Macron est réélu. Et maintenant, amis LIBÉRAUX, que fait-on ?

La course présidentielle 2022 est déjà derrière nous (voir résultats en fin d’article). On peut considérer comme moi que l’élection de Marine Le Pen aurait signifié un désastre pour la liberté, la prospérité et la fraternité des Français. Il n’en demeure pas moins que la reconduction d’Emmanuel Macron à l’Élysée ne règle rien, raison pour laquelle il n’a pas eu ma voix non plus. La France est comme suspendue au-dessus du vide. Elle l’était avant le scrutin, elle l’est toujours après et l’avenir est toujours aussi douloureusement incertain.

Sur l’économie, un petit chiffre.

D’après les suivis de la Banque de France, le nombre de faillites d’entreprises est reparti à la hausse au premier trimestre 2022 par rapport à 2021 (environ + 35 %). Pas encore les niveaux « habituels » de la période pré-Covid, de l’ordre de 50 000 par an, mais l’amorce d’un « retour à la normale » préoccupant (courbe violette dans le schéma ci-dessous) :

Autrement dit, le « quoi qu’il en coûte » a permis de maintenir à flots des entreprises qui, dans un environnement non faussé par une abondance de soutiens distribués tous azimuts (pour le dire gentiment), auraient dû mettre la clef sous la porte.

Il est à craindre que le taux de chômage de 7,4 % sur lequel les équipes macroniennes se sont abondamment appuyées pour souligner la qualité de leur bilan ne soit qu’une illusion soutenue par une dette publique caracolante. Et bien sûr, la récession qui s’annonce en conséquence des perturbations économiques dues à la guerre russe en Ukraine ne va certainement pas arranger les choses (mais n’en est pas la raison initiale).

Sur les libertés individuelles, une petite date.

La question de l’état d’urgence sanitaire est toujours à l’ordre du jour. Si le pass vaccinal a été (électoralement) suspendu avant les élections, il est impératif que le régime très spécial de sortie de l’état d’urgence sanitaire qui s’applique jusqu’au 31 juillet 2022 prenne fin définitivement.

Dans la situation actuelle où le Covid-19 est devenu courant mais peu dangereux et où le taux de reproduction R est redevenu inférieur à 1, le gouvernement conserve la possibilité de limiter les déplacements, de fermer certains lieux et de réinstaurer le pass à volonté. Ce qui se décidera à ce sujet le 31 juillet – nouvelle prolongation ou fin de l’urgence sanitaire – en dira beaucoup sur les orientations du nouveau gouvernement en matière de liberté. 

Déclassement et malentendus.

Je reste plus que jamais convaincue que la réforme libérale est la seule voie possible pour sortir la France de son profond marasme économique, identitaire et social. Le succès d’un Mélenchon, le succès d’une Marine Le Pen tels qu’ils ressortent du scrutin présidentiel reposent essentiellement sur une demande d’amélioration radicale du pouvoir d’achat de la part de citoyens qui se voient sombrer dans un déclassement social et culturel sans fin et craignent pour l’avenir de leurs enfants. D’où la tentation du repli sur soi.

Le problème, c’est que les solutions de la France insoumise comme celles du Rassemblement national consistent à déshabiller Pierre pour habiller Paul en fonction de préférences sociales, nationales et/ou écologiques, avec tout ce que cela implique d’endettement et d’accroissement de la sphère de l’État et de réduction des capacités productives. Cercle vicieux du déclassement et de l’appauvrissement.

Contrairement à une idée très en vogue dans les cercles officiellement illibéraux, il est à noter qu’Emmanuel Macron ne fut nullement l’artisan de la moindre réforme libérale lors de son premier mandat. Il a pu en avoir certains discours et déplacer symboliquement de minuscules curseurs, mais concrètement, il a surtout réussi à porter les dépenses et la dette publiques à 60 % et 113 % du PIB respectivement. Comme le rétorquait récemment Daniel Cohn-Bendit à Ségolène Royal, « le quoi qu’il en coûte, c’est le contraire du néolibéralisme »

Et surtout, alors qu’il avait une fenêtre de tir ainsi qu’une forme d’état de grâce pour réformer en profondeur au début de sa présidence, il a préféré mettre en scène à la télévision la signature d’une loi d’affichage sur la moralisation de la vie publique, abaisser la limite de vitesse sur route de 90 à 80 km/h et s’engouffrer bille en tête dans une transition écologique désordonnée et désastreuse pour le pouvoir d’achat. La France était une curiosité dans le monde développé de 2017, elle l’est encore plus aujourd’hui. 

