CLIMAT / AFP : attention, dernier scoop avant la fin du monde !

Joli scoop planétaire que s’est offert l’Agence France Presse (AFP) mercredi 23 juin dernier. Scoop final, pourrait-on même dire, puisqu’il s’est agi ni plus ni moins de nous révéler (dans toutes les langues) que la fin du monde était écrite pour 2050, voire plus tôt, et qu’il serait dorénavant pratiquement impossible de l’éviter – sauf, refrain connu, à en passer de toute urgence par une transformation « immédiate et drastique » de « notre mode de vie et de consommation. »

Sous le titre « L’humanité à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques » dont vous apprécierez l’alarmisme racoleur, l’AFP s’est fait l’écho (en deux pages) d’un projet de document de 137 pages écrit en 2020 dans le cadre du 6ème rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, lequel rapport, toujours en cours d’écriture et de révisions, en comportera plus de 4 000 et ne sera publié complètement et officiellement qu’en février 2022. On peut parler de morceaux choisis. Extraits :

« La vie sur terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt. »

« Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050. »

« La vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur (…). L’humanité ne le peut pas. »

« Dépasser le seuil de 1,5 °C de hausse des températures pourrait déjà entraîner, progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles. »

« Le pire est à venir. (…) Pour certains animaux et variétés de plantes, il est peut-être même déjà trop tard. »

« Jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici à dix ans. (…) En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes. »

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Etc. Etc. Seule petite note d’espoir : tourner résolument le dos à nos modes de production et de consommation – sous-entendu capitalistes. 

Le mot n’apparaît pas en tant que tel dans la dépêche de l’AFP, mais le fait est qu’il n’a nul besoin d’apparaître. Maintenant que l’alerte Covid semble moins prégnante, l’objectif de cette publication limitée à une description d’apocalypse sans aucune sources scientifiques en climatologie pour l’étayer consiste manifestement à relancer à fond la machine de l’angoisse climatique culpabilisante dans l’opinion publique afin que cette dernière ne soit plus en mesure psychologique de s’opposer à quelque « adaptation » autoritaire que ce soit.

Car bien sûr, il n’est nullement question de laisser l’homme s’adapter aux évolutions de son environnement comme il l’a toujours fait, c’est-à-dire par la science et le progrès techniques, fruits de son esprit curieux, de son inventivité et de son désir d’améliorer sa condition sur terre, à travers notamment les deux étapes déterminantes que furent la découverte du feu puis, des siècles plus tard, l’invention de la machine à vapeur. Pas du tout.

Il est uniquement question de décroissance et de retour à une existence pratiquement vivrière et locale. Pas plus de 30 m2 de logement par personne, pas plus d’un kilo de vêtements par an, interdiction des vols hors Europe non justifiés, etc. Quelle idée de vouloir découvrir Hong Kong ou Sydney quand on a la chance d’être étudiant à Grenoble ! – prétendait récemment Aurélien Barrau, grand prêtre très en vogue de l’autoritarisme climatique.

Je ne vous étonnerai pas en vous disant que la jeune et réputée infaillible pythie de la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg a accueilli cette publication avec ravissement. Elle ne cesse d’inviter tout un chacun (les députés français notamment) à s’en remettre aux rapports du GIEC et elle ne cesse pas non plus d’expliquer que « c’est le système entier qui ne va pas », gentille confirmation que l’écologie, ou plutôt sa caricature coercitive, est d’abord utilisée politiquement comme l’instrument sympathique d’une guerre renouvelée contre le libéralisme et les libertés individuelles. 

Donc selon Greta, voilà un rapport qui a le bon goût de nous confronter enfin à la désastreuse réalité. Mais quelle réalité ? Car dans toute cette affaire, et cela depuis plusieurs décennies (voire plusieurs siècles si l’on remonte à Thomas Malthus), on nous annonce que « le pire est à venir », on nous promet des catastrophes plus insurmontables les unes que les autres, la constante de toutes ces prévisions étant qu’il faut assez régulièrement les remettre à jour, c’est-à-dire les repousser aux vingt ou trente années suivantes :

· Dans les années 1960, le biologiste et écologiste Paul R. Ehrlich de l’université américaine de Stanford avait annoncé des famines effroyables et la mort de centaines de millions de personnes dans les années 1970 et 1980. Il prédisait que les États-Unis devraient rationner l’eau dès 1974 et il disait même que s’il était joueur, il prendrait le pari que l’Angleterre aurait disparu de la surface de la terre en 2000 !

· À la fin des années 1980, le programme des Nations Unis pour l’environnement (ou UNEP) mettait en garde contre la possible submersion de pays entiers et contre l’exode massif qui en résulterait si rien n’était fait contre le réchauffement climatique d’ici l’an 2000. Les chercheurs estimaient alors que la température moyenne de la Terre pourrait augmenter de 1 à 7 °C en 30 ans, c’est-à-dire sur la période 1990-2020.

· En 2007, Al Gore relayait dans son discours de réception du prix Nobel de la paix les prévisions des chercheurs de la U. S. Navy selon lesquelles la banquise du pôle Nord aurait disparu en été sept ans plus tard, soit en 2014. 

Par bonheur, rien de tout ceci ne s’est réalisé. La dépêche de l’AFP nous apprend même que les températures moyennes ont augmenté de 1,1 °C du milieu du XIXè siècle à nos jours. Mais cela en dit long sur les capacités politico-paranoïaques d’une certaine écologie trempée dans le mélange assurément dystopique de l’autoritarisme et des peurs millénaristes.

Contrairement à Greta Thunberg, le GIEC est loin d’avoir apprécié la fuite anticipée de certains éléments non encore révisés ni validés de son futur rapport, à tel point qu’il s’est fendu le jour-même d’une petite mise au point. Rappelant que les documents de travail sont confidentiels, il insiste sur l’importance de laisser la phase de rédaction et de révision par les pairs se dérouler dans la sérénité afin d’obtenir in fine un rapport « aussi précis, complet et objectif que possible. »

On comprend bien que du côté de ceux qui espèrent voir le « quoi qu’il en coûte » et peut-être, d’une certaine façon, l’état d’urgence covidien se reproduire à l’échelle du climat, il était important d’en faire connaître au public certains éléments sélectionnés particulièrement édifiants avant la future COP26 de Glascow de novembre 2021 et avant qu’ils ne soient éventuellement édulcorés par les négociations entre les 195 pays concernés. 

Mais du côté du GIEC, on comprend tout aussi clairement que la teneur essentiellement catastrophiste du texte de l’AFP pourrait se retourner contre l’objectif recherché et contre sa propre crédibilité scientifique. Trop en faire dans la peur panique au point de déchaîner une hilarité moqueuse, voilà qui serait fâcheux !

Ayant pour mission d’étudier les conséquences du réchauffement climatique anthropique (c’est-à-dire causé par l’homme à travers ses activités économiques), le GIEC est organisé en trois groupe de travail. Le premier évalue les aspects scientifiques du système climatique, le second étudie les conséquences des changements climatiques sur les paysages et les modes de vie et le troisième avance des propositions d’adaptation(*).

