Moralisation de la vie politique : APRÈS « l’affaire FILLON », tout continue comme AVANT !

Trois ans après les premières révélations du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son mari François Fillon, ancien Premier Ministre et candidat présidentiel de la droite en 2017, ce qu’il est convenu d’appeler « Affaire Fillon » ou « PenelopeGate » est entré la semaine dernière dans sa phase procès. Chef d’accusation retenu contre les protagonistes, essentiellement : détournement de fonds publics.

Loin d’être unique en son genre au rayon des multiples petits arrangements que les politiciens de tout poil s’autorisaient volontiers pour arrondir leurs fins de mois ou celles de leur parti – ce fut d’ailleurs un (piteux) axe de défense : « Tout le monde le fait ! » – l’affaire Fillon restera cependant dans les esprits et les annales de la République à deux titres peu ordinaires :

D’abord en raison du montant assez colossal des sommes en jeu (1 million d’euros selon les calculs de l’Assemblée nationale) et ensuite et surtout par le fait qu’elle a complètement retourné le cours d’une élection présidentielle dans laquelle l’actuel prévenu François Fillon, brillant vainqueur de la primaire de droite, partait comme grand favori et finit éliminé au premier tour.

De quoi remettre sur le tapis la question de la moralisation de la vie publique : peut-on dire aujourd’hui que le retentissement négatif de l’affaire Fillon a servi de puissant catalyseur pour hâter l’avènement d’une ère politique définitivement probe et vertueuse ?

C’est en tout cas ce qu’Emmanuel Macron, candidat bénéficiaire des petits ennuis de François Fillon, s’est empressé d’intégrer au « nouveau monde » politique qu’il se flattait de proposer aux électeurs. Voyant dans cette affaire une « lèpre démocratique » caractéristique d’un autre âge, il comptait bien faire de son quinquennat celui qui restaurerait « la dignité de la vie publique ». 

Aussitôt dit, aussitôt élu, aussitôt fait. Tel le héros qui tient ses promesses plus vite que son ombre, il avait dit qu’il le ferait et il l’a fait pratiquement dans les secondes qui ont suivi son élection, non sans s’offrir au passage un grand moment de cinéma : dès le 15 septembre 2017, il faisait de la moralisation de la vie publique la première loi de son quinquennat et la signait en direct et en grande pompe devant les caméras de télévisions (vidéo, 02′ 13″) :

Plus qu’à un « avant » et un « après » l’affaire Fillon, ce fut en fait à un « avant » et un « après » l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République que nous fûmes priés d’assister. Tel un nouveau passage glorieux de l’ombre à la lumière, la vie politique se trouvait dorénavant promise aux délices de la transparence et du dévouement le plus désintéressé des édiles, après des siècles de noirceur et de prédation inique dont l’affaire Fillon venait de nous rappeler l’écœurante réalité.

Soyons justes : les mesures concernant l’impossibilité pour les parlementaires d’avoir une activité de conseil parallèle, l’obligation de rendre des comptes sur l’utilisation de leur indemnité représentative des frais de mandat, la limitation des emplois familiaux et la fin de la réserve parlementaire discrétionnaire apportaient une discipline bienvenue dans des domaines où les parlementaires avaient toujours refusé de se soumettre au moindre contrôle.

Mais observons aussi combien le « nouveau monde » d’Emmanuel Macron n’a pas mis longtemps à se lézarder au point de ressembler à s’y méprendre à l’ancien.

Il suffit de se rappeler d’abord que cette loi de moralisation résultait au départ d’un accord électoral avec François Bayrou, ce dernier apportant les voix du Modem à la candidature Macron en échange du poste convoité de grand justicier. Un François Bayrou qui jusqu’à quinze jours de son ralliement à la République en Marche se répandait à profusion sur tout le mal qu’il pensait d’Emmanuel Macron.

Et il suffit de se rappeler ensuite que le dit grand justicier a fini épinglé en train de faire la bête avec une stupide histoire de cadres du Modem « à recaser d’urgence » – encore une affaire d’emplois fictifs pour laquelle il a été mis en examen en décembre dernier alors qu’il s’est toujours appliqué à faire l’ange de la politique avec ostentation et, par la même occasion, à faire la morale à tout le monde. Nous n’étions que le 21 juin 2017, soit un gros mois après l’élection d’Emmanuel Macron, et Bayrou devait déjà démissionner pour excès de lèpre démocratique.

