Entretien avec Gaspard Koenig : « Simplifions-nous la vie ! »

Info du 6 avril 2022 : Gaspard Koenig a annoncé hier sur Twitter qu’il allait voter pour Emmanuel Macron tout en trouvant quelques belles qualités libérales chez JL Mélenchon. Je cherche la cohérence, mais je vous laisse juge (cliquer sur les liens).

Hier, le philosophe fondateur du think tank libéral Génération Libre Gaspard Koenig réunissait ses équipes pour faire le bilan de sa candidature présidentielle, avortée faute des parrainages suffisants, et envisager les suites à donner au mouvement politique Simple créé pour l’occasion. Ayant eu l’opportunité de m’entretenir avec lui sur ce sujet et quelques autres le jeudi 17 mars dernier, je vous propose de découvrir ici le contenu de nos échanges.

Mais pour commencer, voici sa déclaration de candidature. C’était sur France 2 le 11 janvier dernier (vidéo, 01′ 49″) :

Son constat d’une société « extrêmement crispée, qui produit de la norme à outrance, qui est extrêmement verticale » et qui devient une véritable « prison bureaucratique » – c’est aussi celui des cercles libéraux français. En général, ces derniers préconisent d’enclencher un cercle vertueux de recul de l’emprise de l’État sur les activités humaines. On pense immédiatement baisse des dépenses publiques et démonopolisation des services publics.

Comme vous verrez, ce n’est pas exactement l’approche de Gaspard Koenig. Plus prosaïquement, plus concrètement peut-être, il se donne pour premier objectif de diviser par 100 le nombre de normes en vigueur en France (nom de code « Projet Portalis »). Mais toujours à budget constant ; car dans son libéralisme, l’État garde un rôle très important…

Comment les nombreux Français qu’il a rencontrés lors de son périple à cheval de 2020 et pendant sa campagne présidentielle ont-ils raconté leur vie et reçu ses propositions ? C’est justement ce que je lui ai demandé.

Mais auparavant, petite notice biographique. Gaspard Koenig est jeune, à peine 40 ans, mais il a déjà vécu mille vies ou presque :

Gaspard Koenig   Repères biographiques (sources : iciiciici

1982 : Naissance à Paris dans une famille littéraire et soixante-huitarde. Scolarité au lycée Henri-IV.

2002 : Reçu major à l’École normale supérieure de Lyon, section sciences humaines.
2004 : Année d’échange à l’université de Columbia (New York), agrégation de philosophie et premier roman Octave avait 20 ans.
→ Découverte de la vie facile et tourbillonnante de Manhattan – Découverte de la pensée libérale à travers la lecture de Tocqueville ou Stuart Mill – Découverte du communisme réel via sa rencontre avec sa future femme, banquière d’origine roumaine.

À partir de là : Activités récurrentes d’enseignement et d’écriture.

2007-2008 : Plume de la ministre des Finances Christine Lagarde à Bercy.
2009-2013 : En poste à Londres à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

2012 : Candidat à la députation pour les Français de l’étranger sous les couleurs du Parti libéral démocrate. Il obtient 4,4 % des voix.
2013 : Création du think-tank d’inspiration libérale Génération Libre. Au menu : liberté d’expression, légalisation du cannabis, GPA ou encore revenu universel.

Présidentielle 2017 : Soutien à Emmanuel Macron, pour l’élan plus que le programme qu’il représente. Puis déception devant son autoritarisme.

2020 : Voyage à cheval à travers l’Europe avec l’idée de retrouver un « rythme lent » et d’aller à la rencontre des personnes les plus diverses.
2021 : Lancement du mouvement politique Simple pour « une vie plus simple et plus libre » afin de libérer les Français de la « prison bureaucratique » dans laquelle ils vivent.
Janvier à mars 2022 : Candidature à l’élection présidentielle de 2022 puis renoncement faute d’avoir obtenu les parrainages nécessaires.

.
*  *  *

Nathalie MP (NMP) : Bonjour, Gaspard Koenig, et merci beaucoup de répondre à mes questions. En préparant cet entretien, j’ai découvert que vous aviez déjà été candidat à une élection. En 2012, pour les législatives. Vous, l’homme des think tanks et de la réflexion philosophique, vous vous sentez irrésistiblement attiré par l’action des élus de terrain ?

Gaspard Koenig (GK) : En réalité, c’est un continuum, certainement pas une rupture. Les philosophes grecs affûtaient leurs idées en débattant sur l’agora et participaient de très près à la vie politique de la cité. Je vis cela comme un aller et retour, comme une possibilité de mettre en pratique mes idées. Le libéralisme n’a pas vraiment de représentation politique aujourd’hui ; il est pratiquement effacé de notre univers. Il faut donc y aller soi-même, avec humilité. Prendre le temps nécessaire pour bien expliquer les choses, ne pas rebuter, ne pas apparaître ridiculement dogmatique.

