2022 : Zemmour rebat les cartes mais rétrécit le débat

Pendant des mois d’affilée, les Français ont placé le Président sortant Emmanuel Macron (LREM) et son adversaire malheureuse de 2017 Marine Le Pen (RN) très nettement en tête de leurs intentions de vote au premier tour de la future élection présidentielle de 2022. Une perspective qui ne les ravissait guère puisque dans le même temps, ils étaient aussi 70 % à souhaiter un autre duel de second tour. Et puis Zemmour est arrivé…

Au début de ce mois, Macron et Le Pen étaient encore à 24 et 23 % respectivement quand leur premier challenger Xavier Bertrand (droite) plafonnait à 16 %. Mais voilà que depuis que la candidature non-confirmée du journaliste et polémiste Éric Zemmour est testée dans les sondages, Marine Le Pen ne cesse de perdre du terrain tandis que le nouveau venu ne cesse d’accumuler les points.

Dans la dernière livraison du baromètre présidentiel Harris Interactive pour le magazine Challenges publié le 28 septembre dernier, Éric Zemmour grimpe à 13 %, Jean-Luc Mélenchon également, Marine Le Pen tombe à 16 % et Xavier Bertrand résiste à 14 % :

Autrement dit, le niveau requis pour accéder au second tour vient de chuter dans des proportions telles que quatre candidats peuvent maintenant se dire qu’ils ont leurs chances d’affronter le sortant : Marine Le Pen, bien sûr, mais également Xavier Bertrand (à supposer qu’il soit bien le candidat de la droite), Éric Zemmour qui fait une percée spectaculaire sans être officiellement candidat, et Jean-Luc Mélenchon (LFI) dont la remontée consécutive à son débat avec le précédent n’est pas négligeable.

Outre que tout cela nous promet une bonne dose de suspense dans les semaines qui viennent, il sera intéressant de voir si l’échec de Sandrine Rousseau à la primaire des écologistes peut avoir un effet positif sur le score de Mélenchon en rabattant vers lui des électeurs verts radicaux déçus par la candidature plus « conventionnelle » de Yannick Jadot (conventionnelle pour des écologistes, naturellement). Voir Mélenchon accéder au second tour par effet Zemmour sur Marine Le Pen est un dégât collatéral qu’on ne peut exclure.

Pour l’instant, la dynamique électorale se trouve effectivement chez lui et chez Zemmour qui ont débattu ensemble quand la droite et l’extrême-droite, complètement déboussolées, ne savent plus si elles doivent surenchérir sur le thème de l’immigration ou si elles doivent au contraire faire barrage.

Mais ce qui surprend le plus, c’est de voir à quelle vitesse la candidature Le Pen s’est effondrée. Solidement accrochée à son socle de 24 à 27 % des voix depuis les élections européennes de 2014, on la croyait insubmersible. Qu’Emmanuel Macron fasse un pas de trop dans la démagogie progressiste, et l’on voyait ses soutiens s’exclamer sur Twitter et ailleurs : c’est tout bon pour Marine !

Or voilà qu’elle vient de perdre une petite dizaine de points en quelques jours tandis que Zemmour en a gagné 13 en piochant largement dans son électorat (et à la marge chez Dupont-Aignan et chez Bertrand). Comment cela est-il possible ?

Comme je l’écrivais en 2016 dans le contexte de la future élection présidentielle de 2017, le Front national (FN) de l’époque hébergeait une dualité profonde entre une ligne souverainiste et social-étatiste portée par Marine Le Pen sous l’influence de son lieutenant d’alors Florian Philippot et une ligne plus souverainiste-identitaire portée par Marion Maréchal Le Pen.

Oh certes, l’immigration et l’identité ont toujours été les thèmes de prédilection du FN devenu RN, et c’est bel et bien sur ces thèmes-là que Marine Le Pen a construit sa réputation. Mais parallèlement à cela, l’émergence d’un discours économique très étatiste sur les salaires, les retraites, le code du travail, la monnaie – un discours au final très proche de celui de Jean-Luc Mélenchon – a eu tendance à faire de l’identité française un sujet parmi d’autres. Or l’on voit bien que le succès actuel de M. Zemmour tient notamment au fait qu’il ne parle que de ça et admet non sans une certaine complaisance qu’il n’a pas de compétences particulières en économie.

