Chômage au 3è trimestre 2020 : EMBELLIE ou EXPLOSION ?

Le 27 octobre dernier, la Direction des statistiques du ministère du Travail (DARES) nous livrait ses chiffres du chômage pour le 3ème trimestre 2020. Ô merveille, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’établissait à 3 924 100, soit un recul de 11 % en France entière par rapport au terrible trimestre précédent qui incluait six semaines de confinement.

Et nos journaux préférés de titrer en chœur sur la « forte baisse du chômage » (Le Figaro, Le Parisien) et sur « l’embellie relative du 3ème trimestre » (Le Monde).

Mais avant-hier, mardi 10 novembre, c’était au tour de l’INSEE de nous communiquer le fruit de ses calculs pour la même période, et là, douche froide : son indicateur principal, à savoir le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) grimpe soudainement à 9 % de la population active au 3ème trimestre 2020 après 7,1 % au second trimestre et 7,9 % au premier.

« Forte augmentation » titre alors Le Monde, « Très fort rebond » renchérissent Les Echos, « Le taux de chômage explose » s’exclame à son tour Libération !

Pas facile de s’y retrouver – et notre presse mainstream ne nous aide guère !

Capture d’écran d’une recherche Google sur le chômage au 3ème trimestre 2020 :

Pour compliquer le tout, n’oublions pas la récente publication de la Commission européenne qui attribue à la France un modeste (tout est relatif) taux de chômage de 7,9 % à fin septembre 2020 au lieu des 9 % cités plus haut (voir graphiques ci-dessous, à gauche Eurostat, à droite INSEE – attention, échelles très différentes) : 

   

Différence d’autant plus inattendue qu’en principe, Eurostat est alimenté par les données de l’INSEE. Peut-être faut-il n’y voir qu’un décalage de période ou l’effet d’une approche mensuelle et non trimestrielle, mais le fait est que la série européenne depuis le début de l’année est beaucoup plus favorable à la France que notre série nationale même si les variations sont cohérentes :

Chômage FR (%) Déc. 2019 Mars 2020 Juin 2020 Sept. 2020
INSEE 8,1 % 7,9 % 7,1 % 9,0 %
Eurostat (source) 8,4 % 7,6 % 6,6 % 7,9 %

Notons au passage que dans la série européenne, les taux de chômage des Pays-Bas et de l’Allemagne se montent à 4,4 % et 4,5 % respectivement en septembre 2020, ce qui est nettement plus bas que 7,9 % et a fortiori que 9 %. 

Bref, ainsi que je l’écrivais dans un précédent article sur le sujet, le premier confinement anti-Covid de sept semaines qui s’est étalé du 17 mars au 11 mai 2020 ainsi que les restrictions qui furent maintenues ensuite ont tellement perturbé l’activité économique et le comportement quotidien des personnes que les suivis trimestriels habituels des organismes dédiés aux statistiques de l’emploi peinent à rendre compte de la réalité du choc subi.

· Du côté de l’INSEE, il est clair que les taux de chômage affichés au premier et au second trimestres ont représenté selon ses propres dires « une baisse en trompe-l’œil ».

En raison du confinement, de nombreuses personnes ont arrêté de chercher un emploi (ou n’ont pas entrepris de recherche si elles venaient de se faire licencier), soit parce que leur secteur d’activité (transport, culturel, hébergement, restauration, etc.) s’était mis à l’arrêt, soit parce qu’elles devaient garder leurs enfants, soit parce que la limitation des déplacements ne leur permettait pas d’effectuer les démarches nécessaires.

Mais depuis juin, signale l’Institut, « la disponibilité pour travailler et les démarches de recherche d’emploi ont retrouvé des niveaux habituels », d’où le rebond du taux de chômage au 3ème trimestre.

Ces mouvements se retrouvent logiquement en sens inverse dans l’évolution du « halo autour du chômage ». Cette catégorie de l’INSEE regroupe des personnes qui ne font pas partie de la population active (donc qui ne sont ni en emploi, ni officiellement au chômage) mais qui souhaiteraient travailler.

