Professeur décapité : et la France tomba des nues pour la 1000è fois

Il y a un an, le 16 octobre 2020, Samuel Paty était décapité par un jeune terroriste islamiste tchéchène. Voici ce que j’écrivais alors, dans la stupeur de son brutal assassinat (Replay) :

« Tout ça pour ça » titrait Charlie Hebdo le mois dernier en republiant ses caricatures du prophète Mahomet alors que s’ouvrait le procès des attentats de janvier 2015.

Massacre à la kalachnikov, couteau planté dans la gorge et maintenant décapitation de Samuel Paty, enseignant d’histoire et géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine qui voulait éveiller ses élèves à la liberté d’expression, violence, haine et sang répandu – tout ça pour des dessins, de simples dessins d’un magazine satirique à la diffusion plutôt confidentielle qui caricature tout, le plus souvent dans l’indifférence olympienne des caricaturés. Tout ça pour seulement ça.

Mais un « seulement ça » qui revêt hélas une importance quasiment névrotique aux yeux d’un islam travaillé par de puissantes pulsions fondamentalistes et qui s’active depuis une vingtaine d’années pour que soit reconnu le délit de blasphème, c’est-à-dire l’interdiction de critiquer une religion, et ceci, attention renversement des charges, au nom de la lutte contre l’islamophobie et les discours de haine religieuse.

Si les manœuvres officielles sur la scène internationale et dans les assemblées de l’ONU ne suffisent pas, un peu de terreur chez les infidèles les plus récalcitrants ne sera pas de trop pour appuyer la cause. On se rappelle qu’au Pakistan, la chrétienne Asia Bibi a échappé de justesse à la pendaison pour ce motif dans un dossier monté de toutes pièces pour la faire condamner tant les fondamentalistes islamistes pensent détenir la seule vérité et ne supportent aucune liberté religieuse hormis la leur.

Dans ce contexte, il n’y a guère lieu de s’étonner que la tenue du procès des attentats de janvier 2015 et la republication concomitante des caricatures soient devenues l’occasion d’un regain de terreur de la part des fous d’Allah. Charlie Hebdo a d’ailleurs reçu le 11 septembre, c’est-à-dire le jour anniversaire des attentats du World Trade Center (délicate attention, non ?) des menaces très précises de la part d’Al-Qaïda qui incluent Emmanuel Macron dans le package pour avoir forcément « donné son feu vert » à la nouvelle parution :

« Si votre liberté d’expression ne respecte aucune limite, préparez-vous à vous confronter à la liberté de nos actions. »

.
Quand on lit le tweet que l’assassin tchéchène de l’enseignant a pris le temps de publier après son forfait et juste avant d’être abattu par la police, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a plus qu’une simple coïncidence :

« De Abdullah, le serviteur d’Allah, à Marcon, le dirigeant des infidèles, j’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad, calme ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment… « 

Mais en France, à ce moment-là, et en dépit d’une première alerte le 25 septembre devant les anciens bureaux de Charlie Hebdo qui a fait deux blessés graves, c’était pour ainsi dire business as usual :

Un enseignant a montré des caricatures du prophète dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression en ayant la délicate attention de laisser le choix aux élèves de confession musulmane de les regarder ou non (vidéo ci-dessous, 54″) et des parents viennent se plaindre que leurs enfants ont subi des atteintes intolérables à leur « intégrité psychologique » ? C’est à lui, l’enseignant qui a parfaitement respecté le programme, que l’on demande de s’excuser auprès des familles outragées. C’est à lui que la principale du collège envoie un inspecteur de l’Éducation nationale pour lui rappeler « les règles de laïcité et de neutralité » !

Et c’est ainsi que de réunions en excuses, aplatissements, flagorneries et médiations très citoyennes, les renseignements territoriaux dépêchés sur l’affaire peuvent conclure à un apaisement et à une situation redevenue merveilleusement calme et normale. Pas de tension à signaler. Aucun problème à l’horizon.

