Sortie de crise : pour BLM, baisser la TVA comme l’Allemagne, c’est NON

Une étude de l’OCDE a confirmé hier ce dont on se doutait depuis un moment : la crise économique consécutive aux confinements anti Covid-19 s’annonce gravissime pour tout le monde et encore plus pour la France qui se retrouve avec une désespérante régularité dans le petit groupe des pays les moins performants.

On savait déjà que l’hexagone avait enregistré la récession la plus importante des pays de l’Union européenne au 1er trimestre 2020 (cliquer sur la photo pour agrandir) :

On apprend maintenant que son PIB devrait se replier de 11,4 % en 2020 pour un recul mondial de 6 % et un recul allemand de 6,6 % (chiffres sans seconde vague épidémique représentés par les bâtons rouges du graphique OCDE ci-dessous, cliquer pour agrandir) :

Dans ce contexte largement inédit par son ampleur et par le fait que la crise actuelle n’est pas le résultat d’une économie malade mais d’une économie volontairement mise à l’arrêt (à des degrés variables selon les pays) pour faire face à un risque sanitaire mal connu et souvent mal appréhendé, chaque gouvernement s’active maintenant avec plus ou moins de bonheur à remettre la machine en route.

Et c’est là que la comparaison allemande nous confronte une fois de plus à nos criantes insuffisances. Mais rassurons-nous : en dépit de notre persévérance dans la médiocrité, notre ministre de l’économie Bruno Le Maire a pour sa part de la suffisance à revendre !

Figurez-vous qu’au-delà des classiques mesures de soutien aux entreprises et aux particuliers, l’Allemagne a aussi fait le choix original de baisser temporairement ses taux de TVA pour relancer la consommation : du 1er juin au 31 décembre 2020, son taux plein passe ainsi de 19 % à 16 % et le taux réduit de 7 % à 5 %. 

Au lieu de tout miser sur l’accroissement de la dépense publique pour sortir de la crise, ce qui signifie obligatoirement de la dette et/ou des impôts supplémentaires, sachant que l’extinction de la dette ainsi crée signifie elle-même de l’inflation et/ou des impôts supplémentaires à terme, l’Allemagne a préféré moins ponctionner les consommateurs afin de les inciter à consommer et leur laisser la libre disposition d’une part plus importante de leur revenu.

Autrement dit, une baisse d’impôt !

Du rarement vu en France où les prélèvements obligatoires sont passés avec des hauts et des bas de 30 % du PIB en 1960 à 45 % en 2019, année où l’Allemagne était à 38 %. Et un maximum du monde développé qu’il devient délicat de dépasser pour ne pas trop froisser le « consentement » à l’impôt des contribuables français mais qui ne parvient même pas à couvrir l’ampleur des dépenses publiques engagées par notre triple État providence, stratège et nounou.

D’où une situation très dégradée de nos comptes publics et un chômage comparativement élevé avant même l’impact du confinement :

Interrogé sur l’hallucinante décision du gouvernement allemand qui renonce ainsi à une part de son autorité sur les individus, Bruno Le Maire s’est empressé d’écarter toute mesure de ce type pour la France. 

Il fut pourtant une époque où il se montrait plus réceptif sur le sujet. À l’occasion du grand débat national imaginé par Emmanuel Macron pour se sortir de la colère des Gilets jaunes qui avait commencé par une révolte fiscale, il se disait « ouvert » à une baisse de la TVA :

« Je suis tout à fait prêt à ce que nous allions beaucoup plus loin dans la baisse des impôts, mais dans ce cas-là, il faut aller beaucoup plus loin dans la baisse de la dépense publique. » (BLM, janvier 2019)

.
À vrai dire, Bruno Le Maire a toujours su trouver les mots du plus admirable conservatisme fiscal, histoire sans doute de donner un peu de consistance à l’esprit libéral qu’il se vantait de posséder quand il participait à la primaire de la droite en vue de l’élection présidentielle de 2017. Mais dans les faits, chaque budget de l’ère Macron montre que le ministre de l’économie n’est jamais allé nulle part dans la baisse des dépenses publiques et des impôts. 

