Quelques mots sur la Croissance

À partir du moment où l’on admet qu’il existe des « limites à la croissance » comme l’a théorisé le rapport Meadows publié par le Club de Rome en 1972, ou lorsqu’on pense comme Jean-Marc Jancovici que « la planète n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants », dans le droit fil des prédictions apocalyptiques sur l’impossibilité d’obtenir une production alimentaire en phase avec la croissance démographique formulées aux alentours de 1800 par l’économiste britannique Thomas Malthus, on en vient assez rapidement à vouloir imposer un mode de vie fondé sur la décroissance.

Une idée qui a fait son chemin dans des milieux extrêmement variés – de la droite localiste ou survivaliste portée par l’idée identitaire du retour à la terre ancestrale « qui ne ment pas » à la gauche anticapitaliste façon zadistes ou arracheurs de plants OGM expérimentaux à la José Bové, sans oublier le pape François qui prônait la décroissance pour les pays développés dans son encyclique Laudato Sí de juin 2015. Et qui a trouvé une sorte de respectabilité politique lors de la primaire écologiste pour la présidentielle française de 2022 puisque la décroissance était au menu des candidates Batho et Rousseau.

Qu’est-il donc reproché à la croissance économique ?

De promouvoir un mode de vie strictement consumériste fondé sur des énergies fossiles massivement polluantes qui débouche mathématiquement sur l’épuisement des ressources de la planète, sur la destruction de la nature et sur le réchauffement climatique, avec tous les drames humains (intensification cyclonique, sécheresse, montée des océans, maladies, déplacements de populations, pauvreté et inégalités) que cela implique.

Les théoriciens de l’écologie ont donc créé un nouveau concept pour rendre compte de la dégradation de notre environnement : « l’anthropocène », autrement dit une nouvelle ère géologique dans laquelle la Terre serait entrée en raison de l’impact global significatif des activités humaines sur l’écosystème. Mais attention, notion trop vague, estiment les plus radicaux d’entre eux. Ce n’est pas l’espèce humaine dans son ensemble qui est responsable du désastre écologique et climatique, mais le capitalisme et lui seul. Il faudrait plutôt parler du « capitalocène », c’est-à-dire l’ère « du système capitaliste triomphant, incapable de contenir sa course effrénée au profit. »

Voilà, l’horrible mot est lâché : profit(*). La croissance vue par les anticapitalistes ne serait que recherche du profit menée par une minorité de capitalistes tout-puissants et sans scrupules qui se moquent copieusement du mal-être environnemental et des inégalités sociales croissantes générés par leurs activités prédatrices.

Un message qui semble avoir rencontré un excellent accueil dans nos sociétés occidentales. Dans un sondage Odoxa de décembre 2019 effectué à la demande de la commission Innovation du Medef et portant sur le regard des Français et des Européens sur le progrès, 67 % des Français se déclaraient favorables au concept de décroissance, lequel avait été présenté par le sondeur de la façon suivante :

« Selon certains, la croissance économique et l’augmentation des richesses apportent plus de nuisances que de bienfaits à l’humanité. Selon eux, il faudrait donc réduire la production de biens et de services pour préserver l’environnement et le bien-être de l’humanité. »

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Alors face à tant de procureurs intransigeants, permettez-moi de me faire ici l’avocate de la croissance.

Beaucoup de non-dits dans la diatribe anti-croissance, beaucoup de faux-dits également, mais surtout, une totale incompréhension de ce qu’elle représente pour le développement humain.

Premier point, les projections dramatiques du Club de Rome qui voyaient le système économique mondial s’effondrer en 2030, peut-être même en 2020, selon une mise à jour réalisée en 2012, ne se sont nullement réalisées. Ce n’est pas la première fois que les projectionnistes à moyen et long terme ont tout faux et peut-être en ce domaine faudrait-il faire acte de modestie, plutôt que de fonder des politiques publiques sur de pures spéculations à 50 ou 100 ans.

Second point, on constate, assez curieusement compte tenu des discours ci-dessus, que le pouvoir d’achat et l’espérance de vie ont considérablement augmenté depuis le milieu du XVIIIè siècle, c’est-à-dire depuis le début de l’épouvantable période capitalistique industrielle propulsée par l’invention de la machine à vapeur par James Watt en 1769. Mais bien sûr, cela n’est jamais dit. 