De ce fait, j’ai observé avec tristesse un certain nombre de libéraux prendre fait et cause pour Emmanuel Macron avant le premier ou le second tour de l’élection. Qu’on ait pu se dire à titre personnel qu’on voterait Macron malgré ses insuffisances criantes pour éviter pire, je peux le comprendre. Qu’on en fasse une position officielle relayée dans la presse ne peut que contribuer à renforcer cette idée absurde que Macron serait libéral.

De la même façon, le choix annoncé par d’autres de voter Le Pen, moins par adhésion à ses idées que pour précipiter une forme de chute finale, me semble non seulement relever d’une stratégie d’apprenti sorcier mais contribuer tout autant à brouiller définitivement les idées politiques et à noyer la sphère libérale dans un brouet mal identifié de social-démocratie populiste et autoritaire.

Le blocage du « faire barrage à l’extrême-droite ».

Pour que les choses puissent évoluer, peut-être faudrait-il commencer par prendre conscience que notre vie politique quinquennale est soumise depuis presque 40 ans à la technique électorale introduite par François Mitterrand qui consiste à utiliser l’effet repoussoir du Rassemblement national pour se maintenir au pouvoir. Sclérose politique, économique et sociale assurée. 

L’effet est d’autant plus ravageur que Mme Le Pen semble extrêmement satisfaite de ce statu quo. Dimanche soir, animée d’une pugnacité qu’on cherchait vainement lors de son débat d’entre-deux tours avec Emmanuel Macron, elle rayonnait, allant jusqu’à parler de grande victoire pour son parti. À raison, car il s’agissait pour elle de rester incontournable dans la position confortable d’opposante, certainement pas d’abîmer sa stature contestataire dans l’exercice effectif du pouvoir.

Comment s’en sortir ?

Il serait, je pense, tout à fait contre-productif de proposer un « grand soir » libéral pur et parfait qui renverserait tout en un instant. Les Français, perclus d’égalitarisme, tellement habitués à l’encadrement de l’État, tellement méfiants à l’égard des initiatives privées et de la réussite, tellement hostiles à toute forme de mondialisation et de libre-échange et tellement peu enclins à défendre leurs libertés individuelles quand on leur promet de la sécurité sanitaire et la fin du terrorisme, doivent être apprivoisés peu à peu sur tous ces points essentiels.

Il est en revanche parfaitement possible d’imaginer un chemin progressif de réduction du poids de l’État et de réforme de nos structures les plus pénalisantes (marché du travail, hôpital, système éducatif) pour aller vers la libération réglementaires et fiscale des énergies créatrices et innovantes.

Il est parfaitement possible de restaurer le domaine régalien dans un esprit harmonieusement équilibré entre l’autorité nécessaire pour faire respecter la loi et la justice qu’on attend d’un État de droit, afin de garantir les droits naturels de tous les citoyens que sont la liberté, la propriété et la sécurité des biens et des personnes.

Ceci étant posé, expliqué, argumenté, justifié, dans un débat public ouvert, approfondi et sincère, point n’est besoin de recourir à la rhétorique éculée du barrage contre l’extrême-droite. La France a juste besoin d’un peu de courage pour regarder la réalité en face : observer le mouvement du vaste monde, cesser de compter sur la pensée magique de l’exception française qui justifie trop souvent d’en passer par des mesures semi-démocratiques et recueillir enfin tous les immenses bénéfices de la liberté.

