Avec Marine, le changement, c’est flippant @ % ♠ !

contrepoints-2Au moment où le candidat Macron se montrait peu empressé de dévoiler son programme présidentiel et préférait de beaucoup pipeauter sur les délices du chemin d’espérance ♫ ♥qu’il « envisionne » pour la France devant des foules subjuguées et tout à fait convaincues que « l’important, c’est d’avoir une vision, pas forcément d’être dans les détails de la comptabilité », Marine Le Pen tenait elle aussi meeting à Lyon et présentait ses 144 engagements présidentiels afin de « permettre (à chacun) de contrôler (son) action à la tête de l’État au cours du quinquennat. » En voilà du chiffre, en voilà du sérieux, en voilà de l’engagement pur et dur  @  % ♠ ! 

Cependant, si le premier préfère nimber ses électeurs dans la ouate d’un aimable songe tandis que la seconde souligne les dures réalités de la vie, si le premier rêve de « dépasser les clivages » tandis que la seconde s’évertue à cliver et fermer au nom de sa conception du peuple souverain, si Macron est « mondialiste » et Marine « patriote » – pour reprendre la nouvelle nomenclature mise au point au FN pour 2017, ils partagent la même tendance à se montrer assez imprécis dans leurs projets respectifs, à récuser la différenciation gauche droite afin de parler à une base électorale si possible élargie et à placer beaucoup de pouvoir dans l’Etat, stratège économique et grand ordonnateur de nos vies.

◊ Après la désignation de Benoît Hamon comme candidat du PS et suite aux turbulences qui ont fondu récemment sur François Fillon, Macron et Marine ont aussi en commun de s’être dorénavant adoubés l’un l’autre comme premiers candidats et adversaires. Egalement à Lyon le week-end dernier, Mélenchon fut superbement ignoré par ses deux collègues. Quant à Fillon, tant Marine que Macron l’ont renvoyé sans ménagement à sa « lèpre » d’élu indélicat et à ses conflits d’intérêt.

Aujourd’hui, les sondages confirment cette configuration. La dernière enquête en continu de l’Ifop donnait  hier 26 % à Marine,  20,5 % à Macron, 17,5 % à Fillon, 15 % à Hamon et 11 % à Mélenchon. Au second tour, Marine Le Pen serait systématiquement battue dans un rapport de 38 % à 62 %.

[Comme je l’ai déjà signalé, la gauche Hamon Mélenchon aurait tout intérêt à s’entendre, Macron va devoir tôt ou tard sortir de son flou artistique, et Fillon pourrait éventuellement trouver dans ses déboires les ressorts psychologiques pour remonter. La donne serait alors complètement différente, mais pour l’instant rien de concret ne se dessine. A ce stade, notons que l’écart entre chaque candidat est assez large, ce qui conforte l’ordre d’arrivée possible.]

Pour Emmanuel Macron, avoir Marine Le Pen comme premier adversaire serait une véritable sinécure. « Battre la droite et l’extrême-droite » est un réflexe qui fait maintenant partie des gènes de la gauche qui, de Nathalie Arthaud (LCR) à François Bayrou (Modem) n’aura aucun mal à mettre son bulletin Macron dans l’urne au second tour.

Pour Marine Le Pen, Macron est un excellent adversaire pour tenir son électorat de premier tour. Issu de la gauche, passé à la banque Rothschild, pro-européen, il est parfaitement calibré pour coller à l’horreur du mondialisme, de l’ultra-libéralisme et des « puissances d’argent » que le FN, légèrement halluciné, voit partout et qu’il combat pied à pied en se dotant pour sa part d’un habit souverainiste et patriote. Mais trouver les forces qui lui permettraient de battre Macron au second tour s’avère beaucoup plus compliqué.

La « dédiabolisation » conduite par Marine Le Pen pour rénover le parti légué par son père fut une première étape qui lui permit d’atteindre 27 % des suffrages exprimés et 6,8 millions de voix (abstention 41 %) lors des dernières élections régionales de décembre 2015. Passer au niveau supérieur dans un second tour présidentiel exige incontestablement quelques aménagements susceptibles de déclencher de l’intérêt au-delà des 27 %.