Le document dévoilé par l’AFP s’avère être un élément du futur rapport du second groupe de travail. Mais un élément déjà dépassé. Ainsi que l’indiquait par exemple François Gemenne, économiste et sociologue de ce groupe :

« Attention au ‘rapport du GIEC’ qui a été divulgué par l’AFP ce matin (…) : il s’agit d’une version très préliminaire et partielle d’un volume du rapport, qui date de novembre 2020. Contrairement à ce qu’on a pu lire, ce n’est pas cette version qui sera approuvée en février 2022.

Le texte sur lequel nous travaillons encore en ce moment même est très différent de cette version, à la fois parce que cette version n’intègre pas les 40 000 commentaires reçus sur ce texte, et aussi parce que cette version n’intègre pas des sections qui sont encore en cours d’écriture ! »

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Plusieurs autres chercheurs ont fait savoir de la même façon qu’il s’agissait d’un brouillon de résumé technique sur un travail en cours qui devait encore recevoir de nombreux commentaires d’experts et qu’il n’y avait pas lieu de le commenter en l’état. Même les ONG les plus en pointe dans l’alarmisme climatique ont reçu la publication avec une certaine réticence :

« Le rapport du GIEC est éminemment essentiel, mais ce n’était pas utile de publier ce brouillon à ce stade. Il faut laisser le GIEC travailler pour que ses résultats ne soient pas contestés. » (Anne Bringault, coordinatrice des opérations au Réseau action climat)

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En effet, tout est là : les politiques climatiques reposant sur les travaux du GIEC, ce dernier est-il crédible ? Le document de l’AFP ne permet nullement de l’affirmer et nous pousserait même à penser le contraire. Reste à voir à quoi ressemblera effectivement le rapport finalisé.

Une chose est sûre, cependant : l’AFP est bien une entreprise médiatique tout à fait ordinaire. Du scoop toujours, du scandaleux, du sensationnel, voire une dose chevaline de propagande climatique. Mais en l’occurrence, pour l’information vérifiée, validée et correctement mise à jour, on repassera. Ça promet.


(*) À noter à ce propos que le GIEC intègre le recours au nucléaire civil et aux modifications génétiques dans ses préconisations – et à ce moment-là, nos gardiens du temple écolos s’empressent de le remettre à sa place en faisant bien comprendre que son mandat est « descriptif et non prescriptif ».


Illustration de couverture : paysages désertiques, notre quotidien dès 2050 d’après un brouillon du résumé du prochain rapport du GIEC qui a fuité dans la presse.

63 réflexions sur “CLIMAT / AFP : attention, dernier scoop avant la fin du monde !

  1. Bien vu ! Vous avez raison de parler d’alarmisme racoleur, de guerre contre la liberté et de propagande. A part vous et une poignée d’irréductibles peu s’étonnent de ces propheties delirantes.

    Ni du procédé profondément malhonnête qui consiste à publier un brouillon. Ou sont les fact checkers? Comme l’AFP, ils sont trop occupés à toucher leurs subventions dûment méritées à grands coups de langue.

    Et merci pour ce savoureux rappel de tous les doux dingues qui ont projeté leur haine et leur désir de mort intérieur sur le reste monde. C’est bien de détestation et de ressentiment qu’il s’agit, quand on prédit la mort de centaine de millions de personnes. Comme vous l’écrivez, ça promet.

  2. Bel article ! Mais sur le fond on fait quoi pour s’opposer au réchauffement climatique? On laisse le génie de l’homme trouver une solution ? On se dit que ça va s’arranger si on ne fait rien ? Quelle est votre solution ? Le drame aujourd’hui est qu’on voit s’affronter les totalitaires ravis de pouvoir se remettre en selle après l’effondrement du communisme et ceux qui les dénoncent. L’écologie est bien mal défendue. Sur l’Ile de Pâques on a laisser faire le génie de l’homme est la civilisation locale a disparu d’elle même. Le génie humain ça ne marche pas à tous les coups.

    • @herederien: l’article de Nathalie dénonce l’utilisation quasi religieuse, apocalyptique, d’une peur qui est instrumentalisée par tous ceux qui y trouvent un intérêt, qu’il s’agisse des groupes de presse ou des mouvements politiques. Et j’ajouterais qu’ils auraient tort de se priver de ce formidable outil de contrôle social quand on mesure son efficacité à l’aune de la crise du COVID.

      Pour ma part, je ne crois pas à ces prévisions cataclysmiques et quand bien mêmes devaient-elles être avérées je ne fais pas confiance à tous ceux qui s’en font les défenseurs exclusifs. Leurs intérêts politiques et financiers m’apparaissent trop évidents et derrière leurs soi-disant préoccupations altruistes je vois surtout une détestation du genre humain, une envie irrépressible de mettre les hommes au pas.

      Tous ces prêcheurs ne font que recycler les vieilles peurs millénaristes et notamment cette idée bien religieuse de la rédemption. Il y a également un phantasme de toute puissance derrière l’idée que notre espèce pourrait contrôler les évolutions de températures de la planète. C’est la vision judéo-chrétienne et cartésienne de l’homme comme maitre et possesseur de la nature, idée régulièrement battue en brèche par les éruptions volcaniques et autres tsunamis.

      • @Lionel
        Je ne fais moi non plus aucune confiance aux partis politiques écologistes à commencer par EEVL pour traiter les problèmes environnementaux (ni aucun autres problèmes d’ailleurs). Mais cela étant dit, quand on critique les faux prophètes écolos, on en oublie le vrai sujet qui doit être abordé non en suscitant la peur mais par la science. Vous doutez que l’homme puisse contrôler la température de la planète. Il ne s’agit pas d’un contrôle mais d’une influence. C’est ce que dit le GIEC. Il peut se tromper (c’est le propre de la science d’avancer par conjecture et réfutations) mais il est composé d’experts qui ne sont pas tous des fanatiques. Il faut un peu d’humilité. Qui parmi nous est capable de rentrer dans le détail des modélisations et de dire « cette hypothèse est fausse » ou « ce modèle n’est pas pertinent pour tel phénomène »? Les critiques du GIEC sont fondées sur leur caractère désagréable à entendre ou sur des considérations politiques. Or les conclusions de la science doivent être prises en compte dans les décisions politiques mais pas l’inverse. Le lyssenkisme ou Tchernobyl sont des exemples de ce que donne la politique lorsqu’elle commande à la science. Maintenant il faut attendre le rapport du GIEC dans sa version publiée cela me paraît évident.
        Enfin, je ne saurais trop vous recommander les conférences de Jean-Marc Jancovici, écologiste pragmatique pro nucléaire, facilement disponibles sur Internet, et qui me paraît dire des choses très interressantes.

