Si « le privé est politique », alors la liberté disparaît

« Le privé est politique » expliquait récemment la candidate malheureuse à la primaire des écologistes Sandrine Rousseau au micro du web-magazine féminin-féministe Madmoizelle, « privé » signifiant ici vie privée, vie personnelle. En vertu de quoi elle voudrait voir reconnaître un délit de non-partage des tâches domestiques au sein des couples, écoféminisme de combat oblige (vidéo ci-dessous).

On pourrait évidemment se dire que la propension de Sandrine Rousseau à proférer des âneries pour se faire remarquer la disqualifie complètement et que c’est pure perte de temps que de s’intéresser à ses multiples sorties délirantes.

Quoiqu’économiste et ancienne vice-présidente de l’Université de Lille, ne préfère-t-elle pas « des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR » ? N’a-t-elle pas tenté de se victimiser en tant que femme via la dénonciation d’une altercation sexiste purement imaginaire dont son concurrent de la primaire écologiste Éric Piolle se serait rendu coupable ? Une fois éjectée de l’équipe de campagne du candidat EELV Yannick Jadot qu’elle n’avait cessé de critiquer, n’a-t-elle pas expliqué avec son sens travaillé de la nuance que cela la déprimait « de faire de la politique dans des groupes du Ku Klux Klan », c’est-à-dire au sein de groupes écolos trop blancs à son goût ?

Il faut croire que les hautes instances d’EELV ne lui en veulent pas trop et/ou qu’elles comptent capitaliser sur ses éclats médiatiques à répétition puisqu’elles ont validé sa candidature, ou plutôt son parachutage législatif de juin prochain, dans une circonscription parisienne où les adhérents avaient pourtant déjà exprimé leur choix pour une autre candidate implantée de longue date. C’est fou combien la « politique autrement » des féministes conscientisées ressemble comme deux gouttes d’eau à la politique de toujours… 

Mais c’est précisément en raison de ses ambitions législatives qu’il est préférable de prendre conscience de ce qu’elle a à dire, même si sa proposition sur le délit de non-partage des tâches domestiques n’engage pas EELV, comme elle le précise à la fin de l’entretien (vidéo, 58″) :

Postulat de base : ce sont exclusivement les femmes qui portent toute la « charge mentale » au sein des couples, ainsi que le dessinait Emma (dont je vous ai déjà parlé à propos de la réforme des retraites) dans une BD des plus instructives. Qui planifie tout dans la famille ? Qui pense qu’il va falloir racheter du shampoing, débarrasser la table, lancer une lessive, signer les carnets de correspondance ? Les femmes, toujours les femmes, seulement les femmes ! Encore une criante inégalité homme femme à redresser d’urgence !

Donc voilà : tout comme il est possible de dénoncer pénalement les violences physiques faites aux femmes au sein des couples, il faudrait instaurer un délit de non-partage des tâches ménagères. Autrement dit, le non-partage en question est une forme de violence exercée contre les femmes et à ce titre, il doit subir sa sanction régalienne. 

On ne sait pas trop comment Sandrine Rousseau envisage la prise en compte de ce délit. Les femmes seront-elles encouragées à se rendre au commissariat le plus proche pour dénoncer leur conjoint pour non-partage des lessives et du repassage ? Une enquête impliquant les témoignages des enfants et des amis ou voisins du couple sera-t-elles diligentée ? Bonjour la délation et l’inquisition.

Ou bien les couples devront-ils à l’avenir déposer une déclaration de partage des tâches en même temps que leur déclaration de revenus – un peu dans la veine de la comptabilité RSE des entreprises – et s’attendre à des contrôles de « bons comportements ménagers » comme il y a des contrôles fiscaux ? 

Autre point délicat, qu’appelle-t-on partage des tâches ménagères et quelles tâches inclut-on exactement ? Une étude de l’Observatoire des inégalités publiée en septembre dernier ne s’intéressait qu’à trois d’entre elles, trois tâches dont on suppose en général qu’elles concernent surtout les femmes : qui prépare le repas du soir, qui fait les courses et qui passe le plus souvent l’aspirateur.