Les Français étaient donc prévenus : oui aux baisses d’impôt que vous demandez, chers compatriotes, mais soyez bien conscients que cela signifiera forcément moins de prestations sociales, moins de subventions, moins de fonctionnaires, bref, moins de ce modèle social « que le monde entier nous envie ». De quoi refroidir les meilleures volontés qui se sont immédiatement réorientées vers l’idée d’augmenter les impôts des riches.

Dès lors, on peut toujours compter sur Bruno Le Maire pour présenter des arguments définitifs à l’appui de son refus catégorique de se laisser aller au moindre petit choc d’allégement fiscal. Plutôt taxer le digital !

Concernant la baisse de la TVA, il considère que « cela n’aurait pas de sens en France » pour deux raisons principales :

· Les entreprises pourraient fort bien en profiter pour augmenter leurs marges plutôt que baisser leurs prix.

Certes. Mais dans un marché libre et concurrentiel, il est peu probable que cet effet joue à 100 %. Il y aura toujours une entreprise qui choisira de baisser ses prix, ce qui amènera l’ensemble du marché à trouver un équilibre autour de la nouvelle fiscalité.

De plus, même à supposer qu’une bonne partie de la baisse revienne aux entreprises que Bruno Le Maire se flatte par ailleurs d’avoir soutenues par milliards, pourquoi s’en plaindre ? Dans la mesure où l’on est en période de crise, ceci aura aussi pour effet de renforcer l’appareil productif et donc favoriser l’emploi. C’est ce que l’on souhaite, non ?

À propos d’emploi justement, il est pour l’instant au fond du trou : selon les derniers chiffres de la DARES (Direction des statistiques du ministère du Travail), la France compte un million de chômeurs en plus en catégorie A sur mars et avril 2020 et 360 000 en plus si l’on tient compte de toutes les catégories. Le confinement et les incertitudes de la reprise ont eu pour effet de faire basculer de nombreux salariés qui travaillaient seulement à temps partiel dans la catégorie A des demandeurs d’emploi totalement sans emploi :

Demandeurs d’emploi en France entière (hors Mayotte) – Situation mensuelle
Source : DARES (mars 2020, avril 2020)

(En milliers)                                             DARES  FRANCE  ENTIERE
  Catégorie A Catégories ABC Cat. ABCDE
Décembre 2017 3 709,5 5 920,6 6 614,4
Décembre 2019 3 533,2 5 727,2 6 401,7
Mars 2020 3 732,5 5 855,1 6 521,7
→ Variation mois + 246,1 + 177,5 + 166,7
Avril 2020 4 575,5 6 064,4 6 712,9
→ Variation mois + 843,0 + 209,3 + 191,2
→ Var. en 2 mois + 1 089,1 + 386,8 + 357,9

Rappelons-nous en outre que les pouvoirs publics n’ont jamais exprimé la moindre crainte que les entreprises de presse profitent plus que leurs lecteurs abonnés d’une baisse de la TVA lorsque celle-ci est passée du taux plein au taux réduit de 2,1 %. Quand il s’agit d’aider des secteurs politiquement importants aux yeux du gouvernement – et Dieu sait que les médias le sont – rien n’est jamais trop beau. Même le très collectiviste Edwy Plenel tient beaucoup à son taux réduit pour Mediapart.

· Second argument : compte tenu de notre déficit commercial, la baisse profiterait plus aux produits d’importation. 

À nouveau, certes. Mais à qui la faute ? Si les raisons du déséquilibre de notre commerce extérieur sont variées, difficile de ne pas incriminer au premier chef le niveau olympique de notre pression fiscale et sociale qui pèse lourdement sur la compétitivité des entreprises.

