COVID : les chiffres, l’analyse des chiffres et le discours officiel

Il en va des chiffres du Covid comme de ceux du chômage ou des comptes publics. Non seulement il est impossible de se fier au discours gouvernemental qui accompagne les différentes publications – mais cela, on le savait ; c’est une donnée pour ainsi dire structurelle du discours politique. Mais surtout, impossible d’en tirer une image adéquate de la situation sanitaire sans chercher d’abord à savoir ce que les chiffres indiqués signifient réellement.

On se rappellera par exemple que le ministre de l’économie Bruno Le Maire qualifiait de véritable « exploit » le fait que notre taux de chômage soit revenu à son niveau de fin 2019 au 3è trimestre 2021, c’est-à-dire 8,1 %, preuve irréfutable selon lui que la politique économique du gouvernement portait ses fruits. Que ce taux soit l’un des plus médiocres de l’Union européenne n’est évidemment pas une chose à dire. Qu’il soit soutenu par un « quoi qu’il en coûte » des moins productifs non plus.

Plus récemment, le ravissement officiel consistait à faire savoir que l’année 2021 se terminerait sur un déficit public inférieur à celui qui était envisagé quelques semaines auparavant. Il n’empêche que le déficit devrait quand même se situer entre 7 et 8 % du PIB. Une note de 5/20 est certes meilleure qu’une note de 3/20, mais est-ce un bon résultat pour autant ?

La seule différence avec le traitement statistique du Covid, c’est que le discours économique de Bercy nous badigeonne de « tout va très bien » là où il y aurait largement de quoi s’inquiéter devant la dérive de nos comptes publics (et le retour pas fortuit du tout de l’inflation) tandis que le discours sanitaire d’Olivier Véran et Cie cherche à nous rentrer dans le crâne que « tout ira très mal sans soumission aveugle et solidaire aux consignes éclairées du gouvernement » là où il y aurait largement de quoi apaiser les angoisses de la population.

La rhétorique est connue : virus diabolique, vague fulgurante, hôpital submergé, reprogrammation de certaines interventions et tri des patients d’un côté ; injonction vaccinale devenue folle voire obsessionnelle de l’autre, alors que 91,6 % de la population majeure est aujourd’hui complètement vaccinée.

Une rhétorique dont l’épouse du Président de la République s’est faite elle-même la porte-parole comme s’il s’agissait de l’explication la plus naturelle du monde. De passage dans les médias la semaine dernière pour le lancement de l’opération Pièces Jaunes 2022 qu’elle préside, voici comment Mme Macron a répondu aux questions sur  la furieuse « envie » de son mari « d’emmerder les non-vaccinés » :

« Je regarde toujours ce qu’il y a derrière cette phrase. Et derrière, c’est la situation actuelle à l’hôpital. Ils vont tenir, il faut qu’ils tiennent, et on n’a pas d’autres moyens. »

.
L’hôpital, ce grand malade qu’il faut sauver à tout prix, même au prix de quelques libertés essentielles… La personne qui parle comme les propos qu’elle tient n’ont certes rien de très officiel, mais on imagine mal la première dame se répandre en prime time en déclarations non-validées sur le pass vaccinal. On comprend au contraire que le sauvetage pour ainsi dire « citoyen » de l’hôpital doit devenir chez les Français le lieu commun automatique justifiant toutes les mesures coercitives qui ont été prises, sont prises et pourraient être prises contre la pandémie.

À regarder les chiffres cependant, la chose semble loin d’être parfaitement évidente.

Le rapport de l’ATIH sur les hospitalisations en 2020 publié en novembre dernier soulignait déjà combien notre système hospitalier avait le don de se noyer lui-même dans ses propres carences d’organisation. Aujourd’hui, alors qu’Emmanuel Macron a entrepris de durcir les rétorsions vis-à-vis des non-vaccinés, il me semble indispensable de prendre conscience de trois réalités statistiques.

· Tout d’abord, comme je l’ai déjà dit en d’autres articles, le nombre de « cas », aussi « fulgurant » soit-il, n’est pas un indicateur fiable de la gravité de la pandémie, comme on le voit très bien sur le graphique ci-dessous, extrait du bulletin Santé publique France du 13 janvier 2022.

