Liberté d’expression : précieuse comme jamais – on est le camp de la liberté ou pas !

Mon précédent article consacré à l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’intitulait « Comme si la Russie de POUTINE pouvait être un modèle ! » et je l’ai conclu sur ce paragraphe :

« Si l’Occident veut exister à la hauteur de ses valeurs libérales et démocratiques, ce n’est certainement pas sur la Russie ou sur la Chine qu’il doit prendre modèle (…) C’est au contraire en s’éloignant résolument de l’autocratisme en vigueur dans ces pays. (…) Ne nous transformons ni en Chine ni en Russie. »

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L’occasion de mettre en pratique ces bonnes résolutions s’est immédiatement présentée sous la forme de la liberté d’expression qu’il est question de laisser ou pas aux médias de l’État russe opérant en Europe ainsi qu’aux personnalités politiques ou autres qui en France parlent et agissent en soutien plus ou moins affiché de Vladimir Poutine.

Dimanche 27 février au soir, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a en effet annoncé parmi les sanctions prises contre la Russie que l’Union européenne (UE) entendait « interdire la machine médiatique du Kremlin dans l’Union européenne ». De son côté, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères Josep Borrell insistait sur la nécessité de mettre un terme au récit russe sur le conflit avec l’Ukraine :

« Nous voulons casser le récit des médias contrôlés par l’État russe, qui diffusent désormais de la propagande de guerre. Poutine veut conquérir un territoire, mais aussi les esprits. »

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De la même façon, un sondage proposé par le compte twitter de l’émission de Cyril Hanouna « Balance ton post » demandait jeudi 24 février dernier, premier jour de l’offensive russe, s’il fallait « interdire d’antenne Éric Zemmour ». Sur plus de 30 000 votants, 41,6 % pensaient que « oui » :

On est encore assez loin de la majorité, naturellement, et ce n’est qu’un sondage en ligne sans garantie de représentativité, mais cela forme néanmoins une minorité suffisamment étoffée pour que le résultat inquiète.

Il est vrai que depuis le début des tensions entre la Russie et l’Ukraine, Éric Zemmour et d’autres responsables politiques à l’extrême-gauche et à l’extrême-droite ont tenu des positions pour le moins alambiquées mais toujours conciliantes d’une façon ou d’une autre pour le leader du Kremlin, au point même qu’Éric Zemmour en est venu récemment à qualifier Poutine de « démocrate autoritaire » sous prétexte qu’il était élu. Un oxymore qui ouvre un vaste champ d’entorses possibles à l’État de droit…

Mais les esprits des citoyens, comme disait M. Borrell, seraient-ils si faibles, si peu doués de capacités critiques, qu’il faudrait en quelque sorte les protéger de tout contact avec des opinions non officielles, non validées par les autorités, sur les événements en cours ? Qu’il faudrait mettre en place des opinions barrières et des méthodes de distanciation idéologique ?

Comment ne pas voir que cette censure de l’information et des opinions correspond précisément à ce que fait Poutine en Russie, ce Poutine dont on abhorre à juste titre le comportement autocratique ?

Depuis le début du conflit, les reporters de la télévision russe reçoivent leurs informations, non pas du terrain mais depuis leurs studios de Moscou. Pour les téléspectateurs russes, il n’y a pas de guerre en Ukraine mais une simple opération de maintien de la sécurité dans les régions séparatistes de Lougansk et Donetsk dont la Russie a reconnu l’indépendance la semaine dernière et une tout aussi simple « opération spéciale » de dénazification de l’Ukraine.

Surtout, ainsi que je l’ai déjà évoqué dans l’article précédent, la Russie figure en temps ordinaire au 150ème rang sur 180 pays pour la liberté de la presse selon le baromètre annuel de Reporters sans frontières, tandis que la France, sans briller comme la Norvège, la Finlande et la Suède, se classe quand même à la 34ème place. Le bon mouvement ne consisterait-il pas plutôt à essayer de rejoindre les Pays-Bas ou l’Allemagne, dans les 15 premiers rangs du classement ?

