Quand la gauche entend le mot AMAZON, elle sort ses pétitions

Vous connaissez l’adage : « Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en ! » À cette aune, nul doute que Jeff Bezos, le PDG fondateur du géant du commerce en ligne Amazon doit se frotter les mains.

Depuis que le gouvernement Macron-Castex a décidé d’inclure la fermeture des commerces de proximité non-essentiels puis celle des rayons comparables des grandes surfaces dans le reconfinement anti-Covid qui court depuis le 30 octobre, créant de fait un boulevard pour le commerce en ligne, pas un jour ne se passe sans qu’Amazon ne soit la cible de discours anticapitalistes aussi rudimentaires que largement partagés dans les cercles dirigistes.

Même le gouvernement s’y est mis – comme s’il n’était pas l’unique responsable de cette situation parfaitement absurde. Mais comment s’étonner ? Lorsque l’on préfère fermer les rayons non-essentiels des grandes surfaces plutôt qu’autoriser la réouverture des petits commerces dont rien n’indique qu’ils soient des vecteurs de contamination dès lors que les gestes barrières sont respectés, il devient absurdement logique d’entraver au maximum les activités d’Amazon en France plutôt que d’autoriser la réouverture des précédents. 

Et peu importe que le « quoi qu’il en coûte » qui accompagne ce suicide économique et social piloté d’en haut ne soit lui-même, via les impôts futurs qu’il implique obligatoirement, l’un des éléments qui conduira à la faillite et au chômage tant et tant d’entreprises et de citoyens empêchés de travailler.

C’est ainsi que le Premier ministre Jean Castex a suggéré aux Français de « retarder ou décaler (des achats), plutôt que de commander, sur un grand site étranger, des produits par Internet » tandis que Bruno Le Maire conseillait pour sa part de passer un coup de fil à la boutique du coin pour commander livres ou jouets. Et c’est ainsi que la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, balayant toute précaution oratoire, n’a pas hésité à étaler en grand le dogme anticapitaliste en la matière :

« Oui, Amazon se gave, à nous de ne pas les gaver. »

Autrement dit, nos ministres appellent ni plus ni moins les Français à boycotter Amazon pendant le confinement.

Quelle merveilleuse coïncidence : c’est justement ce que préconisent les habituels signataires des tribunes écolos-gauchistes tels que l’ex-député LREM Matthieu Orphelin, l’ex-ministre de l’écologie de François Hollande Delphine Batho, le député Insoumis François Ruffin, Anne Hidalgo (on ne la présente plus), le maire EELV de Grenoble Cédric Piolle, le Président EELV de la métropole lyonnaise, les inévitables célébrités conscientisées de notre exception culturelle et une ribambelle d’ONG façon Greenpeace et les Amis de la Terre dans une pétition publiée hier 17 novembre qui commence ainsi :

« Cher Père Noël, cette année, nous prenons l’engagement d’un #NoëlSansAmazon. »

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La veille, un autre collectif mêlant aussi EELV, France insoumise, PS, Attac, Greenpeace, CGT et Économistes atterrés s’était fendu d’une tribune relayée par franceinfo pour demander l’instauration en urgence d’une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon afin de subventionner les commerces de proximité ainsi que des mesures législatives et fiscales de plus long terme pour freiner le développement d’une entreprise prédatrice qui menace justice sociale et justice climatique :

« La crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur. (…) Le monde rêvé par Amazon est en totale contradiction avec la profonde aspiration à des vies décentes sur une planète vivable. »

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Dans cette affaire, la crise sanitaire ne fait qu’exacerber un violent refus de la nouvelle économie numérique, refus qui prolifère depuis longtemps dans les rangs de l’anticapitalisme associé à l’écologisme radical et qui s’est focalisé sur quelques noms emblématiques comme Uber, Airbnb et Amazon.

Pourtant, si l’on s’en tient aux chiffres, Amazon ne représente en France que 20 % du e- commerce de biens, ce dernier ne représentant que 10 % du commerce de détail. Pas de quoi fouetter un chat, sauf dans l’esprit des alarmistes de tout poil qui voient le ciel leur tomber sur la tête dès qu’une innovation pointe le bout de son nez et qui se mettent alors à réclamer impôts, interdictions et obligations afin de restaurer l’ordre ancien et barrer la route à toute concurrence.

À ce sujet, il convient d’ailleurs de noter que parmi les signataires de la tribune et de la pétition mentionnées plus haut figurent des syndicats de commerçants et de libraires. Exactement comme les taxis ont vécu l’arrivée des services de transports tels qu’Uber comme une menace à éradiquer d’urgence plutôt que de chercher à améliorer leur offre, il est certain que l’arrivée d’Amazon en France (en 2000) ainsi que l’émergence d’entreprises similaires, notamment CDiscount (groupe Casino) qui occupe le deuxième rang de notre e-commerce national, ont profondément bouleversé le secteur de la distribution.

Il se trouve que les consommateurs Français apprécient énormément le commerce en ligne. Parmi les personnes de plus de 18 ans, 70 % achètent des biens sur internet et 33 % se fournissent sur Amazon. Elles y trouvent une variété de choix appréciable, des prix concurrentiels, un service de livraison extrêmement rapide ainsi qu’une grande facilité de retour et de remboursement des produits qui ne leur conviennent pas.

C’est la seule façon de se faire livrer un dimanche le livre que votre lycéen étourdi doit lire pour le lundi et qu’il a complètement oublié d’acheter le samedi. C’est la seule façon de retrouver le même voile d’ombrage que celui que vous aviez acheté l’année précédente chez Bricorama qui ne fait plus le modèle cette année. Etc…

Et puis c’est une façon bien pratique de vendre ses bouquins, n’est-ce pas Mme Hidalgo, n’est-ce pas M. Orphelin ?

 

Il se trouve également qu’Amazon emploie en France 9 300 personnes en CDI, sans compter les embauches temporaires de fin d’année, et qu’un nombre non négligeable de PME et de commerçants français vendent leurs produits via son site internet. Plus de 10 000, selon la plateforme. Boycotter cette dernière revient à priver les premiers de débouchés, donc à fragiliser leur activité et les emplois qui en dépendent.