Voir par exemple l’animation 1800-2021 réalisée pour 200 pays par Hans Rosling, l’auteur du livre « Factfulness » dont j’ai déjà eu l’occasion de parler. En abscisses, le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat déflaté ; et en ordonnées, l’espérance de vie. Chaque bulle représente un pays, sa taille varie proportionnellement à sa population et la couleur indique son continent – les Amériques en vert, l’Afrique en bleu, l’Europe en jaune et l’Asie et l’Australie en rouge :

Je l’ai déjà signalé dans de précédents articles, mais il n’est pas inutile de le redire également : entre 1990 et 2015, le pourcentage de la population mondiale vivant sous le seuil international d’extrême pauvreté est passé de 37 % à 9,6 % tandis que la population augmentait de 2 milliards d’habitants. Des millions et des millions de personnes sont sorties de la faim et de la pauvreté au cours de cette période.

Tout ceci signifie très clairement que la maîtrise de l’énergie est un élément essentiel du développement et que l’économie libérale (qui a besoin de capitaux pour fonctionner) et la mondialisation ont joué un rôle déterminant dans l’amélioration des conditions de vie des humains depuis la machine à vapeur jusqu’à nos jours.

Voilà pour les non-dits. Du côté des faux-dits, ou tout au moins du côté des trop-vite-dits au point d’en devenir inexacts, il est beaucoup trop simpliste de considérer l’épuisement des ressources sous le seul angle des quantités. À l’évidence, la planète représente un volume fini qui comprend des quantités finies de pétrole, de sable, de gaz, de minerai, etc. Mais d’une part, on est très loin d’avoir épuisé ces ressources, et d’autre part, ce qui compte réellement, c’est la liberté humaine d’expérimenter et d’imaginer de nouvelles utilisations, de nouvelles combinaisons des ressources dont nous disposons. Et là, les perspectives sont immenses.

J’aimerais citer un exemple très concret dont j’ai pris connaissance récemment en discutant avec un fabricant de matières plastiques.

Les sacs en plastique utilisés communément par les commerçants avaient la capacité formidable de pouvoir porter cinq kilos de marchandise tout en pesant eux-mêmes moins de deux grammes. Cette résistance exceptionnelle venait du fait qu’ils étaient composés de plusieurs couches superposées de plastiques différents. Mais c’était aussi cela qui les rendaient non-recyclables et très longs à se décomposer après usage. Ils ont donc été interdits et remplacés le plus souvent par des sacs en papier.

Il s’avère cependant que ces derniers posent leurs propres problèmes écologiques et que leur recyclage n’est pas infini, loin de là. En fait, les fibres de bois deviennent de plus en plus courtes et le papier en est fortement fragilisé. Fâcheux, pour un sac qui doit être capable de porter une certaine masse. Aussi, les grands groupes pétroliers sont en train de travailler sur des sacs plastiques qui seraient composés d’un seul produit, d’une seule molécule, ce qui faciliterait leur recyclage, tout en garantissant les mêmes capacités d’emport que les sacs interdits. 

Mais finalement, qu’appelle-t-on croissance ? La hausse en volume de la production de richesse annuelle d’un pays.

Cette dernière est appréhendée à travers le PIB, agrégat de comptabilité nationale qui n’est pas sans certaines faiblesses. Par exemple, il ne prend pas en compte le travail effectué à la maison pour soi-même et il tend à mal évaluer la contribution des services publics (hors marché par définition). On lui reproche également d’être strictement monétaire sans intégrer les notions de bonheur et de de bien-être. Le PIB reste néanmoins la grandeur privilégiée car il est précis, peu soupçonnable de subjectivité et utile pour faire des comparaisons internationales.

Fondamentalement, la recherche de croissance entre le PIB de l’année n et celui de l’année n+1, loin d’être une ode au profit de quelques-uns, n’a pas d’autres objectifs que de couvrir autant que possible les besoins supplémentaires générés par la croissance de la population mondiale et de contribuer à augmenter les revenus des populations existantes, notamment celles qui vivent encore sous le seuil de pauvreté comme c’est principalement le cas en Afrique. Lorsque la population mondiale se stabilisera voire se mettra à décroître sous l’effet de la baisse de la fécondité qui suit de près la hausse du niveau de vie, la croissance restera nécessaire pour améliorer les conditions d’existence des moins favorisés. 

Ne me dites pas que l’on pourrait se satisfaire d’un monde peuplé de centaines de millions de personnes vivant durablement dans des conditions d’extrême pauvreté ou dans les tranches inférieures des classes moyennes. La bonne nouvelle, c’est que l’inventivité et la créativité humaine permettront d’obtenir la croissance nécessaire pour hausser le niveau de vie global (incluant accès aux soins, à l’éducation, à la culture) tout en respectant de mieux en mieux l’environnement.

