La FRANCE, ce pays où l’on n’aime ni le CAPITAL ni le TRAVAIL

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que tout ce qui s’apparente de près ou de loin à l’idée de capital et de capitalisme n’a pas très bonne presse en France. Mais l’on se tromperait lourdement si l’on s’imaginait que cette répugnance quasi existentielle n’avait d’autre cause qu’un amour immodéré du travail considéré comme valeur économique suprême. Tout montre au contraire que ceux qui professent la plus grande détestation à l’égard du capital méprisent tout autant le travail.

Ce n’est pas une nouveauté, mais rien ne vaut une bonne descente aux enfers économique comme celle que nous subissons actuellement du fait du confinement contre le Covid-19 pour remettre en lumière à quel point la France se complaît encore et toujours dans les dangereuses approximations de Karl Marx.

Et quand je dis la France, je généralise à peine : de l’Humanité au patron ex-LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand et de la CGT au ministre de l’économie Bruno Le Maire, c’est à une levée de boucliers presque aussi automatique qu’unanime qu’on a assisté lorsque le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux s’est risqué à déclarer le 10 avril dernier dans un entretien au Figaro :

« Il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire. »

.
Travailler « un peu plus » ! Mais qu’est-ce qui lui a pris ? 

Il est vrai que plus vite le gouvernement assouplira le confinement plus vite l’économie pourra redémarrer, mais fondamentalement, Geoffroy Roux de Bézieux a « la drôle d’idée » (fine remarque de notre génie en économie Bruno Le Maire) de penser, comme moi, que la prospérité économique ne provient que d’une seule chose : la création de richesse, laquelle résulte aussi bien des investissements en capital réalisés dans l’activité économique que de la qualité du travail qui s’y déploie.

Au moment où le gouvernement nous endette tous dans des proportions colossales (115 % du PIB à la fin de l’année), seul le retour à une croissance économique soutenue est à même de faire que cet endettement ne se retourne pas contre nous à terme sous forme d’impôts supplémentaires qui pèseraient inéluctablement sur l’activité économique. En réalité, c’est déjà le cas actuellement – nous ne sommes pas les champions du monde des prélèvements obligatoires et de la dépense publique pour rien – mais ce serait encore pire.

Devant le tollé, le Président du Medef n’a pas tardé à faire machine arrière. Ce n’est guère étonnant, dans un pays très étatisé où les entreprises doivent non seulement composer avec des syndicats d’extrême-gauche adeptes du chantage et des blocages à répétition mais également faire en sorte de ne pas encourir mille inimitiés de la part des pouvoirs publics (urssaf, inspection du travail) pour pouvoir espérer fonctionner normalement. Geoffroy Roux de Bézieux estime néanmoins qu’il faudra trouver un « espace de discussion à la rentrée ». De son point de vue, l’affaire n’est donc pas complètement close.

Elle n’en est pas moins hautement révélatrice de l’état d’esprit économique foncièrement planificateur qui prévaut en France.

À voir comment les syndicats montent au créneau « pour sauver les emplois » chaque fois qu’une entreprise est en passe de fermer faute d’avoir su ou pu s’adapter aux évolutions de son marché, on pourrait croire qu’à leurs yeux rien n’est plus important que le travail. Mais en réalité, derrière le combat des « Goodyear » ou des « Whirlpool » pour éviter les licenciements, se tient toujours la demande d’un maintien factice de l’activité via le soutien de l’État.

Prenez un Gérard Filoche, par exemple. Il a fait du travail le combat de sa vie. Seul petit problème, il le réalise à travers une lutte exclusivement dirigée contre les entreprises, les actionnaires et les patrons. Dans le monde de Gérard Filoche, ces derniers sont de dangereux délinquants, sinon en fait du moins en puissance, dont l’unique objectif est de s’enrichir grassement et honteusement en pratiquant l’exploitation des salariés dans des entreprises, petites ou grandes, qui sont autant de lieux d’asservissement.

Chez nous, en France, non seulement tout discours consensuel sur les méthodes pour éradiquer la pauvreté, le chômage et les injustices sociales passe obligatoirement par la condamnation des profits réalisés par les entreprises et celle des scandaleux dividendes qu’elles versent à leurs actionnaires, mais le travail, loin d’être vu comme un facteur essentiel d’autonomie et, pourquoi pas, de progrès et d’épanouissement des individus, est en fait considéré uniquement comme une aliénation des travailleurs

Pas étonnant dès lors que la question de la réduction du temps de travail soit au cœur de la vision économique qui prévaut à gauche depuis que le gendre de Marx, l’écrivain et journaliste communiste Paul Lafargue, a donné ses lettres de noblesse aux loisirs dans son essai Droit à la paresse. Mais attention, dans son idée, il ne s’agit nullement de se livrer à la paresse à ses propres frais – ce qui ne poserait aucun problème dans la mesure où cela relèverait d’un choix de vie personnel financièrement assumé – mais d’obtenir une répartition socialiste du travail et de la paresse dans toute la société. 