Les pétitionnaires y ont-ils pensé ? Probablement pas. Pas plus qu’ils ne veulent intégrer dans leurs raisonnements délirants les évolutions écologiques adoptées par un nombre grandissant d’entreprises dans la conduite leur activité, e-commerce et Tour de France compris.

Car au-delà de leurs récriminations sur la concurrence déloyale des grands opérateurs en ligne vis-à-vis des petits commerces, c’est plus fondamentalement un mode de vie qui est en cause, ce sont les idées même de consommation et de croissance qui sont violemment rejetées. À leurs yeux, il existe une façon « citoyenne » de consommer qui passe exclusivement par l’économie circulaire et les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Tout le reste n’est qu’injure faite à l’humanité et surtout à la planète.

Dans cette perspective, toute taxe sur le chiffre d’affaires d’Amazon – taxe qui sera répercutée sur le consommateur au détriment de son pouvoir d’achat ou au détriment de la qualité de service, n’en doutons pas – est en réalité une amende, une peine, une punition infligée à qui ne consomme pas selon les canons du camp du bien écolo-décroissant. 

Mais au fait, cette taxe existe déjà ! C’est la fameuse taxe GAFA française impulsée par le ministre de l’économie Bruno Le Maire qui s’applique depuis janvier 2019 à toutes les entreprises numériques qui réalisent un chiffre d’affaires mondial supérieur à 750 millions d’euros dont au moins 25 millions en France. Suspendue le temps que les négociations au niveau de l’OCDE aboutissent, elle sera en principe réactivée en France dès le mois prochain suite à l’échec des négociations.

Pour Bruno Le Maire, pas d’hésitation : « L’argent, il est chez les géants du numérique qui font des profits considérables. » Dès lors, il est simplement impensable que nos PME subissent une pression fiscale plus forte que les entreprises du numérique ! Mais franchement, à qui la faute ? Si la pression fiscale est terrible pour les PME, c’est en l’allégeant qu’elles retrouveront des couleurs, pas en l’augmentant pour les autres. 

Du reste, il est inexact de dire qu’Amazon ne paie pas d’impôts en France. En 2018, la plateforme aurait réalisé chez nous un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros et elle aurait versé au Trésor public 150 millions en impôt sur les sociétés, cotisations patronales et impôts locaux, et environ 100 millions supplémentaires en taxes et impôts collectés pour le compte de l’État (cotisations sociales, TVA, CSG). 

Dans une perspective libérale, c’est-à-dire une perspective qui respecte les choix des individus, leur liberté d’entreprendre et leur capacité d’adaptation à des environnements socio-économiques en pleine évolution, l’apparition d’entreprises novatrices comme Amazon commande deux choses :

· D’abord, dans le contexte présent du reconfinement, d’autoriser sans attendre la réouverture de tous les commerces quels qu’ils soient.

· Ensuite, dans le contexte plus général d’une transformation profonde du secteur, d’entraver le moins possible le jeu de la libre concurrence par des couches superposées de fiscalité alors que la France est déjà championne des prélèvements obligatoires en Europe et dans l’OCDE.

Sans confrontation avec la concurrence, seule à même de provoquer adaptations, innovations et améliorations dans les services offerts, les commerces de proximité artificiellement protégés ne parviendront jamais à s’ajuster progressivement à l’arrivée des nouveaux acteurs propulsés par les nouvelles technologies numériques. 

Peu importent les rodomontades de Bruno Le Maire, peu importent les pétitions pseudo-vertueuses de l’anticapitalisme décroissant, le monde d’Amazon et de toutes les nouvelles entreprises dans son genre est en train de s’installer en France. Il triomphera des obstacles parce que les clients, les entrepreneurs, les Français en général y trouvent leur compte et savent au fond d’eux-mêmes que le mouvement est irréversible et porteur de prospérité.


Illustration de couverture : Le logo d’Amazon, entreprise pionnière du commerce sur internet fondée par Jeff Bezos à Seattle (USA) en 1994.

41 réflexions sur “Quand la gauche entend le mot AMAZON, elle sort ses pétitions

  1. Bravo Nathalie. Pour moi qui habite un petit village du 04, Amazon est une bénédiction. J’imagine que les politiques qui habitent Paris intra-muros ne peuvent pas comprendre. De la même façon qu’ils ne comprennent pas qu’ici sans 4×4 en hiver c’est la galère ou que la chaudière au fioul est parfois la meilleure option. Si on a plus de pain on a qu’à manger de la brioche…toujours d’actualité.

  2. Personnellement, j’apprécie la position d’Amazon : une bonne vue d’ensemble du produit, une simplicité d’utilisation et sans fatigue, un excellent retour. Bref, que du plaisir.
    A noter que la pétition de nos Don Quichotte du Monde d’Avant est hébergée par… Amazon !!

  3. Nathalie, j’admire votre courage et votre pugnacité … devant autant de bêtise, j’ai renoncé : Amazon coche toutes les cases de l’ennemi idéal des gauchistes, mais à tort ! Amazon, ce n’est pas un, mais ujne multitude de commerçants affiliés, dont de nombreux « petits » et « indépendants », mais ça, ils refusent de le voir. C’est tellement plus facile d’assimiler Amazon à son patron, qui a en plus le mauvais goût d’être milliardaire, et de ressortir le slogan qui marche « faut faire payer les riches ! ». Je suis fatigué d’essayer d’ouvrir les yeux à mes proches … parce qu’en plus, ça ne sert à rien, ils refusent de comprendre.
    Donc, une fois de plus, bravo !

  4. Encore un excellent article, toujours aussi stimulant, de sorte que j’ai envie de répondre mais comme vous dites l’essentiel et que vous le faites fort bien je ne sais pas quoi rajouter que vous n’ayez déjà dit. Ah si : bravo et merci. Je souscris à l’intégralité de vos propos.

    Et un cri du cœur à l’attention de nos dirigeants : Non à la Venezualisation de l’économie et de la democratie française ! Non à l’appauvrissement général ! C’est l’activité économique qui finance la santé et les transferts sociaux ! Si vous ne l’aimez pas au moins ne la sabordez pas. Vive la liberté ! Vive l’état de droit !

