Parrainages : Et si l’on s’en passait ?

Éric Zemmour a raison sur un point, il faut revoir le système des parrainages requis pour accéder à l’élection présidentielle. Reste à savoir comment faire.

Indépendamment des idées qu’ils défendent et des conditions évidentes d’âge et de droits civiques, les candidats à l’élection présidentielle française sont soumis à trois strates de réglementations pour mener à bien leur candidature : obtenir 500 « parrainages » auprès d’environ 42 000 élus (maires essentiellement) pour pouvoir se présenter, puis respecter les règles de financement de leur campagne et enfin obtenir un score final qui leur permettra d’accéder à un remboursement public plus ou moins important des frais engagés.

Interrogé jeudi dernier sur les résultats de sa recherche de « parrains », Éric Zemmour a indiqué disposer actuellement de 300 promesses d’élus, puis il a mis en cause l’obligation de rendre public le nom des parrains, « perversion de la loi originelle » orchestrée par François Hollande en 2016 selon lui, y voyant une façon malsaine d’exposer les signataires à des pressions ou des rétorsions politiques – de la part de juges de gauche par exemple (vidéo, 03′ 14″) :

En réalité, la fin de l’anonymat des « parrains » ne date pas exactement de l’époque Hollande avec la loi du 25 avril 2016, comme Zemmour le prétend. On n’est certes pas surpris de constater que le candidat de Reconquête! profite de toutes les occasions pour décocher ses flèches contre la gauche et les juges, quitte à prendre quelques libertés avec l’histoire.

Mais le fait est que si la loi de 2016 élargit la divulgation de l’identité des parrains à l’intégralité des signatures recueillies par les candidats, le passage de l’anonymat à la publicité date de la loi organique du 18 juin 1976 adoptée à l’époque de Valéry Giscard d’Estaing. Elle prévoyait que le Conseil constitutionnel devait publier les noms des 500 parrains nécessaires en procédant par tirage au sort parmi l’ensemble des signatures obtenues par un candidat. 

Autrement dit, entre 1976 et 2016, un élu ne pouvait exclure de figurer sur la liste publique des parrains de tel ou tel candidat. Il en résultait déjà des réticences importantes, comme le rapportait par exemple le quotidien d’information des élus locaux Maire Info en 2007. Des réticences essentiellement dues au fait qu’apporter sa signature au candidat du Front national Jean-Marie Le Pen, même sans le soutenir, exposait à des procès d’intention sans fin sur une possible collusion avec l’extrême-droite. Une expérience vécue en 2002 que peu d’élus avaient envie de revivre en 2007.

C’est ainsi qu’en 2012, alors qu’elle se présentait pour la première fois à l’élection présidentielle, on a pu entendre Marine Le Pen dénoncer le scandale du non-anonymat des parrainages, tandis que Nicolas Sarkozy estimait pour sa part que « l’anonymat n’a pas sa place » dans les parrainages.

Il n’empêche que le système tel qu’il se présente actuellement pose problème. Mis au point au départ pour écarter les candidatures « farfelues » et limiter le nombre de candidats (qui est monté à 12 en 1974 et 2007 et 16 en 2002), il tend à être instrumentalisé par les candidats pour servir leur agenda politique personnel plutôt que pour garantir qu’un candidat motivé et non-farfelu qui a effectivement quelque chose de solide à proposer aux Français pourra le faire.

Marine Le Pen et Éric Zemmour ne sont pas les seuls à se plaindre de leurs difficultés à rassembler les signatures nécessaires. C’est aussi une spécialité du leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui, lors de la campagne de 2017, dénonçait déjà « les appareils politiques qui verrouillent [les parrainages] par la peur et les intimidations ». Dans son viseur, le Parti socialiste, riche en élus, si ce n’était en électeurs. Il en avait finalement obtenu 805 grâce à un accord avec le Parti communiste. Pour 2022, la candidature communiste solo de Fabien Roussel complique la tâche des Insoumis. 

L’expérience de Jean-Luc Mélenchon montre cependant qu’il est de bon ton pour les candidats qui se veulent anti-système de se dire empêchés par le système (représenté par LREM, LR et PS) et qu’il est tout autant de bon ton pour les candidats des partis du « système » d’utiliser les parrainages en leur faveur, soit pour intimider un candidat qui pourrait leur faire de l’ombre, soit au contraire pour s’assurer la présence d’un autre candidat afin d’en affaiblir un troisième.

