Cher GOUV.FR, nous sommes des HUMAINS, pas des HAMSTERS !

Chers MM. Macron, Castex, Véran et compagnie, nous sommes des humains, pas des hamsters, et le Covid-19 est une maladie, pas une malédiction diabolique.

Que tous les antiracistes de combat me pardonnent : je ne suis pas noire et pourtant je vais me risquer à traduire ici les premiers mots du texte composé et récité par la jeune poétesse Amanda Gorman lors de l’investiture du nouveau Président américain Joe Biden. Car s’ils furent évidemment écrits dans un contexte qui n’a rien à voir avec la pandémie de Covid-19, ô combien ils s’appliquent tristement au drame de la vie limitée que nous subissons en France de confinement en confinement depuis un an !

« When day comes, we ask ourselves : where can we find light in this never-ending shade ? »
→ Chaque jour qui point réveille notre question : où trouver la lumière dans cette nuit sans fin ?

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Ce matin du samedi 20 mars 2021 ne fait pas exception. Loin de signifier la lumière du retour à la vie, il marque au contraire le prolongement de la nuit sans fin – en clair, le recours renouvelé aux méthodes liberticides et absurdement pointilleuses de restriction des mouvements privilégiées par le gouvernement pour faire reculer le Coronavirus – sans grand succès, faut-il le souligner une nouvelle fois ?

Nous avons donc subi pendant quelques jours l’habituelle danse macabre médiatique autour des hypothèses les plus sombres qui fait que tout durcissement passerait presque pour une faveur spéciale des autorités.

Puis la sublime décision est tombée : le Premier ministre a en effet annoncé avant-hier que seize départements représentant pratiquement le tiers de la France rempilaient à partir d’aujourd’hui et pour au moins quatre semaines dans une formule de confinement baptisée « freinage » qui renoue avec le charme douteux des attestations dérogatoires de sortie (edit : au-delà de 10 km aux dernières nouvelles) et le sketch kafkaïen de la définition bureaucratique d’un produit de première nécessité.

Comme précédemment, on ferme à nouveau des milliers de commerces, à la stupéfaction totale des associations professionnelles de commerçants qui discutaient plutôt conditions de réouverture avec le gouvernement ; comme d’habitude, on s’abrite derrière « l’équité » pour fermer aussi les rayons non-essentiels des grandes surfaces. 

Pour faire bonne mesure, le porte-parole du gouvernement nous promet sans surprise abondance de carottes et de coups de bâton pour nous disposer à une obéissance citoyenne de bon aloi. Le « quoi qu’il en coûte » va continuer de plus belle, les sanctions renforcées pour les récalcitrants au télétravail ou au respect des jauges également. Et tant pis pour le désastre psycho-socio-économique qui s’annonce de plus belle dans un remugle de dette publique incontrôlée, de chômage, de faillites et de vies devenues insupportables.

Mais souriez, malheureux confinés : le couvre-feu est retardé d’une heure, les coiffeurs restent ouverts et vous pourrez « prendre l’air » dans un rayon de dix kilomètres autour de votre domicile ! Qui oserait dire que le gouvernement n’apprend pas de ses expériences passées ? Qui oserait prétendre qu’il n’a pas à cœur d’assurer le bien-être maximal de ses administrés au plus profond de l’adversité ?

Depuis l’Élysée, Emmanuel Macron est arrivé à la présidentielle conclusion que les Français devaient s’aérer – après avoir lancé sans réserve ses drones, ses hélicoptères et ses policiers sur les promeneurs lors des précédents confinements, mais passons. Aussitôt dit, aussitôt fait : l’administration s’est empressée de déterminer un rayon au sein duquel le citoyen infantilisé, que dis-je ? domestiqué façon « hamster dans sa roue » serait autorisé à s’ébrouer sous le regard fier et heureux du paternalisme étatique.

Cher Président, cher M. Castex, cher M. Véran, si votre objectif est bien de juguler la pandémie de Covid et de rendre aux Français les libertés de vivre qui étaient les leurs il y a maintenant plus d’un an, j’aimerais vous dire deux choses :

· D’abord que nous sommes des êtres humains, pas de pauvres petits hamsters fragiles soumis au rayon de votre bon vouloir. Comme vous, nous sommes des êtres responsables ; comme vous, nous sommes doués d’une certaine intelligence des choses et des circonstances ; comme vous, nous nous informons et réfléchissons ; et comme vous, nous avons appris des événements sanitaires et économiques de cette année écoulée. 