  5. L’argent non dépensé en achetant moins cher grâce à la concurrence peut être dépensé pour des produits ou services locaux (restaurants, spectacles…), à condition qu’ils ne soient pas administrativement fermés ou écrasés de charges et contraintes!

  6. Bonjour,

    Alors que la situation consternante actuelle – des commerçants empêchés de commercer et des consommateurs empêchés de consommer autre chose que l’essentiel – est le résultat des décisions plus que contestables prises par le gouvernement, ce même gouvernement cherche un bouc émissaire à la grogne des gens, ce sera Amazon…

    Ainsi, le méchant n’est pas Macron/Veran/Castex, c’est Bezos.
    Ainsi, le problème n’est pas la privation de nos libertés mais les profits d’Amazon.
    Ainsi, le gouvernement peut flinguer les commerçants tout en feignant de les défendre.

    C’est de l’enfumage.

    Cependant, au delà de l’évolution des technologies qui explique le succès du e-commerce, il y a une main-mise des Gafa sur le monde qui devrait interpeller chacun d’entre nous, une nasse qui nous entoure sans bruit mais complètement.

    Bezos (200 milliards$) Zuckerberg (101 milliards$) Gates (119 milliards$) Musk (90 milliards$)
    J’ose à peine ajouter Soros et ses misérables 8,6 milliards*

    Même des libéraux devraient s’interroger sur ces hommes dont la fortune est telle qu’ils ont plus de pouvoir que les états. et n’ont de comptes à rendre à personne.

    Bezos vient de donner 800 millions à des organisations environnementales, Zuckerberg a donné 1 milliard à la fondation Silicon Valley Community, Gates subventionne l’OMS et veut vacciner la planète, Soros répand ses ONG en Europe.
    Facebook, twitter, google imposent désormais leur « charte de bonne conduite » et bannissent les contrevenants.

    Où sont les contrepouvoirs de ces maîtres du monde ?

  7. @ François Tursan :

    Absolument ! Les dirigistes ont une conception complètement statique et finie de l’économie. Ils s’imaginent toujours que ce qui est accordé à l’un est pris à l’autre. Rien n’est plus faux.

    @ libresechanges :

    « ces hommes dont la fortune est telle qu’ils ont plus de pouvoir que les états et n’ont de comptes à rendre à personne » etc.

    Quel pouvoir supérieur à celui des Etats ? Les Gafa ont des polices, des armées ? Ils obligent les gens à consommer leurs produits ?
    Vous parlez de la fortune de Jeff Bezos. C’est une fortune potentielle, elle est formé des 11 et quelques % d’actions qu’il détient dans sa boîte. Et il a commencé comme simple libraire en ligne à Seattle. Son crime ? Avoir développer une activité qui plait aux consommateurs.
    Il est certain qu’il faut veiller au libre jeu de la concurrence. Si on regarde la France, les chiffres montre qu’Amazon est en tête du e-commerce, mais à 20 %, et qu’il existe d’autres acteurs en bonne position. Rien n’empêche ces derniers d’améliorer et diversifier leur offre. En fait, plus on taxera les GAFA moins on a de chance de voir des concurrents émerger.

    • Je ne condamne pas la réussite, je fais un constat de main-mise qui est tout le contraire de la concurrence.
      Quand Bezos donne 800 millions à des organisations environnementales, c’est pour en recevoir une contrepartie.
      Quand Gates subventionne l’OMS c’est pour recevoir une contrepartie.
      Ils n’ont pas besoin d’armée ni de police, ils font la police eux-mêmes à travers leurs « philanthropie » ou à travers les règles qu’ils imposent.
      Leur fortune est « hors du commun », qui peut sans rire les concurrencer ? un chinois ?

      Bon… peut-être suis-je inquiet à tort mais je reste inquiet.

      • Je ne crois qu’ ils obligent les états ou l’ OMS à se plier devant eux mais ils sont peut-être heureux de prendre l’ argent pour assurer le train de vie d’ organisations qui coûte cher aux contribuables du monde entier et qui sont le jouet des états

    • Presque honteuse de ce que je considérais moi-même comme une boutade indigne de l’article de Nathalie, quelle n’a pas été ma surprise quand, ce matin sur Radio Classique, le patron d’Amazon France – qui fut très à l’aise sur le Black Friday et son report – se mit à bafouiller lorsque le journaliste lui demanda quand Amazon vendrait des médicaments comme il le fait dans les autres parties du monde !

  8. Dans le même ordre d’idée, on pourrait également faire fermer toutes les grandes surfaces pour éviter des distorsions de concurrence. Leclerc et Mulliez ne sont-ils pas d’ailleurs d’horribles turbo-capitalistes qu’il conviendrait de mettre au pas?
    Les services de l’état s’occuperait de la distribution de nourriture, en envoyant des fonctionnaires munis d’une tenue NBC pour faire les livraisons à chaque habitant. En plus, ça permettrait ainsi de déterminer ce que l’on doit manger pour mettre enfin un frein à la malbouffe.

    Bon, ici, on plaisante, mais franchement, si je vous avais décrit il y a un an ce que l’on vit actuellement, vous ne l’auriez pas cru.
    Cette république commence à m’inquiéter sérieusement, et je le dis sans rire.

  9. La loi Royer du 27/12/1973 destinée à protéger le commerce de proximité imposait des procédures d’autorisation pour l’ouverture de grandes surfaces.
    Comme elle a eu peu d’effets sauf de la complexité administrative et des polémiques politiques locales, elle a été complétée par d’autres lois aussi inutiles: La Loi Royer fut renforcée par la Loi Raffarin et 1995 qui fut à son tour remplacée par la Loi LME.

  10. Un reproche récurrent qui est fait à Amazon c’est celui de l’optimisation fiscale. D’une part c’est légal et d’autre part c’est un sport national. Prenez les plus grosses boites du CAC et voyez lesquelles ont leur siège aux Pays Bas, en Irelande ou en Suisse. Les seuls qui paient vraiment plein pot ce sont tous ceux qui ne peuvent pas créer une filiale à l’étranger.

