Portraits 2022 : Valérie Pécresse ou la libérale en roues « Libres ! »

Mise à jour du samedi 4 décembre 2021 : Suite au vote des adhérents LR (140 000 inscrits et participation de 82 %), Valérie Pécresse a été élue candidate présidentielle des Républicains avec 61 % des voix contre 39 % à son challenger Eric Ciotti. Les candidats malheureux du 1er tour Barnier, Bertrand et Juvin s’étaient ralliés à sa candidature.

On ne sait pas encore sous quelle forme exacte sera désigné le candidat des Républicains (LR) en vue de l’élection présidentielle de l’an prochain, mais une chose est d’ores et déjà certaine : que ce soit dans ou hors primaire, les candidatures s’accumulent follement – à tel point que l’on se demande si dans bien des cas, il ne s’agirait pas plutôt de marchander plus ou moins habilement un futur poste ministériel, y compris auprès des deux candidats de tête Macron et Le Pen. Après tout, il y a le précédent Le Maire…

Si Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont fait savoir ces jours-ci qu’ils renonçaient à se présenter, ils ont été immédiatement remplacés dans la liste des prétendants par Michel Barnier et Éric Ciotti qui viennent donc s’ajouter aux candidatures déclarées de Philippe Juvin et de la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse (Libres!). Quant au maire de Cannes David Lisnard, il a laissé entendre cet été qu’il pourrait participer à une primaire de droite si elle avait lieu, mais comme il est également le candidat adoubé par le sortant François Baroin pour prendre la tête de l’Association des maires de France (AMF) en novembre, sa candidature présidentielle semble perdre en actualité.(*)

Et puis nous avons Xavier Bertrand (droite sans étiquette) qui se présente hors primaire, qui en parle depuis des siècles et qui l’a confirmé officiellement dès le mois de mars dernier. Comment Les Républicains vont-ils parvenir à se dégager du piège dans lequel l’actuel président de la région Hauts-de-France les a enfermés grâce à sa candidature présidentielle précoce, il est encore trop tôt pour le dire. Mais une seconde chose est absolument certaine : mettez deux candidats significatifs de droite face à Macron et Le Pen et c’est l’échec assuré à droite.

Comme l’indique le dernier baromètre Harris Interactive pour le magazine Challenges (25 août 2021), si tel était le cas, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse émargeraient respectivement à 11 % et 8 % des voix (colonne de droite dans le tableau ci-dessous) :

À vrai dire, la situation n’est guère plus brillante si la droite ne présente qu’un seul candidat (16 % dans l’hypothèse Bertrand et 13 % dans l’hypothèse Pécresse quand Macron et Le Pen caracolent l’un et l’autre entre 24 et 26 %). Quoi qu’il en soit, on imagine mal Juvin, Ciotti ou Barnier bouleverser la donne. Ni Lisnard non plus, s’il part effectivement à l’AMF.

Peut-être Éric Zemmour ? On le dit très occupé à rassembler des parrainages de maires et une centaine de jeunes LR en manque d’idole s’est fendue vendredi d’une tribune appelant leur parti à se ranger derrière lui. Début juillet, cependant, un sondage ne lui accordait guère plus que 5 % des voix, grappillées chez Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Xavier Bertrand, sans véritablement bousculer les scores des deux derniers. 

Force est donc de constater que dans l’immédiat, le bras de fer entre LR et Xavier Bertrand va se jouer avec Valérie Pécresse, sachant que ni l’un ni l’autre ne sont plus encartés chez Les Républicains. C’est dire à quel point ce parti n’est plus que l’ombre de lui-même. Le premier a claqué la porte dès 2017 pour manifester son opposition à la droitisation enclenchée par le nouveau président Laurent Wauquiez et la seconde, peu ou prou sur la même longueur d’onde, a attendu 2019, non sans avoir préalablement créé son propre mouvement « Libres ! » 

Libres ! Serait-elle donc libérale, contrairement à la vaste majorité des personnalités de droite, Bertrand compris, qui ne cessent de pourfendre, qui le néolibéralisme qui détruit les services publics, et qui le mondialisme qui démolit la souveraineté des peuples ? 