On peut cependant songer à beaucoup d’autres obligations domestiques qui impliquent aussi bien les hommes que les femmes : qui s’occupe du budget, de la paperasse, des impôts et de la sécu ? Qui s’occupe des poubelles, du bricolage, du jardin, de la voiture, des vélos et des ordinateurs ? Qui dépose les enfants à l’école, qui va aux réunions parents-profs, qui accompagne le petit dernier à son entraînement de foot et la grande à son cours de danse ? Qui participe aux déménagements des enfants étudiants ?

Bon courage à Mme Rousseau pour déterminer ce que serait une répartition pure et parfaite. La vie quotidienne au sein des couples est si diversifiée et si changeante au cours du temps en fonction de la composition de la famille, des âges de ses membres, de la présence de grands-parents et du travail ou non-travail des parents, que si elle veut obtenir un partage des tâches conforme à sa vision du monde, elle n’aura d’autre ressource que de tout planifier, donc contraindre, à la minute près.

Exactement comme un Gérard Filoche veut absolument que la semaine de travail comporte 32 heures réparties sur 4 jours et que la journée se décompose en 8 heures de travail, 8 heures de loisir et 8 heures de repos, elle devra établir des emplois du temps pour tous les membres de la famille et les imposer dans je ne sais quel Code de la vie familiale. Des inspecteurs semblables aux inspecteurs du travail viendront faire des contrôles et pourront même être saisis par les membres de la famille mécontents. Bonjour l’autoritarisme, bonjour l’ambiance.

Du reste, l’étude mentionnée plus haut montre que l’équilibrage des tâches au sein des couples progresse – excellente nouvelle qui disqualifie par avance les accès d’autoritarisme de Sandrine Rousseau. Tout comme le souci environnemental a fait son chemin progressivement dans les esprits depuis plusieurs décennies, les rapports homme femme au sein du couple et vis-à-vis des enfants évoluent énormément, comme chacun peut s’en convaincre en observant ses propres enfants adultes et en repensant à ses propres parents ou grands-parents.

Mais surtout, en quoi l’organisation interne d’une famille peut-elle bien concerner Sandrine Rousseau ? Elle raconte partout qu’elle vit avec un homme merveilleusement « déconstruit » ; on est content pour elle. Mais ses préférences doivent-elles s’imposer universellement ? Les hommes et les femmes sont-ils si complètement idiots qu’ils soient incapables de s’entendre et s’organiser au sein d’un couple et régler les disputes qui pourraient émerger entre eux au sujet du partage des tâches ? Sont-ils si dénués d’aspirations personnelles qu’il faille tout organiser à leur place comme si la vérité dans la recherche du bonheur devait obligatoirement venir d’une autorité autoproclamée supérieure ?

La comparaison l’horrifierait certainement, mais en militant ainsi, Sandrine Rousseau adopte (avec plusieurs longueurs d’avance, il faut bien le dire) un cadre d’action et de réflexion politique que son ennemi juré Éric Zemmour ne renierait pas.

Oh bien sûr, l’un et l’autre ont des conceptions complètement opposées concernant le contenu politique qui doit s’imposer à la sphère privée. Zemmour envisage par exemple de limiter par la loi le choix des parents quant aux prénoms de leurs enfants « pour que la France reste la France ». Ce dont Rousseau se fiche totalement tandis que Zemmour se moque littéralement de l’égalité homme femme.

Mais l’un et l’autre se rejoignent sur le fait que leur conception de l’existence, jugée supérieure à toutes les autres et placée dans les deux cas au rang d’enjeu civilisationnel, doit s’imposer à tous – faute de quoi notre avenir ne sera qu’abîmes et effondrements. De façon très concrète, nous voici face à deux constructivismes, deux approches autoritaires de la politique – l’une de droite, qu’on pourrait qualifier d’identitaire conservatrice, et l’autre de gauche, mélange intersectionnel d’écologie, de féminisme et d’anticapitalisme.