    Par ailleurs je me souviens du temps d’avant Amazon, quand j’étais client de la FNAC. Le dernier achat que j’ai fait chez eux c’était en mars 2000 et depuis je n’ai plus acheté que chez Amazon. Il faut se poser des questions : comment se fait il que la FNAC qui était leader sur son marché, qui connaissait bien le marché français, qui avait déjà un site Internet fonctionnel des 1999, ait pu se faire dépasser par Amazon. Et comment se fait il que le groupe Fnac Darty ait reçu une subvention de plusieurs centaines de millions d’euros cette année alors qu’ils sont positionnés sur un secteur porteur? Poser ces questions c’est y répondre et on aurait

    Mais le plus pathétique ce sont toutes les tentatives de créer des Google ou des Amazon à la française. La aussi il serait opportun de se poser les bonnes questions. En France nous misons tout sur l’état y compris en matière d’investissement et du coup on se retrouve avec de francs succès comme Areva ou le moteur de recherche Qwant qui était censé mettre Google au tapis. Sans parler de nos industries existantes qui se font racheter par les américains (Pechiney, Alstom , etc). Le succès des GAFA repose aussi sur un marché dynamique du capital risque aux États Unis , il ne faut pas se leurrer. Et quand j’entends le gouvernement annoncer qu’ils vont investir l’argent du contribuable dans les startups j’avoue que ça me fait peur, pour le contribuable que je suis et pour l’économie.

  11. C’est rigolo comme ceux qui désignent les boucs-émissaires trouvent le moyen d’échapper ainsi à leur immense culpabilité auprès des blaireaux.

    Bezos n’a qu’une fortune très limitée par rapport à la puissance des États. De plus cette fortune est très fragile et loin de préfigurer une sorte de dynastie (en moyenne, seulement 2 riches sur 5 sont encore présents dans les 1 % après 10 ans. Les statistiques de l’IRS (les Impôts américains) montrent que seulement 1 % des 400 Américains les plus riches déclarent les mêmes revenus d’une année sur l’autre et que 8 % de leurs revenus proviennent des rémunérations et seulement 18 % d’entre eux sont des héritiers.

    Il ne faut pas se faire d’illusion sur la valeur boursière des actions d’Amazon. Non seulement cette valeur est extrêmement fluctuante, mais elle n’est en rien comparable à une réserve de cash qui serait disponible à tout moment. Si Bezos voulait demain liquider ses actions d’Amazon pour se lancer dans la débauche, il en obtiendrait bien moins que leur cours actuel. Entre le fait qu’il n’y a pas un nombre infini d’acheteurs au prix fort et la suspicion que susciterait une telle lubie, on pourrait prévoir un décrochage massif en bourse. En fait, cette fortune en actions signifie surtout une chose : le pouvoir et la façon de diriger l’entreprise en question.

    Bezos dirige une entreprise de services marchands, on ne peut pas lui reprocher de faire partie d’une entreprise financière qui tire ses profits des avantages de la financiarisation de la monnaie. Il faut donc bien chercher ailleurs les coupables, les dénonciateurs justement et leurs complices.

    « Celui qui contrôle le volume de la monnaie dans notre pays est le maître absolu de toute l’industrie et tout le commerce… et quand vous réalisez que le système entier est très facilement contrôlé, d’une manière ou d’une autre, par une très petite élite de puissants, vous n’aurez pas besoin qu’on vous explique comment les périodes d’inflation et de déflation apparaissent. »
    James A. Garfield, Président des Etats Unis (mort assassiné)

    • mais non, mais non, tout le monde sait bien, et c’est d’ailleurs ce qu’enseigne l’EdNat qu’un millionnaire, 1/ s’enrichit injustement sur le dos des pauvres, 2/ entasse sa fortune dans des coffres pleins de liasses de billets et de lingots d’or, et comme Picsou, se baigne tous les matins dans une piscine de napoleons et de souverains or …

  12. Attaquer Amazon et le e-commerce se retourne contre les entreprises françaises. Qui de C-Discount, de La Redoute, des 3 Suisses ? Quid de la Fnac, de Carrefour qui vend en ligne et bien d’autres ?

    Comme d’habitude, c’est faites ce que je dis, pas ce que je fais. Anne Hidalgo met son nom en bas d’une pétition anti-Amazon, pourtant je suis prêt à parier que les Parisiens sont parmi les utilisateurs les plus intensifs d’Amazon — et du e-commerce en général.

    Plusieurs services d’Amazon leur sont spécifiquement destinés, à eux et aux habitants des grandes villes (sans que ce soit annoncé comme tel, bien sûr) : livraison en quelques heures, livraison tard le soir, le dimanche… Ces options haut de gamme ne sont pas offertes à Pétaouchnok-les-Oies.

    Il est également odieux, de la part du gouvernement, de commencer par faire l’éloge du pitit commerce di proximiti bien franchouille, puis de le fermer sans réelle justification sanitaire, puis d’engueuler les pitits commerçants parce qu’ils ne font pas assez de vente en ligne (je pensais que c’était nazi, de faire du e-commerce ?), et puis enfin de leur enjoindre de se mettre au e-commerce en une semaine, une fois le confinement instauré, parce que, bien sûr, convertir un commerce physique en commerce en ligne se fait en quelques jours, comme le savent les énarques qui nous gouvernent et qui tous, ont fait ça dix ou quinze fois dans leur vie.

    On voit bien que la haine anti-Amazon n’a rien à voir avec la préservation d’hypothétiques petits commerces, lorsqu’on constate l’opposition des élus de Brétigny-sur-Orge à l’installation d’un établissement d’Amazon… ne faisant pas un poil de e-commerce… et fournissant exclusivement des services informatiques :

    https://www.leparisien.fr/essonne-91/installation-d-un-data-center-amazon-a-bretigny-sur-orge-la-levee-de-boucliers-des-elus-17-11-2020-8408850.php

    Mais comme les gauchistes ont toujours raison, cette fois-ci, ils nous trouvent le prétexte écologique, le Parisien publie des graphiques effrayants montrant combien d’ours blancs on assassine à chaque fois qu’on envoie un email, etc.

    Et puis une chose qu’on ne dit jamais, c’est qu’Amazon est infiniment appréciable parce qu’il fournit un service à l’américaine, c’est à dire aimable, efficace, rapide, et surtout, systématiquement favorable au client.