Pour une loi de moralisation de la vie publique, ça commençait plutôt mal. Depuis, force est de constater que le quinquennat Macron se signale par une succession ininterrompue « d’affaires ».

Toutes ne relèvent pas d’abus commis par des parlementaires sur les enveloppes financières dont ils disposent. On pourrait même dire que de ce point de vue une certaine vigilance dans le respect de la loi est de mise. Mais toutes montrent à l’évidence que morale et politique font rarement bon ménage tandis que le deux poids deux mesures y a encore de beaux jours devant lui.

C’est ainsi que de Ferrand, en Rugy, Delevoye et Benalla, il n’est question que de prise illégale d’intérêt, de détournement de fonds publics, de conflits d’intérêts non déclarés et d’abus de pouvoir.

Prenons le Président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand. Mis en examen dans l’affaire des Mutuelles du Mans, il ne démissionne pas. Après avoir intensément critiqué Fillon du haut d’un prétendu surplomb moral, il s’engouffre au contraire dans les mêmes contorsions et les mêmes justifications boiteuses. Quant à Emmanuel Macron, après avoir condamné de toutes ses forces de preux chevalier sans tache et sans reproche la lèpre démocratique dont l’affaire Fillon était l’abominable symptôme, il garde toute sa confiance à un Ferrand jugé « irréprochable » dans l’exercice de ses fonctions.

Prenons l’ex-Président de l’Assemblée nationale ex-ministre de l’écologie François de Rugy. Il est assez effarant de penser que les dîners qu’il organisait avec son épouse à grand renfort de homards géants et de grands crus millésimés ont eu lieu après l’affaire Fillon, comme si rien, jamais, ne pouvait entamer la bonne conscience de nos politiciens si dévoués à la cause publique et à l’intérêt général.

Prenons l’ex-Haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye. Quand il entre au gouvernement en septembre 2019, on est non seulement après l’affaire Fillon, mais après toutes les affaires citées précédemment. Mais M. Delevoye, pauvre petit oiseau tombé du nid, n’a pas du tout l’idée d’être rigoureux dans sa déclaration d’intérêts. « Les choses auraient été différentes si j’avais été alerté » a-t-il même déclaré au journal Le Monde. Il aurait fallu que quelqu’un le prenne par la main, lui le ministre qui prétendait nous gouverner, et lui dise tout ce qu’il devait faire !

Que de foutage de gueule, que d’amateurisme ! Chassez le naturel, il revient au galop. Et c’est au niveau gouvernemental que cela se passe…

Quant à Alexandre Benalla, ce bodyguard qui voulait tutoyer les puissants, son ambition débordante ayant été promptement récompensée par un poste à l’Élysée et la confiance du Président de la République, il n’aura pas tardé à considérer tout naturellement que sa position au cœur de l’État faisait de lui un être supérieur et le plaçait automatiquement au-dessus des lois applicables à nous autres, les citoyens ordinaires.

Un sentiment largement répandu dans toute la classe politique française, toujours très sûre d’elle et excessivement convaincue que sa position éminente au gouvernement ou dans les multiples assemblées d’élus l’exonère de toute obligation de rendre compte. « Vous parlez au Premier ministre de la France » disait Laurent Fabius avec hauteur. Je suis le maître des horloges et ma pensée est complexe, nous dit aujourd’hui Emmanuel Macron. On touche là, je crois, à ce qui est le plus problématique pour la moralisation de la vie politique.

Ainsi que je l’avais déjà souligné dans un précédent article, un État aussi largement répandu dans toutes les activités de ses citoyens que la France, un État qui distribue tant de postes enviés et tant de subventions, y compris à la presse, à la culture et aux entreprises, un État qui se mêle en permanence d’orienter les moindres aspects de l’existence de chacun en détenant jalousement un monopole sur l’Éducation et sur la santé, un État qui se croit fondé à diriger le crédit via BPI France et à jouer au stratège industriel malgré ses échecs répétés – un tel État s’imagine être omniscient et tombe rapidement dans un mix d’arrogance et d’irresponsabilité illimité.