C’est aujourd’hui que cela commence car 2027, c’est demain et demain, il sera trop tard. Avis à tous les amis de la liberté, avis à tous ceux qui veulent redresser la France, avis aux libéraux des tribunes et des matinales, avis aux libéraux de Contrepoints, avis à Denis Payre, Rafik Smati, David Lisnard, Gaspard Koenig et tant d’autres que je ne connais pas : rassemblons-nous, travaillons, proposons, lançons-nous clairement dans la bataille des idées… et vive la France libre et prospère !
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Résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle 2022 :

Total Inscrits :              48,8 millions (abstention 28 % – blancs et nuls 6,2 %) 

Emmanuel Macron :                     18,8 millions de voix et 38,5 % des inscrits
Abstention, blancs, nuls :            16,7 millions de voix et  34,2 % des inscrits
Marine Le Pen :                             13,3 millions de voix et  27,3 % des inscrits


Pour le bilan du quinquennat passé, je suggère la lecture de Cher M. MACRON, vous avez dit BILAN ? Comme c’est ÉTRANGE ! (9 octobre 2021) et de Macron : « Qu’on regarde les cinq ans qui s’achèvent ! » → D’accord, regardons ! (23 mars 2022).


Illustration de couverture : Le Président sortant et réélu Emmanuel Macron vote au Touquet le 24 avril 2022. Photo AFP.

32 réflexions sur “Macron est réélu. Et maintenant, amis LIBÉRAUX, que fait-on ?

  1. Hier, dans mon bureau de vote, il était aisé de reconnaitre ceux qui « veautaient » Macron: les porteurs de masque.

    Je ressens du dégoût, de la lassitude et de la colère.

    « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ».

  2. Oui, et il nous manque une figure charismatique.

    Vous êtes claire, précise, vous avez une culture juridique, un bon esprit de synthèse, un positionnement plutôt central dans le milieu des idées libérales, et ce qu’il faut de « répondant » pour ne pas vous laisser embarquer dans ces histoires tordues propres aux mouvements politiques.

    Bref, vous avez toutes les qualités requises pour lancer ce mouvement, en porter la voix dans les media, et le représenter par la suite.

  3. Pour répondre à la question de votre titre :
    Pas la moindre chance que le gouvernement actuel soit bienveillant avec les individus,
    pas la moindre chance que la population préfère l’autonomie et la responsabilité plutôt que l’assistance gouvernementale.
    Les seuls moments où les libéraux ont eu la possibilité d’agir : les années 1860, et la IVème république!

    Maintenant, si on est jeune, on peut émigrer. sinon faire le gros dos.

  4. Pour ce qui est des conséquences qu’aurait pu avoir une victoire de MLP, permettez moi de vous citer un blogueur libéral bien connu : « Bien sûr, on s’amusera du fait que Le Pen élue n’aurait pas changé fondamentalement la donne économique, mais au moins aurait-elle eu une opposition farouche de tous les corps constitués, de la presse, des politiciens et des administrations, ce qui aurait garanti une période de répit pour les Français. ». je partage entièrement ce point de vue : au moins nous aurions eu quelques mois de répit, et une cohabitation, bien moins néfaste que Macron II avec une majorité à sa botte.

    Mais bon, les urnes ont parlé, et je me prépare au pire.

      • le scrutin majoritaire, favorise les alliances au second tour, et Macron va nous la jouer « en même temps » un coup à droite, un coup à gauche selon les circonscriptions, et construire ainsi sa majorité entre les purs et les « redevables », le tout en mode ‘front républicain ». Ce qui se traduira par toujours aussi peu de députés RN, et je ne parle pas de Zemmour …
        Donc si nous ne sommes pas condamnés à lui donner une majorité, nous sommes par contre condamnés à subir une assemblée dans laquelle les 27 3 % d’électeurs de MLP ne seront quasiment pas représentés, avec certainement une partie des abstentionnistes, et ça pose un réel problème.

      • Après cette élection bizarre – où Macron a perdu 2 millions de voix par rapport à 2017, et le Pen qui est arrivée en tête dans 18 100 communes sur 35 000 – il me plaît à imaginer que Macron aura du mal à « nous la jouer » comme il veut.
        J’observe que les élus LREM sont haïs (le mot n’est pas trop fort), que les LR qui pourraient l’ouvrir, comme Ciotti ou Lisnard, préfèrent se taire pour attendre des jours meilleurs, pendant que leur candidate continue à faire la manche, et que Mélenchon est en train de réussir une OPA sur ce qu’il reste de la gauche et des écolos, sans craindre le moindre « front républicain ».
        Donc nous nous préparons peut-être au pire, mais pas à celui que vous croyez !