Tout le monde comprend par exemple qu’il est dans l’intérêt de la candidate des Républicains Valérie Pécresse qu’Éric Zemmour puisse se présenter, puisque c’est grâce à sa candidature que l’accès au second tour est passé de 22-23 % des voix lorsque Marine Le Pen était seule à l’extrême-droite à 15-16 ou 17 % maintenant qu’il est dans la course. D’où quelques encouragements discrets du parti LR en direction de ses élus afin qu’ils parrainent le journaliste. 

On voit donc que d’un côté, la publication des parrainages provoque des risques de pression politique tandis que d’un autre côté, le retour à l’anonymat pourrait encourager plus encore qu’aujourd’hui des accords d’arrière-cuisine bien éloignés des intérêts et des souhaits des électeurs.

Regardons maintenant le cas de Nathalie Arthaud qui a succédé en 2012 à Arlette Laguiller comme candidate présidentielle du parti trotskiste Lutte ouvrière.

Silencieuse la plupart du temps, on la voit réapparaître tous les 5 ans sur la ligne de départ pour l’Élysée. En 2017, elle a obtenu 0,64 % des suffrages exprimés. Un chiffre attendu qui passe difficilement pour l’expression achevée d’une demande irrésistible de trotskisme dans le corps électoral français. Elle n’en a pas moins obtenu tous ses parrainages (637 au total) – probablement au nom de ce pluralisme démocratique de façade que la gauche défend bec et ongles quand il s’agit d’elle, tout en le déniant à tout ce qui s’apparente à la droite et l’extrême-droite.

Pour faire campagne, Nathalie Arthaud a dépensé 956 000 euros. Comme son score final fut inférieur à 5 %, elle a reçu un remboursement public forfaitaire égal à 4,75 % du plafond des dépenses de campagne, soit 800 423 euros, le plafond ayant été fixé en 2017 à 16,9 millions d’euros pour le premier tour.

Autrement dit, Nathalie Arthaud n’intéresse pas les électeurs, elle ne compte d’ailleurs nullement être élue, mais elle a eu ses parrainages et elle a à peu près réussi à calibrer ses dépenses afin qu’elles soient presque entièrement remboursées par l’argent des contribuables. Idem pour Cheminade, Poutou et Lassalle. Elle est pas belle, la vie politique ? 

À ce stade, rappel de la règle de remboursement des frais de campagne en vigueur : les candidats dont le score en suffrages exprimés dépasse 5 % au premier tour reçoivent un financement étatique forfaitaire équivalent à 47,5 % d’un plafond fixé à 16,9 millions d’euros pour un candidat présent uniquement au premier tour (soit environ 8 millions d’euros) et à 22,5 millions pour un candidat présent aux deux tours (soit environ 10,7 millions d’euros). Pour les autres candidats le remboursement sera de 4,75 % du plafond de premier tour (soit un montant de 0,8 million d’euros). Dans tous les cas, le remboursement ne peut excéder les dépenses effectives.

Voici donc ma suggestion : supprimons complètement les parrainages, mais modifions parallèlement les modalités des remboursements publics afin que les candidats et les partis qui les présentent soient poussés à mettre un peu plus de « skin in the game », à risquer leur peau (financière), seule façon de tester une vraie motivation et d’augmenter la qualité du débat, notamment du côté des « petits » candidats. Car c’est un faux pluralisme que celui qui consiste à reconduire automatiquement une candidature aussi peu désirée et aussi peu risquée que celle de Lutte ouvrière.

Faisons jouer la possibilité de ne pas être remboursé pour stimuler des candidatures sérieuses et motivées plutôt que la cuisine politicienne des parrainages. Faisons en sorte que l’espérance de score final soit déterminante sur la décision de se lancer dans la course et sur les sommes engagées. Faisons en sorte qu’il revienne aux citoyens d’apporter directement leur soutien financier aux candidats de leur choix plutôt que de maintenir une offre politique par le seul jeu des subventions et des remboursements publics.