Si « le privé est politique », il en résulte assez directement que l’individu est dépouillé de sa capacité à faire des choix et prendre des décisions informées et autonomes. Sa seule et unique liberté consistera dès lors à se conformer aveuglément à ce que l’autorité politique aura décidé pour lui – ou à devenir hors-la-loi, puni, rejeté de la société. À la chinoise.

Autrement dit, si « le privé est politique », il n’y a plus ni individu ni liberté. On en a déjà une petite idée en France dans le contexte de notre triple État providence, stratège et nounou. Pensons plutôt à élargir la sphère privée.


Illustration de couverture : Sandrine Rousseau (EELV) interrogée par le web-magazine féministe Madmoizelle le 21 mars 2022. Photo : capture d’écran.

36 réflexions sur “Si « le privé est politique », alors la liberté disparaît

    • Parce que Mme Rousseau se présente à la députation et prétend donc devenir législateur, et parce que la « logique » qui consiste à vouloir imposer de force à tout le monde (ou interdire à tout le monde) ce qu’on trouve bien (ou mal) soi-même est fâcheusement répandue. A ce titre, l’affaire des prénoms de Zemmour est très parlante.

  1. Excellent, merci. Incroyable que cette personne jouisse d’une telle notoriété au vu du niveau très faible de ses qualités personnelles et intellectuelles. C’est comme Alice Coffin. C’est parce qu’ils vivent et sévissent à Paris que ces gens sont sous les feux de l’actualité. Les micro-événements et les micros-phénomènes sont montés en épingle à Paris parce qu’ils se produisent justement à Paris. A quand une vraie décentralisation culturelle ? Pour ma part, je propose la relocalisation de la radio publique ou de la télé publique ailleurs en France, dans un de ces endroits que les parisiano-parisianistes appellent les « territoires » sans doute en référence à ce qui se passe au moyen orient.

  2. Lorsque je regarde la fiche Wikipédia de cette personne, comme Marianne je me retourne pour pleurer. Pire cette doctoresse en doctologie enseigne à sciences-po, comment voulez-vous que notre pays s’en sorte. Au moins une autorité comme Jean Lassale possède un courage politique démontré et des valeurs provinciales qui sentent bon la France et contrairement à certaines dindes il connaît la valeur du fumier. La véritable parité est qu’il existe autant de connard chef les femmes que chez les hommes, hélas cette valeur est médiatiquement valorisante pour les mitout, lorsque l’État est faible, les sorcières apparaissent – merci Michelet.

    • non, parce que tout s’y passe merveilleusement bien, qu’il n’y a jamais de violences conjugales, et que la symbiose de ces couples est parfaite, au point qu’ils devraient être la norme !
      Cette question malveillante vous place d’office dans le camp des mal pensants, vous vivez dangereusement, si vous insistez dans cette voie !

  3. Merci pour ce billet.

    A une époque où la délinquance est endémique, où les statistiques dénoncent une criminalité record, où les forces de l’ordre ne l’endiguent ni ne la sanctionnent, préférant la prédation routière ou le tabassage des Gilets Jaunes, ce genre de proposition est simplement pathétique et témoigne d’une totale déconnexion des réalités.

    J’imagine très bien, comme vous le dites dans votre article, la pauvre ménagère accablée venir dénoncer un non partage des tâches ménagères (avec toute l’approximation et l’interprétation qui seraient données à ce genre de déclaration), à une époque où les victimes de violences conjugales peinent encore à venir porter plainte et où les TGI sont surchargés de dossiers de divorces.

    Cet atavisme de l’engeance gauchiste à l’immixtion de l’état dans le privé est hélas bien ancré.
    l’EN, non en reste, se charge de distiller sa propagande dès le collège.

    Cette médiocre rejoint les sans-dents de la politique, ceux qui ne sont pas encore plébiscités tant ils décalés.
    Le danger est ailleurs, selon moi. Dans la série état omnipotent, imaginez Mélanchon un peu plus effrayant.

