Droite : ÉTATISTE +++, la preuve par AUBERT… et tous les autres !

Mise à jour du 7 février 2021 : L’actualité politique, quel train-train prodigieusement ennuyeux et répétitif ! Ce matin, Julien Aubert (LR) revient avec son éternelle diatribe mal-informée contre ce qu’il appelle le « néo-libéralisme » qui nous gouverne depuis plus de 30 ans ! Seul changement, il passe du FigaroVox au JDD. [REPLAY]

La gauche plus ou moins extrême n’est pas la seule à nous régaler d’amusantes tribunes dénonçant la mondialisation et le libéralisme forcené dans lesquels se dissoudrait la France depuis trop d’années. Lundi 11 mai dernier, c’était au tour du député Les Républicains (LR) du Vaucluse Julien Aubert de nous livrer ses réflexions sur la France de l’avant et de l’après Covid-19 dans une tribune publiée par FigaroVox sous le titre « La droite doit oser faire le bilan de la mondialisation néolibérale » :

L’utilisation du qualificatif « néolibéral », terme péjoratif qu’on ne retrouve que dans la bouche des ennemis du libéralisme quand ils veulent manifester clairement leur mépris pour cette forme de pensée, nous donne déjà une bonne idée de ce qui nous attend.

À la lecture de la prose de M. Aubert, on comprend vite en effet qu’ « oser faire » le bilan en question ne consiste nullement à reconnaître combien la libéralisation des économies et la mondialisation des échanges que le monde a connues depuis une trentaine d’années a joué un rôle prépondérant dans la baisse radicale de la pauvreté et l’accession progressive de centaines de millions de personnes aux classes moyennes mondiales.

On ne le répétera jamais assez, mais entre 1990 et 2015, le taux des personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé de 37 % à 9,6 % de la population mondiale et il se situe même à 8,6 % aujourd’hui. Un détail essentiel, toujours passé sous silence par les contempteurs du libéralisme et du libre-échange.

Julien Aubert, très droite comme il faut à mille lieux des délires marxisants des Insoumis, ne fait pas exception à la règle. Pour lui aussi, il faut oser dire que le « système économique néolibéral » avec lequel la France vit depuis vingt ou trente ans a vidé l’État de sa substance, rabougri le service public et placé beaucoup trop de vertus dans la baisse des dépenses publiques. Résultat, selon lui :

« Comment ne pas voir avec cette crise du Covid que la France a une politique sanitaire digne du Tiers-Monde ? »

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Peu de temps auparavant, il déclarait sur Twitter :

« Cette crise doit permettre à la Droite d’abandonner la pensée bruxello-budgétaro-néolibérale. Besoin d’État-stratège, de penser la santé autrement que comme un coût, de souveraineté. »

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Lui non plus n’a pas dû avoir connaissance du fait que les dépenses publiques de la France représentent 56 % de son PIB, soit le plus haut niveau dans l’OCDE en 2018, et que parmi elles, les dépenses de santé atteignent 11,3 % du PIB, c’est-à-dire le premier rang dans l’Union européenne avec l’Allemagne.

Lui non plus n’a pas dû être mis au courant du renoncement du gouvernement actuel à réduire les effectifs de la fonction publique. Pourtant, comme le disait pudiquement France Stratégie dans un rapport publié en décembre 2017, « le taux d’administration de la France est relativement élevé. » Il se situe en effet aux alentours de 88 agents pour 1 000 habitants quand celui de l’Allemagne, voisin comparable, est à 56 ‰.

En réalité, comme la plupart des opposants à la politique d’Emmanuel Macron, Julien Aubert est convaincu, ou feint de croire, que la France nage dans le « néolibéralisme » le plus destructeur depuis la disparition du général de Gaulle et que le Président actuel aurait poussé ce néolibéralisme à son paroxysme.