Après une hausse continue au cours de l’année 2019 (qui atteste d’un marché de l’emploi déjà maussade), le halo a simplement explosé au second trimestre, passant de 1,7 à 2,5 millions de personnes, pour revenir peu ou prou à son niveau de début d’année au troisième trimestre (à gauche taux de chômage INSEE déjà présenté, à droite halo) :

   

· Du côté de la DARES, l’illusion « d’embellie » tient au fait que l’on tend à ne considérer que la catégorie A des demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé pendant le trimestre. Et encore, leur nombre reste-t-il supérieur de 400 000 à ce qu’il était à la fin de l’année 2019.

Mais si l’on s’intéresse aussi à ceux qui ont eu un travail de courte durée (catégories B et C) et à ceux qui sont en stage, formation ou emplois aidés (catégories D et E), le tableau est nettement moins riant. Les chômeurs qui ont quitté la catégorie A au troisième trimestre 2020 se retrouvent essentiellement dans les catégories B et C. Dans cette perspective, le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues atteint presque 6,8 millions de personnes, soit plus que les 6,4 millions de fin 2019 et les 6,6 de 2016 et 2017.

Indépendamment de l’épidémie de Covid-19, il reste évidemment à expliquer pourquoi le nombre de chômeurs correspondant au taux de 9 % de l’INSEE, soit 2,7 millions, en hausse sur le trimestre précédent, est inférieur aux 3,9 millions de la catégorie A de la DARES, en baisse sur le trimestre précédent. Normalement, ces deux chiffres devraient se recouper.

On observe cependant que depuis 2010, ils tendent à diverger fortement sans qu’aucune explication vraiment convaincante n’ait été avancée. Les administrations concernées rendent compte de la différence en citant des gens découragés qui disent aux enquêteurs de l’INSEE qu’ils ne font plus de recherche d’emploi, tout en restant inscrits à Pôle emploi. Mais s’ils ne font plus de recherche active, ils ne devraient plus être non plus dans la catégorie A.

→ J’ai récapitulé les éléments ci-dessus dans mon tableau de l’évolution du chômage en France depuis 2007. Voici quelques explications préalables pour faciliter la lecture :

· Définition des catégories de la DARES : la catégorie A regroupe les personnes complètement sans emploi, les catégories B et C les personnes ayant eu un travail de courte durée sur la période analysée et les catégories D et E les personnes non immédiatement disponibles en raison de stages, emplois aidés ou formations.

· Depuis le 1er janvier 2018, la DARES donne les valeurs en moyennes trimestrielles au lieu de fin de mois. Les taux de chômage de l’INSEE sont des moyennes trimestrielles.

· Les taux de chômage de l’Allemagne et des Pays-Bas donnés à titre de comparaison sont issus des statistiques de l’Union européenne. À noter, comme on l’a vu plus haut, qu’au 3ème trimestre 2020, Eurostat retient 7,9 % pour la France et non pas 9 % comme dans la publication de l’INSEE.

Évolution des demandeurs d’emploi en France entière (hors Mayotte) depuis 2007
Sources : DARES, INSEE, Eurostat, sauf 2007 : presse – En milliers ou %.

k ou %             DARES France entière           INSEE (BIT) Allem. P.Bas
  Cat A ABC ABCDE Taux Halo(k) Taux Taux
Mai 07 2 400,0 3 500,0   8,0% 1 300,0    
Mai 12 3 163,9 4 621,0          
Déc 15 3 840,6 5 782,2   10,2% 1 536,0 4,5% 6,6%
Déc 16 3 722,5 5 764,7 6 560,3 10,0% 1 598,0 3,9% 5,4%
Mai 17 3 750,9 5 864,0 6 612,7   1 615,0    
Déc 17 3 709,5 5 920,6 6 614,4 9,0% 1 607,0    
4è T 18 3 674,4 5 916,7 6 561,5 8,7% 1 613,0 3,3% 3,6%
4è T 19 3 551,3 5 746,4 6 423,6 8,1% 1 695,0 3,2% 3,2%
1er T 20 3 576,4 5 744,1 6 417,9 7,9% 1 743,0    
2è T 20 4 407,3 6 115,6 6 760,1 7,1% 2 508,0    
3è T 20 3 924,1 6 086,1 6 757,4 9,0% 1 707,0 4,5% 4,4%

Une chose est sûre, il est parfaitement inopportun de parler « d’embellie », même « relative », sur le front de l’emploi. Depuis le début de l’année, plus de 715 000 emplois salariés ont été détruits (INSEE) et tout indique que la situation est partie pour se dégrader considérablement dans les mois qui viennent.

