La Cour des Comptes a raison… jusqu’à un certain point

L’examen du projet de loi du gouvernement sur le pouvoir d’achat, soit un paquet de nouvelles dépenses publiques à 20 milliards d’euros, débute ce lundi 18 juillet à l’Assemblée nationale. D’après les échos qu’on a des discussions préalables en commission des finances, on devine que les débats seront animés, mais pas vraiment dans le sens d’un retour à une certaine sobriété budgétaire, bien au contraire. À tel point que le gouvernement, qui pourtant s’y connaît en « quoi qu’il en coûte », accuse maintenant les oppositions de vouloir faire « sauter la banque ».

Voilà qui serait une très mauvaise nouvelle pour nos comptes publics et la prospérité du pays. Ce n’est pas moi qui le dis – même si je le dis beaucoup – c’est la Cour des Comptes. Il y a une dizaine de jours, cette dernière a en effet publié son traditionnel rapport annuel sur « la situation et les perspectives des finances publiques ». Édition particulièrement intéressante car venant à la fin d’un mandat présidentiel, elle se livre à une rétrospective complète du quinquennat écoulé.

Il est de bon ton dans les cercles macronistes de dire que le président de la République a conduit la meilleure politique économique possible compte tenu de l’incroyable succession de crises – Gilets jaunes, Covid-19, guerre russe en Ukraine et maintenant inflation – qu’il a eu à gérer. C’est bien sûr le point de vue de ses ministres, à commencer par l’inénarrable Bruno Le Maire qui ne cesse de se féliciter des bons résultats obtenus depuis 2017 – quand il ne se met pas soudain à critiquer violemment sa propre politique comme s’il n’y était pour rien.

C’est aussi l’avis d’Éric Woerth, parti avec armes et bagages des Républicains quelques semaines avant le flop de Valérie Pécresse. Pour lui qui n’avait auparavant jamais cessé de critiquer la fuite en avant dépensière du gouvernement – et l’on supposait qu’il savait de quoi il parlait puisqu’il était à la tête de la commission des finances de l’Assemblée depuis cinq ans – il est absurde d’accuser Emmanuel Macron d’avoir « cramé la caisse ». Au contraire, il a fait ce qu’il fallait pour protéger les Français dans des circonstances inédites et difficiles.

Eh bien, désolée, chers Bruno, Éric et les autres, mais ce n’est ni mon avis ni celui, très étayé, de la Cour des Comptes. Il s’avère au contraire que M. Macron a bénéficié d’une période de stabilité et de croissance appréciable entre 2017 et 2019 pour mener à bien des réformes de structures réclamées depuis longtemps et qu’il n’en a rigoureusement rien fait.

La Cour souligne au contraire que le déficit structurel, cette part du déficit qui existe du fait des structures de notre modèle économique et social et qui ne doit précisément rien aux circonstances, est resté inchangé tandis que le déficit total se maintenait aux alentours de 3 % du PIB. Elle ajoute, comme j’ai eu maintes fois l’occasion de le dire, que la hausse ralentie des dépenses publiques sur la période doit plus à la baisse des intérêts de la dette à l’époque qu’à une vraie politique de baisse des dépenses publiques. Conclusion des sages :

« Alors que nombre de ses partenaires européens avaient profité des années 2017-2019 pour reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires, la France a donc abordé la crise sanitaire sans avoir rétabli la situation de ses finances publiques. »

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Arrive la pandémie de Covid, et c’est parti pour le « quoi qu’il en coûte ». Au total, 440 milliards d’euros de dette sont venus s’ajouter en 2020 et 2021 à un niveau déjà très élevé à la fin de 2019. Mais le Covid n’explique pas tout ; même sans les mesures de soutien et le plan de relance, le « dynamisme » des dépenses reste fort, faisant redouter au premier Président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici que le quoiqu’il en coûte ne devienne « perpétuel ». À nouveau, conclusion polie mais sévère de la Cour des Comptes : 

« La France sort des deux années de crise avec un déficit structurel et une dette publique parmi les plus dégradés de la zone euro. »

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Voilà pour la situation. Passons aux perspectives et commençons par 2022. On sait déjà que le premier trimestre s’est soldé par une hausse supplémentaire de la dette publique de 89 milliards d’euros, la portant au 31 mars à 2 900 milliards d’euros soit 114,5 % du PIB. Compte-tenu de l’inflation d’une part et de la hausse des taux d’intérêt pour la contenir d’autre part, on se doute que la charge de la dette, déjà en augmentation en 2021, risque de se mettre à caracoler dangereusement.