Par rapport au projet élaboré pour la présidentielle de 2012 par Florian Philippot, ce conseiller quasi fusionnel de Marine Le Pen qui professe un véritable amour pour l’Etat et une répulsion maladive pour tout ce qui est privé, les 144 propositions restent dans la veine protectionniste et étatiste officiellement adoptée il y a 5 ans. Mais on note cependant quelques différences. Je vois notamment deux signes très précis, posés là spécialement pour parler à la droite classique pour l’un et à la gauche Hamon Mélenchon pour l’autre.

En 2012, la peine de mort devait être rétablie après avoir été soumise à un référendum. Aujourd’hui, il est question d’adopter une peine de perpétuité réelle incompressible (proposition 19). Toute référence à la peine de mort est supprimée. Marine Le Pen a simplement indiqué que rien n’empêcherait des citoyens suffisamment nombreux de se saisir de cette question à travers un référendum d’initiative populaire. Pour moi, voici la perche tendue à la droite classique, humaniste (voire catholique) et sensible à la présence  d’un Etat fort et protecteur.

Une perche correspondante a été calculée pour les syndicats et la gauche de la gauche. Proposition 53 : Retirer la loi Travail (dite loi El Khomri). La fronde contre François Hollande d’où est issu Benoît Hamon a certes commencé dès 2012, elle a certes porté aussi sur l’utilisation du 49.3 et sur la question de la déchéance de la nationalité, mais elle a pris une tournure quasi insurrectionnelle contre la loi Travail. On imagine bien combien cette disposition nommément inscrite dans le projet du FN pourrait avoir d’attractivité auprès des électeurs de premier tour de Hamon ou Mélenchon.

Pour couronner cette grande entreprise de ratissage gauche droite, Marine Le Pen s’est offert un nouveau logo de campagne sous la forme d’une rose bleue (vidéo ci-dessous, à partir de 02′ 00″). De la part du FN, on était plutôt habitué au patriotisme extraverti de la flamme bleu blanc rouge. Mais voilà que Marine s’est soudain sentie des affinités avec le langage des fleurs et voilà surtout qu’elle s’est avisée qu’elle était une femme, une des seules dans cette compétition d’hommes. Ne nous ferait-elle pas du Hillary (votez pour moi car je suis une femme) avec juste un petit peu plus de subtilité ?

Mais attention, à la fin de l’envoi, elle touche au but recherché et adopte le dépassement des clivages, exactement comme Manu !

« Bien sûr, certains auront une lecture plus politique et verront dans la rose le symbole de la gauche et dans la couleur bleue celui de la droite. Cette vision des choses n’est pas pour me déplaire. Car c’est bien le rassemblement de tous les français, au-dessus de clivages dépassés trop souvent stériles, que je recherche. »

◊ Et comme Manu, Marine Le Pen attire les foules. Invitée dans L’Emission politique de France 2 jeudi soir pour parler de ses 144 engagements, elle a capté l’attention de 3,5 millions de téléspectateurs, un record d’audience pour ce rendez-vous politique. A l’issue de l’émission, un sondage a déterminé que 41 % des téléspectateurs l’avaient trouvée convaincante, ce qui lui confère à nouveau le meilleur résultat parmi les candidats qui l’ont précédée.

[La vidéo complète est en fin d’article, la partie économique se déroule de la minute 25 à la minute 43.]

Education mise à part – sujet sur lequel n’importe qui aurait eu raison d’une ministre emberlificotée dans son idéologie, il est vrai que Marine Le Pen a le don de vous asséner sophismes plaisants, contradictions manifestes et contre-vérités économiques avec un aplomb formidable.

lemission-politique-france-2-mlp-090217Son principal argument est purement télévisuel, il réside dans le petit sourire ironique plein de sous-entendu méprisant qu’elle adopte mécaniquement pour terrasser ses contradicteurs sans avoir à s’expliquer outre-mesure.

Merveilleux exemple du foutage de gueule qu’elle inflige avec un sérieux et une empathie de façade à des Français pris dans les filets de notre dégringolade économique, sa réponse à François Lenglet qui lui faisait remarquer le coût exorbitant et non financé de ses nombreuses dépenses nouvelles et de son projet de nationalisation des autoroutes :

Marine (sourire railleur planté sur les lèvres – attention, esquive) : J’adore votre vision comptable ! C’est tout ce que je rejette en économie. (à 39′ dans la vidéo ci-dessous)

Eh oui, encore un point commun avec les gentils macronistes. On ne va pas commencer à compter, c’est d’une mesquinerie ! On veut du rêve, on veut du beau, on veut du solidaire, et l’Etat paiera. L’Etat saura trouver des riches, des évadés fiscaux, des socio-traitres à la patrie des travailleurs pour financer tout ça !

