Pass vaccinal : VÉRAN nous la joue TARTUFFE et DIAFOIRUS

Info du 10 février 2022 : La farce politicarde se précise ! Le porte-parole du gouvernement a évoqué hier la possibilité que le pass vaccinal puisse être levé « fin mars, début avril ».

Le pass sanitaire puis vaccinal aura été une farce de bout en bout.

Farce – le terme sera sans doute jugé trop faible compte tenu de l’atteinte aux libertés que cet « outil » organise depuis plus de six mois pour un bénéfice sanitaire dont tout le monde sait à présent qu’il est parfaitement nul. Rappelons que le 8 décembre dernier, avant même que la vague omicron annoncée ne vienne amplement confirmer l’analyse, le Pr Jean-François Delfraissy (qui préside le Conseil scientifique) a en quelque sorte « officialisé » son inutilité pour circonscrire la circulation du virus devant la très respectable Commission des affaires sociales du Sénat.

Mais il y a bien un mélange de comédie et de bouffonnerie dans cette politique, une comédie du pouvoir qui s’appuie beaucoup plus sur l’esprit des spin doctors, ces consultants en image, conquête et conservation du pouvoir dont les hommes politiques aiment s’entourer – surtout quand les élections approchent – que sur les medical doctors trop basiquement occupés à chercher des solutions authentiquement médicales à la pandémie. Or les élections approchent. On peut être certain que toute décision concernant le pass vaccinal sera prioritairement liée à cet événement.

Quant à mon emploi du futur antérieur, sans doute est-il audacieux puisque je me place dès aujourd’hui dans l’hypothèse optimiste où le pass vaccinal prendrait effectivement fin un jour pas trop lointain. Mais là est bien la question : va-t-il prendre fin ?

Si j’en parle, si tout le monde en parle, c’est parce qu’au vu de l’évolution de la pandémie, « fulgurante » en nombre de cas mais devenue peu dangereuse, les pays qui nous entourent sont de plus en plus nombreux à lever leurs restrictions sanitaires, pass vaccinal compris. L’Angleterre a ouvert le bal, rapidement suivie par le Danemark et l’Irlande. L’Espagne n’est pas loin d’y arriver, poussée par l’abandon du pass déjà acté en Catalogne.

Quant à Israël, son « pass vert », équivalent de notre pass vaccinal, ne sera plus demandé à partir de ce lundi, sauf événements à haut risque. À noter que ce sont des voix discordantes au sein du gouvernement qui ont favorisé cette décision, notamment celle du ministre des Finances Avigdor Liberman qui souligne à juste titre combien le pass vaccinal est en fait un élément central du discours de la peur qui entoure le Covid :

« Il n’y a aucune logique médicale et épidémiologique dans le pass vert, et de nombreux experts sont d’accord. Ce qu’il y a, c’est un dommage direct à l’économie, au fonctionnement quotidien et c’est aussi une contribution significative à la panique parmi le public. »

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Bonnes nouvelles que tout ceci, car en matière de fermeture ou d’ouverture Covid, la pression des voisins n’est pas sans son petit effet boule de neige. 

C’est du reste la raison qui a conduit le Premier ministre Jean Castex flanqué du ministre de la santé Olivier Véran à se précipiter jeudi 20 janvier dernier devant la presse pour annoncer non pas la fin des restrictions mais le calendrier de la levée des principales restrictions – visibilité, espoir, blablabla. Une opération qui visait plus à donner le change qu’à restaurer tous les Français dans leurs droits, puisque le cas du pass vaccinal, le plus important, fut soigneusement évité. 

Il faut dire que ce dernier, qui constitue un durcissement médicalement inexplicable du pass sanitaire, est entré de fait en application le 24 janvier, au moment précis où tout le monde décidait de l’abandonner et de vivre avec le coronavirus comme avec une épidémie de grippe. On saluera une fois de plus le tempo remarquable du gouvernement, ses qualités d’adaptation aux circonstances, ainsi que sa gestion fine et agile de la pandémie.

D’ailleurs, il n’est que de jeter un œil sur le schéma en forme d’usine à gaz permettant de savoir si les pass vaccinaux actuels seront désactivés ou non le 15 février (ci-contre, extrait du site Le Monde d’après les données du gouvernement) pour comprendre que l’Absurdistan que d’aucuns ont pu observer en France n’est pas une exception mais la règle immanente de son État boursouflé.

Une règle bien pratique, finalement, si cela peut couvrir sous une tonne de bureaucratie dont on se moque gentiment le fait que les actions du gouvernement visent d’abord à sa conservation, et seulement ensuite, peut-être, au bien-être des citoyens. 

