Jeff BEZOS ou l’entrepreneur

Jeff Bezos a annoncé cette semaine qu’il allait prendre du recul sur la gestion quotidienne d’Amazon, le leader mondial du e-commerce qu’il a créé à partir de presque rien en 1994. Portrait :

Aux yeux des anticapitalistes de tout poil, le patron et fondateur du géant du commerce en ligne Amazon Jeff Bezos est la preuve vivante et définitive que l’accumulation de la richesse ne peut se faire qu’au détriment de la justice sociale et de la nouvelle variante que la « convergence des luttes » a adjoint à cette dernière, à savoir la justice climatique.

Pour eux, l’affaire est des plus simples :

D’un côté, vous avez l’homme le plus riche du monde. Son patrimoine personnel tourne autour des 180 milliards de dollars en fonction des mouvements de la bourse, son entreprise figure parmi les plus grosses capitalisations boursières de la planète et elle vient d’annoncer un chiffre d’affaires de 386 milliards de dollars, soit 38 % de plus qu’en 2019, et un bénéfice net de 21,3 milliards de dollars – un record en cette année 2020 marquée par les confinements anti-Covid où l’on a vu tant d’autres entreprises recourir aux plans sociaux. (Voir annexe en fin d’article).

Et de l’autre, vous avez un patron tellement implacable qu’il parvient sans peine à dépasser dans l’horreur tous les clichés du genre. Pas la moindre petite trace de « responsabilité sociale des entreprises » chez lui, mais un culte du profit insolent qui se traduit concrètement par l’exploitation des salariés, la ruine des petits commerces et la désertification des centres villes, la disparition des surfaces cultivées pour installer des entrepôts géants, la destruction de la planète via le manège incessant des véhicules polluants qui assurent les livraisons et, comble de l’outrecuidance, une fiscalité absolument dérisoire.

Bref, pour le dire avec la finesse de notre ministre de la Culture Roselyne Bachelot à l’époque où le gouvernement français s’est retrouvé pris au piège de ses listes de biens essentiels et non essentiels, « Amazon se gave » et il serait fort peu social et solidaire de laisser la situation empirer. C’est ainsi qu’à l’approche des fêtes de fin d’année dernière, saison traditionnellement faste pour le commerce en ligne, on a vu apparaître moult pétitions hautement conscientisées demandant en substance de boycotter Amazon et/ou de le taxer plus. De quoi conforter le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans son grand projet d’aller chercher l’agent là où il est, c’est-à-dire « chez les géants du numérique. »

Cette diatribe mille fois rabâchée souffre néanmoins d’une bonne dose d’approximations, couplée à un fort relent de militantisme décroissant qui s’encombre fort peu des réalités. Fondamentalement, c’est un mode de vie qui est en cause, ce sont les idées même de consommation et de croissance qui sont violemment rejetées. Pour les détracteurs d’Amazon, il existe une façon « citoyenne » de consommer qui passe exclusivement par l’économie circulaire et les acteurs de l’économie sociale et solidaire.

Tout le reste n’est qu’injure faite à l’humanité et à la planète, comme en témoignait la farouche manifestation de samedi dernier contre l’implantation d’un nouvel entrepôt Amazon dans le Gard (photo de gauche).

     

Et pourtant, allez faire un petit tour du côté du double entrepôt de Lauwin-Planque près de Douai dans le département du Nord (photo de droite) et vous rencontrerez des employés plutôt contents de leur emploi chez Amazon et passablement chagrinés par les critiques adressées à leur employeur. Séverine, par exemple. Méfiante au départ, comme tout le monde tant la contre-propagande marche bien, elle est entrée dans la gueule du loup comme intérimaire et ne rêve plus que d’y être embauchée :

« Ce n’est pas dégradant de bosser pour Amazon. Et puis, qu’est-ce qui est mieux ? Travailler à la chaîne chez Renault ? J’étais diplômée en coiffure, j’ai travaillé chez SFR en tant que chargée de clientèle où on m’en a fait voir de toutes les couleurs, dans la logistique chez Kiabi, j’ai fait des ménages… Et c’est ici que je me sens bien. »

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Exception qui confirme la sinistre règle ? Eh bien, même pas : dans le baromètre Forbes 2020 des meilleurs employeurs mondiaux, Amazon arrive… en seconde position ! Le premier groupe français de ce classement est Dassault Systèmes qui obtient la 33ème place et on passe ensuite à Safran et Michelin qui occupent respectivement les rangs 52 et 59.

Il est certain que le contexte de la pandémie de Covid-19 a donné des ailes au commerce en ligne en 2020. Mais l’engouement des consommateurs pour Amazon avait commencé bien avant cela car le client, la satisfaction du client, le service au client sont justement au coeur de la stratégie et de la réussite de Jeff Bezos.

Anecdote rapportée récemment par le journaliste Brian Dumaine dans son livre Bezonomics : chaque fois que Bezos voit passer un email d’un client mécontent, il le réexpédie accompagné d’un « ? » des plus explicites au responsable concerné. Ce dernier abandonne sur le champ tout ce qu’il était en train de faire pour se consacrer exclusivement à la résolution du problème du consommateur. C’est pratiquement devenu un réflexe pavlovien au sein d’Amazon.

Le client, donc, mais également l’innovation, la curiosité et même un brin de folie. Et aussi cette idée forte que tous les jours de l’entreprise doivent être vécus comme s’ils étaient le premier jour d’une nouvelle entreprise légère, agile et inventive. Pas question chez Amazon de voir la réussite s’encroûter dans la bureaucratie et la routine.