Dans ces conditions, on ne saurait s’étonner de voir les détenteurs du pouvoir s’y accrocher coûte que coûte non plus que de voir les opposants devenir de fervents partisans dès lors qu’on leur propose un poste en vue. Pour la classe politique et tous ceux qui aspirent de près ou de loin à se « dévouer au bien commun », la situation est beaucoup trop bonne pour être refusée et réformée en profondeur.

Aucune loi de moralisation de la vie publique n’y changera quoi que ce soit – sinon à la marge pour éliminer tel ou tel mouton noir trop voyant – tant que le pouvoir politique, absolument tentaculaire en France, ne sera pas soumis à des limitations qui passent obligatoirement par une réduction drastique de l’emprise de l’État sur la vie du pays, histoire de rendre le service de l’État moins attractif et moins juteux.

On constate cependant de budget en budget que ce n’est pas la voie suivie par Emmanuel Macron, bien au contraire. Ça promet.


Pour plus de détails sur l’affaire Fillon et ses conséquences politiques, voir : Difficile de ne pas parler de Penelope Fillon… (28 jan. 2017) et Fillon : L’IMPASSE (2 mars 2017).


Illustration de couverture : Affaire Fillon et loi de moralisation de la vie publique.

9 réflexions sur “Moralisation de la vie politique : APRÈS « l’affaire FILLON », tout continue comme AVANT !

  1. Votre conclusion est très juste. Au point où nous en sommes, la seule solution consiste à affamer le mammouth. Essayer de l’apprivoiser, lui faire des guili-guili, tenter de le convaincre de ne pas lâcher des bouses partout est voué à l’échec.

    C’est pourquoi la réduction de la dépense publique (avec celle de l’immigration) est le point qui sépare les politiciens sérieux des autres.

  2. Il y a, d’ailleurs, un temps certain que nous ne sommes plus en démocratie.

    Pouvoir régalien en berne, institutions foulées au pied, valeurs citoyennes dépréciées , anarchie, délinquance et violence galopantes, libertés individuelles bafouées, qui ne sont contenues que par la propagande, la désinformation, le contournement et un despotisme centraliste.

    Le calibre 49.3 proche d’être dégainé, en période de Covid19, quelle aubaine.

    L’affaire Fillon était le squelette dans le placard, sorti au moment opportun; c’était orchestré. Il était le seul à faire de l’ombre à Macron et l’empêcher d’être au second tour.

    Certains œuvrent déjà pour dégotter une boule puante ou une peau de banane.

    Je me réjouis déjà si ça sert à dégager Macron avec pertes et fracas mais me tempère à l’évidence que personne de probant n’est là pour reprendre les rênes.

  3. Je ne partage pas du tout votre sévérité à l’égard de François Fillon. Vous stigmatisez le « montant assez colossal des sommes en jeu (1 million d’euros) ». Si l’on rapporte cette somme « colossale » à la durée de la carrière politique de Fillon, ça fait quelque 28 500 € par année. Quand on considère, ce que vous ne faites pas, que Fillon a la particularité de n’être pas ancien élève de l’ENA, ni fonctionnaire, et qu’il a dû largement autofinancer cette carrière, je constate qu’il n’est pas si choquant qu’il ait eu recours aux mêmes moyens que ses collègues.
    Mais, en fait, il s’agit de s’en prendre au « pouvoir politique, absolument tentaculaire en France » qui pour vous doit être « soumis à des limitations qui passent obligatoirement par une réduction drastique de l’emprise de l’État sur la vie du pays ».
    Cela est bel et bon mais je vous recommande alors la lecture de l’entretien donné par Patrice Gueniffey dans Le Figaro du 28 février dernier. Il soutient, au terme d’une analyse peu contestable qu’en France « faute d’une classe intermédiaire faisant tampon entre le pouvoir et le peuple, c’est l’État, c’est-à-dire l’administration, qui maintient une très relative cohésion sociale ». Il n’est pour s’en convaincre que de voir depuis quelques décennies le parallélisme frappant entre l’affaiblissement de l’État (entre UE et Régions) et la multiplication des tensions irrésolues et des désordres.