Pour reprendre cet exemple du « grand air » qui semble vous préoccuper aujourd’hui, cela signifie que nous sommes parfaitement capables de savoir par nous-mêmes, sans l’intervention de votre toute relative sagesse supérieure, où, quand et comment nous « aérer » sans nous mettre en danger et sans mettre autrui en danger. De la même façon, depuis un an que le Covid nous environne, nous avons très bien compris où, quand et comment faire acte d’une judicieuse distance sociale.

Et qu’on ne vienne pas dire : oui, mais « les autres » (les jeunes, les vieux, les Parisiens, les provinciaux, tout le monde sauf soi, en fait) ne respectent rien. Il a été mille fois montré que les obligations et interdictions sont d’une part abondamment contournées et qu’elles ont d’autre part pour principal effet de déresponsabiliser. Elles appellent au respect aveugle d’une norme par nature incapable de tenir compte de toutes les nuances des circonstances, pas à l’utilisation de la faculté de discernement de tout un chacun.

· Et j’aimerais vous dire deuxièmement que le Covid-19 est un problème médical, une maladie qui appelle des réponses médicales, pas une sorte de malédiction diabolique à laquelle on ne pourrait échapper que par des incantations et des sacrifices populaires sans grand rapport avec les dommages qu’on souhaite éviter ou réparer.

Il y a un an, un coronavirus inconnu mais apparemment sévère, voire mortel dans certains cas, a fait irruption dans nos vies. Qu’on ait commencé par des mesures de quarantaine généralisée pour s’en protéger n’était pas sans une certaine logique, en attendant d’en savoir plus. Or tout se passe aujourd’hui comme si l’expérience accumulée n’avait servi à rien. Comme si l’on ne savait toujours pas où sont les risques – personnes âgées, personnes souffrant d’obésité ou de diabète, essentiellement. Comme si l’on n’avait pas dû faire dès le départ le dur constat que notre système de soins n’était pas à la hauteur et devait impérieusement s’adapter.

Résultat, depuis un an le gouvernement bouge ses curseurs de couvre-feu, de confinement, de produits essentiels et de rayon de sortie au grand air en les accommodant à la sauce faussement humaniste d’un « quoi qu’il en coûte » dont on apprend maintenant, comme on pouvait s’y attendre venant d’une administration qui dépense l’argent des autres pour les autres, qu’il est fortement chargé en gaspillages et autres effets d’aubaine – que nous devrons tous payer un jour, soyez-en sûrs.

Mais dans le même temps, rien ou presque n’a été fait du côté médical.

Le cafouillage initial sur les masques s’est transformé en cafouillage actuel sur la campagne vaccinale, campagne que le gouvernement s’est empressé de rendre encore plus suspecte en se rangeant à toute vitesse derrière l’Allemagne (assez peu rationnelle en l’occurrence) et derrière le principe de précaution pour suspendre pendant quatre jours l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Coronavirus sur d’infimes présomptions de risque de thrombose. 

Parallèlement, le manque initial de lits en réanimation qui nous a obligés dès le départ à transférer des malades en Allemagne n’a pas été comblé, ni par une politique de transferts locaux efficaces incluant le secteur privé ni par un élargissement temporaire des capacités d’accueil (capacités qui, semble-il, existent en Île-de-France mais demeurent inutilisées).

C’est donc toujours au nom d’une pression hospitalière intenable qui a beaucoup plus à voir avec l’incapacité bureaucratique de l’hôpital public à se réinventer en fonction des circonstances et à affecter ses ressources là où elles sont nécessaires qu’avec la gravité réel du Coronavirus que sont décrétées des mesures liberticides qui affectent profondément toutes les dimensions de la vie de millions de personnes.