    • @ferederien :
      Ah bon, vous y étiez, au moment de sa disparition ? On aimerait votre reportage sur l’évènement, façon AFP, ça serait inénarrable…
      Quant à moi, je professe que le GIEC, c’est… gore (Al ?) ; pourquoi ne pas laisser faire nature et « génie humain », en gérant intelligemment, raisonnablement (individuellement et socialement) ce qui peut l’être.
      Cet alarmisme forcené est manifestement d’ordre conspirationniste dans le but de mettre en place contrôle et domination des populations.

    • Un ancien ministre écolo avec appart à Paris , est devenu collapsologue est annonce une fin du monde d’ ici 30 ans maxi. Quand j’ étais ado l’ on prédisait déjà des catastrophes naturels pour le début des années 2000 que l’ on attend encore, personne ne nie le réchauffement mais sa politisation à outrance ainsi que son manque fondement scientifique éprouvé. on retrouve le même schéma avec le covid.

    • @Herederien
      Pourquoi s’opposer au réchauffement ? En quoi est-ce un problème auquel il faudrait trouver une solution ? Il a déjà fait plus chaud sur la planète, avec un taux de CO² bien plus élevé, sans que l’homme n’y soit pour rien. Cette expression est vraiment très étrange: comme si le réchauffement était un complot ?
      Autre question : pensez-vous que l’homme puisse maîtriser le climat ? Vous ne lui faites pas confiance pour défendre « l’écologie », mais vous lui faites confiance pour réguler le climat ?

      Par ailleurs, l’écologie est une science, merci de ne pas confondre avec l’écologisme politique dont les discours et les solutions proposées sont très loin d’être scientifiques.

      L’homme déforeste, mais il sait aussi reforester. Si cela vous inquiète tant, vous pouvez vous y mettre tout seul sans en attendre l’autorisation. De simples paysans font ça, et les génies qui nous gouvernent tombent de leur chaise: incroyable, quand on plante des arbres ça fait des forêts, et ça régénère la nature. Ca alors…
      Les solutions simples existent, mais nos gouvernants ne parlent que de restrictions, régulations, taxes, atteintes multiples et variées à nos libertés. Ca devrait interroger.

    • « sur le fond on fait quoi » ?
      on arrête de propager la peur quand a l’Île de pâques vos soupçons devraient plutôt se diriger vers les idéologues religieux imbus de leurs petit privilèges de la société de l’époque que vers leurs contradicteurs l’île de pâques étant une île il leurs étaient impossible de s’isoler pour mettre en oeuvre les solutions qu’ils ont bien du imaginer !
      avez vous bien pris votre vaccin ? n’oubliez surtout pas votre rendez vous pour votre deuxième dose ; aux vue de votre commentaire, vous la méritez !

      • « avez vous bien pris votre vaccin ? n’oubliez surtout pas votre rendez vous pour votre deuxième dose ; aux vue de votre commentaire, vous la méritez ! »

        Rien à voir. Ne mélangeons pas tout. Il y a effectivement des morts du Covid, il y a effectivement une pandémie, tandis qu’il n’y a pas un seul mort du RCA si j’ose dire. On peut avoir envie de se protéger du Covid sans en passer par la maladie elle-même, on peut être à risque, on peut avoir une personne à risque chez soi. Merci de laisser aux autres la liberté que vous réclamez pour vous.

        Si on devait chercher une équivalence peur covid / peur RCA, ce serait plutôt du côté des confinements et des restrictions diverses qu’il faudrait se tourner. Le vaccin en tant que tel et les éventuels traitements possibles sont au contraire le fruit du progrès et de l’esprit humain.

    • Dans un premier temps on s’assure qu’il est réel, dans un second que l’influence des activités humaines soit suffisamment importante pour que le climat suive une modification de ses comportements, le troisième, si les 2 premiers sont prouvés, que l’on reste dans la raison, plutôt que se servir de cette menace éventuelle pour justifier des postures autoritaristes
      https://anhonestclimatedebate.wordpress.com/2009/08/02/climate-change-alarmism-timelin/
      https://crioux.wordpress.com/tag/ere-glaciaire/
      https://www.europeanscientist.com/fr/
      https://www.transitionsenergies.com
      https://www.transitionsenergies.com/
      https://www.climato-realistes.fr/
      Et on considère que le GIEC n’est pas détenteur de la vérité ( le premier lien montre, sur un siècle, les fins du monde annoncés )

    • J’adore les gens qui, dans la complexité du monde où nous vivons, arrivent à trouver une seule cause à tous nos maux. C’est fort ! Et surtout fort simpliste.

      Mais il eut été étonnant de ne pas voir apparaître à un moment ou à un autre la tarte à la crème de la surpopulation mondiale.
      Qui est en trop ? Vous ? Vous voyez le problème.
      De plus, cette fixette sur la surpopulation mondiale (qui depuis Malthus a déjà donné lieu à des prédictions apocalyptiques qui ne se sont jamais réalisées) est totalement à côté de la plaque :

      1. Entre 1990 et 2015 la population mondiale est passé de 5,3 milliards à 7,3 milliards, soit 2 milliards d’humains de plus sur la planète, et le pourcentage de cette même population vivant sous le seuil d’extrême pauvreté est tombé de 37,1 % à 9,6 %. Merci quoi ? La mondialisation, les échanges, la libéralisation des économies (idem pour la question de la sous-nutrition).
      https://graphics.france24.com/seuil-pauvrete-monde-banque-mondiale-baisse-afrique-subsaharienne/index.html

      2. Le taux de fécondité, c’est-à-dire le nombre d’enfants par femme baisse absolument partout, comme on peut le voir dans ce tableau de la banque mondiale (petit graphique rouge à droite de chaque pays) :
      https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SP.DYN.TFRT.IN

      3. Plus les pays se développent, plus le pouvoir d’achat augmente avec tout ce que cela comporte d’améliorations éducatives et sanitaires, et plus la fécondité baisse (parfois trop).

      • Mais c’est bien sûr…. Vous êtes brillante mais vous oubliez l’essentiel à savoir que plus il y a de convives et plus les parts sont petites ! Que repondrez-vous à cette lapalissade ?

      • « plus il y a de convives et plus les parts sont petites »

        Eh bien justement, non !
        Désolée si je vous semble « méprisante comme toutes les élites pensant détenir le savoir donc le pouvoir » – ce qui entre parenthèse n’est pas un argument, juste un mouvement d’humeur face à une opinion qui n’est pas la vôtre – mais il se trouve que le gâteau n’est pas éternellement fini.
        Bien sûr que les ressources de la planète sont physiquement finies, mais 1. on est très loin du bout (et l’épuisement du pétrole et du gaz qu’on nous annonce depuis les années 70, 80 semble moins que jamais à l’ordre du jour, notamment pour le gaz naturel) et 2. l’inventivité de l’homme lui permet de recombiner astucieusement les ressources dont il dispose à l’infini.
        Voir : Épuisement des ressources : le DÉMENTI du Pari Simon-Ehrlich

        « The Earth’s atoms may be fixed, but the possible combinations of those atoms are infinite. What matters, then, is not the physical limits of our planet, but human freedom to experiment and reimagine the use of resources that we have. »
        La terre est composée d’un nombre fini d’atomes, mais les combinaisons possibles de ces atomes sont infinies. Dès lors, ce ne sont pas les limites physiques de notre planète qui importent, mais la liberté humaine d’expérimenter et d’imaginer de nouvelles utilisations des ressources que nous avons.

