Le gouvernement qui décaissait plus vite que son ombre

Réforme de l’État, choc de simplification, modernisation et décentralisation citoyenne de l’action publique – tel le proverbial et très élusif serpent de mer, autant de fabuleuses résolutions censées économiser des milliards que l’on voit surgir du néant à chaque nouveau gouvernement pour s’abîmer peu après dans l’indifférence totale des dirigeants qui les avaient annoncées à grand renfort de superlatifs grandioses et la promesse d’une efficacité gouvernementale jamais vue en France auparavant.

C’est ainsi que le pays a été successivement – et rapidement – balayé par la Révision générale des politiques publiques (ou RGPP) de Sarkozy en 2007, par la Modernisation de l’action publique (ou MAP) de Hollande en 2012 et par le Choc de simplification du même Hollande en 2013.

Puis le souffle vivifiant du printemps macronien est arrivé et nous avons vu débarquer l’Action publique 2022 du Premier ministre de l’époque Édouard Philippe.

Véritable « Big Bang » selon ses dires, l’opération a surtout consisté à ajouter dans le Projet de loi de finances pour 2018 une petite ligne de réduction de la dépense publique parfaitement pifométrique à l’horizon 2020 – ligne bien évidement complètement oubliée depuis, et ceci bien avant que les confinements imposés face à la pandémie de Covid-19 n’emportent toute discipline budgétaire sur leur passage. (Voir tableau ci-contre, cliquer pour agrandir).

De toute façon, les Matignon Boys nous avaient prévenus : la dimension budgétaire de la réforme de l’État est totalement « secondaire ».

Une nuance captée cinq sur cinq par Bercy peu après, alors que la révolte persistante des Gilets jaunes donnait éventuellement à penser que ces derniers étaient les grands oubliés de la sollicitude étatique : la réduction des effectifs de la fonction publique de 120 000 personnes à laquelle le candidat Macron s’était engagé quand il cherchait les suffrages des Français fut purement et simplement abandonnée

Et de fait, les dernières statistiques de l’INSEE montrent que nos effectifs de fonctionnaires n’amorcent pas de baisse. Corrigés des emplois aidés (EA) qui sont en baisse constante depuis leur pic hollandais de 2015 et qui correspondent à des emplois pour lesquels les employeurs – du secteur associatif, notamment – bénéficient d’aides financières, on voit qu’ils ont progressé de 40 000 personnes par an en moyenne entre 2015 et 2019 :

Évolution des effectifs de la fonction publique de 2015 à 2019
Sources : INSEE 2015 à 20182019 – EA = emplois aidés.

(En milliers) 2015 2016 2017 2018 2019
TOTAL   5 648,3 5 672,1 5 664,7 5 643,0 5 663,5
dont EA   197,7 189,3 138,8 78,8 51,7
Total hors EA 5 450,6 5 482,8 5 525,9 5 564,2 5 611,8
Croissance hors EA   0,59% 0,79% 0,69% 0,86%

Arrive un nouveau Premier ministre. Il s’appelle Jean Castex, c’est un élu des « territoires » et il parle avec un sympathique petit accent du Sud-Ouest qui nous ferait presque oublier qu’il est un énarque comme les autres. Lui aussi veut transformer l’État, d’où grande réunion interministérielle décentrée à Mont-de-Marsan (Landes) vendredi 5 février dernier. Il est vrai qu’après le sketch des masques et les ratés de la campagne de vaccination contre le Covid-19, il est grand temps de redorer le blason tout rouillé de l’action étatique.

Attendez-vous à rien de moins qu’une véritable « révolution » car dès son discours de politique générale de cet été, le Premier ministre nous informait que :

« Toutes les créations d’emploi qui seront autorisées par le projet de loi de finances pour 2021 seront affectées (…) dans les services départementaux de l’État et aucune dans les administrations centrales. C’est une révolution. »

.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Il est évident que le plan de relance, l’un des plus ambitieux jamais déployés en France dont les montants faramineux devraient nous inspirer le plus sublime respect à l’égard de notre gouvernement, commande de renforcer illico les services départementaux de l’État de 2 500 fonctionnaires et de dépêcher sur place trente sous-préfets pour vérifier que l’argent sera bien dépensé intégralement. Judicieusement, c’est moins sûr.