Comme d’habitude, on préfère mettre rapidement fin à une polémique en cachant la poussière sous le tapis. Comme d’habitude on préfère jeter un voile pudique sur les dérives et les exigences hallucinantes de l’islamiste à l’école ou à l’hôpital en enjoignant aux personnels de ne surtout pas faire de vague.

Comme d’habitude, on se préoccupe peu de savoir qui a tort, qui a raison et à qui on a véritablement affaire. Le professeur doit s’excuser et pourtant, c’est le parent d’élève qui a menti : sa fille prétendument traumatisée n’assistait pas au cours incriminé. Et c’est encore lui, le parent d’élève, qui a instrumentalisé son indignation en carton sur Facebook, divulgué publiquement les noms de l’enseignant et de l’établissement scolaire et s’est présenté au collège accompagné d’un prédicateur islamiste des plus inquiétants en menaçant de manifester si l’enseignant qualifié de « voyou » n’était pas promptement suspendu.

Sur ces entrefaites, arrive un jeune Tchétchène armé de pied en cap, prêt à tuer. Son lien avec les événements précédents n’est pas encore clairement établi au moment où j’écris mais sa radicalisation n’était pas totalement inconnue puisqu’un de ses tweets mettant en scène une fausse décapitation au sein d’un ensemble de publications très portées sur le djihad avait été signalé cet été par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme.

Mais comme d’habitude, on préfère rétablir à la va-vite un « vivre ensemble » apparent plutôt que d’affronter enfin la gangrène insidieuse de l’islamisme radical qui se nourrit depuis vingt ans des renoncements quotidiens de notre État de droit et des multiples « petits arrangements » érigés en stratégie électoralistes, et pas seulement au PS et à l’extrême-gauche. Pour n’aboutir finalement et systématiquement qu’à l’écrasement de nos libertés et au meurtre.

Et comme d’habitude, une fois la nouvelle de l’attentat connue, la France tombe des nues pour la millième fois comme si c’était la première, ses politiciens de tous bords s’indignent et exigent que le gouvernement « fasse quelque chose » et le Président de la République assure que non, non et non, l’islamisme et le terrorisme ne passeront pas dans notre pays des droits de l’homme, des Lumières et de la liberté :

Puis comme d’habitude, on voit resurgir les hypocrisies et les larmes de crocodile de ceux qui, par une totale inversion des victimes et des bourreaux, estiment qu’il faudrait peut-être commencer par éviter de mettre de « l’huile sur le feu », qu’il aurait peut-être fallu agir différemment, mieux tenir compte de la sensibilité religieuse des élèves, ne pas montrer ces caricatures. Bref, une fois de plus reculer, céder au chantage, au caprice, et s’asseoir sur nos principes.

Puis comme d’habitude, on voit les pires idiots utiles de l’islamo-gauchisme se donner le beau rôle de défenseurs des valeurs de la République et participer fièrement aux nombreuses célébrations d’hommage et autres marches blanches qui ponctuent toujours ces événements tragiques :

On participerait volontiers si l’on ne voyait affleurer l’odieuse récupération politique de ces manifestations. Car ce sont les mêmes, les Mélenchon, les Corbière et toute la fine fleur de la France insoumise, qui participaient tout sourire il y a moins d’un an à une « Marche contre l’islamophobie » où l’un des meneurs connu pour ses proximités avec les frères musulmans a fait reprendre en cœur le fameux cri « Allahu Akbar » qui a accompagné et en quelque sorte signé tous les attentats islamistes perpétrés en France et dans le monde, drame de Conflans-Sainte-Honorine compris.

Dimanche soir arrive, les manifs sont finies, chacun rentre chez soi. Il ne reste plus qu’à attendre la prochaine fois avec la certitude que l’on nous rejouera exactement la même pièce de l’étonnement douloureux, de l’indignation républicaine et de la fermeté, promis juré.