Si pour l’instant, bon nombre d’entreprises et de petits commerces arrivent à « tenir » face aux restrictions sanitaires grâce à leur inventivité pour s’adapter et grâce aux mesures de soutien du gouvernement – notamment prise en charge du chômage partiel, report du paiement des cotisations sociales, prime à l’embauche des jeunes et prêts garantis par l’État – le risque est grand de voir les faillites s’accumuler à mesure que les aides de l’État vont s’amenuiser.

La seule façon de relancer l’économie ne consiste pas à distribuer des subventions qui seront inéluctablement reprises ultérieurement via l’impôt et le laxisme sur la dette publique, mais à sortir définitivement et totalement du confinement. De ce point de vue, l’annonce de Pfizer et BioNtech quant à un vaccin anti-Covid qui pourrait être efficace et opérationnel assez rapidement est une vraie bouffée d’oxygène.

Mais en attendant, des couvre-feux ont été mis en place en France à partir du 17 octobre et un second confinement à durée indéterminée a débuté le 30 octobre. Emmanuel Macron nous a assuré que ce dernier était calibré pour permettre à la fois sécurité sanitaire et activité économique, et la Banque de France estime de son côté que son impact sur l’activité sera moindre ce mois-ci (-12 %) qu’en avril dernier (-31 %).

Il n’empêche qu’il provoque de fait un ralentissement supplémentaire, sans compter qu’il pourrait fort bien être prolongé au-delà du 1er décembre. Le sketch hallucinant auquel s’est livré le gouvernement à propos des produits non-essentiels – qui a abouti à fermer certains rayons des grandes surfaces plutôt qu’à autoriser la réouverture de certains commerces de proximité – montre assez que l’immobilisation imposée de la société prime sur tout.

Dans ces conditions, il serait illusoire de s’attendre à autre chose qu’à un atterrissage en catastrophe. Les projections de fin d’année tablent maintenant sur un recul du PIB de 11 % et un taux de chômage qui pourrait atteindre 10 %. Ça promet.


Illustration de couverture : Chômage en France. Où en est-on au 3ème trimestre 2020 ?

[Edit du 13 novembre 2020 : j’ai changé la photo de couverture de cet article, car la photo initiale ci-contre donnait l’impression que la différence entre « embellie » et « explosion » tenait à l’interprétation de la presse et non aux communiqués quelque peu divergents de la DARES et de l’INSEE.]

15 réflexions sur “Chômage au 3è trimestre 2020 : EMBELLIE ou EXPLOSION ?

  1. Nul doute que dans sa communication médiatique, le petit timonier ne manquera pas d’utiliser les chiffres les plus flatteurs, comme à son habitude.
    Un chômage partiel est tout de même un chômage, comme son nom l’indique, qui risque fort de se transformer en chômage tout court, inclure la courbe de ces « chômeurs » serait utile.

  2. Je vous admire à pouvoir collecter tous ces chiffres et les faire parler de manière claire. Vous avez été en quelque sorte bénie de ne pas être fonctionnaire et/ou élue.
    Continuez je vous lis avec beaucoup d’intérêts et vous partage avec mon cercle et votre adresse internet
    En espérant que votre santé s’améliore, bonne journée et restée vigilante

  3. Bonjour Nathalie, Merci pour tes chiffres et analyses , toujours éclairantes.
    Par contre , concernant un déconfinement total, en as-tu discuté avec les médecins aux urgences, au personnel hospitalier, aux infirmières épuisées, etc…? Qui ne cessent de nous demander de rester chez nous, de ne pas nous réunir, etc, etc…?
    Bref, je suis perdu entre toutes ces opinions divergentes (et en même temps content d’être encore dans une démocratie où les opinions divergentes peuvent s’exprimer)
    Amicalement.