Plaçant en regard l’un de l’autre le nombre de nouveaux cas et le nombre de nouvelles hospitalisations, il montre clairement combien, entre la moindre dangerosité du variant et la couverture vaccinale élevée de la population, la vague Omicron est devenue pour l’essentiel une simple affaire de tests et de médecine de ville :

De ce fait, égrener tous les jours les nombres à six chiffres des nouvelles contaminations, 250 000, 300 000, 350 000 etc., n’apporte pas grand-chose, ni sur la situation pandémique ni sur la situation réelle de l’hôpital.

Si l’on veut maintenir la population dans l’angoisse, en revanche…

· Peut-être, me direz-vous, mais il n’en demeure pas moins que le « taux d’occupation » des patients Covid dépasse les 76 %. Difficile de prendre cela pour une situation normale ! L’apocalypse peut surgir à tout moment.

Eh bien, il se trouve que ce chiffre fait justement partie de ceux qui demandent à être analysés avant d’être utilisés pour soutenir des interprétations forcément dramatiques de la situation hospitalière.

Il s’agit en l’occurrence du taux d’occupation des services dits de soins critiques qui comprennent non seulement les réanimations, mais également les soins intensifs et les services de surveillance continue. Selon le Tableau de bord Covid du gouvernement, il y avait 3 852 personnes en soins critiques au 16 janvier 2022, soit en effet un taux d’occupation affiché de 76,16 % :

   

Or comme vous pouvez le lire au bas du graphe de droite, le taux d’occupation est défini de la façon suivante :

« Proportion de patients atteints de la COVID-19 actuellement en réanimation, en soins intensifs, ou en unité de surveillance continue rapportée au nombre total de lits en capacité initiale. »

.
Les deux chiffres publiés nous permettent de calculer par simple division que le « nombre total de lits en capacité initiale » retenu est de 3 852/0,7616 = 5 058 lits.

Pourtant, d’après un rapport sur les soins critiques publié par la Cour des Comptes en juillet 2021, la France disposait au 31 décembre 2019 de 19 580 lits de soins critiques se répartissant en 5 433 lits en réanimation, 5 955 en soins intensifs et 8 192 en surveillance continue.

Autrement dit, si l’on veut éviter de mélanger les torchons et les serviettes pour calculer le taux d’occupation Covid en soins critiques, il convient de rapporter les 3 852 patients Covid de ces trois variétés de services au nombre de lits dans ces mêmes trois services – calcul qui nous amène à un taux de 3 852/19 580 = 19,7 %.

Si l’on souhaite connaître également la situation particulière des services de réanimation (où l’on peut intuber les malades – utile en cas de détresse respiratoire), il conviendrait de ne compter que les patients Covid en réanimation puis de les rapporter aux lits de réanimation. D’après l’équipe CheckNews de Libération, qui s’est renseignée auprès de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), il y avait 2 853 patients Covid en réanimation au 11 janvier 2022, ce qui nous conduit à un taux d’occupation en réa de 2 853/5 433 = 52,5 %.

Ces taux souffrent néanmoins d’un autre biais. Pourquoi en revenir à la situation initiale de décembre 2019 ? On sait que le niveau de 12 000 lits en réanimation promis par Olivier Véran à l’été 2020 n’a jamais vu le jour, mais les capacités ont néanmoins augmenté. Toujours d’après CheckNews et la DGOS, les services de réanimation disposent aujourd’hui de 6 722 lits, ce qui porte leur taux d’occupation Covid à 42,4 %.

Conclusion : qu’on parle des soins critiques dans leur ensemble ou des services de réa uniquement, force est de constater qu’on est loin des terribles 76 % annoncés.

· On en est d’autant plus loin qu’une autre subtilité est apparue récemment dans le décompte des patients hospitalisés pour Covid-19. Certains, les plus nombreux, entrent à l’hôpital, voire en soins critiques, en raison de leur contamination par le Sars-Cov-2. D’autres, cependant, sont hospitalisés pour d’autres raisons – pour une autogreffe myélome par exemple – tout en étant porteurs du virus.

