CLIMAT : et c’est parti pour l’opération RÉCUP du Covid-19 !

[Mode ironie on] Décidément, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux aggrave son cas. Non seulement il a eu l’audace de suggérer qu’il faudrait peut-être travailler « un peu plus » pour sortir de la crise économique résultant du confinement anti-coronavirus, mais voilà qu’on apprend maintenant qu’il a écrit à la Ministre de la transition écologique et solidaire afin de demander un « moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales » en raison des difficultés dans lesquelles les entreprises se débattent actuellement !

Typique. Les patrons ne pensent qu’à remplir leur tiroir-caisse et aimeraient bien profiter de la crise sanitaire pour se refaire une santé sur le dos de la transition écologique et climatique ! Une attitude parfaitement scandaleuse qui frise le crime contre l’humanité, ni plus ni moins [Mode ironie off], car si l’on en croit les déclarations récentes de la climatologue Corinne Le Quéré qui préside le Haut Conseil pour le climat (HCC) :

« La plupart des causes du Covid-19, comme la déforestation ou les énergies fossiles, sont aussi à l’origine du changement climatique. Il faut donc s’attaquer à ces causes profondes, et la transition bas carbone est une réponse. »

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Ah, tiens, on connaîtrait précisément les causes de l’apparition du Covid-19 ?

Pourtant, alors que l’épidémie poursuit sa danse macabre en France et dans le monde, personne ne songerait sérieusement à affirmer aujourd’hui que le coronavirus qui en est à l’origine a dévoilé tous ses secrets. 

Personne, sauf les militants de la lutte contre le changement climatique.

Il leur suffit de lire dans le rapport du GIEC consacré à la gestion des sols, à l’agriculture et à l’alimentation (août 2019) que les maladies infectieuses « peuvent être amplifiées » par des activités humaines telles que le défrichement et il leur suffit de savoir que la pollution atmosphérique n’est pas sans impact sur la santé respiratoire pour en déduire par un amalgame hâtif mais favorable à leur culte que la déforestation et les énergies fossiles sont à coup sûr responsables du Covid-19. 

Aussi, profitant opportunément de ce que la crise sanitaire et ses désastreuses conséquences économiques mobilisent toute l’attention des gouvernements et du public, ils semblent bien décidés à se refaire une santé idéologique et médiatique par instrumentalisation climatique et écologique du coronavirus.

Le fait est que la crise actuelle a largement de quoi faire des envieux dans les rangs des écolos :

Ceux-ci nous mettent en garde depuis des années contre l’hécatombe humanitaire que le réchauffement climatique ne manquera pas de provoquer si l’on ne change pas immédiatement et drastiquement nos modes de vie. La romancière et nouvelle experte du climat Fred Vargas va même jusqu’à prédire que la moitié de l’humanité « mourra de soif, de faim, de chaleur » d’ici 20 ans !

Seul petit problème, personne n’a jamais rencontré un seul de ces morts qui n’existent que dans les projections volontairement alarmistes des acharnés du climat tandis que les décès consécutifs à une infection par le coronavirus sont tout ce qu’il y a de plus authentique. Des médecins parfaitement identifiés ont signé des certificats de décès parfaitement concrets et des familles qui n’en demandaient pas tant ont eu la douleur de voir l’un des leurs effectivement emporté par le Covid-19.

De ce fait, la population a instantanément pris la mesure du danger et a accepté de se confiner sans (trop) sourciller en dépit des abus et des excès(1) du confinement généralisé tel qu’il a été conçu par le gouvernement. Du jour au lendemain, les Français ont modifié radicalement leur mode de vie, abandonnant trajets en voitures et consommations non indispensables, ce qui a eu pour effet de mettre aussi la production à l’arrêt. Une situation qu’ils espèrent provisoire mais que les acharnés du climat aimeraient prolonger et surtout organiser selon leurs propres standards.