C’est ainsi qu’Olivier Véran, medical doctor irrévocablement aspiré par l’esprit spin doctor, a profité de la première étape de levée des restrictions le 2 février dernier (fin de l’obligation du télétravail et des masques en extérieur) pour insinuer l’idée que le pass vaccinal pourrait être abandonné « bien avant juillet » (vidéo, 01′ 34″) :

Bien avant juillet ? Donc au printemps. Tiens, tiens. Le premier tour de l’élection présidentielle n’aura-t-il pas lieu le 10 avril ? Emmanuel Macron n’a-t-il pas fait savoir qu’il attendait que le pic de la pandémie et la crise ukrainienne soient « derrière nous » pour se déclarer candidat à sa réélection ? 

Pour l’affaire ukrainienne, il n’est pas certain que les protagonistes calent leurs négociations sur les élections françaises, mais pour la pandémie, force est de constater que le pic sera passé quand Macron, Castex et Véran le diront. Bref, le pass vaccinal ne tombera pas en raison de son inutilité médicale flagrante mais en raison de l’effet positif que cette mesure pourra avoir sur la candidature Macron. Les spin doctors dictent le calendrier médical et le président de la République compte bien que les Français lui diront merci.

Oh, bien sûr, le ministre de la Santé s’en remet à l’utilisation de critères médicaux incontestables pour parvenir à cette grande décision :

« Pour moi, des indicateurs qui sont pertinents, pour des scientifiques, pour des médecins, c’est le taux d’occupation des lits de réanimation par des malades du Covid. 3 700 malades Covid en réa, c’est beaucoup trop. On déprogramme des soins. (…) En revanche quand on aura vidé les réas (…) et qu’il n’y aura plus un soin déprogrammé dans notre pays, s’il n’y a pas de nouveau variant d’ici là, l’utilité du pass vaccinal sera totalement discutable. »

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L’utilité du pass vaccinal est totalement discutable depuis longtemps, comme je l’ai déjà souligné. Mais revenons aux fameux critères.

Le taux d’occupation des lits de réanimation par des malades du Covid serait certes intéressant à suivre, mais encore faudrait-il disposer d’un indicateur réellement significatif.

Or ce n’est nullement le cas puisque d’une part les 3 700 malades dont parle M. Véran (3 618 au 4 février) sont en réalité l’ensemble des malades hospitalisés en soins critiques, pas seulement en réanimation ; et que d’autre part, le taux d’occupation officiel calculé par le gouvernement (71,5 %) fait le rapport entre ces 3 700 malades et les seuls lits des services de réa avant le début de l’épidémie. Depuis, ce nombre de lits a quand même un peu augmenté. La prise en compte de ces éléments tend à ramener le taux d’occupation en réanimation vers 40 %.

De plus, il s’avère que Santé publique France (SPF) donne maintenant le nombre de nouvelles hospitalisations et de nouvelles entrées en soins critiques en distinguant parmi les malades infectés par le Covid ceux qui sont entrés pour Covid et ceux qui sont entrés pour d’autres pathologies. Or ces derniers, qui seraient de toute façon hospitalisés, sont proportionnellement de plus en plus nombreux : actuellement, ils représentent 32 % des hospitalisations Covid et 18 % des soins critiques Covid contre 20 % et 8 % respectivement dans le bulletin SPF du 13 janvier 2022 :

Tout ceci contribue évidemment à tirer le taux d’occupation « Covid pur » encore un peu plus vers le bas, ainsi que je le détaillais ici il y a trois semaines.

Ensuite, est-il sérieux d’envisager à court terme la fin des déprogrammations de soins dans notre pays ?

Si ces dernières n’étaient dues qu’au Covid, sans doute. Mais précisément, ce n’est manifestement pas le cas. Un document interne de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) portant sur la semaine 4 (du 24 au 30 janvier 2022) dont Le Figaro a eu connaissance indique que 18 % des blocs opératoires étaient fermés cette semaine-là : 4 % pour cause de Covid, 13 % pour postes vacants et 1% pour d’autres causes.

Autrement dit, actuellement, dans la plus grosse région de France, l’activité hospitalière est moins entravée par les malades du Covid que par le manque quasi endémique de personnel. Une situation confirmée par les différents médecins chefs de service interrogés par Le Figaro.

