Régionales en Hauts-de-France (II) : Situation APRÈS le premier tour

Mise à jour du 27 juin 2021 – 22 h : À l’issue du second tour des élections régionales 2021, l’abstention s’est située aux alentours de 66 %, soit dans le même ordre de grandeur qu’au premier tour (66,7 %). La carte couleur des régions reste inchangée par rapport à 2015 en métropole, car tous les sortants sont réélus : le PS garde 5 régions et la droite 7, le RN n’en remporte aucune et LREM est reléguée au rôle de pâle figurant – mais s’imagier que ce rapport de force politique sera celui qui prévaudra en 2022 serait s’illusionner grandement.

         


Cet article est la suite de « Régionales en Hauts-de-France (I) : Situation AVANT le premier tour » publié sur ce blog le samedi 19 juin 2021.

Je ne vous fais pas languir plus longtemps : au niveau national, la participation au premier tour des élections régionales qui s’est tenu hier dimanche 20 juin n’a pas dépassé 33,3 % des inscrits, du jamais vu en aucune autre élection auparavant. Grosse dégringolade depuis l’édition régionale de 2015 où le chiffre équivalent atteignait presque les 50 %, mais également depuis le premier tour des municipales de mars 2020 qui, malgré le Covid annoncé, avait quand même réussi à attirer pas loin de 45 % des électeurs dans les bureaux de vote – ce qui n’était déjà pas beaucoup.

Alors évidemment, dans ces conditions, impossible de parler de victoire électorale pour aucun des partis ni aucun des candidats en lice. Tous ont lamentablement échoué à donner du sens à la politique territoriale, quoi qu’ils en disent, y compris ceux qui semblent avoir tiré leur épingle du jeu si l’on réduit l’analyse aux seuls suffrages exprimés, comme c’est justement le cas pour Xavier Bertrand, Président sortant et candidat à sa réélection dans la région des Hauts-de-France.

Dans son allocution de « victoire » d’hier soir (photo ci-dessous), ce dernier s’est félicité d’avoir su redonner un sens à la politique par son travail et son engagement à la tête de la région :

« Le FN a reculé parce que nous avons montré que par le travail, l’engagement et la cohérence, la politique n’était pas morte, et qu’elle avait encore un sens, celui de servir pour rendre la vie meilleure. »

C’était passer un peu vite sur l’extrême désintérêt envers ces élections, envers le sort futur des candidats et envers la politique en général manifesté par les deux tiers du corps électoral.

En revanche, dans ces mêmes conditions peu glorieuses, ô combien la chute du parti présidentiel (LREM) est immense ! Et ô combien le recul du Rassemblement national (RN) est impressionnant ! Marine Le Pen a d’ailleurs appelé ses électeurs « au sursaut » pour le second tour, une première pour ce parti, je pense.

Là encore, les Hauts-de-France illustrent à merveille les surprises du scrutin (voir détail dans le tableau des résultats ci-dessous).

Donné au coude à coude avec le candidat du RN Sébastien Chenu dans une fourchette de 32 à 33 %, Xavier Bertrand est parvenu à creuser l’écart de telle façon qu’il a complètement renversé le rapport de force de l’édition régionale 2015 : à l’époque, il avait recueilli 25 % des voix contre une Marine le Pen à 40 % ; aujourd’hui, il grimpe à 42 % et laisse son rival du RN avec un score inattendu par sa faiblesse de 24 %.

La prime au sortant, très probablement, comme dans la plupart des autres régions (de droite ou de gauche, d’ailleurs) et comme lors des municipales de 2020. Et aussi, peut-être, une petite prime (très modérée, n’oublions pas l’abstention) en faveur de la droite LR et des partis apparentés. Au niveau national, cette dernière sort en tête de ce scrutin avec 27 à 29 % des suffrages exprimés selon les estimations (taux qui tombent aux alentours de 9 % si l’on se réfère aux inscrits…)

Du côté de LREM, malgré une impressionnante brochette de ministres envoyés à la rescousse du peu charismatique Laurent Pietraszewski (Dupont-Moretti, Justice – Darmanin, Intérieur – Griset, PME et Pannier-Runacher, Industrie) et malgré la visite du Président de la République Emmanuel Macron dans la Somme et dans l’Aisne jeudi dernier, la liste de la majorité présidentielle stagne à 9 %, soit en dessous des 10 % requis pour se maintenir au second tour.