Dans ce sinistre bal des hypocrites, des insouciants, des discoureurs et des lâches, une confirmation cependant : le grand projet d’Emmanuel Macron contre les séparatismes qui repose principalement sur la réduction des libertés scolaires par interdiction de l’enseignement à la maison et contrôle accru des écoles hors contrat – ce grand projet tombe complètement à côté de la plaque. Le Président reverra-t-il sa copie ? Rien n’est moins sûr.

Pourtant, la méthode, quoique de longue haleine après des années de confusion des valeurs, est assez simple. Première étape : ne pas demander à un professeur de s’excuser quand il fait un cours sur la liberté d’expression.


Illustration de couverture : Les caricatures de Mahomet republiées le mois dernier par Charlie Hebdo sous le titre « Tout ça pour ça » au moment de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015.

25 réflexions sur “Professeur décapité : et la France tomba des nues pour la 1000è fois

  1. Merci pour cette synthèse qui résume bien la situation. Le problème est devenu tellement diffus qu’on a perdu le contrôle de la situation, un assassin, un terroriste, pouvant surgir n’importe où, à n’importe quel moment et pour n’importe quel motif. On peut raisonnablement anticiper une forme d’auto-censure chez les enseignants, d’autant plus qu’ils ne seront sans doute pas soutenus par l’institution, comme vous le soulignez.

    On dit que c’est un problème d’extrémisme, mais bizarrement personne ne redoute les autres extrémistes de notre société: ceux d’extrême droite ou d’extrême gauche, ou même cette femme qui hait tellement les hommes qu’elle se demande si elle aura l’occasion d’en tuer un dans sa vie. Personne ne redoute des passages à l’acte violents de ces extrémistes là parce qu’ils ne sont pas dangereux au point de tuer quelqu’un pour des motifs aussi futiles, d’ailleurs personne ne craint vraiment qu’ils tuent quiconque. Par contre, dès qu’on aborde la critique de l’Islam tout le monde marche sur des oeufs, tant le sujet est sensible.

    La nouveauté cette fois-ci c’est le mode opératoire, avec cette action préalable de scandale et de lynchage public, qui rappelle tristement ce qui se passe dans des pays comme le Pakistan, que vous mentionnez fort à propos. On pourrait également citer l’Egypte, avec entre autres, ces attaques d’églises au Caire en 2011 qui étaient supposées héberger des convertis. Dans ce pays, la violence diffuse et systémique se traduit par le départ silencieux mais régulier des coptes depuis de nombreuses années.

  2. Merci Nathalie ! Que de vérité et de bon sens dans ce billet qui explique bien où notre pays est tombé: repentance, excuses, laisser-faire, lâcheté… et tout ça pour un électoralisme qui met des incapables au pouvoir. Pouvoir qui consiste, pour ces gens là, à s’engraisser avec l’argent du contribuable.
    A 77 ans, je suis écoeuré, tout ça étant très loin de tout ce qu’on m’a enseigné !

  3. Bonjour,

    Quel est le but poursuivi par les autorités françaises en facilitant l’immigration importante et régulière d’une population musulmane essentiellement maghrébine (mais pas que) ?

    Ces « élites » qui décident, pensent-elles que l’islam est une religion comme une autre qui déclinera comme décline le christianisme, ou bien que son ardeur conquérante sera séduite et adoucie par nos incontournables droits de l’homme, ou bien que l’ancien colonisateur doit bien ça à ses anciens colonisés, ou bien sont-elles incapables de penser l’autre autrement que par leurs filtres ?

    Il est impossible, incorrect, quasi raciste et islamophobe de savoir combien de Français sont musulmans aujourd’hui.
    Seules quelques listes de prénoms donnés chaque année inquiètent certains.