Les élus locaux sont inquiets. À leurs yeux, les nouveaux sous-préfets sont jeunes et ne connaissent à peu près rien de l’économie en général et encore moins du tissu économique et social de la région où ils sont envoyés. Ils ont l’impression que l’État central se délocalise en province à seule fin de pouvoir surveiller de plus près ce qu’ils y font, voire mettre la main sur leurs prérogatives locales. Autrement dit, tout le contraire du principe de subsidiarité qui voudrait qu’une autorité centrale ne puisse effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur. 

Mais à Bercy, dans l’entourage du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, on est ravi :

« Il y en a marre avec la décentralisation ! On a donné la main aux régions sur le deuxième volet du fonds de solidarité et ils n’en ont dépensé que 3 %. Quelques petits milliers d’euros seulement. Ils sont parfois incapables de décaisser aussi vite que nous. » 

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Oh, que c’est beau ! Nouvel angle d’analyse du quinquennat de M. Macron : c’est le triomphe d’un gouvernement qui décaisse plus vite de son ombre – d’autant plus vite que l’élection présidentielle arrive à grande vitesse et qu’il va falloir présenter aux Français un bilan alléchant, sonnant et trébuchant.

Jean Castex l’a répété à Mont-de-Marsan : « La mise en oeuvre des réformes jusqu’au dernier kilomètre est une réforme en soi » et il importe que cela apparaisse clairement et rapidement aux yeux des Français. Dernier kilomètre voulant dire bien sûr dernier sou.

En vertu de quoi, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin s’est empressée de mettre en ligne dès le mois dernier un petit baromètre de l’action macroniste listant vingt-cinq mesures prioritaires prises par le gouvernement depuis 2017 et faisant le point sur leur degré d’avancement.

Exemples :

· Dans la famille « Verdir le parc automobile », 879 771 primes de conversion avaient été versées à fin septembre 2020, soit 59 % de l’objectif de 1 500 000 primes à la fin du quinquennat décidé par le gouvernement.

· Dans la famille « Déployer le Pass culture », on comptait 113 921 utilisateurs à fin octobre 2020, soit seulement 8 % de l’objectif gouvernemental à atteindre d’ici 2022.

 

Le baromètre sera « enrichi » dès avril de onze indicateurs supplémentaires dont l’un fera le suivi de l’utilisation de « Ma prime rénov' » (aide financière pouvant aller jusqu’à 20 000 € pour des travaux de rénovation énergétique des logements).

On comprend tout de suite que cet outil intitulé « baromètre » n’a nullement vocation à évaluer l’efficacité des politiques publiques. Il se contente de suivre le déploiement des mesures décidées par le gouvernement et votées par les parlementaires, aussi inutiles ou décalées soient-elles. À partir du moment où une enveloppe financière a été attribuée – et il y a toujours une enveloppe financière attribuée même si l’unité de l’action se décline en kilomètres de pistes cyclables – l’action publique sera jugée d’autant plus « performante » que l’enveloppe aura été le plus dépensée.

Ou plutôt, il est entendu depuis longtemps dans les tréfonds de notre État providence, stratège et nounou que son efficacité est directement proportionnelle à l’argent dépensé et donc aux impôts et à la dette publique. Les résultats sur la société française en termes de croissance, d’emploi, de pouvoir d’achat ou de niveau éducatif ainsi que les impacts à plus long terme n’entrent pas en ligne de compte. Tant pis s’ils sont mauvais – et le fait est qu’ils sont globalement négatifs (pour le dire gentiment) depuis de nombreuses années.

Parfait exemple récent propulsé par les ratés de la prise en charge médicale des malades du Covid-19 : le « Ségur de la santé » a consisté à revaloriser les salaires des soignants à raison de 8 milliards d’euros par an sans s’intéresser sérieusement à l’organisation et à la qualité des soins qui sont des sujets au moins aussi importants pour les citoyens.

Si, donc, le baromètre d’Amélie de Montchalin est un leurre quant à la qualité des politiques publiques menées en France, il est en revanche l’indicateur très précis qu’Emmanuel Macron compte sur le gouvernement Castex pour décaisser plus vite que son ombre à l’horizon 2022 afin d’inciter les Français à lui offrir un second quinquennat. Ça promet.