    Chez Amazon, le client est toujours présumé avoir raison, tandis que dans le commerce français, petit ou grand, traditionnel ou en ligne, le client est toujours présumé avoir tort.

    Chez Amazon, on vous en donne en général davantage que ce à quoi les règles vous donnent droit, tandis que dans le commerce français, c’est déjà un exploit d’obtenir ce qui est marqué sur le papelard.

    Cela étant, il ne faut pas déifier Amazon non plus. La question fiscale est véritablement un problème. La preuve, c’est qu’Amazon ne donne pas ses chiffres. Il confond l’impôt sur les sociétés, les impôts locaux et les cotisations sociales.

    J’ignore ce que le mandat de Trump a accompli à ce sujet, mais il fut un temps, les grandes entreprises numériques américaines ne payaient pas d’impôt aux Etats-Unis non plus. Elles en payaient, tous comptes fait, infiniment moins que des entreprises normales, peu importe leur nationalité.

    C’est très gênant au regard de la concurrence. D’ailleurs, il faut tenir compte de la part de marché relativement modeste d’Amazon en France. Aux Etats-Unis, il est beaucoup plus dominant, ce qui fait que ses pratiques sont beaucoup plus préoccupantes. Que ce soit à l’égard des clients, ou à l’égard des fournisseurs.

    Les clients américains d’Amazon sont nombreux à en dire beaucoup de mal. Et je ne parle pas des marchands tiers, qui sont soumis à une véritable dictature orwellienne. Un avocat a même gagné beaucoup d’argent en écrivant un traité de « droit Amazon » : des règles qui n’existent pas, qui ne sont écrites nulle part, mais qui sont appliquées souverainement et arbitrairement par Amazon, et qui peuvent condamner à mort une entreprise du jour au lendemain.

    Enfin, l’action de ces entreprises géantes dans le cadre du mondialisme pose réellement un problème. Je ne m’y étendrai pas, ayant déjà été très long, mais vous pouvez consulter, ici, la recension, par Philippe Herlin, du manifeste qui vient d’être publié par le président du forum de Davos, Klaus Schwab :

    https://philippeherlin.blogspot.com/2020/11/le-great-reset-une-menace-pour-nos.html

    Il confirme les pires craintes des anti-mondialistes.

    Honnêtement, dans un premier temps, je n’y ai pas cru. Mon détecteur de complotisme s’est réveillé. Hélas ! ce livre est parfaitement authentique. On en trouve des extraits sur le site même du forum de Davos :

    https://fr.weforum.org/agenda/2020/06/le-temps-de-la-grande-remise-a-zero/

    Et vous pouvez l’acheter (pour pas cher, en version e-book !) sur le site d’Amazon :

    https://www.amazon.fr/COVID-19-Grande-Réinitialisation-Klaus-Schwab/dp/2940631131

    « Ils » veulent vraiment nous imposer une dictature mondiale, à base de confinement post-Covid, de terreur climatique, de décroissance, « d’anti-racisme », de politiquement correct et de stato-gauchisme capitaliste-communiste.

    Comme il le dit lui-même, « le Forum économique mondial est l’organisation internationale qui œuvre à la coopération entre le secteur public et le privé ». Capitalisme de connivence serait plus exact. Cette expression apparaît pourtant bien anodine, au regard de ce que Klaus Schwab et ses amis veulent nous imposer.

    Lisez l’article de Philippe Herlin. Vraiment.

    • On ne peut accuser Amazon de chercher à optimiser la fiscalité dans un contexte qu’il n’a pas créé; S’il ne paye pas son comptant d’impôts ou profite de l’environnement existant pour limiter la casse, c’est que l’Etat habituellement très créatif sur le sujet affiche une nouvelle carence.

      • Qu’essayez-vous de démontrer ? Il ne s’agit pas d’être « gentil » ou « méchant » envers Amazon. Il s’agit de préconiser des décisions à son égard.

        D’autre part, il n’y a pas un Etat en cause. Ce sont tous les Etats du monde qui sont impliqués.

        Je préconise, pour ma part, que toutes les entreprises soient soumises aux même règles fiscales. Il n’est pas normal que certaines d’entre elles parviennent à ne payer presque aucun impôt.

        Il ne s’agit pas de choisir les pays où l’on paye moins d’impôts. Il s’agit d’échapper presque entièrement à l’impôt, par des montages qui incluent des paradis fiscaux.

        Les Etats-Unis eux-mêmes ont lutté contre ces pratiques dont bénéficient leurs propres entreprises. J’ignore où en sont les choses, car c’est très technique. Je décris la situation de départ. Celle-ci a peut-être évolué. Mais il est à peu près certain qu’Amazon, par exmple, possède un avantage déloyal par rapport à C-Discount. Ce n’est pas normal.

      • @ Robert Marchenoir : « Je préconise, pour ma part, que toutes les entreprises soient soumises aux même règles fiscales. » Bruno Lemaire vous reçoit 5/5 et d’ailleurs fait des pieds et des mains pour faire « rendre gorge aux géants du numérique ». mais à la fin qui paye ? Bezos, Gates ? non, absolument pas, c’est le consommateur final, en vertu du principe élémentaire qui dit que « ce n’est pas la vache qui paye les taxes sur le lait ! »! Alors cette égalité par l’impôt que vous réclamez, c’est nous qui allons la payer. La belle affaire, tout ça pour mettre Amazon au niveau de C-discount ?
        Je suis par ailleurs étonné que vous demandiez le nivellement par des hausses d »impôts, au lieu du contraire …

      • Ce n’est pas l’impôt punitif qui améliorera les choses mais seulement la baisse de la fiscalité qui sur le long terme fait changer de stratégie les entreprises.
        https://www.lesechos.fr/2018/02/reforme-fiscale-americaine-qui-sont-les-perdants-et-les-gagnants-983545

        Demander à l’Irlande ou aux Pays-bas d’augmenter leur fiscalité dont profitent pas mal de grosses entreprises françaises, c’est perdu d’avance. Comment croire que les entreprises irlandaises ou hollandaises accepteraient de payer plus d’impôts pour rejoindre un enfer fiscal qui prévaut chez nous autres ?