  4. Bonjour,

    Vous écrivez :

    « La seule façon de relancer l’économie ne consiste pas à distribuer des subventions qui seront inéluctablement reprises ultérieurement via l’impôt et le laxisme sur la dette publique, mais à sortir définitivement et totalement du confinement. De ce point de vue, l’annonce de Pfizer et BioNtech quant à un vaccin anti-Covid qui pourrait être efficace et opérationnel assez rapidement est une vraie bouffée d’oxygène. »

    La seule façon de relancer l’économie est de sortir du confinement, je suis bien d’accord avec vous.
    Sortir du confinement serait également l’occasion de récupérer nos libertés, retrouver notre autonomie, notre libre-arbitre, remettre le sanitaire et son état d’urgence à sa juste place.

    Etes-vous réellement convaincue que la vaccin soit la solution rapide, la bouffée d’oxygène nécessaire ?

    Aucun vaccin efficace n’a pu être produit pour lutter contre les coronavirus et tout à coup, moins d’une année après l’apparition d’un virus inconnu, un grand labo fait une annonce qui fait exulter la bourse.
    Il s’agit d’une annonce, de communication.
    Il n’y a pas d’études et d’avis scientifiques sur la réalité de l’efficacité, de l’innocuité, du conditionnement du dit vaccin et déjà l’Union Européenne en pré-commande des millions (après avoir commandé des millions de doses de Remdesivir hors de prix dont elle ne sait trop que faire)

    Il y a une histoire, un conte, qui est répétée en boucle par les médias et qui associe la gravité d’une pandémie qui tue et le vaccin sauveteur, seul capable d’en venir à bout.
    Mais c’est une histoire.
    Ce virus ne décime pas la population.
    1,26 million de décès dans le monde sur une année quand le nombre de décès annuel moyen est de 57 millions (dont 650 000 dus à la grippe)
    Comme d’autres infections virales saisonnières, il tue très majoritairement les gens qui étaient à la limite de leur capacité de survie.
    Selon les études faites à l’IHU de Marseille, 90% des patients décédés du Covid-19 avaient une probabilité de 85% de décéder dans l’année et ils avaient une moyenne d’âge de 82 ans.*

    Ce que préconise l’équipe du Pr Raoult, c’est un diagnostic et une prise en charge précoce. Il propose un protocole de traitement mais sans en faire une panacée.

    Il y a quelque chose de surréaliste à voir la fatwa qui a été lancée sur cet homme par le milieu politico-sanitaire, sur la diabolisation du traitement qu’il propose, sur le relais qui en est fait par les médias qui évitent soigneusement de pointer les liens et conflits d’intérêt des différents médecins ou scientifiques qui interviennent avec les labos pharmaceutiques.

    Il n’y a pas de guerres entre humains et virus mais des cohabitations.

    La bouffée d’oxygène nécessaire ne serait-elle pas à prendre au sens littéral, avec l’oxygénation des malades plutôt que d’attendre un vaccin miraculeux qui redonnerait du souffle à l’économie ?

    L’urgence n’est-elle pas de sortir d’un état d’urgence sanitaire délirant qui installe l’idée de confinements stop and go puissent être multipliés, imposés par les gouvernements à une population apathique ?

    *https://www.mediterranee-infection.com/pourquoi-meurt-on-du-covid-19/

  5. « moins d’une année après l’apparition d’un virus inconnu, un grand labo fait une annonce qui fait exulter la bourse. »
    Les blagues s’enchaînent à une cadence élevée mis avec une précision très calculée !
    La découverte d’un vaccin le lendemain de l’annonce pour Biden, psychologiquement apte à ouvrir un horizon resplendissant pour la nouvelle période.

    Et le virus reste un mystère, d’où vient-il ? Comment s’est-il composé ? Capacité de mutation ou d’extinction ? C’est loin d’être neutre quant à l’efficacité d’un vaccin.
    La bourse réagit aux émotions et les petits malins en profitent. La crédibilité des annonces baisse à chaque fois auprès des populations.