Une analyse économico-politique osée à propos de celui qui est capable de déclarer sans rougir à des chefs d’entreprise « Votre amie, c’est l’Urssaf », qui cherche à ranimer le bon vieux temps de l’État-stratège avec sa « startup nation » et qui s’évertue depuis son élection à rétrécir l’Union européenne aux scléroses étatistes de la France et à réclamer une mutualisation de la dette à l’échelle européenne.

À ce sujet, Julien Aubert s’interroge. Les montants d’endettement sont devenus tellement élevés et les « libéraux orthodoxes allemands » se montrent tellement sourds à toute idée de « solidarité européenne » – tiens, il parle exactement comme Macron, Lagarde et Le Maire – qu’il sera difficile de les rembourser :

« Pourquoi les Français devraient payer pour les dégâts commis par trente années de chimère mondialisée, de délocalisations, de désindustrialisation ? »

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Car bien sûr, si la France était endettée à hauteur de presque 100 % de son PIB à la fin de l’année 2019 et si elle est partie pour bien plus avec la crise économique liée au confinement anti-Covid, c’est uniquement par perte de souveraineté et mondialisation débilitante. Ses dépenses publiques et ses déficits budgétaires ininterrompus depuis 1974 pour alimenter un État-providence aussi obèse qu’à bout de souffle n’y sont évidemment pour rien… On se demande qui parle de chimère.

M. Aubert préconise donc pour l’avenir que la France prenne ses responsabilités économiques : 

« Mettre un droit de douane peut venir compenser des différences objectives de niveau social ou écologique entre deux pays. On ne fausse pas l’échange, on le rend équitable : c’est le protectionnisme d’équilibre. »

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Malheureusement, ainsi que Frédéric Bastiat (1801-1850) l’a très bien expliqué en son temps, une telle attitude n’aura d’autre résultat que de lancer une escalade de protectionnisme dans le monde aux dépens ultimes des consommateurs et des travailleurs, puis de déboucher à terme sur la stagnation technologique et économique, voire l’appauvrissement, des pays concernés. 

À vrai dire, la tonalité d’ensemble de la tribune de Julien Aubert donne surtout l’impression qu’il cherche à se positionner entre les courants plus « libéraux » et les courants plus « sociaux » des Républicains. Outre qu’il est absurde d’opposer social et libéral comme le démontre a contrario l’échec de l’État-providence français – mais c’est un autre sujet – on ne peut s’empêcher de penser qu’une sorte de primaire de droite en vue de l’élection présidentielle de 2022 est lancée par tribunes interposées.

Mais l’on se demande qui pourraient bien être ces « libéraux » encartés LR et quelles pourraient bien être leurs propositions pour la France de demain car depuis que nous sommes plongés dans la crise du Covid-19, Les Républicains semblent avoir à cœur de défendre des positions qui ne dépareraient pas chez Jean-Luc Mélenchon :

· C’est ainsi que François Baroin, Président LR de l’Association des maires de France, a lancé l’idée d’une dette perpétuelle – ou le retour à un « monde de magicien » comme dirait Jacques Rueff.

· C’est ainsi qu’Éric Woerth, Président LR de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, préconise la création d’un livret C comme Coronavirus sur le modèle du livret A afin d’orienter les excédents d’épargne des Français vers l’investissement – histoire de renforcer encore le rôle discrétionnaire que l’État détient dans le financement de l’économie grâce à la Banque publique d’investissement (BPI).

· C’est ainsi que Renaud Muselier, Président LR de la région PACA, et Damien Abad, Président du groupe LR à l’Assemblée nationale, n’ont eu de cesse de fustiger les groupes de la grande distribution qui ont annoncé mettre en vente de grandes quantités de masques chirurgicaux à partir du 4 mai. Selon les deux élus, il était évident que les distributeurs avaient fait des stocks secrets qui auraient dû être réquisitionnés alors que l’hôpital public manquait de tout – allez hop, montrez-nous vos bons de commande !

