Et si l’on remettait le POLITIQUE à sa place ?

Les résultats des législatives 2022 sont conformes à ce qu’on pouvait déjà en dire à l’issue du 1er tour : moins de majorité, plus d’opposition et nul espoir de réforme libérale. Livrons-nous cependant à une petite introspection : sommes-nous réellement prêts à soumettre nos vies à l’influence exclusive du politique ?

Je lisais hier dans Le Monde une enquête assez larmoyante sur la vie pas si rose que ça des femmes enceintes et des futures mères. On nous y expliquait que face au récit convenu de la maternité forcément heureuse, la parole des femmes se libère de plus en plus pour témoigner d’un envers du décor essentiellement constitué de souffrance, déprime, vergetures et isolement. Là n’est pas le thème central de mon article du jour, mais j’y trouve néanmoins un parfait exemple de ce que je veux vous dire.

Car après une longue série de complaintes plus désespérantes les unes que les autres, à peine entrecoupées de la mention de l’existence d’opinions adverses, la sage-femme Anna Roy, figure médiatique du combat pour « lever les tabous sur la maternité » et dénoncer le manque de moyens afférent, nous livre le mot de la fin :

« Il faut passer de la libération de la parole des femmes à l’action politique autour du ‘devenir parent’, et vite. »

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L’action politique autour du « devenir parent »…

C’est très clair. L’individu quel qu’il soit est considéré d’entrée de jeu comme incapable de vivre sa vie sans l’encadrement indispensable et permanent des pouvoirs publics. Que deviendrait-on si l’on n’avait au-dessus de soi une autorité décrétée omnisciente pour nous guider à chaque pas, nous encadrer et finalement nous formater dans un profil d’existence validé en haut lieu ?

Le tout, au frais du contribuable que nous sommes aussi la plupart du temps, naturellement. Dans le contexte quasi-sacré de notre modèle social fondé sur un État providence de plus en plus nounou, qui dit « politique », dit évidemment « plus de moyens ».

Et c’est ainsi que petit à petit, à mesure que les bons sentiments se déclinent en bons comportements et envahissent le champ du politique, nous sommes appelés à payer toujours plus pour voir notre autonomie, notre esprit de responsabilité, nos possibilités de choix, nos interactions sociales directes et l’étendue de notre vie privée se réduire toujours plus également.

Du côté des bons sentiments, on pense immédiatement au stage vélo de remise en selle, petit bijou d’infantilisation concocté à nos frais par Elisabeth Borne quand elle était ministre de la Transition écologique et solidaire.

Solidaire… Tel est en effet l’argument-massue de toutes ces mesures prises dans le but de nous protéger et nous aider. Comme l’écrivait Emmanuel Macron dans sa Lettre aux Français de janvier 2019 (pour lancer l’épisode Grand débat national) :

« La France n’est pas un pays comme les autres. Le sens des injustices y est plus vif qu’ailleurs. L’exigence d’entraide et de solidarité plus forte. »

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Mais de quelle entraide parle-t-on ? De quelle solidarité parle-t-on ?

De celles, réelles, profondes, directement issues de notre attention personnelle aux autres, de notre reconnaissance bouleversée de l’humanité de l’autre, que nous allons apporter spontanément à nos voisins, parents, amis ou même inconnus au bord du chemin lorsqu’ils ont besoin de nous ?

Ou plutôt de ce système parfaitement anonyme et administratif qui taxe d’un côté et redistribue de l’autre selon des critères « solidaires » décidés dans des bureaux en fonction des agendas des politiciens au pouvoir, sans que le moindre regard d’humanité, sans que le moindre regard de compréhension soit échangé entre celui qui donne et celui qui reçoit ?

La solidarité des droits et des guichets est-elle vraiment une solidarité ? La question se pose. Après plus de 70 ans d’État providence et de discours enflammés sur la beauté du collectif et la supériorité de notre modèle social, on n’en revient pas de constater que c’est encore au nom de l’isolement et de la fragilité supposée des personnes que de nouvelles mesures de soutien en tout genre doivent être prises. Et si c’était précisément l’emprise de cette solidarité institutionnelle désincarnée qui générait l’effondrement des relations interpersonnelles au sein des familles et dans les quartiers ?