Car n’allez pas croire que la réduction des émissions de CO2 qu’on observe depuis le début du confinement (une baisse de 30 % en France d’après les calculs du HCC) leur procure la moindre satisfaction. Comme ils n’en maîtrisent ni les intentions sous-jacentes ni les axes de réalisation et comme elle ne résulte d’aucune obligation liée à l’urgence climatique, cette baisse ne peut en aucun cas accéder à la pureté des actions en faveur du climat :

« Surtout, elle (la baisse) n’est pas désirable ni durable, car elle n’est pas le résultat d’un changement structurel organisé. La probabilité d’un effet rebond est majeure. » (Corinne Le Quéré)

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Oui à la baisse des émissions de CO2, mais uniquement si les Français, dûment culpabilisés par les descriptions apocalyptiques de Greta Thunberg, Fred Vargas et Aurélien Barrau réunis, renoncent à leurs transports en voiture, renforcent leur temps de télétravail et privilégient les productions locales par véritable dédication à la noble cause climatique ! Et quoi de mieux pour s’assurer d’une parfaite adhésion que d’en passer par des obligations définitives ?

C’est ainsi que tout ce que la France compte de Comités, Conventions et Hautes Autorités pour le climat s’est empressé de « s’auto-saisir » afin d’apporter sa contribution à l’élaboration du « jour d’après ». 

Observons d’abord que cela finit par totaliser des effectifs non négligeables – des effectifs qui grenouillent dans les allées du pouvoir, utilisent les « moyens de l’État » et encaissent éventuellement salaires et défraiements.

Je vous rappelle que chez nous, la question écologique et climatique mobilise non seulement le Ministère de la transition écologique et solidaire et ses 24 agences spécialisées ainsi que le très décoratif Conseil économique, social et environnemental (CESE), mais également le Conseil national de la transition écologique (CNTE) qu’Emmanuel Macron s’est empressé de « renforcer » en 2018 par la création d’un Haut Conseil pour le Climat (ou HCC, instance que préside Mme Le Quéré citée plus haut) et en 2019 par un Conseil de défense écologique dépendant directement de l’Elysée.

Cerise sur le gâteau de la démocratie participative, dans la foulée du grand débat national lancé pour répondre à la colère des Gilets jaunes (printemps 2019), le CESE a été flanqué d’une Convention citoyenne pour le climat (CCC) constituée de 150 citoyens tirés au sort et chargés de réfléchir à des mesures qui permettraient de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du pays entre 1990 et 2030, tout cela « dans un esprit de justice sociale » naturellement(2).

Et observons ensuite qu’on peut difficilement s’attendre à ce que des instances spécialement créées pour passer les politiques publiques au filtre unique des engagements pris lors de la COP21 pour limiter la hausse de la température globale à 1,5 ° C depuis l’ère pré-industrielle parlent d’autre chose que de réduction des gaz à effet de serre.

Aussi, profitant de ce que l’épidémie de Covid-19 a véritablement alarmé les Français, tant la Convention citoyenne pour le Climat que le HCC se sont dépêchés d’asséner dans leurs rapports respectifs (ici et ) l’idée que :

« La crise (sanitaire) que nous traversons n’est apparemment pas sans lien avec le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement. » (CCC)

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Dans cette conception, le coronavirus n’est jamais qu’une des épouvantables conséquences auxquelles il faut s’attendre dorénavant si l’on n’adopte pas immédiatement un programme économique exclusivement décarboné. Urgence climatique et instrumentalisation des peurs, encore et toujours…

Et la « très, très bonne nouvelle », ainsi que l’a expliqué le membre du Haut Conseil pour le Climat Jean-Marc Jancovici au think tank Novethic, entité étatique dépendant de la Caisse des Dépôts et Consignations, c’est que l’argent que les États comptent affecter à la relance de leurs économies à l’arrêt ne manque pas – ce en quoi il n’a malheureusement pas tort :

« On a besoin de 300 milliards ? On les trouve. On aura besoin de 500 milliards ? On les trouvera. »

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Il ne reste plus qu’à orienter tous ces milliards vers un profil bas carbone dirigé par l’État et le climat sera sauvé ! (Et les pandémies éradiquées, mais ça, en fait, on s’en fiche, c’était juste un prétexte pour orienter les demandes de l’opinion publique).