Quant à l’Union de la Gauche concoctée spécialement dans les Hauts-de-France (ailleurs, c’est la guerre) entre le PCF, le PS, EELV et la France Insoumise, elle devait redonner des couleurs « de gauche » à une terre « de gauche » complètement privée d’élus régionaux « de gauche » suite au retrait de la liste du PS décidé par François Hollande en 2015 pour faire barrage à l’extrême-droite. Apparemment, ce ne sera pas pour cette fois. Avec environ 19 % des voix, elle peut se maintenir au second tour si elle le souhaite mais ne semble pas en mesure de modifier profondément l’ordre d’arrivée.

(Notons au passage la fine remarque de Gérald Darmanin sur l’abstention qui figure au bas de la capture d’écran ci-dessus :

« Le niveau d’abstention est particulièrement préoccupant. »

Ah oui, vous croyez vraiment ? Quel extralucide, ce ministre de l’Intérieur. Et quelle puissance d’analyse !)

Élections régionales 2021 dans les Hauts-de-France – Résultats du Premier tour
Source : résultats définitifs du ministère de l’Intérieur.
Remarque : en 2015, les partis de gauche partaient en ordre dispersé.

Candidats Partis 2015 Exprimés Inscrits
Xavier Bertrand Droite 25,0 % 41,4 % 13,0 %
Sébastien Chenu RN 40,6 % 24,4 % 7,7 %
Karima Delli EELV-FI-PS-PC 28,3 % 19,0 % 6,0 %
L. Pietraszewski LREM 9,1 % 2,9 %
Autres G et D 6,1 % 6,1 % 1,9 %
Blancs et nuls       1,4 %
Abstention       67,2 %
TOTAL   100,0 % 100,0 % 100,0 %

Xavier Bertrand se retrouve dans la situation idéale de n’avoir besoin de personne pour le second tour. Il a du reste annoncé dès hier soir qu’il allait déposer aujourd’hui sa liste du premier tour inchangée pour le second.

Notons toutefois que Laurent Pietraszewski (LREM) qui se présentait comme le candidat de la vraie gauche « républicaine, laïque, écologiste, la social-démocratie » a appelé à voter pour lui. Une consigne (inutile) d’Emmanuel Macron probablement, qui tenait beaucoup à faire savoir qu’il savait sacrifier ses ministres pour faire barrage au RN, quitte à donner de la crédibilité à l’un de ses futurs concurrents de 2022. Encore que d’ici là, les surprises ne manqueront sans doute pas. Wait and see.

Quoi qu’il en soit, on peut s’avancer à pronostiquer que Xavier Bertrand sera réélu dans les Hauts-de-France dimanche prochain. Mais avec quelle part du corps électoral ? Là réside toute la question pour celui qui se verrait bien accéder à la magistrature suprême dès l’an prochain.

Nul doute qu’il se sente maintenant complètement confirmé dans son projet présidentiel (mais Pécresse aussi n’en doutons pas). N’a-t-il pas eu raison dans sa région des deux partis, donc des deux candidats donnés en tête de la course à l’Élysée, le sortant et la Présidente d’un Rassemblement national nettement moins fringant qu’avant ? Et pourtant, vu le degré d’abstention auquel on est arrivé hier, n’est-il pas complètement surréaliste de voir un destin présidentiel se conforter ainsi sur presque rien – ou du moins sur seulement 13 % des inscrits, ce qui ne vaut guère mieux ?