Or ces derniers, qui auraient été hospitalisés même sans être contaminés, sont comptés dans les effectifs Covid. D’après le dernier bulletin de Santé publique France, qui a recalculé les nouvelles hospitalisations et les entrées en soins critiques en scindant les deux populations, ils représentent actuellement 20 % des hospitalisations Covid et 8 % des soins critiques Covid, en légère augmentation sur les semaines précédentes :

Il va de soi que si l’on retire ces patients des effectifs directement Covid, les taux d’occupation induits par la pandémie baissent encore un peu plus.

Notons en outre que le nombre de patients en soins critiques semble amorcer sa décrue. C’est pourtant le moment qu’Emmanuel Macron a choisi pour instaurer à toute force un pass vaccinal qui sera à l’évidence tout aussi inutile pour la protection de notre santé que le pass sanitaire avant lui.

À moins qu’il ne s’agisse d’une opération purement politique visant à ressusciter une contestation de type Gilets jaunes qui pourrait bénéficier aux candidats extrêmes les moins susceptibles de lui faire de l’ombre au second tour de la prochaine, très prochaine élection présidentielle. Dans tous les cas, ça promet…


Cet article a rejoint ma page « Spécial Covid ».


Illustration de couverture : Santé publique France publie chaque semaine un rapport épidémiologique sur la pandémie de Covid.

28 réflexions sur “COVID : les chiffres, l’analyse des chiffres et le discours officiel

  1. Merci pour cette analyse détaillée, loin du discours officiel.
    Bon, ça ne ralentira pas la descente vers la persécution qui s’annonce, mais au moins nous avons confirmation que le discours officiel fait tout pour rendre cette persécution inévitable.
    L’état veut le clash, quoi qu’il en coûte.

  2. Excellent article, et sourcé, comme d’habitude.
    Mais je ne crois pas à la dernière hypothèse. J’ai bien l’impression que la mise en place d’un passe, qu’il soit vaccinal ou autre, est l’objectif réel de Macron et de l’oligarchie qui est derrière lui. Comme c’est à la mode, ce passe va lui aussi muter: passe vaccinal, puis médical, citoyen, écologique, puis comportera la carte d’identité numérique: contrôle total des populations.
    L’oligarchie internationale qui veut remettre Macron en place (ou plutôt Pécresse, probablement), bave d’envie devant le modèle de contrôle social chinois.
    Comme vous dites, ça promet!

  3. Dans le journal SudOuest, édition Landes d’aujourd’hui, Didier Couteaud, directeur départemental de l’ARS :
    « Dans le département, nous sommes à 50 hospitalisations, dont une quinzaine en réanimation avec une moyenne d’âge de 58 ans. Pour rappel, dix sont non vaccinés. »
    L’hôpital de Mont-de-Marsan précise : « En tout, sur le Centre hospitalier Intercommunal de Mont-de-Marsan, toutes spécialités confondues, il y a 20 patients positifs au Covid, dont deux en réanimation.
    Précision qui a son importance, hors réanimation, le Covid n’est pas forcément la raison de l’hospitalisation… Concrètement, la majorité est hospitalisée pour une raison autre, mais est porteur du virus. »

  4. Merci, merci infiniment, de nous rappeler qu’on peut tout contester sauf les chiffres, à condition toutefois que ces chiffres soient eux-mêmes sincères. Souvenons-nous qu’à l’automne dernier déjà la cour de compte refusait de certifier le budget 2022 du gouvernement pour cause d’insincérité. Ces gens mentent comme des arracheurs de dents, c’est devenu un mode d’expression chez eux.

    Sur le fond, oui je crois aussi à l’instrumentalisation. Vous rappelez à juste titre que la vague omicron n’est pas le tsunami hospitalier qu’on nous annonçait. En Afrique du Sud, pays peu vacciné, la vague est déjà retombée.

    Macron cherche à polariser l’opinion afin de se retrouver au 2nd tour face à la candidate facile à battre. Mais je pressens également qu’une semaine ou deux avant le scrutin, les mesures vont être considérablement allégées sous prétexte d’une efficacité fulgurante du passe vaccinal. Ils n’ont aucun scrupule.