À l’inverse, les expériences économiques collectivistes, genre nationalisation de ceci ou cela, fixation autoritaire des prix, des pensions et des salaires, répartition politique et sociale des biens autorisés et clientélisme électoral pour se maintenir au pouvoir, ne marchent jamais et ne marcheront pas plus dans une perspective de pureté écologique décroissante idéalisée, doublée d’une limitation imposée des naissances. Pauvreté généralisée et privation de liberté assurées. À vous de voir.


(*) Sur le sens économique et social du profit, je suggère la lecture de L. von Mises : Sur un marché libre, aucun profit n’est « excessif » ! (1952)


Illustration de couverture : Courbe de croissance.

24 réflexions sur “Quelques mots sur la Croissance

  1. Un « mal être environnemental » est très largement une invention, une propagande sur des bases idéologiques ; un « mal être social » est fortement lié à une faible croissance économique (oublions la décroissance) et est très largement dû à un taux d’emploi trop faible. Le nirvana c’est le plein emploi ; et bien que perfectible, la loi d’Okun montre bien la relation entre la croissance et l’emploi.

    Bref, la difficulté de trouver du travail/ un emploi est un fléau dans nos sociétés à faible croissance économique ; dans ce contexte comment peut-on rêver de décroissance !?

  2. Hormis les, activistes dogmatiques, le principal obstacle à la croissance est la mauvaise utilisation de l’énergie (rendement déplorable, usage inadéquat, gaspillage : cf production d’électricité et voiture électrique par ex).
    Il est bien difficile de mesurer quoi que ce soit avec le PIB, qui a la particularité d’ajouter des recettes et des dépenses, c’est-à-dire la richesse produite et le coût de l’administration.. En France, le résultat est hilarant : il suffit de créer 100 000 emplois publics sans utilité pour augmenter le PIB. Pire encore, on compte en richesse produite les rémunérations des innombrables agents publics qui entravent la production de richesse.
    Ceci étant, on peut souffrir d’agoraphobie et ne pas souhaiter la croissance démographique. Ce n’est pas en contradiction avec une croissance économique, qui traduirait alors un enrichissement individuel et non la poursuite d’un objectif abstrait.

  3. Pourrait-on dire finalement que le politique possède l’art et la manière de tout mélanger, pour que finalement personne, ou presque, n’y comprenne plus rien. Et d’où le résultat du sondage ci-dessus.

    Pourquoi personne n’aborde le problème de la démographie galopante, ce besoin égocentré. Est-ce que je me trompe en disant que quand la population double, les besoins doubles ?

  4. Bonne analyse, vous faites confiance au génie humain, à sa créativité mais aucun mot sur la condition animale qui souffre de plus en plus de l’augmentation de la population humaine en voyant – entre autre – son biotop se réduire comme peau de chagrin. Envisagez-vous une terre uniquement peuplée d’humains ? Je vous l’accorde la Terre ne souffre aucunement de la disparition du Dodo …mais qu’en sera-t-il quand d’autres espèces (déjà en voie de disparition les abeilles notamment) s’éteindront définitivement ? Est-ce que des études sérieuses sont menées sur ce sujet ?

    • Bonjour à tous, j’avais lu que l’être humain occupe environ 1% de la surface de notre planète. Il en reste encore 99% libres pour nos amis les animaux. Eh oui, il y a des océans, des déserts, des zones glacées, des forêts immenses, des montagnes imprenables, … et où le règne animal prospère librement.
      Ce qui ne signifie pas pour autant que l’Homme peut se permettre de faire n’importe quoi.

  5. Le rapport Meadows ne fait pas de prédictions, mais explore des scénarios. (Et je vous rappelle que ce rapport utilise une modélisation mathématique des paramètres systémiques fondamentaux de notre société moderne et n’est pas basé sur des convictions politiques.)

    Un de ces scénario (labelisé « business as usual ») est semble-t-il très proche de ce que nous observons 50 ans plus tard, à savoir (comme vous le soulignez très justement) une augmentation significative du niveau de vie moyen et de la population mondiale jusque dans les années 2020-2030.
    Vous prétendez que l’effondrement qui fait partie de ce même scénario ne s’est nullement produit. Pourtant l’espérance de vie à diminué dans certains pays riches ces dernières années; pourtant le taux de croissance mondial a tendance à diminuer depuis 2008; pourtant la quantité de pétrole conventionnel extraite chaque année n’augmente plus depuis 15 ans; pourtant le pouvoir d’achat dans les pays riches décroît depuis la crise du covid; pourtant des pénuries dans différents secteurs se multiplient… et vous n’y voyez aucun signes d’effondrement ? Je pense que c’est un manque de clairvoyance.