Mais tout en répétant partout comme Darmanin que l’abstention devient terriblement préoccupante, les politiciens ont l’art de lui trouver les interprétations qui flattent au mieux leurs petites affaires :

· Dédain du local en attendant la grande élection nationale ? → C’est à coup sûr l’interprétation que ne manquera pas de retenir Emmanuel Macron et tous les perdants à sa suite.
· Sanction de la politique nationale ? → Interprétation privilégiée par tous les opposants au gouvernement qui plait certainement beaucoup à M. Bertrand.
· Sentiment que le résultat quel qu’il soit ne changera rien à la vie de tous les jours ? Indifférence générale voire rejet à l’égard des politiciens, peu importe la nature de l’élection ? → Interprétations unanimement rejetées par les politiciens qui, tous sans exception, s’imaginent comme M. Bertrand qu’ils redonnent du sens à la politique au plus près des citoyens. Sans grand succès, pourtant, comme on vient de le constater une fois de plus.

Les politiciens ont le don d’oublier qu’ils sont élus par de moins en moins de citoyens. Ça ne les empêche nullement d’être de plus en plus dirigistes sur le plan économique et de plus en plus constructivistes sur le plan sociétal. À gauche comme à droite. Chez les progressistes comme chez les conservateurs. Ça promet. 


Illustration de couverture : Estimation des résultats des quatre principaux candidats aux élections régionales dans les Hauts-De-France au soir du premier tour du 20 juin 2021.

21 réflexions sur “Régionales en Hauts-de-France (II) : Situation APRÈS le premier tour

  1. Merci pour cette analyse qui vaut largement celle des plumitifs officiels (qui indirectement se sont également pris une grande claque dans la g… hier soir, ce qui ne peut pas leur faire de mal). La question finale est une très bonne question : le dirigisme n’est-il pas le fossoyeur de la caste politique ?

  2. Dans le Grand Est le sortant Jean Rottner est en tête avec 31,15% des voix, mais 9% des inscrits. Il va probablement être réélu au second tour. Nous avons un sérieux problème de légitimité, car personne ne peut croire que l’on peut diriger avec une telle minorité de voix. Nous avons un sérieux problème d’organisation de notre démocratie et le fond du problème est là. La 5ème république est dépassée, il convient d’en changer. Cela se vérifie dans toutes les régions artificielles, imposées et non acceptées par les citoyens.

  3. Vous avez oublié de signaler l’excellent résultat de Laurent Wauquiez dans notre région Auvergne Rhône Alpes. Lui aussi a des ambitions présidentielles. Il a très bien dirigé la région, son score est le plus élevé de tous les présidents sortants, je pense qu’il a quelques raisons d’espérer. Ce succès n’est pas isolé : je porte à votre connaissance l’excellent score aux départementales de Damien Abad dans l’Ain : 78% dans son canton et 75% pour le président du conseil régional de l’Ain Jean Deguerry (tous les 2 LR).

    Plus largement ces résultats signent l’échec et le cynisme du gouvernement. A 10% l’échec est patent. Quand au cynisme, ils ont tout fait pour que la participation soit la plus basse possible sachant fort bien que leur volume électoral représente entre 20 et 25% et qu’ils n’ont aucune implantation locale : pas d’élus, pas de cadres et pas de militants. C’était un échec annoncé et ils comptaient sur l’abstention pour se dédouaner, ce qu’ils ont fait avec cette belle langue de bois qui fait fuir l’électeur.

    Personne ne souligne les énormes mensonges de tous les instituts de sondage et des médias qui prédisaient un score élevé du RN. C’est le coeur de la stratégie de conquête présidentielle : se retrouver en 2022 au 2nd tour face au RN pour gagner facilement. Tout a été fait pour conditionner la population en ce sens. On voulait artificiellement polariser la politique autour de l’axe LREM / RN et je constate avec plaisir que les faits ont démenti cette belle mécanique. Mais pas d’inquiétude, personne ne parlera de fake news, les fake news c’est pour l’opposition.