Illustration de couverture : Photo de famille du gouvernement Castex le 29 juillet 2020. Photo Twitter.

26 réflexions sur “Le gouvernement qui décaissait plus vite que son ombre

  1. La dépense publique n’est pas un sujet préoccupant, contrairement à ce que l’on dit parfois, car nos bienveillants créanciers vont bientôt découvrir la révélation selon Saint Piketty et nous remettront nos dettes comme Jupiter nous remet nos péchés. Amen, awomen.

  2. L’énarque n’entend pas le bruit sourd du pays qu’on enchaîne, la suite n’augure rien de bon.
    Il n’existerait que le rendez-vous citoyens aux urnes mais le temps est devenu plus court car il y a urgence. Les commerçants artisans ont trop d’échéances à honorer sans ressources (honnis soit le GPE) alors que tous les fonctionnaires et élus 100% payés et confinés n’ont eu aucune solidarité avec ceux qui les nourrissent.
    Ami entends-tu…

  3. À Lionel,
    Mille excuses, j’avais lu votre message trop rapidement.
    Enlever ses assurances-vie, mais où les replacer ? Valeurs sûres l’or, l’argent, des métaux rares. L’immobilier ? Sources de soucis si vous louez, réparations diverses, taxe foncière qui s’alourdit d’année en année, locataires pas toujours corrects…
    À propos de la dette, Il semblerait que l’État veuille laisser courir l’inflation. Elle est déjà là ; par exemple le prix des matériaux de construction ont doublé pour les artisans en deux ans, artisans qui seront obligé de répercuter l’augmentation sur les clients et ceux-ci n’auront peut-être pas toujours les moyens de payer, amenant une baisse de la demande et des faillites d’entrepreneurs, etc et etc; même chose dans tous les autres domaines. Pour rester dans le domaine de l’immobilier depuis que nous sommes dans l’euro le prix des maisons a plus que doublé et je ne parle pas des grandes villes: Paris, etc.
    Et l’argent « gratuit » généreusement octroyé par la Banque Européenne facilite cette inflation.
    En gros on peut dire que l’économie est régie par un système financier néolibéral hors sol, en apesanteur et loin de l’économie réelle, adapté uniquement à une certaine catégorie qui fait de terribles bénéfices.

    • @Montvives : plusieurs points dans votre message. Tout d’abord, je constate avec vous que les opportunités d’investissement se raréfient. Pour ma part, je rembourse le prêt de mon logement, je rachète des années de retraite et j’investis dans la bourse. Ce n’est pas très glorieux mais je gère en « bon père de famille », je n’ai pas les nerfs assez solides pour aller sur les crypto-monnaies.

      La bourse et l’immobilier sont boostés par la politique monétaire expansionniste, il y a peu de chance que les prix de ces actifs baissent dans les prochains mois. Par ailleurs, si le gouvernement poursuit ce que j’appelle la politique Duflot sur le logement on peut s’attendre à une pénurie de logements et donc à une hausse des prix. Je ne suis pas expert de ces sujets, je peux me tromper, merci de prendre ces avis avec les réserves d’usage.

      Je n’investis pas dans l’immobilier parce qu’il y a trop de soucis et les rendements sont faibles. J’investis dans mon immobilier c’est déjà pas mal. Je me tiens éloigné des programmes défiscalisés parce que souvent les promoteurs empochent la déduction fiscale en augmentant le prix de vente. Là encore je pense que je vais avoir des détracteurs, je rappelle que ce n’est que mon avis.

      Concernant la hausse des prix elle semble inévitable en raison d’une part des surcoûts réglementaires liés au COVID ainsi qu’en raison des pénuries liées à la désorganisation de la production. On signale déjà des pénuries sur certaines pièces automobiles, sur des pièces détachées et sur des médicaments. S’agissant des médicaments, ce n’est pas nouveau, le phénomène tend juste à s’amplifier. Comme quoi le COVID n’a pas créé ces problèmes, il les a seulement révélés et catalysés.