    Vous pensez que nous sommes très loin d’avoir épuisé les ressources de la planète… avez-vous entendu parler de la 6ème extinction de masse ? L’humanité à tellement augmenté son exploitation des sols en qques décennies que 60% de la population d’animaux à disparu. Le coût énergétique de l’extraction des minerais ne fait que croître. L’extraction du pétrole stagne ou diminue. Faites l’exercice de citer les ressources naturelles pour lesquelles nous ne connaissons pas de problèmes d’approvisionnement ou d’inflation extraordinaire… je serais curieux du résultat.

    L’innovation peut certainement aider à surmonter certaines difficultés, mais la situation est déjà tellement tendue que la mise en œuvre à grande échelle d’hypothétiques solutions technologiques miraculeuses serait systématiquement confrontée à des problèmes de disponibilité des ressources.

    Vous semblez reprocher aux « décroissantistes » (je déteste ce terme) de ne pas comprendre les bienfaits de la croissance, ça me semble déplacé. La croissance à certainement été très bénéfique sur de nombreux points (notamment l’espérance de vie en bonne santé et le niveau de vie moyen, il faudrait être aveugle pour le contester), cependant de nombreux signaux nous indiquent que cette croissance n’est plus possible. Ce ne pas une question d’être pour ou contre la croissance, ce n’est pas une question de « croissantistes » contre « décroissantistes », c’est une question de décider comment allouer au mieux les ressources limitées dont nous disposons. Faut-il continuer à laisser les individus/entreprises/états qui en ont les moyens en disposer comme bon leur semble (business as usual) ? Ou bien faut-il s’organiser pour répartir ces ressources suivant un modèle qui prenne aussi en compte le fait que cette quantité de ressources est effectivement limitée (remise en cause d’un des fondamentaux de la vision capitaliste: les ressources naturelles ne sont pas illimitées) ?

    • Non, ce n’est aucunement la vision capitaliste. Les ressources naturelles sont limitées, tout le monde en est conscient. Mais la question n’est pas là : elle est que l’utilisation des ressources change constamment, du fait de nouvelles idées et méthodes, ce sont elles qui sont illimitées. On prévoyait ainsi vers 1880 comme Jevons que la civilisation industrielle allait à sa fin, allait s’effondrer, par manque progressif de charbon, puis on est passé à autre chose, et les ressources en charbon sont toujours abondantes un siècle et plus après. Idem pour le pétrole, on passera à autre chose avant que les ressources limitées ne s’épuisent.

    • « L’humanité à tellement augmenté son exploitation des sols en qques décennies que 60% de la population d’animaux à disparu… » mais à priori comme l’a écrit dernièrement Mme Meyer le feu se propage mais nous regardons ailleurs peut-être parce que nos capacités à l’éteindre sont d’ors et déjà dépassées et que nous préférons jouer la politique de l’autruche !

    • Sur le pétrole, j’ajouterais qu’il ne faut pas confondre ressources et réserves. L’extraction du pétrole « stagne ou diminue » (je n’ai pas vérifié exactement) parce qu’on ne veut plus de pétrole. Cela ne veut absolument pas dire que les ressources de pétrole sont au bord de l’épuisement, mais que l’industrie pétrolière a moins besoin de réserves. Comme le gaz a meilleure presse, les réserves de gaz tendent à augmenter. Les réserves, c’est ce que les exploitants savent qu’ils pourront extraire et vendre avec une plus ou moins forte probabilité ; à nouveau, cela ne nous dit rien sur le niveau globale de la ressource.

      Autre point :
      « le pouvoir d’achat dans les pays riches décroît depuis la crise du covid; pourtant des pénuries dans différents secteurs se multiplient… »
      Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que la lutte contre la pandémie de Covid a pris la forme de confinements et de mises à l’arrêt administratives des activités humaines, dont les activités économiques. Résultat mécanique, baisse du PIB, baisse de la richesse par habitant, baisse du pouvoir d’achat.
      Vous n’êtes pas sans avoir remarqué non plus que le redémarrage de l’économie qui a eu lieu à peu près en même temps partout et pour tous les secteurs s’est accompagné de goulets d’étranglement (en transport et logistique, notamment) qui ont généré des pénuries conjoncturelles. A peine celle-ci furent-elles atténuées que les sanctions contre la Russie ont pris le relais.
      Faire du Covid et de la guerre russe en Ukraine les preuves de l’effondrement du capitalisme envisagé par le Club de Rome, c’est vraiment fort de café. Le capitalisme n’y est pour rien, différentes décisions étatiques y sont pour beaucoup.