  5. Bonjour,

    « Un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups »

    Cette citation est attribuée à Agatha Christie ou à Edward R. Murrow, journaliste américain.

    Depuis le début de cette pandémie, les mensonges, les omissions, les manipulations de chiffres n’ont cessé de se multiplier. Les erreurs sont humaines mais après deux ans d’errements, d’autoritarisme, d’état d’urgence et de déclarations démenties par les actions, il n’est plus question d’erreurs.

    Face au rouleau compresseur de la com’ gouvernementale, les médias n’ont pas rempli leur fonction, les médecins ont plié et accepté d’être marginalisés au profit de quelques-uns d’entre eux qui ont découvert la jouissance du pouvoir, les institutions servent de chambre d’enregistrement.

    Des traitements connus, utilisés depuis des années ont été interdits (!) au profit de vaccins dont les doses se multiplient comme les pains et les poissons de la Bible, et multiplient aussi les profits des labos pendant que le virus continue sa vie de virus et mute.

    Une majorité de Français semble approuver cette fuite en avant qui multiplie les contraintes et les contrôles au nom d’un danger sanitaire dont la gravité ne fait même plus l’objet de réelle analyse.

    Pourtant, au 16e siècle, un jeune homme nommé La Boétie évoquait déjà la servitude volontaire et appelait chacun à se lever pour retrouver la liberté.

    Le peuple est aujourd’hui engourdi, assommé, bousculé, écrasé d’informations qu’il est incapable d’analyser, tétanisé par une campagne hystérique qui fait de la peur le seul ressort.

    Il préfère s’en remettre à ceux qui se présentent comme « compétents », il renonce à réfléchir, et il y a de fortes probabilités qu’il redonne le pouvoir à l’équipe de bras cassés qui a mis l’économie du pays à genoux sans protéger véritablement la population.

    Si le peuple ne se lève pas, malgré le prix de l’énergie qui flambe, l’inflation qui s’installe, l’infantilisation qui se généralise, la libre parole confisquée et les droits fondamentaux qui s’effilochent, il n’y a malheureusement rien à faire…

    • Au delà du bazar débité par les médias je dirais que c’est à la fin d’une partie de carte que l’on compte les points. Si une inflation importante venait à se développer ou un éclatement du risque financier, cette gestion serait considérée comme un échec. J’ai parfois un peu l’impression que ce passe trucmachin (médicalement discutable) s’inscrit dans un positionnement tout comme les actions pour filloniser Z. J’imagine, mais je suis le seul, que l’enjeu est un bras de fer entre les tenants de la souveraineté disons raisonnée et la supranationalité. Quand à la France…

  6. Ah un pari rigolo tout de même :
    Le pic paraît avoir été atteint le 15/1 comme prévu, le retournement semble avoir lieu dans presque tous les pays.

    Mince le pass vaccinal va entrer en vigueur seulement le 20 !

    Alors comment vont réagir nos politiques et nos gouvernants franchouilles ?
    “Le passe vaccinal va entrer en vigueur, il ne sera même plus utile” mais il fallait « agir en responsabilité »
    comme ose l’affirmer Pécresse…
    Ou le pass sanitaire et le pass vaccinal étaient indispensables pour nous sauver comme le clamera l’équipe gouvernementale…
    etc…

    Mais évidemment rien concernant la structure sanitaire dans son ensemble et la médecine de ville moribonde, l’assurance maladie en faillite, l’autonomie budgétaire des hôpitaux etc…

    • C’est clair, le passe arrive après la bataille. Nul doute qu’à force d’intimidation et de désinformation le pouvoir et sa cohorte de médias aux ordres le feront passer pour l’arme décisive d’une bataille qui n’aura pas eu lieu.

  7. Merci de dénoncer cette mascarade outrancière.

    Le Sénat n’a que très mollement revu la copie du projet passe sanitaire de l’Assemblée, comme on pouvait le redouter.
    Tout à fait symboliquement. 10 000 patients en deçà desquels le passe devient caduc.

    Qu’à cela ne tienne, il y en aura naturellement plus de 10 000.

    C’est donc acté.

