La haine du DON, cette autre forme de la haine de la LIBERTÉ

Et c’est reparti pour un tour !

« Commence par rendre l’ISF », s’exclame Gérard Filoche sur Twitter en direction du ministre du budget Gérald Darmanin. « L’appel aux dons, quelle honte ! » s’insurgent des soignants chez Mediapart. « Trop, c’est trop, la solidarité nationale, c’est l’impôt », tempête de son côté le secrétaire national d’EELV Julien Bayou.

Mais qu’a donc fait notre ministre du budget pour arracher autant de cris indignés à tout ce que notre pays compte d’anticapitalistes professionnels ?

Il a annoncé la création d’une plateforme de dons (gouvernementale, la plateforme, ne rêvons pas !) afin de permettre à ceux qui le souhaitent de participer à l’effort de solidarité de la nation en ces temps difficiles de coronavirus :

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Alors oui, il y a bel et bien quelque chose d’indécent dans cet appel.

M. Darmanin n’est-il pas le ministre de Bercy qui passe son temps à nous expliquer que les comptes de la France sont « courageusement » tenus ? N’a-t-il pas affirmé dernièrement au micro de Jean-Jacques Bourdin :

« C’est parce que nos finances publiques étaient saines, c’est parce que nos prêteurs nous prêtaient à 0 %, c’est parce que nous avons fait des efforts économiques, qu’en temps de guerre nous pouvons dépenser, et si j’ose dire dépenser quasiment sans compter. » (BFMTV, 18 mars 2020, à partir de 10′ 10″)

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Un seul éclair de lucidité dans ce ramassis de langue de bois : la France dépense sans compter ! Et encore le ministre est-il beaucoup trop modeste. Cette frénésie dure depuis plus de 45 ans, « temps de guerre » ou pas.

Pour le reste, si les prêteurs prêtent à 0 %, c’est uniquement parce que d’une part la BCE fait pression sur les taux et parce que d’autre part l’Allemagne et sa solvabilité ne sont pas loin.

Quant à nos finances publiques, non, elles ne sont pas « saines » !

Je vais finir par lasser mes lecteurs à force de le répéter mais la France n’est pas seulement championne du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires dans l’OCDE, c’est aussi un pays en déficit public chronique qui accumule ainsi une dette publique qui figure aujourd’hui parmi les plus élevées d’Europe (100 % du PIB en 2019). C’est également le pays de l’Union européenne qui dépense le plus pour la santé (11,3 % du PIB en 2017).

Tour ceci se constate aisément sur les quatre graphiques ci-dessous :

Quelques repères sur la place de la France dans l’OCDE et dans l’UE

Dépenses publiques, OCDE, 2018 – Prélèvements obligatoires, OCDE, 2018 – Dette publique, UE, 2019 – Dépenses de santé, UE, 2017.

      Dépenses publiques     Prélèvements obligatoires       Dette publique


    Dépenses de santé des pays de l’UE – (En % du PIB, échelle de droite)

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Résumons toute cette incohérence : les comptes sont tenus, les finances sont saines, on taxe plus que tout le monde, on dépense plus que tout le monde, y compris pour la santé… et pourtant, curieusement, tout va plutôt très mal.

Notre système de santé et nos hôpitaux n’ont pas attendu le coronavirus pour entrer en crise suraigüe et nous n’avons plus aucune marge de manœuvre budgétaire pour faire face à l’imprévu, comme en témoigne très clairement ce recours aux dons de la dernière chance pour obtenir des financements supplémentaires sans augmenter le taux facial des prélèvements obligatoires déjà colossaux (46 % par rapport au PIB).

Autrement dit, la France déverse depuis des années des sommes absolument astronomiques dans des administrations publiques dont le récit national veut qu’elles soient en perpétuel manque de moyens. Mais comparativement aux autres pays plus performants, qui dépensent moins, taxent moins, sont moins endettés et disposent de vraies marges de manœuvre face à la crise du coronavirus, la question cruciale de l’efficacité de l’action publique française est posée.