C’est le fameux « Day 1 », concept qui revient en permanence dans les discours de Jeff Bezos et sur lequel il a conclu l’email envoyé mardi 2 février dernier à ses 1,3 million de salariés dans le monde pour annoncer qu’il quitterait prochainement la Direction générale du groupe pour ne conserver que la présidence du Conseil d’administration.

Objectif : accorder plus d’attention à ses autres « passions » – l’aéronautique et l’espace avec Blue Origin, la presse avec le Washington Post, l’aide aux sans-abris et aux enfants déscolarisés avec le Day 1 Fund et l’environnement et le climat avec le tout nouveau Bezos Earth Fund inauguré l’an dernier. Peut-être est-ce sa façon de répondre à ses nombreux détracteurs, alors qu’il avait refusé de signer The Giving Pledge initié par Bill Gates et Warren Buffet il y a une dizaine d’années afin d’engager les milliardaires à consacrer leur fortune à la philanthropie.

Mais avant d’être milliardaire, il faut le devenir.

Pour Jeff Bezos, tout a commencé 57 ans plus tôt à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Le futur homme le plus riche du monde est né en 1964 sous le nom de Jeffrey Jorgensen dans un couple à peine sorti de l’adolescence dont le père s’évapore peu après dans la nature. Sa mère se remarie quelques années plus tard avec Miguel Bezos, réfugié cubain qui adopte l’enfant et lui donne son nom. 

Le jeune Jeff manifeste rapidement une grande précocité intellectuelle. Toujours premier en tout à l’école, il devient inventeur, bricoleur et ingénieur dès qu’il rentre chez lui. Il se raconte qu’à 3 ans, il a démonté et remonté au tournevis les barreaux de son lit. À 8 ans, c’est le tracteur de son grand-père qui subissait le même sort. Il adore calculer tout ce qui se présente à son esprit : la consommation d’essence au kilomètre quand il voyage en voiture et même le nombre d’années de vie que sa grand-mère n’aura pas si elle continue à fumer comme elle le fait.

D’habitude, ses talents en arithmétique lui attirent les félicitations de ses proches. Mais ce dernier épisode qui a fait pleurer sa grand-mère lui vaut une remontrance si profondément fondatrice qu’il en a fait part en 2010 aux étudiants de l’Université de Princeton dans une allocution articulée autour des talents qu’on a et des choix que l’on fait : « Jeff, un jour tu comprendras qu’il est plus difficile d’être gentil qu’intelligent », lui assène son grand-père. L’anecdote se voulait tremplin vers une morale humaniste, mais elle aura surtout eu l’effet collatéral de consolider sa réputation de dureté dans l’esprit de ses contradicteurs.

En 1986, Jeff Bezos sort de Princeton avec un diplôme en sciences de l’informatique. Il travaille dans plusieurs sociétés financières de Wall Street jusqu’en 1994, année de ses 30 ans où il réalise que les utilisations d’internet sont en train de croitre à un rythme prodigieux de 2 300 % par an. Du jamais vu qui lui donne l’idée folle et palpitante de lancer une librairie en ligne capable de commercialiser des millions de titres, prouesse qu’aucune librairie du monde physique ne serait capable de réaliser. Le tournant, radical, est typiquement technologique.

Il quitte son (excellent) job et démarre le projet Amazon à Seattle dans son garage, bien conscient qu’il prend un risque énorme, mais bien conscient aussi qu’il pourrait regretter un jour de n’avoir rien tenté. Dès le départ, il recherche des collaborateurs doués en informatique, motivés, durs à la tâche et extrêmement rapides – comme lui, en fait. En contrepartie, la rémunération comprendra une participation significative au capital de l’entreprise.

Dans sa première annonce de recrutement datée du 22 août 1994, il précise que les candidats retenus devront être capables de faire leur travail en un tiers du temps jugé nécessaire par les gens les plus compétents du domaine !

Au fil du temps et de la technologie, la librairie en ligne de Seattle s’étend au vaste monde et se met à distribuer toute la gamme qu’on trouve habituellement dans les hypermarchés, produits alimentaires et pharmaceutiques compris, entrainant dans son sillage une profonde transformation du secteur de la distribution. Amazon propose en outre une « market place » où des entreprises indépendantes peuvent écouler leurs produits, ainsi qu’un service « Prime » de livraison hyper-rapide, le tout pour des tarifs hyper-concurrentiels. Jeff Bezos :

« Dans dix ans, verra-t-on un client débarquer ici pour me dire ‘Salut, Jeff, j’adore Amazon, j’aimerais juste que les prix soient un peu plus élevés’ ou ‘j’aimerais juste que la livraison soit un peu plus lente’ ? Impossible ! » (cité dans Bezonomics)

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L’aventure est loin d’être terminée. En nommant le dirigeant du cloud d’Amazon Andy Jassy pour le remplacer au poste de Directeur général, Jeff Bezos nous dit que le e-commerce, c’est presque de l’histoire ancienne. Ce qui était « crazy » en 1994 est devenu « normal » en 2021. L’avenir passe maintenant par Amazon Web Services, l’entité qui représente déjà plus de la moitié des résultats du groupe pour 12 % du chiffre d’affaires et qui loue des logiciels et des espaces de stockage à des entreprises aussi importantes que Netflix, Engie ou Axa.

L’impulsion du « Day 1 », une impulsion typique de l’entrepreneur, est plus que jamais à l’ordre du jour.