      • Je referme très délicatement la porte vous laissant à vos certitudes… Je me sens plus proche de Galilée, et pourtant elle se réchauffe et tôt ou tard faudra payer l’addition. Mais serons-nous encore de ce monde ? Il n’empêche que vous seriez difficilement crédible en niant les nuisances provoquées par l’augmentation de la population humaine ne serait-ce que l’impact sur la diminution des espaces naturels dédiés depuis…. aux animaux et qui en crèvent. A priori cela ne fait pas partie de vos préoccupations et vous avez sans doute raison…. !

      • @Aliénée
        Lisez l’article cité, la population mondiale est en passe de reculer dans la deuxième moitié du XXIe siècle. Du fait de la baisse générale de la natalité, effondrement en Europe, surtout dans des pays comme l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne. Idem au Japon, et en Chine avec la politique de l’enfant unique pendant des décennies.
        Pourtant vous avez raison de souligner que l’explosion démographique des XIXe et XXe siècle, qui a suivi la révolution industrielle, a fait reculer les espaces sauvages de la planète, ainsi que la faune en liberté. L’industrialisation et la pollution en sont aussi responsables. Mais cette situation est en train de changer, d’une part avec le recul démographique (la transition démographique est en cours partout), d’autre part avec la prise de conscience impliquant protection des espèces sauvages (parcs nationaux, espèces menacées, etc.) et contrôle des nuisances industrielles.

      • Ah bon ! J’en parlais l’autre jour avec un ours polaire qui me disait que c’était « Inuit » d’entendre et de lire tout ce qui se dit sur les dérèglements climatiques… La fin presque inéluctable de cette espèce est sans doute une utopie voire une vue de l’esprit !

      • « plus il y a de convives et plus les parts sont petites ! Que répondrez-vous à cette lapalissade ? »

        C’est vrai, si vous invitez cinq personnes et que vous avez tout préparé, mais que douze se présentent, la lapalissade en est effectivement une. Comme disait le regretté Lapalisse, « Quand c’est rugueux, c’est pas lisse »… Ou encore, celle que je préfère :
        « Un quart d’heure avant sa mort, il était encore vivant !!! »

        Mais pour la population mondiale et les niveaux de vie, c’est évidemment faux, comme les faits le montrent : elle a augmenté et les niveaux de vie ont augmenté, les famines ont reculé par exemple.
        Et pourquoi c’est faux ? Simplement parce que les nouveaux venus à la table ne se contentent pas de mettre leur serviette, ils produisent aussi ! Et ils produisent plus du fait des hausses de productivité et du progrès technique qui a explosé, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.

        Malthus s’est complètement gouré dans ses prévisions apocalyptiques, et le passage célèbre sur « le grand banquet de la nature » vaut la peine d’être rappelé, puisqu’on parle de table et de convives ici :

        « Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille ne peut pas le nourrir, n’a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture, et il est réellement de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n’y a point de couvert mis pour lui. La nature lui commande de s’en aller, et elle ne tarde pas à mettre elle-même cet ordre à exécution. »

      • Le passage en anglais, ‘mighty feast’ est traduit par banquet dans la vf, c’est un peu trahir, mais on le sait bien, traduttore, traditore :

        A man who is born into a world already possessed, if he cannot get subsistence from his parents on whom he has a just demand, and if the society do not want his labour, has no claim of right to the smallest portion of food, and, in fact, has no business to be where he is. At nature’s mighty feast there is no vacant cover for him. She tells him to be gone, and will quickly execute her own orders, if he does not work upon the compassion of some of her guests. If these guests get up and make room for him, other intruders immediately appear demanding the same favour. The report of a provision for all that come, fills the hall with numerous claimants. The order and harmony of the feast is disturbed, the plenty that before reigned is changed into scarcity; and the happiness of the guests is destroyed by the spectacle of misery and dependence in every part of the hall, and by the clamorous importunity of those, who are justly enraged at not finding the provision which they had been taught to expect. The guests learn too late their error, in counter-acting those strict orders to all intruders, issued by the great mistress of the feast, who, wishing that all guests should have plenty, and knowing she could not provide for unlimited numbers, humanely refused to admit fresh comers when her table was already full.

      • @Aliénée
        Vous répondez à côté. Bien sûr que des espèces ont disparu et d’autres sont menacées du fait de la progression de l’Homme sur la planète, du fait de l’industrialisation et de la pollution qui ont accompagné le tournant majeur des années 1760, la révolution industrielle.
        C’est exactement ce que j’ai dit.
        Mais deux facteurs nouveaux sont à l’œuvre, d’une part la prise de conscience de cela et les efforts pour sauver ce qu’il est possible de sauver, d’autre part le recul de la population mondiale, du fait de la baisse générale de la natalité.

    • https://www.wsj.com/articles/empty-planet-review-a-drop-in-numbers-11549497631

      Is a dangerous population explosion imminent? For decades we’ve been told so by scientific elites, starting with the Club of Rome reports in the 1970s. But in their compelling book “Empty Planet: The Shock of Global Population Decline,” Canadian social scientist Darrell Bricker and journalist John Ibbitson lay out the opposite case: “The great defining event of the twenty-first century,” they say, “will occur in three decades, give or take, when the global population starts to decline. Once that decline begins, it will never end.”

      Their book is a vital warning to the world that the risks associated with population have been catastrophically misread: Governments and activists have spent decades fighting the specter of overpopulation, but now face the looming demographic calamity of global population collapse. Fewer people participating in the economy will mean slower economic growth, less entrepreneurship, rising inequality and calamitous government debt.

      Pulling examples from extensive on-the-ground research in settings as disparate as São Paulo favelas, Seoul universities and Nairobi businesses, the authors combine a mastery of social-science research with enough journalistic flair to convince fair-minded readers of a simple fact: Fertility is falling faster than most experts can readily explain, driven by persistent forces. In Brazil and China astonishing numbers of women opt for permanent sterilization well before the end of their fertile years (half of Chinese couples take this route). In South Korea and Japan women delay childbirth until their 30s or forgo it altogether. There even has been an unexpected collapse in fertility among Hispanics in the United States: They, like most of America’s other ethnic groups, now have below-replacement birth rates. The drivers of global fertility decline are here to stay.

      …/…

    • So why exactly is everyone still worried about the opposite problem? The authors pin the blame on faulty assumptions by the population establishment, as represented by the U.N. Population Division. They don’t use the United States as an example, but I will: The U.N.’s most recent population forecasts suggest that the average U.S. total fertility rate from 2015 to 2020 should be 1.9 children per woman. In reality, CDC data shows U.S. fertility has averaged about 1.8 children per woman from 2015 to 2018. In 2019, early indications are that fertility will probably be nearer 1.7 children per woman.

