Adam Smith : libéral d’une main (invisible), étatiste de l’autre !

contrepoints-2Dernièrement, j’ai traduit pour Contrepoints un intéressant article sur la façon dont la libéralisation de l’économie indienne avait permis à de nombreux « intouchables » de sortir de la pauvreté, à devenir des chefs d’entreprise à succès, et parfois des millionnaires, alors même que le système extrêmement rigide des castes les condamnait auparavant à demeurer prisonniers d’une « trappe à pauvreté » de génération en génération.

Ces nouveaux entrepreneurs se sont regroupés dans une Chambre de Commerce dont les slogans« Combattez les castes avec du capital » ou « Soyez des employeurs, pas des chômeurs » – ne laissent pas le moindre doute sur l’orientation économique libérale qu’ils privilégient. Jusqu’à la célèbre « main invisible » d’Adam Smith qui y est glorieusement célébrée !  Lire la suite

Chère Najat, le libéralisme s’intéresse aux questions sociales

—->  Cet article a également été publié le mercredi 17 juin 2015 sur     logo-cp

Dans un précédent article, je signalais que Najat Vallaud-Belkacem, notre ministre de l’Education nationale, avait déclaré dans un entretien au magazine GQ France de juin 2015 avoir systématiquement privilégié l’action politique dans les rangs de la gauche, parce qu’elle a « toujours considéré que la gauche combattait les inégalités, alors que la droite en théorisait la nécessité. »  Lire la suite

Je suis française et le libéralisme m’attire. C’est grave, docteur ?

Ou la contribution riche et précoce de Turgot à la théorie de l’économie libérale.

—->    Cet article a également été publié le jeudi 21 mai 2015 sur       logo-cp  

Parmi les reproches qui sont souvent adressés au libéralisme depuis la France, il en est un qui n’a pas de rapport avec le fond de sa pensée mais avec ses « terres » d’origine si l’on peut dire. Le libéralisme serait adapté à la psychologie anglo-saxonne mais ne pourrait pas s’acclimater correctement en France, pays jugé, non seulement historiquement mais aussi essentiellement, centralisateur, absolutiste et colbertiste. La preuve : le père indiscutable de l’économie libérale est le philosophe écossais Adam Smith (1723-1790).

Or la France a eu tout au long du XVIIIème siècle un rôle considérable dans l’enrichissement des thèses libérales. Citons en particulier Montesquieu qui, dans L’esprit des lois (1748) notait : « Il se trouve que chacun va au bien commun, croyant aller à ses intérêts particuliers. » Adam Smith lui-même s’est inspiré assez largement des travaux de son contemporain français Anne Turgot (1727-1781). C’est de ce dernier que j’aimerais parler aujourd’hui. Lire la suite