Si ce n’est qu’on parle de milliards de dette et d’impôts futurs. C’est beau, la pensée magique. Comme si l’argent poussait dans les arbres ou tombait mystérieusement d’un hélicoptère ! Typiquement un « monde d’après » qui s’annonce comme un « monde meilleur » si ce n’est le meilleur des mondes, mais qui risque pourtant de finir pour longtemps dans la récession, les faillites d’entreprises, la pauvreté et le chômage.

Ça promet.


(1) Les abus, c’est quand un hélicoptère de gendarmerie traque les rares randonneurs dans les Vosges. L’excès, c’est d’avoir rendu obligatoire le fait de « rester chez soi » quand il suffisait peut-être en de nombreuses circonstances de s’organiser pour respecter les distances sociales et les gestes « barrière ». Mais évidemment, comme on manque de masques et de tests…

(2) Lequel CCC, dans une dérive autoritaire prévisible, s’est livré à une débauche d’interdictions, obligations, punissions, contraintes et taxes.


Illustration de couverture : Dans son rapport du 21 avril 2020, le Haut Conseil pour le Climat préconise de sortir du carbone pour faire face… à la crise du Covid-19. 

20 réflexions sur “CLIMAT : et c’est parti pour l’opération RÉCUP du Covid-19 !

  1. Il devient de plus en plus manifeste que nous avons croisé notre cygne noir. Le déconfinement -j’espère me tromper- laissera la place à un champ de ruine économique d’une ampleur comparable à l’effondrement de l’URSS, voire pire.
    Nous sommes maintenant comme en flottement, entre deux eaux, la « drôle de crise », Comme il y a eu la drôle de guerre. Nous attendons sagement, et dans une paix et une prospérité relative, notre mai 1940. Du coup, on a le temps de gamberger, et tout le monde y va de sa marotte pour trouver son explication, et la suite à donner:
    – les écolos comme vous venez d’expliquer, nous explique que c’est dû au réchauffement climatique
    – les souverainistes qui nous expliquent que c’est faute à la mondialisation
    – les gauchistes qui nous expliquent que c’est la faute de l’ultralibéralisme (terme à définir)
    – les étatistes de tous bord qui nous expliquent qu’il faudra renforcer le pouvoir des états
    – et -last but not least-, nous les libéraux (soyons justes), qui expliquons qu’il faudrait au contraire rendre la primauté à l’initiative et la responsabilité à chaque individu, en lui rendant sa liberté.

    Il m’est avis que lorsqu’on se réveillera et que nos yeux s’ouvriront sur le désastre (chômage de 50%, peut-être hyperinflation, effondrement politique, ou pire encore), nos exercices intellectuels actuels passeront pour des passe-temps stériles, et ce sera sans doute chacun pour soi (ou chaque clan pour soi). Quand on se bat dans les rues, ou quand l’électricité est disponible quelques heures par jour, on ne songe pas à construire des éoliennes pour sauver les ours polaires.
    De nouveau, j’espère me tromper, mais courage, tout le monde n’est pas mort en 1940, la plupart des Russes ont survécu à la chute du mur, et il y a encore des vivants en Grèce ou à Chypre. Je suis même certain qu’il y a des Syriens heureux. Juste un mauvais moment à passer.

    Portez-vous bien

  2. Effectivement, l’ histoire nous apprend que l’ on va au bout de la catastrophe pour réagir et reprendre les mêmes erreurs….
    Trop d’ alarmiste climatique et médiatique on réussit à convaincre des millions de personnes ( ou idiots) alors que toutes les prédictions depuis les années 70 ne ce sont pas passées. Et tout le monde n’ a pas lu rené Girard .
    Paix et prospérité à tous 🙋🏻‍♂️

  3. Merci pour vos explications toujours aussi claires. Il y a dans le mouvement écologiste une volonté à peine dissimulée de voir la population diminuer en nombre. De ce point de vue, la décroissance constitue aux yeux des écologistes une réponse appropriée, fut-ce au prix de millions de vies, car ne rêvons pas, la décroissance entrainera la pauvreté qui elle-même conduira à un peu plus de famines et de guerres. Mais tant que c’est chez les autres, ça n’empêchera pas nos bonnes consciences de bien dormir.