Autrement dit, on se retrouve dans une situation totalement ubuesque qui fait qu’on ne peut pas se permettre de baisser les impôts car les impôts sont trop élevés !

Aussi, dire comme M. Le Maire qu’une baisse de TVA pour retrouver un peu de prospérité post confinement n’aurait pas de sens en France comparativement à l’Allemagne et avancer ensuite un certain nombre de raisons techniques savantes à titre de justification n’est jamais qu’une nouvelle façon de masquer que notre modèle économique et social profondément étatique, déficitaire et peu performant constitue lui-même l’obstacle de fond à tout espoir de dynamisme économique.

C’était vrai avant le Covid-19, événement inattendu qui nous est tombé dessus alors que nous n’avions déjà plus aucune marge de manœuvre en cas de coup dur, contrairement à l’Allemagne, et c’est encore plus vrai après. Dans ces conditions, il est parfaitement illusoire d’espérer voir un jour nos impôts et nos dépenses publiques baisser et notre économie allégée de ce fardeau repartir de l’avant.

Si l’on échappe au retour de l’ISF comme semble le souhaiter le gouvernement, probablement moins par conviction que pour ne pas trop donner l’impression qu’il revient la queue basse sur une mesure du début du quinquennat, on n’échappera pas à la fiscalité du XXIème siècle selon Bruno Le Maire, à savoir la taxation du numérique, la fiscalité minimale pour les entreprises et la taxe carbone :

Là encore, pirouette du ministre : ce n’est pas de la fiscalité en plus, c’est une fiscalité plus juste !

C’est surtout une fiscalité qui, comme toutes les fiscalités délirantes qui s’empressent de surtaxer les secteurs les plus dynamiques de l’économie, va générer délocalisations, chômage de masse et croissance poussive du pouvoir d’achat. Ça promet.


Illustration de couverture : Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Photo AFP.

23 réflexions sur “Sortie de crise : pour BLM, baisser la TVA comme l’Allemagne, c’est NON

  1. N’est pas agrégé de lettres modernes qui veut.
    Pour le reste c’est un idiot, mais il devient dangereux.
    Il sait cependant qu’il ne sera plus ministre de l’économie quand viendront les nouvelles taxes pour rembourser la nouvelle dette. Tient au fait, on va pouvoir l’appeler « l’homme qui valait 3.000 milliards de dettes » (clin d’œil au feuilleton télévisé du milieu des années 1970).

  2. Vous lisant – et j’espère que vous pardonnerez cette lecture sans doute trop politique – la première question qui vient à l’esprit est : pourquoi la France une fois de plus, se trouve « dans le petit groupe des pays les moins performants » ?
    La question ne sera certainement pas posée par Bruno Le Maire, dans un pays où les ministres des Finances remplacent assez régulièrement les Présidents sortants dès qu’une élection présidentielle intervient.
    Car « se sortir de la colère des Gilets jaunes » est une chose mais gagner des élections présidentielles quand l »l’emploi est au fond du trou » est une autre paire de manches.
    Comment conserver « le niveau olympique de notre pression fiscale… » dont l’État a grand besoin, « et sociale » à laquelle les Gaulois réfractaires ne renonceront jamais, si ce n’est en réclamant à cor et à cris « une fiscalité plus juste » ?
    N’est-ce pas le meilleur argument dont disposera le candidat Bruno Le Maire ?

  3. Re-mar-quable ! Merci !

    En toute modestie, j’ajouterais juste que les entreprises ne paient pas d’impôts, de taxes, de cotisations, etc. mais leurs actionnaires, salariés et clients. Comme le rappelait d’ailleurs il y a très exactement 17 ans l’économiste Thomas Piketty (http://piketty.pse.ens.fr/files/presse/LeMonde110603.htm) : « Par définition, quels que soient l’intitulé et le mode de perception utilisés, tout prélèvement [fiscal] finit toujours par être payé intégralement par les ménages. En particulier, il n’existe pas de prélèvement payé par les entreprises, ces dernières se contentant de répercuter leurs charges sur les ménages salariés qui travaillent pour elles, les ménages actionnaires qui les possèdent ou les ménages consommateurs qui achètent leurs produits. »

    • Exact. Et c’est encore plus vrai pour la TVA qui n’a rigoureusement aucun effet sur le compte de résultat des entreprises. La TVA est payée par le consommateur final. Le fait que le produit soit importé ou fabriqué en France n’y change rien. La TVA « sociale » est une fumisterie.