Mais inutile de dire que ce n’est pas la question que se posent Gérard Filoche, Julien Bayou ou les soignants réunis par Mediapart.

Pour eux, qui se refusent à voir notre niveau olympiquement collectiviste de dépenses et de prélèvements, la question reste uniquement celle des moyens qui font défaut, c’est-à-dire celle de l’ultra-libéralisme qui, tel un boa constrictor sans pitié, étreint nos pauvres services publics si naturellement efficaces dans l’étau inique des profits et des dividendes.

Ce qui les choque dans l’appel de Gérald Darmanin, ce n’est pas la demande de financements supplémentaires après tous ceux que l’État exige déjà des Français. Au contraire, la demande de nouveaux moyens, quoi qu’on ait déjà dépensé auparavant, est un des automatismes chroniques de la gauche. Non, le crime épouvantable du ministre, celui qui signe indéniablement son ultra-libéralisme forcené, c’est qu’il soit question de dons. Pour eux, comme le titrait Mediapart, Darmanin, c’est ce « Tartuffe qui préfère les dons à l’impôt. »

Car il y a en effet quelque chose de fondamentalement différent entre l’impôt et le don.

Le premier est obligatoire et sert à financer des actions sélectionnées unilatéralement par les gens au pouvoir selon une seule échelle de valeur, la leur. Dès lors, les contribuables n’ont plus aucune possibilité de choix. Au-delà des compétences régaliennes de l’État, en plus du tonneau des Danaïdes que représentent l’Éducation nationale ou la sécurité sociale et en dépit des échecs répétés de l’État-stratège, sans compter toutes les gabegies et toutes les indélicatesses financières des syndicats et des élus, ils en sont à financer à contrecœur – par exemple – telle exposition pompeuse d’art moderne qu’ils n’iront voir en aucun cas ou tel spectacle affligeant de bien-pensance qui leur paraît ennuyeux à mourir.

A l’inverse, le don restitue les citoyens dans leur liberté de choix et leur permet d’aller directement vers ce qui leur tient à cœur ou leur semble le plus rationnel. Comme nous n’avons pas tous les mêmes goûts ni les mêmes priorités, il s’ensuit que des problèmes ou des situations d’une grande diversité trouveront par ce biais une multitude de réponses adaptées, et plus seulement une seule, imposée d’en haut par le pouvoir en place au mépris des aspirations différentes de citoyens différents.

C’est précisément cette liberté de choix inhérente au don qui irrite considérablement nos censeurs. Non pas que l’argent du contribuable, surtout si ce dernier fait partie des « riches », ne constitue pas l’objet de tous les désirs de la gauche. Bien au contraire. Mais en aucune façon cet argent ne doit provenir d’un choix effectué librement en ce qui concerne son moment, son montant et sa destination. En aucun cas il ne doit permettre au donateur d’être identifié comme un généreux donateur. 

D’ailleurs, le terme de généreux donateur est particulièrement inapproprié. Si le donateur en question, pour peu qu’il combine les horribles caractéristiques d’être rich & famous, fait un don, c’est forcément parce qu’il y trouve un intérêt inavouable comme « soigner son image » et c’est forcément parce qu’il jouit par ailleurs des privilèges douteux de l’évasion fiscale :

Comme si les pouvoirs publics ne dépensaient pas des sommes folles en communication pour soigner leur image. Comme si l’on ne voyait jamais de ronds-points en travaux surmontés d’un panneau nous informant que « ici, le Conseil départemental investit pour votre avenir ». Investit pour notre avenir avec notre argent, notons-le, tandis que Florent Pagny compte utiliser les droits qu’il aura lui-même générés par son travail.

Quant à l’évasion fiscale, il est difficile de ne pas la mettre en rapport avec notre titre de champion du monde des prélèvements obligatoires. S’il fallait rajouter les 100 milliards d’euros calculés (à la grosse louche) par le syndicat Solidaires-Finances publiques au titre de l’évasion fiscale aux sommes effectivement prélevées, notre taux ne serait plus de 46 % du PIB mais atteindrait carrément le niveau stratosphérique de 50 % du PIB !