Et c’est ainsi que l’on prépare à coup sûr le prochain confinement des hamsters puisque rien de sérieusement médical n’aura été entrepris entre temps. Pas acceptable dans un pays qui n’a de cesse par ailleurs de se prétendre fils des Lumières et de la Liberté. 


Illustration de couverture : Jean Castex, Emmanuel Macron et Olivier Véran en Conseil de défense, nov. 2020. Photo AFP.

14 réflexions sur “Cher GOUV.FR, nous sommes des HUMAINS, pas des HAMSTERS !

  1. Merci pour votre ruade, Nathalie.

    Il y a quelques semaines, sur un site bien connu de nos intervenants ici, j’ironisais sur l’éventuelle découverte d’un variant breton ou monégasque, dans le cadre d’une poursuite de ces mesures liberticides qui semble délibérée.

    Ils nous l’ont trouvé, donc, le variant armoricain.

    Ne veulent-ils donc pas que cela dure jusqu’en 2022 ? Pour en faire un enjeu politique et un étalage de palmarès. C’est à se le demander.

    Il ne leur resterait vraiment que cela pour tenter d’essayer de parader encore. Le site que je mentionne plus haut évoquait une équipe de polichinelles en carton.

    C’est vraiment tout ce qu’ils m’évoquent.

  2. Bonjour Nathalie, je me sens solidaire de mes concitoyens assignés à résidence à qui je souhaite patience et courage. Et je ne fais pas le malin parce que je sais que l’aveugle couperet bureaucratique peut s’abattre sur nous à n’importe quel moment.

    Personne ne comprend pourquoi rien n’a été fait concernant les capacités en réanimations puisque c’est si déterminant. C’est un des mystères du COVID. On parle de guerre mais on ne mobilise pas. Pendant les périodes de guerres du passé on ouvrait des hôpitaux de campagne on formait des infirmières, on recourrait aux médecins militaires. Ici rien, nada. D’après le Canard Enchainé, qu’on ne peut pas suspecter de propagande anti-gouvernementale, les capacités ont même baissé en Ile de France, c’est un comble.

    Comme en d’autres domaines, le discours tient lieu d’action. Ah ça, on ne peut pas dire qu’on manque d’imprécations ! Par contre, à la fin, ce sont les chinois qui produisent les vaccins et qui construisent les nouvelles centrales nucléaires. Espérons que le confinement durera moins longtemps que la construction de Flamanville.

    S’agissant du discours il faut toutefois remarquer qu’il évolue, c’est déjà ça. Véran explique désormais qu’il existe des traitements qu’on ne laissera pas les patients avec uniquement du doliprane. Impressionnant ! On en a censuré et invectivé plus d’un pour moins que ça ! Espérons que ce ne soient pas que des mots, comme cette promesse faite par le même Véran en août 2020 de porter à 12000 le nombre de lits de réanimation.

  3. Merci Nathalie pour ce texte eclairant ! Depuis plus d’un an maintenant nous – les humains, pas les hamsters – nous sommes rendu compte que les politiques qui sont devraient nous gouverner sont des incapables incompetents et inefficaces, soumis a une administration et a une bureaucratie qui imposent aux francais des mesures de plus en plus stupides. Souvenons-nous cela avait deja commence avec les 80km/h imposes par le premier ministre d’alors Edouard Philippe. Sa gestion de l’epidemie a ete tout aussi calamiteuse; et ce n’est pas Castex qui a pu arrnger les choses. Ne parlons pas des Buzin, Veran et Salomon…
    Il est necessaire de remplacer tous ces inutiles. Le seul probleme est que les jeunes generations ne semblent pas presenter les garanties d’une amelioration de la situation par une analyse serieuse des problemes de la France : revenir au Regalien et limiter le poids de l’administration – education nationale, sante, justice police et armee. Pendant un an les politiques et les journalistes ont fait croire aux francais que nous avions le meilleur systeme de sante du monde. Depuis un an, de nombreux francais ont enfin decouvert que cela n’etait pas vrai.

  4. Je sens un petit pétage de plombs, là. La bonne question n’est pas : faut-il des mesures contre le Covid, elle est : quelles sont les bonnes mesures contre le Covid ?