· C’est ainsi que la députée LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer s’est posé les mêmes questions oiseuses puis suggéra que la distribution de masques devrait être réservée aux pharmacies sur présentation de la carte vitale – bureaucratie et files d’attente…

· Et c’est ainsi que dans un entretien à Libération daté du 30 mars dernier, le député du Lot et Secrétaire général LR Aurélien Pradié déclarait fièrement :

« On n’évitera pas d’interroger le libéralisme, c’est une évidence. (…) Je crois à la planification : c’est un point d’accord avec la pensée communiste, qui l’a d’ailleurs appliquée avec les gaullistes. (…) Tout l’argent public que nous avions économisé par étroitesse d’esprit sera effacé en quelques semaines. »

« Economisé », vraiment ? Et merci pour « l’étroitesse d’esprit » qui consiste en fait à penser que pour la prospérité de ses citoyens, un État ne peut pas vivre perpétuellement au-dessus de ses moyens.

Mais évidemment, si l’on finance « en revoyant notamment notre fiscalité » qui est déjà la plus lourde du monde développé, si la dette devient perpétuelle, si l’on obtient des eurobonds, si l’on parvient à faire croire que la souveraineté de la nation consiste à dépenser, dépenser, dépenser pour replacer l’État au cœur du jeu comme s’il n’y était pas déjà, tout – ou plutôt n’importe quoi – devient possible… Ça promet.


Illustration de couverture : Julien Aubert, député LR du Vaucluse et Président fondateur du mouvement « Oser la France ». Photo Twitter.

34 réflexions sur “Droite : ÉTATISTE +++, la preuve par AUBERT… et tous les autres !

  1. Mille mercis pour ce billet, vraiment. Des textes publiés comme le vôtre sont trop rares. Si vous me le permettez, j’y ajouterais juste qu’il convient de s’interroger sur le fait de savoir s’il n’y a pas un lien entre la pression fiscale définie au sens large que connaît la France depuis plusieurs décennies et les délocalisations et la désindustrialisation dont vous parlez.

    • Il y a sûrement un lien évident avec la pression fiscale.Mais ce n’est pas le seul, il faut ajouter également l’UE et sa folle politique commerciale, l’euro et l’abandon de la politique industrielle. Ne pas le mentionner c’est de tromper les gens.

  2. Il est question ici de la mondialisation débridée, qui finit par se retourner contre nous. Oui les échanges commerciaux ont permis la baisse de la pauvreté mais ont bien augmenté en France ou alors on ne vit pas dans le même territoire.

    • Le problème de la France n’est ni la mondialisation ni une question de « moyens » qui feraient défaut au secteur public mais une utilisation spectaculairement suboptimale des abondantes sommes prélevées aux contribuables couplée à un affaiblissement concomitant du secteur privé qui ne dispose plus alors des capitaux suffisants pour créer de la richesse donc de l’emploi, donc du pouvoir d’achat, donc de l’autonomie ! Notre chômage élevé en est un symptôme criant.
      Bref, notre Etat est devenu un boulet que le secteur marchand, le seul qui crée de la richesse, parvient de moins en moins à tirer. Ne pas voir cela et s’en prendre uniquement à des boucs émissaires pratiques, l’Europe, l’euro, la mondialisation etc. – la célèbre faute des autres, en fait – est un aveuglement qui ne produira rien de bon.

      • « Une utilisation spectaculairement suboptimale. »

        Hop ! Je retiens. Ne dites pas : vous faites un travail de cochon, dites : vous faites une utilisation spectaculairement suboptimale des dons conférés à vous par la nature.