Ce prolongement dans l’action possède l’avantage d’obliger à préciser ses propres idées, à les formuler mieux, à les rendre concrètes. Les grandes déclamations un peu vagues ne suffisent plus. L’entrée en contact avec le réel politique est une expérience particulièrement enrichissante qui pousse souvent à pas mal de remises en question. Sur le terrain, qu’est-ce qu’on dit aux chasseurs confrontés à un empilement d’interdictions, qu’est-ce qu’on dit aux Bretons qui s’inquiètent de la hausse des prix du foncier ? On n’y avait pas vraiment réfléchi auparavant et il faut se prononcer.

Il arrive même qu’on en vienne à évoluer considérablement. Je vous donne un exemple. La question de l’héritage s’étant retrouvée au cœur de la campagne, on m’a interrogé à ce sujet. Entre la position socialiste qui consiste à tout prendre et la position libertarienne qui consiste à ne rien prendre, mes équipes et moi avons opté pour une solution qui consiste à « défamilialiser » la transmission. Rien ne doit empêcher quiconque de transmettre son patrimoine à son voisin plutôt qu’à ses enfants si c’est son choix.

Nous préconisons donc d’abolir la réserve héréditaire (proposition typiquement favorable à l’individu), de fusionner les conditions de donations et de successions et d’abolir toutes les niches fiscales afférentes. C’est une vraie simplification, à budget et droit constant de l’État, comme tout ce que nous proposons.

NMP : Quand, en 2020, vous avez tout quitté pendant cinq mois pour faire votre voyage à cheval, un voyage très littéraire sur les pas de Montaigne, pensiez-vous déjà à une candidature en 2022 ? Aviez-vous idée de la direction dans laquelle vous engageriez vos conversations au fil de vos rencontres ? 

GK : Non, quand je suis parti, je n’avais aucune idée de candidature et aucune idée du thème de la simplification. Je voulais seulement me retrouver dans un rythme de vie plus lent, plus proche des paysages et des gens. La plupart du temps, je dormais chez les habitants et je partageais un peu de leur existence.

Mais après cela, j’ai voulu aller plus loin car toutes mes conversations toutes simples et très concrètes avec les gens sur leur journée, leur profession, leurs aspirations m’ont montré combien notre inflation législative et normative crée des difficultés administratives innombrables et insupportables dans l’élaboration du projet le plus légitime et le plus simple – pour créer des chambres d’hôtes par exemple – et empêche les gens de vivre leur vie comme ils le souhaitent.

De plus, la traversée lente de nos territoires m’a rappelé combien j’aimais mon pays et elle m’a donné envie de m’engager. On ne peut pas écrire des tribunes éternellement. Du moins, je ne le pouvais plus, il me fallait agir.

NMP : Que vous ont dit les personnes rencontrées ? Que vous ont-elles demandé ?

GK : Je ne suis pas arrivé pour parler politique, ni même pour poser des questions spécifiques qui me trottaient au préalable dans la tête. Tout fut extrêmement terre-à-terre, extrêmement concret et extrêmement spontané.

Mais au travers de mes conversations à bâtons rompus avec une diversité de personnes, je me suis rendu compte d’une récurrence forte sur le thème de la complexité normative et j’ai réalisé à quel point notre pays avait le don de rendre la vie des gens effroyablement compliquée.

Par la suite, j’ai entrepris un voyage en France avec les équipes de Simple, dans l’idée précise de recueillir plus de matière sur le thème de la simplification administrative, et c’est ce qui a débouché sur le livre Simplifions-nous la vie !

NMP : Parlons-en, justement ; en quoi consistent vos propositions de simplification ?

GK : Notre proposition centrale, c’est le « projet Portalis », du nom de l’un des éminents juristes qui participèrent activement à la rédaction du Code civil à partir de 1800. Notre objectif : diviser par 100 le nombre de normes en vigueur en France.

Mais rien à voir avec un « comité de la hache » qui biffe ici et là certaines dispositions. Il s’agit fondamentalement de réécrire les Codes en remontant aux principes et en abandonnant les fioritures inutiles afin d’aboutir à un droit à la fois plus intelligible et plus protecteur.

Suite à quoi, environ deux ans après le début de ce travail de fond, nous nous engageons à diffuser le droit français sous la forme d’un petit volume distribué à tous les Français. Autrement dit, nous nous inscrivons totalement dans un projet d’État de droit des plus classiques.

Enfin, il s’agit de décliner l’ensemble sous forme de propositions simplificatrices concrètes. Un exemple : en ce qui concerne les entreprises, nous voulons entreprendre l’effacement du couple impôts-subventions. Encore une fois, simplification à budget constant – car nous ne sommes pas des utopistes.

NMP : Comment vos propositions furent-elles accueillies ? Avez-vous l’impression qu’il y aurait un espoir de voir un jour la France « jeter aux orties la camisole jacobine qui l’étouffe » (votre formule dans une récente chronique des Échos) à travers la démarche de la simplification législative et normative ?

