Souvenirs et variations autour de la Sagrada Família

Il y a deux ou trois jours, je lisais dans la presse que la Sagrada Família serait en bonne voie d’être achevée … en 2026. Et je lisais aussi que la police avait fait des perquisitions aux domiciles de Jordi Pujol et ses fils pour fraude fiscale. Jordi Pujol n’est certes pas mondialement connu, mais il fut Président de la Generalitat de Catalogne de 1980 à 2003 et fonda le parti Convergence démocratique de Catalogne (CDC) porteur aujourd’hui de la revendication d’indépendance de cette région.

Ça n’apparait pas dans ma page « À propos », mais j’ai vécu trois ans à Barcelone, à l’époque des Jeux Olympiques de 1992, et la mention du projet titanesque de l’architecte catalan Antoni Gaudí, suivie de celle de Jordi Pujol, a fait remonter une multitude de souvenirs variés et colorés de cette époque en Catalogne, presque trois ans de vacances pour moi.  Lire la suite

« La route de la servitude » (II)

Info du 10 mars 2024 : Il y a 80 ans, en mars 1944, Hayek publiait son ouvrage le plus connu, « La route de la Servitude ». Voici, mon second article consacré au résumé-analyse de cette œuvre lumineuse (Replay) :

Ce texte fait suite à l’article « La route de la servitude » (I) que j’ai publié vendredi 23 octobre dernier, et dans lequel j’ai entamé une revue chapitre par chapitre du livre du même nom(*) publié en 1944 par Friedrich Hayek.

Comme indiqué dans l’article précédent, Hayek se donne pour objectif de montrer que toutes les politiques économiques à base de planisme, de collectivisme et d’interventionnisme de l’État, même entreprises avec les meilleures intentions du monde, tracent une route de servitude car elles débouchent inéluctablement sur l’arbitraire de l’État et la destruction des libertés individuelles, bien au-delà du seul champ économique.

« Ce qui fait de l’État un enfer, c’est que l’homme essaie d’en faire un paradis. » Friedrich Hoelderlin, cité par Hayek en exergue de son chapitre II, La grande utopie (voir article précédent).

Lire la suite

« La route de la servitude » (I)

Info du 10 mars 2024 : Il y a 80 ans, en mars 1944, Hayek publiait son ouvrage le plus connu, « La route de la Servitude ». Voici, en deux articles, un résumé-analyse de cette œuvre lumineuse. Le lien vers le second article se trouve à la fin de celui-ci. (Replay) :

On me demande souvent comment je suis venue au libéralisme. J’explique alors que lorsque j’étudiais encore au lycée, mon père m’avait fait lire La route de la servitude de Friedrich Hayek. À l’âge tendre qui était le mien à l’époque, les politiques de planification du Royaume-Uni des années 1930 et 1940 ne me captivaient guère, mais cette idée qu’on peut se placer avec les meilleures intentions du monde sur une route de servitude m’est restée.

Ayant récemment commenté le livre de Copeau Les rentiers de la gloire dont la phrase de conclusion est : « Nous ne voulons simplement pas d’esclaves », c’est tout naturellement que je me suis replongée dans le livre essentiel et, à bien des égards, tellement actuel de Hayek. Et c’est tout aussi naturellement que je vous en livre ici (en deux épisodes) une revue agrémentée de quelques extraits. Lire la suite

Libre-échange : Le diable s’habille-t-il en TAFTA ? (© EELV)

Les mises à jour sont en fin d’article.

C’est le moment de faire la connaissance de Matthias Fekl, notre secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur auprès de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Premier point de célébrité, il est entré au gouvernement il y a à peu près un an pour prendre la relève de Thomas Thévenoud, qui s’est vu contraint de se mettre en congé de la République pour phobie administrative grave au point d’oublier de payer ses impôts et ses loyers.

Surtout, c’est lui qui se trouve à la manoeuvre pour la France dans le cadre des négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur le TAFTA, autrement dit le « Transatlantic Free Trade Agreement », connu aussi sous le nom de TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) dont le 11ème round s’est ouvert hier lundi 19 octobre 2015 à Miami. Lire la suite

Parti socialiste : CAMBADÉLIS et son référendum de pacotille

Les mises à jour sont en fin d’article.

Pour le Parti socialiste et le gouvernement, qui nous entourent constamment de leur sollicitude fiscale et morale, nous vivons environnés de deux périls cataclysmiques majeurs : le réchauffement climatique anthropique qui va nous engloutir, nous, les îles des mers du sud et les ours polaires, à brève échéance si nous n’y prenons pas garde, et le Front national, suivi de près par la droite, qui va engloutir notre « vivrensemble » et détruire notre République, à ultra-brève échéance pour le coup, puisque ce malheur pourrait survenir dès le 13 décembre prochain à vingt heures, instant précis où seront proclamés les résultats des prochaines élections régionales.  Lire la suite

Israël, un État créé pour échapper à l’oppression [Replay]