  4. deux petits plots ont retenu mon attention dans le graphique numéro 1 : ceux qui sont restés positifs malgré la crise.

    En allant chez Eurostat, on constate qu’il y a 4 pays de l’UE sont restés en positif pour ce premier trimestre (par ordre croissant):

    – Suède
    – Bulgarie
    – Roumanie
    – Irlande (+ 1,2%, à comparer aux gamelles de autres…)

    Or, n’est-ce pas en Irlande que les impôts sur les sociétés sont les moins élévés ?

  5. Ouais, les irlandais sont des voyous (fiscalité totale à 26% pour 65% en France) m’a-t-on répondu (Estonie, Croatie et Lettonie, c’est encore pire). Il faudrait une fiscalité unique pour les entreprises en Europe, au moins il n’y aurait plus cette déplorable concurrence fiscale.
    Ok j’ai rétorqué, alors on s’aligne sur les irlandais car les obliger à augmenter leurs taxes ne remporterais pas vraiment leur assentiment. Silence après cette proposition.

    Baisser la TVA est une question qui se pose effectivement de façon très différente pour l’Allemagne et pour la France. La France présente un déficit du commerce extérieur autour de 60 Mds et l’Allemagne un excédent commercial insolent de 280 Mds !

    Pourtant les raisons en sont connues depuis très longtemps (rapport Galois de 2012) et les remèdes criants ne sont pas les bricolages de Bercy, crédits d’impôts divers et variés :
    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjSz_b5jfrpAhX2A2MBHfdjC7AQFjAKegQICBAB&url=https%3A%2F%2Fwww.cairn.info%2Fload_pdf.php%3Fdownload%3D1%26ID_ARTICLE%3DOUTE_033_0233&usg=AOvVaw1wpJ6iTz7zGbyzpi05e5Pk

    https://www.revue-projet.com/articles/le-deficit-commercial-francais-en-debat/7583

    Et il y a bien d’autres raisons que la fiscalité et les charges des entreprises pour imaginer une relocalisation même pas envisageable pour ce chef d’entreprise français qui se réclame mondialiste :
    https://www.youtube.com/watch?v=jJxZ9vFSz98
    Le temps passant et jouant contre nous, on trouve maintenant et certainement à l’avenir des employables aussi (sinon mieux) qualifiés dans la plupart des pays développés qu’on peut en trouver en France.
    Les 35 heures ont fait beaucoup de mal, on travaille peu en France et le confinement a indirectement favorisé l’état d’esprit, à être payé à ne rien faire.

    Et pourtant en libéralisant, nous serions assez rapidement parmi les premiers, dommage !

  6. Baisser la TVA dans un pays qui a encore une base industrielle importante a du sens, cela donne du pouvoir d’achat aux personnes et du travail aux entreprises. Nous ne produisons guère et une baisse de TVA profiterait certes aux ménages, mais beaucoup moins aux producteurs.

    Je crois qu’une baisse drastique des impôts de production, ceux qui frappent avant même le premier euro de bénéfice et dont la France est une fois de plus championne toute catégorie aurait plus de sens, elle baisserait les coûts de production, favoriserait l’éclosion de nouvelles entités et pourrait donner une compétitivité accrue aux entreprises qui pourraient même baisser leurs prix de ventes et exporter plus facilement.