C’est bien ce que craignait le Haut Conseil des Finances publiques. Organisme spécifique de la Cour des Comptes dédié à l’évaluation des comptes publics, il s’était déclaré cet automne dans l’impossibilité « de rendre un avis pleinement éclairé sur les prévisions de finances publiques pour 2022 à l’intention du Parlement et des citoyens » en raison de la non-intégration dans le Projet de loi de finances 2022 de plusieurs mesures d’ampleur annoncées par le gouvernement (le plan d’investissement 2030 et le revenu d’engagement pour les jeunes). Entre temps, les chèques inflation, ristournes à la pompe et autres boucliers tarifaires se sont ajoutés à la note, et le futur paquet pouvoir d’achat ne risque certainement pas d’arranger les choses.

Aujourd’hui, la Cour de Comptes déplore que le gouvernement n’ait pas encore communiqué à la Commission européenne sa trajectoire des finances publiques. Il aurait dû le faire en avril, mais on attend toujours, ce qui rend l’évaluation de 2022 d’autant plus difficile à appréhender. Sollicité tout récemment pour donner son avis sur le PLF 2022 rectifié, le Haut Conseil des Finances publiques estime de son côté que l’hypothèse d’inflation retenue par le gouvernement est trop faible tandis que l’hypothèse de croissance est trop favorable. Quant à la prévision de déficit public maintenue à 5 % comme dans le PLF initial, il considère dans sa prose inimitable qu’elle est « affectée de risques essentiellement défavorables ». 

Dans l’ensemble, la Cour des Comptes invite le gouvernement a faire des efforts de « crédibilité » dans la construction des lois de programmation des finances publiques. Elle souligne que les exécutifs, pas seulement celui d’Emmanuel Macron, ont une fâcheuse tendance à embellir l’avenir et à tabler sur des montagnes d’économies qui ne sont jamais documentées sérieusement et qui ne se concrétisent jamais. Dans le document ci-dessous, qui démarre en 2009, elle montre que les déficits publics de la France (en bleu canard) ont été systématiquement et nettement plus élevés que les niveaux annoncés dans les trajectoires prévues :

Pour finir, la Cour préconise de revenir à des finances publiques saines et soutenables par renforcement de la croissance et maîtrise des dépenses publiques. Une recommandation qui n’est pas nouvelle, mais qui, selon moi, reste trop timide.

La Cour des Comptes s’inscrit en effet intégralement dans l’idée d’assurer la pérennité de notre modèle social, lequel aurait « montré sa capacité à protéger les citoyens dans des situations de crise majeure ». Peut-être, mais à quel prix ? Au prix, justement, de ce quoi qu’il en coûte dispendieux et inefficace si vertement dénoncé par ses soins de rapport en rapport, qu’on parle de plan de relance, d’investissements high tech, d’hôpital ou de système éducatif (liste non exhaustive).

Je pense au contraire que lorsque les mêmes politiques donnent systématiquement les mêmes résultats désastreux, lorsque la dépense publique faute de se transformer en plus de prospérité durable pour nos concitoyens ne se convertit qu’en dette et/ou impôts en plus au point d’en être le pays champion du monde, il est temps de se demander si notre système réputé le meilleur et le plus solidaire au monde ne serait pas lui-même le problème.

Difficile à avaler pour un Français élevé à la supériorité de l’État providence, stratège et nounou, j’en ai conscience, mais quand la situation devient à ce point critique, il n’est pas raisonnable d’écarter par pure idéologie des solutions plus libérales qui fonctionnent ailleurs. À méditer, je crois.