Dans la vision parfaitement autoritaire de la gauche, dans son esprit enragé de collectivisme, tout se passe comme si l’homme venait au monde non pas avec des droits naturels comme la liberté, la propriété et la sécurité, mais avec une assignation éternelle à résidence et un devoir naturel qui prime sur tout le reste, celui de tenir tout son revenu et tout son patrimoine à la disposition discrétionnaire d’un État omnipotent, omniscient et omniprésent. Un État qui est aussi supérieurement gaspilleur et inefficace et qui ne rend jamais de comptes.

Dans cette optique, la haine du don qu’on voit se manifester aujourd’hui n’est jamais qu’une variante de la haine de la liberté qui forme le véritable cœur du socialisme. Car sans coercition fiscale, que d’aucuns voudraient voir fonctionner en France à la façon d’un mur de Berlin, tout s’effondrerait.


Pour compléter cet article, je suggère la lecture de SOS impôts en danger : des Français hostiles volent l’Etat ! (19 septembre 2018).


Illustration de couverture : Article de Mediapart sur « Darmanin, ce Tartuffe qui préfère les dons à l’impôt » (31 mars 2020).

22 réflexions sur “La haine du DON, cette autre forme de la haine de la LIBERTÉ

  1. Merci Nathalie MP pour vos articles toujours justes, vivants, et bien documentés. Avec quelques sites comme Contrepoints et quelques rares intellectuels vous êtes un peu « la voix dans le désert » (je devrais dire les voix perdues dans le tumulte des médias et des élites franco-françaises) qui donnent un peu d’espoir dans la pensée libre ! Et courage à vous

  2. Ces gens sont des sadiques. Il ne veulent pas que nous donnions. Ils veulent nous prendre de force pour nous punir et nous faire souffrir.
    Merci de nous redonner de l’espoir avec vos articles brillants.
    Bon courage à vous et bon rétablissement.

    • Bonjour, Nathalie, quand j’ai lu le titre de votre texte, j’ai été plutôt circonspect, car dans un pays où l’imposition est omniprésente (on ne parle souvent que des impôts directs, mais il y a aussi la TVA, les taxes variées, puis, à la fin, les droits de succession), cet appel au don peut ressembler à un bourrage de crâne pour un impôt supplémentaire, bien que consenti. Puis j’ai lu votre texte, et j’avoue que vous m’avez convaincu, bravo.

  3. Je suggère que Gérard Filoche paie lui même l’ISF moyen payé par les assujettis ces dernières années même si son patrimoine de correspond pas à la taxation, il saura ainsi l’effet produit et se sentira solidaire
    Bon dimanche confiné

  4. Pour comprendre comment ces gens raisonnent, les étatistes et les marxistes, il faut réaliser que ce sont des utopistes : ils rêvent d’une société égalitaire où il n’y aurait plus de riches, de privilèges, de castes, de possédants, de patrons et d’employés, bref la société communiste idéale de Marx où chacun aurait « selon ses besoins ». Dès lors, le don ne sert pour eux qu’à masquer le statu quo, fait d’inégalités sociales et de déséquilibres inacceptables entre capitalistes et bas peuple, ils veulent balayer la table et accéder à une autre forme de société. Le don ne fait que retarder cet avènement souhaitable. Il ne peut y avoir de dons généreux venant des riches, pas plus qu’il ne peut y avoir de propriétaire d’esclaves à Rome humain avec ses propriétés humaines, ou de patron social au XIXe comme Owens ou Godin, tout ça est du paternalisme, à rejeter comme autant de tentatives pour justifier et maintenir un système injuste à la base.

    • Je ne trouve pas vos exemples très judicieusement choisis.
      D’un point de vue libéral, la seule humanité vis-à-vis de l’esclavage, c’est de l’abolir. Quant à Godin, c’était aussi un utopiste qui avait une idée très précise de la façon dont ses ouvriers devaient vivre. A cet égard, la visite du familistère de Guise est extrêmement parlante. Rien de libéral là-dedans. On est dans une forme d’urbanisme autoritaire qui n’est pas sans préfigurer par exemple le Brasilia* de Niemeyer.

