Comptes publics 2018 : abus de langage contre morne réalité

Peu a été fait en 2017 et 2018, tout se complique pour 2019.

Ainsi donc, la croissance française s’est établie à 1,6 % en 2018 et le déficit public rapporté au PIB est tombé à 2,5 %(1). Que du bonheur ! se congratule depuis lors le duo Darmanin-Le Maire qui règne sur Bercy. Selon nos deux ministres, ces chiffres meilleurs que prévus et jamais vu depuis 10 ans pour le second, sont à l’évidence « le fruit du sérieux budgétaire » du gouvernement et confirment que « la politique économique voulue par le Président de la République fonctionne ». Et d’accumuler comme l’an dernier les tweets élogieux sur le nouvel élan économique inspiré par Emmanuel Macron : Lire la suite

Hamon : salaires, dividendes et grosse salade !

La perspective des élections européennes donne incontestablement au Grand débat national des allures de foire à la démagogie, et pas seulement de la part du gouvernement. Au petit jeu du « yaka fokon aille chercher l’argent là où il est » sur fond de disqualification constante du profit réalisé par les entreprises, l’ancien candidat très malheureux du PS Benoît Hamon se montre presque aussi brillant que Bruno Le Maire. Lire la suite

Retraites : changer le système. Mais vraiment.

Replay du 5 septembre 2019 : La réforme des retraites proposée par le gouvernement a du mal à convaincre, d’autant qu’entre ce que dit Macron et ce que dit le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye (qui vient d’entrer au gouvernement – enfin une avancée concrète !), personne n’y comprend plus rien. Âge légal, âge pivot, durée de cotisation… de quoi prolonger les débats un an de plus. Mais pour quels résultats ? (Replay)

Réforme des retraites, couacs, démentis, rétropédalages et petites phrases, c’est parti ! Ou plutôt, c’est reparti pour une millième réforme – et c’est casse-gueule. Depuis que je suis en âge de lire la presse économique et politique, disons quarante ans, ce sujet qui oppose déficits chroniques et idéologie des « droits acquis » n’a jamais quitté l’actualité, et on l’a beaucoup vu s’exprimer dans les fureurs de « la rue », comme Alain Juppé (1995) s’en souvient certainement fort bien. Lire la suite

Gilets jaunes : la sortie de CRISE n’est pas pour demain

« Comme il semble loin, ce temps où des Français en gilet jaune descendaient dans la rue pour s’opposer à la hausse des taxes sur les carburants et dénoncer à juste titre la France comme le pays champion du monde des taxes ! » Ces mots que j’écrivais au lendemain de l’acte 14 des Gilets jaunes, combien j’ai encore plus de raisons de les écrire après la véritable guérilla urbaine à l’ombre des Black Blocs qui a caractérisé l’acte 18 de samedi dernier ! Lire la suite

[THÉÂTRE] Aujourd’hui, article N° 500 !!

C’est dimanche et c’est mon 500ème article, alors batifolons un peu !

THÉÂTRE : Quand Macron découvre les contributions du Grand débat… La scène se passe au Palais de l’Elysée le vendredi 15 mars 2019 vers 16 heures dans le bureau du Président de la République. Oui, avant-hier, mais ceci est une fiction, un petit vaudeville, donc toute ressemblance etc. serait bien évidemment fortuite ! Lire la suite

Le climat ou le nouvel enjeu de la tentation autoritaire

La semaine est très climatique : Emmanuel Macron préside aujourd’hui au Kenya la 3ème édition de son « One Planet Summit » tandis que lycéens et étudiants rejoints par de nombreux syndicats de gauche seront demain en grève scolaire pour le climat à l’initiative de la nouvelle figure médiatique de la lutte climatique, la jeune suédoise Greta Thunberg. Malheureusement, là où il serait bon de laisser la toute récente science du climat gagner en maturité, on voit au contraire que le climat est devenu le nouveau terrain de jeu de la tentation autoritaire.

L’information n’a pas pu vous échapper : la planète est en danger, le climat est en danger, les papillons et les abeilles sont en danger, l’humanité court à sa perte, la fin du monde est proche, jamais l’humanité n’a été confrontée à un risque de cette ampleur, il faut absolument sauver ce qui peut encore l’être, on ne peut plus attendre, il y a urgence, il n’y a plus une minute à perdre, l’avenir de la planète et l’avenir de la vie sont en jeu ! Lire la suite

Macron ou le projet d’une Europe rétrécie aux scléroses françaises

Dans sa lettre adressée la semaine dernière aux Européens en vue des élections européennes du 26 mai prochain, Emmanuel Macron donne une définition du projet européen d’origine à laquelle j’adhère volontiers :

« La réconciliation d’un continent dévasté, dans un projet inédit de paix, de prospérité et de liberté. »

Paix, prospérité, liberté : je partage cette ambition ; mais après lecture complète de l’épître présidentielle, mon partage s’arrête là. Lire la suite

Schiappa : aucune discrimination n’échappe à sa calculette

REPLAY du 6 février 2020 : En attendant la « Stratégie interministérielle de lutte contre les discriminations » qui sera (peut-être) lancée ce 6 février, retour sur les conceptions ultra-dirigistes de Marlène Schiappa en la matière :

Enfin une bonne nouvelle, enfin un bon résultat ! En cette Journée internationale des femmes, la France peut être fière : elle figure parmi les six pays dotés de la note maximale dans le rapport 2019 de la Banque mondiale sur l’égalité des sexes garantie dans la loi ! De quoi se réjouir, donc.

Eh bien, pas tout à fait : l’égalité en droit, c’est bien, mais l’égalité réelle, c’est mieux. Et c’est là que Marlène Schiappa entre en scène, ouvre tout grand ses yeux, sort sa calculette et se met à compter les hommes, les femmes et les discriminations partout où elle passe. Lire la suite

L’arnaque du « Libérer Protéger » macronien

Il y a un an, la Présidente LREM de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale Brigitte Bourguignon s’exclamait en une du Figaro : « On a libéré, maintenant il faut protéger ». À l’époque, il fallait déjà un télescope géant pour parvenir à discerner quelques poussières de libéralisation dans un univers de contraintes et de dépenses publiques renforcées, mais Marlène Schiappa a de bons yeux et elle confirme : la libéralisation, c’est fait et bien fait ; passons au volet « social » du quinquennat ! Lire la suite

Jacques RUEFF : « Pourquoi, malgré tout, je reste LIBÉRAL »

Je vous le disais dans mon dernier article, en 1934, l’économiste Jacques Rueff fut invité à prendre la parole devant ses camarades polytechniciens du groupe « X Crise ». Ce dernier, créé en 1931 afin de réfléchir au renforcement de l’économie française après la violente secousse de 1929, adopta très rapidement une approche économique planiste et technocratique que Rueff relève dès le début de son discours pour s’en démarquer ensuite : Lire la suite