C’est ainsi par exemple qu’on a vu apparaître un « ministère du temps libre » en 1981, alors que François Mitterrand et son programme commun de la gauche accédaient au pouvoir. Un intitulé qui en dit long sur le peu de latitude individuelle que nos socialistes étaient prêts à laisser aux citoyens…

C’est ainsi que le passage aux 35 heures, malgré son absence totale d’effet sur le chômage, a été vécu à gauche comme un grand moment d’émancipation citoyenne et c’est ainsi que Gérard Filoche ne connaîtra pas de repos tant que le temps de travail ne sera pas passé à 32 heures hebdomadaires dans le cadre d’une semaine limitée à quatre jours travaillés et trois jours de repos dont deux consécutifs et dans le cadre d’une journée qu’il a déjà définie pour vous : 8 heures pour travailler, 8 heures pour les loisirs et 8 heures pour se reposer.

Pour lui comme pour tous ceux qui veulent régir a priori la vie de leurs concitoyens, l’économie ne saurait être une activité vivante et évolutive pratiquée par des individus libres et créatifs. Pas du tout. L’économie ne doit rien laisser au hasard, et pour bien faire, autant tout planifier à l’avance.

Telle entreprise, dûment surveillée par des instances autorisées, l’inspection du travail par exemple, s’engagerait à embaucher tant de personnes à tel salaire et à produire tant de parapluies de telle date à telle date. Quant aux profits, s’il en reste, ce qui n’est nullement gagné quand on tient aussi peu compte des caractéristiques du marché, ils doivent être impitoyablement taxés.

Autrement dit, dans l’esprit socialiste qui s’est largement diffusé dans toute la société française, le seul système économique qui serait synonyme de solidarité et de justice sociale consisterait à en revenir à une économie planifiée de bout en bout et le seul travail qui serait susceptible d’émanciper les travailleurs serait celui qui prévaut dans la fonction publique : emploi à vie, salaires décrétés administrativement, manque de motivation au travail et productivité en berne.

Ce qui est particulièrement ironique, c’est que toutes ces idées qui sont agitées aujourd’hui dans le contexte de la crise du Covid-19 pour alimenter le débat sur « le monde d’après » qui ne pourra « plus jamais être comme avant » ne sont jamais que la copie conforme du projet marxiste qu’on a vu échouer partout où il a été appliqué, y compris en France – modulo l’ajout des problématiques écologiques et féministes. Ça promet.


Illustration de couverture : Le Président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux. Photo AFP.

31 réflexions sur “La FRANCE, ce pays où l’on n’aime ni le CAPITAL ni le TRAVAIL

  1. Attention à ne pas confondre entreprise et entreprise. Il y a de vrais entreprises en général familiales et patrimoniales et les fausses entreprises (CAC 40). Le capitalisme de connivence dans lequel nous évoluons n’est pas le vrai capitalisme. Et beaucoup de « libéraux » oublient ce fait. Nous avons eu un vrai capitalisme entre 1880 et 1914 et depuis c’est un capitalisme de connivence. Depuis que l’étalon or a disparu nous sommes dans une ère de nature collectiviste et ce partout dans le monde.

    • Les libéraux sont parfaitement conscients du capitalisme de connivence qui se déploie en France du fait de l’emprise étatique sur l’ensemble de l’activité. En revanche, l’opposition entre vraies entreprises, les petites, et fausses entreprises, les grosses du CAC 40, quoique très en vogue dans l’opinion et chez nos politiciens, me semble des plus approximatives et légèrement populiste.
      En quoi L’Oréal ou LVMH ont à voir avec l’Etat ? Quant aux « petites » entreprises si pures et si parfaites, on ne compte plus le nombre de PME qui sont trop contentes de se précipiter aux guichets des services publics et des collectivités territoriales pour y dégoter subventions et contrats. Une forme de syndrome de Stockholm, en quelque sorte.

  2. Le paysage politique en France est bouché. La droite est séduite par un Etat autoritaire pesant sur la sphère privée. La gauche prétend que l’insuffisant (!) taux de prélèvements libératoires de 46% serait de nature néo-libérale. Le centre, où devrait logiquement se trouver un authentique parti libéral, est occupé par un extrême-centre partisan d’une Europe fédérale technocratique plutôt que démocratique, ébauche d’une gouvernance mondiale du même ton, mâtinée d’un totalitarisme vert basé sur le mensonge carbocentriste.
    Le libéralisme, pour se faire entendre davantage sur l’éventail électoral devrait affirmer à la fois ses valeurs de droite: droit de propriété, liberté d’entreprendre, faible pression fiscale, et ses valeurs de gauche: attachement à la liberté d’une façon générale. Car ce libéralisme est trop souvent perçu dans les milieux populaires comme la permission d’exploiter plus faible que soi. Aujourd’hui, l’état d’urgence sanitaire qui bafoue nos droits fondamentaux sur le prétexte d’une épidémie d’infection respiratoire réelle mais ordinaire, pourrait être l’occasion de tendre la main à ces valeurs de gauche en soutenant par exemple le combat que mènent le courageux professeur de droit Paul Cassia (voir ses articles sur Médiapart) ou les avocats Carlo Brusa (voir Putsch Live sur YouTube), Raphaël Kempf (voir Twitter), François Surreau, Jean-Marie Burguburu, contre l’illégalité des lois d’urgence ordinaire et organique du mois de mars. Ne laissez pas à la gauche cette exclusivité du combat pour retrouver nos libertés, car elles ne reviendront pas toutes seules.