  7. Merci Nathalie pour ce billet.

    J’aurais plus volontiers un « soupçon avéré » de prochaines réjouissances fiscales, comme savent nous les concocter ces chantres de la médiocrité planifiée.

  8. L’épidémie a été une divine surprise qui a permis aux Français de s’adonner à leur vice favori : ne rien faire en vivant aux crochets des autres. Après, on s’étonne de la « pauvreté ».

    Comme disait Philippe Manière sur BFM Business, il n’y a qu’une façon de sortir de la pauvreté, ou de parvenir à l’aisance, comme on voudra : travailler. Les Français ont fait le choix contraire : celui de la paresse.

    C’est absolument spectaculaire en ce moment. Après la retraite à 60 ans, les 5 semaines de congés payés, les profs (et les élèves) en vacances la moitié de l’année, les 35 heures, les grèves et j’en passe, le gouvernement a commencé par légaliser et légitimer de façon massive le congé-maladie de complaisance, déjà pratiqué sur une échelle industrielle, spontanément, par les Français. Les gens ont pu officiellement se mettre en congé-maladie sans être malades, ce qui rendra inopérante, à l’avenir, toute tentative pour diminuer l’impact de ce vol légalisé de tous au détriment de tous.

    La France est la dernière à se remettre au travail. Déjà, elle s’est empressée de croiser les bras dès le début du confinement, bien au-delà de ce que les directives gouvernementales prévoyaient. 40 000 professeurs ont profité de ce qu’ils étaient payés pour rester chez eux afin de ne strictement rien faire, au lieu de se contenter de travailler à mi-temps comme d’habitude. Ce sont les estimations officielles, et la réalité est probablement bien pire.

    Nous sommes déjà le seul pays du monde, en temps normal, où un million de professeurs « travaillent » chez eux une partie du temps, soi-disant à corriger des copies ou préparer des cours. Comme si cela ne pouvait pas, et ne devait pas se faire à l’école, comme dans tous les pays normaux.

    Là, officiellement, 5 % des profs en ont profité pour ne même pas faire classe à distance, alors que cela leur offrait tous les avantages : 100 % du salaire, 100 % du temps à la maison, et pas de problèmes de discipline à régler. Même le syndicats des directeurs d’école s’en indigne.

    Maintenant que le confinement est levé, les grandes entreprises et la fonction publique font semblant de n’avoir rien remarqué, et restent en mode canapé. J’ai testé la poste ces jours-ci, c’est une véritable catastrophe. Déjà, en temps normal, les postiers peignent la girafe, mais là, c’est un festival.

    Un colis bloqué une semaine à l’aéroport. Des recommandés non distribués, mis en instance à Pétaouchnok (3 heures d’ouverture par jour) au lieu du bureau de poste le plus proche. Etc.

    En comparaison, commande chez Amazon Allemagne, livraison impeccable par des moyens privés, colis reçus plus rapidement que ceux commandés chez Amazon France (et produits moins chers que chez Amazon France, évidemment ! il faut bien payer les impôts et les charges « républicaines »…).

    Le gouvernement a bon dos.

    • Mes anecdotes personnelles confirment votre constat sur la qualité de nos services postaux actuels.

      Une mienne récente et berlinoise mésaventure n’aurait pas eu la même issue heureuse en France. Cela m’avait conforté dans ma vision de la notion de service chez les Allemands.

      Ces gens sont d’un civisme manifeste et d’une honnêteté scrupuleuse.

      • Comme commerçants en ligne, je vous conseille les Hollandais, aussi. Dans le même genre que les Allemands.

        Suite de mes anecdotes postales : visite à un bureau de poste. Horaires encore fortement restreints, malgré la sortie du confinement. Mesures anti-corona drastiques, beaucoup plus que dans n’importe quel magasin : vigile à l’entrée, etc. Pourquoi pas, mais on sent que la première préoccupation de ces messieurs est surtout de se protéger, eux.

        Finalement autorisé à rentrer dans le saint des saints postal, surprise : ce ne sont pas les préposés habituels qui officient, mais des Noirs. Pas des Antillais, je précise.