Depuis samedi 7 octobre 2023 : Tirs de roquettes, enlèvements, massacres de civils dans des villages israéliens autour de la bande de Gaza et dans un festival de musique, avec un bilan à ce jour (11/10/23) de 1200 morts et 2800 blessés pour Israël (+ 900 morts et 5000 blessés palestiniens dans les affrontements de riposte) – le Hamas confirme sans ambiguïté qu’il est bien une organisation terroriste qui n’a rien à envier à Daesh ou Boko Haram. Barbarie inouïe, mauvaise foi inouïe et inversion fallacieuse entre l’agresseur et l’agressé, telles sont les ressorts éternels de ses actions mortifères. Et pourtant, on trouve encore des gens pour le prendre pour un valeureux mouvement de résistance à l’oppression. Il est vrai qu’il a toujours été de bon ton de traiter Israël d’État Nazi, en 2021 par exemple…

Chers lecteurs, si vous avez lu mon « À propos », vous savez que je soutiens l’existence de l’État d’Israël. Non pas que ses gouvernants soient systématiquement irréprochables, loin de là. Mais alors que la violence du Hamas se déchaîne une fois de plus sur Israël, j’aimerais redire dans quelles conditions (dates, traité, frontières puis, hélas, belligérants) l’État d’Israël a vu le jour, et combien les Palestiniens, mal conseillés par leurs dirigeants, ont refusé depuis le début toutes les occasions d’avoir un État bien à eux [Replay] : Lire la suite

Recherche INTÉRÊT GÉNÉRAL désespérément

—->   Cet article a également été publié le lundi 12 octobre 2015 sur      Logo CP

Terrible révélation, ce week-end : je suis une « jouvencelle effarouchée » (page 8). A mon âge, c’est dramatique. J’ai consacré la matinée d’hier à la lecture du livre de Copeau Les rentiers de la gloire(*) qui, d’après son expérience directe, nous propose une anthropologie sombre et désabusée des élus assortie d’une galerie de cinq portraits, tous plus têtes à claques les uns que les autres.É

Lecture synthétique (excellent point) et passionnante, que je recommande, autant le dire tout de suite, à tous ceux qui s’interrogent sur la seule question qui vaille en politique, celle de la place de l’État. Et lecture amusante pour moi, car de page en page j’ai eu comme l’impression de me faire taper sur les doigts par le professeur Copeau pour mon penchant infantile à croire les « fariboles » sur « le courage, la ténacité, le dévouement » des élus (p. 40).  Lire la suite

Baroud syndical, violence sociale et place de l’Etat

—->  Cet article a également été publié le vendredi 9 octobre 2015 sur    Logo CP

Nous vivons dans un pays, la France, à haute teneur étatique et à haute teneur protectrice. Ce n’est donc pas un hasard si le candidat de droite favori pour 2017, Alain Juppé, n’a de cesse de mettre en avant l’importance d’un Etat fort et protecteur des Français. Il sait que ce discours ouaté et formaté va rencontrer l’assentiment de la plupart des sensibilités politiques qui traversent l’opinion, laquelle n’imagine pas une seule seconde qu’on puisse sérieusement envisager de l’arracher à la tutelle de l’Etat qui paye au-delà de quelques minimes arrangements « macroniques ». Dans ces conditions, on pourrait s’imaginer que chez nous tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Or les violences qui ont bousculé le Comité central d’entreprise d’Air France lundi 5 octobre 2015 dernier viennent brouiller la belle image libertaire, égalitaire et fraternitaire d’une République à la fois dorlotée et apaisée.  Lire la suite

Un peu d’histoire d’Air France

Mise à jour du samedi 16 janvier 2016 : Après le Comité central d’entreprise (CCE) mouvementé du 5 octobre dernier et l’arrivée de Gilles Gateau comme nouveau DRH (ex-directeur de cabinet adjoint de Manuel Valls à Matignon), le CCE d’hier, plus calme, a confirmé les grandes lignes du plan Perform (voir dans l’article ci-dessous) incluant 1000 départs volontaires en 2016, et un plan de croissance en 2017 à condition que des efforts de productivité soient réalisés. Tout l’enjeu de long terme consiste en effet à ne pas se contenter du redressement des comptes rendu possible par la baisse du prix du pétrole, mais à se rapprocher des niveaux de compétitivité des grands concurrents européens, Lufthansa et British Airways. Reste à savoir ce que les syndicats, plutôt rassurés par le nouveau DRH, en penseront.


—->   Cet article a également été publié le lundi 5 octobre 2015 sur     logo-cp

« Faire du ciel le plus bel endroit de la terre », telle était la sublime ambition d’Air France, proclamée avec talent par les danseurs Benjamin Millepied et Virginie Caussin dans son film publicitaire(*) de 2011 intitulé L’envol. Aujourd’hui, le ciel et la terre sont devenus l’enfer pour la compagnie aérienne qui a annoncé vendredi 2 octobre dernier la suppression de 2 900 postes, le retrait de quatorze avions d’ici 2017 et la fermeture de cinq lignes long-courrier. Lire la suite

Y a-t-il un mystère Hollande ?

—->    Cet article a également été publié le samedi 3 octobre 2015 sur     logo-cp

Qui est François Hollande ? La question se pose. En 2012, on nous a vendu un homme cultivé et plein d’humour, n’aimant ni les riches ni le monde de la finance, dont l’ambition était de « ré-enchanter le rêve français », face à un Président sortant inculte (on se souviendra de l’histoire de La Princesse de Clèves), bling-bling et agité, ami des riches et Président du Fouquet’s, responsable de la « casse » du service public à la française et donc profondément impopulaire avec 30 % d’opinions positives en janvier 2012, son plus bas score. Lire la suite