GK : Nous nous sommes rendu compte que notre constat d’une France devenue prison bureaucratique ainsi que notre proposition de mener une politique de simplification ne suscitaient plus aucune résistance, ni médiatiquement ni sur le terrain. On commence à évoquer à haute voix cet éléphant (bien connu de nos amis anglais) qui envahit nos espaces depuis si longtemps et dont personne n’osait parler jusqu’à présent.

La souffrance bureaucratique subie en France est colossale. Même les fonctionnaires s’en plaignent, notamment les fonctionnaires de terrain. Si mes voyages ont confirmé une impression, c’est clairement que le désir de liberté, de responsabilité et d’autonomie est énorme.

NMP : Quelles leçons tirez-vous de votre première expérience de campagne présidentielle ? Ne faudrait-il pas anticiper ce que vous appelez « la descente dans l’atmosphère électorale » ? En bref, ne faudrait-il pas s’y mettre dès maintenant pour la suite, rassembler les libéraux, travailler à un programme… ?

GK : Je dirais d’abord qu’à titre personnel, j’ai beaucoup aimé cette campagne. Ce fut incroyablement enrichissant et beaucoup plus plaisant que je me l’imaginais. Je dois dire que les équipes de Simple se sont montrées très soudées, très motivées, ce qui veut dire que le mouvement n’a pas eu à gérer des attaques personnelles ou des clashs internes. Il n’y a pas eu non plus la tentation de sortir soudainement d’un chapeau des propositions grotesques pour faire le buzz ou dériver dans la surenchère par rapport aux concurrents. Tout est resté très sérieux, très concentré sur le sujet.

Plus important, cette campagne m’a conforté dans mes idées. Je ne suis pas le seul décideur de l’avenir de Simple, mais ce mouvement déjà fort de nombreux volontaires va continuer à exister pour devenir un parti libéral pérenne et actif politiquement. Penser aujourd’hui à 2027 est prématuré, mais d’autres élections se profilent, notamment les Européennes de 2024. Le scrutin proportionnel de ce vote est particulièrement favorable à la diffusion de nouvelles idées et à l’émergence de nouveaux mouvements.

J’aimerais cependant ajouter ceci. Bien sûr qu’il peut et qu’il doit y avoir des débats sur la taille et le rôle de l’État au sein des cercles libéraux. Mais je regrette que les libéraux que je qualifierais de médiatiques, ceux qui s’expriment dans la presse, se soient contentés de ricaner de ma tentative présidentielle au lieu de me venir en aide.

Malheureusement, alors que les idées libérales sont pratiquement inaudibles en France, les gens qui les portent ont beaucoup de mal à s’associer dans une initiative collective. En face, nos concurrents des partis traditionnels sont très organisés et agissent en meute. Il me semble qu’il faudrait songer à mettre de côté certaines querelles et commencer à réfléchir à élargir notre public. À ce titre, le thème de la simplification pourrait constituer la bonne approche.

NMP : J’aimerais aborder maintenant votre idée de revenu universel. Pensez-vous vraiment que la simplification est toujours facteur de liberté ? On a vu avec la proposition de retraite universelle d’Emmanuel Macron, qui avait l’ambition de fondre nos 42 régimes en un seul, que cette simplification peut devenir en fait une façon d’étendre le contrôle de l’État sur ce qui lui échappait auparavant – sur les régimes autonomes de retraite qui fonctionnent très bien, en l’occurrence.

Un revenu d’existence qui engloberait tous les minima sociaux existants aurait certes un effet simplificateur, mais son extension à tous ne reviendrait-elle pas à faire peser un poids considérable et d’une certaine façon injuste sur l’appareil productif ? 

De plus, est-il certain, comme vous le dites dans votre chronique de mercredi dernier, « qu’un revenu universel, en assurant une sécurité financière minimale et en permettant à chacun de se projeter dans l’avenir, entraîne naturellement un regain d’activité » ? Ne risque-t-on pas plutôt de graver dans le marbre nos systèmes ultra redistributifs, avec tout ce que cela implique de handicap à la création de richesse et de dévalorisation du travail ?

GK : Sur la question du revenu universel, les libéraux ont tendance à oublier qui ils sont. L’histoire libérale, de Thomas Paine à Milton Friedman en passant par John Stuart Mill, ne dédaigne nullement la mise en place d’un revenu de base. Rappelons-nous la question initiale des libéraux : de quelle façon pourrions-nous éliminer la grande pauvreté ? 

Le système des minima sociaux de la social-démocratie a un effet stigmatisant, humiliant et paternaliste. Il se heurte de plus aux effets de seuil et entraîne une distorsion du marché. Le revenu universel, en revanche, garantit la satisfaction des besoins de base sans laquelle il ne saurait y avoir de libre arbitre, tout en évitant les écueils précédents. Il présuppose que l’individu, même le plus démuni, reste le mieux à même d’évaluer ses besoins et d’effectuer ses propres choix.

NMP : En 2016, pourtant, les Suisses ont rejeté l’instauration d’un tel revenu à une très large majorité.