Illustration de couverture : Le premier Président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici. Photo AFP.

37 réflexions sur “La Cour des Comptes a raison… jusqu’à un certain point

  1. Je pense qu’ une très très grande majorité des français on peur de tout changement et certains on raison car ils perdront argent et pouvoir.
    Je crains que bien avant nous ayons touché le fond d’ autres et pris toute la place et que la France ne s’ en sorte pas .

  2. L’augmentation inéluctable des taux va (enfin) mettre l’Etat obèse face à ses obligations. Il a plusieurs options: 1) engager un régime draconien pour réduire les dépenses; 2) augmenter la pression fiscale et sociale pour augmenter les recettes; 3) faire défaut pour se débarrasser d’une partie de sa dette; 4) demander à la BCE de continuer à le soutenir.

    Dans tous les cas, ça promet.

  3. Bonjour à tous,

    Puisque – d’après les écrits de l’une et les commentaires des autres – le libéralisme serait « l’arme fatale » permettant de solutionner bien des maux dont souffre la patrie de Turgot, Étienne Bonnot de Condillac ou Montesquieu (j’ai cherché sur Internet les créateurs du libéralisme en France).

    Donc qui peut m’expliquer avec des mots simples accessibles à un profane comment la doctrine libéralevmise en pratique à l’échelle de notre pays résoudrait nos difficultés (et lesquelles) et – question subsidiaire – pourquoi nos hommes politiques, dirigeants de tous bords ne mettent pas en place ces solutions ? Où sont les obstacles (intérêts personnels, politiques, financiers, voire philosophiques etc… ) ?

    Bien à vous et belle journée que je vous souhaite bien fraîche !

    • L’état transforme l’or en plomb! Toute action consiste à une distribution d’argent sans attaquer le fond du problème (il faut montrer qu’on agit peut importe si le problème est résolu). Laisser libre les gens d’agir permet de choisir la bonne solution.
      Par ailleurs, les hommes politiques ne vont pas rester sans rien faire, ça montrerait qu’ils ne servent à rien

      • @ Aliénée

        Si, cela répond à votre demande.

        Vous n’allez quand même pas commencer à jouer à ce jeu gauchiste fort connu, qui consiste à poser de fausses questions aux non-de-gauche, non pas pour apprendre et débattre de façon sincère, mais avec mauvaise foi et l’intention de rejeter systématiquement tous les arguments fournis, sans le moindre argument valable.

        A tout le moins, faites l’effort d’expliquer ce que vous ne comprenez pas ou ce avec quoi vous n’êtes pas d’accord dans ce que vous a dit Frédéric.

        Et puis, honnêtement, votre question est un peu culottée. Comme vous l’a dit fm06, tout ce putain de bordel de Dieu de blog est consacré à répondre à votre question.

        Donc de deux choses l’une : soit vous ne bitez que dalle à ce que Nathalie a expliqué dans ses milliers de billets, et alors il n’y a aucune chance que vous compreniez davantage la philosophie libérale dans ce que l’un de nous pourrait vous en expliquer en quelques lignes de commentaire.

        Soit vous êtes si paresseuse que vous ne vous êtes même pas donnée la peine de lire et de comprendre les anciens articles, et vous réclamez que l’on vous fournisse un concentré du libéralisme de A à Z à la petite cuiller, et en dix lignes. Ce qui ne va pas être possible.

        En revanche, si vous avez des questions ou des objections précises sur des points précis, allez-y.

    • La réponse est dans la question : « tout le monde sait » que l’application de toute mesure répondant à votre interrogation : le libéralisme, actuellement impossible à mettre en place compte-tenu de l’état actuel sans une RE VO LU TION) et toute autre disposition butent sur une série non-exhaustive de faits avérés « les obstacles (intérêts personnels, politiques, financiers, voire philosophiques etc…  » sans prendre en considération, en outre, la volonté (très) majoritaire de la population de ne rien changer à l’aspersion du « quoiqu’il en coûte ».
      Et au fond de vous-même, je pense que vous le savez !
      CPEF

    • qui peut m’expliquer avec des mots simples accessibles à un profane comment la doctrine libéralevmise en pratique à l’échelle de notre pays résoudrait nos difficultés (et lesquelles)

      Vaste question. Il me semble que Nathalie utilise des mots simples accessibles à un profane. Je vous invite à lire les autres articles de son blog!