Annexe : Résultats d’Amazon de 2018 à 2020

Chiffre d’affaires des 3 branches – Résultat opérationnel – Résultat net et Impôts (12,7 % du résultat opérationnel en 2020) – Source : Form 10-K.


Jeff Bezos a rejoint les soixante et quelques articles de ma page « Portraits politiques ».


Illustration de couverture : Le fondateur et patron d’Amazon Jeff Bezos. Photo Amazon.

37 réflexions sur “Jeff BEZOS ou l’entrepreneur

  1. Merci pour ce très beau portrait de cet homme d’exception qu’est Jeff Bezos. Vous faites bien de rappeler qu’il a gagné sa fortune en vendant des services et des produits à des clients qui les demandaient. C’est le genre d’évidence qu’il faut rappeler contre l’ignorance qui est devenue le lot commun : Bezos n’a pas volé sa richesse. Il ne s’est pas non plus servi dans les caisses de l’argent public comme le font toutes les dictatures, communistes ou pas, ainsi que les monarchies pétrolières qui confondent ressources naturelles et fortunes personnelles. Il n’a même pas fait de lobbying à Bercy ou à Bruxelles, suivez mon regard.

    Pour ma part j’ai basculé vers Amazon en 2000 après avoir été un client fidèle, mais insatisfait, de la FNAC. La raison en était simple : la qualité du service, à tous points de vue. Amazon était et est resté tout simplement meilleur. Il est quand même étonnant que la FNAC qui jouissait d’une position dominante sur un marché qu’elle connaissait bien se soit fait devancer si rapidement par Amazon.

    Amazon vend les mêmes produits que la FNAC, ce n’est donc pas une question de délocalisation comme on aimerait le croire. Par ailleurs, souvenons-nous que le groupe FNAC/DARTY a reçu plusieurs centaines de millions de renflouement en 2020 alors mêmes que le e-commerce s’envolait. Ce n’est pas le genre de performances dont on se glorifie, on aimerait mieux avoir de vrais challengers d’Amazon en France.

    Amazon est un exemple. De nombreux innovateurs et entrepreneurs français s’en inspirent quotidiennement dans leurs projets et c’est une bonne chose car l’économie française a besoin d’entreprises performantes qui font rentrer des devises et paient les services sociaux qui sont si chers aux détracteurs d’Amazon. Parce que pour payer ces factures, il ne faut pas compter sur les employés de la mairie de Paris en grève contre le retour de leurs conditions de travail aux règles prévues par la loi.

  2. Ce que nos syndicalos et autres gauchistes de Prisunic ne comprendront jamais: ce n’est pas en rendant un riche moins riche, par moult vexations pécuniaires et autres taxations diverses, qu’on rendra un pauvre moins pauvre.

    Au contraire.

    L’Etat et la FP n’ont jamais créé de richesses; ça se saurait depuis le temps. Seul l’investissement privé en produit.
    Les premiers vident nos poches avec une régularité carnassière, surtout si ce sont les sinistres pitres que nous replaçons au pouvoir malgré tous les enseignements tirés depuis 1981

    Mais dans l’inconscient collectif claveté par cette gauche délétère, le patron est nécessairement un vil spoliateur qui foule aux pieds la plus élémentaire justice sociale.

    • Bonjour Mildred, à ma connaissance Amazon ne fraude pas le fisc. Comme tous les grands groupes internationaux ils ont la possibilité d’optimiser leurs dépenses fiscales en choisissant judicieusement l’emplacement de leurs filiales et les modalités des flux de produits et d’argent.

      Tout comme les grandes sociétés « françaises » du CAC 40. Je vous invite à vous renseigner sur toutes celles qui ont leur siège social aux Pays-Bas, en Irlande ou en Suisse. Ce n’est donc pas une spécificité d’Amazon et je trouve pour ma part injuste qu’on n’adresse ces reproches qu’à cette société.

      • @mildred : la fiscalité c’est quelque chose qui existe en dehors de l’entreprise, à ma connaissance elle n’a pas été taillée sur mesure pour Amazon. Ce sont les mêmes règles pour Renault, EADS et Amazon. S’il y a quelque chose q changer c’est la concurrence fiscale entre états mais on ne peut pas reprocher aux entreprises de jouer avec les règles du jeu tant qu’elles restent dans la légalité.

        Ceci dit j’aimerais moi aussi que les PME du coin profitent elles aussi des mêmes avantages fiscaux liés à l’internationalisation.

        Mais les PME locales sont captives d’un système fiscal qui se moque pas mal de leur survie et qui les considère souvent comme des tricheurs en puissance.

    • Je suis sûre, cher Lionel, que vous êtes un monsieur délicieux, et pourtant vous m’expliquez tout tranquillement que les très grandes entreprises, y compris les nôtres, ne subissent pas les mêmes lois fiscales que le commun des mortels.
      Pourtant vous n’ignorez sûrement pas que notre démocratie est fondée sur l’égalité de tous devant la loi.
      Or vous admettez pourtant que ces entreprises soient au-dessus des lois ou pour le dire plus clairement : hors-la-loi ?

      • @Mildred : merci de m’avoir qualifié de délicieux bien que nous ne nous connaissions pas, dommage que ce ne soit que rhétorique. Les grandes entreprises dont je parle ne sont pas hors la loi, je ne le pense pas. De même que je ne suis pas hors la loi lorsque j’utilise les différentes déductions fiscales qui sont à ma disposition.