GK : Ils ont eu raison. Le minimum proposé était beaucoup trop élevé, c’était un véritable suicide budgétaire. Mais dans le contexte français, avec le système de l’impôt négatif que je propose, on peut y arriver à budget constant. 

Le plus important reste de comprendre que le revenu universel est un droit, le droit à la subsistance. Tout simplement parce qu’il est impossible de faire ses choix et de choisir ses valeurs quand on a faim.

NMP : Pour finir, pourriez-vous nous expliquer ce que vous entendez par l’expression « jacobinisme libéral » qu’on associe souvent à votre nom. Pour ma part, j’y vois un curieux oxymore, tandis que vous-même, comme on l’a vu plus haut, semblez rejeter toute forme de jacobinisme…

GK : C’est un peu comme la « main invisible », formule présente à tout casser deux fois dans les travaux d’Adam Smith. Un jour, vous utilisez une expression et on vous la colle à la peau ad vitam. En ce qui concerne le « jacobinisme libéral », l’expression n’est même pas de moi. Elle est de Pierre Rosanvallon (qui parle d’ailleurs plutôt de recomposition libérale du jacobinisme) et je la cite dans un sous-chapitre de mon livre Le révolutionnaire, l’expert et le geek

Qu’est-ce que cela signifie ? Que je m’inscris dans la tradition qui considère qu’il y a un rôle pour l’État. Pas un rôle planificateur, centralisateur, vertical et paternaliste, mais un rôle émancipateur qui passe par l’instruction, l’information, la concurrence et, on vient d’en parler, le revenu universel.

NMP : Sur l’information, pourriez-vous développer ?

GK : Je veux dire que l’individu doit pouvoir disposer de toute l’information nécessaire pour faire ses choix. Prenons l’exemple de la dépénalisation des drogues. Je rejette toute idée de taxe comportementale. En revanche, il est du devoir de l’État d’informer les gens sur les caractéristiques des produits en question et sur les risques induits par leur consommation. Ensuite, aux individus de prendre leurs responsabilités et à eux de subir les conséquences de leurs actes.

NMP : Merci beaucoup, Gaspard Koenig, pour cette intéressante conversation. Food for thought, comme disent aussi nos amis anglais !


Cet article a rejoint mes pages Portraits & Entretiens et Présidentielle 2022.


Illustration de couverture : le philosophe et chroniqueur Gaspard Koenig. Photo : site Koenig 2022.

27 réflexions sur “Entretien avec Gaspard Koenig : « Simplifions-nous la vie ! »

  1. Ma foi, je le trouve convaincant dans cet entretien. C’est une pitié qu’il n’ait pas pu être candidat aux présidentielles, mais ça donne envie de s’intéresser à son mouvement.

  2. Tres intéressant, merci. Aux présidentielles on a 2 trotskystes, 1 communiste, 1 Bolivarien, 1 écolo/coco, 2 extreme droite, mais pas un seul libéral. On n’est pas sortis de l’auberge. Espérons que le mouvement de Koenig pourra rassembler et proposer des candidats aux prochaines élections.

  3. Son voyage à cheval fait sortir de mon esprit ce bouquin de Arthur Young – Voyage en France, peinture saisissante de l’état économique, social et politique de la France à la fin de l’Ancien Régime 1787 à 1789. Cet agronome Anglais nous montre qu’au delà de nos châteaux et belles choses combien la situation du peuple était misérable avec une agriculture en retard selon ses dires sur le modèle Anglais.

  4. Les libéraux ont tendance à confondre individualisme et égoïsme ce qui fait qu’ ils font souvent cavalier seul. Les dernières phrases sont le point sur lequel les libéraux se différencient :ni paternaliste ni maternaliste mais adulte et responsable; difficile dans une société d’ adulscent.

  5. Le fait que le terme « main invisible » n’apparaisse qu’une fois (ou deux ?) dans La Richesse des nations » de Smith n’est pas pertinent. Le succès immense de l’expression ne tient pas au fait qu’elle ait été répétée dix fois ou cent fois dans le bouquin, évidemment, il tient à tout ce que ça implique, tout ce que ça charrie, tout ce que ça représente, l’idée est forte, géniale même, d’où son succès, rien à voir avec sa répétition, une fois suffit.

  6. « le désir de liberté, de responsabilité et d’autonomie est énorme. »
    Sauf que les français gardent l’habitude de demander protection instinctive de l’Etat, une loi par ci, une aide par là…

    Laetitia Strauch-Bonart a réalisé il me semble une approche plus large sur la situation française et quelques opportunités possibles, dans son dernier ouvrage « De la France » que je n’ai pas encore lu.
    https://sv-se.facebook.com/CNEWSofficiel/videos/1005397546724337

    https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/la-librairie-de-l-eco/la-parole-aux-auteurs-laetitia-strauch-bonart-et-herve-le-bras-11-03_VN-202203110635.html

  7. Gaspard Koenig passe pour un libéral, et c’est bien la preuve que le libéralisme est à peu près aussi introuvable en France qu’en Russie.

