virus est sensible aux saisons, les virus respiratoires sont plus contagieux et plus violents à la saison hivernale et il faut parier d’un engorgement en décembre et janvier pour toutes sortes de pathologies habituelles (grippes, gastros, etc…).

    En dehors d’une vaccination très hypothétique, il vaut mieux parier sur l’immunité collective qui se fera comme cela s’est toujours révélé dans l’histoire de l’humanité. Voir la déclaration que je trouve bien raisonnable :
    https://gbdeclaration.org/la-declaration-de-great-barrington/
    En pratique les suédois sont toujours à ce jour, en passe de gagner leur pari !

    Pour les frontières, il vaut mieux oublier, celles terrestres n’existent plus depuis longtemps et il faudrait des années pour les remettre opérationnelles. Il arrive souvent qu’on s’aperçoive avoir changé de pays en Europe par la seule modification de la sérigraphie des panneaux indicateurs. Pour celles aériennes et maritimes, je peux témoigner qu’en juillet septembre et octobre, il n’y a pour rentrer en France, aucun test exigé. Vu qu’il n’y a pas foule, la fluidité est extraordinaire, du jamais vu pour ma part !

    La centralisation des décisions de restriction de nos libertés publiques par l’exécutif français, sans association systématique du Parlement et des élus des collectivités, contrairement à ce qui se passe en ce moment chez nos partenaires européens, devient clairement dangereuse. Des points mensuels avec votes réguliers seraient plus respectueux de notre démocratie, des citoyens, des entreprises et des élus locaux. A croire que les bureaucrates tirent jouissance à superviser l’enfermement, Courteline et Kafka doivent être aux anges !

    Oubliez le libéralisme, nous en sommes à des années-lumière. Et la discipline est un argument pétiniste bien trop usagé pour servir d’argument.

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