    • Fillon

      On ne va pas recommencer dans les arguties bancales d’il y a 3 ans. Pour ma part, j’ai dit ce que j’en pensais dans l’article « Fillon : L’IMPASSE » (2 mars 2017)

      Etat / Cohésion sociale

      Cohésion sociale ? Vous voulez dire maintien d’une paix sociale toute relative (voir Gilets jaunes) à coup de subventions, dépenses sociales, clientélisme et postes offerts au pote du pote dans telle mairie ou tel hôpital ? (histoire de ne pas laisser le chômage, déjà haut relativement à nos voisins, filer trop haut).
      Vous oubliez un point essentiel, la France est la championne du monde des dépenses publiques (56 %) du PIB) et des prélèvements obligatoires (45 %)du PIB), elle accumule les déficits partout et sa dette publique est de 100 % quand celle de l’Allemagne est de 60 %. En même temps, notre chômage est à plus de 8 % quand il est de 4 % chez les autres.

      Pas la moindre cohésion sociale à l’horizon, mais une course effrénée pour figurer au nombre des bénéficiaires des « fins sociales » de l’Etat. Comme le disait Bastiat dans son pamphlet L’Etat (1848) :

      « L’Etat, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » alors qu’il devrait se contenter d’être « la force commune instituée, non pour être entre tous les citoyens un instrument d’oppression et de spoliation réciproque, mais, au contraire, pour garantir à chacun le sien, et faire régner la justice et la sécurité. »

      J’ai développé tout cela récemment dans :
      La France devrait être un paradis. Et pourtant…

      • « Je vous recommande alors la lecture de l’entretien donné par Patrice Gueniffey dans Le Figaro du 28 février dernier. Il soutient, au terme d’une analyse peu contestable qu’en France « faute d’une classe intermédiaire faisant tampon entre le pouvoir et le peuple, c’est l’État, c’est-à-dire l’administration, qui maintient une très relative cohésion sociale ». Il n’est pour s’en convaincre que de voir depuis quelques décennies le parallélisme frappant entre l’affaiblissement de l’État (entre UE et Régions) et la multiplication des tensions irrésolues et des désordres. »

        L’article semble payant, je n’ai pas pu le lire. Cependant, il me paraît très contestable, au contraire. C’est la énième version du mythe : les Français sont des incapables et des querelleurs, ils ont donc besoin d’un dictateur au-dessus d’eux qui leur serre la vis et qui fasse leur bien malgré eux. C’est de l’Eric Zemmour dans le texte.

        Ce genre de thèse est en général propagé par des fonctionnaires, au sens strict ou au sens large, qui justifient ainsi l’existence de leur poste, de leur caste et de leurs privilèges immérités.

        Je ne comprends pas quelle est cette classe intermédiaire imaginaire qui n’existerait pas, et sans laquelle la cohésion sociale s’effondrerait : une autre classe dictatoriale, sans la tyrannie de laquelle nous ne saurions vivre ?

        Et puis surtout : qu’est-ce qui fait que ce mystérieux besoin de tyrannie s’applique aux Français, mais pas aux autres ? Ils ont un chromosome spécial ?

        Enfin, l’affaiblissement de l’Etat entre UE et régions est une fake news des rouges-bruns, populistes, gaullo-communistes, bref cette lie de l’humanité qui tient les micros.

        Là aussi, c’est juste une chouinerie de fonctionnaire d’Etat qui s’inquiète de voir une parcelle de pouvoir lui échapper.

        Je vois que Gueniffey est un fanatique napoléonien de plus. Si ces messieurs voulaient bien dégager le plancher pour que nous nous retrouvions entre gens normaux… Napoléon est mort, de Gaulle est mort, Hitler est mort… et c’est heureux.