La censure de l’expression est l’arme délétère de qui ne supporte pas la contradiction et/ou qui n’a pas d’arguments valables à opposer aux opinions différentes. S’agissant de RT France (ex-Russia Today), quoi de plus parlant que le libre choix de l’animateur Frédéric Taddeï de mettre fin à son émission « Interdit d’interdire » (titre d’une grande actualité) « par loyauté pour la France » ? De telles décisions individuelles sont largement plus significatives, exemplaires et légitimes qu’une censure globale venue d’en haut.

Sans compter que techniquement, on voit mal comment l’environnement numérique dont nous disposons aujourd’hui pourrait empêcher l’information de circuler en dehors des canaux officiels.

Il convient d’admettre que les paroles, même déplaisantes, même très éloignées des idées que chacun peut se faire sur toutes sortes de sujets ne sont pas des actes et ne sauraient être criminalisées. La seule attitude possible dans une société ouverte consiste à les combattre dans le cadre de débats ou de conseils, ou éventuellement à ne les considérer qu’avec indifférence, certainement pas en censurant ou en pénalisant les auteurs.

D’une façon générale, la liberté d’expression donnée aux individus leur fait rechercher par eux-mêmes, et non par un décret supérieur, ce qu’ils jugent bien et ce qu’ils jugent mal. De plus, dans la mesure où elle n’est pas seulement la possibilité qui nous est offerte de nous exprimer librement, mais peut-être surtout la reconnaissance des possibilités d’expression des autres, elle devient confrontation des idées, elle devient débat.

C’est ainsi que la liberté d’expression est la plus à même de faire émerger de nombreuses idées nouvelles parmi lesquelles on a le plus de chance d’aboutir à la vérité, tandis que la censure des idées qu’on qualifie de mauvaises n’aura jamais l’effet de faire disparaitre ces idées. Au contraire, elle risque de leur donner encore plus d’importance, encore plus de crédit, car on se demandera toujours au nom de quelle mauvaise conscience du censeur elles basculent dans l’interdit.

Il me semble que tout cela devient encore plus essentiel aujourd’hui, encore plus précieux à préserver, dans cette situation de conflit où la France, où l’Occident en général se sent solidaire des Ukrainiens par attachement à l’État de droit et au droit international. On est le camp de la liberté ou on ne l’est pas.


Illustration de couverture : La liberté d’expression est un droit, version noir et blanc, licence Creative Commons.

36 réflexions sur “Liberté d’expression : précieuse comme jamais – on est le camp de la liberté ou pas !

  1. Oui c’est très juste. Ceci dit la répression du débat n’est pas tombée du ciel avec la guerre en Ukraine, souvenons nous de la loi Avia ou de la commission Bronner. Incroyable de voir à quel point le pouvoir utilise les mêmes moyens que ceux qu’il pretend combattre. Mais avec ce “supplément d’âme” qui consiste à croire qu’ils ont raison parce qu’eux représentent la démocratie comme la gauche le fait lorsqu’elle adoube des Che Guevara ou des Maduro.

  2. Nous sommes heureusement dans une démocratie c’ est sur, les grecs dans l’ antiquité aussi et pourtant seul les personnes qui gagnaient de l’ argent avaient droit de vote. La démocratie est un terme générique que l’ on utilise comme on veut. Cela posé pour l’ Ukraine la situation est complexe voir pourrie que la Russie tel un dinosaure est fautive cela ne fait aucun doute pour qui que ce soit et nous devons tout faire pour calmer la situation. Mais comme pour la Guerre du Covid , la Guerre de l’ Ukraine met à jour une guerre de l’information/désinformation organisé qui va à l’ encontre de la liberté d’ informer.

    • « … que la Russie tel un dinosaure est fautive cela ne fait aucun doute pour qui que ce soit…

      Misconduct is settled !
      Ça me rappelle Darmanin, il me semble, qui a sorti dernièrement qu’il ne fait aucun doute pour personne que Macron a été un bon président…
      Au moins avec vous les discussions ne s’éternisent pas 😀