  4. Zemmour est gaulliste. Et c’est ce que vous lui reprochez, je pense.
    Sous De Gaulle, on était bien plus libres que maintenant, et pourtant on ne pouvait pas donner n’importe quel prénom à son enfant.
    Pour un libéral pur jus, De Gaulle, c’était un anti libéral. Il faisait des plans, entendait réguler l’économie et les flux financiers.
    Malheureusement, le libéralisme non contrôlé donne ce que nous vivons aujourd’hui : apparition de grands groupes mondiaux industriels et financiers privés, qui finissent par être plus riches que les états, et qui possèdent les médias.
    Ce sont dès lors eux qui mettent peu à peu en place les gouvernements, législatif et justice inclus à leur botte, comme ce que nous vivons avec Macron.
    Avec dérive totalitaire inévitable dès lors qu’il n’y a plus de contre pouvoir ni de contrôle de la part d’états soumis.
    Je pense qu’il faut être aveugle pour ne pas voir qu’il y a une volonté de déclenchement d’une guerre conventionnelle en Europe, civile grâce à l’immigration ou entre états. Il y a tellement de fric à faire!
    Dans ces conditions, seuls des gens comme Zemmour peuvent et veulent tenter quelque chose, tout le reste de la classe mediatico politique bouffant à la gamelle, il n’y a rien à attendre d’eux.
    Je vais voter pour lui, et je conseille à chacun d’en faire autant.

      • Et les communistes tenaient les quotidiens, qui constituaient à l’époque la force médiatique dominante, bien plus puissante que la télévision, grâce au monopole d’embauche de la CGT dans les imprimeries et les distributeurs de presse.

        Il suffisait à ces messieurs d’organiser une petite grève, ou simplement d’en laisser planer la menace — et ils ne s’en privaient pas.

        Ce monopole dure encore à ce jour, sauf erreur de ma part, mais il a moins de poids, la presse écrite ayant perdu beaucoup de son importance.

        Quant à « l’apparition de grands groupes mondiaux industriels et financiers privés », il faut vivre dans un monde totalement imaginaire pour croire que « dans le bon vieux temps », il n’y avait pas de grands groupes mondiaux industriels et financiers privés. C’est à dire que l’industrie et la finance était aux mains de qui, à votre avis ? De Gôl avait nationalisé les « moyens de production », et il était secrétaire général du Parti communiste français ?

        Certes, il a malencontreusement ouvert la porte au coup d’Etat communiste permanent, grâce à son alliance secrète avec Staline pendant la guerre, puis à son gouvernement avec communistes incorporés en 1945. Mais se figurer que l’existence de grandes entreprises privées est une chose récente, due à quelque « ultra-libéralisme » nouveau venu, cela montre à quel point de nombreux Français vivent dans un monde de bande dessinée, totalement ignorants des réalités et de l’histoire.

      • ça a juste évolué, une forme de décentralisation rendue nécessaire par la multiplication des chaînes : chaque radio, chaîne de télé a à la tête de sa rédaction un affidé du pouvoir qui décide du contenu du journal, le résultat est le même !
        Regardez les éditoriaux de la Fox, la liberté de ton donnerait un infarctus à nos animateurs de JT.

    • Je pense qu’il faut être aveugle pour ne pas voir qu’il y a une volonté de déclenchement d’une guerre conventionnelle en Europe, civile grâce à l’immigration ou entre états. Il y a tellement de fric à faire!

      Sophisme de la vitre cassée. Les guerres ne font qu’appauvrir tout le monde et les dirigeants des « grands groupes mondiaux industriels et financiers privés » le savent parfaitement.

      • D’autant qu’il y a surpopulation…. Mais chut faut pas le dire et une bonne vieille guerre des familles permettrait d’éliminer nombre de vies !

      • Pas du tout : la guerre appauvrit et tue les pauvres et la classe moyenne.
        Les grands groupes vendent des armes, reconstruisent après la guerre. L’Irak en est un exemple caractéristique : armes vendues au peuple américain, reconstruction et contrats juteux réservés aux entreprises américaines, et le bidasse américain se fait trouer la paillasse.

      • @ Faustur

        Les « bidasses américains », ça n’existe pas. Pas plus en Irak qu’ailleurs. L’armée américaine est une armée de métier. Essayez d’étudier un tout petit peu le sujet sur lequel vous vous prononcez avant d’émettre un avis.