      Mon résumé pour compléter celui de Frédéric:

      Dans la France d’aujourd’hui, l’Etat (au sens large) ponctionne plus de la moitié des richesses produites et les dépense allègrement selon des critères de « justice sociale » ou « d’intérêt général ». Les agents de l’Etat n’étant pas omniscients, le résultat est généralement mauvais.

      Dans un monde libéral, chacun s’occupe au mieux de ses intérêts et donc (par définition) se débrouille pour optimiser sa situation. Moins l’Etat prélève de richesses, plus les agents économiques ont de moyens pour le faire.

      pourquoi nos hommes politiques, dirigeants de tous bords ne mettent pas en place ces solutions ?

      Tout simplement car ce n’est pas dans leur intérêt. Les dirigeants politiques (et leurs administrations) ont un intérêt personnel à maîtriser toujours plus de budget: pour acheter des votes (clientélisme), pour avoir l’impression d’être aux commandes, pour se rendre indispensable.

      • Merci. Je relève : « Moins l’Etat prélève de richesses, plus les agents économiques ont de moyens pour le faire. » Un Etat moins omniprésent cela ne veut pas forcément dire que les acteurs économiques joueraient le jeu. N’est-ce pas faire preuve d’une certaine naïveté que de le dire ? On le voit avec certaines multinationales qui font de somptueux profits en France sans pour autant être imposées comme le sont les entreprises françaises (mais peut-être n’ai-je pas les bonnes informations ?).

      • Bon ben on va dire que les suisses son naïfs…
        Alors osons être naïfs et copions les suisses. Et ne pas rétorquer que c’est grâce au secteur financier important certes mais seulement 9,2% du PIB.
        https://www.contrepoints.org/2022/04/29/426382-suisse-une-constitution-qui-devrait-inspirer-les-francais

        Et les multinationales préfèrent être imposées ailleurs où les conditions sont bien meilleures, pardi. Mais c’est compliqué comptablement pour rester dans la légalité. Et ce serait plus simple de rester en France mais voilà !

      • @Aliénée: “cela ne veut pas forcément dire que les acteurs économiques joueraient le jeu”

        Mais de quel jeu parlez-vous? La règle du jeu est fixée par la loi. Si une “multinationale” respecte la loi et se débrouille pour réduire ses impôts, tant mieux! C’est autant de soustrait au gaspillage étatique et autant de disponible pour investir et créer des richesses.

        Et la même chose s’applique aux particuliers. Je rappelle que plus de la moitié des ménages ne payent pas l’impôt sur le revenu. C’est la loi. Faut-il leur reprocher? Si je mets des sous sur mon livret A pour toucher des interêt sans payer d’impôt, suis je coupable de ne pas “jouer le jeu”?

        Un chef d’entreprise qui refuserait d’utiliser les lois en vigueur pour réduire l’imposition pourrait être poursuivi par les propriétaires de l’entreprise pour faute de gestion!

      • @ Aliénée

        « On le voit avec certaines multinationales qui font de somptueux profits en France sans pour autant être imposées comme le sont les entreprises françaises. »

        Et alors ? On s’en fout. L’impôt est mauvais en soi. En revanche, les profits sont bons en soi.

        Vous partez du principe communiste que le but de l’organisation politique est d’imposer les gens. Vous êtes tellement infectée par l’étatisme, que vous jugez tout à l’aune de l’impôt. Plus il en rentre, mieux ça vaut.

        C’est le contraire. Moins il rentre d’impôt, mieux ça vaut. Car moins l’Etat vous vole, plus il vous reste d’argent dans la poche. Qu’il s’agisse de vous, d’une entreprise française ou d’une entreprise moldo-valaque.