    Mon fils aîné (vacciné, comme moi-même, pour un séjour en Allemagne l’été dernier) a eu le Covid et ne l’a su qu’après un test en milieu professionnel. Aucun symptôme ni même la moindre
    perte olfactive. Testé négatif 4 jours plus tard.

    Un couple d’amis: lui, négatif – Madame, positive, le nez un peu pris, tout comme leur fille.

    Comme Deltacron nous arrive tout frais pour continuer d’effrayer les petits enfants, tout se justifie.

    Un peu de lecture: https://dailyexpose.uk/2022/01/15/triple-vaccinated-developing-ade/

    Ni mon fils ni moi même nous ferons administrer une troisième dose.

    Quelle sera la prochaine étape de cet asservissement ?

    Je me convaincs qu’un changement salutaire ne peut plus s’envisager par voies dites légales mais dans la rue.

    N’est-ce d’ailleurs pas souhaité ?

  8. Ne dit-on pas : bis repetita placent ?
    Voilà le commentaire que j’ai fait chez Hashtable :

    Les chiffres de la mortalité en France pour 2021 sont parus :

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/000436394

    Pour les 11 premiers mois (de janvier à novembre) on compte 580 500 décès.
    Si on leur ajoute la moyenne mensuelle de 52700 décès, on obtient pour l’année

    2021 : + ou – 633 200 décès – soit + ou – 1735 décès par jour

    A comparer avec les années :

    2020 : 669 000 décès soit + ou – 1832 décès par jour
    2019 : 612 000 décès soit + ou – 1675 décès par jour
    2018 : 610 000 décès soit + ou – 1671 décès par jour
    2017 : 606 000 décès soit + ou – 1645 décès par jour
    2016 : 594 000 décès soit + ou – 1630 décès par jour

    A charge pour qui que ce soit de nous expliquer où sont ces dizaines et même centaines de milliers de morts dus au Covid !

    • C’est vous qui avez fait ces calculs, Mildred ? C’est vous qui êtes allée chercher les chiffres ? C’est curieux, parce que vous ne nous avez pas habitués à manipuler des statistiques dans vos commentaires.

      Vous ne devriez pas utiliser cet argument, parce que justement, la démographie confirme la gravité de l’épidémie. Vous êtes en retard, avec votre propagande. C’est en 2020 que les gros malins dans votre genre ont fabriqué des fausses nouvelles en tripotant les chiffres de la démographie sans rien y connaître.

      Maitenant que nous avons le recul nécessaire, les démographes ont pu anaylser les statistiques de mortalité, et, contrairement à ce que vous prétendez, elles confirment (évidemment) que le Covid tue.

      Il n’y en avait d’ailleurs pas besoin, puisque les désinformateurs dans votre genre se sont employés à « prouver » que les morts du Covid n’existaient pas, alors qu’ils sont bien morts, et qu’on en connaît exactement le nombre.

      Vous êtes démographe, Mildred ? Vous êtes statisticienne ? C’est un métier, dans les deux cas. Si la démographie et la statistique vous intéressent, ayez l’humilité d’apprendre de la bouche de ceux qui savent : les démographes et les statisticiens. Ici :

      Covid-19 : la mortalité a augmenté de 9,1% en 2020, du jamais-vu depuis 70 ans, selon l’Insee

      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-la-mortalite-a-augmente-de-9-1-en-2020-du-jamais-vu-depuis-70-ans-selon-l-insee_4352035.html

      « En raison de l’épidémie de Covid-19, la mortalité a été exceptionnelle en 2020 en France et l’espérance de vie a nettement baissé, indique l’Insee dans deux publications publiées lundi 29 mars. Au total, 668 800 décès sont survenus l’an dernier, toutes causes confondues, soit 55 500 de plus qu’en 2019 (+9,1%). L’espérance de vie a elle reculé de six mois pour les femmes (85,1 ans) par rapport à 2019, et de 7,2 mois (79,1 ans) pour les hommes. »

      « Une telle hausse de la mortalité n’a pas été enregistrée en France depuis 70 ans. Elle est ainsi très supérieure à celle observée lors des épisodes grippaux et caniculaires sévères des dernières années, y compris la canicule de 2003. »

