Article écrit en commun par Damien Theillier, de l’Institut Coppet, et Nathalie MP.
—-> Publié le 5 sept. 2015 par et le 7 sept.2015 par
L’idée de cet article est née d’une remarque que j’avais laissée sur le blog philosophique Nicomaque II de Damien Theillier à propos de la condamnation à mort de Socrate et de la façon dont ce dernier acceptait sa mort et refusait de fuir car ce serait commettre une “injustice” envers les Lois de la cité :
J’ai un souvenir particulier de la Prosopopée des Lois. Socrate disait qu’Athènes l’avait condamné mais comme c’était la loi, il s’y pliait. Je trouvais à l’époque qu’il était terriblement conciliant avec ses accusateurs, mais ça a malgré tout laissé chez moi des traces légalistes dont j’ai du mal à me défaire.
Cet épisode particulièrement frappant de légalisme nous est rapporté par Platon dans Criton, l’un des multiples ouvrages qu’il a consacrés à la pensée de Socrate. Il nous invite fortement à réfléchir à la place des Lois dans nos sociétés démocratiques. Est-ce un tout d’essence quasi divine qui s’impose absolument, le citoyen étant alors dans une position de dominé par rapport à l’Etat (Socrate) ? Ou bien le citoyen doit-il se penser d’abord comme libre et autonome, puis représenté par l’Etat, qui ne saurait alors exiger de lui, par le “droit”, ce qui contrevient aux exigences de la “justice” humaine la plus universelle (Constant et Tocqueville) ? C’est finalement toute la question de la révolte et de l’objection de conscience. Lire la suite