    La totalité des pays du monde touchés par le Covid ont pris des mesures contraignantes. Maintenant, il est possible que la totalité des décideurs de la totalité de ces pays soient des abrutis profonds — y compris les pays qui sont parvenus à se protéger presque entièrement des conséquences du Covid, comme Taïwan ou la Nouvelle-Zélande.

    Mais avouez que la probabilité est infinitésimale.

    Il est faux de dire que « le Covid-19 est un problème médical, une maladie qui appelle des réponses médicales », si l’on entend par là : des vaccins, des médicaments et des hôpitaux.

    Le Covid est une épidémie, et une épidémie se soigne par… des mesures épidémiologiques. Parmi lesquelles figurent les vaccins bla-bla, mais aussi, et au premier chef, les mesures sociales, non pharmaceutiques, non médicales : éloignement des personnes les unes des autres, limitation des déplacements, port du masque, aération des locaux, lavage des mains, etc.

    Ces dernières sont fondamentales. Elles l’ont toujours été. Elles ont été appliquées pratiquement à l’identique lors de la grippe dite espagnole (en réalité américaine), et pour les mêmes raisons.

    C’est, d’autre part, présenter une fausse alternative que de dire que « le Covid-19 est un problème médical, une maladie qui appelle des réponses médicales, pas une sorte de malédiction diabolique à laquelle on ne pourrait échapper que par des incantations et des sacrifices populaires sans grand rapport avec les dommages qu’on souhaite éviter ou réparer ».

    C’est sûr que si vous dites que le Covid se soigne par des mesures médicales, et non en instaurant le communisme ou le nazisme, vous allez avoir raison.

    C’est un procédé rhétorique peu pertinent.

    Personne ne propose de soigner le Covid par des incantations, et je ne sais pas trop ce que sont des sacrifices populaires. C’est différent des sacrifices faits par les riches ?

    S’il s’agit de dire qu’on peut éradiquer le Covid sans sacrifices de la part de tous, alors c’est faux, tout simplement. Zere iz no fri leunche. Le « peuple » va lui aussi devoir se cogner des « sacrifices », comme vous dites.

    S’il y a une chose qui est établie par la science depuis longtemps, c’est que la lutte contre une pandémie nécessite un ensemble de mesures coordonnées. Il est futile de dire : nan il faut des lits d’hôpital, nan il faut le confinement. C’est un ensemble qui est nécessaire, et on ne peut pas rejeter le confinement sous prétexte que d’autres trucs n’auraient pas été faits correctement.

    Concernant les lits de soins intensifs, je suis sceptique. La Grande-Bretagne a aménagé, à l’instar d’autres pays, un hôpital géant réservé au Covid, du genre centaines de lits réunis dans un hall de gare ; il n’a jamais été utilisé.

    Concernant les mesures récentes, je ne vois pas trop où est le problème.

    Certes, on pourrait se demander à bon droit pourquoi il serait nécessaire de fermer les magasins « non essentiels ». C’était justifié lors du premier confinement. L’ignorance quant à la maladie était grande, et la population était prise de court.

    Désormais, la distanciation sociale et les mesures d’hygiène sont rentrées dans les moeurs, et elles pourraient être appliquées partout. Quel sens cela a-t-il de fermer les magasins de vêtements (un besoin essentiel, il me semble), mais pas ceux de bricolage ?

    D’autant que la liste des exceptions est interminable, et que différentes corporations ont réussi à négocier le bout de gras in extremis.

    Les seuls établissements dont la fermeture se justifie sont les restaurants et les bars, où la promiscuité, la conversation, l’alcool et l’absence de masque forment une combinaison dangereuse ; ainsi que les salles de sport, où par définition l’on passe son temps à souffler.

    Le reste consiste à limiter les déplacements, et c’est évidemment une mesure nécessaire. Etait-elle nécessaire maintenant ? J’imagine que oui. Je ne me suis pas penché sur les chiffres, mais je suppose que les décideurs n’ont pas pour unique but de nous faire chier.

    Il faut arrêter ce prurit communiste, qui consiste à dire sans cesse le gouvernement gna-gna.