      (* Même si au sein de l’ensemble Brasilia ont été construits plusieurs bâtiments dont l’architecture est remarquable)

  5. Depuis mon commentaire, je me suis lancé dans une recherche qui m’a pris quand même 1 h 25:
    Je me suis arrêté aux pancartes en haut de l’article de Nathalie MP Meyer (sourire):

    Budget santé en France PLFSS 2020 : 276 milliards dépenses pour la santé soit 11,3 % du PIB
    Selon le site internet en-dessous :  » Cette année-là (2017) , en comparaison du PIB, la France est le pays qui a le plus dépensé dans sa santé (11,3%). Viennent ensuite l’Allemagne (11,25%), la Suède (11%), l’Autriche (10,4%) la Belgique (10,3%), le Danemark et les Pays-Bas (10,1%). »
    https://www.touteleurope.eu/actualite/les-depenses-de-sante-en-europe.html https://minefi.hosting.augure.com/Augure_Minefi/r/ContenuEnLigne/Download?id=14E005C0-18A4-4C3B-87A9-DD2FBB06BC3F&filename=DossierPresse_PLFSS2020.pdf

    Réponse à chaque pancarte exposée de gauche à droite

    1- « Dans la 6e puissance mondiale : appel aux dons quelle honte » Réponse : le budget de la santé en France est de —–par rapport aux autres pays européens
    22/10/2019
    « A peu près stable entre 2017 et 2018, le poids des prélèvements obligatoires en France reste très supérieur à celui de ses principaux voisins. Le poids de la fiscalité du capital des ménages, sensiblement plus élevé qu’en Italie, en Espagne et plus encore qu’en Allemagne, n’a pas diminué après la réforme qui a rapproché en 2018 la règle fiscale française des standard européens. Les prélèvements pesant sur les coûts production, beaucoup plus lourds qu’en Allemagne en particulier, n’ont pas baissé non plus. »
    « Le taux de prélèvements obligatoires global s’est établi en 2017 en France à 46,5%, contre 39,4% en Allemagne, 42,2% en Italie, 33,9% en Espagne et 40,3% en moyenne de la zone euro. »
    http://www.rexecode.fr/Analyses-et-previsions/Documents-de-travail/Poids-des-prelevements-obligatoires-en-France-et-dans-les-autres-grands-pays-de-la-zone-euro

    2- « 100 milliards d’évasion fiscale … »
    Aucune preuve supputation de Solidaires Impôts. Mais réflexion si ce montant était calculable c’est que cette évasion serait connue et l’administration fiscale aurait fait son office https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/fraude-fiscale-le-casse-tete-de-levaluation-995464

    3- « la députée Danielle Hérin vote la baisse des budgets hospitaliers …» Je ne suis pas informé !

    4- « Au XXIe siècle … »
    la part des impôts et différentes taxes auxquels ont été soumis les Français cette année-là représente 45.3% du PIB, soit 1038 milliards d’euros exactement, révèle un rapport mené par le député LREM Joël Giraud. C’est 43,3 milliards de plus que la somme atteint en 2016 (994,7 milliards), 59,6 milliards de plus qu’en 2015 (978,4 milliards) et surtout 368,5 milliards de plus qu’en 2002. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/10/15/20002-20181015ARTFIG00056-le-montant-des-prelevements-obligatoires-atteint-un-nouveau-record.php

    5- « 40 milliards €/an d’ex CICE… »
    Le CICE a été supprimé au 1er janvier 2019 !
    « Le CICE a contribué à la restauration des marges des entreprises et au soutien à l’emploi. Toutefois, le décalage d’au moins un an entre le versement du salaire et la perception du crédit d’impôt nuit à son efficacité immédiate.
    https://www.impots.gouv.fr/portail/files/media/1_metier/2_professionnel/suppression_cice/fiche_information_suppression_cice_janvier_2019.pdf