  3. Merci pour cet article. Concernant la coupure des médias russes il y a une volonté politique de contrer Poutine de façon visible bien plus que de limiter la diffusion des informations qui comme vous le dites circulent sur Internet. Sur le plan plus général vous faites confiance au discernement de chacun d’entre nous pour faire le tri entre les informations qui résistent au raisonnement et celles qui ne tiennent pas. C’est une logique comparable à celle qui consiste à penser que c’est le meilleur produit au meilleur prix qui s’imposera sur un marché. Mais vous ne faites pas de différence entre expression et propagande ou du moins vous pensez que la propagande sera moins forte que la vérité. Cela me paraît un postulat dangereux. Faut-il laisser libre cours à la propagande islamiste, à celle qui fait l’apologie du terrorisme, à la propagande des sectes… en invoquant la liberté d’expression et l’idée que la vérité vaincra un jour ou l’autre ? L’esprit humain ne choisit malheureusement pas toujours les idées vraies, pour autant qu’elles existent.
    Au delà de la coupure des médias russes, la question est de savoir si, ou dans quelle mesure, on doit laisser s’exprimer librement, en vertu de la liberté d’expression, des gens qui font la promotion d’idéologies qui s’opposent explicitement ou implicitement à cette même liberté d’expression. Je suis convaincu que c’est une question de dosage, qu’il faut oeuvrer pour plus de liberté d’expression, de la voir comme une construction qui dépend (malheureusement) du contexte. Quand les idéologies totalitaires sont ultra minoritaires, on peut les laisser s’exprimer et montrer à quel point la liberté leur est supérieure. Mais lorsqu’elles sont sur le point de prendre le pouvoir c’est une autre affaire. Il ne s’agit pas de dire « je suis pour la liberté d’expression sauf pour… » mais de prendre conscience que la liberté d’expression (comme toutes les libertés) ne peut être absolue et qu’il faut faire en sorte qu’elle soit maximale au vu du contexte. C’est difficile et il convient d’être vigilent aux derives. Mais tout nous montre, à commencer par votre blog, qu’en France, cette liberté est loin d’être menacée.

  4. S’il faut censurer RT parce qu’elle est financée par l’Etat russe et accusée de faire de la propagande, alors il faut aussi censurer aussi France Télévision, financée par l’Etat français…

  5. Pas d’accord avec vous. Plus exactement, je trace une ligne de démarcation précise entre la légitimité d’autoriser RT, Sputnik et d’autres, et la nécessité de les interdire. Cette limite, c’est l’état de guerre.

    Imaginons que l’Etat russe déclare la guerre à la France. Alors, il serait non seulement légitime, mais nécessaire, d’interdire les canaux de propagande de l’ennemi. La censure militaire est légitime dans ce cas. Elle est mise en oeuvre en Israël, qui est en permanence en état de guerre.

    Or cette déclaration vient d’être effectuée. Vladimir Poutine lui-même a annoncé, dans l’une de ces déclarations vagues mais menaçantes dont il a le secret, que les dirigeants européens ayant décidé d’appliquer des sanctions économiques à la Russie, ou d’approvisionner l’Ukraine en armes, en subiront les conséquences.

    Dans le contexte actuel, cela implique une menace d’assassinat.

    De plus, Vladimir Poutine a menacé de représailles nucléaires les pays qui ont pris ces sanctions.

    La ligne rouge est donc franchie. Il faut, et nous devons, interdire RT et Sputnik en France. L’heure n’est plus à de savantes discussions philosophiques entre intellectuels libéraux.

    Cela fait longtemps que des pays comme l’Estonie ont pris cette décision. Bien avant l’invasion de l’Ukraine. Ils ne sont pas soupçonnables d’être opposés à la démocratie et à la liberté. Bien au contraire, certains, comme les pays baltes, figurent parmi les plus libéraux des pays occidentaux.

    J’irais encore plus loin : l’interdiction de ces canaux de désinformation et de subversion aurait été légitime dès leur installation en France. Nous n’avons pas voulu le voir, car les Français ont largement la tête dans le sable. Leur chauvinisme et leur provincialisme fait d’eux l’un des peuples les moins conscients de ce qui se passe au-delà de leurs frontières (en dehors d’une poignée de clichés sans aucun rapport avec la réalité).

    La directrice et fondatrice de RT n’a pas fait mystère de la raison pour laquelle elle a poussé à la création de sa chaîne : il s’agissait de disposer d’une arme de guerre, a-t-elle dit. La guerre au sens le plus littéral du terme.