Nombreuses sont les personnes qui, sollicitées à titre privé pour soutenir une cause par un don, vous répondront qu’avec tous les impôts qu’elles payent déjà, elles ne vont pas donner en plus à ceci ou cela et vous suggéreront de vous adresser à la mairie, à la région pour obtenir une subvention qui existe certainement. Tout se passe comme si la solidarité connaissait le même sort : l’État a sûrement prévu quelque chose – et si ce n’est pas encore le cas, il faut se mobiliser pour qu’il le fasse ; pourquoi s’en préoccuper personnellement ?

Après le versant des bons sentiments, passons au versant des bons comportements. Difficile de ne pas penser par exemple aux déclarations de l’ex-candidate de la primaire écologiste Sandrine Rousseau sur le fait que « le privé est politique » – « privé » étant entendu au sens de vie privée, vie personnelle. En vertu de quoi notre célèbre écoféministe de combat voudrait voir reconnaître un délit de non-partage des tâches domestiques au sein des couples. 

Eh oui, elle a déjà tout organisé et tout calculé pour vous. Au fond, c’est très simple : il n’existe qu’une seule façon de vivre en couple et je vais certainement vous étonner, mais il se trouve que c’est la sienne. Les hommes et les femmes sont-ils si complètement idiots qu’ils soient incapables de s’entendre au sein d’un couple sans les conseils en vie conjugale de Mme Rousseau ? Sont-ils si dénués d’aspirations personnelles qu’il faille tout organiser à leur place comme si la vérité dans la recherche du bonheur devait obligatoirement venir d’une autorité autoproclamée supérieure ?

Si « le privé est politique » comme elle le prétend – et comme le prétendait aussi Éric Zemmour quand il parlait de limiter par la loi le choix des parents quant aux prénoms de leurs enfants « pour que la France reste la France » – il en résulte assez directement que l’individu est dépouillé de sa capacité à faire des choix et prendre des décisions informées et autonomes. Sa seule et unique liberté consistera dès lors à se conformer aveuglément à ce que l’autorité politique aura décidé pour lui – ou à devenir hors-la-loi, puni, rejeté de la société. 

Tous ces exemples, qu’ils soient effectivement mis en œuvre ou qu’ils en soient encore au stade du lobbying appuyé, témoignent d’un envahissement croissant du politique normatif dans tous les recoins de notre vie la plus privée, la plus intime, aux dépens de nos libertés et de notre prospérité. En attestent notre inflation législative et normative unique au monde, le niveau olympique de nos dépenses publiques, et le fait que malgré tout ce pognon de dingue solidairement déversé par milliards, « les gens, ils sont quand même pauvres » (rare moment de lucidité d’Emmanuel Macron).

Ce pays, que nous aimons pour mille excellentes raisons, est-il si irrémédiablement foutu ? Difficile de dire avec certitude de quoi l’avenir sera fait, mais ne l’enterrons pas trop vite. Essayons de le transformer. Essayons d’insuffler de nouvelles idées.

À ce propos, j’ai une bonne nouvelle : il existe une autre façon de considérer le champ du politique. Une façon qui non seulement le renvoie très fermement à la place et uniquement la place qui est la sienne mais qui a aussi l’avantage de la crédibilité car elle a précisément émergé dans la pensée occidentale quand est venu le moment de s’extirper de l’absolutisme royal qui dominait jusqu’alors – un absolutisme qui lui aussi dictait de a à z les modes de vie et de pensée.

Ce sont les rédacteurs de la Déclaration d’indépendance des États-Unis (1776) qui à mon sens l’expriment le mieux :

« Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. »

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Rien ne dit qu’il n’existe qu’un seul modèle de bonheur sur terre. Tout l’enjeu entre les gouvernés et les gouvernants consiste à trouver un gouvernement qui respectera cela. Qui ne cherchera pas à s’immiscer entre les hommes et leur idée du bonheur en voulant à toute force « faire leur bien » ou les cantonner dans des comportements autorisés par pure idéologie. Qui respectera la diversité des aspirations et des accomplissements humains.