        La richesse, c’est bien. C’est ça que vous avez du mal à vous mettre dans la tête. Ou êtes-vous en train de nous dire que vous militez en faveur de la pauvreté ?

        Je vous le confirme : plus il y a de communisme, et plus il y a de pauvreté. Si c’est cela que vous voulez, il faut le dire. Mao Tsé-Toung l’avait dit explicitement. Les résultats n’ont pas été fameux.

      • Comme je suis heureuse de vous avoir permis d’écrire votre sempiternelle diatribe contre le communisme. Je partage avec vous ce rejet de cette forme de dictature mais de façon plus mesurée. Votre outrance me fait penser à Mélenchon, finalement vous êtes en phase avec ce dictateur en herbe quant à votre façon de vous exprimer et de vitupérer. Ce n’est pas auprès de vous que je trouverai réponse à mes légitimes interrogations aussi je vous souhaite de passer une très belle journée.

      • Robert, je prends mon courage à deux mains et je me lance : « Mao Tsé Toug l’avait dit explicitement. Les résultats n’ont pas été fameux. »
        Comment expliquez-vous alors que la Chine soit en passe de devenir la première puissance mondiale, au grand dam de l’Oncle Sam ? Comment expliquez-vous tous ces touristes chinois qui font la fortune des commerces de luxe des capitales européennes ? Et moi qui ai connu Shanghaï à l’époque où il n’était pas rare de découvrir un cadavre au détour d’une promenade, car il y avait des gens qui mouraient dans la rue, croyez-vous que ce soit encore le cas ?

      • @ Mildred :
        La Chine en passe de devenir la première puissance mondiale : on n’y est pas encore, ni en PIB global (de l’ordre de 18 000 milliards de US dollars courants en 2021 pour la Chine contre 23 000 pour les USA) et encore moins par habitant : de l’ordre de 20 000 dollars internationaux courants contre 70 000 aux USA (chiffres Banque mondiale).
        La Chine a connu une période de libéralisation économique à partir des années 1980 avec Deng qui s’est traduite par une sortie de la pauvreté de millions de chinois. Sera-t-elle capable de poursuivre son développement alors qu’il est clair que Xi est en train de mettre en oeuvre une reprise en main ultra autoritaire de la société, c’est à voir.

      • @ Aliénée

        En fait, c’est bien ce que je pensais : vous vous en moquez, des réponses qu’on se donne la peine de vous fournir. Vous faites de la provocation, vous n’avez aucune envie d’apprendre ni de débattre.

        Vous prétendez que je suis « outrancier », vous ironisez sur ma « sempiternelle diatribe contre le communisme », mais vous dites simultanément que vous partagez ma détestation du communisme.

        Cependant, la vôtre serait « mesurée », donc plus juste et plus vertueuse. Comment peut-on s’opposer de façon mesurée au communisme, dont vous dites vous-même qu’il est une « forme de dictature » ? D’ailleurs, pourquoi ne dites-vous pas tout simplement que c’est une dictature ? Allez-vous nous faire part des « bons côtés du communisme » ?

        Etes-vous également opposée au nazisme de façon « mesurée » ?

        Vous m’accusez d’être comme Mélenchon, mais je suis le contraire de Mélenchon : il est communiste, moi je suis anti-communiste.

        Vous prétendez que « ce n’est pas auprès de moi que vous trouverez la réponse à vos questions ». C’est exactement ce que je prévoyais : vous nous faites le scénario gauchiste habituel des fausses questions de mauvaise foi.

        Je vous ai répondu : la dépense publique, c’est mal, l’impôt, c’est mal, l’enrichissement privé, c’est bien. Pas un mot, dans votre commentaire, sur ce point fondamental, qui répond très exactement à votre question.

        En fait, vous n’avez pas envie qu’on réponde à votre question. Vous vous bouchez les oreilles. Vous prétextez des modalités d’expression, une forme, une tonalité, un prétendu extrémisme qui serait opposé à une prétendue modération, laquelle serait seule vertueuse.

        Vous vous payez la tête du monde. Vous prétendez être opposée au communisme, mais vous vous insurgez lorsqu’on le dénonce.