    Alors que des Occidentaux/Français a-religieux réclament la reconnaissance de leur originalité individuelle non miscible dans le groupe, ils accueillent une minorité de plus en plus forte qui forme une communauté soudée par une langue, un mode de vie et une religion aux règles puissantes.
    Tous les membres de cette communauté ne sont pas des terroristes mais saufs les apostats, ils restent soudés.

    Il y a là ou bien un aveuglement ou bien un dessein non dit.

    Selon moi, là est le problème comme sa solution.
    Stopper l’immigration en provenance de pays musulmans, supprimer la double nationalité, agir sans faiblesse sur notre territoire, ne pas se mêler de ce qui se passe dans les pays musulmans.

    Bien sûr, c’est « un voeu pieux »
    Nous sommes emberlificotés dans nos droits de l’homme, l’humanisme, l’humanitaire, l’universalisme, le multiculturalisme radieux et face à ce ventre mou, l’islamisme radical nous pénètre en retournant contre nous les principes démocratiques qu’il exècre.
    L’islamisme y compris radical est le problème des musulmans, pas le nôtre.
    Nous n’avons pas à nous mêler de textes, d’imams, de mosquées, de culte mais à faire appliquer nos lois, à les clarifier ou les modifier si besoin, à nous montrer cohérents et fermes.

  4. S’il y a toutes les lois qu’il faut, il n’en demeure pas moins que les juges sont souvent influencés par l’opinion publique. Les juges appliquent alors les lois de façon « nuancée », de même toutes les autorités républicaines, rectorats, etc…
    https://actu.dalloz-etudiant.fr/focus-sur/article/lopinion-publique-est-elle-un-juge-a-part-entiere/h/2ab469f3150379adccbbccd43082ebb7.html

    Or l’opinion publique est influencée par les médias ou les réseaux sociaux plus que jamais. Il n’y a pas à chercher très loin pour trouver des exemples périodiques et mêmes récents d’auto-flagellations et de victimisation. Nos ancêtres ont été des racistes, profiteurs capitalistes, esclavagistes, des comportements de purs nazis en chaque occasion, hein !

    Ainsi le 6 octobre, France 2 diffuse « décolonisations, du sang et des larmes », émission dont le titre et le sujet sont particulièrement malhonnêtes et ne vise absolument pas à faire un bilan historique global sur les colonisations françaises, du début à la fin, contextes historico-politiques, enjeux des protagonistes au départ, pendant et à la fin, diplomatiques, économiques, sociaux, sanitaires etc…En bref exposer honnêtement tous les facteurs en jeu pour vraisemblablement conclure que cette période de l’histoire n’est pas globalement beaucoup plus négative que positive pour tous les peuples concernés ainsi que leurs intentions et leurs agissements.
    https://entrepreneurs-pour-la-france.org/Libres-propos/article/La-decolonisation-selon-France-2

    Continuons à larmoyer et faire chacun nos petites affaires, tant que ça dure, n’est-ce pas, on n’est pas à quelques égorgements près.

  5. Merci Nathalie de dénoncer avec clairvoyance et conviction ce qui est trop lâchement tu.

    Je reprends ce qui j’écrivais hier dans la réédition de votre billet sur Hanouna:

    Il arrivera un jour où fleurs et bougies ne suffiront plus.

    À nous apaiser; dans nos valeurs, convictions et notre foi de plus en plus malmenée et persécutée.

    J’écrivais également que la nature a horreur du vide. Bien éclairé est celui qui saura lesquels s’y substitueront. Des courageux qui reprendront le relai régalien, en totale déréliction, ou ceux à qui on a délivré un blanc-seing et qui jurent notre perte par toutes les voies qu’on leur offre.

    C’est donc dans l’action, dans la fermeté, la vraie, pas celle que nous pipeautent nos indignés de service.

    Res, non verba.