        « La guerre appauvrit et tue les pauvres et la classe moyenne. »

        Mais bien sûr. Les missiles modernes sont dotées d’une technologie française élaborée à Bercy, qui réclame leurs justificatifs de revenus aux cibles éventuelles. Si t’es riche, le missile se détourne et cherche quelqu’un d’autre à tuer. Vous avez lu ça dans Le Marxisme pour les nuls ?

        « Les grands groupes vendent des armes, reconstruisent après la guerre. »

        Et donc… Y fopa ? Il ne faudrait surtout pas reconstruire après une guerre ? Il faudrait que ce soit fait uniquement par des pitis artisans de proximité travaillant avec des matériaux bio-sourcés ? Par les glorieux combinats communistes de l’Union des républiques socialistes franchouillardes ?

        Il ne faudrait pas que des grands groupes vendent des armes ? Il faudrait faire la guerre uniquement avec des arbalètes fabriquées à la main par des Compagnons du devoir ? Il faudrait faire la guerre sans armes, en chatouillant ses adversaires ? Il ne faudrait jamais faire la guerre, comme le prescrivait jadis l’URSS tout en faisant exactement le contraire ?

        Au passage, j’espère que vous avez vigoureusement applaudi lorsque l’Australie a décidé de commander ses sous-marins à propulsion nucléaire aux Etats-Unis. Ça a évité aux « grands groupes » français de « vendre des armes » à l’étranger, ce qui est une abomination, nous sommes bien d’accord ? Vous réclamez la fermeture immédiate de toutes les fabriques d’armes en France, la liquidation de Dassault, la destruction de tous les Rafale existants, nous sommes bien d’accord ?

        C’est quand même hallucinant, le monceau de conneries qu’on peut lire sur Internet.

  5. Bon mais le choix du prénom par les parents est une déclaration administrative unique qui existe depuis la république et sous l’ancien régime, c’est le curé qui enregistrait. Donc rien de nouveau pour cette démarche qui existe depuis la nuit des temps.
    Limiter le prénom par la loi comme autrefois, est un peu farfelu j’en conviens. En tout cas c’est assez accessoire.

    En revanche compter la bonne répartition des tâches ménagères effectuées est une intrusion quotidienne dans chaque foyer, un comble. Ce n’est tout de même pas tout à fait la même chose !
    https://www.cnews.fr/emission/2022-03-23/face-linfo-du-23032022-1196313
    Bock-Côté à 56 :12 « Jusqu’à la chambre à coucher » « Vous croyez que je suis fou…on en reparlera dans 5 ans ! » « Ce qui compte c’est de s’emparer du débat politique »
    Nous avons du coup, basculé dans un puritanisme coercitif.

    « les rapports homme femme au sein du couple et vis-à-vis des enfants évoluent énormément, comme chacun peut s’en convaincre en observant ses propres enfants adultes et en repensant à ses propres parents ou grands-parents. »
    C’est la façon de vivre et la vie professionnelle qui ont complètement chamboulé l’organisation quotidienne des couples pour le meilleur et pour le pire. Est-ce positif ou négatif ? La question ne se pose pas, c’est une heureuse adaptation humaine, une de plus.

    De là à imaginer un complot patriarcal pour asservir les femmes est complètement grotesque. Les préhistoriens estiment qu’il s’est opéré chez l’homo-sapiens, aux alentours de -70 000 ans, une sédentarisation et une spécialisation des sociétés pour aboutir à des comportements les plus adaptés à la survie de l’espèce. Voila c’est uniquement pratique et en plus c’est incroyable, toutes les sociétés de toute la planète ont agi ainsi. C’est diabolique, comment ont-ils pu se concerter ?

    Donc ça remonte à très loin et en tout cas il n’y a absolument besoin d’aucun militantisme ou de je ne sais quel dogme pour qu’il soit nécessaire de changer le cours des choses.