  6. Question à poser à tous ceux qui réclament la décroissance : êtes-vous prêts à gagner moins d’argent ? à ce que votre pouvoir d’achat baisse ? à devoir vous serrer la ceinture ? à ce que vos enfants vivent moins bien que vous ?

    Car c’est cela que signifie, très concrètement, la décroissance, toutes choses égales par ailleurs.

    Note : il est interdit de répondre « ce sont les autres qui devront se serrer la ceinture, moi je mérite de gagner plus d’argent ».

  7. Le dernier livre que je relisait (Jack London – Le peuple d’en bas) me semble être hélas une vision réduite de notre situation mondiale. Le rédacteur présente une situation de l’Angleterre fin 19ième ou une très grande majorité de miséreux produisent de la richesse pour la plus grande joie d’une petite minorité de gentlemen. Je crois qu’il est urgent de faire de la politique autrement. Changer revient d’abord à changer ces gestionnaires qui se partagent tous les postes de commandement en nous amenant avec assurance vers la faillite et le chaos.. Pas optimiste le pépé alors que notre petite planète pourrait être un jardin… Quand au pétrole facile à extraire c’est terminé..

  8. Il n’y aurait pas d’alternative réaliste à la politique climatique interventionniste. Pourtant ce n’est pas la révolution écologique qui produira de la prospérité, mais notre prospérité qui sera mise à l’amende pour payer la mutation verte.

    La croissance ne se décrète pas à grands coups d’investissements ou de subventions décidés par des planificateurs centraux. L’économie de marché est le cadre réglementaire qui garantit que ces décisions décentralisées s’enchaînent en un tout cohérent, se complètent et se corrigent, résolvent les grands problèmes de l’humanité sans perdre de vue également les nombreux petits objectifs personnels.

    Et effectivement « Faire du Covid et de la guerre russe en Ukraine les preuves de l’effondrement du capitalisme envisagé par le Club de Rome », c’est mélanger le micro avec le macro, il faudrait quand même prendre un peu de hauteur…

    Macroscopiquement la croissance provient des impulsions provoquées par les innovations (en grappes) et non pas d’un accroissement quasi automatique de la population ou du capital
    http://ndlo.free.fr/misc/Cycle%20de%20Kondratieff%20et%20analyse%20de%20Schumpeter.htm

    Microscopiquement les priorités de notre gouvernement d’aujourd’hui sont là aussi en complet décalage : »le pouvoir d’achat, la santé et le climat » !!!
    La croissance ne se décrète pas par des déclarations stratosphériques autant ineptes que fallacieuses.
    « notre manque de compétitivité industrielle ne repose d’ailleurs pas tant sur des facteurs coûts, tels que nos niveaux de salaires, que sur des facteurs « hors coûts » tenant à nos excès bureaucratiques et réglementaires, à notre structure d’imposition fiscale, et surtout aux mauvaises performances de notre système de formation professionnelle, que celui-ci concerne l’école, les études supérieures ou la formation continue des salariés. »
    https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/la-france-et-le-negationnisme-economique/

    C’est à cela que notre gouvernent devrait se fixer des priorités…au raz des pâquerettes.

  9. la France a connu une expérience significative de décroissance pendant 4 ans : cela s’est appelé « l’occupation allemande »… Rare sont ceux qui en ont gardé un bon souvenir.

  10. Pour le capitalocène, voir les ouvrages d’Andreas Malm qui montre comment les filatures anglaises du XIX ème ont privilégié les la machine à vapeur au détriment de l’hydraulique et peu à peu développé l’économie fossile. Ce que dit (et démontre) Malm, c’est que le terme anthropocène est impropre car il insinue que la catastrophe écologique est la cause de l’humanité tout entière alors que celle-ci est principalement le fait de l’économie marchande, principalement européenne, du début du XIX siecle. Il faudrait lire et analyser, bref travailler un peu, avant de se lancer dans des diatribes contre des expressions dont le sens a été démontré.

  11. « Quelques mots sur la croissance » dénonce à juste titre certains biais de la politique et de la finance qui masquent la véritable nature de l’économie.
    En effet, on reproche régulièrement au PIB d’être monétaire. C’est une mauvaise analyse. Seule l’image du PIB est monétaire, sa vraie nature, ce pourquoi il existe, est constituée de marchandises et de services.
    On lui reproche encore de ne pas prendre en compte le bonheur ou le bien-être. Que dire puisqu’il n’a jamais été conçu pour ça. Tenter de déterminer le bonheur ou le bien être par des chiffres est très risqué, de toute façon le PIB ne prétend pas remplir cette tâche.
    En conclusion je dirai : etc.

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