  6. Qui nous expliquera pourquoi et comment, tous ces criminels islamistes, d’obédiences multiples et variées, se sont retrouvés en France, comme poissons dans l’eau, pour assassiner, décapiter, et violer si affinités ?
    On nous dit qu’ils ont fait 263 morts depuis 2012 ? Quand cela s’arrêtera-t-il ?
    Ou devons-nous rendre à cette évidence, qu’il est trop tard !
    Que nous ne sommes plus les maîtres chez nous ! Que nous devons nous soumettre à ceux que nous avons laissé nous envahir, puis nous terroriser ?

  7. Radovan Karadzic, donne ton esprit et ta force à un Français de ta taille. Bien sûr, ce Français sera maudit par les « bonnes âmes » qui se foutent impérialement des Français qui souffrent et meurent. Cela dit, ce Radovan Karadzic Français sera le seul capable de régler le problème. Il nous le faut.

    • Bonjour l’amalgame et l’essentialisation ! Je dois faire partie de ces « bonne âmes » que vous dénoncez car il ne s’agit pas ici de faire du « nettoyage ethnique » comme votre sinistre héros mais de faire respecter la loi. Par tout le monde. Ne mélangeons pas tout.

      • « Faire respecter la loi », c’est exactement l’argument tenu ce matin, sur Radio Classique pour s’opposer à l’intention de Darmanin d’expulser 200 islamistes. Car il faudra qu’il fournisse les preuves que chacun a contrevenu à la loi française. Et même si cela était, il faudra encore les preuves que chacun a transgressé aussi les lois européennes, ainsi que les lois internationales.
        Misère, misère ! n’ont plus qu’à chanter les « bonnes âmes » !

      • Effectivement Mildred a raison. J’évoquais dans mon précédent commentaire, l’impact de l’opinion française sur les jugements nuancés et les interprétations des lois françaises en vigueur mais il y a en plus les influences des lois européennes et internationales, droit-de-l’hommiste et tout le bruit de fond de pensées bienveillantes.

        D’ailleurs Causeur en fait déjà ce matin le panorama peu encourageant :
        https://www.causeur.fr/deux-morts-deux-mesures-185607

        Misère de misère !

  8. Avis général aux lecteurs :

    Vous êtes sur un blog libéral. Cela veut dire sur le plan pratique qu’il n’y a ici aucune sympathie pour le RN ni pour aucun parti collectiviste et/ou essentialiste ; et sur le plan du fond que tous les individus sont respectables dès lors qu’ils ne portent pas atteinte aux autres personnes et aux biens. C’est uniquement sur ce critère qu’ils doivent répondre de leur crimes éventuels, pas sur des critères de « classe » (ethnique, religieuse, social…) Ce sont des individus précis qui sont poursuivis pour des faits précis instruits à charge et à décharge, pas des catégories condamnées sans procès en raison de leur appartenance à cette catégorie que les gens au pouvoir veulent éliminer. Voir le traitement des Ouïghours en Chine par exemple.

    Petit rappel des débuts de Lénine :

    Ainsi que le disait l’un des chefs de la Tchéka, Martyn Latsis, aux membres de sa police en novembre 1918 :

    « Nous ne faisons pas la guerre contre des personnes en particulier. Nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas, dans l’enquête, des documents et des preuves sur ce que l’accusé a fait, en actes ou en paroles, contre l’autorité soviétique. La première question que vous devez lui poser, c’est à quelle classe il appartient, quelles sont son origine, son éducation, son instruction, sa profession. »

    Lénine, Karadzic, même combat, c’est seulement le groupe à abattre qui diffère.

    La révolution d’OCTOBRE ou la NÉGATION de l’individu
    PAS D’AMALGAME : critique et contre-critique
    Attention, un « camp du bien » peut en cacher un autre !

    • Bien que non historien, je tenais à le préciser, il me semble que les lois anticléricales du début du 20ième trouvent justifications pour sauver la république naissante en cassant le relais d’opinion des puissants partis monarchistes, ce qui a conduit à l’expulsion de quelque 13000 religieux et religieuses dans une belle violence. A titre d’exemple le joli monastère de Frigolet au sud d’Avignon (un endroit de rêve) fut à cette occasion assiégé par 2000 soudards, ambiance !