En 2017, aucun concurrent représentant la ligne essentiellement identitaire du parti ne s’est présenté, donc la dualité n’a pas atteint la surface du débat présidentiel. Le bloc FN est resté le bloc FN malgré les divergences idéologiques de fond. 

Mais aujourd’hui, se profile Éric Zemmour, personnalité médiatique très connue, idéologiquement proche de Marion Maréchal Le Pen comme on a pu le constater lors de la convention des droites de 2019, très à l’aise avec les médias et entièrement centré sur la question de l’identité – et la dualité éclate au grand jour. La « nullité » de Marine Le Pen, son débat raté de 2017 que personne n’évoquait au FN à l’époque font maintenant partie des arguments des pro-Zemmour. Les déçus de Marine, et plus généralement de toutes les formations politiques de droite, ont l’impression d’avoir enfin trouvé leur homme providentiel, leur homme fort.

Car finalement, malgré la réalité de la dualité idéologique du Rassemblement national, les électeurs potentiels d’Éric Zemmour sont assez peu regardants sur le programme. Il leur suffit de savoir qu’il va sauver la France du péril civilisationnel dans lequel la précipite l’immigration. C’est ainsi que sur les réseaux sociaux, on voit se multiplier des déclarations du style : « Comme Lisnard n’y va pas, c’est décidé, je soutiens Zemmour » ! On nage en pleine confusion idéologique (encore qu’en 2016, ledit Lisnard s’est fait remarquer en tant que premier maire de France à prendre un arrêté anti-burkini bien médiatisé et parfaitement inutile).

Personne ne me fera croire qu’un candidat qui dit vouloir imposer ou interdire des prénoms, qui passe une bonne partie de son temps à vouloir réhabiliter Pétain tout en se disant gaulliste et qui vante le modèle démographique fermé du Japon (dont la population baisse depuis une dizaine d’années) soit porteur d’un projet politique sérieux. Libéral, encore moins. David Lisnard a certes ses petits tropismes politiciens et étatiques, mais du moins a-t-il, comme quelques autres, mis le doigt sur les vraies tumeurs de la France : son État obèse, sa bureaucratie délirante, ses prélèvements XXL, sa pusillanimité régalienne et la terrible médiocrité de ses services publics de l’Éducation et de la Santé. 

Tout ceci me conduit à penser que dans les choix des électeurs de la droite au sens large, la composante économique libérale n’est pas importante. Elle ne figure là que de façon un peu opportuniste, comme le cache-sexe acceptable d’une demande pour une politique fondamentalement souverainiste et illibérale.

D’aucuns ont lu, et j’ai moi-même voulu lire dans la victoire de François Fillon (LR) à la primaire de droite de 2016 un tournant favorable aux idées libérales au-delà de l’économie. Mais peut-être fallait-il y voir surtout un rejet marqué du progressisme de gauche associé à une adhésion aux valeurs conservatrices du candidat sans prise en compte de tout ce que le libéralisme signifie, non seulement en économie, mais aussi pour les libertés individuelles – toujours jugées quantités négligeables dès lors qu’on se voit menacé par tel ou tel péril, le terrorisme, le Covid-19 ou la submersion civilisationnelle.

Je pense donc que si la candidature d’Éric Zemmour rebat largement les cartes pour le second tour, elle a aussi pour effet délétère de réduire le débat sur l’avenir de la France au seul sujet de l’immigration positionnée un peu trop facilement, un peu trop démagogiquement, comme l’unique cause de tous nos maux.

Commençons par retrouver de la compétitivité, de la croissance, de l’emploi et de la prospérité en réduisant le boulet étatique qui nous plombe. Soyons sérieux dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Soyons sérieux pour assurer la sécurité des biens et des personnes, première demande des Français lors des élections municipales de 2020. Démonopolisons l’éducation et libérons la santé au lieu d’étendre toujours plus la main étouffante de l’État (sur les psychologues dernièrement). 