  3. Les moutons de panurge de l’idéologie dominante sévissent partout. Mais au-delà de ce cas individuel la « droite » française n’est pas libérale (l’a-t-elle jamais été, verrouillée par la statue du commandeur) et ce n’est pas nouveau ! Mais qu’en plus, elle en perde toute capacité d’analyse indique bien le long chemin qui lui serait nécessaire…chaque crise de l’Etat qui montre son inefficacité liée, notamment, à son surpoids (administration engluée dans ses procédures, ses chevauchements de compétences, ses conflits entre ses multiples décisionnaires sur le même sujet et qui rendent toute décision plus longue et plus coûteuse car au final la décision doit à chaque fois être tranchée par l’instance supérieure qui a procédé aux compromis veillant à l’équilibre des pouvoirs entre les administrations centrales…) voit ressurgir en force la désignation de l’ultra libéralisme et du capitalisme comme coupables de tous les maux. S’en est aujourd’hui devenu un mantra pour qui veut faire carrière politique ou avoir l’oreille des médias …foin de l’analyse rigoureuse ou un tant soit peu scientifique (science des organisations) des causes et des logiques de l’Etat Français …

  4. En France, la politique est devenue un métier, où l’on peut naviguer en fonction du vent, qui rapporte et qui permet en toute impunité de dépenser l’argent des autres. L’avenir des nos enfants, ils n’en ont que faire. Des millions de fainéants vivent aux crochets de l’Etat au haut de l’échelle et en bas. Avec un taux de chômage record, on ne trouve même pas de main d’oeuvre pour ramasser les fraises ! La pandémie a démontré l’incapacité de ce système de protéger ses citoyens malgré les milliards engouffrés chaque année pour la santé. Au rythme où vont les choses la France sera bientôt parmi les pays sous développés, en tête peut-être, mais même cela ne durera pas.

  5. Julien Aubert. Sa fiche Wiki nous apprend qu’il est énarque, et bien sûr haut fonctionnaire.
    Comment peut-on penser une seule seconde qu’on puisse être libéral, ou simplement en faveur d’un marché plus ou moins libre, voire même de la liberté tout court, lorsqu’on est flanqué de ces deux tares?
    S’il était libéral, ou s’en approchait, il aurait démissionné de la haute fonction publique, car cela lui serait insupportable de vivre en nuisible aux crochets de la collectivité…
    Le changement ne viendra pas de nos institutions, le système est verrouillé et bloqué, irrattrapable, même au WD40. De la même manière que le changement en URSS n’est pas venu du PCUS.

  6. Question hors sujet mais le sujet me tient particulièrement à coeur (intérêt partagé par une très large majorité de Français) : quelle est la position des libéraux face à des coutumes ancestrales telles que la chasse et les corridas et – question subsidiaire – que feront les libéraux contre la maltraitance animale ?

    • Punaise, avec de telles questions, on sent que l’on touche l’essentiel ;(

      Pour pourrir un débat, parlez de corrida, de chasse… C’était un conseil d’un de mes prof, il y a déjà plus de 30 ans. A l’époque, on ne parlait pas de maltraitance animale, mais c’est le même topo.

      • Merci pour cette chaleureuse réponse, il y a 30 ans les choses étaient-elles identiques à maintenant ? Pour votre gouverne près de 90 % des Français sont sensibles à la condition animale… Combien le sont pour les thèses libérales ?

    • Qui sommes-nous, ici, pour donner la position DES libéraux sur vos questions ? Vous aurez, tout au plus, la réponse de quelques libéraux.
      Car, renseignez-vous un peu plus sur ce qu’est le libéralisme, sur ses inspirations légales et philosophiques et vous verrez que, concrètement, vos questions ne sont pas la priorité et relèvent finalement du libre arbitre de chacun et non des doctrines libérales. Contrairement à l’étatisme, le libéralisme n’a pas pour vocation d’avoir réponse à tout.
      A titre personnel, je n’aime ni la chasse ni la corrida, mais à aucun moment l’idée m’est venue de la réguler, de l’interdire ou je ne sais quoi d’autre… Il y a bien d’autres sujets qui passent avant.
      Quant à la « maltraitance animale » (concept fourre-tout sémantique bien pratique) et bien puisqu’une majorité de français s’intéresse à la question, qu’elle s’en occupe.
      Je vous avoue que le jour où j’aurai le luxe de me pencher sur ce point, c’est que de mon point de vue le monde aura pris un sacré virage libéral. Or, c’est pas demain la veille.
      Bien à vous