      Enfin, vous pointez un système néo libéral qui serait loin de l’économie réelle. Il me semble que c’est surtout les politiques publiques qui sont déconnectées de l’économie réelle. Elles pèsent fortement sur la rentabilité et sur la compétitivité. Ce n’est pas le libéralisme qui fait couler nos entreprises, qu’il soit néo, ultra ou autre. L’économie française souffre du dirigisme, de l’étatisme, un peu de libéralisme nous ferait le plus grand bien au contraire.

      Si vous souhaitez mieux comprendre quels sont les enjeux et les dangers de la situation actuelle, je vous conseille la lecture du dernier livre d’Agnès Verdier-Molinié la directrice de l’IFRAP. Je ne l’ai pas encore lu, je l’attend d’ici peu, mais j’ai lu son livre précédent qui était excellent. C’est aussi bien que ce que fait Nathalie.

    • @Montvives
      L’évolution de l’immobilier est plus lié à des décisions publiques comme les PLU … qui limitent l’accès au foncier et fait renchérir les prix des terrains constructibles.
      rajoutez y un zeste de normes sur les constructions (antisismique chez moi…), des interdictions hors sols (interdiction du chauffage à gaz) et vous avez des prix qui explosent.
      J’ai du mal à y voir du « néolibéralisme », mais plutôt de l’étatisme bon teint.
      Lire le papier de Vincent Bénard sur CP de ce jour
      https://www.contrepoints.org/2021/02/09/390594-logements-sociaux-il-faut-liberaliser-la-ressource-fonciere

  4. Contrairement à ce que disait Mitterrand, on n’a pas « tout essayé » (bien qu’il parlait du chômage, et non de la réduction de la dépense publique).

    Il y a un truc qu’on n’a pas essayé : traîner le général de Gaulle dans la boue, et pas pour promouvoir l’Algérie française ou la collaboration ; pour promouvoir le libéralisme, et la fin du culte de l’Etat.

    De même que l’Allemagne a dénazifié à la fin de la guerre, que la Pologne ou l’Ukraine ont décommunisé après la chute de l’URSS, il conviendrait de dégaulliser la France.

    Pas un seul jour sans insulter le général de Gaulle, le gaullisme et les gaullistes : voilà qui me paraît une saine hygiène de vie.

    Un peu de lecture :

    https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/gaullo-communisme-tragedie-franc%CC%A7aise-perdure

    https://www.lisez.com/ebook/de-gaulle-et-les-communistes/9782262086213

    https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2018/06/07/31005-20180607ARTFIG00190-de-gaulle-moscou-le-pcf-et-les-enigmes-de-la-fuite-a-baden.php

    • Les gaullistes ne sont plus que quelques survivants d’une espèce éradiquée. De plus, le gaullisme ne signifie plus rien aujourd’hui, c’est devenu un terme fourre-tout, comme pour le libéralisme on y met tout ce qu’on veut, même Macron s’en réclame, c’est dire.
      Bref, Mr Machedunoir, pas un jour sans dire des conneries.

      • Puisque le gaullisme n’existe plus, selon vous, pourquoi cette étrange susceptibilité de votre part lorsqu’on s’y oppose ? Susceptibilité qui va jusqu’à l’insulte ?

        « Tu ne m’as pas prêté de marmite, d’ailleurs je te l’ai rendue, et puis ta marmite était toute pourrie, il y avait des trous dedans. »

        Quant à prétendre que personne ne se réclame du gaullisme, aujourd’hui… vous devriez sortir votre nez de votre nombril, et observer un peu la vie politique et intellectuelle française. Ce qui est frappant, c’est au contraire à quel point à peu près tout le monde se réclame du gaullisme. Y compris la gauche et l’extrême-droite.

        Donc si je comprends bien, pour vous, le gaullisme n’existe pas, et le libéralisme non plus ? Mais alors, que faites-vous sur un blog libéral ? D’ailleurs, existez-vous seulement vous-même ?