    J’en ai un peu ma claque de ces soi-disant « philosophes », qui, sous prétexte qu’ils ont décroché un diplôme dans cette matière, se sentent autorisés à se prononcer sur tout et n’importe quoi. Spécificité française, là encore : si l’on éprouve le besoin « d’aller rencontrer les Français à cheval » pour comprendre ce qui se passe dans le pays, c’est, il me semble, qu’on manque singulièrement de sagesse — mais pas du sens de l’auto-promotion ni de la mise en scène.

    Rien que dans les informations que vous donnez ici, il paraît clair que Gaspard Koenig est tout, sauf un libéral.

    Quelqu’un qui déclare ouvertement qu’il ne désire pas diminuer la dépense publique, dans le pays développé champion du monde en la matière, ne peut se dire libéral.

    Evidemment, réclamer cela, ce serait prendre le risque de l’impopularité. Il vaut mieux aller à cheval regarder les Français aux fond des yeux, leur demander ce qu’ils veulent et revenir avec cette idée géniale : la simplification. Qui peut être contre la simplification ? Qui ambitionne de compliquer la vie des Français, de multiplier contraintes et règlements ? Personne.

    En revanche, qui réclame sans cesse assistance, privilèges et considération, lesquels passent évidemment par une tétrachiée de contraintes et de règlement supplémentaires — pour les autres ? Tout le monde.

    Malgré ses études de philosophie, Gaspard Koenig n’arrive pas à comprendre une chose pourtant bien simple : refuser de baisser la dépense publique, de tailler dans le nombre des fonctionnaires, c’est garantir le maintien et la poursuite de la complexité législative et réglementaire.

    Qui pond ces fameuses « normes », sinon des fonctionnaires ? Lesquels doivent bien trouver à s’occuper ? Le fonctionnaire secrète la complication bureaucratique comme l’escargot secrète la bave. La seule façon de « simplifier », c’est de commencer par tailler sauvagement dans les effectifs de ceux qui nous compliquent la vie.

    Je note, au passage, les libertés que prend Koenig avec l’exactitude. D’une part il affirme ne pas vouloir diminuer le budget de l’Etat, d’autre part il veut réduire aussi bien les subventions que l’impôt servant à les financer. Si l’on réduit les subventions, on n’est plus « à budget constant », contrairement à ce qu’il assure.

    Il veut réduire les impôts des entreprises en même temps que leurs subventions, ce qui est cohérent et libéral. En revanche, il prétend que cela ne poserait pas de problème de donner un revenu universel à tous, puisque l’Etat pourrait le financer en supprimant les allocations existantes.

    Donc subventionner les entreprises (sous certaines conditions, pour certaines d’entre elles), c’est mal pour des raisons théoriques et libérales, mais subventionner les individus (tous, sans exception ni conditions), c’est bien… pour des raisons tout aussi théoriques et tout aussi libérales ?

    Il y a quelqu’un qui se fout du monde, dans cette histoire.

    C’est manifeste lorsqu’on remarque le tripotage verbal auquel il se livre. Pour n’importe qui avec deux sous de bon sens, le revenu universel, c’est le summum de l’assistanat. Plus socialiste, tu meurs. Donc j’appelle ça « l’impôt négatif », et pouf-pouf, t’as rien vu, l’impôt c’est mal, alors l’impôt négatif, c’est forcément bien.

    « Le système des minima sociaux de la social-démocratie » aurait « un effet stigmatisant, humiliant et paternaliste », mais pousser ce système jusqu’à l’absurde en donnant une allocation à tout le monde, ce ne serait ni stigmatisant, ni humiliant ni paternaliste.

    Et que je te tartine là-dessus d’épaisses tartines de verbiage gauchiste : « Le plus important reste de comprendre que le revenu universel est un droit, le droit à la subsistance. »

    D’accord. Donc l’intégralité de l’humanité, depuis l’intégralité des temps historiques, a refusé à l’homme un « droit » que Koenig est seul à avoir découvert. Crédible.

    « Tout simplement parce qu’il est impossible de faire ses choix et de choisir ses valeurs quand on a faim. » Magnifique morceau de pleurnicherie gauchiste. Au passage, personne ne souffre de la faim, en France.

    « L’histoire libérale, de Thomas Paine à Milton Friedman en passant par John Stuart Mill, ne dédaigne nullement la mise en place d’un revenu de base. »

    Ah bon ? Ca veut dire quoi, ça ? « Ne dédaigne nullement », c’est du charabia de faux philosophe. Je connais : « préconise », je connais : « rejette », mais « ne dédaigne nullement la mise en place de », ça n’existe pas.

    Il me semble me souvenir que Milton Friedman, en effet, envisageait le revenu universel. Mais John Stuart Mill ? Les libéraux classiques ? J’aimerais bien avoir le titre du bouquin et le numéro de la page.