  7. Madame Meyer,
    La pseudo-droite française trahit ses électeurs depuis 1974 et agit en social-démocrate quand ce n’est pas socialiste.
    Je lis avec intérêt les articles de votre blog.
    Je suis les avis (sans conséquences) de la Cour des Comptes, les déclarations d’Agnès Verdier-Molinié et autres avis, et j’ai lu un certain nombre d’ouvrages sur le libéralisme.
    J’ajouterai que je suis de formation économique et financière et ai effectué ma carrière dans l’industrie (privée).
    Malheureusement, je crois que notre pays est indécrottable car les électeurs votent régulièrement pour ceux qui leur promettent la lune et adhérent à la vision de l’état dénoncée par Frédéric Bastiat.
    En fait je suis désespéré sur ce plan….
    Mais continuez à émettre vos avis très bien rédigés dont je vous remercie car il nous faut toujours garder l’esprit en éveil fasse à la gabegie française et au niveau pitoyable des dirigeants politiques.

  8. Ce qui est indiscutable c’est que monsieur Aubert, depuis un certain temps déjà, pense à se faire une place dans ce qu’il reste de ce qu’on appelait communément, la droite, en vue de l’élection présidentielle.
    Il aura au moins pour lui, un physique qui n’est pas très différent de celui de tous ces petits branleurs entourant Macron, que les Français ont envoyé avec enthousiasme à l’Assemblée Nationale. C’est déjà ça !
    Ne reste plus qu’à mettre la main sur celui qui pourrait prendre la place vacante depuis cinquante ans, laissée par le Général !

  9. Ce ne sont pas les propos de Vincent Lindon (qui a bien travaillé son petit texte anti libéral) qui vont permettre de réconcilier les français avec la vérité …
    Je vous laisse découvrir cet enchaînement de contre vérités et lui répondre en lui donnant chiffres qui éclaireront don discernement, visiblement affecté d’une cécité sans doute contagieuse…

    https://youtu.be/EdZBZUN2t-4

    Bien amicalement
    Fabienne

  10. De Gaulle était aussi un socialiste, partisan du dirigisme de l’Etat, à l’époque nous avions le (Gos)Plan, le plan calcul, le France, le Concorde … , et aussi l’intéressement des salariés aux bénéfices …
    Le seul qui a réussi, avec quelques bémols, est le plan nucléaire.

  11. Merci pour cet excellent article toujours aussi bien argumenté. Mais que faire ? Pour qui voter ? Tous les partis de l’échiquier politiques partagent ces conceptions que vous dénoncez à juste titre. Les plus libéraux d’entre eux sont sans doute les centristes, mais ils sont minoritaires et plus proches des thèses social-démocrates que libérales. Quel parti politique vous semble le plus apte à porter les idées libérales que nous partageons et que vous défendez si-bien ?

  12. Je ne suis pas qualifiée en économie, mais je ne vois pas en quoi ce pouvoir peut être « accusé » (ce serait un crime en plus ?) d’être libéral ?
    Il y a peut-être des mesures qui le sont, comme peut-être la « libéralisation » (mais là est-ce que le terme convient ?) du secteur des transports par autobus, mais toutes les lois et mesures sont si hyper-encadrantes, si gênantes voire tuantes pour les professions indépendantes, que nous sommes plutôt dans l’étatisme le plus bête, tatillon, ponctionneur et sadique qui soit.
    Tant qu’on n’a pas eu affaire à la CIPAV, à l’URSSAF et autres RSI c’est juste impossible à imaginer.

  13. Voilà tout de même une impressionnante compilation des râles de jouissance anti-libérale entendus chez la droite classique… Que la gauche profite d’une épidémie pour faire l’éloge de l’Etat, quoi de plus naturel ? Mais que tant de caciques des Républicains fassent assaut de démagogie socialisante ces jours-ci, voilà qui est inquiétant.