On devine que cette proposition sera assez mal reçue au pays où l’État met son point d’honneur à tout encadrer au millimètre. On m’objectera notamment que ce serait faire le jeu des candidats soutenus par les « puissances de l’argent » contre ceux qui manquent de moyens.

Il va sans dire que les modalités précises sont à étudier dans tous les détails au-delà de ce que je peux dire dans ce court article. On pourrait par exemple faire passer le seuil de 5 % des voix à 7,5 ou 8 % et/ou l’on pourrait envisager de baisser les taux de remboursement sans modifier les plafonds de dépenses et les règles de financement des campagnes et des partis.

Mais quoi qu’il en soit, l’idée de fond doit être de rapprocher au maximum le jeu électoral présidentiel d’une concurrence non-faussée entre les candidats et de faire en sorte que les partis politiques prennent leurs responsabilités financières et idéologiques plutôt que de toujours compter sur les fonds publics et une sorte de routine électorale pour exister, indépendamment de l’intérêt réel qu’ils suscitent chez les électeurs.

L’association des Maires de France (AMF) appelée à la rescousse par Éric Zemmour – qui voudrait obtenir un retour à l’anonymat des parrainages sur la base d’un score minimum obtenu dans les sondages – s’est dite incompétente en la matière mais elle n’est pas hostile à l’idée de réfléchir à la question de la « présentation » des candidats dès le début du prochain quinquennat.

Mettons en effet ce sujet sur la table, non seulement « sans pression » comme le demande l’AMF, mais surtout sans tabou aucun. 


Illustration de couverture : Dossier de parrainage à l’élection présidentielle française. Photo AFP.

35 réflexions sur “Parrainages : Et si l’on s’en passait ?

  1. Bonjour,
    Pour une fois je ne partage pas votre avis chère Nathalie.
    Je pense nécessaire ces 500 parrainages et l’obligation de rendre public le nom des parrains. C’est une question de transparence. Les sondages ne peuvent remplacer la vie républicaine et si un candidat ne peut réunir 500 signatures alors qu’il y a 40.000 élus locaux (qui sont la base de notre démocratie) c’est que ce candidat est problématique. Sans cette règle, nous aurons alors une multiplication du nombre de candidats. Et pourquoi pas donc dans la foulée promettre le remboursement à tous les candidats quelque soit leur score.

    • Je n’ai dit nulle part que j’étais en faveur de suivre les sondages. Ca, c’est la proposition de Zemmour, et en effet, elle ne tient pas la route une seconde.
      Ma proposition, c’est fin des parrainages ET limitation des remboursements publics.
      S’il n’y avait que fin des parrainages, effectivement il y aurait pléthore de candidats, mais avec le risque d’en être de leur poche, les candidats potentiels y réfléchiraient à deux fois avant de se présenter.

      • Merci de ne pas valider la République sondagière. Mais par contre, non Nathalie, ces candidats ne réfléchissent pas aux conséquences financières de leurs actes. La sanction financière ne les atteint pas. Ils estiment (à juste titre ?) que leurs militants (ou leur parti) combleront leurs déficits et/ou ils en appelleront à la République généreuse. Pour le coup, oui la science économique n’est pas d’un grand secours pour régler cette question car il s’agit pour ces candidats de témoigner à n’importe quel prix.

  2. pardon Nathalie, mais je lis dans la loi de 28 avril 2016 « La publicité des auteurs de présentations des candidats sera intégrale (et non plus seulement 500 parrainages tirés au sort par le Conseil constitutionnel). Au fur et à mesure de la réception des parrainages, le Conseil constitutionnel rendra publics, au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des élus qui ont parrainé un candidat« . La différence est de taille ! entre une publication globale de 500 noms tirés au sort, après la fête, une fois que tout est oublié, et une publication « on the fly », il y a un monde !