        Est-ce qu’un contribuable fraude le fisc lorsque il utilise l’avantage fiscal qui lui est accordé en tant que parent séparé ? Ou lorsqu’il investit dans une chaudière plus performante ? Personne ne l’affirmerait. Pourtant lorsque les entreprises font de même, on parle de fraude. C’est une étrange conception vous en conviendrez.

        Pour revenir au cas français, n’oublions pas que nous vivons dans un système ouvert : nous achetons nos télés en Corée, nos voitures allemandes produites en Espagne, nos voitures françaises produites en Turquie, en Roumanie et au Maroc, notre électro-ménager produit en Italie, etc. Actuellement, l’industrie représente grosso modo 12% du PIB et de l’emploi salarié. A la fin des années 70 c’était 40%. Nous ne sommes pas arrivés à un tel résultat par hasard.

        Notre fiscalité a grandement contribué à la délocalisation et à la désindustrialisation. J’ai récemment entendu une directrice d’Air France expliquer qu’entre Air France et sa filiale KLM il y a un différentiel de coût de 270 millions d’euros par an imputable uniquement à la nature des charges qui s’appliquent aux Pays-Bas et en France. Voila un bon exemple d’écart de compétitivité.

        Maintenant si vous êtes d’accord pour échanger votre télé de marque Samsung contre une télé Thomson moins performante et plus chère, je vous invite à montrer l’exemple. A ce propos, Thomson (TMM à l’époque) a été vendu aux Taiwanais parce qu’à la fin il ne produisait plus que du bas et milieu de gamme qui étaient tous deux concurrencés par les pays à bas coûts. Samsung c’est en Corée, pas en France.

        Revenons aux impôts. Si la France appliquait à ses grandes entreprises la fiscalité confiscatoire qu’elle impose aux PME et aux ménages, lesdites entreprises auraient tôt fait de s’exiler sous des cieux plus cléments depuis lesquels elles nous vendraient les produits que nous ne sommes de toute façon plus en mesure de produire.

        Ne vous faites pas d’illusion, le poids fiscal va continuer de grimper suite au COVID et la désindustrialisation va continuer sa course inexorable. Mais heureusement nous aurons toujours des Jeff Bezos pour extérioriser notre sainte et légitime colère, parce que pour nous l’égalité c’est le plus important.

      • Dommage, dites vous ? N’en croyez rien ! Si vous me connaissiez, vous ne mettriez pas un quart d’heure à comprendre que j’ai « mauvais esprit ». Or les personnes dont l’intellect est bien formaté, supportent mal qu’on vienne, ne serait-ce qu’essayer de torpiller leurs beaux raisonnements.

  3. « contre l’implantation d’un nouvel entrepôt Amazon dans le Gard »
    Attention, encore plus fort à Lyon, le maire s’associe au combat courageux porté par des associations de défense de l’intérêt public durable.
    https://www.lyoncapitale.fr/actualite/le-maire-de-lyon-ne-veut-pas-d-un-gigantesque-entrepot-amazon-j-ai-decide-d-associer-lyon-a-ce-combat/
    Il paraîtrait que deux économistes, Ano Kuhanathan et Florence Mouradian, démontrent que l’expansion du e-commerce aurait détruit, ces 10 dernières années, 81 000 emplois en France et 79 000 en Allemagne, alors…

    Même notre ministre de la culture a déclaré qu’ « Amazon se gave ». Elle a seulement oublié de faire les comptes car Amazon paie impôts, cotisations, taxes et charges diverses pour des marges qui sont loin d’être scandaleuses :
    https://www.institutmolinari.org/2020/11/08/qui-se-gave-avec-amazon-et-leconomie-2/

    Alors dérisoire la fiscalité ? Le vrai sujet n’est en fait pas chez Amazon, mais dans la faiblesse structurelle de la rentabilité de nombreuses activités françaises mais ça hein, ça dépasse complètement les capacités intellectuelles de nos gouvernants.
    Ou plutôt faire les comptes honnêtement équivaudrait à voter leur disparition puisque sans les subsides matraqués en toutes occasions, que deviendraient-ils ?
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    Faut-il faire la peau des riches?
    Sophie de Menthon s’en indigne aussi et tente de réduire quelques fantasmes tellement coutumiers pour ne pas dire instinctifs, en Franchouille :
    https://www.causeur.fr/ennemi-numero-1-riches-191155

    Pauvre pays, décidément indécrottable !

    • @Tino : merci pour ces articles intéressants. Qui se gave ? Est-ce Amazon qui échange ses produits et services en contrepartie de l’argent que nous lui versons volontairement ou est-ce l’Etat qui ne cesse d’augmenter ses ponctions sur la société tout en diminuant le service rendu ? Fermetures de lits d’hôpitaux, fermetures de services publics, diminution des prestations régaliennes, notamment justice et police, baisse de la qualité de l’éducation, etc.

      Non Mme Bachelot, cessez de vous trouver des boucs émissaires, c’est votre gouvernement et vous-mêmes qui vous gavez !