    6- « Baisse de l’ISF… »
    L’IFI 2019 a rapporté 1,9 Mrds € et une moindre recette par rapport à l’ISF a été de 2,3 Mrds ce qui est très peu par rapport aux 143 Mrds expatriés et aux 400.000 emplois non créés depuis l’origine
    https://www.actu-economie.com/2019/10/17/ifi-recettes-fiscales/
    https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/ce-que-lisf-fait-perdre-la-france

    7- « 37 milliards €/an à l’armée… »
    Le budget de la Défense est de 46,1 Mrds et celui de la Santé de 276 Mrds c’est une missions régalienne de protection des personnes https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/03/26/non-la-france-ne-depense-pas-cinquante-fois-plus-pour-la-defense-que-pour-la-sante_6034526_4355770.html

    8- « 49,2 milliards … dividendes… »
    L’Institut économique Molinari publie la 2ème édition de la Contribution sociale et fiscale des entreprises du CAC 40. Cette étude intègre des chiffrages inédits apportant un nouvel éclairage sur la contribution des entreprises et son partage entre les salariés, les États et les actionnaires au titre de l’année écoulée. L’étude montre que les entreprises du CAC 40 ont créé 373 milliards d’euros de richesse pour la collectivité française et mondiale en 2018. Les salariés sont les premiers bénéficiaires du développement des entreprises du CAC 40 avec 265 milliards d’euros (71 %) , suivis par les États 72 milliards (19,3 %) et les actionnaires 36 milliards (9,65 %).https://www.institutmolinari.org/2019/05/14/la-richesse-creee-par-les-entreprises-du-cac-40-progresse-de-10-a-373-milliards-deuros-les-etats-et-les-salaries-sont-les-premiers-beneficiaires/

    La médiocrité revendicative devrait cesser car l’objectivité devrait dominer leurs prétentions. La piste envisageable serait plutôt vers l’allocation des budgets par la haute administration pour que les budgets soient plus efficients compte tenu des montants. Nos voisins y arrivent beaucoup mieux que nous pour des sommes nettement inférieures.
    Réfléchir avant de revendiquer des antiennes socialistes c’est mieux
    Désolé pour vous avoir pris du temps à me lire mais les exposés objectifs sont fastidieux mais indiscutables. Merci de votre indulgence

  6. Tout est hélas bien vrai, je suis fonctionnaire (agent d’ entretien) dans la territoriale; tout y est calamiteusement nul , mal gérer mal organiser, l ‘état joue à la grenouille qui veut être aussi grosse que le boeuf. pas beaucoup d’ option pour en sortir soit on privatise ce qui n’ est pas régalien soit l’ état se réforme et il peut y arriver s’ il s’ en donne la peine.

  7. Il faudrait mettre les quatre graphiques donnés dans l’article sur les yeux de tous ces connards qui crient à la faute au libéralisme et leur demander de fermer leurs grosses gueules puantes.

    Quant à Filoche, combien de salariés ce gros enculé a-t-il mis au chômage et à la mort social par idéologie ?

    • « Il faudrait mettre les quatre graphiques donnés dans l’article sur les yeux de tous ces connards qui crient à la faute au libéralisme »

      Excellente idée que je viens de mettre en oeuvre : j’ai posté sur FB et TW une diapo reprenant ces 4 graphiques plus celui du chômage dans l’UE. Mais je crains que cela ne puisse convaincre que les convaincus. C’est très idéologique, tout cela. Eventuellement des indécis…
      https://twitter.com/MPNathalie/status/1247063245036367872

      • Non non non non… ce n’est pas du tout inutile… seuls les imbéciles ne changent pas d’avis.

        Moi qui vous parle, je ne suis pas né libéral, bien au contraire ; et ce n’est que récemment que je suis devenu un gros facho.

