Contrepoints : Paroles d’auteurs Et Joyeux Noël 2021 !

Chers lecteurs, chers commentateurs, visiteurs de passage, Je vous souhaite un très joyeux Noël 2021 !

Que la crèche des chrétiens que j’ai placée comme chaque année en tête de ce blog devienne symbole de paix et de réconciliation pour le monde entier. Que le sapin scintille des mille lumières de l’espérance et que la fête entre famille et amis vous soit belle et chaleureuse !

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Dans le cadre de ses activités de fin d’année, la rédaction du site libéral en ligne Contrepoints a interrogé ses auteurs sur leurs thèmes de prédilection, leur idée personnelle du libéralisme et leur sentiment vis-à-vis de Contrepoints. Il en résulte de courtes vidéos –
publiées chaque jour jusqu’à la fin de l’année – retranscrivant les points marquants des différentes contributions. L‘article ci-dessous est la mise en forme améliorée de mes échanges avec Contrepoints en cette occasion.

Contrepoints (CP) : Pouvez-vous vous présenter rapidement et nous dire, en tant qu’auteur, quels sont vos domaines d’écriture privilégiés ?

Nathalie MP (NMP) : Bonjour Contrepoints et merci beaucoup de m’interroger. Je suis Nathalie MP et je tiens un blog libéral depuis bientôt sept ans.

J’écris beaucoup sur les comptes publics avec l’idée d’exposer (et faire imploser) le paradoxe insupportable de la France : elle est championne du monde des taxes et des dépenses publiques, sans parler d’une dette publique toujours plus élevée, tout en ayant des résultats plus que médiocres en matière d’emploi, croissance, éducation, santé, retraite, etc.

Mais le libéralisme ne se limite pas au versant économique de notre vie sur terre. Encore faut-il que les libertés individuelles d’expression, de conscience, de circulation etc. soient respectées. Encore faut-il que les gouvernements s’inscrivent dans les canons de l’État de droit. Mais en réalité, tout est lié : chaque nouvelle dépense de l’État, chaque nouvelle réglementation millimétrée sur tel ou tel sujet privent un peu plus les individus de faire leurs propres choix responsables. 

CP : Pour vous, qu’est-ce que le libéralisme ?

NMP : À ce que je viens de dire, permettez-moi d’ajouter les premiers mots de la Déclaration d’indépendance des États-Unis (1776) :

« Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. »

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Je préfère prévenir une objection. On me dit : non, les hommes ne sont pas égaux, tout le monde est différent, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. À cet égard, le texte est clair : il s’agit bien d’égalité en droit.

Quant au « Créateur », peu importe sa nature ni même son existence. Il suffit de savoir qu’à un moment, les hommes viennent au monde et que leurs droits découlent directement de cet événement, pas de ce que d’autres hommes organisés en pouvoir sont décidés à leur accorder ou pas.

Donc tous les hommes ont droit à la recherche du bonheur. Or rien ne dit qu’il n’existe qu’un seul modèle de bonheur sur terre. Tout l’enjeu entre les gouvernés et les gouvernants consiste à trouver un gouvernement qui respectera cela. Qui ne cherchera pas à s’immiscer entre les hommes et leur idée du bonheur en voulant à toute force « faire leur bien ». Qui respectera la diversité des aspirations et des accomplissements humains.

Mais attention. Qu’on ne vienne pas nous dire que la société libérale est constituée de loups libres dans un poulailler libre, comme si tout le monde était invité à faire tout et n’importe quoi en fonction de ses purs désirs individuels sans considération pour l’existence d’autrui. Car il existe une limite absolument infranchissable dans les relations entre les hommes ; et cette limite, qui découle du droit de chacun à la vie et à la liberté, c’est le respect total des personnes et de leurs biens.

Aussi, dans le monde politique très clivé mais assez unanimement dirigiste qui est le nôtre, la position libérale consiste selon moi à suivre une ligne de crête délicate qui s’écarte autant du constructivisme de gauche et son progressisme imposé que du constructivisme de droite et son conservatisme imposé. 

CP : Comment a commencé votre collaboration avec Contrepoints ?

NMP : Un jour, en 2015, j’ai reçu un mail de Frédéric Mas, le rédacteur en chef de Contrepoints. Il me demandait l’autorisation de reproduire un article que j’avais consacré à Turgot, qui fut un temps contrôleur général des finances du roi Louis XVI.

À l’époque, de 1774 à 1776, il s’agissait déjà de rétablir les finances publiques, de faire des économies dans tous les ministères et de résister à la tentation d’octroyer à la ronde des charges et des pensions fort coûteuses en regard des services rendus. Il s’agissait aussi d’introduire un peu plus de justice et de simplicité dans l’impôt.

Malheureusement, Turgot ne fut pas écouté. Pourtant, il disait des choses intéressantes que Vauban évoquait déjà au siècle précédent et qu’Adam Smith formulera aussi peu après. Par exemple :

« L’intérêt particulier abandonné à lui-même produira toujours plus sûrement le bien général que les opérations du gouvernement. » (1759)

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Turgot aurait pu écrire pour Contrepoints !

La tradition française n’est pas exempte de sa part libérale, mais l’attirance pour l’ordre centralisé, l’absolutisme et l’homme fort reste malheureusement la plus plus forte. 

CP : Qu’est-ce que vous aimez chez Contrepoints ?

NMP : Je partage complètement son double objectif :

· Faire connaître le libéralisme, sur le plan historique comme sur le plan théorique, et dans ses différentes sensibilités ;
· Et deuxièmement, commenter l’actualité, qui nous concerne tous, mais en l’abordant sous l’angle de la pensée libérale.