À ma connaissance, ce document a peu été repris dans le reste de la presse, mais il ne fait que corroborer une tribune de 1 376 médecins de l’AP-HP publiée dans Le Monde le 9 décembre dernier :

« Actuellement, des centaines de postes de soignants ne sont pas pourvus. En conséquence, des lits sont fermés dans une proportion jamais vue, jusqu’à près de 20 %. Les soignants sont de plus en plus souvent contraints de refuser des soins médicaux et chirurgicaux, dont certains sont pourtant urgents et vitaux. »

« La crise du Covid-19 n’en est pas responsable. (…) Le mal qui nous ronge était là bien avant le Covid-19, comme les hospitaliers en ont averti l’opinion publique et les responsables politiques, notamment depuis 2009. »

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On retrouve là tout ce que la crise du Covid a révélé du mal-être profond et ancien de l’hôpital public. Une gestion désordonnée, à la fois dispendieuse et près de ses sous, qui gonfle l’administratif, décime le médical et sape le moral des soignants. Rien ne se passera sans réforme profonde du système, rien ne se passera tant que le gouvernement persistera à faire porter faussement aux malades du Covid non-vaccinés et à eux seuls la responsabilité de la surcharge des hôpitaux.

Il résulte de tout cela que les indicateurs avancés par le ministre de la Santé ne peuvent en aucun cas servir de repères sérieux. Ils constituent tout au plus une saynète supplémentaire dans la sinistre farce qui se joue autour du pass vaccinal en relation avec la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron. Autrement dit, on nous fait du Tartuffe déguisé en Diafoirus. Ça promet…


Bonus du week-end, un article de Reason sur la récente méta-analyse de l’université Johns-Hopkins à propos de l’inutilité coûteuse des confinements et autres mesures de coercition anti-Covid pour sauver des vies.


Avant-hier, le 3 février 2022, mon blog a fêté ses 7 ans d’existence. L’âge de raison ?


Illustration de couverture : Le ministre de la Santé Olivier Véran sur BFMTV le 2 février 2022. Capture d’écran.

18 réflexions sur “Pass vaccinal : VÉRAN nous la joue TARTUFFE et DIAFOIRUS

  1. La majorité des pays d’Europe lèvent leurs restrictions sanitaires, nous poursuivons dans cette coercition vaccinale totalement inepte.

    Des rapports controversés sur l’influence d’une troisième injection sur le système immunitaire conduisent de plus en plus de personnes à tenter de contracter le virus pour y échapper.

    Où va-t-on ?

    « Si le peuple manifeste en temps de pandémie, c’est que le gouvernement est plus dangereux que le virus », ai-je lu quelque part.

    Cette semaine, un mien collègue est testé positif, suite à cas contact dans son entourage. Totalement asymptomatique à 55 ans, malgré des problèmes de santé.

    Merci pour ces chiffres qui démontrent encore que le Covid est très opportunément responsable. C’est plus aisé de balayer sous le tapis.

    Les élections approchant, une surprise n’est pas à exclure.
    En tout cas l’éradication du variant Omacron me parait salutaire.

    • @Leo : comme le démontre Nathalie, le COVID est instrumentalisé à des fins bassement électorales. A plus d’un titre d’ailleurs. C’est un pilier de la stratégie électorale de Macron et Véran.

  2. Soyons lucides: le passe vaccinal n’est pas une mesure prise en conséquence du covid par un gouvernement français en roue libre.
    C’est l’objectif !!!
    Sinon, il n’existerait que dans les pays ayant un gouvernement foireux, c’est à dire en France et dans un ou deux autres pays.
    Mais il s’agit d’un système qui s’est généralisé dans de nombreux pays occidentaux, en Chine, etc.
    La covid a permis à de nombreux gouvernements de faire accepter par les peuples la mise en place d’un système de contrôle dont ils ont toujours rêvé, qui est rendu possible par la technologie et qu’ils n’abandonneront que si les peuples les y obligent. Et croire que des élections vont y changer quelque chose me parait particulièrement naïf.
    Si l’épidémie se termine réellement, eh bien le passe ne sera (peut-être) plus réclamé provisoirement. Mais il restera, en changeant juste un peu son nom, et je prends le pari que ce sera toujours pour d’excellentes raisons: le climat, la pollution, le trou dans la couche d’ozone (on n’en parle plus de celui-là, mais ce n’est que partie remise), la montée des eaux, la montée ou la baisse des températures, une nouvelle pandémie super mortelle avec 0,01% de morts, et, enfin, un super moyen d’assurer la sécurité des citoyens par sa transformation en carte d’identité numérique. Voilà l’objectif.
    Tout cela sera réalisé très rapidement car oui, nous sommes en dictature, même si elle n’est pas, pour l’instant, militaire.
    Si on ne se réveille pas, pour nous la suite est jouée : Macron le retour ou plutôt Pécresse, ce qui a l’avantage de faire croire à ce crétin de peuple qu’il a pu choisir par son vote.

