Macron : « Qu’on regarde les cinq ans qui s’achèvent ! » → D’accord, regardons !

Incroyable déclaration d’Emmanuel Macron devant les journalistes convoqués la semaine dernière pour assister à la présentation de son programme présidentiel pour 2022-2027 :

« Qu’on regarde le quinquennat qui s’achève ! Ce que j’ai fait n’a jamais existé dans notre histoire politique contemporaine. »

Pour la modestie, on repassera. Mais puisque M. Macron nous y invite si aimablement, tout en esquivant la confrontation directe avec ses concurrents autant que les pratiques de la Vème République le lui permettent, jetons un œil sur le quinquennat écoulé.

• Du côté de l’autosatisfaction permanente, force est de constater que le niveau est resté au plus haut.

En 2017, le très jupitérien Macron s’auréolait déjà d’une « pensée complexe » qui ne pouvait se satisfaire du jeu ordinaire des questions-réponses avec les journalistes. Plutôt se mettre en scène face à un Laurent Delahousse tout sourire-tout serpillère et commencer à broder sur le thème de l’homme jeune, 39 ans à peine, sorti de nulle part, sans parti politique, et qui accède à l’Élysée par la vertu de ses seules puissantes qualités. Commentaire du nouveau président à l’époque :

« La France a stupéfié l’Europe et le monde par son choix de mai dernier. »

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En 2022, rebelote. Même pratique, même rhétorique. Après l’entretien de décembre dernier sur TF1 et LCI, mélange plus ou moins habile de faux regrets et de vraie promotion satisfaite, voici à nouveau cette certitude gonflée de vantardise d’avoir chamboulé de fond en comble le petit train-train politique qui prévalait jusqu’alors.

Ce qui « n’a jamais existé dans notre histoire politique contemporaine » et dont lui, Macron, a été le précurseur glorieux, le premier praticien à succès, c’est d’avoir été élu sans antériorité politique et d’avoir ensuite été capable de réunir des ministres et des parlementaires de toutes les sensibilités autour d’un programme clair. 

Comme si les transhumances politiques d’un Castaner (ex-PS) ou d’un Le Maire (ex-LR), d’un Le Drian (ex-PS) ou d’un Castex (ex-LR) étaient une nouveauté en politique ! Ça s’appelle aller à la gamelle. Mais bien sûr, on peut préférer parler de recomposition du paysage politique français ; c’est incontestablement plus flatteur même si cela reste cousu de fil blanc. Voir Éric Woerth, ex-LR récemment converti aux promesses macroniennes : tout ce qu’il a dit pendant cinq ans contre la politique budgétaire du gouvernement s’est évanoui d’un seul coup devant les sondages.

• En tant que président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Woerth est pourtant bien placé pour savoir à quel point Emmanuel Macron a laissé les finances publiques dériver dans la dépense, les déficits et la dette. 

À entendre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire (ex-LR) et son ministre délégué aux Comptes publics Olivier Dussopt (ex-PS) roucouler sans fin dans les médias sur la fabuleuse croissance de 7 % et sur le taux de chômage descendu à 7,4 % en 2021, on pourrait facilement s’imaginer que l’économie française se porte à merveille.

La pandémie de Covid-19 a certes porté un coup terrible à de nombreux secteurs, nous disent-ils avec une mine dûment attristée, mais par bonheur, la politique économique menée depuis 2017 ainsi que les mesures de soutien prises dès mars 2020 et le plan de relance à 100 milliards adopté ensuite ont permis de retrouver le niveau d’activité de 2019 dès l’automne 2021. Bref, bilan impeccable. Que demande le peuple ?

Ce joli tableau souffre néanmoins de quelques omissions de taille.

Tout d’abord, Covid ou non, notre taux de chômage reste élevé au sein de l’Union européenne. Ensuite, la croissance de 7 % en 2021 succède à un recul du PIB de 8 % en 2020. Y voir un effort extraordinaire du gouvernement et des Français est simplement absurde. Outre la part de rebond mécanique après les mises à l’arrêt administratives de nombreuses activités, il faut se rappeler que tous ces « bons résultats » ont été obtenus par du « quoi qu’il en coûte » financé à crédit.

Comme le disait Woerth lui-même, la dépense publique a augmenté, non seulement du fait des mesures d’urgence et de relance mais également du fait de la dérive constante des dépenses ordinaires. Trop facile de n’incriminer que la malheureuse conjoncture Covid (et maintenant les aides et sanctions liées à la guerre en Ukraine). Il existe en France une tendance à la dépense forcenée et désordonnée qu’Emmanuel Macron n’a nullement enrayée, bien au contraire.