    Au fur et à mesure, ça veut dire avant l’élection. quand les partis sont encore puissants et peuvent décider de prendre des sanctions. D’ailleurs c’est bien ce qui était prévu pour Zemmour, puis que on a annoncé il y a quelques jours « les Républicains comptent discrètement aider le polémiste en ne sanctionnant pas leurs élus qui le soutiendraient. » https://www.europe1.fr/politique/presidentielle-comment-les-republicains-aident-eric-zemmour-a-obtenir-les-parrainages-4086248

    Et hier, volte face : https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle-2022-les-maires-lr-qui-parraineraient-eric-zemmour-s-excluraient-du-parti-previent-un-porte-parole-de-valerie-pecresse_4910317.html
    Bref cette histoire montre que les partis ont un trop grand rôle, qui peuvent éliminer un candidat gênant, ou au contraire favoriser celui qui va prendre des voix à l’adversaire. Or l’idée de base des parrainages, c’était de garantir le sérieux des candidats, pas de juger de l’utilité politique de leur candidature.
    Je rêve sans doute, mais j’estime que seul un anonymat total -si c’est possible – permettra de garantir que le choix des parrains s’est fait en toute conscience.

  3. A peine votre article posté voilà qu’il est déjà récusé alors que vos propositions n’avaient pas la moindre chance d’aboutir, en tous les cas pour l’élection de 2022 !
    Pour ma part, et dès la lecture du titre, je savais que cela allait être un article « pour de rire » comme on disait naguère à l’école.
    Sauf que, ce qui ne m’a pas fait rire du tout, c’est cette impression, de la première ligne à la dernière, que vous nous parliez d’une république bananière et non d’une nation à la démocratie avancée telle que devrait être la France du XXIème siècle.

  4. De Gaulle largement encensé par l’ensemble de nos autorités (je m’avance peut être) n’obtiendrait pas aujourd’hui ses parrainages : pensez, un général déserteur forcément d’extrême droite. Il faut trouver autre chose que cette censure des élus à la botte des partis. Si ces trois autorités ne peuvent s’aligner, il y aura du bazar dans la rue.

    • Si, Jean-Marie Le Pen en 1981. Il explique par ailleurs dans ses mémoires qu’il reçut un coup de pouce fort opportun de la part des grands partis en 2002, ceux-ci le considérant alors comme inoffensif (ce qui montre bien que le système est bien verrouillé par les grands partis historiques disposant d’un grand nombre d’élus locaux, ce qui est assez difficile à soutenir aujourd’hui au vu de leurs résultats aux élections nationales).
      Je viens de trouver un article du Monde contenant quelques témoignages d’élus lui ayant accordé leur parrainage.

  5. Nous savons maintenant que beaucoup de nos problèmes viennent d’ un manque de démocratie. Si les citoyens ont des torts, certains ont tout fait pour les manipuler depuis des décennies. Donc oui à l’ anonymat des parrains et non au financement des partis.

  6. Un élu doit des comptes aux administrés qu’il représente. L’anonymat des parainages reviendrait à le laisser faire usage de son mandat en s’exonérant du caractère représentatif de sa fonction, qui est la raison même pour laquelle il peut donner un parainage contrairement au citoyen lambda.
    Par ailleurs, je suis assez écœuré de voir les millions d’euros dépensés dans les campagnes électorales, et pas seulement parce qu’il y a un peu de mes impôts dedans. Ces budgets colossaux montrent que les idées politiques sont comme les lessives et qu’il faut faire des campagnes agressives pour gagner et non avoir les meilleures idées. Pourquoi ne pas imaginer un budget beaucoup plus réduit et identique pour chaque candidat, financé pas l’État. Tout le monde s’y retrouverait à commencer par le débat démocratique. Dans une course chaque concurrent part de la même ligne et on juge celui qui arrive le premier.
    Reste à déterminer qui pourrait concourir. Je n’ai pas la réponse idéale mais avec tous ses défauts, comme le disent certains contributeurs précédents, il ne semble pas y avoir eu dans le passé de candidat sérieux empêché de se présenter. Autre possibilité, plutot que 500 parainages d’élus, 500000 parainages de citoyens avec cette fois-ci une garantie d’anonymat puisqu’ils ne représenteraient qu’eux-mêmes.

    • Assez rigolo votre commentaire (comme d’hab) : vous supputez que l’élu devrait rendre des comptes à ses électeurs sur LE parrainage qu’il donnerait à un candidat : c’est écrit où ça ? Pourquoi pas aussi le rendre comptable de son avis sur le Nutella ou les vacances à la mer ou à la montagne ?

      En fait votre point de vue conduit à la reproduction politique à 100%, largement moins bien même que la reproduction sociale qui elle, sans réglementation, arrive au moins pour 50% des gens à vaincre l’inertie.