    Ce qui m’a tué, c’est le coup de menton communiste de Renaud Muselier, président de région avec un beau CV de « droite », qui tempête, demande des comptes et menace, sous prétexte que les grandes surfaces vendent des masques…

    Je ne comprends pas : pendant des mois, tout le monde a hurlé au scandale parce qu’il n’y avait pas de masques, et quand enfin il y en a, c’est un scandale parce que ce sont les grandes surfaces qui les vendent ? Ils veulent quoi, ces gens ? Des magasins d’Etat ? La seule marchandise honorable, ce serait celle fournie par le gouvernement ? Et quand il n’y en a pas, eh bien, il faudrait s’en contenter, parce la pénurie est préférable au profit ? Les masques vendus par Carrefour, ils ont été volés à l’Etat ? C’est quoi, ce délire ?

    A sa décharge, il faut reconnaître qu’il n’est pas le seul. Les fameux « soignants », les saints docteurs que toute la France applaudit à ses balcons, ont pondu un communiqué tout aussi délirant, par la voix de leurs différents ordres professionnels au complet (y compris l’ordre des pédicures-podologues…), s’indignant positivement que les hypermarchés se mettent à vendre des masques en grande quantité.

    Je vous recommande la lecture de ce communiqué, c’est consternant. En dehors du fond du propos qui est évidemment idiot, ces gens ne savent même pas écrire. Les phrases qu’ils couchent sur le papier n’ont aucune signification. On a beau relire dans tous les sens, ça ne veut rien dire en français (en chinois non plus, probablement). Et ce sont des « catégories sociales supérieures » qui écrivent cela. Mieux : les grands chefs à plumes de ces catégories sociales supérieures.

    http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Communiques-de-presse/Les-masques-tombent

    • Personnellement, je suis assez admiratif du travail de la grande distribution qui a réussi à maintenir ses chaines d’approvisionnement pendant cette période. Alors quand Muselier joue les inquisiteurs, il est odieux. C’est l’état qui a failli, à tous les échelons, à commencer par les plus élevés. Si quelque chose a fonctionné, c’est bien le secteur privé, libéral.

      • Il faut bien le faire oublier, le naufrage de l’Etat dans cette affaire. Donc tam-tam et clairons à fond pour fixer l’attention ailleurs, c’est une méthode de prestidigitateur.

    • C’est catégories sociales supérieures représentées par les ordres machins, ne font pas l’unanimité et se sont révélés indignes depuis quelques années :
      https://www.ccomptes.fr/fr/publications/lordre-des-medecins
      Abus de confiance, de jouissance, d’intérêt, de pouvoir, de droit et de biens sociaux… et en plus en famille !

      Les salopards de grands distributeurs sont attendus en embuscades par tous les temps et chaque occasion !

  14. Ce Julien Aubert connait bien son métier. A part inclusif, éco-responsable, solidaire et réchauffement climatique, il a placé pratiquement tous les poncifs du moment dans son discours. En prime, il prend l’air inspiré de celui qui va dire quelque chose de révolutionnaire et d’inattendu. Il faut dire à sa décharge qu’un candidat qui développe une pensé un peu personnelle et originale (ne parlons même pas de libérale) se prend une tôle. (cf FX Bellamy)
    Ce qui me choque le plus, dans ce discours, ce n’est pas le socialisme mal assumé qui déborde de partout, mais c’est l’abdication affichée de toute velléité d’intelligence, de raisonnement ou d’autonomie intellectuelle.
    La médiocrité et le conformisme se posent en vertus et en autorités morales. Avec de tels dirigeants, l’avenir s’annonce sombre.

  15. Le panorama économique français est cauchemardesque depuis une vingtaine d’années et nous place dans une situation pire que l’Italie ou l’Espagne, taille et déficits publics comparables mais structurellement réformés il y a quelques années :
    https://www.lefigaro.fr/vox/economie/la-france-doit-declencher-un-etat-d-urgence-economique-20200513

    Les marges des entreprises françaises étant de 32,8% pour 40,6% en Allemagne, 41,7% en Italie et 43% en Espagne, parler de « relocaliser » dans ce contexte, équivaut à une incantation grotesque !
    C’est pourtant du niveau de la règle de trois.