  4. J’aime bien Amazon, j’utilise beaucoup le service qui effectivement me semble un des meilleur au monde , je ne pense pas que Jeff Bezos soit un entrepreneur et encore moins l homme le plus riche au monde, c’est à partir de cette phrase que l’article dérape et s’engouffre dans les clichés habituelles de la presse économiques US sur la pseudo vie et personnalité des gens qui ont fait fortune selon leurs critères . La réalité du personnage doit être un peu plus complexe et grégaire que le personnage hollywoodien décrit car au final pour s’acheter un journal pourrie et corrompu comme le Wapo et surtout prétendre vouloir  » sauver la planète » via un fond , cela dénote que Bezos n’est pas seulement un excellent manager à la mode des universités américaine mais aussi, qu il n ai pas autant intelligent que l on veut bien nous faire croire et qu il existerait peut être dans sa psychologie une lourde tendance à l’ idiocratie, comme toujours la réalité est certainement plus subtile .

    • il me semble que c’est un portrait, vous êtes libre de l’apprécier ou pas. et puisque vous sortez l’arme absolue du troll, le mot « hagiographie », je pense qu’il est difficile dans le parcours professionnels tant de Bezos que de Gates de trouver des échecs, et donc, raconter leur vie professionnelle ressemble à une succession de réussites, puisque c’en est une !
      Que vous n’appréciez ni l’un ni l’autre, ne change rien au fait qu’ils ont apporté des bouleversements majeurs dans nos vie !

  5. Merci de tordre le cou à cette légende voulant qu’Amazon maltraite ses employés, je sais que c’est faux. Bien sûr, il faut bosser, et c’est plus fatigant que d’être allocataire social, mais j’en connais qui y ont bossé, et ils me disent que la pression y est la même que partout ailleurs dans la logistique, ni plus ni moins. Et que ça permet à beaucoup de non-diplômés d’avoir un travail convenable.
    Amazon cristallise la hargne des gauchistes, alors qu’il a plein de concurrents sur le même créneau, il est très loin d’être le seul, mais allez savoir pourquoi, c’est lui qui est critiqué en premier lieu.
    De la même manière, Mc Do doit subir les foudre des mêmes écolos pour crime de « mal-bouffe », alors qu’au niveau de la qualité nutritive, ce n’est pas pire qu’une pizza, un kebab ou une frite-fricadelle, pour nos amis du Nord… mais c’est lui qui reçoit la foudre. Et pareil, la main d’œuvre est ravie (souvent des étudiants, il est vrai, mais Dieu sait que certains ont besoin de bosser).
    Pour relativiser, servir de paratonnerre à forces de gauche n’a pas l’air de nuire au chiffre d’affaire, donc je présume qu’aussi bien les dirigeants de Mc Do que ceux d’Amazon ne s’en soucient pas trop. Si les clients et les employés sont satisfaits, où est le problème? Ceux qui le critiquent le plus violemment ne sont de toutes façons pas des clients potentiels, car ils préfèrent aller chez un bouquiniste, que l’on ne trouve plus que dans certains quartiers. Grand bien leur en fasse…

  6. Bonjour,

    « Objectif (de Jeff Bezos): accorder plus d’attention à ses autres « passions » – l’aéronautique et l’espace avec Blue Origin, la presse avec le Washington Post, l’aide aux sans-abris et aux enfants déscolarisés avec le Day 1 Fund et l’environnement et le climat avec le tout nouveau Bezos Earth Fund inauguré l’an dernier. »

    Que Jeff Bezos gagne beaucoup d’argent est une chose.
    Il fait partie de ces personnes inventives, curieuses, entreprenantes qui innovent et réussissent.

    Très bien.

    Pour ma part, ce qui me dérange n’est pas la fortune, c’est le pouvoir que donne la fortune et là, ce sont des montants démesurés, qui n’ont plus de sens.

    Alors que nous avons déjà Bill Gates qui a décidé de se mêler de la santé de l’humanité, aurons nous Jeff Bezos et ses « passions » pour se mêler de climatologie et d’écologie…?

    Ces « hommes d’exception » ne peuvent se contenter de leur réussite professionnelle. Il leur faut devenir philanthropes et faire le BIEN, ce qui est le piège ultime.

    Je ne veux pas que Bill Gates se mêle de ma santé. Il n’est ni compétent en la matière ni élu pour le faire, il a juste une fortune colossale et aime le pouvoir qu’elle donne.

    Je ne veux pas plus que Jeff Bezos se mêle de dire comment fonctionne le climat et décide de ce qu’il faut faire pour « sauver la planète », ni que Mark Zuckerberg, après avoir invité le monde entier à échanger librement sur les réseaux sociaux, décide de ce que j’ai le droit de d’écrire ou non, selon ses seules règles.

    Pourtant, que je le veuille ou non, c’est ce qui se passe.

    Ces hommes sont d’autant plus dangereux qu’ils cumulent l’intelligence, la réussite, des fortunes colossales et se disent du camp du BIEN qu’il est impossible de combattre… évidemment.

    • D’accord avec vous. Amazon est un concept remarquable – enfin c’est plutôt internet qui est un concept remarquable, révolutionnaire même, et le flair, l’esprit d’entreprise, l’intelligence, la capacité de travail de Bezos a fait le reste ; et il mérite pleinement son succès, le succès d’Amazon.
      Mais la deuxième partie de sa vie, qui semble-t-il commence maintenant, n’est pas encore écrite. Et je ne suis pas sûr qu’elle démarre sous les meilleurs auspices, quand on voit ses engagements politiques. Le WaPo et sa partisanerie évidente, son action pour faire mettre hors-jeu le réseau social conservateur Parler (drôle de conception de la liberté d’expression), et son projet de s’investir dans la préservation « de l’environnement et du climat » n’augurent à mes yeux rien de très bon, surtout quand comme vous le soulignez justement on sait qu’il détient une fortune colossale, du jamais vu dans l’Histoire de l’Humanité en réalité – au point que certains commencent à s’alarmer que les quelques milliardaires les plus riches de la planète sont devenus plus puissants que beaucoup d’États.
      Quand on voit ce que des gens comme Georges Soros ou Bill Gates font de leur argent, la prétention qu’ils ont de faire le bonheur des peuples, y compris malgré eux (quand on voit avec quels organismes ils s’allient), on est en droit de se poser des questions sur la suite.