Interrogée cet été dans l’hebdomadaire Le Point sur ce qui la différenciait de ses concurrents de droite, Bertrand notamment, Valérie Pécresse a expliqué qu’elle était « sans doute plus libérale » et plus consciente de « la radicalité et de l’ampleur des réformes à accomplir », ajoutant :

« La décentralisation, la création de richesses, la liberté d’entreprendre, la liberté tout court sont pour moi essentielles. »

Quelques lignes plus haut, elle se définissait comme étant plutôt « 2/3 Merkel et 1/3 Thatcher », histoire de prendre de la distance avec l’époque (1976) où Jacques Chirac, celui qui l’a fait entrer en politique après la dissolution ratée de 1997, voulait transformer le parti gaulliste en une force politique social-démocrate sur le mode d’un travaillisme à la française.

Libéralisme, Thatcher, Merkel ? Voilà qui n’est pas sans exciter la curiosité des libéraux. Et qui ne manque pas d’un certain courage dans le contexte politique, économique et social français qui ne jure que par l’État providence et la supériorité supposée des services publics sur la liberté d’entreprendre et les initiatives individuelles – à un point de plus en plus exorbitant puisqu’avec le « quoi qu’il en coûte » consécutif à la pandémie de Covid, on en est arrivé à un taux de dépenses publiques sur PIB de 62 % en 2020 ! Xavier Bertrand, prudent, patelin, a de beaucoup préféré s’annoncer comme le candidat d’une droite sociale et populaire.

L’allusion à la radicalité et à l’ampleur des réformes à entreprendre ainsi que la mention de Margaret Thatcher fait immanquablement penser à ce que disait François Fillon en 2017. Et Dieu sait que cela lui a valu l’animosité hystérique de pratiquement toute la planète politico-médiatique. Du reste, à l’époque, Valérie Pécresse avait préféré soutenir Alain Juppé…

Peut-être est-ce la raison pour laquelle elle inclut une bonne dose de Merkel dans son auto-description, retenant avant tout de la chancelière allemande non pas tant le souci de bien gérer les comptes publics que le mode de gouvernance en coalition, ce « dépassement des clivages » qui a fait les beaux jours d’Emmanuel Macron et qu’elle dit avoir toujours privilégié dans sa région. L’exemple qu’elle cite est cependant assez mal choisi puisque son « bouclier sécurité » a été voté alors que les membres du groupe PS ont quitté le lieu des débats.

De plus, malgré la « radicalité et l’ampleur dans les réformes à accomplir », ses propositions concrètes restent pour l’instant assez pointillistes. Bien sûr, comme tous les candidats, elle n’est pas avare en circonlocutions générales qui promettent de redonner à la France sa grandeur, sa fierté, sa place dans le monde et que sais-je encore, via la débureaucratisation de la France (bonne idée, mais comment ?), la restauration de l’autorité régalienne de l’État, un sursaut national pour l’éducation et la fin des dérives d’une immigration incontrôlée.

Mais en pratique, il est surtout question d’encourager les services à la personne en les défiscalisant plus, d’obliger les entreprises cotées à atteindre une part de 10 % de leur capital détenue par les salariés et de mettre fin aux tarifs réduits dans les transports publics pour les personnes en situation irrégulière sur le territoire national.

Une bonne proposition, cependant : l’exercice du pouvoir étant trop souvent voire toujours déconnecté de la conquête du pouvoir, elle se propose de préparer ses textes de loi à l’avance afin que les Français en prennent connaissance avant l’élection et qu’ils soient votés et appliqués dans les premiers mois du quinquennat. Elle s’inscrit en cela dans la méthode Sarkozy dont, en tant que ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2007 à 2011, elle avait porté le projet d’autonomie des universités voté dès le mois d’août 2007.

C’est du reste un point que je porte à son crédit (même si beaucoup reste à faire pour donner toute l’agilité voulue à nos universités). Il semblerait également que lors de son passage à Bercy de 2011 à 2012 comme ministre du budget et des comptes publics, elle ait réussi à obtenir en 2011 « le meilleur résultat en matière de maîtrise de la dépense publique » depuis 20 ans (selon Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes en 2014). Précisons toutefois qu’il ne s’agissait que d’une pause dans une dégradation constante depuis la crise financière de 2008 :

Autres points qui témoignent d’un certain bon sens pratique, elle a toujours dénoncé le principe de la gratuité des transports publics en Île-de-France que souhaitait Anne Hidalgo et n’a pas ménagé ses critiques sur la fermeture des voies sur berge parisiennes.