        Gros malin…

      • Je comprends mal votre animosité.
        – C’est un fait que le personnage De Gaulle a tiré son épingle du jeu à la libération en s’appuyant sur la gauche et les communistes. On en paie encore aujourd’hui les conséquences.
        – Quant au gaullisme, quand on entend le Premier ministre Jean Castex se réclamer du « gaullisme social » dans sa première intervention au 20 h après sa nomination, on comprend très clairement qu’il veut dire dirigisme (donc socialisme et certainement pas libéralisme) + dépenses publiques.
        – Ce que nous confirme le Secrétaire général LR Aurélien Pradié quand il déclare
        « Je crois à la planification : c’est un point d’accord avec la pensée communiste, qui l’a d’ailleurs appliquée avec les gaullistes ».

        Quant à Macron, je ne croit pas qu’il se revendique directement du libéralisme. Ce sont surtout ses adversaires de gauche et d’extrême-gauche et même de droite et d’extrême-droite qui le taxent de libéral.
        Le fait est que quand il dit « l’Etat ne peut pas tout faire » ou « on dépense un pognon de dingue et les gens sont toujours pauvres », il tient effectivement un langage libéral. Quand il supprime l’ISF ou quand il met fin au recrutement au statut de cheminot, il agit aussi dans un sens libéral.
        Mais ça c’était avant et c’était du reste très peu de choses par rapport à tout ce qu’il faudrait faire. C’était l’époque du libérer protéger. Maintenant on est dans le protéger protéger.

      • Vous écrivez, Nathalie, « … le personnage De Gaulle a tiré son épingle du jeu à la libération… » A-t-il tiré SON épingle du jeu ou celle de la FRANCE ?
        Faut-il encore rappeler ici l’état dans lequel se trouvait « le cher et vieux pays » après l’humiliante défaite de 1940 et les cinq années d’occupation nazie, sans compter les Américains qui projetaient d’occuper la France ?

      • @ Mildred :

        « les Américains qui projetaient d’occuper la France » :
        il faut arrêter avec votre récit très philocommuniste de la WWII dont vous nous aviez déjà donné un aperçu cet été à propos du front de l’Est.

        Il faudrait aussi arrêter de faire du commentaire sans rapport aucun avec le sujet des articles, juste en saisissant un mot et en tirant la discussion vers vos sujets favoris qui vous font éternellement remettre sur le tapis tout ce que notre intelligentsia compte de collectivistes de gauche (Juan Branco, les économistes atterrés, Régis de Castelnau, etc.).

        Je le redis ici : ce blog est libéral. Je ne suis pas naïve au point de ne pas comprendre que beaucoup viennent chercher ici de l’anti-macronisme. Mais sachez que personnellement, je ne m’oppose à Macron que dans la mesure où il est illibéral, certainement pas en renfort des hurlements anti-Macron de nos collectivistes de gauche ou de droite.

      • Trouvé pour vous, pas plus loin que sur la page Wikipedia de l’AMGOT :

        « Opposition en France
        Le général de Gaulle, qui avait créé à Alger le Comité français de libération nationale (CFLN), puis en France le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), s’oppose vigoureusement à l’AMGOT prévu en France pour une durée d’un an2 avec un effectif de 1 500 hommes3.

        Il déclare notamment que les billets de banque, appelés communément billet drapeau, mis en circulation en Normandie par l’armée américaine immédiatement après le débarquement, n’étaient que de la fausse monnaie. Il s’agissait de billets verts libellés en francs. Le président américain Franklin Delano Roosevelt, très réticent, finit par admettre la légitimité du GPRF le 23 octobre 19444, deux mois après le discours de De Gaulle à l’Hôtel de ville de Paris le 25 août. »

        Mais si nous voulons bien y réfléchir, nous avons beaucoup mieux aujourd’hui puisque nous avons des marks libellés en euros !

  5. Oui des gouvernements qui décaissent plus vite que leur ombre. Observez tous les déplacements de nos élus, ministres etc…Pas un seul déplacement sans la signature d’un chèque. Les milliards pleuvent : «Les objectifs en matière de décaissement sont atteints sur l’année 2020», annoncent les services du premier ministre et ils ajoutent qu’il s’agit de «continuer à décaisser rapidement sans transiger sur les aspects qualitatifs».
    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/plan-de-relance-11-milliards-d-euros-deja-affectes-annonce-matignon-20210208?fbclid=IwAR0y-YryOdzme1csVTZPLaL3VXH5Xf_RAlmKkcC3J3h_cw7oiiFNApz7UOc

    Vous pouvez dire que c’est la faute de De Gaulle, Mitterrand, Sarkozy ou Hollande si ça vous défoule mais soyons sérieux.
    Avez-vous déjà vu et entendu un de nos gouvernants répondant à une demande de subsides supplémentaires (particuliers ou entreprises) : « C’est pas mon problème, c’est le vôtre ! » ?
    Connaissez-vous le Président de la Confédération suisse ? Trichez pas, non !