      Aujourd’hui on prend des gants, des éléments de langage, des discours foireux pour éviter d’appliquer la même chose pour une même cause à une religion sœur, il est vrai que des représentants de ce courant nous achète des rafales et autres matériels militaires…

  9. Bonjour,

    Vous rappelez les valeurs défendues sur votre blog et c’est votre droit, vous êtes ici chez vous.

    Si les commentaires contraires à vos valeurs se multiplient trop, vous finirez sans doute par les « modérer »

    Toute proportions gardées, c’est un peu ce qui se passe en France où de plus en plus de Français musulmans font passer leurs préceptes religieux avant les lois.
    La curée autour de la jeune Mila n’a pas débouché sur sa mort mais les injures, les menaces ont conduit à sa déscolarisation face aux pitoyables bredouillis de la ministre de la Justice de l’époque.

    « tous les individus sont respectables dès lors qu’ils ne portent pas atteinte aux autres personnes et aux biens »
    Quelle définition donner à « porter atteinte aux autres personnes » ?
    Faut-il se limiter à la violence physique ? que penser de la hiérarchisation des rapports humains qui soumet les femmes aux hommes, les épouses aux maris, les filles aux pères ou aux frères ? comment répondre aux femmes qui revendiquent elles-mêmes cette hiérarchisation ? la liberté de refuser la liberté est-elle acceptable ? où se situe la loi officielle quand la loi officieuse s’applique ?

    François Fillon, qui n’a pas le profil du nettoyeur ethnique, dans Le Point :
    « une partie significative de la communauté musulmane refuse de s’intégrer, d’accepter les règles de la République et de la vie en commun »
    « Il faut nommer les choses et avoir le courage de dire qu’il y a un problème avec la religion musulmane, et non avec les autres. »

    Je pense en effet que la religion musulmane (et pas seulement avec l’islamisme) pose problème dans un pays non musulman et qu’il faut le regarder en face.

    A défaut, la grosse minorité deviendra une petite majorité.

    Mais vous êtes ici chez vous et en droit d’y rappeler vos valeurs.

  10. Je me méfie des mots nouveaux. Surtout quand ils ne désignent rien de bien précis, quand leur nécessité n’apparaît pas manifeste. Pour désigner un blog ou un smartphone, il fallait bien un mot nouveau.

    En matière de sciences humaines, et surtout s’il s’agit de discours médiatique, l’apparition d’un mot nouveau doit immédiatement faire suspecter une manipulation. Un objectif caché. Un plan politique.

    Il en est ainsi du mot « essentialiser », qui n’existait absolument pas hier au soir. Comme on voit mal ce qu’il est censé désigner qui n’existait pas auparavant, ni en quoi il permettrait de mieux analyser tel ou tel phénomène, il faut bien en conclure qu’il y a anguille sous roche.

    Surtout que « l’essentialisation » est universellement présentée comme un mauvaise chose, et ses auteurs comme de vilains garçons. Personne, jamais, n’emploie ce mot de façon élogieuse, ou simplement neutre.

    Avouez qu’il y a de quoi s’interroger. Après tout, j’ignore complètement ce qu’essentialiser veut dire ; le propre de ce genre de mots est d’apparaître brusquement dans l’espace public, puis d’être massivement adopté sans que jamais personne ne prenne la peine de vous expliquer ce qu’il entend par là ; mais au regard de la formation de ce mot, les innombrables significations qu’on peut lui imaginer sont toutes plus ennuyeuses et plus inoffensives les unes que les autres.

    Or, essentialiser, c’est très très mal : voilà ce que tout le monde comprend.

    • Le sens de « essentialiser » dans l’acception que j’utilise est très clair : ramener un individu à une caractéristique de sa personne et ne le juger qu’à l’aune de cette caractéristique indépendamment de ce qu’il peut faire et dire dans sa vie.