Ce dont la Cour des Comptes, pointant une accentuation malsaine du déficit structurel, s’était fait l’écho dans ses commentaires sur le Projet de loi de finances pour 2022 :

Résultat, le véritable bilan budgétaire du quinquennat se résume selon moi à un seul chiffre, celui de la dette publique. De 2 254,3 milliards ou 98 % du PIB à fin 2017, elle est passée à 2 834,3 milliards au 3ème trimestre 2021, soit 116,3 % du PIB. Autrement dit, une augmentation qui frôle les 600 milliards d’euros sur cinq ans (et 460 milliards depuis la fin de 2019) :

   
                 Dette publique en % du PIB                                        Dette publique en euros

Ne nous y trompons pas, ces considérations sur les comptes publics ne sont pas « que techniques ». Ajoutées à notre célèbre corpus d’obligations et d’interdictions, elles reflètent directement notre espérance de prospérité et de liberté. Un État dépensier à hauteur de 55,4 % de son PIB comme l’était la France avant le Covid et a fortiori à hauteur de 61,6 % du PIB comme elle l’est actuellement (chiffre 2020) est un État qui étouffe la création de richesse et qui s’est largement substitué à ses citoyens dans l’organisation de leur vie la plus personnelle.

Au-delà du régalien qu’on attend de lui, il s’est immiscé de façon insensée dans l’éducation, la santé, les retraites, l’énergie, l’agriculture, la gestion sociale des entreprises… – tous domaines qu’il est une fois de plus question de réformer tant leur situation actuelle tourne au désastre. Pour ne citer qu’un exemple absolument frappant, quoi de plus aberrant que d’entendre Emmanuel Macron vouloir réintroduire plus d’heures de mathématiques au lycée au bout de cinq ans d’un mandat placé par moult discours plus intello-ampoulés les uns que les autres sous le signe startupeur de l’innovation, de la transition numérique et de la « french tech » !

• Les libertés publiques elles-mêmes ont été soumises à rude épreuve depuis cinq ans, révélant combien Emmanuel Macron en a une approche étroite et foncièrement liberticide.

D’un côté, on l’a vu monter au créneau pour les défendre, comme dans son hommage à Samuel Paty, cet enseignant décapité pour avoir utilisé des caricatures du prophète Mahomet dans un cours sur la liberté d’expression. Mais d’un autre côté, on l’a vu prendre prétexte des Lumières pour tomber lui-même dans « l’obscurantisme » qu’il prétend combattre, et grignoter, que dis-je, amputer consciencieusement nos libertés au nom… de la défense des valeurs des démocraties libérales !

Qui, si ce n’est Emmanuel Macron, s’est évertué depuis son accès au pouvoir à inscrire les états d’urgence et les situations d’exception dans le droit commun ? Qui a tenté en catimini de faire de même avec l’état d’urgence sanitaire ?

Qui a introduit une loi contre les « fake news » ? Qui a rêvé de faire advenir une sorte de service public de l’information ? Qui a voulu contrôler la liberté d’expression sous le gentil prétexte de faire reculer la haine ? Qui a prétendu limiter la liberté d’informer sous le non moins gentil prétexte de protéger nos forces de l’ordre ? Qui a obtenu l’élargissement des possibilités de fichage des activités politiques, des appartenances syndicales et des données de santé au nom de la sécurité intérieure ?

Qui a expliqué noir sur blanc dans les pages du Parisien qu’il avait très envie « d’emmerder » la « toute petite minorité qui est réfractaire » aux vaccins, allant jusqu’à dénier aux non-vaccinés le statut de citoyen ? Et finalement, qui vient de lever le pass vaccinal par pur opportunisme électoral ?

Tout ceci n’est pas follement emballant.

Oh bien sûr, quand on voit que les intentions de vote pour la seconde place de l’élection présidentielle tendent maintenant à se concentrer autour de Marine Le Pen pour l’extrême-droite et Jean-Luc Mélenchon pour l’extrême-gauche, on a du mal à voir en quoi ces alternatives (et toutes les autres, au demeurant) constitueraient un franc progrès vers un peu plus de libéralisme.

Mais mon propos ici n’est pas de dire pour qui ou contre qui il faudrait voter. Il est d’analyser ce que signifie chaque vote au regard de ma perspective libérale. Il est de souligner l’importance du couple prospérité-liberté. Il est de congédier tous les constructivismes. Il est d’inviter chacun à se montrer plus exigeant avec les élus et les prétendants à l’élection. Avec l’espoir qu’une candidature vraiment respectueuse des droits des individus émergera un jour.


Illustration de couverture : M. Macron présente son programme pour un second quinquennat, 17 mars 2022. Photo AFP.

22 réflexions sur “Macron : « Qu’on regarde les cinq ans qui s’achèvent ! » → D’accord, regardons !