Quant à l’immigration, oui, c’est un vrai sujet. Mais un sujet qui découle en grande partie des thèmes ci-dessus, avec une mention spéciale pour notre État-providence tellement débridé qu’il constitue non seulement une distorsion colossale de nos équilibres socio-économiques, mais également un appel d’air très net à l’immigration.

Déconstruisons peu à peu ce modèle social déresponsabilisant et repensons aussi la question de l’aide internationale qui dans sa forme actuelle de milliards de dollars déversés en Afrique et ailleurs a pour effet d’attiser la corruption, les guerres ethniques et donc à nouveau les migrations. Car de ces distorsions (et d’autres que j’ai évoquées plus complètement ici) naissent une série d’effets qu’on déplore (filières clandestines, chômage élevé dans les quartiers « sensibles », échec de l’intégration, communautarisme, délinquance).

Voilà, je crois, ce que serait une politique vraiment libérale, respectueuse de la libre circulation des personnes et prenant en compte l’ensemble très imbriqué des difficultés françaises.


En complément de cet article, je vous invite très vivement à lire également La France devrait être un paradis. Et pourtant… (20 janvier 2020) où j’aborde les questions de prospérité et de sécurité, et Migrants : et si l’on remplaçait les quotas par la vérité des flux ? (21 juin 2018) où je traite spécifiquement des flux migratoires.


Illustration de couverture : Le journaliste et polémiste Éric Zemmour tient son public en haleine sur une possible candidature présidentielle en 2022. Photo AFP.

29 réflexions sur “2022 : Zemmour rebat les cartes mais rétrécit le débat

  1. Zemmour représente un danger pour Macron dans la mesure où il pourrait empêcher la candidate facile à battre d’accéder au second tour. Si lui-même y accédait ce ne serait pas un problème pour Macron car il n’y a pas de majorité en France pour ses idées. Le vrai risque pour Macron se situe ailleurs, dans la possibilité d’un affrontement avec LR. Pour nous autres électeurs, le risque serait plutôt un duel Macron/Mélenchon, Macron/MLP, Macron/Zemmour ou similaire, comme vous l’avez noté.

    A mon avis, on n’est qu’au début de la campagne, on verra bien dans quelques mois qui a tenu la corde et qui a fait pschitt. Difficile de faire des prédictions mais on peut s’attendre à des surprises, comme à chaque fois. Je pense néanmoins que la nomination du candidat LR, quel qu’il soit, rebattra les cartes.

    Un dernier point : dans la liste des maux qui accablent la France j’ajouterais l’hyper centralisation bien qu’aucun candidat n’en parle non plus. De ce côté là, on est même en pleine régression vu que la mode aujourd’hui c’est de parler des « territoires », comme au moyen-orient.

  2. Le candidat idéal n’est pas encore né. Sinon comment s’appelle t’il? Il faudra bien commencer par quelque chose à mettre en place pour ne pas continuer comme maintenant! Si rien ne change à terme c’est la descente encore et encore. Comment faire pour changer la mentalité des Français. Même ce que pense Zemmour n’est pas jouable car aucun Français n’est celui qu’il idéalise lui-même. Le Français tel qu’il le croit n’existe pas! Il faut un changement de l’Etat , de son domaine et de ses actions pour modifier cet esprit d’assistanat et ou de soumission béate dont son faits la majorité de ses sujets

  3. « car il n’y a pas de majorité en France pour ses idées. »
    Renseignez-vous, 70% des français partagent ses idées (voir étude Ipsos Le Monde). Évidemment ça n’implique pas que 70% des français sont prêts à voter pour lui…
    « Si lui-même y accédait ce ne serait pas un problème pour Macron »
    Qu’en savez-vous?
    Vous connaissez déjà le résultat du sondage Zemmour face à Macron au second tour ?
    C’est bizarre d’ailleurs l’absence de sondage sur ce point… Étrange, non ?

    • @Oblabla : je persiste à penser que Zemmour aura du mal à rassembler une majorité face à Macron, je peux me tromper bien évidemment. Je pense qu’au mieux il fera le score d’un Mélenchon de 2017, ce qui serait déjà pas si mal. C’est une intuition, je ne lis pas dans le marc de café, je n’ai pas de sondages.