    Bien au contraire, le vice principal du revenu universel est manifeste — en dehors même de son coût pour l’Etat, et du rôle accru qu’il garantirait à celui-ci : il aboutirait à dévaluer complètement la notion de travail, d’effort et de mérite.

    Et ce, d’autant que Koenig nous affirme qu’il devrait être suffisant pour « satisfaire les besoins de base » ! Autrement dit, personne n’aurait plus besoin de travailler, sauf ceux qui voudraient se payer une Jaguar à la place d’une Clio. Nous sommes là, en réalité, dans l’utopie propre aux communistes les plus enragés.

    Il serait aussi intéressant que les partisans du revenu universel nous expliquent comment ils justifieraient, auprès du « peuple » qui a « faim », le versement de ce revenu universel aux milliardaires et « PDG du CAC 40 ».

    Et à Gaspard Koenig, au passage, qui ne m’a pas l’air d’avoir beaucoup de problèmes de fin de mois. Et qui est particulièrement culotté de dénoncer les « libéraux médiatiques » qui le critiqueraient… C’est à dire que lui, il est quoi, sinon un « libéral médiatique » ? Autrement dit, le type qui passe à la télé, et incarne à tort le libéralisme aux yeux des Français qui ne connaissent rien à cette philosophie de la vie en société ?

    Ses autres propositions ne sont pas davantage libérales. Il veut réformer les successions, mais toujours « à budget constant », donc quel est l’intérêt ?

    « Nous préconisons donc d’abolir la réserve héréditaire (proposition typiquement favorable à l’individu), de fusionner les conditions de donations et de successions et d’abolir toutes les niches fiscales afférentes. »

    Pourquoi ? Le premier point consiste simplement à permettre aux parents de déshériter complètement leurs enfants. Je vois mal en quoi ce serait « favorable à l’individu ». Ce serait certainement favorable à une dissolution encore plus grande des familles, au sabotage encore plus poussé de la transmission.

    Le pseudo-libéralisme je-m’enfoutiste, égoïste et irresponsable. Tout pour ma gueule et allez chier.

    Le second point consiste à augmenter les droits de succession (c’est ce que veut dire abolir les niches fiscales) tout en les diminuant ailleurs. C’est ce qu’ont fait la totalité des gouvernements depuis des décennies : jiti baisse l’impôt ici, pis ji l’augmente là, t’as vu, je suis un grand génie de la fiscalité et j’agis pour le bien de la Frônce.

    Cet éternel jeu de bonneteau fiscal qui emploie des dizaines de milliers de fonctionnaires pour… comment dites-vous, déjà ?… surtout ne rien simplifier.

    Le tout, « à budget constant de l’Etat ». Ben voyons, comme dirait Eric Zemmour !

    Le côté jouisseur irresponsable transparaît aussi dans son programme de 2013 : « liberté d’expression, légalisation du cannabis et GPA ».

    Donc en fait, on va légaliser le droit pour n’importe quel clodo rendu fou par le cannabis de pousser les gens sur les rails du métro (ou pour n’importe quel voyou musulman de jeter les Juifs par la fenêtre). C’est ce que Koenig appelle le droit pour l’individu « d’effectuer ses propres choix ».

    De même, on va permettre à des homosexuels de créer une vie humaine pour la bousiller, puisqu’il s’agit de faire venir un enfant au monde qui sera délibérément privé de père ou de mère sa vie durant. Et qui donc connaîtra une souffrance insurmontable, indicible jusqu’à son dernier souffle.

    Tout en payant des femmes pauvres afin qu’elles acceptent de subir les douleurs de l’accouchement pour se voir privées de leur bébé tout de suite après.

    Voilà en effet qui me paraît dans le droit fil de la tradition libérale, une tradition toute de sagesse, de responsabilité, de respect de la personne humaine, de recherche de l’intérêt général, de l’amélioration du sort de chacun… une philosophie profondément inspirée par le christianisme, à tel point qu’elle n’est pas viable en l’absence de ce substrat religieux, ou à tout le moins culturel et moral.

    Quant à la liberté d’expression, je serais curieux de savoir ce que Koenig entend par là : réclame-t-il, comme ce serait souhaitable, l’abolition de toutes les lois prétendument « anti-racistes » ? Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un doute.

    En revanche, il crache le morceau : son objectif est de se présenter aux élections européennes de 2024. Une bonne planque, en effet, bien payée, pour un homme à la tête pleine de courants d’air, qui est libéral comme moi je suis archevêque.

    Avec un objectif pareil, il est sûr qu’il vaut mieux faire assaut de démagogie, plutôt que de se livrer à l’exigeante pédagogie consistant à expliquer, encore et toujours, en quoi l’éthique de liberté et de responsabilité est préférable à l’hypocrisie ambiante.

    • @RM
      D’accord avec votre analyse.

      Effectivement moi aussi je n’ai pas compris « nous voulons entreprendre l’effacement du couple impôts-subventions. Encore une fois, simplification à budget constant – car nous ne sommes pas des utopistes. »
      Il y a un problème arithmétique !