  3. Madame
    Je suis un très fidèle lecteur de votre blog et je vous remercie pour la qualité de vos réflexions. Lorsque j’expliquais à mes étudiants les notions de capital et de travail, de création de richesses par les entreprises, j’ai souvent eu des réactions très positives qui me rassurent – un peu – quant à l’avenir. J’espère que nos enfants auront une vision différente de l’entreprise et de l’économie que ceux de ma génération.

  4. Bonjour, il faudrait d’ abord réfléchir à l’ efficacité au travail avant de parler des heures travaillées.Revoir aussi l’ organisation et la hiérarchie etc … grand débat !

  5. Bonjour,

    Dans notre pays toujours marqué par « la lutte des classes » M. de Roux de Bézieux incarne le patronat, le capital, le profit, voire les profiteurs.

    Alors que les Français sont toujours confinés, invités de façon incohérente à la fois à rester chez eux et à aller travailler munis de leur absurde auto-autorisation de sortie
    Alors qu’ils sont abreuvés quotidiennement de chiffres sur les malades, les très malades, les morts comme si le Covid-19 fauchait pire que la peste
    Alors qu’ils doivent pour certains télé-travailler tout en faisant la classe aux enfants
    Alors que leurs excellentissimes dirigeants sont incapables de leur dire dans quelles conditions se fera leur « libération » masques, tests, écoles etc… :
    Le représentant du Medef les invite à se poser la question du temps de travail, congés et jours fériés, comme s’ils étaient des tire-au-flanc et surtout comme s’ils avaient la main sur leur avenir.

    Il me semble que cette sortie était pour le moins maladroite et mal venue.

    S’il y a une personne légitime pour évoquer le temps d’après, celui de la reprise, et des réflexions qui l’accompagnent, c’est le président de la République.

    Encore faudrait-il que celui-ci cesse de remercier ceux-ci et ceux-là en oubliant les autres, comme un césarisé à la remise des prix, qu’il cesse de s’auto-congratuler et se féliciter d’une gestion de crise calamiteuse et qu’il cesse de s’admirer en pleine mue et ré-invention de lui même.

    Je crois les Français tout à fait capables d’entendre
    Encore faut-il que le discours soit dépouillé des éléments de langage de la com’,vrai, sincère, y compris dans sa part d’incertitudes et d’efforts à fournir pour le bien commun
    Encore faut-il faire appel à leur intelligence, à leur bon sens, à leur responsabilités, les traiter en adultes et non en enfants ignorants, indisciplinés et immatures.
    Pour ma part, je ne crois pas le président capable de cela.

  6. Bonjour Nathalie,
    A la lecture de votre article, je me demande si ce que vous dépeignez n’est pas simplement cet éternel combat d’arrière garde, non pas de la France, mais d’une certaine france.
    Alors certes, elle est là, bien ancrée, toujours sur le devant de la scène, mais représente-t-elle encore la majorité de l’appareil productif ?
    35h, congés payés à foison, RTT tout le temps… Non seulement je n’ai jamais connu ça, mais nombre de gens autour de moi non plus (Qu’on soit patron ou salarié, peu importe).
    Finalement, que cette bande de clowns s’étripe comme elle l’a toujours fait, cela impacte-t-il vraiment la réalité du terrain ?

  7. Bonjour, madame, et encore merci pour vos réflexions.

    Notre monde (et pas seulement en France) considère le travail comme une malédiction, une espèce d’interprétation erronée (hérétique?) du livre de la Genèse (tu gagneras ton pain à la sueur de ton front). Vertus chrétiennes devenues folles, disait Chesterton
    On n’enseigne plus la valeur libératrice du travail, ni les enseignants, et trop peu de parents le font.
    Et paradoxalement dans cette société déboussolée, le fait de ne pas avoir de travail est néanmoins vu comme une calamité.

    Ceci étant dit, je n’accorde pas trop d’importance à l' »antilibéralisme » trop présent en France. Pour le citoyen lambda, Macron est vu comme « ultralibéral », ce qui relativise le sens des mots. Si « libéralisme » signifie capitalisme de connivence, alors oui, je suis anti-libéral. Question de vocabulaire. Mais j’ai la naïveté de croire que les gens qu’on n’entend jamais, ceux qui bossent sans pleurnicher, qui font vivre leur famille et qui forment la majorité, ne considère pas vraiment une économie dirigée par l’état comme un idéal.

    Par les temps qui courent, on peut imaginer que le cygne noir qui nous a rejoint va faire que cette vision marxiste devrait se fracasser contre le mur de la réalité. Je crains qu’il n’y ait beaucoup de dégâts.

    Remettez-vous bien.