    Sur ce chapitre, je relève que le gouvernement s’est vautré comme d’habitude. Inévitablement, il nous a pondu des attestations imbitables, inévitablement elles n’étaient pas prêtes pour le jour dit (alors que ça fait des semaines qu’on nous prépare à un nouveau confinement), et plus ridicule encore, si c’est possible, il en a retiré certaines, face aux protestations, au profit d’un « justificatif d’identité » (dont la nature n’est pas précisée — ce serait trop facile).

    C’est la preuve quasi-mathématique, une fois de plus, de l’incurie intrinsèque de la fonction publique française. Cette dernière est incapable de fonctionner correctement, elle est incapable de n’être pas en retard, même pour les choses les plus triviales, même pour rédiger un simple formulaire.

    On le savait, ça se vérifie une fois de plus.

    Ce n’est pas une raison pour récuser les mesures sous-jacentes. Bien au contraire.

    En revanche, cela tend à prouver que la France est, encore davantage que d’autres pays occidentaux, incapable d’appliquer la méthode qui marche, c’est à dire la méthode asiatique.

    Celle-ci exige une qualité de conception et d’exécution qui est, par construction, inaccessible à la fonction publique française.

    Et reconnaissons que les hululements que déclenchent, dans certains cercles, l’expression de « Gaulois réfractaires » dans ce contexte, prouve bien que les hurleurs sont des Gaulois réfractaires : même si, par quelque miracle, nous avions une fonction publique super-performante, nous aurions toujours des millions d’abrutis qui n’appliqueraient pas les règles parce que ce sont des esprits supérieurs.

    Il n’est que de constater l’insondable connerie de ceux qui refusent le masque « parce qu’ils ne veulent pas être muselés par le gouvernement ».

    Je remarque que le présent confinement est exceptionnellement gentil et pelucheux : 10 kilomètres pour aller se promener (y compris en bagnole), 30 kilomètres pour aller faire les courses… et malgré cela, les Gaulois qui ne sont pas du tout réfractaires grimpent aux rideaux.

    Donc, méthode asiatique, out.

    Cela ne veut évidemment pas dire que la lutte contre le Covid serait plus efficace en l’absence de contraintes imposées par l’Etat : c’est le contraire ! Que je sache, tout le monde sait bien quelles sont les bonnes pratiques pour éviter les accidents de voiture ; cela n’empêche pas qu’il y ait un code de la route et les peines associées.

    Même chez les Asiates et assimilés, qui ne sont pas des Gaulois réfractaires, il y a des contraintes. Surtout chez les Asiates : 3 ans de prison, au lieu de nos ridicules 135 euros d’amende. Alors, pensez…

    • Je suis très souvent d’accord avec vous Robert, vous le savez. Et votre commentaire n’échappe pas à cela. Mais il y a tout-de-même des points de désaccord.

      Vu des US, déjà, je trouvais ridicule ce couvre-feu à 18:00. Personne ne comprend. Tout-le-monde voit très bien que cette mesure, supposé mettre un frein à l’expansion du nombre de cas de contamination, a exactement l’effet inverse de celui recherché. Elle n’est pas la seule – la fermeture de toutes les entrées et sorties à l’aéroport de Paris, de sorte que tout-le-monde – entrants et sortants – passe par la même porte en est une autre.

      Vous avez raison quand vous dites que les bars et les restaurants sont des endroits où il faut faire très attention. Mais, est-il nécessaire de fermer ces lieux de convivialité partout sur le territoire, y compris là où le virus circule peu? Là ou je vie, aux US, les bars furent fermé lors du premier confinement, pendant quelques semaines, puis ouvert de nouveau au mois de Juin. Tous ont fait des efforts pour s’adapter, et depuis peuvent accueillir jusqu’à 50% de leur capacité. Il n’y a eu aucun impact négatif sur la pandémie.

      Les bistrots, dans les petites villes de campagne, sont vitaux pour la population qui y vit. Les petits vieux qui passent leur matinée dans ces cafés n’ont plus rien à faire. Et personne dans les hautes sphères ne parle de réouverture. C’est comme si ces gens-là (clients et cafetiers) n’existaient plus. Cela fait 5 mois qu’ils sont fermés!