    C’est en constatant l’échec de la Russie sur le front de la bataille internationale de l’information, lors de l’invasion de la Georgie en 2008, qui a abouti à l’annexion de fait d’une partie de son territoire, qu’elle a milité auprès de la présidence russe afin de créer une chaîne de propagande, de désinformation et de subversion qui pourrait, la prochaine fois, précéder, accompagner et suivre l’armée russe dans ses nouvelles agressions à l’étranger.

    Ces déclarations sont connues, publiques et accessibles à tout le monde. Ils ne s’agit nullement d’échange d’idées. RT et Sputnik sont, dans les faits, un service du ministère russe de la Défense.

    Les journaux de propagande nazis n’étaient pas autorisés à paraître en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit là d’une pratique universelle dans tous les pays. Seule la perversité russe consistant à dissimuler ses propres « mesures actives », liée à un aveuglement prolongé des Français, a pu faire illusion.

    Maintenant, ça suffit. Il est grand temps d’interdire à la Russie de détruire notre nation de l’intérieur.

    Quant à Frédéric Taddeï et à son prétendu retrait de RT, il suffit de rentrer dans les détails pour constater son hypocrisie. Le Point écrit :

    « Depuis 2018, Frédéric Taddeï animait un talk-show d’actualité, Interdit d’interdire, sur RT France. Sans pour autant quitter la version française de la chaîne russe, l’ex-présentateur de France Télévisions a décidé d’arrêter son émission quotidienne. »

    « Frédéric Taddeï pourrait reprendre les rênes de son émission, en fonction de l’évolution du contexte diplomatique entre Paris et Moscou. ‘On ne sait jamais. Les choses peuvent rentrer dans l’ordre’. »

    Non seulement Taddéï n’aurait jamais dû accepter cette émission, mais même aujourd’hui, alors que la Russie a déclenché, dans les faits, la Troisième Guerre mondiale, il refuse de rompre avec RT. Je suis désolé, mais c’est ce qu’on appelle, à l’aide de mots hélas bien dévoyés, non seulement un collaborateur, mais un traître.

    Une censure éventuelle d’Eric Zemmour n’aurait évidemment rien à voir. Zemmour est français, il est candidat à la présidence de la République française, il ne menace pas la France d’annihilation nucléaire.

    Il s’agit là d’une fausse équivalence. L’un et l’autre ne sont nullement comparables.

    • Curieux. Je pense au contraire que Taddei cherchait un véritable éclectisme, c’est ce qu’il faisait déjà dans « ce soir ou jamais »,même si il y a eu un probable effet d’aubaine alors que 4 eurodéputés de reconquête ont voté contre l’aide aux Ukrainiens et que lui même a dit que les réfugiés ukrainiens déstabiliseraient la France. Votre argument est que l’un est patriote et l’autre non, sauf qu’une des valeurs françaises est la liberté d’expression, qui est patriote ? Je pense qu’il est bon de savoir ce que l’ennemi pense également, nous en avions l’occasion avec RT.

      • @ Bob

        Je ne comprends pas l’essentiel de votre réponse.

        « Alors que 4 eurodéputés de reconquête ont voté contre l’aide aux Ukrainiens »

        De quoi parlez-vous ? Quel rapport avec RT ? Le parti Reconquête d’Eric Zemmour n’a pour l’instant aucun élu, il ne s’est présenté à aucune élection.

        « Votre argument est que l’un est patriote et l’autre non, sauf qu’une des valeurs françaises est la liberté d’expression, qui est patriote ? »

        Je crois comprendre que le premier est Zemmour, et le second Taddéi. On pourrait en parler, du patriotisme de Zemmour… Soutenir une puissance étrangère hostile à la France comme la Russie, ce n’est pas du patriotisme. Mais ce n’est pas le sujet.

        Nathalie s’oppose à la fois à l’interdiction de RT, et à ceux qui réclament que Zemmour soit interdit d’antenne. C’est à cela que je réagissais.