    • « J’ai la naïveté de croire que les gens qu’on n’entend jamais, ceux qui bossent sans pleurnicher, qui font vivre leur famille et qui forment la majorité, ne considère pas vraiment une économie dirigée par l’état comme un idéal. »

      Votre naïveté, car c’en est une, est démentie par le mouvement des Gilets jaunes, et la majorité des Français qui l’ont soutenu. Mouvement massivement et résolument étatiste, malgré le pipeau, constamment seriné pendant un an, des (introuvables) « Gilets jaunes du début », qui, eux… qui eux quoi ? étaient libéraux ?

      Personne n’a osé l’affirmer, parmi les innombrables gilétistes tendance débutiste. Pas plus que personne n’a jamais été capable de me montrer la queue d’un « Gilet jaune du début », vous savez, ceux qui étaient censés être complètement, mais alors complètement différents de ceux qui sont venus par la suite…

      Mais votre formulation est elle-même ambigüe. Elle reflète toute l’ambigüité gilétiste. « La majorité » des gens ne considèrent peut-être pas une économie dirigée par l’Etat comme l’idéal, en ce sens qu’ils aimeraient bien que l’Etat leur foute la paix (limitations de vitesse, restrictions sur le diesel…).

      Mais ils s’entendent fort bien, simultanément, à tendre la main vers l’Etat pour réclamer « un plan Marshall » de ceci ou de cela.

      C’est comme les « paysans » qui (selon la chouinerie officielle) ne « demandent qu’à vivre de leur travail », mais qui, dès lors qu’on envisage de leur retirer leurs subventions, hurlent à la mort.

      Ou bien qui trouvent tout à fait normal qu’on assure la « souveraineté alimentaire » de la France, ou que l’Etat impose des « justes prix » à la grande distribution.

      C’est bien cette malhonnêteté fondamentale, la malhonnêteté fondamentale du socialisme, qui mine la France.

      • Non, le mouvement des gilets jaunes étaient bien au début un ras-le bol des gens qui bossent (j’y ai même vu des artisans que je connaissais en m’arrêtant sur les rond-points) voir d’une part que les prélèvements n’arrêtaient pas d’augmenter (et qu’on n’arrêtait pas de les faire chier), et d’autre part, qu’ils voyaient bien que les services rendus étaient de plus en plus minables.
        La question était bien « où passe notre pognon ». Assez rapidement (un mois à peine), la plupart sont repartis, lassés, et on a vu arriver d’autres personnes et d’autres slogans (type: Macron président des riches). Ce qui ressemblait au début comme deux gouttes d’eau aux « bonnets rouges » bretons, s’est transformé assez rapidement en plateforme d’extrême-gauche, et n’a finit par réunir que les habituels abonnés aux manifs.
        Dans l’histoire, toute manifestation spontanée a toujours été récupérée par des petits malins, celle-ci n’a pas fait exception. D’ailleurs, comment expliqueriez-vous cette haine des indignés télévisuels contre le mouvement, qu’ils ont toujours qualifié de « populiste », l’insulte suprême lancée par les socialistes? On ne les a jamais vu se lâcher avec autant de détestation contre les grévistes SNCF ou RATP qui mettent le pays à l’arrêt pendant des mois. Jamais ils n’auraient montré autant de haine contre un mouvement pro-étatiste.
        D’ailleurs, les forces de l’ordre se sont servi de leurs supplétifs (appelés black blocks) pour bien décrédibiliser le mouvement et le faire durer, alors qu’il serait mort de sa belle mort depuis au moins fin décembre 2018.
        Et les « gilets jaunes du début », ils sont repartis bosser, car il faut bien faire bouillir la marmite, qu’ils continuent à penser qu’on leur tond la laine sur le dos, mais qu’on ne peut rien y faire. C’est pour ça qu’on ne les entend plus à la télévision. Il faut sortir au Café du Commerce le dimanche matin, jour de marché (qui est fermé, d’ailleurs) pour les entendre. Je vous assure qu’ils y sont encore. Ils ne croient plus aux manifs, d’ailleurs ils n’y ont jamais vraiment cru, mais croyez-bien qu’ils ne pensent pas que c’est l’argent de l’état qui va les sauver. Ils cherchent juste individuellement à échapper à ses griffes. Pour ça, il faut de la discrétion.

      • « Non, le mouvement des gilets jaunes étaient bien au début un ras-le bol des gens qui bossent. »

        Mais c’est bien ce que je critique. Les gens ne sont pas capables d’aller plus loin que le ras le bol. C’est bien joli d’être « en colère », locution typiquement franchouillarde, mais ce n’est pas la question. La question est : que voulons-nous à la place ?

        Et la réponse donnée par les Gilets jaunes, dès le début, fut :

        1. Soit le silence, ils n’avaient rien à dire, ils ne savaient pas. Eh bien lorsqu’on n’a rien à dire, on ne fait pas de politique, et on n’empêche pas 67 millions de personnes de vivre, de travailler et d’aller et venir.

        2. Soit comme d’habitude, c’est à dire moins d’impôts pour moi, et plus d’intervention étatique pour me donner le bon pognon des autres.

        Dès le début, les Grandes Figures Emblématiques des Gilets jaunes ont réclamé des mesures socialistes.