Comme diplômée d’HEC et de l’ENA, comme ancienne députée des Yvelines, comme membre du Conseil d’État (qu’elle a quitté définitivement en 2015 pour se consacrer exclusivement à son mandat à la tête de la région Île-de-France) et comme ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, nul doute qu’elle soit en mesure de maîtriser parfaitement tous les discours et tous les rouages des fonctions gouvernementales.

Peut-être même trop, ce qui tend inévitablement à l’écarter d’un chemin authentiquement libéral.

Comme la plupart de ses collègues en politique, elle a du mal à ne pas se montrer dirigiste, attitude réputée guidée par le sens de l’intérêt général qui consiste à vouloir imposer ce qui semble bien et interdire ce qui semble mal. C’est ainsi qu’elle a soutenu la loi Copé-Zimmerman de 2011 qui impose un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des entreprises (disposition encore renforcée et sur-pénalisée par Bruno Le Maire dans sa loi Pacte pour les entreprises). Une évidente entorse à la liberté d’entreprendre qu’elle juge pourtant essentielle.

C’est ainsi également qu’elle s’est montrée favorable à l’introduction par Emmanuel Macron d’une part obligatoire dans le congé paternité, mesure visant à réduire les écarts résiduels de salaire entre les hommes et les femmes par complication de la carrière des hommes. Une évidente entorse à la liberté tout court qu’elle juge pourtant essentielle.

D’autre part, il semblerait que son souci de relever le pouvoir d’achat des catégories les plus modestes la conduise à revaloriser substantiellement le SMIC. Du moins l’idée est-elle à l’étude (mais pas encore tranchée) afin de rendre le travail systématiquement plus rémunérateur que les aides sociales, ainsi que Florence Portelli, ancienne porte-parole du candidat Fillon et actuelle vice-présidente du Conseil régional d’Île-de-France proche de la candidate, l’a expliqué au magazine Capital.

Autrement dit, on garderait le « pognon de dingue » des aides sociales tout en augmentant le nombre de personnes exclues du marché du travail en raison d’un niveau minimum de rémunération trop élevé par rapport à leur expérience et/ou qualification. C’est proprement aberrant. Et certainement pas libéral. Une évidente entorse à la création de richesse qu’elle juge pourtant essentielle.

De là à penser que Valérie Pécresse n’a mentionné son petit 1/3 thatchérien que pour mieux s’inscrire dans une sorte de filiation avec le vainqueur de la primaire de 2016 aux yeux des électeurs de droite, mais une filiation profondément édulcorée pour s’adapter aux marottes social-démocrates de la France, il n’y a qu’un pas. Le pécressisme serait-il le new macronisme ?


(*) Complément du 30 août 2021 : L’entrepreneur Denis Payre, fondateur en 2013 du mouvement Nous Citoyens par contraste avec le « Moi Président » de François Hollande, a annoncé hier sa candidature à une primaire des Républicains dont il vient de prendre la carte. Lui aussi dit s’inscrire dans la sphère libérale et pourrait utilement challenger ses quatre concurrents lors des débats. (Edit : avec la transformation de la primaire ouverte en congrès réservé aux adhérents, il a dû renoncer à y participer).


Cet article a rejoint ma page Portraits politiques.


Illustration de couverture : La Présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse en 2019. Photo AFP.

19 réflexions sur “Portraits 2022 : Valérie Pécresse ou la libérale en roues « Libres ! »

  1. Faut-il accorder du crédit aux sondages qui prédisent une victoire au premier tour du ticket Macron / Le Pen alors que la campagne n’a pas commencé et que les candidats des partis de gouvernement n’ont pas encore été désignés ? On peut penser le contraire : l’opinion va nécessairement évoluer sous l’effet de la campagne et après que les candidats seront connus et non plus supposés.

    Par ailleurs, les sondages sont comme le taux d’inflation, ils portent beaucoup trop d’enjeux pour ne pas être au minimum instrumentalisés voire manipulés comme l’ont montré les dernières élections locales avec des prévisions erronées à seulement deux jours du scrutin. La stratégie de Macron c’est de se retrouver au second tour face à la candidate facile à battre. Et c’est justement ce que les sondages essaient d’ancrer dans l’opinion afin de discréditer les alternatives.