        Votre assertion sur la liberté d’expression est absurde, tant sur le plan rationnel que sur le plan moral. Si je suis anglais, et que je fais une émission sur une radio nazie destinée aux Anglais pendant la Seconde Guerre mondiale, vous pouvez dire, si vous êtes d’une extrême mauvaise foi, que j’exerce ma liberté d’expression et que c’est patriotique parce que la liberté d’expression est une valeur phare en Angleterre.

        Dans les faits, le type qui a fait ça a été pendu pour trahison :

        https://www.telegraph.co.uk/books/authors/lord-haw-haw-the-traitor-executed-for-helping-the-nazis

        Je ne réclame pas forcément la peine de mort pour Frédéric Taddéï, mais le traiter de patriote parce qu’il avait une émission sur RT, c’est se foutre du monde.

        Quant à « savoir ce que pense l’ennemi », nous n’avons nullement besoin de RT pour cela. C’est amplement expliqué dans Le Monde, France Info, enfin tous les médias français légitimes et crédibles que vous voulez.

        Si vous voulez approfondir la question, consultez des sites professionnels, sérieux, spécialisés sur la Russie. Je peux vous en indiquer des dizaines : français, américains, britanniques, hollandais… et russes, bien évidemment. Commencez par Desk Russie, c’est une excellent adresse.

        RT n’est justement pas destiné à « donner le point de vue russe ». Il est essentiellement consacré à parler de l’actualité française, en insistant sur ce qui divise la population. C’est, ou c’était, un organe de subversion et de désinformation. Cela n’a rien à voir avec la propagande à la papa, Radio Moscou qui vous faisait des reportages sur le glorieux travail des tractoristes soviétiques, etc.

        En fait, ce qui était spectaculaire, c’était à quel point RT et Sputnik cachaient soigneusement ce qui se passait en Russie et le véritable point de vue des dirigeants russes.

        Ce que disaient les organes de désinformation poutinistes tels que RT, sur le point de vue des autorités russes, était complètement différent de ce que disaient… les autorités russes elles-mêmes.

        Quand vous écoutez la désinformation poutiniste destinée à la France, vous croyez que Poutine adorerait positivement que « la France s’allie avec la Russie ». Quand vous lisez les déclarations les plus officielles qui soient de Poutine sur le site de la présidence russe, vous vous apercevez qu’il vomit sa haine de l’Occident, de l’Europe, de la France…

    • @ Sam Player

      L’intrus, c’est Sam Player. Vous êtes incompatible avec les concepts de crédibilité et d’honnêteté intellectuelle.

      Evidemment que Le Monde et France Info sont des sources d’information professionnelles, rigoureuses et crédibles. Ecnore plus France Info, qui diffuse essentiellement de l’information brute.

      Qu’elles émettent, par-dessus le marché, des opinions qui vous déplaisent, cela n’a rien à voir. Vous représentez cette race de citoyens anti-démocrates, style Gilets jaunes, qui exigent que les médias s’emploient exclusivement à se faire les militants de leurs opinions politiques. Cela en dit long sur votre conception dévoyée de la liberté. Je regrette de vous dire que ce n’est pas la mission d’un journal ou d’une radio.

      Quant à prétendre que RT est plus crédible, ou même seulement autant, que les médias professionnels d’information, vous vous moquez du monde.

      Au fait : quels sont, d’après vous, les médias qui seraient rigoureux, professionnels, objectifs et crédibles ?

      Deuxième question : auprès de quels médias allez-vous chercher vos informations ? Après tout, puisque vous exprimez votre opinion sur le sujet, c’est que vous vous tenez au courant de l’actualité d’une manière ou d’une autre.

      Auriez-vous l’obligeance de partager avec nous ces sources secrètes qui vous rendent si sage et si savant, contrairement à nous autres qui devons nous contenter du Monde et de France Info ?

      • ”… contrairement à nous autres qui devons nous contenter du Monde et de France Info ?”

        Vous parlez comme ceux qui pensent partager l’opinion majoritaire. Quand tout le monde pensent pareil, personne ne pense.
        C’est beau la naïveté… chez un gosse de 10 ans…
        Avec vos petits doigts musclés vous ne devriez pas peiner à rechercher d’autres sources d’information, ce n’est pas la diversité qui manque… mais je serais étonné que vous le fassiez, c’est tellement facile d’avoir une information livrée prémâchée

        (vous devriez vous pencher sur ce qui fait que vous ne pouvez vous exprimer que dans le conflit : un père absent, une mère sur protectrice ?)