        Jacline Mouraud a réclamé le rétablissement de l’ISF.

        Priscilla Ludosky a toujours pris des positions de gauche, et donne maintenant dans l’écologisme et le sauvetage de la planète. Elle participe à des manifestations de gauche tout ce qu’il y a de plus classique.

        Le camionneur abruti dont le nom m’échappe à l’instant, il était là dès le début du mouvement, et il a toujours pris des positions de gauche.

        Le type qui a inventé le gilet jaune, celui qui a appelé les protestataires à montrer leur gilet jaune sur leur pare-brise, il a, dès le début, prévenu que c’était destiné à faire la différence entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre. Autrement dit, à permettre les représailles contre les opposants. Ce qui fut fait. La violence et la vouyoucratie étaient là dès l’origine du mouvement. Il y a une vidéo où cet homme lance son appel.

        Je remarque que nulle part, dans vos commentaires, vous ne dites : les Gilet jaunes du début étaient des libéraux, ils réclamaient la baisse massive de la dépense publique, la suppression de ministères entiers, la mise en concurrence de la Sécurité sociale dès le premier euro, le chèque éducation, l’abolition des 35 heures, la diminution par trois du code du travail, la privatisation de pans entiers de l’action étatique et la suppression de nombreux autres, etc, etc.

        Vous ne le dites pas, parce que ce n’est pas vrai, et que ce serait tellement invraisemblable de le soutenir, que personne ne s’y est jamais risqué.

        Vous dites : « La question était bien où passe notre pognon ». Vous dites : « les prélèvements n’arrêtaient pas d’augmenter et ils voyaient bien que les services rendus étaient de plus en plus minables. »

        C’est exactement ce que je dis. C’est précisément ce que je critique. Cela signifie qu’ils étaient, et sont encore, socialistes.

        Ce qui les défrise, ce n’est pas que l’Etat soit d’une obésité invraisemblable. C’est que l’Etat ne leur donne pas, à eux, le pognon des autres.

        Ils ne trouveraient rien à redire aux 57 % de dépense publique dans le PIB, si leurs impôts à eux étaient légers, et ceux des autres, lourds ; le tout pour que le pognon des autres arrive dans leur poche à eux, sous forme de prestations en argent ou en nature.

        C’est exactement l’essence du socialisme. Vous êtes tellement infusé de socialisme que vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes socialiste. C’est bien le drame français.

        Trouvez-moi un Gilet jaune, un seul, qui ait dit : je suis libéral. Pas mon pognon gna-gna-gna, où il passe : je suis libéral. Je réclame la suppression de 30 % des postes de fonctionnaires, la privatisation de la SNCF et l’abolition de la Sécurité sociale.

        Personne n’a jamais été capable de m’en montrer un, depuis un an et demi que je le réclame, parce qu’il n’y en a pas eu un seul.

  8. Grâce au COVID et dans une période où il aurait fallu faire preuve d’agilité et de pragmatisme, nous constatons exacerbé le blocage du pays non pas par des milliers de fonctionnaires car ils sont pour la plupart confinés, mais par un nœud indépétrable de lois, ordonnances, décrets, normes et réglementations. Nous sommes tous (les soignants en premier lieu) en otage de cette technostructure impossible à suspendre pour le coup.

    Le pire est qu’au lieu d’en faire un constat lucide pour « prendre un nouveau départ et regarder vers l’avenir», syndicats, ONG, idéologues de tous acabits, préparent dans la perspective du déconfinement, un tsunami de réglementations à appliquer aux salauds d’employeurs (avant-goût avec Amazon), bailleurs, fournisseurs, commerçants, transporteurs etc…, pour protéger « des risques » n’est-ce pas, les populations. Dans ce contexte, la France ne va pas se remettre à travailler avec les meilleures dispositions pour améliorer ses performances.

    Pas de problème on va emprunter quoi qu’il en coûte, « il » c’est qui ? L’honnêteté du discours aurait exigé qu’on mette « il nous » à la place de « il » ! Cela aurait posé le problème et incité à la réflexion, mais non puisque les « nous » sont des enfants.

    De toute façon, on va emprunter pour payer l’absence d’activité (de travail) autant que nécessaire et d’ailleurs on ne remboursera pas prétendent certains sous l’emprise d’hallucinogènes en accoutumance aigüe…

    Toutes les solutions « sérieuses » et forcément difficiles (proches de l’impasse) à ce stade, ici analysées pour gérer l’endettement :
    https://www.fipeco.fr/commentaire/Les%20solutions%20du%20probl%C3%A8me%20des%20dettes%20publiques

    Enfin la monnaie est un moyen pratique pour l’échange de produits mais ne peut en aucun cas être l’expression d’une fiction. Or les fictions motivent la création de monnaie déjà depuis bien trop longtemps, une fuite en avant. La fausse énergie monétaire s’échange avec elle-même en étant en plus utilisée à calmer l’inaction de l’énergie humaine.
    « Quand des demeurés croient que l’énergie monétaire peut remplacer l’énergie humaine » :
    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-des-demeures-croient-que-l-223444

    A force de ne pas travailler, ce sera du sang et des larmes.