    Comme vous le soulignez, la victoire de Bertrand met à mal la stratégie présidentielle car désormais c’est Bertrand qui se pose en défenseur face au RN. Il a intelligemment retourné l’argument du gouvernement et du coup on se demande bien pourquoi il faudrait voter LREM en 2022.

    Et pour finir réjouissons-nous des faibles scores de l’extrême-gauche. Comme pour le RN, ces scores ne sont pas tout à fait représentatifs de leur poids réel au niveau national mais ça fait quand même plaisir de les voir les deux extrêmes si bas. Voyons ce que nous réserve le second tour mais a priori ça devrait être de bonnes nouvelles.

    Quand à l’abstention, j’y vois surtout le signe d’une dépolitisation de la société sur laquelle il serait intéressant de revenir mais je ne pense pas que les exécutifs sortant au niveau régional et départemental soient en cause.

    • « Vous avez oublié de signaler l’excellent résultat de Laurent Wauquiez dans notre région Auvergne Rhône Alpes. »

      Non. Mon sujet, ce sont les Hauts-de-France, comme mon titre l’indique. C’était une demande spécifique de Contrepoints à laquelle je me suis tenue, tout en signalant la prime au sortant qui a joué pour Wauquiez aussi. En principe, d’autres auteurs ont dû traiter d’autres régions. Du reste, au vue de la brillante participation, je ne crois pas que ces élections valent toute l’encre qu’on leur consacre. Ce serait une erreur de leur faire dire trop de choses pour la suite.

      Mais pour ce qui est de Wauquiez, qui n’a pas brillé à la tête de LR, peut-être que ce mini succès va lui monter à la tête pour 2022. Qui sait… Wait and see.

  4. Bonjour Nathalie, je ne partage pas l’idée selon laquelle on devrait se priver de toute analyse sous prétexte que la participation est faible et je trouve surprenant de parler de « mini-succès » s’agissant du score de L. Wauqiez, un terme que vous n’employez d’ailleurs pas pour évoquer ceux de X Bertrand et de V. Pécresse. Wauquiez nourrit des ambitions pour 2022, elles ne sont pas moins légitimes que celles des autres LR. Et pour ma part je souhaiter saluer sa victoire, même si l’abstention est forte, et je crois utile de souligner l’échec relatif mais bien réel du gouvernement sur sa stratégie présidentielle face au RN. Mais je vous rejoins sur le fait qu’il ne faut pas tirer de conclusions définitives d’un premier tour.

    • « je trouve surprenant de parler de « mini-succès » s’agissant du score de L. Wauqiez, un terme que vous n’employez d’ailleurs pas pour évoquer ceux de X Bertrand et de V. Pécresse. »

      Vous plaisantez, j’imagine. J’ai bien pris la peine de recalculer les scores par rapport aux inscrits (13 % pour Bertrand) et relisez donc ce paragraphe, le second de mon texte :

      « Alors évidemment, dans ces conditions, impossible de parler de victoire électorale pour aucun des partis ni aucun des candidats en lice. Tous ont lamentablement échoué à donner du sens à la politique territoriale, quoi qu’ils en disent, y compris ceux qui semblent avoir tiré leur épingle du jeu si l’on réduit l’analyse aux seuls suffrages exprimés, comme c’est justement le cas pour Xavier Bertrand, Président sortant et candidat à sa réélection dans la région des Hauts-de-France. »

      De plus, j’ai introduit la publication de cet article sur Facebook, Twitter et Linkedin par :
      « #Régionales2021 : Avec une #abstention record de 67 %, « triomphe » pâlichon de
      @xavierbertrand dans les #HautsdeFrance, plantage cinglant de #LREM et recul du #RN. »

      Mais si vous voyez dans cette élection un signal infaillible pour Wauquiez, libre à vous.

