La FAIM dans le monde et les SIX milliards d’Elon Musk

Ah, les problèmes de titrage ! En ce week-end de Toussaint 2021 qui marquait aussi l’ouverture de la COP26 sur le climat à Glasgow – il n’est pas anodin de le souligner comme on va voir -, on apprenait grâce à CNN que 6 milliards de dollars pourraient résoudre la question de la faim dans le monde. Six milliards de dollars, soit seulement un minuscule 2 % de la fortune d’Elon Musk, patron du constructeur d’automobiles électriques Tesla, ou des portions tout aussi anecdotiques des patrimoines des autres super-riches de la planète :


                                               Première publication le 26 octobre 2021

Dans ces conditions, il faudrait vraiment que nos « rich & famous » manquent singulièrement d’humanité pour rester sourds à l’appel au secours de David Beasley, directeur du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Entre les conflits armés, l’instabilité politique, la pandémie de Covid-19 et le changement climatique qui font des ravages de l’Ethiopie à l’Afghanistan en passant par l’Amérique centrale, a expliqué ce dernier, « six milliards de dollars pour aider 42 millions de personnes qui vont littéralement mourir si nous ne faisons rien pour elles, ce n’est pas compliqué. »

Sollicité sur Twitter, Elon Musk s’est déclaré prêt à vendre immédiatement autant d’actions Tesla que nécessaire pour réunir les 6 milliards demandés, mais à condition que le PAM (WFP en anglais) explique comment il compte s’y prendre pour résoudre le problème de la faim dans le monde, ceci dans un esprit de transparence des données « afin que le public puisse voir précisément comment l’argent est dépensé » :

 

Peut-être se disait-il qu’il ne s’engageait pas à grand-chose, car qui pourrait croire que 6 milliards de dollars, une somme effectivement très petite à l’échelle des activités humaines mondiales, pourrait suffire à régler définitivement les problèmes planétaires de sous-nutrition ?

Peut-être se disait-il aussi que cet appel public aux premières fortunes mondiales – David Beasley ayant également cité Jeff Bezos – n’était qu’une expression de plus de la tendance à vouloir faire payer les riches et les entreprises pour tous les dérèglements de la marche du monde et peut-être voulait-il mettre les habituels contempteurs des 0,01 % au pied du mur : montrez-moi de quoi vous serez capables avec mon argent et j’aviserai.

Mais finalement, peu importe l’état d’esprit ou les raisonnements d’Elon Musk au moment où il a renvoyé la balle, car il s’avère qu’il n’a jamais été question de résoudre le problème de la faim dans le monde avec 6 milliards de dollars comme pouvait le laisser penser le titre de CNN, mais seulement de contribuer à résoudre des situations d’urgence, ainsi que David Beasley l’a lui-même précisé sur Twitter en dénonçant l’imprécision du titre (« headline not accurate »). D’où correction subséquente :


                                                      Publication corrigée le 1er novembre 2021

Ceci étant éclairci, l’intervention du directeur du PAM sur CNN devient beaucoup plus compréhensible. Au sein de l’ONU, son organisation a une vocation purement humanitaire qui consiste à faire parvenir des denrées alimentaires aux populations du monde les plus démunies, notamment lors de situations d’urgence telles que les guerres ou les catastrophes naturelles qui réduisent leur accès à l’alimentation.

Son financement dépend entièrement des contributions volontaires versées par certains pays membres de l’ONU, soit 7,9 milliards de dollars en 2020, auxquelles s’ajoutent éventuellement les dons du secteur privé et les contributions d’institutions financières telles que la banque mondiale (0,6 milliard en 2020). Autrement dit, M. Beasley s’est tout simplement livré à un appel aux dons, un appel très appuyé, très médiatisé, en direction de donateurs potentiellement très fortunés. Potentiellement, car il leur faudra quand même vendre des titres qui financent actuellement des sociétés, donc des emplois.