Hello, M. Hamon ! Hello, M. Mélenchon ! Attendez-moi, car je pense tout comme vous. Les diktats de Bruxelles, les traités de libre-échange, la règle des 3 % pour le déficit public sont des politiques d’austérité et de mondialisation effrénée qui privent nos travailleurs de leurs emplois et de leur identité :

« Cela fait des années que j’ai détecté que le modèle économique ultra-libéral qui nous avait été imposé était mortel pour notre économie … »

On a l’impression de se répéter, mais voir un lieu de perdition ultra-libérale dans un pays dont l’Etat dépense l’équivalent de 57 % de la production nationale annuelle est une lubie furieuse, un prédicat complètement erroné qui ne pourra que déboucher sur des politiques désastreuses.

Par contre, dire que le modèle de contrôle de l’économie et de dépenses publiques ininterrompues que nous connaissons depuis 40 ans est mortel pour notre économie serait amplement justifié. Mais hélas, il est toujours plus simple de trouver un bouc-émissaire, un coupable extérieur qui permettra de ne surtout pas se remettre en cause. Libéraliser un pays bloqué, redonner de l’initiative et de l’autonomie, augmenter les choix des individus ? Certainement pas !

Suite de la déclaration précédente : « … et cela fait des années que que je propose ces relocalisations, cette réindustrialisation, cet Etat stratège, ce protectionnisme intelligent, et évidemment pour cela, j’ai besoin de maîtriser mon économie, j’ai besoin de maîtriser ma Banque de France et j’ai besoin de maîtriser bien sûr ma monnaie. »

Marine Le Pen veut pouvoir tout contrôler, tout manipuler, tout fausser, tout planifier. Elle maintient les 35 heures et l’ISF, ramène l’âge légal de départ en retraite à 60 ans, ferme les frontières, soutient le patriotisme économique et la préférence nationale, taxe les productions étrangères et les emplois occupés par des étrangers (comme Hamon taxe les robots) sous l’emprise de l’idée erronée que le travail est une quantité finie qu’il faut partager ou réserver à certaines catégories, sans voir que l’économie « protégée » qui en résultera, faute d’être confrontée à la concurrence et aux innovations qui se produiront partout ailleurs, n’aura aucun incitation à se développer et s’améliorer.

Partant sur des bases analysées de travers, elle ne propose, en fait de changement, qu’un retour en arrière qui va bien au-delà de la conservation sociale-démocrate prônée par Macron le « Moderne » et son « changement, c’est mollement » ♫ ♥ dans les pas de Hollande. Il s’agit de retomber intégralement dans les charmes destructeurs rapides du programme commun de Mitterrand, dans les propositions de ses héritiers Hamon et Mélenchon, dans les politiques appliquées en Grèce ou au Vénézuela avec les merveilleux résultats que l’on sait.

C’est ainsi qu’on fabrique des Trabants dont personne ne veut mais que tout le monde doit se résigner à acheter. C’est ainsi qu’on se lance dans la brillante opération Minitel. C’est ainsi qu’on supprime facialement le chômage tout en appauvrissant tout le monde. C’est ainsi qu’on entraîne son pays dans une faillite assurée à très brève échéance, c’est ainsi qu’on montre qu’on est bien la candidate d’un socialisme labellisé « patriote » pour ne pas dire xénophobe mais à coup sûr « Ancien » comme celui d’Hamon et Mélenchon.

Et c’est pour ça qu’avec Marine, le changement, c’est flippant @ % ♠ !


Vidéo complète de L’Emission politique du jeudi 9 février 2017 :


logo-du-fn-rose-bleueIllustration de couverture : Pour sa campagne présidentielle, Marine Le Pen a adopté le logo de la rose bleue.

33 réflexions sur “Avec Marine, le changement, c’est flippant @ % ♠ !