        Vous refusez d’assumer une position cohérente, vous dites une chose et son contraire dans la même phrase.

      • Mais oui vous avez raison, je suis communiste, je voue un culte à Staline, j’idolâtre Pol Pot, je suis fidèle à Castro, que puis-je dire encore… Ce faisant je vous prive de biscuit, plus de grain à moudre et je vous laisse à vos certitudes. Nous ne sommes pas du même monde. Je suis plus proche de Mère Thérésa que de Bezos. Chacun reste de son côté de la barrière et les vaches seront bien gardées.

      • @ Mildred

        « Comment expliquez-vous alors que la Chine soit en passe de devenir la première puissance mondiale, au grand dam de l’Oncle Sam ? »

        Il y a beaucoup de chose à détricoter dans cette seule phrase. Commençons par la fin. Visiblement, ça vous fait jouir que l’essor de la Chine se fasse (en tous cas, vous vous plaisez à le supposer) au grand dam de l’oncle Sam. Cela peut suffir à expliquer votre position politique : plus un truc emmerde les Etats-Unis, mieux ça vaut.

        En fait, vous exprimez par là votre anti-libéralisme essentiel. Le libéralisme a pour objectif de maximiser le bien-être de chacun. Il n’a pas pour objectif de minimiser celui d’autrui, ni d’humilier autrui. Contrairement au communisme, et à la déclaration du président Mao que je citais, selon laquelle il préférait que son propre peuple reste pauvre. Il l’a dit, et il l’a fait.

        Vous cédez en cela à la perversion gaulliste qui n’a pas cessé d’infecter la mentalité française depuis la Libération. Le gaullisme consiste à chier sur l’Angleterre et les Etats-Unis tout en sollicitant leur aide, et à prétendre faussement que la France est une grande puissance tout en insultant l’Amérique parce qu’elle l’est.

        Moralement, intellectuellement et politiquement, on conviendra que ce n’est pas très brillant.

        La Chine n’est pas plus puissante que les Etats-Unis et il n’est pas certain qu’elle le devienne. Une chute dramatique de la natalité la menace.

        Mais surtout, ce n’est pas le sujet. Qu’est-ce que vous appelez une grande puissance ? L’Allemagne nazie a été une grande puissance l’espace de quelques années. Doit-elle s’en féliciter ? L’URSS était une grande puissance. La Russie d’aujourd’hui est une grande puissance. Pourtant, une proportion considérable de Russes n’ont ni l’eau courante, ni les WC à l’intérieur de leur maison, sont contraints de se chauffer au bois et meurent peu de temps après avoir atteint l’âge de la retraite.

        Quel est votre objectif, en matière d’organisation politique ? Etre une grande puissance, faire chier les Américains, ou avoir les WC à l’intérieur quand il fait – 20 °C à l’extérieur ?

        Votre remarque détourne la conversation. Le sujet était simple et circonscrit : qu’est-ce qui vaut mieux, la dépense publique ou la dépense privée ? Aucun rapport avec votre histoire de grande puissance.

        Revenons à la Chine. J’ai cité Mao-Tsé Toung. Il est mort en 1976. Nous sommes en 2022. Si vous voulez apporter une objection à ce que j’ai dit, observez l’état de la Chine sous le règne de Mao. Il est connu. Ouvrez n’importe quel livre d’histoire. Je n’ai pas besoin d’en rajouter.

        Mao a été suivi par un dirigeant qui a eu une politique opposée. Il s’est employé à libéraliser le pays (tout est relatif). Ce dirigeant a été suivi par un autre, l’actuel, qui a re-communisé la Chine, avec Mao comme référence.

        Question-express : de la Chine et de la France, quel est le pays le plus libéral ? La France, bien évidemment. Question subséquente. De la Chine ou de la France, dans quel pays préféreriez-vous vivre ? La France, bien évidemment.

        Les réponses seraient les mêmes si l’on remplaçait la France par les Etats-Unis « de l’oncle Sam ».