  5. « On peut considérer comme moi que l’élection de Marine Le Pen aurait signifié un désastre pour la liberté, la prospérité et la fraternité des Français.  »

    Vous avez des preuves de ce que vous avancez? Parce que on peut remplacer Marine LePen par Macron dans votre phrase et on aura le même résultat.
    Mais vous avez surement des arguments.

  6. Moi non plus je ne suis pas d’ accord avec votre analyse. Je pense que Macron est pire que MLP et Mélenchon réunis . Macron nous emmène dans sur le Titanic économique culturel et social. Tous les libéraux ont voté pour lui comme quoi ils ne sont pas plus intelligents que les autres. De toutes façons la politique est devenu hors du réel et du concret comme l’ économie et le vote Macron c’ est la fuite en avant en croyant trouver des solutions en chemin que l’ on peut lire à longueur de temps dans les journaux, magazines et sur tous les supports.

  7. « malheureux comme un libéral en France » je le dis souvent.
    Je ne sais même plus quoi penser sur l’état intellectuel des Français. Je pense qu’ils ont simplement peur. J’ai même imaginé avoir tord.

    Maintenant la question a 2.800 milliards d’euro : lequel d’entre nous veut y aller ?

    • C’est une plaisanterie. Le RN, c’est le parti communiste français, donc rien à voir avec les Républicains américains. Chez ces derniers a toujours existé une forte base libérale, qui en France serait qualifiée « d’ultra-libérale ».

      Quant aux Démocrates, ils sont désormais fortement marqués par l’extrême-gauche marxiste, donc là encore, rien à voir avec La République en marche.

      Ce qui se trouve à l’identique aux Etats-Unis et en France, c’est le populisme, c’est à dire un rapprochement de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite. Le mouvement rouge-brun, si vous voulez. Trump était représentatif de cela.

      Mais ce n’est nullement une américanisation de la France. Ce serait plutôt, à tout prendre, une francisation des Etats-Unis. Le mouvement rouge-brun est particulièrement fort en France, de même qu’il l’est en Russie.

      Cela dit, le populisme est une tendance mondiale parmi les démocraties. Cette insistance à prétendre que tout ce qui arrive de mal chez nous vient des Etats-Unis doit cesser.

      En fait, le gauchisme américain est incontestablement… une exportation française. Ce sont les intellectuels gauchistes français qui ont été vénérés là-bas. C’est la fine fleur de l’université française qui a planté les graines de l’idéologie « woke ».

  8. Notre nouveau président a fêté sa réélection à la Lanterne et j’aimerais bien qu’une petite souris me communique le nom de ses invités. Je vous encourage vivement à lire le petit bouquin d’Emilie Lanez « La garçonnière de la République » vous y apprendrez l’histoire du chien des Balladur et l’aristocratie politique qui découvre horrifiée les conséquences des orties sur sa progéniture. C’est un des endroits les plus opaque de notre république, notre seul droit est de financer les travaux et d’en assurer le fonctionnement pour quelque 260000 euros en constante augmentation. Toutes ces dépenses somptuaires d’une autre époque mis bout à bout revient à s’occuper urgemment des retraites…

    Imaginons un Colbert premier ministre, Talleyrand aux affaires étrangères pour les finances j’hésite entre Tapie ou Balkany…

  9. Il fallait absolument voter Le Pen. J’ai essayé de le dire autour de moi et sur les réseaux sociaux. Réponse: ce serait une catastrophe. Ah bon, pourquoi? Parce que ce serait le retour de la bête immonde, elle est facho, et pis d’abord, c’est mal. Na.
    Je ne plaisante pas, le discours en est là.