    Merci Nathalie pour ce bel effort mais le moins que l’on puisse dire est que les courbes sont particulièrement chaotiques par les temps qui courent et que les patrons n’ont pas beaucoup de visibilité pour avoir envie d’embaucher.
    http://www.rexecode.fr/public/Indicateurs-et-Graphiques/La-conjoncture-en-10-graphiques/La-conjoncture-economique-francaise-en-10-graphiques

  6. Je ne comprends pas pourquoi on a, ce coup-ci, fermé les prétendus « petits commerces ». Sans cette décision, on n’aurait eu ni les ridicules fermetures de rayons non essentiels dans la grande distribution, ni, maintenant, les hurlements des dits syndicats de petits commerces en vue « d’interdire » le Black Friday.

    J’ai cru comprendre, de toute façon, que les petits commerces étaient tous morts ? bien avant la pandémie ? Qu’est-ce qui reste, comme « petits commerces » hors alimentation, pharmacies, tabacs (qui sont autorisés à ouvrir), bars et restaurants (dont la fermeture est justifiée) ? Quels sont ces mystérieux établissements qui, à la fois, sont suffisamment nombreux, et sont incapables de faire respecter les règles de distanciation sociale et d’hygiène dont on se satisfait chez MegaCorp Inc., SARL ?

    Dans le coin où je me trouve, à vue de nez, il n’y a aucune différence optique entre le confinement et le non-confinement. Donc, ça aurait changé quoi de permettre aux vendeurs de tire-bouchons neutroniques de rester ouverts ?

    Lors du premier confinement, les gens s’étaient arrêtés de travailler en masse, parce que personne ne savait que faire, qu’il n’y avait pas de masques et que les écoles étaient fermées. Ce n’est plus le cas. Les gens ont pris l’habitude d’appliquer les mesures machin, le gel coule à flots et les masques ont perdu toute valeur au marché noir. Alors ?

    En plus, les immondes grandes surfaces ont trouvé le moyen, en quelques jours, de contourner l’interdiction de vendre des bitonios : si vous avez envie d’un grille-pain, il vous suffit de le commander en clique and collecte (voire au téléphone, au prix d’un appel normal !), et d’aller le chercher chez Carrefour ou Auchan. Alors ?

    Une fois de plus, la rage punitive est la chose du monde la mieux partagée entre le gouvernement et la population : ce sont les « petits commerçants » eux-mêmes qui veulent punir les Français, en leur interdisant d’acheter chez Amazon ce qu’ils sont incapables de vendre eux-mêmes.

    Comme si cela allait diminuer, de façon significative, le chiffre d’affaires des magasins de ville une fois qu’ils auront rouvert. Comme si, d’ailleurs, il n’y avait pas de multiples e-commerçants français, C-Discount au premier chef, qui est plus gros qu’Amazon en France.

    A côté de ça, tout le monde exige sa petite exception, comme d’hab’. Les librairies veulent rouvrir, parce que le livre est un produit de première nécessité. Tu parles, Charles… Mais je n’ai entendu aucun syndicat de libraires réclamer l’ouverture des magasins de chaises.

    On attendra que le syndicat des marchands de chaises ouvre une pétition au motif que poser son cul est un droit de l’homme, un besoin primaire ou je ne sais quoi d’autre.

  7. Il y a un point sur lequel je suis en désaccord avec vous, c’est sur la sortie du confinement. Je ne crois pas que le vaccin tant attendu résoudra le problème. D’abord parce que cette seconde vague pourrait bien être le fait d’un variant, auquel cas nous nous retrouverions dans la situation bien connue de la grippe saisonnière. Il faudrait alors développer un nouveau vaccin chaque année, comme pour la grippe. Par ailleurs, l’annonce de 90% d’efficacité demande à être confirmée.