  4. Je trouve surtout dans le mouvement écolo beaucoup de lubies transitoires et changeantes au grés des idées du moment mais un peu d’espoir
    Dans mes vertes années (les 60) j’étais un grand lecteur de science fiction, genre littéraire qui permet de traiter les problèmes du moment en évitant les foudres du politiquement correct puisque l’action se passe dans un autre monde

    Cette littérature, traitait beaucoup les peurs de l’époque
    – guerre atomique, bactériologique et chimique
    -guerre des blocs
    -guerre de sexes
    -guerre des races
    -désastre écologique
    -guerre du pétrole

    Etc. etc.
    50 ans après aucune de ces catastrophes annoncées ne s’est réalisés

    • Il me semble au contraire que se sont réalisées :

      – La guerre des races (séparatisme et subversion immigrationnistes, « anti-racisme », terrorisme musulman)
      – La guerre des sexes (chasse au « vieux mâle blanc », qui emprunte à la première)
      – La guerre des blocs (Russie poutiniste, Chine qui emprunte ses méthodes à la Russie, islam)
      – La guerre du pétrole dans une moindre mesure (c’est ce qu’était, entre autres, la première guerre d’Irak)

      Il n’y a que la guerre atomique qui n’ait pas eu lieu, celle qu’on craignait le plus. Mais tout espoir n’est pas perdu, puisque la Russie passe son temps (dans l’ignorance volontaires des médias français) à proférer des menaces nucléaires envers l’Occident, et à souligner la légitimité, selon elle, de frappes nucléaires préventives.

      La guerre bactériologique n’a pas eu lieu, à l’exception de quelques actes terroristes isolés, parce que l’arme biologique est très difficile à utiliser et possède une efficacité très réduite.

      Quant à la guerre chimique, elle a bien eu lieu : Sadam Hussein a gazé son peuple, et Bachar el Assad le sien (probablement avec les mêmes munitions que le précédent, en partie du moins).

  5. ce qu’on vit surtout c’est qu’en mettant 10 millions de personnes au chômage on n’a réussi qu’à baisser les émissions de 30%, donc pour décarboner la société, il faudrait mettre 33 millions de personnes au chômage soit quasiment tous ceux en âge de travailler … ce qui démontre la stupidité des fromages cités (HCC, CESE, etc) et l’urgence à les démanteler

  6. Merci pour le billet qui nous rappelle que comme d’autres, Geoffroy Roux de Bézieux tente de surfer sur la vague d’avant le confinement, déclenchée par le duo Ursula von der Leyen – Christine Lagarde.

    « réduction des émissions de CO2 qu’on observe depuis le début du confinement (une baisse de 30 % en France d’après les calculs du HCC) » calcul ou observation ?
    qualité de l’air :
    https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2020/04/23/le-confinair/#more-19093
    https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2020/04/11/coronavirus-contre-co2-2e-round/#more-18918

    Et pan, la calotte glaciaire du Groenland est actuellement en train de gagner une quantité monstrueuse de « masse » – 27 gigatonnes au cours des 5 derniers jours seulement (14 – 18 avril 2020). C’est ballot tout de même !
    https://fr.sott.net/article/35380-Le-Groenland-a-gagne-plus-de-27-gigatonnes-de-neige-et-de-glace-rien-qu-au-cours-des-5-derniers-jours-Les-medias-de-masse-se-taisent
    Puisque je vous dis que l’hécatombe humanitaire n’est pas celle attendue ! (mes précédents commentaires à l’occasion mais qui ne prétendent à aucune certitude).