  6. On est le camps de la liberté… C’est qui le camp de la liberté ?
    Pas du côté de chez Poutine certes, mais du côté de chez nous, ceux qui veulent causer en dehors des lignes tracées s’exposent aussi, chose impensable il y a encore 5 ans.
    Donc je veux bien rejoindre le camp de la liberté, à condition de savoir où il est.
    Comme j’ai eu l’occasion de vous l’écrire en privé il y a quelques temps, j’ai personnellement payé très cher ma « liberté d’expression », et ce, non en Russie, mais bien dans ce beau pays défenseur de pleins d’idées qui est le nôtre.

  7. « Il me semble que tout cela devient encore plus essentiel aujourd’hui, encore plus précieux à préserver, …

    Nathalie, vous avez dû faire un lapsus il me semble, nan ? : on préserve ce que l’on a, et ça fait longtemps que la liberté d’expression est soumise à des lois pour ne pas heurter, stigmatiser etc… et un rien vous emmène devant un tribunal pour vous faire ravaler votre langue…
    À moins que vous vouliez parler de préserver les ruines de la liberté d’expression… 😥

  8. Liberté, Liberté c’est un peu comme Dieu ou le Bonheur c’est une perpétuelle quête. Chacun suit sa Liberté, certains la trouve dans Libé, d’autres le Figaro enfin pourquoi pas RT (tous les matins dans ma revue de presse). 80 % des grands médias seraient aux mains de 8 ou 9 milliardaires qui défendent aussi leurs visions de leurs libertés. Au mot liberté je préfère celui de pluralisme en confrontant les idées (jamais les réseaux de bavardages).. Ceci nécessite du temps de lire des articles longs, une certaine culture, un sens critique et parfois un droit à l’erreur.

    Écoutons le discours de SOLJENITSYNE à Harvard de 78, au sujet de la Vérité et de la Liberté de dire: «…Combien de jugements hâtifs, irréfléchis, superficiels et trompeurs sont ainsi émis quotidiennement, jetant le trouble chez le lecteur, et le laissant ensuite à lui-même ? La presse peut jouer le rôle d’opinion publique, ou la tromper… ».

    https://www.padreblog.fr/wp-content/uploads/2021/05/discours-dharvard.pdf

    • Il n’y a aucun doute là-dessus : après avoir mis au ban du monde dit « libre », les artistes internationaux russes, le prochain autodafé organisé par l’UE verra les livres de Soljenirsyne rejoindre ceux de Dostoïevski, Tolstoï, Pouchkine et autres Tchékov !

      • Quel bonheur que de lire les deux pavés Guerre et Paix le long des 300 km d’un magnifique canal historique parcouru en solo. Gros coup de gueule car j’étais partis sans téléphone.

  9. Bonjour Mme Meyer, j’ai lu votre article sur atlantico que je trouve très juste néanmoins je voulais savoir d’où vous teniez ces chiffres concernant le pib russe ? Quand je regarde les graphiques du pib par habitant, il semble que la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie aient eu des évolutions semblables, avec peut-être un déclin plus précoce pour la Russie mais aussi des rebonds plus amples. Ne faut-il pas y voir également le poids des sanctions, certes décidées par d’autres pays.

    • Vous parlez de l’article précédent. Les deux chiffres sont ceux de Nicolas Lecaussin de l’IREF, lien dans l’article en question. Mais vous avez raison, ma formulation n’est pas claire : il s’agit dans les deux cas du PIB par habitant. J’ai inséré un petit edit dans l’article.

      Ajout : Je viens de me rendre compte qu’Atlantico a publié l’article sans les liens ; il était donc logique que vous posiez la question.

  10. Ce 2 poids 2 mesures de nos dirigeants ma tjs interpellé: ils trouvent tout à fait normal que France24 émette dans la majorité des pays du monde, parce que, France24, c’est forcément la voix de la sagesse, alors qu’RT ce sont les démoniaques poutinistes. Une fois de plus rhétorique du bein et du mal, ce n’est pas de la politique pour moi, c’est une religion.
    Par ailleurs, en tps de guerre, il est utile de savoir ce que l’opposant dit et pense, si les médias sont coupés, on ne sait plus ou mons en tt cas.