    Pourtant, il y avait une opportunité, probablement unique, et probablement la dernière, de renverser la table: elle n’aurait jamais eu la majorité aux législatives, elle a 8 députés, elle ne va pas passer à 300.
    Elle aurait eu une cohabitation, et avec les médias contre elle, elle n’aurait rien gouverné du tout, et je pense que ça lui aurait bien plu. Présidente, elle aurait fait mieux que papa, et c’est probablement son moteur.
    Le peuple, dans sa sottise incommensurable, a remis Macron sur le trône. Il faut dire que ce pauvre peuple se fait bombarder H24 de propagande et de désinformation, que la classe politique est à vomir. Nos chers politicards vont et iront tous à la gamelle. Même Mélenchon, pour qui Macron est censé représenter l’ennemi de classe absolu, a mis sa pierre à l’édifice (ou plutôt à la ruine de l’édifice) en appelant à faire barrage à Le Pen.
    Je ne suis pas optimiste: Macron aura tous pouvoirs comme ces cinq dernières années (exécutif, législatif, judiciaire, médias, conseil constitutionnel ( Fabius père et fils, McKinsey), etc, etc.
    Ceux qui pensent qu’il y aura une opportunité de le virer dans cinq ans se font de douces illusions: le prochain vote sera électronique, et pour voter, on présentera son QR code: on rentrera dans la même machine son identité ET son choix. Vous voulez voter et prendre l’avion, souscrire un prêt ou simplement utiliser vos services bancaires? Alors votez bien…comme en Chine, tiens.
    C’est de la science fiction? Regardez bien votre nouvelle carte d’électeur, le QR code, c’est pour faire joli?
    Les machines à voter existent déjà dans de nombreuses villes. Qui a le contrôle du logiciel d’exploitation? le pouvoir. Qui a le contrôle du décompte? Le pouvoir…

  10. Merci pour ce papier qui cherche à créer une lueur d’espoir dans la déréliction qui frappe ce pays.
    Le rappel des résultats m’inspire les réflexions suivantes :
    Sachant que 15% des français en âge de voter ne sont pas inscrits sur les listes électorales, on peut estimer à 56 millions le nombre de français électeurs potentiels.
    Donc Macron a été élu au second tour par 18.8 / 56 = 33,5% des français, soit un français sur trois !
    Au 1er tout, seul vote d’adhésion véritable au candidat, Macron a obtenu 9.8 / 56 = 17.5% des voix des français, soit à peu près un français sur six !
    Comment dans ces conditions oser parler de démocratie en France ?? Un pays où un président est élu par un citoyen sur six et qui se permet une politique autoritaire (quasi despotique et dictatoriale) en méprisant le peuple, restreignant les libertés, tout en supprimant ou corrompant tous les contrepouvoirs ! Où est la légitimité de ce président ?!

  11. Il y a 6 mois, on faisait croire que les français ne voulaient pas retomber dans le fatidique duel Macron-MLP. Les français ont finalement voté pour que ce duel se produise !
    Dés lors, la peur de l’inconnu ou du désastre donnait de toute façon Macron réélu. Tant que ça dure, hein !

    Vous pouvez croire que vu le nombre de votes exprimés, cette réélection n’offre à Macron aucune légitimité, autant oublier tout de suite cette consolation et pour les législatives, oublier également la naissance d’une opposition un brun efficace.

    Macron n’aura besoin de jeter aucun masque ni changer d’un iota son attitude, il demeurera prétentieux, arrogant et méprisant…D’ailleurs c’est le seul apport du débat avec MLP. On l’aura vu gardé la posture caricaturale, maintenant confortée. Même pas besoin de faire semblant d’avoir peur de son opposante considérée comme profondément incompétante, amateure et mal renseignée !

    « un certain nombre de libéraux prendre fait et cause pour Emmanuel Macron avant le premier ou le second tour de l’élection voter Le Pen, moins par adhésion à ses idées que pour précipiter une forme de chute finale »
    J’entends depuis pas mal d’années cette musique. On peut penser tout de même que rien ne laisse espèrer une quelconque inflexion de la pente qui nous entraine inéluctablement vers le déclin et la chute donc autant plonger de suite !