    Et pour commémorer la bonne vieille recette de 1945, Najat Vallaud-Belkacem réclame un “nouveau Conseil national de la Résistance” pour l’après-confinement
    https://www.lefigaro.fr/politique/coronavirus-le-social-sera-la-cle-de-l-apres-crise-veut-croire-najat-vallaud-belkacem-20200423

  7. Mais qu’est-ce que les gaucho-écolo-fascistes ne récupèrent pas ? Rien.
    Ils plient tout réel à un imaginaire d’éradication de l’humain qui sauverait une Laplanète complètement fantasmatique. Des eugénistes du vivant, en fait, qui ont inoculé la haine à une petite Greta-garde-verte, l’ont transformée en une marionnette de dictateur grimaçant dont ils tirent les ficelles pour atteindre leur but.
    Le terrible malaise qu’on ressent en la voyant haranguer le monde vient de cette perversion là.

  8. Si « la crise n’est apparemment pas sans lien avec le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement » comme le déclare le CCC, il ne faudrait pas oublier que 5 mai 2017 une fuite de données provenant des messageries de 5 conseillers d’Emmanuel Macron, classées, vérifiées et publiées par Wikileaks le 31 juillet 2017, « révélaient que la taxe carburant n’avait pas été… la mesure visant à soutenir la transition écologique, mais un transfert de ressources massif de la masse aux plus favorisés, un habillage conçu dès le départ par Alexis Kohler…, et Laurent Martel, conseiller fiscal de Macron, pour faire payer à tous ce que quelques-uns récupèreraient. »
    Juan Branco – Crépuscule (p57 et 58)

      • Votre réponse est d’une extraordinaire malhonnêteté.

        Ce n’est pas ma crédibilité contre celle de Juan Branco et de Wikileaks. C’est la crédibilité de Juan Branco et de Wikileaks contre celle des dizaines de milliers de sources fiables qui existent sur ces sujets, comme sur d’autres.

        Maintenant, si vous tenez à m’attaquer personnellement, oui, bien sûr que ma crédibilité est infiniment supérieure à celle des sources dont vous vous revendiquez. Ainsi qu’à la vôtre.

        Je vous prends quand vous voulez. Je vous mets au défi de prouver mon absence de crédibilité sur la base des commentaires que je publie.

        Mais attention : les sacasmes, le dénigrement et la diffamation ne comptent pas. Il vous faudra apporter des faits sur la table pour réfuter ce que j’écris. Ce que vous n’avez jamais fait, jusqu’à présent.

        Quant à votre posture à vous, qui consiste à affecter des positions de droite pour, toujours, finir par défendre des positions de gauche, elle signe votre absence totale de crédibilité.

  9. Le plus inquiétant, dans tout cela, est la promotion de l’imbécillité. L’idiocratie avance à grands pas.

    Dans ce domaine, comme dans d’autres, on entend tous les jours, dans des médias réputés sérieux, des bouffons diplômés énoncer les sottises les plus gigantesques avec l’aplomb le plus total. Tandis que des intervieweurs complaisants leur tendent le micro sans piper mot, sans les reconduire à la porte du studio sous les éclats de rire.

    J’entendais, l’autre jour, je ne sais quel universitaire nous expliquer sérieusement que l’épidémie était due à la déforestation. Et plus généralement à l’homme blanc : civilisation industrielle, agriculture moderne, élevage rationnel… Mensonge copieusement diffusé ces temps-ci.

    Jamais un seul fait n’est présenté à l’appui d’une assertion aussi ridicule.

    On sait que le coronavirus vient des chauve-souris chinoises. On ne sait pas exactement quel chemin il a emprunté, mais ce qui est sûr, c’est que cela n’a rien à voir avec la déforestation. Il y a de la déforestation, en Chine ? Les chauves-souris vivent dans des grottes, et non dans des forêts.

    Ce qui est sûr également, c’est que ce sont les marchés-abattoirs de plein air qui favorisent les épidémies virales en chine. Ca, et la passion des Chinois pour la consommation de bestioles sauvages de toute sorte (y compris les rats, par exemple ; et les chauves-souris).

    Dans ces marchés, des animaux vivants de toute sorte sont entassés dans des cages exigües. Animaux sauvages et domestiques mêlés (chiens, chats). Puis ils sont abattus sur place dans des condition d’hygiène évidemment épouvantables.

    Voilà le fameux « mélange des espèces » qui est dangereux sur le plan sanitaire.