    • merci pour ce commentaire rafraîchissant ! tant que le libéralisme sera incarné par Natacha Polony Gaspard Koenig, Rama Yade ( hé oui, souvenez-vous 2017 candidate du PLD…) et une poignée de Trissotins, nos socialistes de gauche comme de droite peuvent dormir sur leurs deux oreilles !

    • Monsieur Marchenoir,
      Je crois que je viens assez souvent ici, vous dire mon désaccord sur vos interventions, pour vous rendre aujourd’hui cette justice de vous dire à quel point votre brillante diatribe m’a impressionnée, tant par le fond que par la forme.
      Ce dégonflage en règle de la baudruche Koenig (Roi, en bon français) était juste un régal.
      Il ne restera plus aux femmes séduites par le physique avantageux de ce bab.la (dandy, en bon français, oui je sais, mais j’ai vérifié chez M. Littré) à dire comme le disait ma mère – dont la langue maternelle était l’allemand – devant ce genre de personnage : « On en mangerait, on dirait du veau ! »

    • De quel libéralisme parlons nous, actuellement on dessine un cercle on y met les milliardaires et les banques (les grosses) avec le libéralisme autour. Évidemment il faut gérer ce système déséquilibré par financements directs de l’accessoire (régalien, santé, éducation, les ponts, la casse sociale, Etc.). Une autre solution serait de mettre au centre de ce cercle l’ensemble du tissus de nos sociétés dont les banques, c’était la solution défendue par Maurice Allais ce prix Nobel d’économie iconoclaste et bâillonné et c’est humblement la mienne.

  8. Il appelle au rassemblement de tous les libéraux, en leur demandant de mettre de côté leurs dissensions… mais c’est lui qui propose avec son RU le plus gros sujet de discorde parmi les libéraux, va comprendre Charles…
    Ce mec est hors du temps…

  9. C’est en se promenant qu’il s’est rendu compte de la complexité administrative et de l’inflation normative ?
    Preuve donc qu’il n’a jamais travaillé et ne doit même jamais rien faire dans la vie, ni interagir avec son environnement, GP est un blob

  10. Bonjour,

    « …Le système des minima sociaux de la social-démocratie a un effet stigmatisant, humiliant et paternaliste. Il se heurte de plus aux effets de seuil et entraîne une distorsion du marché. Le revenu universel, en revanche, garantit la satisfaction des besoins de base sans laquelle il ne saurait y avoir de libre arbitre, tout en évitant les écueils précédents. Il présuppose que l’individu, même le plus démuni, reste le mieux à même d’évaluer ses besoins et d’effectuer ses propres choix. »

    Comment peut-on se prétendre philosophe et évacuer le rôle de l’individu dans la société humaine ?
    Comment évoquer les « propres choix » et le « libre arbitre » de l’individu qui reçoit (de qui et d’où) un minimum pour « satisfaire ses besoins de bases » alors que le progressisme propose un avenir radieux en remplaçant l’homme par des machines plus performantes, moins exigeantes, et en rendant une grande partie de l’humanité inutile à elle-même…?
    Ces inutiles survivront grâce au revenu universel qui leur permettra d’exister virtuellement sous la forme d’un avatar dans un metaver déjà anticipé par FB. pendant que les intelligences supérieures mèneront le monde grâce aux algorithmes.

    Le philosophe ne devrait-il pas s’interroger lui-même et surtout faire réfléchir les endormis anesthésiés par la propagande permanente ?
    Sommes-nous des amas de cellules qui naissent, se battent pour survivre puis meurent comme d’autres espèces ou bien avons-nous une conscience de nous-mêmes qui nous permet d’appréhender à la fois notre définitive solitude et notre définitif besoin des autres, et d’organiser pour cela une société dans laquelle chacun doit avoir une place et un rôle ?

    Entre supprimer les tâches harassantes des hommes et réduire la majorité de ceux-ci à une masse inutile et inactive, il y a toute la question de savoir comment faire en sorte que l’individu trouve un sens à sa vie au delà de la simple survie.

    La suppression des emplois présentée comme un inéluctable progrès est un véritable jeu de dupes, les humains ont besoin d’autre chose que de satisfaire leurs besoins de base, ils ont besoin de se sentir utiles.

    Qu’il s’agisse de libertés, de démocratie, d’éducation, d’information, de santé, de progrès, de dignité dans la mort comme dans la vie, le tsunami d’mages et de bruit imposé par les médias rend inaudible les fondamentaux et nous emporte sur une vague désespérante de QR codes et d’applications supposée nous simplifier la vie alors qu’elle nous confisque juste notre autonomie, notre indépendance et notre intelligence.