Cette philosophie politique n’est pas très en vogue en France, mais au pays du paradoxe que j’évoquais plus haut, il me semble indispensable de faire vivre un lieu médiatique qui explique en quoi les thèses libérales de recul de l’État constitueraient une réponse adaptée à nos problèmes actuels aussi bien sur le plan des libertés individuelles que sur celui de la prospérité économique générale. Et ce lieu, c’est Contrepoints.

C’est encore plus vrai en cette période de Covid-19 où la réponse économique au gel prolongé des activités n’est qu’une fuite en avant dans l’argent magique et où, de passe sanitaire en discours de la peur et possible passe vaccinal, les libertés individuelles sont complètement oubliées au profit d’une protection qui s’avère passablement élusive – en France, mais pas seulement, ce qui rend la contagion des privations de liberté absolument terrifiante.

Edit du jeudi 23 décembre 2021 : Voici la petite vidéo (01′ 17″) tirée de cet entretien avec Contrepoints.

Note : Je précise que Contrepoints n’est nullement un site confessionnel. La présence d’une crèche en tête d’article tient à mon choix personnel de souhaiter ainsi un Joyeux Noël à mes lecteurs, indépendamment de la teneur de l’article. 
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TRÈS  JOYEUX  NOËL  2021  A  TOUS  !

Je vous donne rendez-vous ici dès les premiers jours de 2022. Entre pandémie de Covid, cinéma politicien subséquent et élection présidentielle, on peut compter sur une actualité sinon enthousiasmante du moins trépidante et peut-être même « complètement dingue » !


Illustration de couverture : Crèche de Noël à faire soi-même. Magazine Marie-Claire.

22 réflexions sur “Contrepoints : Paroles d’auteurs Et Joyeux Noël 2021 !

  1. « Quant au « Créateur », peu importe sa nature ni même son existence. Il suffit de savoir qu’à un moment, les hommes viennent au monde et que leurs droits découlent directement de cet événement, pas de ce que d’autres hommes organisés en pouvoir sont décidés à leur accorder ou pas. »

    Voilà une belle phrase que les tristes personnages qui mènent le monde, ce pays et répandent une pensée unique, totalitaire, devraient reprendre à leur compte.

    Joyeux Noël

  2. Je souhaite un très joyeux Noël à Nathalie, à ses commentateurs et à tous les lecteurs de son blog !

    Et pour ceux qui auraient encore besoin d’un encouragement supplémentaire pour les aider à résister à la « folie-covidiste », je me permets de leur adresser cet article que j’ai découvert pas plus tard que ce matin :

    https://francoisdesales.wordpress.com/2021/12/10/de-quelques-principes-pour-resister-a-la-folie-covidiste/#respond

    Bonnes fêtes de fin d’année à tous !

  3. Merci, NMP, pour vos articles toujours interessants.
    Et merci à Mildred, pour le lien transmis. Billet très intéressant, tout à fait ce que me répète mon époux !
    Sinon, accessoirement, êtes-vous la Mildred du blog de H16 ?

  4. Je lis depuis plusieurs années vos billets toujours avec grand intérêt. Merci d’être une voix distincte (avec quelques autres : H16, Jacques Henri et l’ensemble de l’équipe de Contrepoints) dans cette conformité politico médiatique.

    Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année à vous et vos proches.

  5. « Tout l’enjeu entre les gouvernés et les gouvernants consiste à trouver un gouvernement qui respectera cela. Qui ne cherchera pas à s’immiscer entre les hommes et leur idée du bonheur en voulant à toute force « faire leur bien ».

    Malheureusement l’erreur fût commise par nos révolutionnaires de 1789. Benjamin Constant l’avait révélé : « Leur courroux s’est dirigé conte les possesseurs du pouvoir et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n’ont songé qu’à le déplacer ». La souveraineté monarchique absolue est devenue souveraineté absolue populaire. La République, la nôtre, instaurant la démocratie suffisait croyaient-ils, pour garantir les libertés mais l’attribution du pouvoir (absolu) à ses représentants nous a conduit où nous en sommes encore aujourd’hui.

    Lisez l’excellent ouvrage « 7 jours 17-23 juin 1789 » d’Emmanuel de Waresquiel qui a compulsé des archives inédites publiques et privées (à Versailles) et en recueille notamment les témoignages des observateurs étrangers de l’époque. Le regard des autres est souvent le plus clairvoyant !

    La liberté est devenue politique, idéale et abstraite (trop intellectuelle), une idée exceptionnellement bien française, saugrenue voir stupéfiante pour les observateurs étrangers de l’époque. (Il y a que les français pour croire à un truc pareil !).

    Macron a par exemple beaucoup plus de pouvoirs que Louis XIV en pratiquant une politique qui ne cherche pas à résoudre mais à tenir. La phrase monarchique tant de fois répétée « quoi qu’il en coûte » est l’illustration inquiétante de l’espoir imbécile de remplacer l’énergie humaine par l’énergie monétaire !

    Joyeux Noël à tous !

  6. Lecteur assidu des billets et des commentaires, commentateur plus épisodique.
    Merci Nathalie de votre travail et de vos analyses toujours justes.
    Merci également de nous souhaiter un Joyeux Noël, car c’est de plus en plus rare…
    L’année 2022 commence de façon grise pour les libertés. Le pire n’est jamais sûr, et l’espérance doit nous guider.
    Très bonne année 2022 !

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