    S’agissant du Thatchérisme revendiqué par Pécresse, on peut craindre qu’il s’agisse uniquement d’une référence au caractère inflexible de la dame de fer et non pas à ses orientations libérales en économie. Une partie des politiciens français semble en effet convaincue qu’une bonne réforme se mesure à l’aune de la brutalité de sa mise en oeuvre et de l’impopularité qu’elle suscite. Vous citez d’ailleurs un exemple de ce tropisme en évoquant le vote du bouclier sécurité, et on pourrait également y ajouter l’essentiel des lois votées sous Macron et Hollande.

    Pour ma part, l’enjeu prioritaire des prochaines présidentielles c’est d’inverser la dérive autoritaire du pouvoir, de sortir des états d’urgence, de rétablir les libertés publiques et de restaurer un véritable état de droit. C’est à la fois une exigence démocratique et un préalable à toute véritable reprise économique. Sans cela nous continuerons à mener les mêmes politiques dirigistes et clientélistes qui nous rapprochent chaque jour davantage des régimes des gangsters d’Amérique du sud.

    Un autre enjeu qui me semble essentiel dans cette élection à venir est relatif au dérèglement climatique : allons-nous au niveau européen saborder nos économies respectives en nous infligeant des exigences trop élevées par rapport au reste du monde et qui auront pour conséquence de dégrader encore plus notre compétitivité ?

  2. Bonjour Nathalie, excellent article comme à votre habitude !
    Une question me taraude : ne pensez-vous pas que Zemmour a toute ses chances d’être au second tour ? Pour ma part je pense qu’il va littéralement ratiboiser les voix de Marine Le Pen en plus de prendre quelques pourcents au futur candidat LR. Si de plus, et comme la rumeur le prétend, il est conseillé par Charles Gave et Loïk Le Flock-Prigent, ne devrait-il pas avoir un vrai discours libéral ? Et par là torpiller les chances de Valérie Pécresse ??
    Merci, et je continue à lire avec plaisirs vos articles, ici ou sur Contrepoint !

    • Pendant longtemps j’ai prêté une attention soutenue à Eric Zemmour car il n’avait pas son pareil pour démonter les hypocrisies de la gauche dite progressiste. Mais au fil du temps, j’ai vu son discours tomber dans la caricature au nom d’un illibéralisme revendiqué. La simple idée que l’individu pourrait avoir son mot à dire le hérisse et la mondialisation (pourtant facteur de la sortie de la pauvreté de millions de personnes) le rend dingue.
      Côté Charles Gave, je crois me rappeler qu’il a tenté de faire entrer sa fille en politique sur une liste Dupont-Aignan, cet énarque super-étatiste qui hait les entreprises. Quant à Loïk Le Floch-Prigent, dire qu’il « conseille » Zemmour est peut-être beaucoup dire. Ils sont surtout amis depuis longtemps. J’apprécie beaucoup certaines analyses industrielles de Le Floch-Prigent, notamment en matière d’énergie, mais il reste un Mitterrand Boy, ainsi qu’il l’a encore écrit en mai dernier sur son blog à l’occasion des 40 ans de l’arrivée du PS au pouvoir.
      On voit mal quels conseils franchement libéraux ces deux « conseillers » vont bien pouvoir donner à Zemmour.

      • @Nathalie : on a compris que vous n’accordez votre confiance ni à Valérie Pécresse, ni à Nicolas Dupont-Aignant, ni à Zemmour. Vous ne manquez pas d’arguments pour étayer vos critiques.

        Peut-on vous demander quels sont les candidats ou partis qui selon vous seraient en mesure de relever les défis de la France en 2022 ? Ou du moins, quels seraient selon vous les moins mauvais d’entre eux pour mettre un terme à la désastreuse décennie Hollande-Macron ? Pas l’Union Populaire quand même.