      Never mind their being reliable for long-run forecasts, the U.N. fertility estimates are 5% to 10% off even in the present. As Messrs. Bricker and Ibbitson point out, U.N. forecasts are substantially out-of-step with existing data from many countries, including China, India and Brazil. As a result of these mistakes, the most widely used population benchmarks in the world are probably wrong. The future will have far fewer people than the U.N. suggests; perhaps billions fewer.

      “Empty Planet” succeeds as a long-overdue skewering of population-explosion fearmongers. But the book seems more confused about what should be done. The authors, for instance, repeatedly assert that falling fertility is a consequence of women’s empowerment: In virtually every country where gender equality improved in the last 50 years, fertility rates declined correspondingly. Yet at the same time, Messrs. Bricker and Ibbitson seem to argue that greater gender equality will increase fertility. “Maybe a third child won’t set back [a woman’s] career,” they write, “because [her partner] throws himself into parenting every bit as much as she does.”

      There are many reasons to work for greater gender equality, but this is not one of them. Surveys of women’s fertility desires show that women in rich countries uniformly have fewer children than they say they desire: If we lived in a society where women had perfect control of their own reproduction, fertility would be higher, not lower. But rich countries are precisely the ones with the most gender equality—so there is no reason to think that gender equality is associated with more women achieving their fertility goals.

      A similar confusion afflicts the authors’ vision for how to fight population decline. The authors (correctly) write that “immigrants may soon be hard to come by. Fertility is declining everywhere, even in the poorest countries. And incomes are rising in nations that once were very poor, decreasing the incentive to leave.” The implication? Migrant-receiving countries will be less able in the future to depend on immigration for population growth.

      Of course, there are plenty of immigrants today to prop up growth, and the authors sensibly suggest the U.S. should adopt a Canadian-style merit-based system—letting in more people, but with selective standards. But then the authors go on to worry that, by giving in to “nativist, anti-immigrant sentiments,” the United States of America “will throw away the very tool that has been the secret to its greatness.”

      And while immigration policy certainly will play a role in the country’s adaptations to population decline, the authors overestimate its importance. How can it be that immigration is likely to decline no matter what, but that the only policy lever worth commenting on is immigration? “Empty Planet” would have benefited from more pages devoted to the possibilities of pro-natal policymaking. If we admit more immigrants but have no fertility increase, our demographic bubble-bursting will only be postponed. And when the bubble does pop, population decline will be even steeper. The long-run population future for a large country like the United States will always, as a matter of arithmetic, rest on the fertility of its residents.

      Population decline is a new problem, and not well understood: Western societies have not faced its effects since the bubonic plague. Messrs. Bricker and Ibbitson can perhaps be forgiven, then, for their inconsistency on what to do about low fertility. They have done crucial work to start a conversation. Let’s hope it goes somewhere before it’s too late.

  3. Ce devait être aussi la fin du Monde le 21 décembre 2012; avec toutes les dérives fantasmatiques et spéculatives que cela engendra.

    Entretenir craintes et peur pour mieux asservir le peuple, c’est éprouvé depuis l’avènement des religions monothéistes et des régimes autocratiques.

    C’était plus aisé mille ans auparavant, à une époque où la religion était la seule réponse aux interrogations et mystères divers.

    Ça se décline désormais, avec force prétendues preuves scientifiques. La climatologie prédictive tous azimuts. Est-ce alors factuel, conjoncturel ou simplement cyclique ? Est-on capable de l’affirmer, ou le veut-on, plutôt ?

  4. @ Nathalie Meyer-Pons ; ainsi qu’à JB :

    Bonjour Madame,
    Bonjour Monsieur ( ou Madame )

    Concernant le pari d’Ehrlich-Simon, et pour le plaisir d’un clin d’œil linguistique, il se trouve qu’en allemand ‘ ehrlich ‘ est un adjectif et un adverbe dont l’un des sens est  » Vraiment ?  » et qu’on emploie en répondant à une personne dont on trouve les propos surprenants, voire improbables. De façon moins lapidaire, c’est exactement ce qu’a répondu Simon, et avec quel talent !

    Par ailleurs, je vous remercie, Madame Meyer Pons, d’avoir pris la peine de traduire en français les textes originellement écrits en anglais que vous citez.

    Monsieur JB, ou Madame JB, vous eussiez gagné en pouvoir de persuasion à procéder de même avec ceux des textes écrits en anglais que vous avez cités à l’appui de vos interventions. Il est dommage pour vos lecteurs d’ici que vous n’y ayez pas consenti.

    Bien cordialement à Tous Deux.

    Eric Monard

    • @ Ludwik Budyn,

      Bonjour Monsieur,

      Merci pour cette contribution concrète au débat.

      Je me suis permis d’effectuer une traduction automatique par Google-Traduction ci après, que j’ai amendée ici et là pour une meilleure lisibilité en français.

      Eric Monard.

      Voici donc :

      Les risques à communiquer des prévisions climatiques extrêmes :

      Collège d’ingénierie, Université Carnegie Mellon

      Actualités de la recherche

      Pendant des décennies, les chercheurs et les activistes du changement climatique ont utilisé des prévisions dramatiques pour tenter d’influencer la perception du public du problème et pour appeler à agir en faveur du changement climatique. Ces prévisions concernaient fréquemment des événements que l’on pourrait qualifier d’« apocalyptiques », car elles prédisaient des événements cataclysmiques résultant du changement climatique.

      Dans un nouvel article publié dans l’International Journal of Global Warming, David Rode et Paul Fischbeck de l’Université Carnegie Mellon soutiennent que de telles prévisions peuvent être contre-productives. « Les prévisions véritablement apocalyptiques ne peuvent être observées que dans leur échec – c’est-à-dire quand le monde ne s’est pas terminé comme prévu », déclare Rode, professeur adjoint de recherche au Carnegie Mellon Electricity Industry Center, « et observer une série d’échecs répétés de prévisions apocalyptiques peut saper la confiance du public dans la science sous-jacente. »

      Rode et Fischbeck, professeur de sciences sociales et décisionnelles et d’ingénierie et politiques publiques, ont collecté 79 prédictions d’apocalypse devant avoir pour cause le climat en remontant au premier Jour de la Terre en 1970. Avec le temps, bon nombre de ces prévisions ont expiré depuis ; les dates ont été atteintes et dépassées sans encombre. En fait, 48 (61%) des prédictions ont déjà atteint leur teme à la fin de 2020.

      Fischbeck a noté, « d’un point de vue prévisionnel, le » problème « est non seulement que toutes les prévisions expirées étaient fausses, mais aussi qu’un grand nombre d’entre elles n’ont jamais admis aucune incertitude quant à leur date d’occurrence. Environ 43% des prévisions de notre ensemble de données n’a fait aucune mention d’incertitude. »

      Dans certains cas, les prévisionnistes étaient à la fois explicites et catégoriques. Par exemple, le biologiste de l’Université de Stanford Paul Ehrlich et le militant écologiste britannique Prince Charles sont des prévisionnistes en série ratés, exprimant à plusieurs reprises un degré élevé de certitude sur les événements climatiques apocalyptiques.