  1. NathalieMp pourquoi appeler Marie Le Pen par son prénom et les autres candidats par leur nom de famille? Cela crée une familiarité artificielle et à mon avis injustifiée. Madame Le Pen ne mérite pas ce traitement de faveur…

    • Bonjour Fm06,
      Il m’arrive aussi d’appeler Macron Manu. Tout dépend de la phrase et du ton plus ou moins railleur que je veux adopter.
      Dans le cas précis de cet article, j’utilise aussi beaucoup Marine Le Pen en entier. Mais pour le titre, l’idée était de coller au titre du précédent article : MAcron / MArine
      – Avec Macron, le changement, c’est mollement ♫ ♥ !
      – Avec Marine, le changement, c’est flippant @ % ♠ !
      J’ajoute que « Marine » est la marque de la campagne. Plus de Le Pen à l’horizon (dédiabolisation, mise l’écart de sa nièce …) :
      https://www.marine2017.fr/
      Donc soyez rassuré, quand je dis Marine, ce n’est pas vraiment une faveur que je fais … !

  2. Si MLP rate la présidence cela signifie qu’il y aura une avalanche de députés FN ?
    – j’aurais préféré le scénario inverse MLP élue et quelques rescapé FB à l’assemblée , histoire de désavouer l’ensemble de la classe politique et par exemple obtenir une division par 6 du nombre d’élus toutes assemblées confondues.

  3. Fillon, le père la vertu, étant hors jeu, je trouve tous les autres candidats flippants pour des raisons différentes ! Mais, alors, quelle idée de mettre la bécassine NVB fasse à MLP, Sa prestation était, comme d’habitude, pitoyable et contre productive. Mettre cette énergumène face à Marine Le Pen c’est lui donner quelques voix supplémentaires..

  4. Bonsoir à tout le monde !

    @ Zelectron
    Je ne crois pas à une victoire de MLP au second tour.
    Ou alors il faudrait que Macron explose en vol, que Fillon reste en arrière et qu’elle se retrouve avec Hamon comme adversaire, et même là …

    @ Le Gnôme
    Oh oui ! sachant que le PCF des années 70 à 80 n’hésitait pas à détruire au bulldozer les foyers de travailleurs immigrés (affaire de Vitry). A cette époque, Marchais tenait exactement le même discours que MLP sur les immigrés qui créent le chômage.

    @ Souris donc : pour faire suite à ce que je disais à Le Gnôme ci-dessus, Mélenchon lui-même a édulcoré ses positions pro-immigration, peut-être pour garder à lui un électorat de gauche qui part vers le FN …
    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2016/09/09/25002-20160909ARTFIG00170-les-positions-de-melenchon-sur-l-immigration-crispent-a-gauche.php

    @ Florence
    C’est vrai que c’était trop facile ! Mais NVB s’imagine certainement avoir fait une excellente prestation, sur France 2 comme dans son ministère !

  5. Ma Banque de France, ben dis-donc, ça promet… Je ne vois pas bien la différence avec le « ma réserve parlementaire dont je fais ce que je veux et je vous emmerde », « mon indemnité de représentation que c’est pareil », « mes frais d’assistant parlementaire que je me mets dans la poche et de toute façon c’est légal — mais veuillez noter que je vous emmerde », « ma cassette royale que je suis le roi de Frônce et c’est mon pognon », etc.

    On notera que l’usage forcené du bon vieux truc de la « logique comptable » montre que le FN fait de plus en plus partie du système, puisque la « logique comtpable », c’est ce sur quoi crachent tous les politiciens et la plupart des Français. Comme s’il y en avait d’autres… Il y a la logique comptable, et puis il y a la logique des voleurs.

    Il y a une constante dans le discours de Marine le Pen, c’est « on va financer tout ça en supprimant la fraude », et « on va supprimer la mauvaise dépense ». C’est la marque de la malhonnêteté et de l’échec annoncé, car la mauvaise dépense c’est toujours celle qui profite à l’autre, lequel n’a certainement pas l’intention de se priver de ses avantages Jacky, et fait remarquer que la mauvaise dépense, c’est celle du gars d’en face. En conséquence de quoi, on n’arrive jamais à localiser ne serait-ce qu’un euro de cette mauvaise dépense, tout le monde ayant d’excellentes raisons pour dépenser.

    Il suffit de remarquer le nombre de Français qui réclament la baisse du nombre des parlementaires, comme si c’était ça le problème. J’en vois beaucoup moins qui réclament la baisse du nombre des fameux pitis biros di poste di proximiti, le licenciement massif de ces jean-foutre de la SNCF, etc, etc.