      • @ Pheldge
        @ Tino

        Soyez gentils de ne pas me prendre pour un neuneu. Je suis un libéral. Vous n’avez donc pas besoin de me servir les arguments prêts à l’emploi que vous servez aux anti-libéraux. Essayez de réfléchir.

        Evidemment que c’est le consommateur qui paye les impôts d’Amazon. Je suis ravi d’avoir des prix plus bas grâce à l’optimisation fiscale d’Amazon. A court terme, je ne dis pas non.

        Mais à long terme, si vous avez une entreprise qui est déjà en position monopolistique, et qui est à peu près seule capable d’utiliser ces dispositifs d’optimisation fiscale, alors, à long terme, la concurrence disparaîtra et les prix remonteront fortement.

        Sans compter tous les autres effets pervers du manque de concurrence.

        Encore une fois, lisez ce que j’écris avant de me balancer des arguments en boîte. Je n’ai même pas mis en cause la concurrence fiscale entre pays. Je mets en cause le sandwich fiscal qui fait que ces énormes entreprises ne payent d’impôts nulle part (c’est une approximation, évidemment).

        Si vous croyez que c’est libéral de laisser le marché à une poignée d’entreprises géantes soumises à aucune concurrence, alors il y a un truc que vous n’avez pas bien compris dans le libéralisme.

        Je suis donc en faveur, à la fois, d’une baisse de la dépense publique et des impôts en France, et d’un rétablissement de la concurrence par l’élimination des manipulations fiscales les plus extrêmes et les moins défendables.

        Celles, par exemple, qui ont recours aux paradis fiscaux. Il est singulier qu’on tombe sur le dos à Poutine lorsqu’il emploie ces derniers pour cacher l’argent volé au peuple russe, mais qu’on admet des manipulations similaires de la part d’énormes entreprises, critiques sur leur marché.

        Et susceptibles, de plus, de collusion avec les Etats, étant donné leur poids.

        Ma position n’a d’ailleurs rien de très original. C’est celle de nombreux économistes, et pas spécialement des économistes de gauche. C’est, sauf erreur de ma part, le sens de discussions en cours à l’OCDE.

        Pour naître et se développer, les entreprises françaises ont besoin à la fois de moins d’impôts, et de plus de concurrence avec les autres.

        Le capitalisme de connivence pratiqué par les géants du numérique n’a rien de libéral. D’ailleurs, aux Etats-Unis, les procédures sont désormais ouvertes, contre eux, au motif de l’abus de position dominante. La question de l’éclatement forcé des Facebook, Google et autres Amazon est ouvertement posée.

      • @ RM
        Je vous prends pas pour un neuneu, on échange.

        Pour les abus de position dominante, laissons les juristes oeuvrer, ça les occupe et c’est un contre-pouvoir normal. Mais à l’examen de la fixette sur IBM depuis les années 80, je suis quand même un peu dubitatif :
        https://www.ictjournal.ch/news/2014-01-31/ibm-visee-par-une-enquete-pour-abus-de-position-dominante-aux-etats-unis

        « A noter que parmi les membres de la CCIA, créée en 1957, on compte les concurrents directs d’IBM, à savoir Microsoft et Oracle. »

        Et puis d’ailleurs Amazon et les autres sont fragiles commercialement et ils le savent. Il m’arrive aussi de me servir chez Aliexpress/Alibaba ou Rakuten. La vie n’est pas simple pour Mr Bezos ni pour Mr Ma et les excitations de Mr Maire doivent les faire rigoler.

      • @ Tino

        Je ne vois pas en quoi le cas d’IBM constituerait un argument pour ne pas démanteler Amazon ou Facebook.

        IBM a été en position de monopole, effectivement, et c’était une mauvaise chose, effectivement. J’ignore quelles actions anti-trust ont été entreprises à son encontre.

        Ce que je sais, c’est que le monopole d’IBM a été détruit par un concurrent, Microsoft, mais plus généralement par l’arrivée d’une nouvelle technologie, la micro-informatique, qui a rendu obsolète celle d’IBM.

        Il n’y a pas, à ce jour, de concurrent ou de technologie semblable qui menace le monopole des GAFA.

        D’autre part, IBM n’a jamais eu le monopole de l’information et de la publicité. IBM n’a jamais été en mesure de faire de la censure politique. IBM n’a jamais été en mesure de ruiner la carrière de ses clients et de les priver de revenus.

        Les Français se focalisent sur l’activité de e-commerce d’Amazon, mais, toujours en retard de deux guerres comme ils le sont, ils ignorent qu’Amazon n’est plus une entreprise de e-commerce : c’est une entreprise de services informatiques, qui dispose d’une petite filiale de e-commerce.

        Il se trouve qu’Amazon est quasi-monopolistique sur les deux marchés.

        Certains économistes considèrent que Google, Facebook ou Amazon sont des « utilities », c’est à dire des services publics naturels, au sens non pas où ils devraient être possédés par l’Etat, mais où, par leur nature même, ils sont à la fois indispensables, et ils tendent naturellement à devenir des monopoles, car l’efficacité l’impose.

        C’est typiquement le cas où Adam Smith a dit qu’un monopole d’Etat pouvait être justifié.

        Plus généralement, on peut dire qu’une action de régulation de l’Etat est justifiée dans ce cas, qu’elle conduise à la nationalisation d’une activité (production et distribution d’électricité, par exemple), ou à sa régulation : concession de service public, avec un ou plusieurs concessionnaires, ou démantèlement autoritaire d’une entreprise dont la taille a cessé d’être un avantage pour la collectivité, et conduit à l’abus de position dominante.

        Plus qu’IBM, ce sont ces exemples historiques de démantèlement qu’il faudrait examiner.

        Enfin, ce n’est pas aux juristes de décider du sort des GAFA : c’est aux hommes politiques, c’est à dire aux citoyens.