    • « On » va emprunter, mais à qui ? Le gouvernement promet des milliards par paquet de 100, le débat fait rage pour savoir si c’est assez et qui va pouvoir tendre sa sébile. Mais la question n’est jamais posé de savoir d’où vient l’argent. Pourtant, tout le monde va emprunter en même temps sur des marchés essorés par la crise : où sont les capacités de prêt ?
      Si c’est pour faire tourner la planche à billets, le risque que le remède ne soit pas pire que le mal n’est pas discuté. Pourtant, la question est réelle et pourrait aggraver considérablement les conséquences de la crise actuelle

  9. Ce qui m’a fait sursauter dans la déclaration de Xavier Bertrand, homme politique supposé de droite, c’est sa justification du refus de travailler davantage par le fait que l’épidémie ne serait pas la faute des salariés.

    En somme, l’économie est une question de faute : il y a les gentils et les méchants, ceux qui sont toujours en faute (les patrons, les riches) et ceux qui sont toujours innocents et opprimés (les travailleurs, les pauvres).

    Il est absolument exclu que l’économie soit une question de réalités objectives : l’épidémie est là, c’est un fait, elle met toute la production à l’arrêt, c’est un fait, cela a des conséquences que tous devront agir pour contrer.

    On voit mal ce que la notion de faute vient faire là-dedans. Si on va par là, ce n’est pas non plus la faute des patrons si le coronavirus est arrivé, ce n’est pas leur faute si la durée globale du travail est particulièrement faible en France, et ce n’est pas leur faute si la conjonction de l’un et de l’autre est propre à aggraver les conséquences.

    On voit par cette simple déclaration à quel point le socialisme clandestin infecte les cerveaux en France. Tout le monde est de gauche en France, même la droite. Et ne parlons pas de l’extrême-droite…

  10. Cet article n’est qu’une compilation de lieux communs sans chiffre ni statistique.
    Allez dire à notre personnel soignant dans nos hôpitaux qu’il n’aime pas le travail.
    Beaucoup de français au forfait jour travaillent plus que l’horaire standard surtout dans le monde des études, du design et de l’informatique.
    Et les français ne sont pas les moins productifs….
    Source : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/documents-d-etudes/article/comparaisons-europeennes-des-durees-du-travail-illustration-pour-huit-pays

    Cette sortie du MEDEF sur le temps de travail avait pour objectif d’éviter que les actionnaires n’épongent la facture.
    On n’a toujours l’idée de faire payer les contribuables ou les salariés alors que les actionnaires qui sont propriétaires des entreprises ne mettent jamais la main à la poche pour recapitaliser lorsque les pertes sont affichées.

    De plus, quand on regarde les 100 milliards d’euro de CICE que les différents gouvernements ont versé aux entreprises en espérant 1 million d’emplois annoncés par Pierre Gattaz, au final ce sont 100000 emplois nets seulement….
    Où est passé l’argent du CICE, et bien des groupes comme Carrefour, Crédit Agricole, Bouygues, Orange ont reversé cet argent à leurs actionnaires….
    Et ce CICE, ce sont nos impôts qui le payent aujourd’hui.

    Idem pour les 566 milliards d’euro de dettes supplémentaires créés par Sarkozy pendant la crise de 2008. Soi-disant pour sauver Peugeot qui allait faire faillite et que ses actionnaires ne voulaient pas recapitaliser, alors ne pouvant spécifiquement sauver Peugeot, il a inventé la prime à la casse pour tous les constructeurs…. Idem pour le BTP qu’il a fallu sauver avec le dispositif Scellier alors que les actionnaires de ces groupes Vinci, Effage, Bouygues sont pleins aux as….
    Et Hollande a augmenté les impôts à son arrivée pour éponger tous ces milliards d’euro ajoutés à notre dette publique !!! Après on se demande pourquoi l’état prélève autant par rapport au PIB ?

    • « sans chiffre ni statistique. »
      Les lecteurs de mon blog connaissent les chiffres par coeur car je les répète d’article en article au risque de les lasser :
      Débauche de dépenses publiques, fiscalité punitive, dépenses de santé les plus élevées d’Europe… ainsi que chômage de masse et dette publique abyssale. ADDITIONNONS 2 ET 2 !
      https://i0.wp.com/leblogdenathaliemp.com/wp-content/uploads/2020/04/La-FR-dans-lUE-et-lOCDE-en-5-graphiques.png?ssl=1
      Et si ce lien ne marche pas, il y a aussi celui-là :
      https://twitter.com/MPNathalie/status/1247063245036367872
      Quant au CICE, il n’empêche pas que la France reste le pays du monde développé dont les prélèvements obligatoires sont les plus élevés pour des services rendus d’une qualité douteuse.

      • Bonjour Nathalie,

        Le message de Fabrice et sa remarque sur le CICE, à laquelle vous avez justement répondu, illustre l’ignorance crasse de tant de nos concitoyens sur un sujet qui devrait pourtant être fondamental dans une démocratie adulte : la fiscalité. Il faut bien dire que le système fiscal français est devenu à ce point complexe qu’il en est devenu illisible.