Telle serait une société libérale, éclairée par un harmonieux mélange de science et d’expérience.

Oh, je sais. On va me dire que sans garde-fous, ce sera le paradis des loups libres dans un poulailler libre, comme si tout le monde était invité à faire tout et n’importe quoi en fonction de ses purs désirs individuels sans considération pour l’existence d’autrui. Eh bien, là aussi, j’ai une bonne nouvelle : restauration du régalien, séparation des pouvoirs et état de droit. Pas seulement l’apparence de ; la réalité.

Bref, soyons audacieux : remettons le politique à sa place, renvoyons les politiciens à leurs minuscules ambitions et parions sur les hautes qualités d’une Constitution entièrement dévolue à déterminer les rapports entre les gouvernants et les gouvernés plutôt qu’à dicter le bon, le bien, le beau.


Illustration de couverture : Et si l’on remettait le politique à sa place ?

17 réflexions sur “Et si l’on remettait le POLITIQUE à sa place ?

  1. Bonjour
    Toujours le même plaisir à vous lire .
    L introduction sur cette douleur de la maternité est un fait Indéniable.
    Tant que nous n auront pas développé l esprit de réflexion critique de nos enfants ce qui est notre premier rôle comme parents la pensée formaté du pouvoir étatique dominera
    Soignons patients persévérant le chemin est long mais pour que la liberté individuelle et responsable sois une base de la vie
    Encore merci Madame pour vos articles
    Tiberle contra..

  2. La Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776 ne pose aucun problème éthique ou moral, le problème ce sont les Lois Jim Crow qui dès1877 établissent la ségrégation raciale, lois qui seront abolies par le Civil Rights Act de 1968 :

    Ségrégués de la naissance à la mort
    Les lois Jim Crow limitent l’ensemble de la vie sociale, économique et politique des Afro-Américains de leur naissance jusqu’à leur mort. En rajoutant, à la ségrégation, des restrictions aux droits à la propriété, à établir son entreprise, à l’éducation, à se marier en dehors de sa « race », les interactions avec les blancs sont limités au strict nécessaire professionnel. Ces lois s’appliquent d’autant plus facilement que les juges et les forces de polices sont des Sudistes acquis aux thèses racistes et ségrégationnistes qui invalident tout recours, toute contestation. Pour éliminer le poids du vote des Afro-Américains dans les élections, quand le terrorisme du Klan ou de la White League est jugé insuffisant, dans certains comtés une taxe est créée pour avoir le droit de vote, puis se généralisent les tests pour vérifier l’aptitude intellectuelle à voter. Les questions sont d’une difficulté inhabituelle comparées à celles posées au Blancs, comme être capable de réciter la Constitution et ses différents amendements, ou bien les questions sont absurdes du genre « How many angels can dance on the head of a pin / » (« Combien d’anges peuvent-ils danser sur la pointe d’une épingle ? » ou « How many bubbles in a soap bar » (« Combien de bulles peut-on faire avec une savonnette ? ». Seule une minorité d’Afro-Américains arrive à voter et quand elle le fait, souvent, les représailles tombent, au mieux le fouet, au pire la pendaison sommaire ou l’exécution des votants et de leur famille.

    Source Wikipedia

  3. Le renard libre dans le poulailler libre? Par définition, un poulailler n’est pas libre. Les oiseaux qui y sont enfermés avec un sentiment de sécurité, domestiqués, nourris et engraissés sans effort, deviennent alors de la volaille, proies beaucoup plus facile que les oiseaux libres.