    La fraude c’est bien gentil, effectivement il y en a trop, mais la fraude qui est tolérée l’est parce que c’est de la fraude de gauche : la fraude à la Sécu, en particulier. Il est dérisoirement facile de frauder la Sécu, parce que réprimer la fraude à la Sécu, c’est fasciste. C’est donc la Sécu (de gauche) et les fonctionnaires (de gauche) qu’il faut commencer par supprimer, ainsi que l’assistanat. Et puis la fraude on ne la supprime jamais complètement, d’ailleurs c’est quoi, la fraude ? En matière fiscale, on sait bien que cela relève souvent de l’arbitraire.

    Restent les économies dues à l’arrêt du financement de l’immigration, qui sont effectivement indispensables. Mais outre qu’on ne nous a jamais présenté aucun chiffrage, il me semble, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour réduire l’immigration et donc son coût. Il y a au minimum une incertitude sur l’efficacité des mesures à prendre, le délai pour qu’elles commencent à produire des effets financiers, etc.

    Et puis le socialisme dans un seul pays, ça ne marche pas. Certes, c’est mieux que le socialisme pour les Français, plus le socialisme pour tous les Noirs et tous les Arabes, mais c’est le socialisme qui crée l’excès de dépense publique, pas le fait qu’il soit réservé aux Français.

    Et puis bien sûr il y a le marqueur de l’ISF, que fort peu d’électeurs du FN payent, et pas beaucoup plus de Français. C’est donc un symbole, et proposer sa suppression aurait été pour Marine le Pen une façon de montrer qu’elle était capable de leadership et de s’élever au-dessus du simple calcul électoral. Bien entendu, elle est pour le maintien de l’ISF.

    • On nous a jamais présenté aucun chiffrage sur le coût de l’immigration ?
      Les Contribuables Associés, si. Jean-Paul Gourévitch, dans son audit « Le coût de la politique migratoire en France », 2010, (entre temps ce coût s’est envolé), l’estime à 30,4 milliards par an. 4,6 milliards pour l’immigration clandestine.
      Selon les Contribuables Associés, l’AME nous coûte 750 millions/an dont 13,7 millions sont frauduleux et organisés par une filière tchétchène sophistiquée.
      https://www.contribuables.org/2014/06/combien-coute-la-fraude-a-l-aide-medicale-de-l-etat/
      Outre les Contribuables, le nouveau directeur de l’OFPRA avoue candidement au Figaro que les centres et hôtels pour migrants coûtent 2 milliard par an.

      Comme dirait le Mou, ça coûte rien, c’est l’Etat qui paie.

      • Vous n’avez pas compris mon propos. Evidemment que l’immigration nous coûte un bras. Ce que je disais, c’est que le Front national n’a présenté aucun chiffrage expliquant comment sa politique de dépense publique maintenue, voire augmentée dans certains secteurs, pourrait être financée par les mesures anti-immigration qu’il propose.

        Il ne suffit pas de dire : à ma gauche on dépense trop, à ma droite on a besoin de pognon, donc je fais passer le godet de la gauche à la droite, pouf-pouf-pouf, ni vu ni connu je t’embrouille.

        Par ailleurs, l’immigration ne nous coûterait-elle pas un bras, qu’il conviendrait de la réduire. Je dirais même plus : l’immigration nous « rapporterait-elle de l’argent », qu’il faudrait la réduire. Si vous êtes plus « riche » mais que vous êtes esclave dans votre propre pays, à quoi ça vous sert ? Et êtes-vous sûr que c’est vous qui vous « enrichissez », grâce à l’immigration ?

    • J’oubliais. Quelqu’un peut-il me dire quel obstacle d’ordre constitutionnel empêcherait la Cour des Comptes d’avoir un caractère contraignant dans ses conclusions ? Auxquelles les ministères ou administrations concernés répondent avec la plus grande désinvolture.
      Je trouve les gabegies dénoncées plus graves que le penelopegate dont on s’indigne à grand fracas.