      Un gros LOL sur l’idée alakon du budget financé par… l’état 😀 c’est pas cher…

      • Vous savez très bien que l’on vote pour être représenté et que les choix personnels d’un élu, comme sa préférence pour le slip ou le caleçon, ne rentrent pas dans le cadre de son mandat. En revanche, si le maire pour qui j’ai voté donne son parainage à quelqu’un qui a des idées contraires à celles pour lesquelles il a été élu et pour lesquelles j’ai voté, il trahit ma confiance car il est mon représentant. Dans ce cas je veux le savoir.
        Pourtant, la démocratie exige que toutes les idées pertinentes et sérieuses soient sur la table. D’où ma proposition d’un nombre plus conséquent de parainages anonymes émanant de citoyens plutôt que d’élus.
        Par ailleurs limiter les budgets des campagnes électorales à un niveau raisonnable et assurer leur prise en charge par l’Etat pourrait coûter beaucoup moins cher que le système actuel de remboursement des frais de campagne et surtout permettre un débat de fond plus riche plutôt que du matraquage publicitaire.
        Tout ça vous l’aviez compris, mais vous n’avez pas résisté à faire un commentaire stérile et suffisant. Il est comme ça Sam, il est joueur.

      • «Vous savez très bien …. » l’expression censé mettre fin au débat en supputant les pensées du contradicteur, mais dans votre système de pensée c’est logique puisque vous en arrivez même à supputer ce sur quoi l’élu ne s’est jamais exprimé avant son mandat (parrainage par exemple), comme si ça coulait de source.

        Les élus ont déjà grand peine à respecter le programme sur lequel ils ont été élus, alors leur demander de respecter, comme vous le faites, ce sur quoi ils n’ont pas été élus… hum

        Mais par delà cette supputation, un élu peut très bien, comme moi, pour des raisons démocratiques, ne pas trouver normal qu’un candidat ne puisse pas se présenter alors qu’il représenterait 5 ou 10% des électeurs, quand bien même ce serait l’opposé de ses idées; genre «je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrais pour que vous puissiez le dire ».

        Prise en charge des frais de campagne par l’état, vous n’y êtes pas, c’est déjà le cas.

        L’impression que vous donnez c’est que l’élu vous appartient… un petit côté possessif ?

      • 1- « l’expression censée mettre fin au débat » Quel débat ? Votre commentaire ne vise pas à engager un débat mais seulement à faire le malin. Par ailleurs, je supposais en effet que vous saviez ce qu’était un mandat électif.
        2- Demander à des élus de faire le tri des candidats qui pourront se présenter avant de les soumettre aux suffrages des citoyens me parait discutable sur le plan démocratique. Comme vous le disiez, cela favorise la « reproduction politique ». Aussi, je proposais de faire valider les candidatures par un nombre conséquent de citoyens plutôt que par 500 élus. Maintenant, tant que ce sont des élus qui choisissent, ils doivent avoir le courage de leur choix et accepter qu’il soit public.
        3- « Prise en charge des frais de campagne par l’état, vous n’y êtes pas, c’est déjà le cas. » : relisez mon commentaire.

  7. Complètement d’accord avec votre proposition.
    Ni parrainage, ni subvention ou remboursement !

    1. Les candidats farfelus gênent-ils les électeurs ou les autres candidats ? Un peu d’extravagance a plutôt tendance à égayer l’ambiance assez morose ces temps. En quoi un Coluche ou en Italie, la Cicciolina ou plus récemment, Gianna Nannini, la rockeuse affaiblissent-ils la démocratie ? On peut se le demander.

    2. « faire le jeu des candidats soutenus par les « puissances de l’argent » contre ceux qui manquent de moyens. »
    C’est une préoccupation qui date du siècle dernier quand il y avait les fameuses « 200 familles » qui détenaient le pouvoir. On peut comprendre le souci de De Gaulle à une époque, mais Mitterrand s’était promis de les tuer (vieille lubie des années 30) et c’est maintenant fait définitivement pour le malheur industriel de la France qu’on voudrait d’ailleurs ressusciter !
    Ceux qui pourraient aujourd’hui être les financiers y regardent à deux fois car leurs préoccupations sont d’abord multinationales et moyennement franchouilles pour réaliser leurs profits.