    • « En tout cas c’est assez accessoire » :

      Non, ce devrait être le choix des parents, un choix parfaitement privé et intime, comme le disait la circulaire du ministre de la Justice Jean Foyer en 1966, sous De Gaulle, donc, et pas en 1993 sous l’impulsion des socialistes comme le prétend Zemmour qui n’est jamais à une approximation près pour servir ses thèses (voir même entourloupe pour la publicité des parrainages).
      La circulaire a élargi la loi de 1803 sur les prénoms. Dorénavant, les prénoms régionaux, étrangers et même coraniques sont admis. Pour ces derniers, les officiers d’état civil sont invités à conseiller discrètement aux parents d’adjoindre un prénom français afin de permettre une meilleure intégration de l’intéressé.
      https://www.marianne.net/politique/droite/est-il-possible-dimposer-des-prenoms-francais-comme-le-souhaite-eric-zemmour

      Cela vous paraît accessoire parce que la mesure sous-jacente vous convient et vous ne voyez donc aucun inconvénient à introduire une petite obligation sur le sujet. Vous êtes un parfait exemple de cette confusion permanente entre choix et obligation/interdiction selon qu’on est d’accord ou pas d’accord avec le sujet traité.

      • Le sujet traité c’est : Si « le privé est politique », alors la liberté disparaît.
        Et je le trouve tout à fait pertinent.

        Ce que je récuse c’est la différence des niveaux à comparer tâches à la maison, l’univers intime intérieur, et choix des prénoms, certes coutumier, familial mais avec une dimension sociale de la vie extérieure, c’est à dire publique.

        mesure sous-jacente ?

        Et la petite obligation se voulant symbolique, je la trouve pour le coup assez ridicule donc inutile.

  6. Profitons de ce billet pour dénoncer une nouvelle arnaque gauchiste qui passe comme une lettre à la poste pour l’instant, la prétendue « charge mentale » des femmes.

    Rhô là là, les pauvres petites choutes… elles sont obligées de réfléchir, et ça vraiment c’est une intolérable oppression patriarcale : normalement, une femme c’est fait pour feuilleter Marie-Claire allongée sur un canapé, en sirotant un cocktail et en bavardant avec des copines au téléphone.

    Non seulement les méchants hommes les forcent à réfléchir, mais en plus ils les obligent à réfléchir à plusieurs trucs en même temps. Ce raffinement de cruauté me fait frémir jusqu’au tréfonds de moi-même.

    Bien sûr, les hommes n’ont à affronter aucune « charge mentale », eux. Ils ne partent pas au boulot le matin, ils n’ont pas des milliers de connards à se cogner sur la route, dans le métro puis au travail, ils n’ont pas à supporter les exigences contradictoires de leur patron et de leurs clients, à ramener de l’argent à la maison, à être à la fois disponibles dans leur emploi et présents auprès de leur famille…

    Pour les hommes, la vie est un long fleuve tranquille, ils passent leur temps à siffler des bières en se faisant poupougner par de ravissants mannequins vêtus d’un rien.

    Les féministes se surpassent sans cesse dans le ridicule. Elles inventent, pour se faire plaindre, des concepts qui supposent que la femme est une idiote, à tel point que réaliser une recette de cuisine et torcher les gosses dans la même journée est tellement au-delà de ses capacités intellectuelles que cela provoque une souffrance insupportable.

    Elles supposent que l’état normal de la vie en société serait une utopie communiste où personne n’aurait rien à foutre de ses journées, la table se couvrirait de victuailles toute seule grâce à la « justice sociale », et les femmes, enfin libérées de l’oppression, n’auraient plus besoin de penser à rien.

    Les hommes se cogneraient tout le boulot pour leur permettre de paresser tout à loisir à la maison, sans emploi, sans enfants à élever, sans ménage à faire — ce qui instaurerait, enfin, le paradis féministe sur terre.

    • « Bien sûr, les hommes n’ont à affronter aucune « charge mentale », eux. Ils ne partent pas au boulot le matin, ils n’ont pas des milliers de connards à se cogner sur la route, dans le métro »

      Cela doit faire des lustres que vous n’avez pas posé votre séant dans le métro dès 6 plombes du mat. vous y côtoieriez nombre de femmes de tous les âges qui vont au boulot et pour certaines (les plus accortes) avec l’assurance d’avoir à faire un (court ?) séjour sous le bureau du chef !