        A propos du CICE et plus largement de la fiscalité française, je ne peux que vous conseiller la lecture du livre de Michel Taly, « Dans les coulisses de la politique fiscale ». L’auteur n’est certainement pas un libéral. Il a occupé un poste stratégique de Bercy, puisqu’il a été à la tête de la Direction de la législation fiscale. Il a donc été aux premières loges de la fabrique de la législation fiscale et il donne d’intéressants éclairages sur les arrière-pensées qui ont gouverné certaines mesures fiscales.

        A propos du CICE justement, il explique que sa vraie raison d’être était d’aboutir à une diminution des charges sociales, dont même Hollande s’était convaincu à contre-cœur qu’elles avaient atteint un niveau mortifère pour l’emploi. Seulement, en France, afficher de manière ouverte une mesure de diminution des charges sociales, cela aurait été un casus belli avec les syndicats, qui avaient menacé de tout bloquer en hurlant au démantèlement de ce modèle social si merveilleux que la terre entière nous l’envie (mais bizarrement sans le copier). Donc le gouvernement de l’époque a déguisé ce qui avait été conçu comme une diminution des charges sociales, sous le vêtement d’un crédit d’impôt. Et, c’est de cette présentation de la mesure comme un « cadeau fiscal » fait aux entreprises qu’est née tout ce débat stérile sur les « contreparties » qu’il aurait fallu exiger des employeurs.

        On pourrait multiplier les exemples de ce type de déguisements fiscaux : déguisement de la baisse de l’ISF – cet impôt idiot qui a fait tant de ravages économiques – sous les traits d’un « bouclier fiscal », avec pour conséquence désastreuse de donner l’illusion que l’Etat faisait des chèques à Mme Bettencourt ; déguisement de la création d’un impôt sur le revenu sous les traits d’une « contribution sociale » (la CSG), parce que c’était tellement plus facile de faire accepter une contribution sociale qu’assumer la création d’un impôt sur le revenu bis, de surcroît sous la forme monstrueusement ultralibérale d’une flat tax…

        L’autre intérêt du livre est de montrer à quel point le système fiscal français a contribué à anéantir l’industrie en multipliant les « impôts de production » et en surtaxant les immobilisations industrielles (notamment tous ces impôts qui financent les collectivités territoriales). Résultat : nous n’avons plus d’usines, mais nous avons partout des médiathèques.

      • Dans ce cas; il faut mettre un lien systématique à chaque fin de billet.
        Car on ne peut pas revisiter tout un blog à chaque fois pour trouver l’info.

        Mais je reviens sur votre idée que les français n’aiment pas le travail, je peux vous assurer que nos employés font plus que ce qu’il faut pour satisfaire nos demandes clients, quitte à rester après l’horaire normal pour être sûr et certain que ce sera livré le lendemain.
        Nous ne sommes pas dans un mode « Fonctionnariat » ou la croisière s’amuse, loin de là, et si nous ne faisons pas l’effort nécessaire, demain nous mettrons la clé sous la porte car mangés par des roumains, des polonais, des slovènes et je ne sais quoi d’autres.

        Car au lieu de taper sur les salariés des TPE, je pense que vous devriez d’abord vous demander à qui profite le crime ….?
        Je pense à toute cette technocratie administrative, ces énarques de la haute administration, ces conseillers spéciaux de ministres, ces préfets payés mais sans poste, ces vice-présidents de régions avec de larges émoluments, toute cette caste de haut-fonctionnaires non concernés par la concurrence mondiale et par l’efficacité, la productivité et la rentabilité de leurs organisations.
        Nous entretenons une cour d’état sans commune mesure avec leur intérêt réel pour la nation.
        Cette crise sanitaire mal préparée et mal gérée par nos politiques et leurs structures administrative en est la preuve avec tout le gaspillage d’argent que cela représente.
        On parle de société de la rente économique dont les différents rouages de l’état sont les principaux bénéficiaires.

        Je vous invite à lire ce billet publié en 2013, « Contre le chômage a-t-on vraiment tout essayé ? »
        https://www.lesechos.fr/2013/10/contre-le-chomage-la-france-a-t-elle-tout-essaye-1099505

        je cite :
        « Le prix payé pour entretenir ses rentes, c’est la liquidation du secteur productif et le déclassement de la France comme lieu de production. C’est la montée jamais interrompue des prélèvements sur les entreprises : 18 % de leur valeur ajoutée en France, 11 % en Allemagne. En activant une stratégie de travail qualifié permettant de capter les économies d’échelle du marché mondial, le modèle rhénan assure la mobilisation des avantages comparatifs en faveur du plein-emploi et d’une protection sociale élevée. C’est en cela qu’il est européen autant qu’allemand.

        Inversement la stratégie française qui s’enferme dans l’exception et qui repose sur l’assujettissement de l’économie productive à un Etat prisonnier des rentes se retrouve piégée dans l’alternative infernale entre sa réforme impossible et son implosion inéluctable. »

        Quant à Oli71, parler d’ignorance crasse illustre son caractère pédant, supérieur et condescendant de sa réponse, la même attitude qu’ont ces haut-fonctionnaires de l’état quand on leur parle de leur réelle valeur pour le pays.Typique d’un raisonnement de caste.
        Ce n’est pas avec ce genre de comportement qu’on arrivera à changer quoi que ce soit.