      • ‘le monopole d’IBM »,non, le terme est position dominante, parce que un monopole est décidé imposé et défendu par l’état : celui des pharmaciens pour la vente de médicament, ou des médecins pour l’exercice de la médecine, qui conduit en prison celui qui l’enfreint. Et ça change tout, parce qu’une position sur un marché n’est jamais acquise pour l’éternité, l’exemple de Nokkia, leader du téléphone portable, ou de Blackberry, laminés par Apple Samsung et d’autres avec l’apparition des smartphones, est là pour le rappeler.
        Pour les réseaux sociaux, il y a des alternatives qui se développent, et où iront se réfugier ceux qui sont fatigués de facebook . Peut-être avez vous connu « Myspace », qui fut balayé par Facebook …

        « le monopole des GAFA » je croirais lire Libé … qui vous oblige à utiliser un Mac ? personne, moi je suis PC et tablette Android, et il y a des alternatives … Amazon ? oui, mais il y a E-bay également qu’on ne cite jamais, chez nous Rakuten, C-discount … Et si la clientèle plébiscite Amazon, c’est parce qu’elle y trouve son compte en terme de qualité de service. Google ? idem, essayez un peu Qwant, financé par nos impôts, vous reviendrez nous en dire des nouvelles …
        Robert Marchenoir, je suis souvent d’accord avec vos commentaires, mais là, désolé, vous êtes abusé …

    • @ Pheldge

      Je ne suis pas en train d’écrire une thèse de doctorat (pas plus que personne ici, d’ailleurs), juste quelques commentaires de blog. Donc merci de ne pas me pinailler. Quand je parle de monopoles dans ce contexte, il est manifeste qu’il s’agit d’oligopoles. Ou bien d’une entreprise en position de quasi-monopole, avec des pétouilles tout autour. Okay?

      Par ailleurs, non, un monopole n’est pas forcément une entreprise d’Etat.

      Les contre-exemples que vous donnez sont fallacieux. Oui, il y a des concurrents à Amazon, et d’ailleurs j’en ai, moi-même, cités. Ne me faites donc pas d’objections que j’ai déjà faites moi-même.

      Je connais parfaitement Qwant, et bien d’autres moteurs de recherche encore plus obscurs que vous ignorez peut-être. Et d’ailleurs, je les utilise. Il n’en reste pas moins que la position dominante de Google est parfaitement écrasante.

      Même remarque avec Facebook. Ou Twitter. Oui, il existe des décalques de ces deux sites, et d’ailleurs je les utilise. Mais on ne peut même pas les appeler concurrents.

      Aujourd’hui, vous êtes obligé d’utiliser Facebook si vous voulez vous faire des amis à l’école, draguer, trouver un conjoint, trouver un emploi, vendre votre marchandise si vous êtes entrepreneur, faire votre promotion si vous êtes une association, défendre vos idées politiques si vous êtes un parti…

      En somme, si vous ne voulez pas être un asocial, avec toutes les conséquences en termes de vie et de carrière, Facebook est de plus en plus incontournable dans un nombre croissant de pays du monde.

      Et en même temps, Facebook est incroyablement intrusif en matière de données personnelles, excerce une censure revendiquée et manifeste sur les opinions politiques, etc.

      On voit bien que vous ne vous êtes pas fait interdire de compte par Facebook, avec un compte indispensable à votre activité. Commencez donc par lire les témoignages des multiples personnes à qui cela est arrivé.

      Je ne cite que cet exemple, mais les mécanismes sont identiques avec les autres. Il n’est pas niable qu’il y ait un problème.

      Et une fois de plus, la théorie économique n’a jamais dit que les monopoles ne posaient jamais de problème, ni qu’il suffisait, dans tous les cas, de se croiser les bras et d’attendre.

      Tous les pays du monde exercent une régulation sur les entreprises de télécoms, par exemple. Il n’y a là rien d’incompatible avec le libéralisme. Tout est dans la façon dont une telle régulation s’exerce. C’est cela qu’il convient de discuter, au lieu de défendre une utopie libérale totale qui n’a jamais existé nulle part.

      • La régulation sur les entreprises de télécoms s’est imposée lorsque le marché s’est ouvert mondialement dans les années 90 sous l’impulsion de l’OMC. C’est donc justement le libéralisme qui impose une régulation et une réglementation juridique stricte du secteur.
        Et l’exercice n’est pas facile puisqu’il nécessite régulièrement des ajustements au fur et à mesure que les techniques évoluent imposant de nouvelles normes, 5G récemment.

        Pour revenir sur le sujet central de l’article de Nathalie, nos gouvernants « pastèques » aveuglés par leurs idéologies ne sont-ils pas encore une fois hors-sol alors qu’il y a le feu sur le fondamental. Réveillez-vous et faites d’abord votre boulot Mr Le Maire et les autres :
        https://www.capital.fr/economie-politique/la-fraude-a-la-tva-des-e-commercants-chinois-nous-coute-des-milliards-1386726

      • « ce qui se voit et ce qui ne se voit pas » : désolé, la TVA que je ne paie pas sur des marchandises produites en Chine, c’est de l’argent que je dépense ailleurs, dans l’économie, et qui sera plus efficace que s’il avait été collecté par l’état, puis dilapidé soit dans des mesures clientélistes, soit dans des dispositifs de connivence !

      • @ Pheldge

        Désolé, mais il s’agit là d’une philosophie de voleur. Peu importe, nous dites-vous, que des entreprises violent la loi, fassent de la fraude fiscale et par conséquent exercent une concurrence déloyale envers les entreprises qui respectent la loi, moi ça me fait plus d’argent dans ma poche, je le dépense ailleurs dans l’économie, ce qui est une bonne chose, donc il n’y a pas de problème.

        Vous pourriez aussi bien justifier, avec ce raisonnement, le cambriolage, le hold-up des banques, le vol des bijoux des grand’mères…

        Il y a, dans un certain libéralisme vulgaire à la française, un côté « le pognon c’est bien, et donc ta gueule ».

        Non seulement c’est immoral, mais je ne vois pas bien la différence avec le socialisme, selon lequel on s’en moque que l’argent vienne de l’Etat, c’est de l’argent que je dépense dans l’économie, donc ça fait de la « relance » et des emplois, et donc ta gueule.

        A ceci près que les socialistes sont légèrement plus moraux que vous, puisqu’eux, ils s’arrangent pour que leur manip soit légale.

        Le libéralisme n’est pas un nombrilisme immoral, nihiliste et à courte vue.