  4. Merci pour cet excellent article !
    J’apporte ma contribution en écho à votre propos sur la solidarité en invitant vos lecteurs à suivre cette vidéo d’ A Comte Sponville sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=hxUJC8ljUs0.
    Loin de la solidarité institutionnelle que vous évoquez à juste titre comme facteur de déresponsabilisation individuelle, Sponville décline ici une version libérale de la solidarité en tant qu’outil d’échange gagnant-gagnant, seul montage capable de motiver et légitimer durablement les relations « commerciales » entre les individus. Cette vision de l’échange libéral corrige l’affirmation erronée de tous ceux qui considèrent que le libéralisme n’est qu’une affaire de comportement et d’égoïsme individuels (le renard dans le poulailler).

  5. Formidable article. Merci.
    Oui bien sûr, cette société est infantilisante et un grand nombre s’en contente.
    Les 50% d’abstentionnistes, qui sont en rejet du monde politique et probablement du monde médiatique en collusion totale, recherchent probablement, sans mettre des mots dessus, un monde différent ou tout n’est pas politique et ou chacun se préoccupe de vivre sa vie au mieux sans s’occuper de ce que le voisin fait de mieux, sauf quand il s’agit d’apprendre.
    Inverser les modes de pensée et d’action. Vaste projet.

  6. Je suis content que NMP ait abordé le sujet des prénoms cher à Zemmour: je me disais justement l’autre jour que, d’accord avec lui là-dessus (comme sur la plupart des autres sujets, mais là n’est pas la question), cela me montre que, en dépit de mes efforts, je ne suis pas un vrai libéral, et donc peut-être ne suis-je pas digne de fréquenter ce blogue. Fatigué par les Jennifer, Kevin, Belinda, Eddy, Jimmy, Tom, Lenny, Ryan, Johnny, au moins autant que par les Mohamed, je persiste à penser que certaines libertés, et en particulier celle-ci, doivent être canalisées si l’on ne veut pas que « ça parte dans toutes les directions », et surtout si l’on veut que ce pays ressemble à un vrai pays et non pas à un hall de gare. ll y a un côté extrémiste chez les libéraux (liberté partout, sans exception, sans concession) qui ne me semble pas de bon aloi. La politique, ça consiste aussi à dire ce qui est du ressort de la politique, et il me semble que, vu les abus qu’on peut constater, le choix du prénom mérite une discussion sérieuse plutôt qu’un revers de la main. Après tout, jusqu’à ce que les socialistes abrogent la loi qui obligeait à « taper dans le calendrier », ça ne se passait pas si mal.

    • Que c’est beau la liberté sans conscience, ce matin ma petite revue de presse (Marianne) m’informe que la conseillère de Bruno Le Maire rejoint la banque américaine Citigroup, pantouflage validé avec réserves par la HATVP mais validé. Elle y retrouvera l’ancienne présidente du MEDEF et sans doute quelques autres. En d’autres temps, c’est un Président de la commission de l’UE qui fut embauché par Goldman Sachs certainement pour défendre les intérêts de l’UE c’est à dire les nôtres. Que c’est beau j’imagine tous ces retraités dans les cocktails mondains avec leurs boutonnières joliment décorées.
      A notre système économique plutôt libéral au services d’une haute bourgeoisie financière j’aurais préféré le système imaginé par Maurice Allais, des politiques libérales pour aller vers l’efficacité du marché corrigées par une redistribution sociale des revenus illégitimes. Comme il le disait : « Le fondement de la crise : l’organisation du commerce mondial ». Deux cierges à Notre Dame..

      • Une redistribution sociale des revenus illégitimes ? Vous voulez dire une dictature communiste ? C’est quoi, un revenu illégitime ? Et qui va décider de la légitimité des revenus ? Les voleurs qui feront la « redistribution », ou ceux qui en bénéficieront ?

      • Robert – Vous savez, lorsqu’on se balade dans les bouquins d’Yvan Stéfanovitch sur la vie de nos grands représentants pour ne s’intéresser qu’à cette catégorie et hélas nos institutions sont nombreuses. Cet auteur indique qu’il n’y aurait qu’une centaine de sénateur qui font tourner la boutique. Le conseil d’état ce n’est pas mal non plus (La face cachée du CE). Un bouquin parmi d’autres serait celui d’Emilie Lanez – La garçonnière de la République en livre de poche éclat de rire assuré. Si nous voulons réformer et je suis pour commençons par nos représentants, les autres suivront.. Cordialement..