Que fera Elon Musk ? On ne sait. Mais ce que l’on sait fort bien en revanche, c’est que ses 6 milliards dépensés de cette façon n’auront pas d’autre effet que d’alléger ponctuellement une situation dramatique, et encore faudra-t-il qu’ils parviennent intégralement aux populations qui en ont effectivement besoin. Non pas qu’ils seront inutiles sur le moment, mais ils ne permettront pas de dépasser le stade du proverbe : « Donne un poisson à un homme et il vivra un jour. » L’avenir n’est pas préparé. Dès la prochaine crise, il faudra recommencer.

De nombreux exemples montrent que le décollage économique à long terme d’une famille, d’une région, d’un pays, ne repose pas sur la multiplicité des aides financières locales ou internationales, mais sur la possibilité pour chacun de s’insérer dans les échanges économiques des marchés mondiaux plutôt que de rester dans le confinement de sa précarité locale. Autrement dit, sur le développement décrit dans la seconde partie du proverbe ci-dessus : « Apprends-lui à pêcher et il mangera toujours ». Apprends-lui à pêcher, à lire, à écrire, à compter, apprends-lui un métier et crée les conditions favorables à son insertion économique.

À ce titre, on peut citer la libéralisation de l’économie indienne qui s’est déroulée dans les années 1990. En favorisant l’arrivée en Inde de grands groupes internationaux demandeurs de services locaux variés, elle a permis à de nombreux « intouchables » de sortir de la pauvreté et de devenir parfois des chefs d’entreprise à succès, alors même que le système extrêmement rigide des castes les condamnait auparavant à demeurer prisonniers d’une « trappe à pauvreté » de génération en génération. 

Plus globalement, la période 1990-2015 a vu la mondialisation et la libéralisation des économies s’accompagner d’une baisse considérable de la part de la population mondiale vivant sous le seuil international de pauvreté (de 37,1 % à 9,6 %) et d’une baisse tout aussi considérable de la population souffrant de sous-nutrition : pour la première fois en 2015, elle est passée sous le seuil des 800 millions de personnes, soit 11 % de la population mondiale contre 18,6 % en 1990, alors que la population du globe augmentait de 1,9 milliard de personnes sur la période.

Sans surprise, parce qu’on entrait dans une période d’empêchement social et économique particulièrement sévère, ces bons résultats se sont malheureusement dégradés pendant la pandémie de Covid.

Par ailleurs, il ressort de nombreuses études et travaux de recherche, par exemple ceux de Dambisa Moyo ou ceux du Prix Nobel d’économie 2015 Angus Deaton, que les grands programmes de développement à base de subventions des pays occidentaux vers les pays en développement constituent finalement une politique qui tend à enfoncer ces derniers pays dans la corruption, l’assistanat et la pauvreté, même si elle donne bonne conscience aux pays riches.

Faisant le constat que les pays qui ont connu un fort développement le doivent à la création de richesse et non à l’aide extérieure, Dambisa Moyo prône le respect du droit de propriété et l’ouverture sur l’extérieur, c’est-à-dire une vraie politique libérale qui restaure les pays en développement et leurs populations dans leur autonomie.

Or il est très inquiétant de voir que si le changement climatique est facilement et fréquemment cité comme facteur majeur de déstabilisation alimentaire des populations les plus vulnérables, raison pour laquelle il est toujours plus urgent de mobiliser de fortes sommes contre la sous-nutrition, il est aussi la raison principale d’une demande de décroissance économique et de régulation accrue des activités humaines de la part des écologistes.

Si cette vision malthusienne et autoritaire de l’écologie devait l’emporter sur la vision où les entreprises deviennent les vecteurs créatifs d’une croissance en harmonie avec l’environnement (chemin que beaucoup d’entre elles empruntent déjà spontanément, n’en déplaise au pape François), il est à peu près certain que le développement humain, la sortie de la pauvreté et l’ambition d’un monde qui mange à sa faim du nord au sud et de l’est à l’ouest n’y trouvera pas son compte.


Illustration de couverture : Elon Musk, patron de Tesla.