  8. Chez nous un don, c’est idéologiquement suspect !

    Fin 2016, la France comptait 2 320 fondations dont 630 fondations reconnues d’utilité publique, 22 Mds d’euros d’actifs, distribuent 7.5 Mds d’euros de dons. Aux Etats-Unis il existe plus de 87 000 fondations avec des actifs représentant 865 Mds de dollars (808 Mds d’euros) et distribuant plus de 60 Mds de dollars (56.43 Mds d’euros) de dons.
    https://fr.irefeurope.org/Publications/Etudes-et-Monographies/Faciliter-la-creation-des-fondations-pour-dynamiser-la-societe-civile

    Pour la santé puisque c’est le phare de l’actualité, nous sommes effectivement parmi les plus grands dépensiers de la planète par habitant.
    La protection des personnes est une mission régalienne certes mais pas pour autant la santé dans son ensemble. En Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas (et Asie dont Corée du sud), assurance obligatoire mais presque entièrement privée même si l’Etat joue un rôle primordial de régulateur, pas le droit de faire des profits sur les contrats primaires mais autorisé sur les assurances complémentaires.

    La faiblesse du régime français, c’est la faible responsabilisation des assurés ainsi que la complexité et le poids des services administratifs destinés à assurer son fonctionnement. C’est donc la double peine :
    Les assurés, ne perçoivent pas directement l’impact de leur comportement sur les coûts de gestion de l’assurance, donc l’intérêt à réduire la consommation (gros gâchis de médicaments, gabegie taxis pour ambulatoire etc…), d’autre part le financement pèse principalement sur les employeurs (13 % pour quasiment moitié chez nos partenaires) entrainant une augmentation du coût du travail imputable à l’assurance santé donc coûts du travail et donc en grosse partie compétitivité.

  9. Merci Nathalie pour cette pertinence toujours égale des vos billets. Merci pour votre temps, précieux.

    En gros, pour faire simple et pour certains, si vous donnez, vous n’avez pas été assez ponctionnés.
    Donner est se soustraire donc à l’emprise et au contrôle de l’état omnipotent.

    Votre bon cœur charitable ne doit battre qu’au rythme de l’idéologie liberticide en place.

    Un autre chroniqueur de nos hexagonaux sévices publics s’en était déjà ému, ici:
    http://h16free.com/2014/04/07/30272-il-faut-punir-le-don-la-solidarite-cest-letat-et-personne-dautre-non-mais

    Liberté individuelle et liberté économique sont inséparables. Le socialisme est la médiocrité planifiée.

  10. « Rendez-nous l’ISF » : comme si l’ISF était quelque chose qui leur appartenait… Inversion accusatoire habituelle chez les communistes.

    Ce sont les contribuables qui devraient réclamer qu’on leur rende ce qui leur a été pris au titre de l’ISF. Et au titre de tous les impôts excessifs.

    Chez tous les voleurs, vous rencontrerez cette propension à hurler au vol avant tout le monde, histoire de dissimuler leurs forfaits.

    Quant au financement du système de santé, j’ai eu la chance de faire un petit tour à l’hôpital, peu avant l’épidémie. C’est extrêmement instructif. Si le clicheton des médecins « compétents et dévoués » m’a paru juste (vu du minuscule bout de la lorgnette qui fut le mien), l’organisation était un gag.

    Prise de rendez-vous, admission, règlement, compte-rendus, informatique… le peu qu’il m’a été donné d’en voir, c’était une véritable caricature. Doublons à n’en plus finir, sites Internet qui ne fonctionnent pas (mais en plusieurs exemplaires — qui ne communiquent pas entre eux), documents administratifs incompréhensibles et contradictoires, petits morceaux du bouzin qui semblent performants mais qui voisinent avec des poubelles…

    Chacun fait ce qu’il veut dans son coin, et personne n’est responsable de rien. Quand un truc ne marche pas (c’est à dire souvent), on construit à côté une nouvelle usine à gaz… sans supprimer la première.

    Tout cela se voit à l’oeil nu, en une poignée de visites. Il n’y a nullement besoin de rameuter la Cour des comptes ou Ernst & Young.

    C’est sûr qu’avec un système pareil, on manquera toujours de « moyens ».

  11. Ce qu’on pourrait faire, pour trouver des « moyens » pour l’hôpital, ce serait aussi de mettre fin au laxisme généralisé qui permet le pillage de la Sécurité sociale par des fraudeurs issus de l’immigration.