    Mais ce serait « raciste » de mettre en cause les Chinois et leurs moeurs immémoriales. Les autorités chinoises ne se sont d’ailleurs pas privées d’utiliser cet argument, pour rejeter toute critique de leur gestion de l’épidémie.

    En revanche, il n’est pas du tout « raciste » de mettre en cause l’homme blanc. C’est forcément sa faute. C’est forcément tout ce qu’il a fait de beau, de bon et de grand qui est en cause : le défrichement, pour commencer (et non la déforestation, qui est un terme diffamatoire).

    Le défrichement est une bonne chose. C’est ce qui a permis de faire reculer la forêt, abri de toutes les bêtes sauvages et ennemi de l’agriculture. La déforestation, c’est la civilisation. A la place des forêts, on installe des champs cultivés, des usines et des villes. La gloire de l’Occident.

    C’est exactement ce que ces gens-là haïssent. Même l’élevage, ils voudraient l’éradiquer. Ils voudraient revenir à Martine à la ferme, avec trois vaches derrière la maison.

    J’aimerais bien qu’on m’explique comment on nourrirait la « planète » de cette manière.

    Bien entendu, ces gens-là veulent aussi nous interdire la viande.

    Mais même si nous devenions tous végétariens, ce ne serait pas possible. il faudrait toujours de l’agriculture moderne, c’est à dire spécialisée, extensive, rentables, industrialisée. Pas les sottises de contes de fées que les rouges-verts cherchent à nous vendre.

    • Pour abonder dans votre sens, rappelons qu’une grosse partie du Nord de la France et de la Belgique était jusqu’au Xème siècle une forêt marécageuse (la Forêt Charbonière) que les moines dès le XIème siècle commencèrent à assainir et à défricher. Notre civilisation est avant tout le fait d’un remodelage du paysage, un assainissement permanent, bref, une transformation en un lieu pour vivre.
      Je suis toujours stupéfait de voir des gens vouloir la réintroduction de l’ours ou du loup dans certaines régions, ce qui est une insulte à tous les habitants des temps passés, pour qui la présence de ces animaux étaient une calamité permanente. Je dis toujours aux bobos que je les prendrais au sérieux si ils militaient pour la réintroduction du loup dans les parcs parisiens, là où leurs enfants se promènent. Au lieu d’exiger que ces « efforts » soient systématiquement supporté par les autres…

  10. « Il leur suffit de lire dans le rapport du GIEC consacré à la gestion des sols, à l’agriculture et à l’alimentation (août 2019) que les maladies infectieuses « peuvent être amplifiées » par des activités humaines telles que le défrichement et il leur suffit de savoir que la pollution atmosphérique n’est pas sans impact sur la santé respiratoire pour en déduire par un amalgame hâtif mais favorable à leur culte que la déforestation et les énergies fossiles sont à coup sûr responsables du Covid-19. »

    Bonjour,
    Vous devriez vous pencher sur la littérature scientifique concernant l’émergence virale et les facteurs environnementaux. Je vous invite à regarder la dernière vidéo du vulgarisateur DirtyBiology qui a notamment interviewé le biologiste Serge Morand : https://www.youtube.com/watch?v=VJNt1AQ8p2A
    Ces réflexions ne sont d’ailleurs pas nouvelles : durant plusieurs années, des experts ont essayé d’avertir les politiques des risques pandémiques mais ces derniers ne s’en sont pas inquiétés. Et aujourd’hui, on ne peut que constater amèrement leur impréparation et leur gestion catastrophique de la situation. On ne pourra pas dire qu’ils n’étaient pas prévenus !

      • Le contexte n’est définitivement pas le même. La peste noire a été apportée en Europe via la route de la soie, donc en beaucoup plus de temps que le covid via les avions par exemple. Le manque d’hygiène, l’insalubrité, l’incompétence de la médecine et le peu d’accès au soins de l’époque ne sont que quelques facteurs qui peuvent expliquer l’importance de l’épidémie. Je ne pense pas qu’on puisse comparer …

        Et je ne peux qu’appuyer le conseil ci-dessus d’aller voir la vidéo de DirtyBiology !

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