      Life expectancy plunges across the Europe in 2020 amid Covid pandemic

      https://www.dailymail.co.uk/news/article-9445471/Life-expectancy-plunges-Europe-2020-amid-Covid-pandemic.html

      « Life expectancy plunged across Europe in the last twelve months, as the continent struggled with the impact of the Covid-19 pandemic. »

      « Announcing the data on Wednesday, EU statistical agency Eurostat said ‘following the outbreak of the COVID-19 pandemic last year, life expectancy at birth fell in the vast majority of the EU member states.’  »

      « Data from the organisation showed England, Spain, Italy, and Belgium, have each seen more than a year shaved off their average life expectancy. »

      « The biggest drop was in Spain, with a loss of 1.6 years compared with 2019. Bulgaria followed with a loss of 1.5 years, followed by Lithuania, Poland and Romania, which all saw a drop of 1.4 years. In England, life expectancy dropped by 1.1 years compared to 2019. While the Netherlands, France, and Austria all saw a decline of 0.7 years. »

      Russia’s Excess Death Toll Hits 930K

      https://www.themoscowtimes.com/2021/12/30/russias-excess-death-toll-hits-930k-a75964

      « Russia recorded more than 115,000 excess deaths during November 2021 according to official statistics published Thursday — a new record high since the start of the pandemic.

      « The number takes Russia’s overall excess death count since the start of the pandemic to 929,000, according to The Moscow Times’ analysis. »

      « The record figure for November — equivalent to around 4,000 more fatalities a day than was recorded in the same month before the coronavirus outbreak — comes as the country faced a punishing fourth wave of the virus and nationwide vaccination rates remained low. » […]

      « The Rosstat statistics service recorded a total of 257,242 fatalities during November 2021. That was 115,961 — or 82% — more than during November 2019, surpassing October as the most deadly month since the start of the pandemic and becoming the latest in a stream of fatality records which have been broken in the past 18 months. »

      « Russia has been accused of downplaying the severity of the pandemic and undercounting the number of deaths from Covid-19, and demographers say excess death counts — a comparison of the number of fatalities from all causes with pre-pandemic levels — are the most accurate estimate of lives lost due to the virus. »

      « Many demographers including former Rosstat analyst Alexei Raksha and Tubingen University statistician Dmitry Kobak, say Russia’s true excess death toll could be higher, based on recent declining mortality trends. »

      « By most estimates, including the University of Oxford’s Our World in Data project, Russia has now surpassed the U.S. as the country with the world’s second highest number of excess deaths since the start of the pandemic, behind India. »

      Ce ne sont là que des exemples. Vous touverez des centaines d’analyses de ce genre, en provenance de sources crédibles étudiées par des experts. Toutes montrent, sans aucune discussion possible, que le Covid a bel et bien aggravé la mortalité à travers le monde de façon tout à fait significative, réduisant à néant les allégations des négationnistes.

      • Monsieur Marchenoir,

        Rassurez-vous, je ne suis ni démographe, ni statisticienne, mais il se trouve que je sais, à l’occasion, consulter le site de l’INSEE, et que je sais diviser le nombre de morts par an par 365, ou le cas échéant par 366, pour en déduire le nombre moyen de morts par jour.
        Or tous les chiffres de mortalité des années 2016, 2017, 2018, 2019, et 2020 sont ceux cités par l’INSEE. C’est moi qui en ai déduit les chiffres de morts par jour
        Il manque pour 2021, le chiffre de décembre 2021. Je me suis permis de diviser le nombre total des morts de 2021 donné par l’INSEE en ajoutant les morts de janvier à novembre :
        580 500, et de diviser ce chiffre par 11 pour trouver le chiffre de la mortalité de décembre :
        52 700.
        J’attendrai donc qu’un démographe de l’INSEE vienne me porter la contradiction, et j’ai dans l’idée que ce ne sera pas trop difficile car il me semble me souvenir qu’un jeune homme qui me touche d’assez près serait, si j’en crois ce qu’on en dit, administrateur de l’INSEE.
        Je ne manquerai pas de lui communiquer votre si aimable commentaire, et je vous demande de me pardonner si vos références à francetvinfo ou autres ne me paraissent pas s’imposer ici.