    Charles Prats, ancien magistrat à la Délégation nationale à la lutte contre la fraude, démontre qu’il existe 2,4 millions d’inscrits fantômes à la Sécurité sociale, dans le seul fichier des personnes nées à l’étranger qui vivent en France. Il estime qu’ils génèrent 30 milliards d’euros par an de dépenses frauduleuses.

    Il s’agit là d’un tout petit sous-ensemble des inscrits à la Sécurité sociale. La fraude sociale totale est certainement beaucoup plus importante.

    L’European Healthcare Fraud and Corruption Network a évalué la fraude à la seule assurance-maladie, pour 2009-2010, à 10,5 milliards par an.

    Il faut écouter de bout en bout l’audition de Charles Prats par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale relative à la lutte contre les fraudes aux prestations sociales :

    http://videos.assemblee-nationale.fr/video.8866903_5e5e92c677dad.commission-d-enquete-relative-a-la-lutte-contre-les-fraudes-aux-prestations-sociales–m-charles-pr-3-mars-2020

    Elle dure deux heures, et c’est par moments assez technique. Mais ça vaut le coup, et en plus c’est drôle : il a du bagout. Un rare moment de vérité sur l’administration française, par un haut fonctionnaire qui balance la sauce.

    Ce n’est que vers la fin que Charles Prats prononce l’expression de « réseaux très communautaires », synonyme pudique de mafias immigrées qui mettent la France en coupe réglée.

    Il dénonce, en particulier, des systèmes de fraude industriels, qu’il qualifie « d’impressionnants », où toutes les fraudes sont empilées les unes sur les autres : escroquerie, faux documents, fraude sociale, fraude fiscale… Ce sont des activités de BTP au noir, dont les salaires sont blanchis dans des acquisitions immobilières. Des gens obtiennent des prêts bancaires avec des complicités internes. Les ouvriers sont complices. C’est ce qu’il appelle la « complète jambon ».

    « J’avais travaillé sur les Kurdes. J’en avais mis 58 en examen en deux semaines. J’avais saisi 41 biens immobiliers. Je m’étais arrêté à 58, parce que je n’avais que deux semaines. Des gens comme ça, vous en avez partout, sur tout le territoire. Chaque communauté fait ça. »

    Ecouter en particulier vers 1 h 20, 1 h 30 et 2 h 00.

    Charles Prats explique que la Sécurité sociale s’emploie à nier le problème. Il met en cause, au premier chef, la haute fonction publique. Celle-ci est parfaitement au courant, dit-il. Elle balaie la poussière sous le tapis, car elle craint d’être mise en cause sur le plan pénal, pour détournement de fonds publics. Les politiciens jouent aussi un rôle, moins important, par peur de « faire le jeu du Front national ».

  12. @ Robert Marchenoir

    Merci pour ce lien vers l’audition de Charles Prats.

    Elle mérite en effet d’être vue dans son intégralité et par un maximum de monde (il est permis de rêver…).

    C’est à la fois édifiant et consternant !
    La gêne du Président de séance et de son voisin est palpable.

    Il y aurait effectivement matière à des poursuites contre cette haute fonction publique et ces politiciens qui ne font rien pour contrer cette hémorragie de fonds publics, par inertie ou de peur de « faire le jeu du Front national ».

  13. Ouais mais 30 Mds, il faut pardonner à ces pauvres bougres alors que vous voyez, les 100 Mds (non vérifié à la louche) de ses salopards de l’évasion fiscale, il faudrait être impitoyables.

    Sauf que d’un côté il y a beaucoup de fonctionnaires qui ne font pas leur boulot de contrôles et de l’autre pour tenter de contrer la dite évasion fiscale, il faudrait recruter d’autres fonctionnaires pointus en fiscalité et que ça risque de coûter plus cher qu’en hypothétiques recettes. Car souvent ceux qui pratiquent sont dans les clous conseillés qu’ils sont par des experts fiscalistes. Eux ont fait le calcul de payer cher pour sauver ce qui peut l’être de la spoliation.

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