    Face à ce nouveau risque qui nous est tombé sur le coin de la figure, la solution durable ne peut pas être d’arrêter la vie, d’arrêter tout ce qui fait le sel de la vie, la culture, les voyages, la relation aux autres, la liberté de déplacement, de réunion et de travail. Les hommes préhistoriques ne sont pas resté cloitrés dans leurs cavernes à cause des hyènes et des ours qui les menaçaient. Même les pays en guerre continuent d’envoyer leurs enfants à l’école.

    Nous devons continuer à vivre, et pour cela nous devons défendre ce que nous avons de plus cher, notre mode de vie, notre économie et notre démocratie, tous aspects de notre culture qui sont abattus au prétexte d’une maladie bien réelle, mais dont l’ampleur ne justifie pas la sur-réaction des autorités. Le gouvernement prend toutes ses décisions lors de conseils de défense dont on ne sait absolument rien, dont on n’aura jamais accès aux comptes rendus. Pourquoi? Où sont les tanks ennemis? De quels espions se méfie-t-on par tant de précautions? Et je ne parle pas de l’état d’urgence que rien ne justifie et qui vient encore d’être prolongé avec l’aval de députés aux ordres et de citoyens terrorisés par la peur. Est-ce que les lois actuelles, notamment le fameux article 16, n’auraient pas permis de gérer la crise sans ce nouvel arsenal démocraticide?

    Les premières victimes du COVID ce ne sont pas les personnes âgées des EHPAD, ceux-là c’est du RIVOTRIL et de l’abandon qu’ils sont morts, même si les certificats de décès portent la mention COVID. Les premières victimes de la crise actuelles sont avant tout notre démocratie, notre économie et notre liberté. On nous a convaincu qu’il fallait les mettre de côté, et pour cela on a utilisé la culpabilisation des français et la stratégie de la peur. Mais la réalité est toute autre. Je suis persuadé que les français seraient aussi disciplinés que les suédois, les suisses ou les allemands. La prétendue désobéissance des français m’est toujours apparue comme une piètre excuse, comme un paravent de misère destiné à masquer les insuffisances du gouvernement.

    Non à la dictature sanitaire ! Non à l’état d’urgence ! Non au centralisme bureaucratique ! Vive l’état de droit ! Vive la démocratie et la liberté ! Je n’ai pas l’esprit militant mais je crois que la situation exige une prise de conscience forte de chacun de nous.

    Et merci à vous Nathalie pour vos articles toujours aussi clairs, précis et factuels, nous avons besoin de personnes comme vous, et je vous en remercie chaleureusement.

    • Je vous rejoins totalement mais nous sommes condamnés à l’inaction, il n’y a aucun mouvement auquel nous rallier qui donnerait cette lecture et permettrait une expression contradictoire
      À vous lire plus avant peut-être

      • Je partage votre pessimisme. Quand on voit le déferlement d’intolérance et de violence rhétorique qui s’abat sur ceux qui divergent ne serait-ce que légèrement de la ligne doctrinale du parti, on est en droit de se demander quelle place il reste en France pour une opposition rationnelle. Je dois avouer que je suis surpris par la chasse implacable aux idées dissidentes. Je pense par exemple au Pr Joyeux qui a été convoqué par l’ordre des médecins il y a plusieurs années déjà simplement parce qu’il mettait en doute le calendrier vaccinal, et cela sans s’opposer le moins du monde au principe de la vaccination.

        Comme vous j’aimerais bien trouver un parti politique qui exprime une critique rationnelle de ce qui se passe en ce moment, tant en politique qu’en médecine. Je dois avouer que j’ai peu d’affinités avec le rassemblement national ainsi qu’avec les autres partis dits identitaires. Côtés LR, il y a beaucoup de critiques mais quand on écoute en détail leurs analyses et propositions, on n’est pas vraiment frappé par le courage intellectuel des idées. Je pense quand même qu’ils seraient plus efficace que l’équipe en place, mais ça reste incertain.

        Ce qui me surprend également c’est le militantisme des médias, notamment de la presse écrite. Il a toujours existé une presse d’opinion, mais je n’ai pas souvenirs que les journaux ont soutenu le gouvernement avec autant de zèle, et présenté leurs idées comme des vérités indiscutables et implacables. Gare à ceux qui osent exprimer un avis différent ! Et aux Etats-Unis c’est pire encore, ce qui n’augure rien de bon quand on sait que leurs bonnes et mauvaises pratiques arrivent chez nous après quelques trimestres ou années.