    Donc le problème, il est chez les français qui depuis trop longtemps ne voient point d’avenir sans l’Etat stratège, ordonnateur, nourricier (comme voulait déjà s’en défaire Louis XV), etc…C’est quasi génétique depuis tant d’années. D’ailleurs j’entends au fil des conversations, l’attente d’un nouveau sauveur hypothétique car du coup on n’a pas vraiment de nom, une nouvelle constitution ou de nouvelles lois encore et encore plus et encore plus d’Etat pour la santé n’est-ce pas parce que ça ne marche pas bien, pour relocaliser-réindustrialiser etc…Le délire continue.

    Comme toutes ces générosités dépendent essentiellement de la BCE, je vous conseille pour retomber sur Terre, enfin dans la réalité :
    https://www.institutsapiens.fr/2020-retour-sur-une-annee-boursiere-record/
    Au final avec la séquence COVID, appauvrissement (même si les riches sont mécaniquement et provisoirement plus riches), colère sociale, inflation peut-être sans précédent.
    Peu importe dans quel sens.

    • C’est exactement ce que je dis : de Gaulle étant mort, s’il est adulé, c’est bien la faute des adulateurs.

      Plus largement : le gaullisme avait ses mérites du temps de l’intéressé : patriotisme, indépendance nationale, dévouement à l’intérêt général, foi chrétienne authentique, pragmatisme et modernisme, aussi (on l’oublie souvent) ; et, tout étant relatif, un certain libéralisme (de Gaulle était « ultra-libéral » si on le juge à l’aune de la dépense publique sous sa présidence).

      Aujourd’hui, le gaullisme est hors contexte, nourri par des illusions rétrospectives sur la période (la Seconde Guerre mondiale comme les Trente Glorieuses), et réduit aux vices du personnage : culte de l’homme fort, militarisme, étatisme, anti-libéralisme, mépris du monde économique, mépris du peuple (eh oui ! « Les Français sont des veaux »…), complaisance pour le communisme, haine des Etats-Unis et de l’Angleterre…

      Sans compter d’autres défauts, plus personnels : orgueil pour ne pas dire vanité, faisant passer ses intérêts personnels avant ceux de la France (contrairement au cliché qui dit le contraire) ; dissimulation, pour ne pas dire sournoiserie et duplicité ; absence de scrupules, visible à la fois dans l’abandon des harkis et dans le rôle accordé au SAC, mélange de malfrats et d’espions utilisant l’assassinat au profit du pouvoir, qui évoque étrangement le régime poutiniste actuel. Ce qui est logique, étant donnée la complaisance de de Gaulle pour l’URSS et pour Staline.

      De façon générale, ériger en modèle un homme politique né au XIXe siècle témoigne d’un refus d’affronter les problèmes actuels de la France. Là encore, le parallèle est frappant avec les Russes, qui sont, pour une grande part, dans la même attitude de déni face aux problèmes de leur pays, se réfugiant dans la nostalgie d’un passé fantasmé (Staline, les tsars…) au lieu de se colleter au monde contemporain.

  6. « Ce qui est frappant, c’est au contraire à quel point à peu près tout le monde se réclame du gaullisme »
    Relisez-moi, avec le doigt: c’est bien ce que je dis.
    Vous me contredisez, pour ensuite vous contredire vous-même, vous fabriquez des hommes de paille et faites toutes sortes de suppositions infondées sur ma personne. Donc, comme je disais, que des conneries… non ce n’est pas une insulte dirigée contre votre personne (ad personam), mais contre vos propos (ad hominem).