      • @ Lionel : Je suis extrêmement pessimiste.
        On l’a vu en 2017, le mieux que la FR est prête à accepter pour se réformer, c’est un Macron : toilettage de surface / dépense publique, déficit et endettement au bout du chemin. Liberté annoncée à profusion dans tous les discours / libertés individuelles rognées partout.
        Et avec le passage du Covid, cette demande française pour la « protection » de l’Etat n’a fait que s’aggraver.

      • @Nathalie : votre pessimisme est hélas fondé. Pour ma part, je pressens un grand danger dans la réélection probable de Macron. Je m’attends notamment à ce que le gouvernement rende le pass sanitaire obligatoire dans les bureaux de vote pour justifier le vote électronique et le vote par correspondance, avec tous les risques de bourrage d’urne que cela implique.

        Je vais donc m’impliquer localement pour un autre candidat comme je l’ai fait aux régionales et départementales en soutenant Laurent Wauquiez, malgré son soutien aux technologies de reconnaissance faciale.

        Il n’y a pas de bonne solution, mais il faut se battre contre le pire, et en ce moment le pire c’est la dérive vers la démocratie illibérale incarnée par le trio Macron / Le Pen et Mélenchon. Pour ma part ce sera soit LR, soit Dupont-Aignan, mais je n’exclus pas de soutenir un autre candidat qui serait fermement attaché aux valeurs démocratiques traditionnelles et si possible libérales.

    • Zemmour, chroniqueur ou Zemmour candidat à fortiori, présente l’intérêt considérable d’agacer fortement la quasi totalité de la classe politique actuelle sur certains sujets, ce qui obligera les candidats à se positionner. Pour ce qui est de l’économie, il est inaudible, vaut mieux zapper !

      Zemmour est bonapartiste avant tout et quasiment rien de libéral sauf pour le domaine sociétal, ce qui est déjà pas mal si on considère encore la classe politique actuelle.

    • Je partage l’avis de Nathalie et de Tino sur Zemmour, ce n’est pas un libéral, tant sur le plan économique que politique. C’est un admirateur de Louis XIV et de Bonaparte, un partisan de l’Etat fort et dirigiste.

      Ce qui distingue Zemmour des autres chroniqueurs politiques, et ce qui fait sa force, c’est qu’il a élaboré ses idées par un travail personnel conséquent, alors que la plupart des autres intervenants que l’on peut entendre ou lire sur les médias se contentent de répéter ce qu’ils pensent être la vérité du jour, quitte à dire chaque chose et son contraire, l’essentiel se résumant pour eux à ne pas donner l’impression d’être à contre-courant des idées du moment. Face à ce manque d’épaisseur intellectuelle, un Zemmour se trouve dans la position du loup face à un troupeau de moutons anémiques, il les met en pièce avec facilité.

      Pourtant cela ne signifie pas que ses idées soient toujours pertinentes, notamment en économie, un sujet que de son aveu même il ne maîtrise pas.

      • Pour moi un Président doit incarner une politique et doit s’entourer de grands adjoints pour la mettre en musique. Je crois qu’un type comme Zemour (ou un autre) pourrait faire le job. Pour mémoire De Gaulle était un militaire.

  3. Si incontestablement, la dame a un sourire plus agréable que celui des autres candidates, je suis songeur et sceptique : le combo HEC-ENA nous a donné des Flamby et « presque » DSK, et je crains que le peu de culture économique et d’entreprise acquis à HEC, ne soit balayé par la culture de l’état enseignée à l’ENA. D’autant que ceux qui suivent ce cursus, n’ont alors aucune expérience dans le secteur privé, vu qu’ils intègrent la fonction publique dès l’entrée à l’ENA.
    Nous savons tous ici, que porter l’étiquette « libéral », c’est s’assurer de faire l’unanimité contre soi, alors la référence à Thatcher est hardie. J’attends de voir ses propositions, sachant qu’il ne sera pas difficile de faire « moins pire » que Bertrand.

  4. Des promesses, des paroles qui engagent à rien. Le poids de l’ administration , un état dans l’ état, bloquera tout. Même les maires ne veulent pas du libéralisme le peuple n’ ont plus , ils voteront encore pour un champion de la réthorique . Élections piégé à con c’ est pas pour rien.