      • Monsieur Marchenoir,
        Tout dépend de ce qu’on entend par « classe intermédiaire », ou « structure intermédiaire ». Si on parle d’un énième nid à fonctionnaires placé à un endroit stratégique pour optimiser son pouvoir de nuisance, je suis entièrement d’accord avec vous.
        Rappelons ce qu’est le principe de subsidiarité, complètement foulé aux pieds dans notre démocratie en stade terminal:
        « La responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés par cette action. »
        Ce qui signifie que si l’état central (ou l’UE, ou autre) prend des décisions sur des sujets qui ne les concernent pas, car ces décisions pourraient être prises localement par les gens qui sont concernés et uniquement eux, alors oui, on a un problème de « classe intermédiaire », puisqu’un nombre impressionnant de décisions sont prises aussi bien par l’état central que par l’UE, par une espèce d’obsession d’uniformité.
        Comme on supprime les responsabilités au plus bas niveau, pour les remonter vers l’état central, on crée effectivement un problème de non-subsidiarité, ce qui nous rapproche d’un état dictatorial. Par exemple la suppression des compétences municipales, transférées vers les communautés de communes, où plus personne n’est responsable.

        Je fais également remarquer que le principe de subsidiarité parle bien de « responsabilité » de l’action publique. Ce qui signifie que chaque structure doit subir intégralement les conséquences de leurs décisions. Par exemple, une commune qui aurait emprunté beaucoup trop d’argent pour des projets idiots (si, si, ça peut arriver) se retrouvera en faillite, et devra se débrouiller, en réduisant drastiquement son train de vie, et en augmentant les impôts locaux. Pas question de demander au conseil départemental, régional, à l’état ou à l’UE de venir les secourir. Demerdieren Sie sich, comme on dit outre-Rhin. La responsabilité, ça apprend à réfléchir, c’est d’ailleurs ce qui fait son efficacité.

        Ceci dit, je n’ai pas non plus lu l’article en question, et j’ignore ce à quoi il fait allusion en parlant de « classe intermédiaire ».

  4. « tant que le pouvoir politique, absolument tentaculaire en France, ne sera pas soumis à des limitations qui passent obligatoirement par une réduction drastique de l’emprise de l’État sur la vie du pays, histoire de rendre le service de l’État moins attractif et moins juteux. »

    Indéniablement !

    Mais cela posé, il y a tout de même une instrumentalisation de la justice avec le PNF qui par son existence et surtout son fonctionnement à vitesses discriminées, remet en cause la séparation de la justice et de l’exécutif qui nuit gravement au fonctionnement de nos institutions qui se veulent démocratiques.

    Mettre au jour les procédés déloyaux possiblement déployés pour faire tomber Fillon est aussi important, sinon plus, que le dévoilement des supposées légèretés de celui-ci.
    Le PNF mis en place par François Hollande en 2014 après le scandale Cahuzac, a pour mission théorique d’enquêter sur des affaires complexes liées à la grande délinquance économique et financière. En réalité, il est devenu l’instrument d’inquisition sur des faits banals impliquant des responsables gênant le plus souvent le pouvoir en place. Il est placé sous la tutelle de la Chancellerie, donc de l’exécutif, quelle est son indépendance ?

    Jusqu’à cette affaire, la justice s’interdisait d’interférer dans un processus politique en cours, au nom de la séparation des pouvoirs. Bon là c’est mort ! Principe de présomption d’innocence, secret de l’instruction, droits de la défense, on s’en fout désormais !!! Et saisine d’un juge d’instruction quelques jours avant la publication de la loi du 27 février 2017 qui aurait prescrit la plupart des faits anciens incriminés, ben oui quoi !
    Et d’ailleurs qui a porté plainte, l’AN, le Sénat, un citoyen ? Pardi, le PNF tout seul !

    Et au passage, cette justice se caricature d’ailleurs toute seule : « Sous l’ancien régime, le détournement des fonds publics était puni de la pendaison », a déclaré d’entrée, l’un des procureurs du procès Fillon. Alors que la justice de l’ancien régime était arbitraire, rendue par les seigneurs en fonction de l’ordre dont relevaient les justiciables. A-t-on déjà vu, depuis 1789, un juge républicain se référer à cette justice-là ?

    Mais au fait notre Président de la Répupu, monsieur Macron, il lui faudra lui aussi répondre un jour de ses mensonges sur ses déclarations de revenus et de patrimoine. :
    https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Une-plainte-penale-sera-deposee-contre-Monsieur-Macron
    Le jugement, désormais définitif à défaut d’avoir été frappé d’appel, a renvoyé le procès à après la fin du mandat de M. Macron. M. Macron sera donc poursuivi au pénal.

    L’histoire n’est donc pas finie. La « moralisation » nous réserve encore des rebondissements pittoresques.

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