  7. Une question qui n’a rien à voir avec le sujet traité : est-ce que Nathalie a publié un article sur la répartition de la valeur ajoutée capital / travail ? Je n’ai pas trouvé dans Google, il me semble que j’ai vu quelque chose mais je n’en suis plus vraiment sur. C’est un sujet qui m’intéresse j’aimerais bien avoir son avis.

    Petite anecdote en passant , sans aucun rapport non plus : dans la classe de SES (sciences éco et sociales) de mon fils qui est en 2nde il y a les portraits de Marx et de Bourdieu. Oui vous avez bien lu. Sans doute les ont ils affichés pour ne pas oublier que nous vivons dans une société ultra-méga-libérale. C’est tellement caricatural que sur le coup ça m’a bien fait rire. Mais le pire ce ne sont pas les portraits, le pire c’est le lavage de cerveau qui va avec. Heureusement qu’on en parle à la maison et que j’ai l’occasion de donner l’autre point de vue (je fais ça depuis le CM2 quand même).

    En français, c’est pas mieux ils font de la politique. J’ai même demandé à mon fils de ne pas répondre à certaines questions mais c’était trop tard je ne l’ai su qu’après coup. Je suis peut-être vieux jeu mais pour moi la politique et la religion ça ne se discute pas en classe. Ca m’a vraiment surpris que les cours de français se transforment en camps de rééducation. C’est le même lavage de cerveau qu’en SES avec comme pour les rasoirs Gilette le double effet kiss kool : la première lame ce sont les opinions de la prof, très ultra-méga-libérale comme vous pouvez imaginer, et la deuxième lame c’est de faire croire qu’il s’agissait d’un cours d’argumentation ce qui fait que l’élève est persuadé que la propagande qu’on lui a servie relève de la logique philosophique. Y’a des jours où je tombe du placard !

  8. Waaaah… c’est impressionnant. Je me suis tapé l’interview d’Aurélien Pradié à Libération :

    https://www.liberation.fr/france/2020/03/30/planification-revolution-des-salaires-les-idees-choc-du-numero-3-de-lr_1783178

    Le chef de la « droite classique » fait son coming-out communiste. Tout en se réclamant du gaullisme, qu’il dépasse largement sur sa gauche…

    Quant à Julien Aubert, il raconte littéralement n’importe quoi. Il dit une chose et son contraire dans la même phrase :

    https://www.lopinion.fr/edition/politique/julien-aubert-montebourg-seguin-chevenement-ont-eu-raison-trop-tot-216572

    Guillaume Peltier non plus n’est pas mal, en crypto-communiste maquillé en gaulliste, avec son Conseil National de la Reconstruction qui appliquerait simultanément des mesures étatistes et libérales :

    https://www.lejdd.fr/Politique/le-lr-guillaume-peltier-au-jdd-le-travail-vaut-plus-que-la-finance-3959822

    La vache ! Ils ont complètement pété les plombs, aux Républicains, avec la pandémie… L’absence de réflexion et de rigueur intellectuelle est impressionnante. On chope des expressions toutes faites ici ou là, on fait appel aux émotions… c’est le grand n’importe quoi.

    Et Pradié va chez Atlantico pour expliquer qu’il n’a pas dit ce qu’il a dit. Prends-nous pour des imbéciles, tiens…

    https://www.atlantico.fr/article/decryptage/aurelien-pradie–non-je-ne-suis-pas-anti-liberal-les-republicains-droite-entretien-liberalisme-crise-sanitaire-coronavirus-covid-19-famille-politique-liberation

    https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/La-droite-et-le-COVID-un-test-revelateur

  9. Bon je ne vais pas tenter de prouver que nous n’avons pas la droite la plus bête du monde; mais quelques sursauts tout de même peut-être inaudibles au sein du parti :
    https://www.institutmontaigne.org/blog/programme-economique-des-republicains-quel-impact-sur-les-finances-publiques
    ou :
    https://video.lefigaro.fr/figaro/video/covid-19-la-resorption-de-la-dette-passe-par-le-travail-assure-eric-woerth/?fbclid=IwAR1hLHIqiWia6ppAXl7l75MJ_gklVZpv29zAE9I0BW2d7i7njmJIo_R2qfM

    Dans la conjoncture des « décaisseurs » frénétiques, c’est à noter.

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