        Les Français qui feignent d’admirer la Chine de loin me font bien marrer.

        « Comment expliquez-vous tous ces touristes chinois qui font la fortune des commerces de luxe des capitales européennes ? »

        Ils constituent une partie très minoritaire du peuple chinois. La Chine, c’est encore et toujours des centaines de millions de paysans très pauvres que vous ne croisez certainement pas dans les commerces de luxe des capitales européennes.

        Ce sont aussi des dizaines de millions d’ouvriers qui dorment dans des dortoirs attachés à leur cité-entreprise, et que l’on réveille au milieu de la nuit pour fabriquer le nouvel iPhone qui doit sortir dans quelques jours. Ceux-là non plus, vous ne les croisez pas aux Galeries Lafayette.

        « Et moi qui ai connu Shanghaï à l’époque où il n’était pas rare de découvrir un cadavre au détour d’une promenade, car il y avait des gens qui mouraient dans la rue, croyez-vous que ce soit encore le cas ? »

        Bien évidemment. J’en ai fait état dans ces colonnes mêmes. Vous ne lisez pas les journaux ?

        Il existe des photos de gens qui sont morts du Covid dans la rue, et dont le cadavre a été laissé là. J’ai parlé ici de ce garçon qui est mort de faim chez lui, parce que la police a enlevé ses parents atteints du Covid pour les enfermer dans un centre de quarantaine, sans se soucier de lui.

        Et ça, c’est pour les informations qui nous parviennent.

        Sinon, le génocide des Ouïghours, c’est votre genre de beauté ? Ou ça ne compte pas, parce qu’ils sont musulmans ?

        Les prisonniers politiques qui meurent après qu’on leur a enlevé des organes pour les vendre, c’est pas grave parce qu’ils meurent derrière des murs ?

        Je vous rappelle le sujet : un euro de dépense publique est-il équivalent à un euro de dépense privée ? L’un est-il plus efficace que l’autre ? Lequel ?

      • @ Aliénée

        « Je vous prive de biscuit ».

        Vous ne me privez de rien du tout, en revanche vous dévoilez votre nature de provocatrice pur et simple.

        Vous n’avez rien d’intelligent à dire, vous ne pensez rien, vos questions sont de fausses questions, vous êtes juste venue ici semer la zizanie.

        Dès qu’on tente de vous prendre au sérieux, d’engager le débat avec vous, vous cessez toute discussion et vous affichez des émotions en guise d’argument.

        « Nous ne sommes pas du même monde. Je suis plus proche de Mère Thérésa que de Bezos.  »

        Voilà, vous êtes une gauchiste pure et parfaite. Votre objectif n’est ni la connaissance, ni la réflexion, ni le débat, il consiste à vous prétendre moralement supérieure aux autres (on se demande bien sur la base de quoi).

        Je vous signale que Mère Thérésa était une fieffée salope qui maintenait ses ouailles dans la misère et la souffrance pour affermir son pouvoir. Renseignez-vous un peu avant d’aligner les clichés les plus éculés en affichant la prétention la plus ridicule.

        Vous commencez par « poser des questions » sur un sujet, puis lorsque la réponse ne vous satisfait pas mais que vous êtes incapable d’argumenter, vous sortez une autre question de votre culotte, et ainsi de suite.

        Nous sommes passés ainsi de l’innocente « amélioration de lavie des Français » à la nationalisation d’EDF, puis d’EDF à l’enseignement par le clergé au temps de la monarchie, etc.

        Vous n’êtes jamais que la millionième à employer ces tactiques à la con que l’on connaît par coeur.

        Et doucereuse, avec ça, hypocrite comme pas deux : je vous souhaite une excellente journée, blabla, avant d’expliquer tout le mépris que vous vouez aux personnes présentes.