      Ce dont je suis certain par contre c’est que la campagne ne fait que commencer et que la situation à l’instant présent est bien loin de ce qu’elle sera dans six mois. Certains vont s’essouffler, d’autres vont s’envoler. Je vois beaucoup d’enthousiasme autour de Zemmour, voyons comment tout ça va évoluer.

      Ce qui est bien c’est que Nathalie va certainement continuer à publier sur le sujet ce qui nous donnera l’occasion de nous exprimer.

  4. « Je pense donc que si la candidature d’Éric Zemmour rebat largement les cartes pour le second tour, elle a aussi pour effet délétère de réduire le débat sur l’avenir de la France au seul sujet de l’immigration positionnée un peu trop facilement, un peu trop démagogiquement, comme l’unique cause de tous nos maux. »
    C’est simplement faux dans le présent et surtout concernant la campagne à venir. Vous occultez les chapitres du programme de Zemmour, les 5 i : Identité, Immigration, Indépendance, Instruction, Industrie.

  5. @Oblabla : sur ce point je pense que Nathalie a raison. Pour Zemmour, et de son propre aveu, les aspects économiques sont secondaires, subordonnés qu’ils sont à son grand thème de prédilection qui est le sauvetage de la France d’une immigration non maîtrisée voulue par une élite mondialisée, etc, etc.

    C’est quelqu’un qui admire par dessus tout Louis XIV et Napoléon. Ces deux souverains avaient leur mérite respectif mais ils ont tous deux laissé les finances dans un état pitoyable et ils n’étaient pas de grands défenseurs de la liberté et de l’Etat de droit. Je ne cherche pas à ouvrir un débat historique, je me sens pour ma part plus proche de Tocqueville, de Voltaire et de Montesquieu.

  6. En fait, Zemmour ne rétrécit pas le débat… puisque le débat n’existait tout simplement pas. Lors des deux dernières élections, les protagonistes se sont surtout efforcés de ne parler de rien. En ce sens, il se passe quelque chose. Cela peut paraitre étriqué, réducteur et décevant, mais au moins on parle de quelque chose.
    Zemmour est sur son idée fixe ; pour dépasser cela, aux autres de savoir élargir le débat. Sinon, il sera le seul à intéresser le public et pourrait être élu. D’ailleurs, étant le seul à susciter de la curiosité, il finir par enlever les adhésions.
    Du reste, à droite ou à gauche, c’est un sinistre désert, peuplé de zombies évanescents. Pauvres électeurs, laissés seuls face au néant. Même pour Macron, il ne fait que recueillir les suffrages par défaut de ceux qui ne souhaitent que la sécurité illusoire de l’ordre établi. Il a été élu car il maitrisait la vacuité mieux que les autres. Mais saura-t-il se comporter avec pertinence face à quelque chose, même de très réducteur ?

  7. Zemmour est explicitement anti-libéral. Il le dit, il le répète. Il est étatiste, isolationniste, bonapartiste, gaulliste, anti-américain, russo-complaisant et sino-complaisant.

    Il n’en reste pas moins qu’il a raison sur l’immigration, l’islam, le féminisme et la tyrannie bruxelloise. Et qu’il s’agit là de sujets fondamentaux.

    J’ajoute qu’il a tort sur la « dictature sanitaire », point sur lequel vos positions se rejoignent.

  8. Une fois de plus, Nathalie, vous nous faites une belle synthèse du sujet.
    « l’immigration positionnée un peu trop facilement, un peu trop démagogiquement, comme l’unique cause de tous nos maux. »

    Et d’ailleurs, supprimons toute immigration et renvoyons les indésirables dans leur pays. Peut-on imaginer alors que la croissance va revenir avec une production enviable (vendable à nos partenaires), un chômage en baisse, etc…?
    Pas sérieux !