        L’espoir vient des esprits éclairés, comme Nathalie, et des fondations privées. Je pense par exemple à l’IFRAP en France qui fait un excellent travail à tous points de vue. On peut s’abonner à leur revue, c’est déjà un début, et on peut également les soutenir financièrement. A propos de l’IFRAP, il est amusant de noter qu’eux aussi ont été ostracisés, les médias les ayant présentés comme des « ultra-libéraux », ce qui avec « complotiste » est la pire insulte du moment. A l’international, il y a l’institut MISES qui a fait d’excellents articles et podcasts sur la crise du COVID. C’est déjà un début. Espérons que l’expression politique de ces idées ne tardera pas à arriver.

  8. Je doute également que la mise sur le marché d’un vaccin ne soit une bouffée d’oxygène, vu le prix exorbitant auquel il risque d’être vendu. Miam le trou de la sécu.
    Et maintenant je commence à douter qu’une vaccination, même obligatoire, mette un terme à la covidémence. Allons bon, me montré-je pessimiste? Allez, il y a une bonne nouvelle quand même: le chômage connaît une embellie! C’est génial!

    • De toute façon, le vaccin ne sera pas là avant près d’un an. Et vue la technologie utilisée, je ne suis pas pressé de l’utiliser.
      Quand à la rendre obligatoire, comment vont-ils s’y prendre ? On ira au vaccinoir encadré par 2 gendarmes ?

      • Vous avez raison de souligner les risques liés à la technologie du vaccin (ARN), une technologie qui n’a jamais été mise en oeuvre sur des êtres humains. Je n’ai pas de problèmes avec l’innovation et le progrès, bien au contraire. Mais compte tenu du climat d’hystérie qui règne aujourd’hui, il y a quand même un risque que le vaccin ne soit pas testé autant qu’on pourrait l’espérer. En cas de problèmes, c’est la sécu qui paiera et comme d’habitude personne ne sera responsable, ce sera la faute à pas de chance et à « que voulez-vous il fallait bien faire quelque chose ». Le mieux c’est donc d’éviter de s’engager dans une voie hasardeuse.

        Sur l’obligation vaccinale, elle sera peut-être plus subtile qu’on ne l’imagine bien que je n’exclus pas un nouvel élan autoritaire qui viendrait imposer le vaccin. Ce qui se passera c’est que les personnes n’étant pas vaccinées seront exclues d’un tas d’activités : voyager en avion, aller dans des piscines, dans des salles de spectacles, etc. Ce sera encore plus facile avec les enfants parce qu’eux participent à de nombreuses activités de groupes, telles que le périscolaire ou les garderies, et c’est là que le vaccin sera exigé. Mais si on a le choix, je ferai comme vous, je m’abstiendrai.

        Deux petites anecdotes au passage : 1) nous avons eu deux témoignages de personnes qui s’inscrivaient à un test COVID et qui, par impatience, quittaient la queue avant de se faire tester. Le lendemain, ils ont reçu un SMS leur disant qu’ils étaient positifs au COVID. 2) Nous avons une voisine qui travaille dans un labo et qui fait des tests à tour de bras. Elle nous expliquait que certaines personnes sont complètement paniquées lorsqu’elles prennent rendez-vous, elle a même cité le cas d’une jeune femme qui s’est évanouie, par peur de la maladie.

        Plus que jamais il faut garder son sang froid et l’esprit clair. C’est une banalité de le dire mais la panique n’est pas bonne conseillère. Comment se fait-il alors que toutes les communications nous encouragent justement à paniquer ? Est-ce de l’hystérie collective ou du contrôle social ? Sans doute un peu des deux. Imaginez ce qui se passerait si quelqu’un annonçait chaque soir à la télé le nombre de personnes qui meurent de l’alcool et du tabac, soit environ 70 000 par an pour chacune d’entre elles.

  9. Pingback: La vague sociale et économique sera de loin la plus violente | Hashtable

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