15 réflexions sur “La FAIM dans le monde et les SIX milliards d’Elon Musk

  1. Oui, vous avez raison, nous sommes à la croisée des chemins et le risque est réel que ce soit l’écologie autoritaire qui l’emporte. On le voit déjà sur le dossier nucléaire où le gouvernement a adopté une politique de gribouille qui oscille sans raison entre concessions aux ultras et réalisme économique, une variante du « en même temps » appelée « n’importe quoi ».

  2. Tout avait été énoncé il y a presque 20 ans dans « Le mythe du fossé Nord-Sud » d’Yves Montenay.

    Le « Charity business » étant une curieuse façon de faire des affaires, ce n’est pas près de changer, si ce n’est que les ONG qui en vivent deviennent de plus en plus agressives.

  3. « Le décollage économique à long terme d’une famille, d’une région, d’un pays, ne repose pas sur la multiplicité des aides financières locales ou internationales, mais sur la possibilité pour chacun de s’insérer dans les échanges économiques des marchés mondiaux plutôt que de rester dans le confinement de sa précarité locale. »

    C’est aussi la raison pour laquelle, à l’échelle nationale, le « localisme » est stupide. Si on le mettait en oeuvre réellement, famines et malnutrition en découleraient immédiatement.

    Cela dit… j’aimerais partager la recension détaillée d’un livre d’histoire économique hallucinant, qui pulvérise le dogmatisme libéral simpliste concernant le développement (avec mes excuses si je radote : je n’arrive pas à me rappeler si je l’ai déjà mentionné ici). Il s’agit de How Asia Works, de Joe Studwell.

    https://astralcodexten.substack.com/p/book-review-how-asia-works

    L’auteur étudie les recettes qui ont permis à certains pays d’Asie de sortir de la pauvreté pour se hisser au rang des plus importantes puissances économiques de la planète : Japon, Corée du Sud, Chine, Taïwan, Singapour…

    Et sa conclusion est très simple : il ne faut surtout pas appliquer bêtement les recettes libérales. Ce qui marche est un mélange de recours au marché et de dirigisme économique, intelligemment ajusté au fur et à mesure du développement du pays.

    Parfois, il est même nécessaire de recourir à… la dictature pure et simple. L’homme à l’origine de l’explosion économique de la Corée du Sud est le général Park Chung-Hee, qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat.

    Il a tout simplement commencé par… mettre en prison les principaux grands patrons du pays, sans motif. Pour leur apprendre à vivre. Puis il leur a dit : vous allez rire, je vous libère, mais il faut que vous me signiez un papier cédant la propriété de toutes vos entreprises au gouvernement.

    Ce qu’ils ont fait. Une fois libérés, le Hitler local leur a dit : vous allez rire, je vous rends vos entreprises. Mais maintenant, vous allez faire comme je vous dis : je fixe les objectifs stratégiques, et que le meilleur gagne selon les règles du marché.

    La règle générale que Joe Studwell tire de l’histoire est la suivante : pour passer de la pauvreté à la richesse capitaliste, il faut passer par deux phases successives :

    1. La réforme agraire. Ce qui implique de confisquer autoritairement les terres à des grands propriétaires, pour les répartir entre un nombre beaucoup plus grand d’exploitants. Cela permet le constitution d’un capital de départ au sein de la population.

    2. Une politique industrielle et financière. Impulsée par l’Etat, bien sûr. Un petit nombre de pays peuvent baser leur développement sur la finance (Singapour, par exemple) ou l’agriculture (la Nouvelle-Zélande), mais la plupart devront créer leur propre industrie. Ce qui implique une phase protectionniste avec des droits de douane, dans un premier temps.

    Cet essor industriel doit être appuyé par une politique de prêts étatiques. Il ne faut surtout pas que les banques privées financent les entreprises, car elles privilégieraient la rentabilité à court terme. Un contrôle des capitaux est également nécessaire.

    Ce n’est qu’au bout de cette transition qu’une ouverture libérale est possible. Aujourd’hui, ce sont les Coréens qui nous vendent des voitures.

    Le grand mérite de ce livre (que je n’ai pas lu) est de s’appuyer sur des cas réels de pays ayant réussi.