    « rapprocher au maximum le jeu électoral présidentiel d’une concurrence non-faussée entre les candidats et de faire en sorte que les partis politiques prennent leurs responsabilités financières et idéologiques plutôt que de toujours compter sur les fonds publics »
    Ouais et en plus ça aurait tendance à rendre les électeurs un peu moins c…, enfin un peu plus intelligents !

    Mais en France si la Répupu crame pas un maximum de pognon, ça peut pas faire quelque chose de sérieux, hein !

  8. Il faudrait surtout rappeler à tout le monde qu’accorder son parrainage n’est pas un soutien à un candidat mais un soutien à la démocratie et à la pluralité des candidatures.
    On peut accorder son parrainage au RN ou à LO tout en votant PS ou LR. L’essentiel est que toutes les tendances puissent s’exprimer et le vote s’exprimer librement sans qu’on ait l’impression qu’on bâillonne une partie de la population. Donc ni MLP, ni JLM, ni EZ ne doivent être empêchés de se présenter.

  9. La cause première de tout ce problème, c’est l’exigence de transparence absolue de certains naïfs (?), incapables de concevoir l’immonde tambouille des arrière-boutiques de la vie politique. Une véritable transparence demanderait plutôt un retour aux pratiques du Second Empire, pour certains scrutins, où les électeurs ne votaient pas à bulletins secrets, mais en inscrivant leur choix dans un registre du bureau de vote en face de leur nom.
    Que les partisans de la transparence tirent les premiers!
    Cette solution résout les deux points soulevés dans l’article: élimination probable des candidats farfelus et mise à la charge exclusive de leurs électeurs des dépenses des candidats.
    Bonne Année 2022 à tous.

  10. Premier tour : présentation de « N » candidats, sans filtre rédhibitoire, représentativité multiple d’une France multiple, puis vote sans filtre et sans arrière pensée des citoyens –> expression des idées de chacun.
    Deuxième tour : présentation de « n » candidats les plus représentatifs, mode de retenue adapté au regard des résultats du premier tour, entrée en jeu des accords entre candidats exclus et retenus puis vote des citoyens pour le candidat le plus proche de leurs idées.
    Troisième tour : présentation des deux derniers candidats, accords éventuels entre candidats exclus et retenus puis liberté de vote des citoyens pour l’un des deux candidats … ou pas …

    Ce qui m’intéresse ici, c’est de laisser un minimum d’expression aux citoyens votants plutôt que de laisser la place aux votes blancs ou à l’abstention.

    L’article et les propositions sont intéressantes, toutefois la démocratie est l’expression du peuple et un vote à « deux tours sur magouilles » ne me paraît pas l’être de façon positive mais plutôt par défaut.

    La proposition du financement égalitaire mentionnée plus haut me paraît intéressante.

  11. Les parrainages sont justifiés par la multiplication des candidatures fantaisistes, uniquement destinées à obtenir un minimum de couverture médiatique. Ce n’est pas une question de financement.

    Je suis bien certain que Gaspard Koenig, pour ne prendre que cet exemple récent, n’a pas la moindre intention de dépenser de l’argent pour faire une campagne électorale. Il veut juste faire parler de lui, et se faire attribuer par les médias le qualificatif de « philosophe ». Si les parrainages n’existaient pas, pourquoi n’irait-il pas jusqu’au bout, en polluant et la campagne et les élections ?

    Un vote pour élire le Président, c’est quelque chose de sérieux. Si la société dérive de telle sorte que des tripotées d’hurluberlus se sentent en droit de détourner l’événement dans un simple objectif publicitaire, les règles de l’élection doivent les en empêcher.

    Le secret des parrainages est le pendant du secret du vote. Il est étonnant que personne ne le souligne.

    Il est plus gênant qu’un candidat sérieux, comme Eric Zemmour, puisse être empêché de se présenter par manque de parrainages, que tel parti ne donne des parrainages pour nuire à un concurrent. Dans le cas présent, si LR parraine Zemmour en sous-main pour nuire à Marine le Pen, c’est bien que Zemmour est un candidat sérieux au départ et qu’il est susceptible d’attirer de nombreux suffrages.

    Cela n’est pas plus répréhensible que le fait, pour la droite, d’appeler clandestinement à voter pour la gauche, comme cela a été le cas par le passé. Ce sont certes des magouilles, mais pas de celles qu’on puisse éliminer en démocratie.