      • @Nathalie : c’est justement avec ce paragraphe que je ne suis pas d’accord.
        « Alors évidemment, dans ces conditions, impossible de parler de victoire électorale pour aucun des partis ni aucun des candidats en lice. Tous ont lamentablement échoué à donner du sens à la politique territoriale, quoi qu’ils en disent, y compris ceux qui semblent avoir tiré leur épingle du jeu si l’on réduit l’analyse aux seuls suffrages exprimés, comme c’est justement le cas pour Xavier Bertrand, Président sortant et candidat à sa réélection dans la région des Hauts-de-France. »

        Les présidents de région n’ont pas lamentablement échoué, au contraire ils ont fait le job et c’est pour cette raison que les sortants sont reconduits. S’ils avaient échoué ce sont les extrêmes qui auraient gagné, ou LREM. Parce qu’il va quand même falloir expliquer pourquoi les scores sont ce qu’ils sont, abstention ou pas.

        Pourquoi les gens ne vont pas voter ? Quelques facteurs conjoncturels : élection repoussée fin juin, après un déconfinement, faible publicité de la part du gouvernements. Facteurs de fond: peu de gens connaissent les attributions des régions, le pouvoir central a tout fait pour torpiller la crédibilité des régions et des départements (la carte de Hollande, les répartitions absurdes des compétences, le fait que le vrai pouvoir est en fait à Paris), les gens ne croient plus dans la capacité des politiques à répondre à leurs aspirations et sur ce point je pense que nous payons les reculs démocratiques du gouvernement Macron qui a fait beaucoup de mal à notre état de droit.

  5. Personnellement, je me suis longuement gratté pour savoir si j’allais voter. J’ai tiré à pile ou face, selon que le nombre de commentaires chez Nathalie serait pair ou impair. Finalement, j’y suis allé… et j’ai dû faire la queue beaucoup plus longtemps que d’habitude ! Un comble !

    De toutes façons, on n’y comprend rien. Même le processus électoral est imbitable. Ne parlons pas des compétences imbriquées des différents « territoires ».

    Hypothèse pour la chute du RN : Marine le Pen s’est tellement « dédiabolisée » qu’elle a dépassé la droite classique… par la gauche. Quand elle éprouve le besoin de se démarquer d’Eric Zemmour, pourquoi ses fidèles iraient-ils encore voter pour elle ? Préférer l’original à la copie, ça marche dans les deux sens.

  6. Bonjour,

    Mini prime pour les sortants parce que ce sont essentiellement des gens hostiles à tous changements qui se sont déplacés aux urnes. Indifférence générale.

    Dans la mesure ou la vie politique française est totalement vérouillée par les partis politiques pour empêcher que le « miracle » Macron ne se reproduise je me demande ce qu’il va se passer l’année prochaine. Un aventurier parti en solitaire? Un choix par défaut avec des revenants pas vraiment partis? (Comme Bertrand et Pécresse officiellement plus LR mais LR dans les faits..)

    Une chose est sûre, une forte abstention et des électeurs âgés ça donnera forcément un avantage aux insiders faussement libres des appareils politiques. Sans enthousiasme, sans élan, voilà qui redonne des chances à des personnes pourtant très friables comme Bertrand….

    cdlt

  7. Par patriotisme, je suis rentrée d’une île où pendant 15 jours, je n’ai ouvert ni journaux, ni radio, ni télé.
    Boîte aux lettres bourrée de prospectus électoraux. Vantant le candidat.
    Aucun document listant les attributions respectives des régions et des départements. Qui fait quoi, qu’attendre des uns et des autres, ce genre d’explication.
    Donc, tendance à l’abstention ou réélection du sortant.

    Le PS, éparpillé partout façon puzzle, a été réélu en Nouvelle Aquitaine. Titre du Monde : « Le PS conserve son ancrage en Nouvelle-Aquitaine. »

      • Oui ! Les voici les causes profondes de la baisse tendancielle de la participation : le millefeuille, la bureaucratie, l’inflation réglementaire. Mais qui a créé tout cela si ce n’est l’état central trop soucieux de miner tout ce qui ressemble à une initiative locale ? Ne nous étonnons pas que personne n’y comprenne rien.