    Zemmour reste « petit » en face d’Agnès Verdier-Molinié; revoyez :
    https://www.dailymotion.com/video/x7zf6nt

    Imaginons un défaut (type Grèce), alors vous verrez les Français s’intéresser tout à coup au volet économique; ou alors Zemmour accroche avec ce thème identitaire passionnel pour se tourner ensuite vers des thèmes moins audibles. Alors il serait très malin.

    On peut rêver !

    • @Tino : je vous rejoins. S’agissant de l’immigration, soyons attentifs de ne pas nous enferrer dans un débat à la britannique. Ils voulaient se débarrasser des polonais et des européens de l’Est et ils se retrouvent avec une gigantesque pénurie d’essence due au manque de main d’oeuvre immigrée. Ca me rappelle les portugais, tant critiqués en France dans les années 70, et qui sont partir s’enrichir en Suisse où ils gagnent bien mieux leur vie que le français moyen.

      Par ailleurs, il faudra bien un jour aborder le problème de fond : la natalité. Italie, Allemagne, France … tous ces pays vieillissent, ne renouvellent pas suffisamment la population autochtone. Du coup, cela crée un appel d’air. Disant cela, je ne suis pas favorable à l’ouverture incontrôlée.

  9. Tout se passa donc comme si la classe médiatico-politique avait décidé – depuis que Zemmour était interdit de parole sur C-NEWS – de nous faire bouffer du Zemmour, matin, midi et soir.
    Jugez de mon étonnement quand je m’aperçus que même ici, nous n’y couperions pas !
    Je vous trouve bien bonne de nous expliquer – au cas où cela aurait pu nous échapper – qu' »on nage en pleine confusion idéologique ».
    Ainsi moi-même, je n’avais pas compris que Zemmour voulait « réhabiliter Pétain ». J’avais bêtement déduit de ce qu’il disait sur Pétain, qu’il ne s’agissait pas pour les Français, de demander pardon tous les quatre matins pour les fautes de Pétain, plus qu’on ne demande aux Allemands de faire de même pour les crimes d’Hitler !
    Zemmour n’est donc pas « porteur d’un projet politique sérieux », et vous nous dites : Lisnard !
    Mais qui connaît le projet politique de Lisnard ? Et sera-t-il seulement autorisé à le présenter aux LR ? Cela paraît très mal parti pour lui.
    Quant au programme que vous esquissez, il paraît très positif, et répond en grande partie à toutes les réformes dont notre malheureux pays a le plus grand besoin.
    Ne reste plus qu’à mettre la main sur la bonne personne pour l’incarner.
    Bien à vous.

  10. @ Tino

    « Et d’ailleurs, supprimons toute immigration et renvoyons les indésirables dans leur pays. Peut-on imaginer alors que la croissance va revenir avec une production enviable (vendable à nos partenaires), un chômage en baisse, etc…? »

    Oui, bien sûr. Il ne s’agit pas de dire qu’il suffit de supprimer l’immigration pour que la croissance revienne. Il s’agit de dire que c’est nécessaire, pour des raisons économiques et pour des raisons humaines ; et que d’autres mesures seront également nécessaires afin que la situation économique s’améliore.

    Nous devons rendre la France aux Français, et nous devons en même temps éradiquer le socialisme. Ce n’est tout de même pas compliqué à comprendre.

    Sur le strict plan économique, l’immigration de masse est une forme atténuée et modernisée de l’esclavage. Or, ce dernier est un obstacle au capitalisme, à l’investissement et à la croissance. Il suffit d’étudier la situation américaine à l’époque ou l’esclavage était en vigueur, et concentré dans le Sud.

    C’est commode, de faire venir des esclaves par bateaux entiers, en une nouvelle traite des nègres, et d’en exploiter une minorité comme du bétail, dans l’agriculture, le bâtiment ou la manutention. Tandis qu’on laisse à l’Etat le soin de s’occuper de la masse de ceux qui sont inemployables.

    C’est la solution de facilité. A court terme, ça peut marcher tant bien que mal. A long terme, c’est catastrophique pour tout le monde, y compris les immigrés.