  6. Au delà des calculs politiques, ce qui est particulièrement consternant, c’est que les français ne puissent se rendre compte, c’est que le lendemain de son élection, notre dette de 5000 milliards se paiera immédiatement avec des intérêts entre 5 et 10 % (aujourd’hui encore autour de 1%) et qu’en quelques mois leur pouvoir d’achat baissera d’au moins 30% sans compter toutes les autres incalculables conséquences financières et sociales. La Grèce a été un épiphénomène à côté. On est en plein surréalisme ! Effectivement c’est flippant, de quoi préparer ses valises en urgence !.
    Juste un détail j’aurais choisi l’opération Ecotaxe ou l’EPR d’AREVA plutôt que le minitel qui bon an mal an aura quand même eu 9 millions d’usagers et généré 1 milliard d’euros de revenus. Sans compter que X Niel et les autres n’auraient pas existé sinon; ainsi que certains applicatifs français du Net.

    • J’ai déjà beaucoup utilisé Areva. Sur Minitel, l’idée était de montrer le caractère foncièrement ringard des innovations planifiées en société fermée. 9 millions d’utilisateurs, oui (d’autant qu’au début les terminaux Minitel furent distribués gratuitement), mais avaient-ils le choix ?

  7. La France s’offre ainsi le luxe de proposer aux electeurs 4 partis socialistes: 1) un marxiste orthodoxe via Mélenchon 2) un bobo altermondialiste écolo/scout via Hamon 3) un social réformiste via Macron 4) un national socialiste via LePen.
    Les 4 se retrouvent dans leur étatisme exacerbé dans la grande tradition du centralisme démocratique (on sait ce qui est bon pour vous et avec l’Etat on va vous l’imposer pour votre bien), leur mépris pour la réalité économique, pour la bonne tenue des comptes, pour ce qu’ils nomment tous « l’ultra libéralisme » pour qualifier à la fois la performance des pays meilleurs que nous (syndrome du mauvais élève) et ce qui serait la cause de nos mauvais résultats (alors que 57% des richesses du pays passent aujourd’hui entre les mains de l’Etat qu’ils veulent encore faire grossir!!).
    Cet ensemble hétéroclite mais hélas uni sur les grands principes de médiocrité (étatisme, dépense publique, bureaucratie, régulation, repli sur soi) pèse quand même au total 75 % des électeurs.
    Je sais pas si je vais rester ici moi…

    • Oui, c’est vrai, mais je n’ai pas commenté ce point car au moment où j’écrivais, c’était pareil sans Bayrou, avec toutefois un écart moins grand.
      Dans une première version de l’article sur Macron, j’avais le paragraphe suivant :
      « Qui plus est, la désignation récente de Benoît Hamon comme candidat du PS, miraculeusement associée aux ennuis de François Fillon en raison de la polémique sur les emplois présumés fictifs de son épouse, fait clairement ses affaires, et les effets dans l’opinion ne se sont pas faits attendre. Placé troisième dans les sondages de janvier 2017 après Le Pen et Fillon, il arrive maintenant en seconde position après la candidate du FN, que Bayrou se présente ou non. A partir de là, il remporterait le second tour sans difficulté. » On a seulement gardé le fait qu’il arrivait maintenant en second, ce qui était difficilement prévisible quand il a lancé En Marche.
      Lien si Bayrou se présente : http://www.parismatch.com/La-presidentielle-en-temps-reel
      Lien si Bayrou n’est pas pris en compte : http://presicote.factoviz.com/index/more/id/qoo_lew_1

      Aujourd’hui tout reste ouvert pour la seconde place et Bayrou a la capacité de faire trébucher la droite.

  8. « Pour moi, voici la perche tendue à la droite classique, humaniste (voire catholique) et sensible à la présence d’un Etat fort et protecteur. »
    Amalgame classique des catholiques au FN, mais voilà la réalité est toute autre car c’est bien dans les régions traditionnellement les plus catholiques que le FN réalise ses plus mauvais scores. Quoi que les journalistes aiment à croire, les catho n’aiment pas le FN et ses valeurs.
    Si vous cherchez son gain d’electorat depuis Chirac, cherchez plutôt du côté des anciens communistes qui ne trouvent plus d’exutoire à leurs ambitions d’hyperprotectionnisme social.

  9. C’est fatigant, tous ces gens qui prétendent, simultanément :

    1. Que le libéralisme n’existe pas, n’a jamais existé, que la concurrence pure et parfaite — hahaha, laissez-moi rire –, que la main invisible du marché n’est pas ce merveilleux organe qui règle tout aux petits oignons, mais un truc qu’en général on se prend dans la gueule (ici, citer, pêle-mêle : la crise des subprimes, les délocalisations, Madoff…),

    2. Et que le monde est ravagé par l’ultra-libéralisme conquérant qu’il convient de combattre à mort, car il est l’ennemi numéro un.