  8. Merci Nathalie, pour cette excellente analyse, et surtout pour la colonne du pourcentage des inscrits de votre tableau !
    Mais pourquoi personne n’ose invoquer la « grande victoire des abstentionnistes » ?
    S’il devait y avoir enfin une réforme de nos institutions à l’agonie, n’est-ce pas à eux que nous le devrions ?
    Il se raconte que ce sont 90% des moins de 24 ans qui se sont abstenus !
    N’est-ce donc pas la victoire de « ceux qui ne sont rien », la victoire des « Gaulois réfractaires » sur les « premiers de cordée ?

  9. Les budgets des 13 régions, c’est 35 milliards d’euros au total, 1,5 % du PIB, 3 % de la dépense publique. Les français sont pas idiots, l’importance est très relative surtout qu’en plus la fiscalité n’est pas décidée par les régions.
    Donner un avis pour des dirigeants qu’on ne paie pas directement pour les actions assez marginales qu’ils vont réaliser si ils en ont les moyens, est tout de même assez peu motivant.

    En France, les régions sont des nains au regard des voisins européens. Le budget de l’Ile-de-France ne représente pas 15 % de celui de la Rhénanie du Nord-Westphalie allemande. Et la deuxième région française, Auvergne-Rhône-Alpes, n’atteint pas celui de l’Andalousie ou de la Sicile.

    Les enjeux sont donc uniquement politiques en préparation de la présidentielle. Ces élections ne donnent aucune visibilité aux français de l’utilité des régions (avec leur armée de fonctionnaires) ou d’une quelconque décentralisation.

  10.  » Les politiciens ont le don d’oublier qu’ils sont élus par de moins en moins de citoyens. Ça ne les empêche nullement d’être de plus en plus dirigistes sur le plan économique et de plus en plus constructivistes sur le plan sociétal.  »

    Et les électeurs de plus en plus abstentionnistes !

    Un article qui dit tout … élégamment … suivi de commentaires percutants.

    Voici LR ( la Droite) nantie de 3 chefs. Je ne sais pas si cela ne va pas leur nuire … trop de biens … !

    Parfois, quand j’ai du vague à l’âme je pense à Fillon.

  11. Les électeurs seraient motivés si il pouvait choisir les thèmes de leurs préoccupations à confier aux candidats à leur gouvernement, choisir combien ça doit coûter et en mesurer les effets et les résultats.

    Aucune des trois conditions n’est remplie. Les thèmes (quand il y en a de précis), sont avant tout électoralistes et influencés de surcroit par des minorités, les prélèvements fiscaux sont illisibles, intraçables et rendus le plus possible indolores, seuls les résultats mesurés sont ceux de la dépense et d’ailleurs l’ampleur de la dépense mesure seulement l’intérêt porté au domaine concerné mais jamais vraiment l’amélioration apportée pour faciliter la vie.

    Comment s’étonner du désintérêt local ?
    Et même l’attachement au maire n’est plus qu’une idée assez romantique car entre métropoles et communautés ou syndicats de communes, il a de moins en moins de pouvoir.

    • Tino je vous rejoins en effet nous ne pouvons jamais choisir les thèmes qui nous conviendraient. Cela fait des années que je demande qu’une liste de thèmes soit jointe à leur propagande et que pour les sortants ils précisent leurs résultats ainsi que leurs prévisions pour les aspirants.
      N’oubliez pas le bon mot de Charles Gave : « Quand vous élisez des coiffeurs vous avez des politiques de coiffeurs » Ainsi dans les propagandes qui m’ont été données à lecture j’ai noté une proportion phénoménale d’agents administratifs faisant partie des listes des aspirants ! Je réside en région Bourgogne Franche-Comté.

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