    La discussion de la thèse du livre, à laquelle se livre l’auteur de la recension que j’indique, est également passionnante. Le blog d’où est tiré cet article est écrit par un psychiatre américain, qui se décrit comme un rationaliste et aborde de nombreux sujets : science, psychatrie, médecine, éthique, génétique, intelligence artificielle, économie et politique.

    https://astralcodexten.substack.com/about

      • Non, l’article que vous montrez ne démontre nullement cela, ni ne réfute le livre dont j’ai parlé.

        1. Les courbes commencent en 1970. Le Hitler coréen est arrivé au pouvoir en 1961.

        2. Et surtout, votre étude est un indice synthétique, qui prétend parvenir à un chiffre global de liberté économique. Ces indices ont leur utilité, mais ils ont aussi leurs limites. L’une des plus évidentes étant qu’on peut les tripoter à l’infini. Tout dépend de ce qu’on met à l’intérieur, et de la pondération des divers ingrédients.

        L’autre limite, la plus importante, étant que ce genre de classement purement numérique ne prend nullement en compte les aspects qualitatifs. C’est comme l’étude idiote de Ioannidis qui prétendait déterminer les politiques anti-Covid les plus efficaces à travers le monde, uniquement au travers d’indicateurs numériques.

        Avez-vous lu l’article de Scott Alexander ? Avez-vous lu le livre ?

        Si vous avez bien suivi mon commentaire, vous aurez vu que l’ouvrage étudie l’histoire économique de nombreux pays (y compris, à titre secondaire, hors d’Asie). Pinailler sur la seule Corée du Sud, au-delà des réserves que je viens d’énoncer, ne va pas suffire à réfuter la thèse de Joe Studwell.

    • J’en suis convaincu et ce que vous décrivez est un peu ce qui fut mis en place en France jusqu’aux années 70 le rôle d’un état est pivot faut’il encore qu’il soit capable de jouer ce rôle, il n’y a pas de solutions en dehors d’un état fort.

    • Concernant le décollage économique de la Corée du Sud, peut-être faut-il tenir compte de caractéristiques spécifiques au pays, non reproductibles aujourd’hui et ailleurs :
      – le fait que l’industrie existante avant la partition en deux Corée était au Nord
      – le fait que les USA ont apporté une aide financière et technique non négligeable et absorbé la majeure partie des exportations
      – le fait qu’une certaine concurrence entre acteurs économiques a toujours été préservée
      – le fait que la dictature a permis pendant longtemps de maintenir les salaires au plus bas
      – le fait que l’essor est vraiment venu quand le pays s’est démocratisé
      https://www.contrepoints.org/2018/11/28/331175-le-miracle-sud-coreen-un-succes-de-la-planification-centrale

      Car par ailleurs, les réformes agraires de redistribution des terres privilégiées par tous les dictateurs communistes de la planète ont toujours viré à la catastrophe. On n’observe nulle part de mieux économique sans un minimum de libéralisation économique et de concurrence.

      • @Nathalie : oui vous avez entièrement raison. Et on peut s’inquiéter en France de la popularité grandissante de cette idée selon laquelle l’homme fort et le régime fort sont la solution ultime à nos problèmes, que les résultats s’obtiennent par la dureté, la contrainte, l’obligation, la mise au pas des récalcitrants et des contestataires, que le consensus est forcément mou, qu’il ne parvient à rien de significatif, que les débats parlementaires ce n’est que vaines palabres qui font perdre du temps alors que la solution on la connait et qu’il suffirait de l’appliquer. Que de fois n’a t-on entendu : « Il faudrait avoir Le Pen comme président pendant six mois, il ferait le ménage » .

        C’est une obsession qui n’est pas exclusivement française et qu’on retrouve presque partout sur le globe notamment en Amérique Latine où les « régimes forts » nous ont donné des économies aussi florissantes que prospères que le Brésil, Argentine, Vénézuela, Nicaragua, Honduras, après le passage de personnalités aussi dictatoriales que Chavez, Maduro, Peron, Pinochet, et toute la ribambelle de généraux dont on a oublié les noms. Chez nous on s’en tiendra à Napoléon qui a fait exploser le business des centre funéraires avec toutes ses guerres.