    • @libresechanges : j’aime bien votre message que j’ai trouvé bien argumenté, il m’a fait réfléchir. Pour ma part j’ai plus peur du pouvoir de la Chine que de celui de Gâtes et Bezos. Ce n’a sont pas eux qui sont en train d’éradiquer ce qu’il reste de démocratique en France. Je continue de penser que le danger vient des structures étatistes et bureaucratiques qui existent chez nous.

      Pour autant, je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce que dit Bill Gates, je pense qu’il s’est même trompé à plusieurs occasions. Mais ce n’est pas l’esprit du mal qu’on représente parfois.

      Enfin, je voudrais rappeler qu’il existe une réponse societale à opposer aux empires financiers et ce sont les lois anti-trust, car le risque avec les GAFA c’est surtout l’entrave à la libre concurrence et leurs positions dominantes sur les marchés.

    • D’accord. Mais le fond du problème pour moi n’est pas tellement que ces grands patrons richissimes utilisent leur pouvoir financier pour agir sur ces sujets politiques, ils sont en principe libres de dépenser leur argent comme ils l’entendent après tout, mais c’est que des institutions internationales comme l’OMS acceptent des dons colossaux de Bill Gates, que des états et des organisations para-étatiques donnent des moyens à ces entrepreneurs d’influencer politiquement sur la vie des citoyens, que des juges reçoivent des prébendes d’une des multiples entités de Georges Soros alors qu’ils siègent à la cour européenne des droits de l’homme, bref, que les serviteurs des institutions se mettent au service d’intérêts privés, personnels, au mépris des citoyens qui les payent pour défendre leurs droits.

      La corruption des élus est aussi vieille que la politique, mais la nouveauté, c’est ce degré de collusion entre les puissances financières et les puissances politiques à un niveau international jamais vu dans l’histoire, et qui conduit à court-circuiter le pouvoir d’action politique des citoyens.
      Ce qui permet à gauche comme à droite de condamner l’ultra-libéralimse débridé, à l’état de se défausser en mettant tout sur le dos de la finance apatride, et à ces grands patrons de se faire passer pour des bienfaiteurs désintéressés tout en se goinfrant au mépris des citoyens.

      • 100% d’accord avec votre point de vue, docteur.
        Le plus coupable n’est pas celui qui essaie de corrompre (ou du moins qui essaie d’influencer les décideurs d’aller dans une direction favorable pour leurs intérêts).
        Et à la limite également, il est humain de se laisser corrompre, je veux dire par là que ça existe depuis que le monde est monde, et ça ne disparaîtra pas de sitôt.
        Le vrai problème,c’est quand il n’existe plus de contre-pouvoir, dont l’objectif est, in fine, de réduire autant que faire se peut la marge de manœuvre de chaque décideur.
        Et le seul moyen d’y remédier est à la fois de disposer de contre-pouvoirs vraiment efficace, et, le plus important à mes yeux, d’avoir une subsidiarité dans les prises de décision. Et avec la généralisation des organismes « mondiaux », cet aspect est de plus en plus malmené.
        Autrement dit, baser le fonctionnement d’un système sur l’honnêteté supposée de tout un chacun est une erreur funeste.

      • @Pierre82 : oui et c’est parce que le pouvoir corrompt nécessairement que les plus éclairés de nos philosophes et de nos dirigeants ont proposé il y a quelques siècles le principe de la séparation des pouvoirs. C’est pour cette raison que nous avons une assemblée nationale avec 577 députés, un sénat, un gouvernement, une justice en théorie indépendante, etc.

        Ce qui a le plus souffert ces dernières années dans le monde c’est justement le principe de la séparation des pouvoirs. Russie, Turquie, France à un moindre degré, les exemples sont nombreux de ces régimes qui se sclérosent autour d’un petit noyau de décideurs au détriment des parlements nationaux, de la justice, de la liberté de la presse, etc.

        Tant qu’on n’aura pas fait ce diagnostic on se perdra en vaines solutions telles les référendums d’initiative populaire que je soutiens mais dont je sais qu’ils ne résoudront pas les problèmes de fond. Nous devons défendre la séparation des pouvoirs et ce n’est pas chose facile parce que nombreux sont ceux qui parmi nous attendent l’homme fort comme remède miracle. C’est un leurre dangereux qui nous rapproche chaque jour un peu plus de la république bananière tout en nous éloignant des solutions pragmatiques qui nous aideraient.

        Je ne crois pas aux hommes forts. Je crois qu’ils sont surtout forts à défendre leurs intérêts et ceux de leurs amis. Et malgré l’admiration que j’ai pour Charles de Gaulle je ne peux m’empêcher de faire mienne cette maxime que F. Mitterrand formula jadis au sujet de la 5ème république : c’est le coup d’état permanent. On en voit encore l’illustration ces jours-ci avec la dictature sanitaire qui s’est instaurée.