    Évoquer l’ultralibéralisme débridé et le libre-échange comme cause est une argumentation dont le vocabulaire n’est même pas compréhensible par nos partenaires. Les droits de douanes sont équitables, tu les augmentes, tes partenaires les augmentent aussi sec ; faut pas les prendre pour des blaireaux. Une fiscalité égalitaire, va parler à un irlandais, de lui augmenter, etc…

    Ces crétins n’ont pas compris que les dettes, ça se rembourse car ce sont des épargnants qui prêtent et qui s’inquiètent ou s’énervent et finalement s’obstinent :
    https://www.capital.fr/entreprises-marches/la-bce-nest-pas-le-maitre-de-lunivers-senerve-la-cour-supreme-dallemagne-1369879
    On peut les traiter de « libéraux orthodoxes allemands », ils veulent récupérer leurs pépettes un jour !

    La droite française n’existe pas ! En tout cas c’est pas chez eux qu’on trouvera des libéraux.

    @ NMP : Renaud Muselier, Président LR de la région PACA, et Damien Abad, Président du groupe LR …… qui ont annoncé mettre en VENTE de grandes quantités de masques….

  16. Il n’y a qu’un seul parti en France et depuis longtemps. C’est le parti étatique. Tous ceux qu’on appelle « parti » ne sont que des courants défendant des intérêts particulier. C’est sûr qu’avec ça on va droit dans le mur à la Vénézuélienne.

  17. Il n’est pas plus mal que les LR jettent clairement le masque et révèlent, comme ils le font enfin actuellement, leur néosocialisme après avoir laissé croire depuis de trop longues années qu’ils défendaient une économie libre, entreprenante et prospère. D’ailleurs cela permet aussi de fermer le ban sur les notions de « droite » et de « gauche » totalement périmées et anachroniques depuis que les soi-disant partis de droite (Le Pen, RN etc) ont tous viré souverainistes, planistes et sociaux- protectionnistes.
    La vraie et seule distinction politique, c’est finalement étatiste ou libéral, et les seuls débats politiques, y compris chez les libéraux, c’est le taux d’Etat acceptable dans notre société.

    • Ne laisser à l’État que ses fonctions régaliennes. Ça lui incombe constitutionnellement et il y a déjà fort à faire.
      Lorsque l’on voit en quel état d’abandon elles se trouvent, dans une société en pleine déliquescence, les priorités me semblent à revoir.

      Une immixtion systématique, pathologique, liberticide et renforcée, en cas de crise avérée ou prétendue telle, de l’État dans la vie citoyenne est le contraire de ma conception du libéralisme; entre autres.

      J’arrive, en plus, un peu tard pour remercier Nathalie pour la qualité de son billet; argumenté.

  18. Chère Nathalie, la France est une nation de paysans, de propriétaires fonciers, de militaires et de fonctionnaires. Elle n’a jamais été une puissance commerciale et sa « grandeur passée » n’a été que la conséquence de sa démographie et des appétits guerriers de ceux qui l’ont dirigés. La structure sociale de l’ancien régime perdure encore de nos jours et les entrepreneurs, entendus comme ceux qui prennent des risques et créent des richesses, ne feront jamais partie de l’élite dirigeante. Le trompe l’œil des 30 glorieuses et sa politique de relance étatiste ont formé ce concept fumeux d’état stratège dont nous constatons chaque jour. Notre seul chance c’est l’Europe, pour que nous soyons un jour gouvernés par des commerçants hollandais et des industriels allemands. Tant que notre pays sera dirigé par des inspecteurs des finances de gauche comme de droite, fermiers généraux des temps modernes, le déclin est une certitude. Et merci d’avoir cité Bastiat, qu’aucun politique ne lit chez nous, à part peut-être Alain Madelin.

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