  1. « Ce que j’ai fait n’a jamais existé dans notre histoire politique contemporaine. »
    Vous confirmez donc les dires de Macron 🙂
    600 Milliards de dette pour « aider » les Francais dans ces moments difficiles, cela n’a jamais été fait.
    Réduire les institutions à leur plus simple expression, afin que le chef de guerre qui nous faisait défaut depuis De Gaulle puisse prendre des décisions énergiques n’a jamais été fait non plus.
    J’avoue être très décu par E. Woerth, c’était un des rares pour lequel j’avais une certaine symphathie ayant l’impression d’une certaine honnêteté. Dommage.

  2. Constat édifiant et hallucinant ; quand on sait qu’il va y retourner, c’est consternant.
    Un pari ? Retour du pass vaccinal imminent (mais après le 24 avril) ; on sent déjà les prémisses : 4ème dose pour les pépés, déclaration de l’OMS…

    • C’est pratiquement certain. Peut-être cela ira-t-il jusqu’aux législatives; sait-on jamais.
      Déclarations opportunes de l’OMS, sans doute une simple coïncidence, n’est-ce pas ?

      Après cela, nous ne sommes pas à l’abri d’un coup de bol (sic) qui pourrait envoyer Macron à la place qui lui revient de droit.

  3. Faut-il que la guerre peut-être imminente soit là pour qu’un homme d’exception, un vrai dirigeant, un vrai chef d’Etat émerge de ce tas de fumier… Dans quoi pousse les délicieux champignons ?

    • Le problème de la vie politique française c’est (1) les institutions et le mode de scrutin qui verrouillent l’acès aux postes décisionnaires et (2) les électeurs qui se laissent séduire par les promesses les plus mirobolantes.

      L’attente de l’homme ou de la femme providentiels risque de durer longtemps!

  4. Ajoutons qu’autant de démagogie, autant d’incompétence et d’irresponsabilité économique, alliés à autant de suffisance, ça, on n’avait encore jamais vu !
    https://www.causeur.fr/economie-macron-dette-impot-taxe-gabegie-227457

    Et les conséquences des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie sont cataclysmiques. Le coup terrible de la pandémie va bientôt apparaitre comme un léger contre-temps économique.
    Voilà un parfait alibi pour justifier un autre quoi qu’il en coûte.
    Visons 200% du PIB. Ben quoi le Japon est bien à 250%…

    L’inflation va avaler tout ça pour notre très grande misère !

    • C’est bien vrai ça: les ukrainiens auraient dû accueillir les russes comme des héros et nous aurions été tranquilles, nous aurions pu continuer à acheter du gaz, casser le nucléaire, réduire la production agricole avec le fam to fork.
      L’esprit de 1938.

      • Ah oui c’est vrai.
        Le démantèlement des centrales nucléaires et l’idéologie du farm to fork, c’est la faute à…..Poutine, comme le virus quoi…finalement.

        Les nations déclinent ou les civilisations disparaissent pas à cause des barbares mais par auto-suicide.

      • Les écologistes sont les idiots utiles de Poutine.
        Les liens de Greenpeace avec la Russie via Gasprom ne sont pas une légende.
        En domaine agricole, j’ai toujours trouvé curieux la position anti OGM russe. La Russie avait tout intérêt à pousser les mouvements écologistes contre l' »agriculture industrielle ».
        On retrouve les mêmes similitudes que dans les années 70/80 avec les mouvements antiNukes financés en sous main par l’URSS.

      • @ Douar

        J’ai souvent lu des allégations concernant un soutien clandestin de la Russie aux écologistes occidentaux, et elles sont certes vraisemblables. Toutefois, je n’ai jamais vu exposés de faits confirmant ces liens. Auriez-vous des sources à ce sujet ?

      • Excellent, merci. Les preuves sont là, ça ne fait aucun doute.

        Au passage, Drieu Godefridi, qui les fournit ici, me déçoit en déclarant qu’il a accepté à plusieurs reprises d’intervenir sur RT. Je m’attendais à ce qu’il dise qu’il a refusé, puisqu’il répondait à la question de savoir si le financement russe avait influé sur les décisions des gouvernements européens.

        Au moins nous assure-t-il qu’il n’a pas été payé, suggérant ainsi que d’autres Français, dans la même situation que lui, ont accepté une rémunération « directe ou indirecte » de l’Etat russe, selon ses mots…

      • je pense qu’il aurait certainement aimé être interrogé par d’autres médias, mais vu qu’il est sur leur liste noire, comme méchant négationniste « climato sceptique » …

      • Il faut suivre tous les liens contenus dans l’article d’Atlantico indiqué par Tino :

        https://www.atlantico.fr/article/decryptage/l-europe-dependante-du-gaz-russe-voila-pourquoi-il-est-plus-que-temps-de-faire-la-transparence-sur-le-financement-de-mouvements-ecologistes-par-la-russie-economie-environnement-allemagne-gaz-russe-gazoduc-nord-stream-2-guerre-en-ukraine-drieu-godefridi

        En particulier ce fil Twitter de Michael Shellenberger, essayiste américain promoteur d’une écologie de droite, pro-nucléaire et pro-gaz de schiste :

        https://twitter.com/ShellenbergerMD/status/1499386637066727424

        En 2000, l’Union européenne produisait largement plus de gaz que la Russie n’en exportait. Aujourd’hui, c’est l’inverse. La France possède 137 trillions de mètres cubes de réserves de gaz de schiste, contre 26 seulement pour l’Angleterre, alors que ces dernières sont considérées comme très significatives.