      • Remarque stupide à bien des égards. J’ai fait remarquer que les hommes allaient au travail, pas que les femmes n’y allaient pas.

        La fameuse « charge mentale » que viennent d’inventer les gauchistes est censée être une affliction exclusive aux femmes. Je viens d’expliquer que les deux sexes sont soumis à la « charge mentale », et que la « charge mentale », ça n’existe pas, sauf à la définir par le fait d’être en vie.

        Quant aux fait que les jolies femmes qui travaillent auraient l’obligation de coucher avec leur chef, vous parlez d’expérience, ou bien vous racontez n’importe quoi pour faire votre intéressante ?

      • @ Aliénée

        Ta-ta-ta… Vous n’avez pas dit qu’il existait, parfois, à certains endroits, « du harcèlement sexuel au boulot ». Vous avez dit :

        « Vous y côtoieriez [dans le métro] nombre de femmes de tous les âges qui vont au boulot et pour certaines (les plus accortes) avec l’assurance d’avoir à faire un (court ?) séjour sous le bureau du chef ! »

        L’assurance. Ca veut dire que TOUTES les jolies femmes sont obligées de faire des fellations à leur chef. Vous avez menti, c’est tout.

        Et puis vous oubliez le harcèlement sexuel dont peuvent être victimes les hommes. Les chefs homosexuels ou de sexe féminin, ça existe, figurez-vous.

        Je ne vois toujours pas ce que cela aurait à voir avec une affliction imaginaire, appelée la « charge mentale », qui serait imposée aux femmes par les hommes.

  7. Le peuple français est un peuple heureux. Non seulement il a le bonheur de déguster la meilleure des baguettes de pain au monde, mais, alors qu’il se trouve au bord de la IIIe Guerre mondiale, il a encore le coeur à disputer pour savoir qui, de De Gaulle ou de Tante Yvonne, descendait le plus souvent les poubelles !

    • La meilleure baguette? Chez nous tous les boulangers ont été remplacés par des points chaud qui livrent le même produit industriel qu’en grande surface. Parfois lors de mes déplacements je trouve des boulangers qui font du vrai bon pain et c’est vrai il est délicieux. C’est tristounet toutes ces boulangeries qui ont fermé .

  8. Merci pour ce papier qui m’a bien amusé et que je conserve dans le fichier que j’ai ouvert depuis quelques mois sur les perles d’EELV et plus particulièrement celle de sardine ruisseau comme je l’appelle ! Bizarre quand même , cette femme semble être intelligente alors comment peut elle sortir de telles âneries ?

    • Ayant « un certain nombre d’heures de vol », j’ai pu remarquer que certaines femmes étaient en mode pilote automatique – pour le dire gentiment -, selon la lune ou leur cycle personnel, c’est un fait …
      Bon c’est dit, maintenant j’attends placide, les insultes, les accusations de machiste et autres compliments, ça n’enlèvera rien à la réalité de ce constat.

  9. Certains comparent les années d’ après guerre avec la grille de lecture d’ aujourd’hui la politique était plus lointaine mais plus rigide et l’ état très fort ; la police était crainte et respectée.
    Aujourd’hui l’ homme doit prouver qu’ il conscientisé ou du moins il doit le faire croire dans des des corporations qui emploient beaucoup de femmes ce sont les hommes qui sont la cible , d’ une inégalité a l’ autre !.

  10. J’ajoute à la remarque cruciale de sam player, qu’il faudrait établir un classement officiel des tâches ménagères, pour pouvoir établir avec la précision nécessaire la part de chaque conjoint.
    Je propose donc que le Ministère des droits de la femme nomme une « Madame répartition des corvées », un Haut Conseil qui étudiera la question et sera chargé de rendre des conclusions, à partir desquelles, sera rédigé, le projet de loi sur la justice conjugale pour tous

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