    • Si vous me le permettez, pour continuer sur votre réflexion que je trouve intéressante, il est effectivement difficile d’éliminer les magouilles des partis politiques, mais il semble évident qu’elles ne font qu’aggraver la défiance des électeurs envers les politiques. En effet le nombre des abstentionnistes ne fait que croître au risque de nous mener vers une crise de régime, que pour ma part je trouve préférable à cette guerre civile que d’aucuns nous prédisent.

    • « Le secret des parrainages est le pendant du secret du vote », dites-vous. Pas d’accord avec vous. Le secret du vote concerne les citoyens. S’agissant d’élus de la République il me semble normal que les administrés sachent qui leur élu parraine. Un élu doit des comptes à ses administrés pas un citoyen. Je vous parle en tant qu’adjoint au maire de ma commune (3e mandat). Par ailleurs, si effectivement on peut effectivement distinguer le parrainage du soutien, la distinction est quand même ténue. En tant que parrain de mon filleul, je le soutiens.

      • @Michel Albouy : Que les administrés sachent qui leur élu parraine est une chose fort louable quoique sujette à discussion, mais qu’un Conseil Général ou un Conseil Régional d’une autre couleur politique que le maire (et donc, de facto, les grands partis LR et PS) aient ainsi la possibilité de faire pression sur lui sous peine de sabrer les subventions destinées à la commune en est une autre et c’est bien ce sont il est question ici. D’autres élus (je pense à Robert Ménard, élu grâce aux voix du FN dans un département dirigé par un « Groupe Majoritaire Solidaire et Ecologique » (sic) et une région entièrement contrôlée par la gauche) se sont largement exprimés à ce sujet. La « transparence », comme le « principe de précaution », sont des produits de marketing bien commodes pour maquiller toutes sortes de manipulations de la vie démocratique.

    • Notre national histrion doit déjà concocter quelque savant tour de passe-passe.

      Darmanin aurait rencontré Fabius au CC pour redéfinir les mesures de l’organisation des prochaines élections présidentielles.
      Fabius au CC laisse déjà apprécier l’étendue du népotisme et des prébendes qui sont monnaie courante dans ce pays.
      Pour faire bonne mesure, sa crapule de fils est missionné, par l’entremise de son cabinet de conseil, pour la campagne de vaccination Covid.

      Le vote par correspondance est dans les cartons, avec tout ce que ça comporte de falsification et fraude diverses.
      Compte-tenu du climat de forte tension sociale et de peur entretenue, un report des élections ne serait-il pas déjà envisagé.
      Si en plus ça dégénère, une petite loi martiale par là; histoire de remettre ça aux calendes grecques.

      Le bar est ouvert.

    • Puisqu’il faut donc entretenir la peur et que le variant Omicron n’est guère plus nocif qu’un rhume hivernal, voici donc venir Deltacron (Delta + Macron ?).

      Ils vont nous faire tout l’alphabet grec, vous verrez.

      Malheureusement je crains qu’un changement salutaire ne puisse plus se faire par moyens légaux et que la rue s’y substitue.

      A quel point d’ailleurs n’est-ce pas souhaité ni orchestré ?

      Le Sénat a redefini les limites de l’application du passe vaccinal mais cela sera-t-il respecté ?

  12. Et pourquoi pas des électeurs qui paient les dépenses de campagne du candidat auquel ils croient : 1 million d’électeurs/adhérents à 10€ ça fait 10 millions, largement de quoi démarrer une campagne. Si pour certains, 10€ ça fait trop cher, c’est qu’ils n’ont pas de convictions; si vous laissez à d’autres le choix du financement, ne vous étonnez pas du résultat : si c’est moi qui paie les vacances, c’est moi qui dis où on va 😀

    On en est arrivé au même point que pour les syndicats : des structures qui arrivent à vivre grassement sans avoir d’adhérents.

    Concernant le sérieux des candidatures, faites déposer aux candidats une caution de 500KE qui ne leur sera remboursée que s’ils font plus de 5% par exemple. Si 100’000 personnes ne peuvent pas donner 5€, c’est pas sérieux (500KE, même pas de quoi faire un rond point 😀 )

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