        Les réserves françaises sont considérables même comparées aux réserves américaines, qui sont de 623 trillions de mètres cubes. Ce trésor a permis aux Etats-Unis d’être, désormais, le premier producteur de gaz mondial. Ils sont aussi devenus le premier producteur de pétrole du monde : deux petits faits largement éclipsés par la propagande poutiniste, qui nous fait croire à notre dépendance durable envers la Russie pour ces approvisionnements.

        Evidemment, le pétrole et le gaz américain sentent mauvais, tandis que le pétrole et le gaz russe sentent la rose ! En réalité, l’argent versé par l’Union européenne à la Russie pour acheter son gaz permettraient à cette dernière de fabriquer 200 nouveaux tanks T 90 par jour. Le gaz russe a l’odeur du sang, le sang des Ukrainiens.

        Conclusion : drill, baby, drill ! comme disait,en 2008, Sarah Palin, l’ancêtre de Trump. Il faut réhabiliter non seulement le nucléaire (c’est en cours), mais, aussi, le gaz de schiste.

        Et rouler les gauchistes dans le goudron et les plumes. En compagnie des poutinistes et des écologistes.

      • @ Pheldge, sur Drieu Godefridi :

        « Je pense qu’il aurait certainement aimé être interrogé par d’autres médias, mais vu qu’il est sur leur liste noire, comme méchant négationniste « climato sceptique » … »

        C’est effectivement sur la vanité des gens que jouent beaucoup les médias de désinformation du Kremlin, et ça marche. C’est un vieux truc du KGB : attirer des personnes qui, pour une raison ou pour une autre, ne s’estiment pas reconnues à leur juste valeur, et les retourner contre leur pays. Rien de nouveau sous le soleil.

        Il appartient à chacun de refuser ces sollicitations intéressées : il n’y a aucun droit de l’homme à être interrogé par les médias. La quasi-totalité des gens sur terre n’ont jamais été interrogés par les médias et ne le seront jamais. Ce n’est pas une injustice : c’est l’état normal des choses.

        De plus, ne connaissant guère le bonhomme que de nom, je me suis livré à une rapide recherche. Elle suffit à montrer qu’il a voix au chapitre sur France Culture, Le Monde, Slate, Le Vif, La Libre Belgique, Contrepoints, Atlantico… Il ne peut se prétendre « baillonné par les médias ».

        Je vois qu’il s’agit d’un intellectuel libéral, convaincu et militant. Il ne peut ignorer que RT est, en pratique, et de l’aveu même de sa fondatrice, une branche des forces armées de la Russie, dont l’objectif est de détruire le libéralisme en Occident par la propagande, la désinformation et la subversion.

        Précisément en invitant des intellectuels occidentaux de tous bords.

        Dans ces conditions, il a délibérément fait passer son ego et sa vanité avant les intérêts de son pays, et ses intérêts personnels avant ceux de la cause qu’il prétend défendre.

  5. Depuis les années 80 c’est une lente descente rappelons nous les nationalisations idéologiques avec changement brutal de direction. Un penseur parlait des deux rois fainéants, pourtant ce magnifique discours de de Villepin sur le refus de la guerre en Irak, chapeau. Puis la crise financière avec les coups d’épaule et 350 milliards sans contre partie même pas un coup de pied ou je pense pour les responsables suivi de la destruction de la Libye peut être nécessaire mais il fallait penser la reconstruction de la frontière sud de notre jardin. Puis euh c’était qui déjà l’histoire du scooter. Pour finir un Prince enfant et des adjoints souvent insignifiants. Bref pour qui vais-je voter dans quelques semaines…. La France n’a pas besoin d’ennemis elle a ses élites…

  6. « Au-delà du régalien qu’on attend de lui, il s’est immiscé de façon insensée dans l’éducation, la santé, les retraites, l’énergie, l’agriculture, la gestion sociale des entreprises… – tous domaines qu’il est une fois de plus question de réformer tant leur situation actuelle tourne au désastre. »
    Je suis d’accord. Il a deux verbes qui sont utilisés en permanence par le pouvoir et les ministres pour montrer cette situation de dépendance: « accompagner » les entreprises, et « protéger » les français.

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