      Rode a fait le commentaire suivant : « Ehrlich a fait des prédictions d’effondrement environnemental remontant à 1970 qu’il a décrites comme ayant une  » quasi-certitude « . Le prince Charles a également mis en garde à plusieurs reprises contre  » l’effondrement irrémédiable de l’écosystème  » si des mesures n’étaient pas prises et, à l’expiration, a réiétéré la prédiction avec une nouvelle date de fin définitive. Leurs prédictions ont été à plusieurs reprises apocalyptiques et très certaines… et jusqu’à présent, elles se sont révélées fausses.  »

      Les chercheurs ont noté que l’horizon temporel moyen avant une apocalypse climatique pour les 11 prédictions faites avant 2000 était de 22 ans, tandis que pour les 68 prédictions faites après 2000, l’horizon temporel moyen était de 21 ans. Malgré le temps écoulé depuis, peu de choses ont changé – à travers un demi-siècle de prévisions ; l’apocalypse est toujours à horizon de 20 ans.

      Fischbeck a poursuivi :  » C’est comme le garçon qui criait au loup à plusieurs reprises. Si j’observe de nombreux échecs successifs des prévisions, je ne serai peut-être pas disposé à prendre au sérieux les prévisions futures.

      C’est un problème pour la science du climat, disent Rode et Fischbeck.

       » La science sous-jacente du changement climatique a de nombreux résultats solides « , explique Fischbeck,  » le problème tient souvent à l’écart à combler entre la prévision des événements climatiques et la prévision des conséquences de ces événements.  » Les efforts humains d’adaptation et d’atténuation, ainsi que la complexité des systèmes socio-physiques, signifient que la prédiction de l’élévation du niveau de la mer, par exemple, peuvent ne pas nécessairement conduire à des inondations apocalyptiques.

      « En liant l’événement climatique et la conséquence potentielle d’un effet dramatique », a noté Rode, « le fait de ne pas observer la conséquence peut remettre en question de façon injustifiée la légitimité de la science au-delà de l’événement climatique ».

      La nouvelle administration Biden faisant de la politique sur le changement climatique une priorité absolue, la confiance dans les prédictions scientifiques sur le changement climatique est plus cruciale que jamais, mais les scientifiques devront se méfier de la qualification de leurs prédictions. En mesurant la prolifération des prévisions à l’aune des résultats de recherche, les auteurs ont constaté que les prévisions qui ne mentionnaient pas de date incertaine à leur apocalypse avaient tendance à être plus visibles (c’est-à-dire qu’elles apparaissaient davantage dans les résultats de recherche). Faire des prédictions sensationnelles sur le sort de l’humanité, bien que scientifiquement contestable, s’est toujours avéré tentant pour ceux qui souhaitent faire la une des journaux.

      Le problème est que les scientifiques, en raison de leur formation, ont tendance à faire des déclarations plus prudentes et incluent plus souvent des références à l’incertitude. Rode et Fischbeck ont ​​découvert que si 81 % des prévisions faites par les scientifiques faisaient référence à l’incertitude, moins de la moitié des prévisions faites par des non-scientifiques le faisaient.

       » Ce n’est pas surprenant « , a déclaré Rode,  » mais c’est troublant si l’on considère que les prévisions qui font référence à l’incertitude sont moins visibles sur le Web. Cela fait que les avis les plus visibles sont souvent les moins qualifiés. »

      Rode et Fischbeck soutiennent que les scientifiques doivent faire preuve d’une extrême prudence dans la communication d’événements de grande importance. En ce qui concerne le changement climatique, les auteurs conseillent de « penser petit ». C’est-à-dire de se concentrer sur des prédictions moins grandioses et à plus court terme.  » Si vous voulez que les gens croient à de larges prédictions, vous devez d’abord les convaincre que vous êtes capables de faire des prédictions restreintes « , explique Rode.

      Fischbeck a ajouté :  » Nous avons besoin de prévisions offrant une plus grande variété de variables climatiques, nous avons besoin qu’elles soient faites régulièrement et nous avons besoin d’évaluations d’experts sur leur degré d’incertitudes afin que les gens puissent mieux se calibrer en fonction de la précision du prévisionniste. »

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      Avis de non-responsabilité : AAAS et EurekAlert ! ne sont pas responsables de l’exactitude des communiqués de presse publiés sur EurekAlert! par les institutions contributrices ou pour l’utilisation de toute information via le système EurekAlert.

  5. Lorsqu’on possède de discrètes compétences en thermodynamique, sujet complexe, on peut être parfois embarrassé par la doxa simpliste concernant le réchauffement climatique et son matraquage médiatique. C’est peut être réel, sauf que dans un système planétaire il est préférable de se méfier de l’intuition attendue, sur ce sujet écoutons les scientifiques … En outre j’observe les effets pervers des politique, en même temps que parle le GIEC on développe la mondialisation avec pour principe que le commerce doit être libre et non faussé – Houston, il y a un problème…

    Quand au reste, oui sans réserve pour la pollution de notre petite planète sa surexploitation ainsi que la situation démographique catastrophique de certaines régions mais là on touche au médiatiquement Incorrect…

    https://www.espace-sciences.org/conferences/mardis-de-l-espace-des-sciences/climat-un-nouveau-forage-profond-au-groenland