    Il faudrait savoir : le libéralisme n’existe pas, ou il existe et il faut le bouter hors de France et du monde ? C’est l’un ou l’autre, ça ne peut pas être les deux.

    Evidemment, le libéralisme n’existe pas si on le cherche avec les yeux d’un communiste, c’est à dire si on cherche le Bouquin où il y aurait tout Marqué en Gros, et si on s’attend à un Grand Soir Libéral où on va Tout Mettre à Plat, suite à quoi ça va enfin Marcher comme sur des Roulettes.

    Bref, le libéralisme n’est pas une utopie, contrairement au communisme. Contrairement à ce dernier, aucun libéral ne vous a jamais promis la fin des cors aux pieds et le bonheur éternel.

    Le libéralisme est en gros l’ensemble des principes sur lesquels fonctionnent les pays occidentaux. Si vous ne voulez pas de ces principes, ce serait bien d’expliquer pourquoi, ce que vous pensez mettre à la place, ce qui vous fait penser que ça marcherait mieux, etc.

    Quant à prétendre que le libéralisme n’a jamais existé, j’ai envie de vous dire : eh bien, alors ? Il n’y a pas de problème ! Vous pouvez vous rendormir tranquilles…

    Les Indiens n’aiment pas le libéralisme ? C’est sans doute pour ça qu’ils essaient d’émigrer en masse en Occident et aux Etats-Unis, alors qu’ils pourraient rester tranquillement dans leurs Etats musulmans, communistes, etc. Le patron de Microsoft est indien.

    Quant à d’éventuels suicides chez les ploucs indiens éventuellement dus à une entreprise américaine nommée Monsanto (vous voyez que je suis prudent quand on me balance les vieux clichetons éculés de la propagande russo-communiste) quel est le bon sang de bonsoir de rapport avec le libéralisme ?

  10. Et puis si vous voulez parler sérieusement de l’économie agricole indienne et du libéralisme, il serait mieux de ne pas prendre vos informations dans cette poubelle :

    https://ilfattoquotidiano.fr

    qui est un site de désinformation pro-russe où l’on affirme que le 11-Septembre n’a pas été organisé par Ben Laden, que l’Occident n’est pas gentil envers Poutine, que Poutine mérite qu’on soit gentil avec lui, que l’Arabie saoudite a la bombe atomique et que tout ce qui va de traviole dans le monde est la faute des Américains.

    Concernant les fameux « suicides Monsanto », que personnellement je n’ai pas étudiés mais qui me paraissent à peu près aussi avérés que « l’assassinat de Kennedy qui est dû à la CIA », même le site outrageusement propagandiste et mensonger que vous nous montrez écrit noir sur blanc qu’il n’a pas la moindre idée s’ils ont un rapport avec Monsanto :

    « D’après les chiffres du Bureau national du crime, près de 290 000 paysans indiens se sont ôté la vie au cours des 20 dernières années. Naturellement, tous ne se sont pas suicidés pour avoir adopté les cultures OGM, mais il est clair que nous avons affaire à des chiffres exorbitants. »

    Et comme par hasard, votre site pourri propose comme source un lien vers… la méga-machine de désinformation et de subversion soviétique financée par le Kremlin, à savoir le site RT :

    https://www.rt.com/news/261673-india-gmo-cotton-suicides/

    Le site RT n’est pas une source. Rien de ce qui y est écrit ne doit être tenu pour crédible. La seule chose que l’on peut apprendre sur RT, c’est la façon dont les Russes s’y prennent pour tenter d’enfumer les Occidentaux.

    Vous nous parliez donc… de la doctrine sociale de l’Eglise ? De l’Eglise du Kremlin, je suppose ?

  11. Même RT termine son article avec ceci :

    « The Monsanto company, addressing the issue of Indian farmer suicides on its website, says “significant research has documented the problem is complex and disproved the claim that GMO crops are the leading cause.” It adds “Research also demonstrates there is no link between Indian farmer suicides and the planting of GMO cotton,” arguing that the problem “started well before the first GM crop was introduced.”