    Il est tout de même ahurissant que ceux qui, à gauche et chez les « anti-racistes », ne cessent de pleurer des larmes de sang au sujet d’une « traite négrière » terminée depuis longtemps, soient les mêmes qui hurlent pour qu’on laisse des trafiquants d’esclaves faire des profits inouïs en acheminant des Africains par dizaines de milliers vers nos côtes, dans des conditions abominables et en violation de la loi.

    Quant à imaginer que le futur dirigeant du futur Google français se trouve parmi ces délinquants (argument sans cesse entendu chez les immigrationnistes), c’est évidemment du foutage de gueule dans les grandes largeurs.

    Non seulement « l’avantage » de cet hypothétique éléphant blanc serait largement annulé par les dégâts sociaux catastrophiques infligés par les millions d’autres, mais on voit mal pourquoi l’objectif souhaitable ne devrait pas être de trouver le futur dirigeant du futur Google français (à supposer que ce mirage se matérialise) parmi… les Français.

    Sauf erreur, le but des dirigeants politiques français, c’est d’améliorer le sort des Français, pas des Sénégalais et des Chinois. Ou j’ai raté un truc ?

    Et s’il s’agit absolument d’importer une minorité de « talents » étrangers en plus des talents français qui devraient être les premiers à pouvoir s’affirmer en France, on voit mal pourquoi cela ne serait pas possible dans le cadre d’une immigration exclusivement légale, et fortement réduite par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui.

    @ Lionel

    « S’agissant de l’immigration, soyons attentifs de ne pas nous enferrer dans un débat à la britannique. Ils voulaient se débarrasser des polonais et des européens de l’Est et ils se retrouvent avec une gigantesque pénurie d’essence due au manque de main d’oeuvre immigrée. »

    Cette pénurie n’est pas uniquement due au manque de main d’oeuvre immigrée. Et de toute façon, elle constitue un passage obligé afin d’aboutir au plus grand bien que constitue une immigration fortement réduite.

    Lorsque, durant des décennies, on applique une politique erronée conduisant à des dérèglements, la transition occasionne forcément des inconvénients douloureux et passagers. Que je sache, la libéralisation imposée par la mère Thatcher ne s’est pas passée dans la joie et la bonne humeur pour tout le monde, tout de suite.

    Le manque temporaire de chauffeurs de camion britanniques a fait flamber leurs salaires. A tel point que des pilotes d’avion abandonnent leur métier pour faire routier. Forcément, une telle transition n’est pas immédiate.

    Et puis, il y a d’autres facteurs. Tel routier affirme que rouler en Angleterre, c’est l’enfer par rapport à l’Europe continentale. Et en particulier par rapport à la France, où le parking pour les camions est gratuit sur les autoroutes, où il existe un réseau national de restaurants destiné aux routiers…

    « Par ailleurs, il faudra bien un jour aborder le problème de fond : la natalité. Italie, Allemagne, France … tous ces pays vieillissent, ne renouvellent pas suffisamment la population autochtone. »

    En effet, et la solution n’est pas de remplacer un peuple par tous les autres peuples de la terre, ce qui serait, littéralement, un suicide collectif.

    La solution est d’augmenter la natalité des Blancs. Les solutions existent, elles sont simples, on les connaît. La Hongrie a réussi à augmenter fortement sa natalité, à l’aide de mesures étatiques incitatives (allocations, etc.).

    On pourrait aussi arrêter de présenter l’avortement comme un progrès social, par opposition à un mal parfois nécessaire. On pourrait commencer par arrêter de le rembourser.

    Dans le but d’augmenter la natalité autochtone, il faut aussi fortement réduire la dépense publique, afin de permettre aux Français d’augmenter leurs revenus et de trouver plus facilement un travail durable. Elever une famille coûte cher. Pour lever les réticences à faire des enfants, il faut aussi augmenter la sécurité économique de la population.

    Et réserver ces avantages aux indigènes, bien sûr. Chaque immigré supplémentaire touchant des allocations supplémentaires contribue à faire baisser la natalité des Français de souche.

    • C’est ce qui s’appelle parler d’or !
      Comment ne pas comprendre à quel point est symptomatique cette confusion des esprits, dès qu’apparaissent les mots « immigration » ou « immigrés » !
      Merci d’avoir tenu le discours d’une vérité qui est tellement mise à mal aujourd’hui.