        Conclusion : les honorables fonctionnaires blancs à statut sont restés bien au chaud chez eux, payés à ne rien faire (congés-maladie, droit de retrait et patin-couffin), et ils ont envoyé au feu, pour affronter les horribles usagers dégoulinants de virus (malgré le masque obligatoire), des intérimaires / contractuels / immigrés de fraîche date (et on a de la chance si ce ne sont pas des « clandestins »).

        Après, vous aurez les mêmes honorables fonctionnaires blancs à statut qui vont vous enregistrer des vidéos à visage caché sur Fdesouche, en se plaignant qu’ils soient délogés de leurs sinécures par des hordes de musulmans qui noyautent, organisent la cooptation entre eux et refusent de serrer la main des femmes. (Je fais référence à une véritable vidéo, réalisée il y a des années maintenant, par des conductrices de la RATP, se plaignant, de surcroît, de ne plus pouvoir transmettre leur poste à leurs enfants, alors qu’elles-mêmes étaient chauffeur de bus-fonctionnaire de père en fille).

        Il faut savoir ce qu’on veut.

  9. Désolé Nathalie, je ne suis pas pour une réduction de la TVA (impôt le plus stupide de l’univers), mais pour une augmentation de celui-ci avec une annulation des impôts de production et une baisse des impôts en général suite à une division par deux de effectifs de la fonction publique.

  10. Je vois que tout le monde a bien lu l’article sur les impôts de production publié récemment dans Contrepoints. Mais là, il est question de la TVA par référence à la mesure prise par l’Allemagne et, par extension, de l’attitude des gouvernements face à l’impôt et aux dépenses publiques.

    Dans l’absolu, dans un monde libéral, l’impôt ne devrait pas se répartir sur une multitudes d’assiettes à vocation incitative ou punitive, sans compter qu’il est compliqué d’une flopée de niches incitatives censées adoucir ses rigueurs en fonction des objectifs politiques des gouvernements successifs. Il devrait juste s’appliquer à l’ensemble des revenus de chacun de façon proportionnelle (quitte à prévoir un second taux pour les bas revenus) et c’est tout. Mais ce serait une révolution et une sorte de mise à la diète de notre Etat vorace qui ne pourrait plus nous sortir ses taxes additionnelles sur ceci ou cela chaque fois qu’il a besoin de plus d’argent.. Impensable !

  11. « Les entreprises que Bruno Le Maire se flatte par ailleurs d’avoir soutenues par milliards »

    Certains ont émis l’idée que face à la conjoncture, plutôt que soutenir avec des milliards que nous n’avons pas, certains copains ou certains secteurs, ceux qui crient le plus fort, une mesure égalitaire pour le coup, serait de déclarer une année blanche sans impôt. Cela aurait favorisé l’émulation pour que les meilleurs s’en sortent.

    https://www.forbes.com/sites/insider/2020/06/03/can-tax-amnesty-programs-cure-state-budget-woes/#48fc08d33e0a

    Et favorisé aussi une cure d’austérité dans les dépenses publiques. BLM aurait porté son intelligence pour rechercher les gisements d’économies plutôt que sur l’innovation fiscale mais c’est peut-être au-delà de ses capacités intellectuelles.

  12. L’essentiel est dit. Comme d’habitude. Comme prévu depuis longtemps ce pays continue une trajectoire économique spécifique que j’appelle de « soviétisation à l’occidentale ». Sans crise majeure. Le Royaume Uni y a échappé avec Margaret Thatcher en France on ira jusqu’au bout (dette, impôts, désindustrialisation …) le tout accompagné d’une crise « identitaire » et de tensions sociales par moments éruptives …Et au bout (combien d’années?) nul ne sait ce qu’il adviendra …Alors vos rubriques seront parfois évoquées par un chercheur inconnu pour dire « c’était écrit »….

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