    • Et puis revenons en Franchouille avec notre pauvreté, nos aides sociales et nos prélèvements obligatoires au top de la planète.
      Moins de personnes à risque en République tchèque qu’en France, tiens donc :
      https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Pauvrete-moins-de-personnes-a-risque-en-Republique-tcheque-qu-en-France

      La République tchèque et les Pays-Bas figurant parmi les pays les plus libéraux de l’UE, démonstration est faite qu’il est possible d’avoir une société sans fortes inégalités dans un système libéral et pas avec un état fort sauf circonstances exceptionnelles, suite de guerre par exemple et le moins longtemps possible.

  4. J’ai appris que le Pape François suivait les conseils de…Jean Jouzel, tout comme Anne Hidalgo d’ailleurs. Jean Jouzel qui utilise son aura de scientifique pour avancer son agenda politique très marqué par un interventionnisme de bon aloi.

    On observe une poussée de malthusianisme au sein de l’église catholique, avec ses appels à la « sobriété » (forcément heureuse), alors que les prix des denrées alimentaires s’envolent et que les plus pauvres seront les premiers touchés.
    Dans le genre mauvais timing…

  5. En écho à votre article, voici un article qui tombe à pic -pendant la Cop 26 – sur « À Madagascar, la première famine climatique »
    https://www.lefigaro.fr/international/a-madagascar-la-premiere-famine-climatique-20211025
    Cela fait 60 ans que Madagascar est indépendante, et pas une année sans famine …
    Socialisme, corruption, encore corruption font que tous les ans des quêtes sont organisées dans nos paroisses, le médiatique Père Pedro vient -à la Réunion – faire sa tournée des églises, et culpabilise dans ses prêches, « ceux qui ont tout », face à « ceux qui n’ont rien » … Et tous les ans le cirque recommence.
    Jusqu’aux rotariens malgaches, qui une année souhaitaient se faire offrir leur séjour d’agrément par les autres districts, l’anecdote est véridique.! Leur « apprendre à pêcher » ? ça fait 60 ans qu’on essaie, mais le poids des traditions, bloque toute évolution. On ne peut pas sauver un peuple malgré lui, c’est vain.

  6. Je ne suis ni un économiste ni un politicien donc la faim dans le monde je m’en fous !
    Mais je peux certifier que toute ma vie personne ne s’est présenté chez moi sans pouvoir y rester autant qu’il le voulait et repartir, quand il l’avait décidé, le ventre plein !

  7. Bonjour Nathalie, bonjour à tous,
    Je me souviens qu’il y a une quarantaine d’années, alors que j’étais en vacances dans le Périgord, nous avions rencontré un monsieur qui rentrait tout juste d’un voyage en Suisse où il avait participé à un symposium sur le thème « lutter contre la faim dans le monde ». Très intéressés, nous étions tous suspendus aux conclusions, avec l’espoir que des solutions avaient sûrement émergées et seraient rapidement mises en œuvre.
    Alors, il nous a expliqué que dans le contexte des réflexions menées, compte tenu des carcans imposés, non !… on ne pourra rien faire ! Tout est verrouillé, il faudrait faire sauter tellement de niveaux de contraintes, d’intérêts, de corruptions … Il nous avait expliqué qu’on se donne bonne conscience en organisant des débats, en collectant des sommes dans un but humanitaire, en produisant des films pour réveiller les consciences … mais tout cela ne servira à rien tant qu’on n’apprendra pas aux peuples qui souffrent de la faim à accéder aux savoirs qui leur permettraient de sortir de la misère.
    Nous étions tous atterrés de tant d’impuissances sur un sujet aussi grave.
    Alors, ce monsieur a conclu son commentaire par ce mot (qui se voulait sans doute humoristique au vu de nos têtes dépitées) : « En revanche, nous, … qu’est-ce qu’on a bien mangé à l’occasion de ce symposium ! ».

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