        Tout le monde brocarde les régimes parlementaires en disant qu’ils sont les régimes des partis comme disait De Gaulle. La 5ème c’est au contraire le régime du parti, voire d’un clan au sein du parti tant la décisions s’est resserrée autour d’un seul homme. Avec les effects de cour et le clientélisme que l’on connait bien. Revenons aux fondamentaux, combattons les illusions.

      • Si j’ai bien tout compris, Lionel ne croit pas aux hommes forts mais néanmoins admire le général de Gaulle, tout en avouant sa préférence pour Mitterrand (onze fois ministre de la IVème République, puis Président de la Vème République, qui s’est accroché au pouvoir, contrairement à de Gaulle, grâce à des « cohabitations ») mais auteur en 1964, d’un pamphlet grotesque et injurieux contre le chef de l’État, Charles de Gaulle où il ose écrire : « Qui est-il, lui, de Gaulle ? Duce, Führer, caudillo, conducator, guide ? »
        Bon appétit Lionel !

      • @Mildred : non je ne crois pas aux hommes forts, je pense qu’ils représentent l’espoir illusoire que nous projetons sur des figures toutes puissantes aux vertus rassurantes. Nous sommes tellement avides de leur protection que nous sommes prêts à tout leur déléguer, notre liberté, notre prospérité, et notre intégrité.

        Leurs résultats : pouvoir personnel et enrichissement des copains. Point positif : une certaine prévisibilité et stabilité de la politique. Point négatif : le glacis qui emprisonne la liberté. Exemples types : Peron, Chavez, Poutine, Erdogan, et dans une moindre mesure De Gaulle. Il faut tout de même se souvenir, entre autres exemples, que dans les années 60 le script du journal télévisé était relu par l’Elysée avant de passer à l’antenne.

        Je ne suis pas socialiste, encore moins admirateur de François Mitterrand dont la politique s’est révélée désastreuse mais je lui reconnais certains mérites comme celui d’avoir su identifier les défauts essentiels de notre constitution qu’il a résumés dans cette belle formule : le coup d’état permanent. F. Mitterrand a également su tourner le dos à la politique de relance qu’il avait initié en 1981, c’est ce qu’on appelle le fameux tournant de 83. Quand je vois Mélenchon et tous les attardés du socialisme, je me dis que c’est une grande qualité que d’arriver à reconnaître ses propres erreurs.

        C’est toujours un plaisir de discuter avec vous (et avec les autres commentateurs tant qu’ils sont respectueux et polis). Bonjour chez vous.

      • Eh bien pour moi, Mitterrand n’est rien d’autre qu’un de « ces hommes politiques à plusieurs faces… gardant un équilibre de finaud entre tous les partis extrêmes, sorte de jésuite républicain et de champignon libéral de nature douteuse, comme il en pousse par centaines sur le fumier populaire du suffrage universel ». Bref, un homme politique de la IIIème République tel que décrit en son temps par Maupassant dans « Bel Ami ».

      • @Mildred : je comprends votre jugement sur François Mitterrand et je le partage à condition de reconnaître que c’est vrai de tout homme politique. Les hommes politiques ne sont pas des sauveurs ce sont des hommes ordinaires avec leurs défauts, leurs compromissions plus ou moins acceptables.

        Les hommes forts c’est la même chose sauf qu’ils cachent ce qui déplait à l’opinion tel ce château appartenant à Poutine, cette résidence somptueuse nichée dans une forêt à l’abri des regards indiscrets. Ils sont juste un peu plus hypocrites.

        C’est pour cette raison que le principe de séparation des pouvoirs est si précieux. Nous savons ce que valent un Macron ou un Hollande alors ne leur donnons pas tous les pouvoirs, c’est notre meilleure garantie, à tous points de vue.

      • Lionel, merci de me pas comparer Mitterrand à de Gaulle, un peu de décence …
        Mitterrand a été de tous les partis et de toutes les coalitions de la quatrième, comme le rappelait Mildred. Quant au coup d’état permanent qu’il dénonçait, il s’est bien gardé de remettre la constitution une fois élu, alors, de grâce …
        De mémoire, le « tournant de la rigueur » a été pris, pour tenter de limiter les dégâts aux législatives de 86. Il y a eu également l’introduction de la proportionnelle pour prendre des voix à la droite. C’était un calcul politicien opportuniste, qui n’avait rien à voir avec une prise de conscience des erreurs commises.
        Parce que en 88, une fois réélu, il a recommencé !

      • Maintenant qu’on a réussi à régler son compte à Mitterrand et à sa « belle formule » du « coup d’état permanent », pourquoi nous ramener Poutine qui ne nous concerne en rien, au lieu de nous expliquer en quoi le général de Gaulle, en 1940 puis en 1945 et 1946, et enfin de 1958 à 1969, s’est comporté comme un homme politique ordinaire ?
        Nous aurait-il caché, lui aussi, de splendides demeures, ou bien aurait-il entretenu une seconde famille aux frais de la princesse, ou aurait-il participé à des parties fines dont nos républicains de tout bord, ont toujours été de grands adeptes ?
        Non, vous ne nous dites rien de ce genre. Vous nous dites seulement : Poutine !
        Jai envie de dire : « C’est un peu court, jeune homme ! »

      • @Phedge : pour clarifier ma position, je tiens à préciser que je n’ai jamais voté Mitterrand mais bien l’autre camp. Néanmoins, je maintiens mes propos sur les défauts de la 5ème et sur la lucidité de Mitterrand à son égard. Certes il s’est glissé sans scrupules dans les habits qu’avaient taillés sur mesure les gaullistes pour le général après les avoir allègrement dénigrés, mais il a quand même essayé d’instaurer une proportionnelle, il faut lui en rendre le crédit et je ne pense pas que c’était uniquement à des fins électoralistes. Pour le reste, je suis d’accord pour dire que sa politique était désastreuse, surtout d’un point de vue économique.