    • L’INSEE a bien publié ses chiffres provisoires sur les données démographiques de 2021, mais pour les décès en 2021, il en est à un total de 657 000 (et pas 633 000 comme vous l’écrivez).
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/6024136

      Et puis, quel est l’intérêt de nous donner les chiffres par jour ? Une simple soustraction entre 669 000 (les décès en 2020) et 612 000 (les décès en 2019) nous indique qu’il y a eu une surmortalité de 57 000 décès en 2020 par rapport à 2019, soit + 9,3 %, du jamais vu dans les périodes récentes.
      D’autres simples soustractions nous indiquent qu’il y a eu 12 000 décès de moins en 2021 par rapport à 2020, mais 44 000 de plus par rapport à 2019.

      A noter que du fait de l’accroissement et du vieillissement de la population, il est normal que les décès augmentent tendanciellement d’année en année. Mais la surmortalité de 2020 dépassait très largement cette tendance.

      Pour plus de détails, notamment sur le fait que les confinements ont eu un effet « protecteurs » sur les jeunes en 2020 (moins d’accidents), sur le fait que la grippe saisonnière n’a pas eu d’incidence particulière sur la mortalité au début de l’année 2020, contrairement aux années précédentes ou sur le fait que la surmortalité exceptionnelle a affecté presque exclusivement les plus de 65 ans, voir mon article :
      Bilan INSEE de la mortalité 2020 en France (19 jan 2021)
      https://leblogdenathaliemp.com/2021/01/19/bilan-insee-des-deces-quotidiens-en-france-en-2020/

  9. @ Mildred
    « il me semble me souvenir qu’un jeune homme qui me touche d’assez près serait, si j’en crois ce qu’on en dit, administrateur de l’INSEE. »
    Votre confiance dans l’INSEE vous honore. J’y pioche moi-même beaucoup de sources des plus intéressantes.
    Voici par exemple un schéma tout simple sur les décès des dernières années, extrait de ses publications :
    https://leblogdenathaliemp.com/wp-content/uploads/2021/01/INSEE-Nombre-de-décès-annuels-et-du-1er-mars-au-31-décembre.png
    Je vous laisse en conclure, si vous le pouvez, qu’il ne s’est rien passé de spécial en 2020. Et je vous renvoie à nouveau à mon article précité, qui s’appuie justement sur les chiffres de l’INSEE.

    • Il me serait difficile, chère Nathalie, de dire que rien de spécial ne s’est passé en 2020, puisque ma plus jeune fille de 50 ans, habitant les Côtes d’Armor, est morte le 15 juin 2020 abandonnée à son sort par l’ARS de Bretagne, malgré le fait que son médecin insistait depuis des semaines pour la faire hospitaliser. Puis il a fallu admettre que le service d’hématologie était dans l’incapacité de faire un diagnostic dans un délai raisonnable (manque de personnel qualifié, manque de matériel etc.) Ce n’est que trois jours avant sa mort, que le diagnostic de myélome à grandes cellules au stade 4 est enfin tombé. Trop tard pour entreprendre un traitement
      Mais en ce qui concerne le Covid-19, je n’ai pas changé d’avis sur cette pandémie et sa dangerosité car je l’ai rapprochée d’une autre grippe parmi celles que j’ai connues chaque année dans le passé et dont je crois avoir déjà parlé.
      Ne voulant pas avoir l’air de radoter trop, je dirai que j’en ai parlé (dans les commentaires) ici :

      http://aristidebis.blogspot.com/2021/07/la-pandemie-qui-rend-fou-suite-les.html

      Je me demande si c’était une si bonne idée de nous renvoyer à un de vos articles où Monsieur Marchenoir s’était particulièrement surpassé !

      Bien à vous.

  10. Madame Meyer, vous dites que le confinement a eu un effet protecteur (sur les jeunes, moins d’accidents).
    C’est sûr, ne pas sortir limite les risques, comme de glisser sur une plaque de verglas.

    Pourtant , les médecins ne pensent pas que le confinement ait eu un effet. protecteur pour les autres catégories de personnes: décompensation musculaires graves, opérations déprogrammées, dépressions, faillites.
    Tout cela se verra dans quelques. mois et ce ne sea pas joli à voir.

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