      • De plus les chinois sont des voyous illibéraux et lorsque j’achète chez Aliexpress, je ne me gêne pas pour démolir le commerçant qui ne sait même pas ce qu’il vend ou oublie tout simplement d’appliquer les recommandations écrites par les créateurs de l’objet ou du dispositif original.
        Parce que évidemment, hein, ils ont copié mais mal !

  13. Merci pour ce billet.

    Pour votre information, dans Le Parisien du 5 nov. 2020, d’après Frédéric Duval, DG de la filiale française d’Amazon, Amazon.fr a fait « en 2019, un chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros » et cela « s’est traduit par le versement de 420 millions d’euros de contribution totale en incluant l’impôt sur les sociétés, les impôts locaux, les contributions diverses, la TVA et les cotisations patronales et salariales. Nous avons 9 300 personnes en CDI et, d’après des études indépendantes, environ 130 000 emplois découlent de notre activité. »

  14. Encore un excellent article Nathalie.
    Le consommateur « moderne » est d’évidence multi-canal: il aime fréquenter les commerces de centre ville lorsqu’il s’y promène, par exemple les commerces insolites ou spécialisés , ceux qui vendent des produits haut de gamme à forte VA, les commerces alimentaires spécifiques etc.; il se rendra ensuite avec sa voiture en grandes surfaces pour réunir dans un caddy ses achats alimentaires plutôt basiques et volumineux ; puis il commandera sur internet des produits très encombrants livrés à sa porte ou tout autre bien proposé sur cet immense catalogue.
    Il y a donc un « mix marketing » correspondant à chaque canal que tout commerçant aurait grand intérêt à décliner avant de s’installer sur l’un ou l’autre.
    Ne pas comprendre ce contexte relève soit du dogmatisme (écolos anti croissance ou gauchistes anti capitalistes) soit du manque de réflexion ou de bon sens..

  15. @Robert Marchenoir: « Je préconise, pour ma part, que toutes les entreprises soient soumises aux même règles fiscales. Il n’est pas normal que certaines d’entre elles parviennent à ne payer presque aucun impôt. ». A défaut de gouvernement mondial et chaque pays appliquant sa règlementation en fonction de son propre contexte, la concurrence fiscale est un fait et un élément de compétitivité non discutable. L’harmonisation n’existe pas davantage au niveau européen, le traité ayant laissé à chacun son autonomie en ce domaine. Sur notre territoire, je souhaite comme vous que les contribuables soient soumis aux mêmes règles et je pense que c’est le cas ou alors, ainsi que je l’indiquais dans mon commentaire, c’est que l’Etat français se montre incapable de cerner correctement l’ activité d’Amazon dont il m’étonnerait qu’elle fraude au regard des dommages commerciaux qu’elle subirait en cas de révélation. Et si Amazon optimise, je dis que c’est une preuve de bonne gestion dans un système (mal fait) qui le permet.

  16. Par ailleurs, ces gentilles entreprises ultra-libérales le sont beaucoup moins lorsqu’il s’agit de liberté d’expression. Je n’ai pas besoin d’insister, je crois, sur la persécution systématique des opinions dites « d’extrême-droite » par les géants du numérique tels que Google, Facebook ou Twitter.

    Ces entreprises ne s’en cachent même pas. Le plus fort de café, c’est que la gauche américaine trouve, elle, qu’il y a trop de voix de droite sur ces canaux ! Donald Trump et Joe Biden, pour des raisons opposées, ont tous les deux soutenu l’abolition de la loi qui permet aux plateformes numériques de n’être pas tenues responsables des propos qui se tiennent chez elles. Ils militent, tous les deux, contre la liberté d’expression.

    Amazon, jusqu’à un passé récent, était un havre de liberté en la matière. C’est là que je trouvais, et que j’achetais, les livres qui, non seulement sont impossibles à trouver auprès des librairies françaises, mais qui, lorsqu’on se hasarde à les commander, vous valent la réplique suivante qui m’a été faite, dans l’une de ces fameuses « petites librairies de proximité essentielles à la culture que le méchant Macron fait fermer pendant le confinement » : « Il ne faut pas lire ce genre de livres ». Texto. L’épicier derrière la caisse d’un marchand de papier qui me dit : il ne faut pas lire ce genre de livres.

    Eh bien, Amazon, depuis un certain temps, a commencé à se plier aux oukases du politiquement correct. Il a banni, de ses rayons, des produits et des livres « pas bien ». Ça a commencé, si je me souviens bien, par des articles à coloration nazie. Mais une fois qu’on met le doigt dans l’engrenage, on ne sait jamais jusqu’où ça va.

    Déjà, Renaud Camus s’est vu supprimer son compte d’auteur chez Amazon France. Motif : il y aurait de la « pornographie » dans son livre Le Grand remplacement. Je ne l’ai pas lu, mais je doute fort qu’il s’agisse là de son principal argument.

    Or, Renaud Camus publiait à compte d’auteur chez Amazon, parce qu’il avait été éjecté de l’édition française. Une décision arbitraire et souveraine d’Amazon a suffi à lui supprimer tous ses revenus. Sans même parler du problème que cela pose en matière de liberté d’expression.

    Finalement, son compte a été rétabli, mais à condition qu’il fasse les coupes nécessaires dans ses bouquins. Et ceux-ci ont été mis sous surveillance particulière.

    J’ignore pendant combien de temps encore on pourra se procurer, chez Amazon, les ouvrages scientifiques de référence démontrant l’inégalité des races en matière d’intelligence, par exemple :

    https://www.amazon.fr/Race-Differences-Intelligence-Richard-Lynn/dp/1593680198

    Dépêchez-vous de vous constituer une bibliothèque avant qu’ils ne soient eux aussi mis à l’index.

    • Il est hautement indispensable que les plateformes numériques ne soient pas tenues responsables des propos qui se tiennent chez elles et de tout ce qui y est véhiculé, de même que tous les opérateurs télecoms, serveurs, clouds etc…
      Les coûts induits peuvent d’ailleurs entrainer des défauts de concurrence donc c’est créer des pbs supplémentaires.
      La police et la justice n’ont qu’à faire leur boulot. En France sur commission rogatoire, la police a accès à tout pour éplucher..

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