  3. Dans votre schéma, il manque le cas non-vax et ayant eu le covid. Est-ce à dire que le Pass vaccinal serait non accessible aux guéris non-vax (depuis 6 mois, 4 mois ou moins) mais seulement aux guéris vax ? Ce qui montrerait bien le caractère éminemment politique du Pass (tout le monde DOIT être vacciné) et non médical (un guéri reste un guéri quelque soit son statut vaccinal). Les parlementaires avaient remarqué cette absence de précision (cas des guéris) dans la loi mais le gvt avait assuré que tout serait précisé dans le décret d’application, or avec ce gvt de Tartuffes les décrets sont modifiés en fonction de leurs désirs quand la loi n’est pas assez précise (cf. décret 22 janvier et futur décret applicable au 15 février).

    • En effet, dans la nouvelle version du pass, il faut au moins une injection.
      Véran : « Les scientifiques nous disent que pour bénéficier du pass, il faut qu’on ait été exposé au moins trois fois, que notre système immunitaire ait été ciblé au moins trois fois. Cette stimulation peut être une injection ou une infection » et « au minimum, il faut avoir reçu une dose de vaccin. »
      https://www.dailymotion.com/video/x87j4ni

      • J’aimerais savoir d’où Véran tire cette conclusion, si ce n’est de son chapeau. 2 doses, puis 3, puis 4, puis 3, puis au moins une en plus de la maladie. On mélange les vaccins pour les rappels. Existe-t-il toutes les études à ces sujets ?
        Cette gestion en mode grand n’importe quoi ne semble avoir que deux objectifs, vendre le maximum de dose pour gonfler les profits de Pfizer (et au delà des grands fonds d’investissement) et instaurer une surveillance généralisée des peuples. Ce pourrait être risible si ce n’était dramatique. Nos libertés sont en effet directement visées et délibérément détruite sans contreparties. De plus, l’emploi de ces vaccins n’a pu être autorisé que par l’interdiction des traitements médicamenteux (HQC, ivermectine, etc…). Les dernières études leur accordent une efficacité de 85%, donc en appliquant ce résultat aux statistiques officielles de décès, cela impute 100000 à nos brillants dirigeants.
        Et ce bilan dramatique ne préjuge en rien des conséquences indésirables des sérum ARN, loin d’être évaluées, même si on les sait non nulles.

      • @Jacques Huse de Royaumont: Véran a volontairement embrouillé son explication par exemple en faisant croire qu’une injection était nécessaire a minima pour bénéficier du certificat de rétablissement. En fait c’est faux, le certificat de rétablissement est effectif même sans injection. Pour le reste, c’est aussi clair qu’un conseil de défense.

        Comme vous l’écrivez, tous ces gens extrêmement sourcilleux sur la méthodologies de leurs adversaires n’ont pas pipé mot lorsque ledit gouvernement a affirmé sans preuve qu’on peut multiplier les doses et mélanger les vaccins. Oui c’est du grand n’importe quoi. Leur seule justification c’est que tout le monde fait la même chose en même temps.

  4. « le pass vaccinal ne tombera pas en raison de son inutilité médicale flagrante mais en raison de l’effet positif que cette mesure pourra avoir sur la candidature Macron. »
    Surtout que d’autres candidats déclarent le supprimer le jour de leur élection donc il est impératif de les torpiller !

    « encore faudrait-il disposer d’un indicateur réellement significatif » Où sont les indicateurs significatifs ?
    Nombre de testés positifs uniquement fonction du nombre de tests : choisir «COVID-19 cases, tests, positive rate, and reproduction rate » dans https://ourworldindata.org/coronavirus
    Nbre de cas idem fonction du nombre de tests : Daily new confirmed COVID-19 cases per million people
    Nbre de morts : Nous sommes en 2ème position pour l’Europe (la Suède qui n’a rien fait de spécial est quasiment hors champ tellement c’est faible) , https://ourworldindata.org/covid-deaths?country=IND~USA~GBR~CAN~DEU~FRA~SWE
    A moins que peut-être on ait compté des morts qui ne sont pas morts du COVID (un mort COVID rapporte plus pour l’hôpital), on ne peut pas tout avoir n’est-ce pas, des comptages pervertis, le régime de la peur et les bons résultats.

    « mal-être profond et ancien de l’hôpital public. »
    En 2019, ce dossier faisait déjà le constat global à partir de celui des urgences :
    https://www.contrepoints.org/2019/11/17/357875-crise-des-urgences-les-mauvaises-solutions-proposees-par-letat-4

    Pourtant comme l’écrit Pierre Garello : « aucune réforme ne sera envisageable tant qu’un consensus suffisamment large ne se dégagera autour de la nécessité de quelques réformes, pas forcément nombreuses, mais radicales. ».
    Et nos candidats font le concours des propositions, effectifs, dépenses, voyez comme j’y accorde de l’importance !
    Pas de large partage du constat, amène solutions dépensières mais forcément insatisfaisantes !

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