        S’agissant de la 5ème, je persiste à croire que cette constitution d’inspiration bonapartiste nous crée plus de problèmes qu’elle n’en résout, nous le voyons bien aujourd’hui. On s’est pas mal éloigné du sujet d’origine mais ça en valait la peine.

      • ah bien sûr, c’est la Constitution le problème … depuis 1789, la France a connu 14 constitutions sans parler des périodes intermédiaires, je vous laisse consulter le lien
        https://www.vie-publique.fr/fiches/268934-histoire-constitutionnelle-de-la-france-depuis-la-revolution-intro
        et depuis Giscard chaque président, y est allé de sa modification … environ 34 retouches, certaines plus dispensables que d’autres.
        Pendant ce temps là les USA ont toujours la même depuis deux siècles et demi, quant aux Britanniques c’est encore mieux avec la Magna Carta.
        Pour ce qui est du mérite de Mitterrand d’avoir réintroduit la proportionnelle, vous pourrez y réfléchir en 2022 avec une fois de plus, MLP au second tour, et remercier ce bienfaiteur de la démocratie, d’avoir offert à JMLP qui ne représentait que 0.74 % à la présidentielle de 74, 35 députés en 86 et une tribune qu’il n’a plus quittée. Depuis ce beau geste « sans aucun calcul » – ça mérite le César de la naïveté – la vie politique est verrouillée.

        Le problème n’a jamais été la Constitution, mais les hommes politiques. De Gaulle servait la France, ses successeurs ont préféré servir, et se servir de l’état, et vous savez ce Bastiat en disait de l’état … là est toute la différence.

      • @Pheldge : c’est l’éternel question de savoir s’il faut changer les structures ou les hommes, une question qui se pose dans toutes les organisations humaines, qu’elles soient politiques, religieuses ou commerciales.

        S’agissant des présidents on évoque souvent leur manque de carrure, leur incapacité à endosser le costume laissé par le général. C’est une critique évidente si on pense par exemple à François Hollande mais la récurrence du phénomène laisse penser qu’au delà des personnes il existe probablement un problème de structure.

      • n’oubliez pas que la Constitution de 1958 a été rédigée dans une période de crise, en pleine guerre d’Algérie, d’instabilité gouvernementale, alors que la classe politique appelle De Gaulle comme le sauveur. Alors encenser l’arsouille pour son expression provocatrice du « coup d’état permanent », c’est oublier un peu facilement l’impuissance et la lâcheté qui ont caractérisé son action en cette période troublée !
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_française_du_4_octobre_1958

      • Il ne faut pas trop en faire non plus sur la « stature » du Général de Gaulle. Lui aussi avait le talent de l’intrigue pour obtenir la première place à la Libération (voir l’affrontement avec le général Giraud) et c’est sous cette fameuse stature que furent mises en place en 1945 et 46 nombre d’institutions collectives directement inspirées par les communistes (sécu sociale, ENA, retraites par répartition…) qui pèsent encore et toujours sur notre prospérité et notre liberté.
        S’il n’y avait pas eu Rueff en 1958…
        https://leblogdenathaliemp.com/2016/10/27/jacques-rueff-ou-le-liberalisme-applique/

      • Chère Nathalie,
        Au risque de vous paraître désagréable, permettez-moi de vous faire remarquer que le général de Gaulle, pas plus que personne nierait qu’il était un chef militaire, personne ne nierait non plus, qu’il était un redoutable homme politique, surtout dans les circonstances où il se sentait investi pour représenter l’intérêt la France.
        Pour ce qui est du général Giraud, il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’il fut le candidat choisi par Roosevelt – qui d’ailleurs le jugeait comme étant un piètre politique – pour entériner sa décision qu’après la Libération, l’administration des territoires français serait assurée par les militaires américains dans le cadre de l’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories), en somme : la France occupée, comme l’Allemagne ou l’Italie.
        Doit – regretter que le général de Gaulle et son gouvernement provisoire, aient refusé « les bienfaits d’une occupation étrangère » ?
        Je ne le pense pas !

      • @Mildred : De Gaulle avait d’incontestables qualités en tant que militaire et en tant que politicien. Cela n’empêche pas de porter un regard nuancé sur son héritage, ainsi que sur ses successeurs qui ne méritent pas l’excès d’indignité qui leur est fait, quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur eux par ailleurs.

        A propos de De Gaulle je vous invite à relire l’article que Nathalie a consacré à Jacques Rueff qui a directement influencé les politiques gaulliennes. De Gaulle était bien entouré. Ca ne diminue pas son mérite mais ça permet de sortir de la vision mythologique du personnage.

  7. Finalement et si on veut bien voir les choses, c’est cette pandémie du Coronavirus qui aura sonné la fin de quarante ans d’illusions où nous et nos alliés américains, nous nous sentions les maîtres du monde.
    Et voilà que nous assistons à l’effondrement de ce monde. Et voilà nous nous soumettons à ceux qui veulent détruire ce que nous sommes, nos patries, nos familles, notre morale et jusqu’à notre civilisation, et nous haïssons de toutes nos forces ceux qui essaient courageusement de résister.

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