    D’ailleurs comme le démontre Onfray, le paysage politique français s’est complètement retourné, les fascistes ne sont plus ceux que l’on croit : »La prétendue France d’en haut (du panier…) a comme un seul homme emboité le pas aux vieilles méthodes et aux discours du titulaire de la Francisque. Des sportifs, des artistes, des chercheurs présentés par les médias du système comme les sportifs, les artistes, les chercheurs, ont joué la carte de la servitude idéologique soit par dressage mental soit pour ne pas encourir la mort sociale. Mais ce sont ceux qui rappellent ce compagnonnage brun de l’homme à la rose qui sont considérés comme d’extrême droite et traité de fascistes! ».

    Les français ont donc « veauté ». Ceux pour Macron auraient été assurément derrière Pétain en 1940 !

    « Il est […] difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à l’habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent les conduire ; et l’on ne fera point croire qu’un gouvernement libéral, énergique et sage, puisse jamais sortir des suffrages d’un peuple de serviteurs. »
    Alexis de Tocqueville

    • Il faut s’intéresser de près à David Lisnard… Cela a été mon regret de toute la campagne, ses convictions auraient fait du bien et auraient créé une dynamique, un élan… Et surtout pour les primaires… Il les aurait remportées haut la main… A suivre… Mais dommage qu’il ait laissé passer son tour pour cette élection…

      • Les propositions de Denis Payre étaient intéressantes mais bien sûr on lui a interdit de les présenter .De toute manière il ne faut plus voter pour un énarque à une élection ,ce pays manque d’ingénieur en politique.

  12. Il faut vraiment que ce pays soit descendu très bas pour que les “libéraux” se mettent aujourd’hui à encenser MLP alors qu’ils la détestaient hier… ou alors… oh wait ! c’est peut-être les libéraux qui sont descendus très bas… hum, en fait c’est les 2…
    Leur excuse à 2 balles genre “ça ne pourra pas être pire” ou “ça va bloquer les institutions et ce sera ingouvernable”, c’est l’excuse de celui qui veut se donner bonne conscience d’agir dans le sens opposé de ses supposées convictions… pour un objectif parfaitement fantasmé : tiens, ça me rappelle certains propos de “libéraux” sur la validation des mesures prises pendant le covid, une coïncidence ? je ne crois pas, c’est encore du “libéral mais” comme si la liberté avait besoin de cette béquille

  13. Qu’ est ce qu ‘on fera ? rien… combien y at il de français qui ont une notion même vague de ce qu’ est le libéralisme véritable ? quelques milliers j’ imagine, soyons optimistes et allons jusqu’ à cent mille, on fait quoi avec çà ?

    • Le problème, pour les Français, ce n’est pas d’avoir « une notion vague de ce qu’est le libéralisme », mais que des hommes politiques de premier plan osent fonder un courant libéral-conservateur en opposition frontale avec l’écolo-progressisme qui a infiltré tous les partis avec le succès que l’on voit.
      Mais là où vous avez raison, c’est qu’il sera difficile, voire impossible, de réussir en quelques semaines ce qui a échoué en cinq ans, où on voit chacun de déterminer en fonction de ses ambitions personnelles, ce qui a pour effet la désaffection des urnes d’une majorité de Français qui ont perdu tout espoir en leur démocratie.

  14. A la réflexion, je pense qu’il y a d’abord et principalement deux catégories de français (au delà de la distinction à la mode, somewhere et anywhere avec lesquelles il n’y a d’ailleurs point de recoupement), ceux qui se laissent sagement intoxiquer par les médias mainstream TV tout particulièrement et d’autres un peu moins paresseux ou plus curieux (nous en faisons partie sur ce blog quelles que soient les sensibilités)) qui recherchent quelques points de détails ou quelques preuves aux balivernes qui tournent en boucle. Certes cela demande un effort critique car il y a tout et n’importe quoi sur le web et dans la presse écrite.
    Le « veaute » en résulte…

    J’évoque cela parce que j’entends à longueur de journée des récitations tellement simplistes que souvent mes bras en tombent et je mesure alors les années lumières qui nous séparent d’un brun de réflexion libérale.

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