  5. J’avoue être un peu perdu dans tout ce bazar.. La frontière entre la gauche et la droite c’est un peu comme schengen pour le péquin que je suis François Hollande était de gauche mais donne un premier coup de pioche sur les retraites et nomme un loup dans la bergerie de Bercy mais nous savons tous que notre président est de gauche, de toutes façons ils sortent du même moule.. En outre la droite nous devrions dire les droites entre les européistes, les souverainistes et les autres pas facile de s’y retrouver. J’estime sans doute à tord que le seul rôle d’un parti est de faire émerger des Hommes et des Femmes d’État et là c’est du zéro pointé.. Faisant référence à mes chères lectures de vacances serions nous revenus politiquement des cotés de 1787 c’était aussi un grand bazar que cette période avec à la louche les mêmes ingrédients. Alors pour la primaire qui se dessine faisons confiance au peuple pour la grande sélection du premier tour ça vaudrait mieux que du bidouillage..

    Hélas, il restera ce cancer de l’abstention serait-il possible de rajouter une case sur le passe-sanitaire pour que le peuple se déplace en masse même si c’est pour voter blanc.

    • Intervention consternante de bêtise de Luc Ferry ! En effet considérer que Pécresse, Bertrand, Barnier etc. sont de droite est un non-sens. Ces gens ont mené et soutenu les politiques LR toutes aussi socialistes les unes que les autres depuis 30 ans. Ensuite pour oser parler de MLP comme d’une candidate de droite est burlesque. Il suffit de lire son programme économique qui est un quasi copier/coller du programme du parti communiste. Donc Zemmour est le seul candidat de droite réel et par dessus tout avec lui on peut être sûr que les vrais sujets seront traités pendant la campagne : identité, immigration, industrialisation, famille, libertés individuelles … Et puis entre nous quelles différences entre Pércresse, Barnier, Bertrand et… Macron. L’épaisseur du papier de cigarette.

      • @Oblala : je suis d’accord avec vous pour dire que le programme économique de MLP est tout sauf de droite, mais Zemmour n’est pas vraiment un libéral non plus. Il ne comprend pas grand chose à l’économie de son propre aveu et lorsqu’il en parle c’est pour expliquer à son tour que l’Etat n’en fait pas assez.

        Concernant vos critiques sur LR, je les comprends, notamment si on pense à quelqu’un comme Xavier Bertrand (qui d’ailleurs n’est plus chez LR). Cependant, LR est un mouvement diversifié qui regroupe différentes fractions de la droite, allant des plus centristes aux plus conservateurs. Pour ma part je suis un fervent soutien de François-Xavier Bellamy et je ne pense pas juste factuellement de l’associer aux socialisme, bien au contraire.

        Pour terminer sur Zemmour, je voudrais rappeler son point faible : il n’a ni parti, ni élus, ni militants et dans cette course de fond qu’est l’élection présidentielle c’est un handicap. Vous me direz que c’était également le cas de Macron en 2017. Mais à la différence de Zemmour, Macron avait dans sa poche les médias ainsi que le soutien des grands groupes, notamment ceux qui profitent du système clientéliste. Zemmour jouit d’un réel soutien populaire, mais pour reprendre cette formule connue, combien de divisions peut-il aligner ?

    • @Tino : parmi les candidats déclarés LR, Pécresse semble être le meilleur choix : elle est la plus consensuelle, elle a une expérience réussie d’élue de haut niveau, elle vient d’être reconduite par un vote populaire et elle a montré sa capacité à neutraliser ses adversaires, qu’ils soient issus des rangs socialo-écolo-coco ou de ceux de La Régression en Marche. Parmi les points négatifs, c’est une énième représentante de l’oligarchie parisienne bureaucratique, celle-là même qui gouverne contre nos intérêts depuis si longtemps.

      Mais s’il faut choisir entre Macron et Pécresse je voterais sans hésiter et avec plaisir pour Pécresse parce qu’elle semble plus attachée aux valeurs démocratiques que le président actuel, lequel fait courir de sérieuses et graves menaces sur la démocratie, certes imparfaite, mais tout de même bien réelle dont nous jouissons encore un peu.

      Toute la question est de savoir si une fois au pouvoir elle annulera les lois illibérales votées par Macron, comme par exemple le fichage des opinions politiques, philosophiques et religieuses décidé par décret fin 2020. Sans parler du passe sanitaire qui est le cheval de Troie de notre servitude à venir.

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