  11. « Zemmour (…) qui passe une bonne partie de son temps à vouloir réhabiliter Pétain. Faux, archifaux. Vous vous laissez aller à vos préjugés. D’ailleurs, depuis son entretien avec Ruth Elkrief, il refuse de parler de ce sujet. Encore faut-il, pour le savoir, l’écouter de temps en temps.

    • Qu’il ne veuille plus en parler ne m’étonne pas du tout.
      Mais ce qui est certain, c’est que Pétain a lui-même durci le statut des juifs de 1940 (avec annotations de sa main) et que les déclarations de Zemmour (qui ne datent pas d’aujourd’hui mais remontent à 2014) sur le fait que Pétain aurait sauvé les juifs français (par opposition aux juifs étrangers) ne tiennent pas la route.
      https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/3-octobre-1940-petain-durcit-la-loi-sur-le-statut-des-juifs
      https://www.20minutes.fr/france/1463593-20141018-rehabilitation-petain-zemmour-absurde-faux-selon-historiens

      C’est amusant : à droite, on aime bien faire remarquer que c’est le Front populaire qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain pour signaler la déchéance du socialisme ; et puis maintenant, Pétain aurait sauvé des Juifs ! Il va falloir choisir sur quel pied danser.

      • C’est vrai qu’il est toujours facile voir très simpliste de juger l’histoire en y apposant le cachet bien ou mal de façon trop binaire, sur un personnage ou une période.
        Il me semble que pour Pétain qui est donc un « mal » de notre histoire, Zemmour cherche en bon historien (on ne peut pas lui enlever bien que parfois, il n’est pas très honnête), à nuancer les faits, ce qu’on ne fera jamais assez.

        Personnellement pour Pétain, je ne comprends pas qu’il reçoive tant d’ovation pour son passé militaire durant la grande guerre (ou même d’autres guerres comme celle du Rif au Maroc) alors qu’il fût si mauvais au point de se faire virer par Clemenceau.

        Son passé diplomatique ou politique est sans doute moins mauvais et enfin c’est justement en 1940, qu’il fût le personnage clé qui sauva ce qui restait de la France dans le désastre total. Car enfin, il ne restait plus à ce stade, rien de nos capacités militaires. Hitler et une force militaire victorieuse et surpuissante, auraient pu exiger la flotte, les colonies etc…

        Pétain ne s’oppose pas à l’article 19 du texte de l’armistice, qui exige que la France remette à l’Allemagne « sur sa demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich ». Il ne s’agit rien moins que de trahir la parole donnée aux réfugiés politiques et aux juifs allemands. Mais Keitel ne veut pas entendre parler de sa suppression et les Français s’inclinent. Comment faire autrement ? J’aimerais bien que les juges d’aujourd’hui indiquent puisqu’ils sont si malins, ce qu’il aurait fallu faire à ce moment précis dans le contexte !

        Il fallait agir vite avant que les allemands calculent leurs avantages de cette victoire totale que certains historiens allemands ont encore du mal à comprendre aujourd’hui. Pétain a su évaluer cela.

        Pour la suite, son entourage et sa sénilité ont effectivement produit des décisions inacceptables et c’est assurément indiscutable. Pour autant Zemmour en historien (« qui se définit comme un juif d’origine berbère », « définit » est malhonnête de la part de 20minutes, c’est sa généalogie), cherche à nuancer l’épisode Pétain et non à le réhabiliter ; évitons de caricaturer.

  12. Loin de moi l’idée de minimiser les fautes impardonnables de Pétain, mais certains chiffres interpellent tout de même.
    Ainsi je lis, que lors d’un recensement ordonné par les Allemands en 1941 :
    en Hollande, 159 806 personnes se font recenser comme Juifs (au moins un grand-parent juif).

    En 1940 300 000 à 330 000 Juifs vivent en France.

    En consultant la page Wikipedia « Nombre de Juifs par pays », on trouve :
    aux Pays-Bas : 29 900 Juifs
    en France : 467 500 Juifs

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Juifs_par_pays

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