  11. @ Pythagore

    « Ce 2 poids 2 mesures de nos dirigeants ma tjs interpellé: ils trouvent tout à fait normal que France24 émette dans la majorité des pays du monde, parce que, France24, c’est forcément la voix de la sagesse, alors qu’RT ce sont les démoniaques poutinistes. »

    C’est exact : France 24 est la voix de la sagesse, alors que RT ce sont des démoniaques poutinistes.

    Si vous n’êtes pas capable de faire la différence, soit vous êtes sérieusement déficient sur le plan intellectuel, soit vous êtes un traître. Il y a quelques mois, j’aurais simplement employé le mot complice. Mais, désormais, nous sommes en guerre, c’est donc le terme de traître qui convient.

    Evidemment qu’il n’y a aucune comparaison possible entre des chaînes de type France 24, BBC, Deutsche Welle ou Radio Free Europe, qui diffusent à destination de l’étranger des informations vérifiées et objectives, et RT, qui de l’aveu même de sa fondatrice, est une arme de guerre, de subversion et de désinformation, destinées à préparer et accompagner l’invasion militaire d’un pays ennemi.

    Deuxièmement, c’est la Russie qui a envahi l’Ukraine. La France n’a attaqué personne.

    Enfin, il y a une différence entre France 24 et RT. Dans France 24, il y a le mot France. Dans Russia Today, il y a le mot Russie. La France et la Russie, ce sont deux pays différents. Ils sont actuellement, dans les faits, en guerre, même si c’est par Ukraine interposée.

    Quelle est votre nationalité ?

    Le poutinisme et ses laquais : le royaume des fausses équivalences, nourri par des décennies de propagande communiste qui ont laissé des traces d’un bord à l’autre du spectre politique.

    Quant à savoir ce que, non pas l’opposant, mais l’ennemi pense, comme je l’ai déjà dit, nul besoin de RT pour cela. Les déclarations de Poutine et du gouvernement russe sont amplement diffusées par tous les vrais médias d’information de la terre. Cet argument est d’une exceptionnelle mauvaise foi. Vous vous moquez du monde.

  12. Ce n’est pas par une censure d’état ou de raison qu’on va éduquer les peuples. Tout n’es pas tout noir ou tout blanc. Il y a beaucoup de gris et toutes les couleurs de l’arc en ciel. Il faut multiplier les sources d’information et encourager l’analyse et la réflexion sans croire à une prétendue ignorance des masses. Si la pensée élitiste prétend éclairer le bon peuple la réponse sera la même qu’aujourd’hui : la méfiance envers les élites.

    • La pensée élitiste est, par définition, faite pour éclairer le bon peuple, et le bon peuple doit, bien évidemment, s’efforcer de se faire éclairer par la pensée élitiste.

      A défaut, cela prouve que le bon peuple est très con.

      Si l’on veut apprendre ce qu’on ignore, devenir plus sage et plus intelligent, par définition il faut écouter les élites, c’est à dire ceux qui savent, ceux qui sont sages et intelligents. On rougit d’avoir à rappeler de telles évidences.

      Ou alors, on peut être con comme un Gilet jaune, con comme un marxiste, con comme un « anti-système », con comme un adolescent boutonneux et mal élevé, et s’imaginer qu’en écoutant systématiquement les plus abrutis et les plus ignorants, on deviendra soi-même une élite super-savante et super-intelligente.

      Je vous laisse deviner les résultats d’un tel choix. Ils sont amplement visibles au sein de la société française.

      • Merci beaucoup de votre réponse. Je suis vraiment content de voir que nos points de vue sont opposés. Vous me pardonnerez de ne pas m’incliner devant la sagesse des élites bien pensantes. Mais, après tout je ne suis qu’un con (je reprends votre vocabulaire) qui préfère un gilet jaune illettré mais au grand cœur à l’arrogance insipide des élites moqueuses et froides qui croient tout savoir. Quelqu’un disait : la différence entre l’intelligent et le con c’est que l’intelligent est conscient de son ignorance alors que le con est persuadé de tout savoir.

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