      Soit on ferme les restaurants et les bars, et le couvre-feu est inutile, soit on instaure un couvre-feu et on les laisse ouvrir. C’est à se demander si ce n’est pas la mort des ces commerces qui est recherché. Il y a de quoi se poser la question. Les gens n’en peuvent plus!!

      Le problème de la France, il me semble (et des Pays occidentaux en général) est que l’individu est devenu roi. On refuse de pratiquer la méthode Asiatique pour cette raison. On préfère « punir » tout-le-monde que de vraiment isoler les personnes contaminées.

      On l’a encore vu lors de ce nouveaux confinement. Même si il y a une progression dans la mentalité (confinement géographique), la question de l’inégalité fut évoqué: « peut-on confiner seulement certaines régions, inégalité bla bla bla…?

      Soit nous met le paquet sur le traçage et l’isolement, soit nous sommes condamné à subir confinement sur confinement. Et il est à craindre que le vaccin n’améliore pas beaucoup la situation. Du moins rapidement. Les chiffres en Israël ne poussant pas vraiment à l’optimisme…

      • L’individu-roi, en effet. Il est assez manifeste que les pays qui ont réussi sont ceux qui ont appliqué des méthodes, en gros, anti-libérales. Et inversement.

        Cela n’est d’ailleurs pas forcément lié à la philosophie politique du pays. La Suède, de philosophie étatique malgré des réformes libérales récentes, a appliqué des méthodes « ultra-libérales » (la fameuse « absence de confinement » du début) : ses résultats sont mauvais.

        La Nouvelle-Zélande, pays aux institutions « ultra-libérales », a appliqué une politique autoritaire (la méthode asiatique) : ses résultats sont excellents.

        Les Etats-Unis, pays de philosophie libérale, ont appliqué une politique de la même couleur (plus le négationnisme et le charlatanisme trumpien) : ses résultats sont catastrophiques. Le seul point sur lequel leur méthode a (peut-être) apporté des résultats bénéfiques, c’est… lorsqu’elle a été étatiste : le plan Warp Speed de financement de la recherche vaccinale.

        En somme, il faut sortir de ses habitudes de pensée pour reconnaître qu’une pandémie est un événément exceptionnel, où les règles habituelles n’ont plus cours. De même qu’une guerre (je parle d’une « vraie » guerre, avec attaque du territoire par l’ennemi).

        Aucun libéral sensé ne prétend que la meilleure façon, pour la France, de combattre l’attaque nazie, aurait été de baisser la dépense publique et de laisser faire le marché. Ça n’a tout simplement rien à voir.

  5. Plus généralement, à ceux qui aiment réfléchir sur la façon d’améliorer la situation française, je conseille cet article de Cap-X :

    https://capx.co/after-the-pandemic-britain-needs-its-own-iwakura-mission/

    Il affirme qu’il est temps, pour les pays occidentaux, de se pencher sur les méthodes asiatiques, et de s’en inspirer pour améliorer le fonctionnement de nos sociétés. Pas seulement dans le contexte du Covid.

    En 1871, écrit l’auteur, le Japon a lancé la mission Iwakura Tomomi : des théories de jeunes fonctionnaires épris de réformes se sont rendus dans 15 pays occidentaux, afin d’étudier les secrets de leur réussite. A leur retour, ils ont été placés à des postes-clés, afin d’appliquer les méthodes retenues.

    Je ne sache pas que le Japon, depuis, se soit départi de sa profonde identité culturelle.

    Il ne s’agit pas, bien sûr, de prôner un quelconque autoritarisme à la chinoise. Tout n’est pas affaire de libéralisme et d’anti-libéralisme.

    Par exemple, du peu que j’en connaisse, nous aurions intérêt à nous inspirer du système de santé de Singapour. La cité-Etat est certes plus ou moins une dictature, même si l’on n’y massacre pas les gens à la Staline. Mais les principes adoptés par Lee Kuan Yew en la matière me paraissent, à première vue, fort sensés.

  6. C’est le jackpot pour les laboratoires pharmaceutiques ce covid …
    De nombreux gouvernements et médias sont noyautés au plus haut niveau …
    Ils presseront les citrons tant qu’ils pourront avec la main sur le cœur comme d’habitude.
    Merci pour votre blog toujours intéressant…

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