  6. Climat : la panique est mauvaise conseillère, et il faut la relativiser.
    Toile de fond : inévitablement nous mourrons tous un jour, et pourtant, en attendant ce sort funeste, il est bon de continuer de vivre aussi positivement que possible, et de ne pas paniquer de façon excessive.
    Par exemple : oui, le cancer cela existe et hélas il détruit des vies individuelles, mais, collectivement, pas de quoi paniquer outre mesure, car force est de constater qu’il n’a pas empêché l’espérance de vie de continuer de «progresser», au point que cette espérance de vie vient aggraver encore la surpopulation qui, elle, est un véritable problème, menaçant gravement certains équilibres humains et environnementaux.
    .
    Oui, distinguons nettement deux problèmes : la dégradation de l’environnement (pollutions, déséquilibres, et épuisement des ressources) est un véritable problème grave, consternant et plutôt urgent, et justifie des mesures très strictes et des réductions de gaspillages.
    Encore faut-il bien les calibrer… Ainsi, ne pas mettre sur le même pied le fait de prendre l’avion plusieurs fois par an pour aller en vacances, et le fait d’utiliser une voiture pour continuer de vivre une vie quotidienne normale dans d’assez bonnes conditions, par exemple pour faciliter toutes sortes de déplacements normaux et plus ou moins nécessaires (sauf à imaginer de restreindre lourdement de tels déplacements «normaux» et ainsi de partiellement «cloîtrer» tout le monde à domicile et de paralyser grandement toute vie normale…). Ou encore, distinguons le fait de faire une croisière sur un paquebot hyperluxueux, par rapport au fait d’amener par bateau des matières et certains matériels qui ont une importance réelle par rapport à notre vie quotidienne…
    .
    Oui, le changement climatique va faire des dégâts et des millions de morts à travers le monde, et probablement, par exemple sur une période de 10 ou 20 ans, un supplément de quelques milliers de morts en Belgique (surtout parmi les catégories les plus fragiles, probablement).
    A grandement relativiser tout de même, avec cette précision utile, pour la Belgique : juste quelques centaines ou milliers de morts supplémentaires, non pas par an mais en un certain nombre d’années, n’ajoutant ainsi qu’une faible proportion aux nombreux milliers de morts relevant d’autres causes : vieillesse, maladies diverses, accidents, tabagisme, obésité, dépressions, alcoolisme et toxicomanies, violences,… Toutes causes confondues : plus de 100.000 morts par an en Belgique.
    Donc, à titre d’exemple, et pour revenir un instant sur le thème de la pollution, venir faire miroiter que la suppression des moteurs thermiques permettrait de préserver une centaine de vies par an à Bruxelles, il faut vraiment se demander quel est le prix à payer pour atteindre ce noble objectif, objectif noble mais très limité (nombre dérisoire par rapport aux 100.000 morts annuels en Belgique). Prix à payer pour cela ? …étrangler Bruxelles ? appauvrir sévèrement une grosse tranche de la population ? paralyser plus ou moins lourdement des déplacements pourtant assez nécessaires (nécessités par une vie «normale») ? désorganiser tout un système économique ? …pour épargner 100 vies par an, 100 par rapport à 100.000 ??! …Il est temps de faire des comparaisons sérieuses, pour relativiser certaines argumentations inconsistantes…
    .
    Des millions de morts à travers le monde, à cause du changement climatique ?
    Oui, le nombre semble impressionnant à première vue, et remue donc trop fortement l’émotionnel de tous ceux qui manquent de recul sur ces questions.
    Nombre déjà beaucoup moins impressionnant si on relativise : supposons 7 millions par rapport à une population totale de 7 milliards, cela représente un millième de la population, qui finalement mourra comme les autres, mais plus tôt que prévu, hélas…
    D’où la question : il s’agit de bien calibrer les actions envisagées, car, certes lutter contre les gaspillages et les consommations superflues et nocives, est un objectif très souhaitable et très important, à tout le moins par rapport au thème mentionné plus haut dans le deuxième paragraphe (la sauvegarde de l’environnement, hors changement climatique), mais jusqu’à quel point faut-il bousiller peut-être TROP lourdement la vie matérielle de milliards de personnes, pour essayer (succès nullement garanti) d’éviter, en matière de changement climatique, ce qui risquerait d’arriver à un millième ou à quelques millièmes de la population mondiale ??
    .
    Or, essayer de préserver «à tout prix» ces quelques millièmes de la population, est au fond un but partiellement injustifié ou du moins trop marqué d’incohérence si on considère que, par ailleurs, justement, la surpopulation de notre Terre est un réel problème pour l’environnement, surpopulation qu’il faudrait donc pouvoir réduire de façon très importante, si on ne veut pas aggraver encore le problème qui à notre époque préoccupe tant les esprits !!
    Va-t-on donc, saintement mais illogiquement, continuer de souhaiter que chaque être humain sur la Terre puisse, autant que possible, vivre jusque 100 ans, alors que cette surpopulation est justement un problème qui pèse gravement sur l’environnement ?? …Réelle incohérence, donc !!
    Certes, agir plutôt au niveau d’une limitation des naissances, serait une solution plus élégante, mais je doute qu’on puisse y arriver à très grande échelle, autant qu’il serait nécessaire…
    .
    De plus, l’idée affirmant que : «entraver très fortement le confort matériel élémentaire de toute la population (élémentaire : je ne parle pas ici des gaspillages inutiles ou superflus) permettrait de modérer sensiblement le changement climatique», cette idée est un espoir qui n’est qu’une hypothèse, et cette hypothèse est probablement largement utopique, car, soyons réalistes, on ne va pas pouvoir revenir à l’époque des cavernes.
    Ainsi, détériorer lourdement tout un système pour vraiment résoudre 80 % d’un très gros problème, le jeu en vaudrait peut-être la chandelle aux yeux de certains (encore que, cela dépend pour qui, et selon quels critères)… Mais, pour faire un progrès de 5 ou 10 %, qui ne changerait fondamentalement presque rien, cela n’en vaut pas la peine… En tout cas, il faut évaluer cette balance avec réalisme, et loin des utopies et des paniques qu’on essaie de nous faire avaler…
    .
    Ainsi, voilà donc, ci-dessus, plusieurs arguments pour défendre l’idée que : cette PANIQUE qu’on est en train d’insuffler et qui tend à amener nombre de politiciens à mettre en place finalement une très probable lourde dégradation et désorganisation (économique et culturelle) de notre société et de nos niveaux et modes de vie, et notamment un grave appauvrissement d’une bonne partie de la population, cette panique excessive, il est grand temps de la combattre et de la relativiser, avant qu’il ne soit trop tard.
    Grand temps aussi, de dénoncer les graves incohérences qui se profilent dans ce cadre :
    par exemple, les futures centrales au gaz en Belgique, auxquelles, n’en doutons pas, il faudra recourir massivement (vu la lourde intermittence des énergies renouvelables), alors qu’on prétend vouloir diminuer le CO2…
    et aussi, en Belgique, perspective du tout à l’électrique, mais avec, bientôt, beaucoup, beaucoup moins d’électricité disponible… Incohérence totale et aveugle, dont on peut craindre qu’elle nous mène droit dans le mur et vers des impasses…
    .
    Certains partis politiques belges, ainsi que les instances européennes, ne sont-ils pas en train de préparer, largement en pure perte, le suicide (économique) de l’Europe, de la Belgique, de Bruxelles,… ??!
    Largement en pure perte, car, comme je le rappelais dans un autre post («Naïveté qui nous perdra»), si l’Europe est à peu près la seule à faire des efforts «bien intentionnés» pour limiter les changements climatiques, ces efforts «louables» mais proportionnellement trop dérisoires sur le plan mondial, ne serviront finalement à rien d’autre qu’à déforcer notre continent face à d’autres, qui auront beaucoup moins de scrupules et qui, dans la balance environnementale, pèsent d’un poids très nettement supérieur au nôtre.
    Tout cela, en présupposant que la maîtrise et réduction du CO2 joueraient effectivement un rôle déterminant, ce dont on n’est même pas sûr… thèse en tout cas qui est loin de faire l’unanimité (mais cet autre débat est éloigné du propos principal que j’ai voulu mettre ici en évidence).
    Bref, il est temps de mieux faire la lumière sur cette panique climatique probablement très excessive et mauvaise conseillère, et de mieux la mettre en balance avec d’autres enjeux et d’autres risques tout aussi importants…

    • Tout cela est bien analysé d’autant que ceux qui vont trinquer en premier sont les populations les plus fragiles, les plus pauvres, les plus démunies… À commencer par toutes les populations qui vont être dans l’obligation de quitter leur habitat à cause de la montée des eaux.