  11. Merci pour cet article qui redonne un peu de fraicheur à l’idée de liberté et de libéralisme. Gaspard Koenig ne défend pas un libéralisme conservateur, raciste, et méprisant pour les plus modestes mais invite à une réflexion active sur la façon de construire une société dans laquelle chacun peut être plus libre. On n’est pas tenu d’être d’accord sur tout. Je suis pour ma part très réservé sur la GPA qui fait fi de la liberté de l’enfant à naître au profit de celle des parents. Mais le revenu universel me parait d’une nature assez proche de celle de l’école publique : il s’agit de faire en sorte que chacun ait un minimum de connaissances et un minimum d’argent pour (re)démarrer sa vie. Ce n’est peut-être pas une mesure libérale orthodoxe mais c’est une mesure libératrice. Dans son livre « voyage d’un philosophe au pays des libertés » Koenig décrit une mise en pratique réussie de la mesure, financée par une ONG au Brésil, dans une communauté agricole d’une centaine d’habitants près de Sao Paulo. Les bénéficiaires ne tombent pas dans l’oisiveté comme on pourrait le craindre. L’argent est au contraire dépensé de façon rationnelle, souvent dans l’outil de travail. La transposition en France ne donnerait pas forcément le même résultat mais l’idée mérite d’être creusée, comme le fait qu’elle serait indolore en termes budgétaires.
    Koenig a bourlingué un peu partout en France et dans le monde en allant au contact des gens ce qui donne de la valeur à ses réflexions. Bon ce coup là le cheval était peut-être en trop comme la 125 pour Fabius-le-biker en son temps.
    Le point faible de son discours me parait être la simplification. Koenig ne semble pas prendre en considération que la multiplication des normes et des contraintes vient des exigences croissantes de protection. Si nous achetons un produit par exemple nous voulons être certains qu’il correspond à un niveau minimal de qualité ou qu’il ne nuit pas à notre santé. Cela implique un référentiel. Le vrai sujet est de limiter le nombre de normes sans baisser les exigences car il est peu probable que nous renoncions massivement au luxe des garanties qu’elles apportent. C’est peut-être souhaitable mais ce sera compliqué.

    • J’avais oublié la 125 de Fabius. Vous avez raison, c’est une manie : avec le cheval de Koenig et les pieds de Jean Lassale (remplacés par une belle voiture quand les journalistes avaient le dos tourné), c’est véritablement curieux, ce défilé de politiciens tellement coupés des réalités qu’ils tiennent à s’exhiber en faisant un « tour de France » pour « comprendre les besoins du peuple ».

      Le fait que Koenig ne trouve qu’un village de cent paysans au Brésil pour justifier la viabilité du revenu universel prouve que c’est une utopie. Une mesure comme celle-là est censée fonctionner à l’échelle d’un pays, avec les impôts de toute une nation, avec les clochards comme avec les milliardaires. Cela n’a rien à voir.

      Au-delà du problème philosophique et moral que pose l’idée (je ne dis pas le fait : c’est impossible) de payer tout le monde à ne rien faire, il y a une infinie naïveté à penser que le revenu universel serait possible, simplement parce qu’il ne coûterait pas plus cher que l’ensemble des allocations actuelles (ce que je demande à voir, d’ailleurs : c’est l’argument « économique » principal, si j’ai bien compris, mais je ne crois pas cette assertion sur parole).

      Les allocations actuelles « fonctionnent », tant bien que mal, parce qu’il y a toute une partie de la population qui n’en bénéficie pas, et qui est bien forcée de travailler. Ce sont ces gens-là qui financent, par leurs impôts, les allocations des autres.

      Si vous donnez, à tout le monde, un « revenu universel » qui « couvre les besoins de base », alors plus personne n’aura d’incitation à travailler, et il n’y aura plus personne pour financer le « revenu universel ».

      C’est tellement évident que je m’étonne que des gens intelligents proposent ce qui devrait, en toute logique, être considéré comme une blague.

      Depuis que le monde est monde, l’homme a été contraint de travailler pour se nourrir, et simplement survivre. Il faut vraiment que notre société soit complètement coupée des réalités humaines les plus simples pour qu’une telle idée puisse voir le jour.

      • tous les partisans du RU admettent qu’il serait « réservé pour commencé » au plus nécessiteux, avant de voir s’il pourrait être étendu, bla bla bla … En fait c’est du rhabillage du RSA, avec plus ou moins de fusion d’allocations existantes, dont à terme je doute qu’il bénéficie vraiment aux bénéficiaires, mais qu’importe, l’idée fait rêver … J’avais un jour en voiture, failli avoir un accident, en entendant à la radio, un auditeur déclarer qu’il fallait « décorréler le revenu du travail », qui est dans la même veine.

        Ah, et le bus de Bayrou en 2001 ? et NDA ? en fait aller à la rencontre des Français, ils pensent tous que c’est un passage obligé, vu que selon l’interprétation habituelle de la Constitution, l’élection du PR c’est la rencontre entre un homme et le peuple.

      • Madame Fabius n’allait-elle pas chercher ses enfants à l’école en 2CV ? Et lui-même n’allait-il pas ostensiblement en pantoufles, chercher son pain chez le boulanger du coin ?

Laisser un commentaire