    • Le CICE comme cadeau au entreprises… ce qu’il ne faut pas entendre comme âneries.
      A son arrivée en 2012, le gouvernement Ayrault a multiplié les hausses et créations de taxe et d’impôt en tout genre. Devant une épidémie de faillites d’entreprises, il a du en urgence faire machine arrière. Le CICE a été créé à ce moment, comme rétrocession partielle et sous condition d’une hausse d’impôts. Il faillait desserrer un peu le noeud coulant qui menaçait d’asphyxier toute l’économie.
      Ceux qui le dénonce comme une largesse indue n’ont aucune mémoire.

      • Effectivement, l’asphyxie était telle qu’on parlait à l’époque de « ras-le-bol fiscal ».
        « On aurait pu avoir la main moins lourde sur les impôts » a dit plus tard Hollande dans « Un président ne devrait pas dire ça ».

      • Qui paye le CICE aujourd’hui : Les contribuables !
        Car comme le dit Milton Friedman : There is no free meal.
        Ceux qui n’ont aucune mémoire comme vous dîtes ont un compte bancaire et voient leurs prélèvements obligatoires servir de rémunérations à des actionnaires de grands groupes….

        Et il est où le million d’emplois créés symbolisé par Le fameux Pin’s de Pierre Gattaz?

  11. Les Français sont étatistes dans l’âme. En dehors de l’Etat et du « Social » point de salut….

    Même la sortie de crise sanitaire qui sera violente économiquement parlant ne changera rien à leur compréhension. Les coupables seront toujours les mêmes et leurs complaintes seront des redites again and again. Tant pis pour eux.

  12. Un hors-sujet : rions ensemble avec Barbara Stiegler, « philosophe » et responsable à l’université de Bordeaux du master « soin, éthique et santé » (on pourrait ajouter, « boullie et caramels mous »).

    Ce gigantesque penseur vient d’avoir une révélation : la crise sanitaire est le pur produit du modèle néolibéral français….

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/barbara-stiegler-crise-sanitaire-actuelle-est-pur-produit-du-neoliberalisme-1818004.html

    Admirez la rigueur implacable de la démonstration :

    « Dans ces métiers de santé, d’éducation et de recherche, nous passons de plus en plus de temps à l’évaluation, à l’optimisation, à la compétition et de moins en moins de temps à soigner, éduquer et faire de la recherche.

    C’est cela le néolibéralisme : un Etat très fort, tatillon et bureaucratique, avec, dans les entreprises des dirigeants et des managers qui donnent des caps, appliquent des politiques intrusives, invasives, qui harcèlent.

    C’est un Etat qui est dans le contrôle de tout, à la différence de l’ultra-libéralisme « trumpien  » qui lui « laisse faire » et abandonne les populations aux forces sauvages du privé ou du marché. Ces deux formes de libéralisme, qui servent le marché de manière très différente, sont tout aussi dangereuses l’une que l’autre ».

    (…)

    « Le néolibéralisme n’est pas seulement sur les places financières ou dans les entreprises il est en chacun de nous, dans nos minuscules façons de vivre, il est temps de retrouver notre puissance vitale et d’agir sur notre propre environnement local ».

    Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer.
    En tout cas cela montre l’ampleur du désastre éducatif français.

    • Aaaah… donc en fait, l’ultra-libéralisme, c’est le contraire du néo-libéralisme.

      Tandis que l’ultra-libéralisme, c’est un Etat très fort.

      J’ai déjà mal à la tête. Et le paracétamol est rationné. Quant à l’ibuprofène, il est interdit.

      Combien de parasites prétentieux dans son genre, payés par l’Etat à ne rien faire ?

    • Comme le dit Peter Sloterdijk, s’il existait, du point de vue géopolitique, une carte européenne du «malheur de la conscience», l’Hexagone serait au centre tellement il semble frappée par un krach mental et spirituel, qui ne date pas d’hier, mais «s’aggrave et s’accentue depuis le début des années 1990».
      Le libéralisme est pour le philosophe allemand, notre drame de sémantique majeur, «un mot grossier, voire une insulte» parce que jamais pris dans la signification originale :
      «Prescrire la liberté dans le cadre de la loi et des normes juridiques de l’Etat».

      Nous sommes dans une «auto-hypnose» ….jusqu’à quand ?
      «une impossibilité de se renouveler dans le présent parce qu’il manque la confiance en une illusion commune»

    • Effectivement, « le néolibéralisme, c’est un Etat qui est dans le contrôle de tout, à la différence de l’ultra-libéralisme », il fallait la faire celle-là !

      Combien de parasites prétentieux dans son genre, payés par l’Etat à ne rien faire ?
      Visiblement beaucoup ! Le problème, c’est qu’ils ne se contentent pas de ne rien faire. Leur position leur permet de faire du prosélytisme…

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