    Donc vous êtes encore plus propagandiste que le site de propagande de Moscou. Même RT balance à la fin de son article un communiqué de Monsanto affirmant que les recherche a prouvé qu’il n’y a aucun rapport entre les suicides des pauvres petits paysans n’indiens et les OGM.

    Avec vous consulté ces recherches ? Avez-vous pris connaissance des faits et arguments qui y sont exposés ? Les avez-vous confrontés aux arguments des communistes anti-monsantistes ? Non, bien sûr. « Tout le monde sait bien que » les paysans indiens se suicident en masse à cause de Monsanto, et « tout le monde sait bien que » Monsanto est le principal producteur de libéralisme dans le monde.

    • Merci de faire mon boulot. Moi, je n’avais pas le courage.
      Les altermondialistes adorent allumer des scandales dans tous les sens car ils ont déjà un coupable en réserve, le libéralisme. C’est pratique. Et au moins ils sont sûrs qu’ils ne seront jamais déçus et qu’ils n’auront jamais à se remettre en cause.
      Ce qui est curieux, c’est qu’en général ils condamnent l’embargo économique des Etats-unis envers Cuba. On se demande pourquoi, si le commerce international c’est si horrible. Ne demandez pas de cohérence aux idéologues.

      • « Ce qui est curieux, c’est qu’en général ils condamnent l’embargo économique des Etats-unis envers Cuba. On se demande pourquoi, si le commerce international c’est si horrible. »

        Ah tiens, c’est con, je n’avais même pas relevé. Il faut dire qu’on baigne dans un tel marécage de deux poids deux mesures gauchiste, d’arguments dissymétriques et de mauvaise foi, qu’on ne se rend même plus compte à quel point on se fait enfumer.

  12. Bernard Cazeneuve met en péril les valeurs républicaines et me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire, en s’alignant sur les positions du Front national :

    Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a fustigé aujourd’hui ceux qui proposent de supprimer « 500.000 à 600.000 postes de fonctionnaires » tâclant sans le nommer le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon qui prône une telle mesure. Dans un discours devant des élèves de l’ENA à Strasbourg, le chef du gouvernement s’est élevé contre les dangers qui « menacent la fonction publique », en dénonçant une « approche comptable et fausse de l’action de l’Etat« .

    Le socialiste Bernard Cazeneuve est donc comptabilophobe, tout comme Marine le Pen, Jean-Luc Mélenchon et une tripotée de gens dont la liste est trop longue pour que je la reproduise ici.

    C’est étonnant, car d’un homme politique et plus encore d’un premier ministre, on s’attend à ce qu’il soit non seulement comptabilo-compatible, mais comptabilo-sourcilleux, comptabilo-obsédé pour ne pas dire comptabilo-fanatique.

    Etre opposé à « une approche comptable de l’Etat », c’est une autre façon de dire : votre pognon, j’en ai rien à foutre, on va le gaspiller par poignées et ne vous avisez pas de nous en empêcher.

    Si la « logique comptable » est une telle abomination, alors on se demande encore ce que la République fait avec une Cour des comptes ; qu’attend-on pour la supprimer ?

    Imagine-t-on un chef d’entreprise déclarant : moi, je n’ai pas une approche comptable de mes finances ? Que vaudrait la dénonciation de la « logique comptable », par un patron en faillite, appelé à répondre de sa gestion devant le tribunal de commerce ?

    Mais non, Môssieur le premier ministre de la Frônce, lui, il peut s’affranchir de la « logique comptable », et je suppose aussi de la gravitation, des lois de la chimie et de la constante de Planck.

    Evidemment, ça ne l’a pas empêché d’attaquer Marine le Pen, malgré leurs évidentes affinités anti-libérales :

    Pointant le danger qui vise la fonction publique dans « son indépendance et son éthique », M. Cazeneuve a attaqué « une candidate », sans citer Martine Le Pen (FN) qui « propose officiellement » de supprimer l’Ecole nationale de la Magistrature. « Cette école est celle où se forgent et s’enseignent les principes d’indépendance de la magistrature », a rappelé M. Cazeneuve qui y voit « la raison même » des menaces de l’extrême droite qui visent l’ENM.

    C’est sûr que proclamer par principe sa volonté de gaspiller les fonds publics, c’est tout à fait conforme à « l’éthique ». L’éthique de gauche, l’éthique des voleurs.

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