      • Blague à part, il s’agit des îles du Pacifique ou de l’océan Indien et de pays au niveau de la mer comme le Bangla Desh, où les risques de submersion existent, pas bien sûr des résidents secondaires à l’île de Ré… Et les premiers font partie du Sud, donc sont bien sûr plus pauvres que les pays de l’OCDE.

      • Pas le moins du monde, c’est simplement une évidence qui aurait pu être sortie par n’importe qui au sud, ni « nanti » ni « socialement protégé ».

      • Alors concernant cette fatigante fake news concernant les pôvres populations submergées par la mer :

        1. C’est un mensonge, ça n’existe pas.

        2. Quand bien même ça existerait, ces « populations » feraient ce que l’homme a fait depuis qu’il est arrivé sur cette terre : elles s’adapteraient. Elles déménageraient. Elles construiraient de nouvelles villes, ailleurs.

        3. Les pauvres sont cons, hargneux et sentent mauvais. S’ils pouvaient se faire submerger un tout petit peu, ça nous ferait des vacances.

      • Iront t’ils au Tibet, là normalement t’es tranquille un bout de temps. Techniquement, ça se passe comment la montée des eaux, parce que l’arctique avait déjà le cul dans l’eau, donc sa fonte ne changera pas grand chose, l’antarctique ,qui lui ne l’a pas, s’entête à ne pas se liquéfier. Reste les glaciers, dont l’influence non négligeable sur le niveau des mers avait alertée les scientifiques prédisant la disparition des Maldives et même de Venise avant la fin du millénaire … précédent.

  7. Qu’un rapport du GIEC ou d’autres soit largement exagéré, on a l’habitude, et c’est bien dans la manière de ces officines, qui doivent bien justifier d’une façon ou d’une autre les tombereaux d’argent public qu’elle reçoivent. A la limite, c’est un peu leur rôle. C’est plus ennuyeux quand des agences de presse alarment le monde pour faire du buzz, et du fric. Mais le vrai problème, c’est quand les politiciens s’emparent du sujet pour faire n’importe quoi: on éteint Fessenheim, et on compense le manque d’électricité par des centrales à …charbon. Très écolo, ça. Dernière grosse tranche de rigolade: en Martinique, ou je réside, on trouve des voitures électrique et hybrides. Super, direz vous? Sauf que la quasi totalité de l’électricité produite sur l’île vient d’une centrale…à fioul!!! On a dès lors tous les inconvénient du thermique, et de l’électrique dans une même voiture! Mais comment peut on avoir des décideurs aussi stupides?

  8. « Par bonheur, rien de tout ceci ne s’est réalisé. La dépêche de l’AFP nous apprend même que les températures moyennes ont augmenté de 1,1 °C du milieu du XIXè siècle à nos jours. »

    0,5 ° sur la période mesurent certains scientifiques. Certains mesurent aussi l’épaisseur de glace en Antarctique qui augmente ou prédisent l’activité du soleil qui va baisser, le CO2 conséquence et non cause du réchauffement, etc…Mais ils sont trop précautionneux ou plus humbles dans leurs conclusions et de toute façon inaudibles dans le mainstream.

    Avouez qu’on serait bien malin en cas de refroidissement avec nos éoliennes gelées, nos centrales nucléaires fermées; en tout cas moi je ne suis convaincu ni par l’une ni par l’autre des prédictions.

    Il est à craindre à peu près sûrement que « le taux de fécondité baisse partout dans le monde », y compris sur le continent africains. Ce n’est qu’une question d’échapper à la précarité et de niveau de vie. Dés qu’un ménage obtient des rentrées financière stables et peut économiser ou cotiser pour une retraite, alors il n’a plus que 2 enfants en moyenne.
    Premièrement beaucoup d’enfants assuraient la sauvegarde de la famille et des anciens, ce qui devient alors inutile; deuxièmement deux enfants coûtent déjà assez cher si on veut leur assurer des études supérieures. Tous les peuples (quelle que soit la race ou la religion) aspirent à cela et ont basculé et basculeront dans ce schéma (occidental à l’origine) qui somme toute n’a rien d’original. On le constate de façon spectaculaire, en une ou deux générations (y compris en Afrique), tout est question de croissance du niveau économique.

    En bref stockez des grosses laines, le futur, c’est peut-être qu’une bande de vieillards qui grelotteront de froid !

  9. Eh bien moi, j’en prédis le contraire. Comme toujours, l’humanité, comme n’importe quel système, évolue selon une progression action/réaction. Et ici, l’alarmisme de mise, y compris ce rapport farfelu de l’AFP, participe à la réaction.
    Il est symptomatique de constater que ce qui n’était que de la science fiction, utopie farfelue, il y’a encore quelques décennies, devient progressivement réalité. L’homme est de plus en plus ambitieux pour son évolution au fur et à mesure que sa technologie progresse. Il s’agit d’une spirale vertueuse où l’évolution technologique entraîne l’évolution technologique. Tout se passe comme si l’homme devenait de plus en plus intelligent, ou plutôt comme si l’humanité devenait de plus en plus intelligente. Remarquez que la naissance de nos super géantes multinationales, GAFA ou autres, coïncide précisément avec le moment où les états perdent leurs capacités à entraîner l’innovation, où ils n’arrivent plus à financer la progression scientifique.
    Or, la curiosité naturelle, l’esprit d’entreprise, le besoin de dépasser les limites, ont naturellement amener certains, contre vents et marées, à créer les environnements qui leur permette d’innover. Et que voit-on émerger, et c’est là que je voulais en venir, on voit émerger les solutions qui permettront à l’homme de s’évader de cette planète qui devient trop petite pour lui. On peut dire aujourd’hui que ce n’est plus une utopie, mais bien un destin.
    Alors, foin des collapsologues qui prônent la décroissance, qui voudraient revenir (on ne sait comment) à une population humaine réduite à 1 ou 2 milliards d’individus, au contraire, l’homme contemporain se donne les moyens d’ouvrir ses frontières matérielles, de s’évader de sa coquille terrestre.
    Il y a ceux qui argumentent sur les ressources finies de la terre (ce qui est contestable tant que le soleil nous fournit de l’énergie), pour nous prouver la fin prochaine du monde. Et il y a ceux qui continuent, sans se préoccuper des premiers, à préparer l’avenir.
    Le principal risque, pour l’humanité, est que les décroissantistes parviennent, par leur totalitarisme, à juguler le progrès, issue cependant bien improbable compte tenu de la nature humaine, tant pour se révolter contre le totalitarisme, que pour faire avancer la science, secrètement, s’il le faut.

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