      • dont acte, passez votre chemin, vos invectives glissent sans trouver en moi une aspérité sur laquelle elles pourraient s’accrocher.  » Mère Thérésa salope » … êtes vous si pur et sans tâche pour vous permettre de qualifier ainsi cette sainte femme (et je suis athéé par la grâce de dieu…). Je vous rappelle quand même qu’en entête du blog de Mme Meyer il est écrit : « La Liberté dans nos Vies / Politique Libéralisme Catholicisme », être chrétien c’est avant tout faire preuve de tolérance et vous qu’avez-vous fait de bien dans votre misérable vie ? Il émane de vos écrits une puanteur liée à de grandes frustrations. Serait-ce que vos incommensurables qualités, votre immense érudition et votre intelligence à faire pâlir Einstein n’aient pas trouvé d’écho et que ayez le sentiment d’être un nain compris !

      • @ Aliénée :
        Cet échange ridicule s’arrête là.
        Vous posez une question sur le libéralisme et plusieurs commentateurs, vous supposant de bonne foi, vous apportent d’intéressants éléments de réponse.
        Mais vous n’en avez cure. Vous préférez vous en tenir aux lieux communs de la bienpensance à la mode, aux « éléments de langage » qui font fureur dans les tweets et à l’ad personam pour finir.
        Remarquez que vous n’êtes pas la seule. Trop de gens s’imaginent qu’en jetant dans une formule pleine de sous-entendus Alstom, McKinsey et Benalla, ils ont tout dit. Eh bien, non, ils ont fait exactement comme les politiciens qu’ils prétendent abhorrer : de la pure propagande militante mal informée.

    • @ Aliénée

      « La réaction des libéraux face à cette nouvelle ? »

      Et la vôtre, quelle est-elle ? Vous avez le droit de donner votre opinion, vous aussi. Mais bien sûr, il est plus facile d’avoir recours à la rhétorique malhonnête du « JAQing-off », comme on dit en anglais, plutôt que d’essayer de développer une pensée cohérente.

      « Jacking off » veut dire masturbation, et JAQ signifie : « just asking questions ». Je ne fais que poser des questions. Je n’ai pas d’avis particulier. Je cherche sincèrement à apprendre en interrogeant la cantonnade.

      En fait, vous dénigrez sournoisement sans vous donner la peine de présenter aucun argument. Tactique habituelle des gauchistes, des étatistes et des anti-libéraux.

      Quand à « ce que les libéraux pensent de la renationalisation d’EDF », eh bien ils l’ont expliqué en long, en large et en travers. Vous pourriez peut-être vous sortir les mains des poches, et tenter d’en savoir plus long par vous-même ?

      Tenez ! Vous pourriez par exemple lire ce blog, avant de « poser des questions ». Nathalie a écrit un article sur la renationalisation d’EDF il y a quelques jours à peine :

      https://leblogdenathaliemp.com/2022/07/07/nationalisation-dedf-a-100-comme-si-letat-netait-pas-deja-seul-maitre-a-bord

      Mais non, vous faites semblant de poser des questions, de vous intéresser, de chercher des réponses, alors que vous ne cherchez qu’à dénigrer vos adversaires, et à renforcer vos préjugés en faveur desquels vous êtes bien incapable d’argumenter.

      Non seulement c’est malhonnête, mais en plus c’est malpoli.

  4. Ce que veut dire Aliénée, il me semble, c’est qu’elle paye trop d’impôts , alors que d’autres n’en paye pas. Elle serait bien d’accord pour ne pas payer d’impôt, comme les autres.

  5. J’étais encore sous le coup de l’émotion de la lecture de la diatribe acerbe de Robert Marchenoir à mon encontre, que je n’avais découvert que tardivement, et à laquelle je n’ai même pas essayé de répondre, jugeant que j’étais sans doute moi aussi concernée par l’injonction de Nathalie demandant que les « échanges ridicules » s’arrêtent, quand allumant ma TV je découvris sur la chaîne Histoire, deux documentaires, l’un faisant suite de l’autre, dont je conseille vivement le visionnage à tous ceux qui ne s’accommodent pas d’une vision irénique des USA, et désirent en savoir plus sur le fonctionnement de cette « démocratie » qu’on nous demande souvent de suivre aveuglément :

    – Requiem pour le rêve américain

    – Histoires secrètes du FBI : Hoover, le maître des marionnettes

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