      • @ Louis

        Si vous voulez dire que les revenus illégitimes sont ceux des fonctionnaires en trop (ou des politiciens surnuméraires qui ne sont, en définitive, que des fonctionnaires en plus prestigieux), je vous suis.

        Je ne porte pas particuilièrement le Conseil d’Etat dans mon coeur, et je pourrais vous en raconter de belles sur certains membres de cette auguste assemblée. Je pense toutefois que la priorité est de supprimer des millions de postes de fonctionnaires à 2 000 euros par mois, pas des centaines de postes de politiciens à 5 000 ou 10 000 euros par mois.

        Réduire le nombre de députés ou supprimer le Sénat, ça pourrait soulager l’intense jalousie de nombreux Français, mais ça ne ferait rien ni pour réduire la dépense publique et l’impôt, ni pour améliorer la conduite du pays.

    • La liberté doit aller avec la responsabilité, la tolérance, la démocratie. Ces choix de prénoms me paraissent à moi, plus ridicules que gênants. Ce n’est qu’une appréciation personnelle. Je suis plus gêné par des manifestations hystériques ou/et violentes, par l’incivisme et bien d’autres attitudes de mes contemporains. Bien plus encore désolé, gêné, irrité, par leur choix de bulletin de vote! Voulez vous, sur la lancée, limiter ce choix à une sorte de liste de partis historiques, raisonnables, de bon aloi?

      • Pauvres petits Jules – mais aussi pauvres petits Fetnat – qui ne pourront plus aller vérifier que c’est bien le jour de leur fête, puisque tous les saints et toutes les fêtes ont désormais disparu des agendas !

      • Extrait de la liste des prénoms les plus donnés en France en 2017. Rien de bien catastrophique en effet, à part Liam, Tom, Nolan, Enzo, Mohamed. Le problème, c’est la catégorie « prénoms rares », qui représente plus du tiers de l’extrait. Il y a des chances pour que ce soit croquignolet. Nous sommes 5 ans plus tard… Vous me faites penser à ceux qui nous disent, chiffres à l’appui « Immigration ? Il n’y a pas plus d‘immigrés qu’autrefois, arrêtez de nous bassiner avec ça. ». Vous sortez de chez vous et, comment dire ?, vous vous dites qu’il y a quelque chose de pourri au royaume des chiffres. Cela dit, si vous voulez que je concède qu’il y a plus grave, je vous l’accorde volontiers.

        sexe preusuel annais nombre
        2 _Prares 2017 28 361
        1 _Prares 2017 26 350 54 711
        1 GABRIEL 2017 5 428
        2 EMMA 2017 4 810
        1 LOUIS 2017 4 408
        1 RAPHAËL 2017 4 188
        1 JULES 2017 4 179
        1 ADAM 2017 4 172
        1 LUCAS 2017 4 068
        1 LÉO 2017 4 053
        2 LOUISE 2017 4 040
        2 JADE 2017 4 027
        1 HUGO 2017 3 713
        1 ARTHUR 2017 3 473
        1 NATHAN 2017 3 434
        2 ALICE 2017 3 388
        1 LIAM 2017 3 377
        1 ETHAN 2017 3 350
        1 MAËL 2017 3 303
        1 PAUL 2017 3 153
        2 CHLOÉ 2017 3 150
        2 LINA 2017 3 002
        2 MILA 2017 2 897
        1 TOM 2017 2 838
        2 LÉA 2017 2 828
        2 MANON 2017 2 793
        1 SACHA 2017 2 744
        1 NOAH 2017 2 697
        1 GABIN 2017 2 689
        1 NOLAN 2017 2 661
        1 ENZO 2017 2 586
        1 MOHAMED 2017 2 511 158 671

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