      A noter que cela marche aussi dans l’autre sens, et là on serait plus dans le délire de victimisation : prendre prétexte d’une caractéristique qu’on a pour exiger des droits particuliers indépendamment de ce qu’on est capable de faire dans l’existence.

      Aucune de ces deux attitudes n’est compatible avec la reconnaissance des droits des individus.

      • Je découvre votre réponse au hasard de la lecture. J’y réponds tardivement, car c’est un point intéressant, discutable et essentiel.

        Vous dites qu’il ne faut pas « essentialiser » (guillemets de rigueur de mon côté), car ce serait « ramener un individu à une caractéristique de sa personne et ne le juger qu’à l’aune de cette caractéristique indépendamment de ce qu’il peut faire et dire dans sa vie ».

        Le problème de cette définition, c’est que, conformément à une mauvaise habitude typique des libéraux français, qui ont trop souvent tendance à verser dans le confort du dogmatisme, elle est ambigüe et purement théorique. Chaque mot nage dans le flou : ramener, caractéristique, juger.

        Qu’entendez-vous par caractéristique ? Si, par cela, vous voulez dire n’importe quel trait ou action de la personne, alors que je vous le confirme : il est absolument indispensable d’essentialiser, et d’ailleurs tout le monde le fait, y compris vous, je n’en doute pas.

        Si l’une de ces actions consiste à avoir tué un homme, alors il est parfaitement justifié de ne juger cet homme qu’à l’aune de cette caractéristique, et de ne pas, par exemple, l’admettre dans le cercle de vos amis.

        Ce qu’il peut avoir fait ou dit dans le reste de sa vie est peut-être passionnant pour un romancier, un psychiatre ou l’administration, mais en ce qui vous concerne, vous avez parfaitement le droit d’affirmer que vous n’avez pas l’intention d’en connaître davantage, et que ce monsieur doit rester en dehors de votre vie. Complètement. Essentiellement.

        De même, si un étranger tente de s’introduire illégalement sur le territoire français, alors il est parfaitement justifié, pour l’administration, de ne juger cet homme qu’à l’aune de cette caractéristique, de le renvoyer dans son pays, et de lui interdire a perpétuité l’accès sur notre sol, même pour un séjour touristique.

        Il pourrait être, dans la vie courante, un joyeux drille, cultivé, médecin émérite, ayant lu tout Hayek et aimant les enfants, que tout cela n’aurait nullement à être pris en considération. Il a violé la loi et tenté d’attenter à la sûreté nationale, en conséquence c’est la seule « caractéristique » sur laquelle il convient de le juger. « Essentialiser » est la seule voie qui s’impose sur le plan légal, sur le plan moral et sur le plan de la sagesse.

        Si, par caractéristique, vous entendez élément biologique, constitutif de la personne et dont elle n’est pas responsable, alors il en va de même.

        Si vous êtes metteur en scène et que vous recherchez une actrice pour un rôle féminin, alors vous n’allez pas auditer des hommes. Vous allez « ramener » les individus de sexe masculin à cette seule « caractéristique de leur personne, et ne les juger qu’à l’aune de cette caractéristique indépendamment de ce qu’il peuvent faire et dire dans leur vie ». Votre candidat serait-il Cary Grant, Benoît XVI et Mozart réunis en un seul homme, que tout le reste ne compterait pas. Vous allez « essentialiser » Cary Grant.

        Si vous êtes propriétaire d’une boutique de lingerie et qu’il vous manque une vendeuse, vous n’allez pas faire passer des entretiens d’embauche à des hommes. Il serait embarrassant, pour les clientes, d’avoir à demander conseil à des personnes du sexe fort. Sans compter qu’un homme manque, par nécessité, de l’expérience personnelle apte à nourrir ses conseils.

        Remarquez, cela fait longtemps que je n’ai pas acheté de soutien-gorge. Peut-être l’égalité des sexes a-t-elle, depuis, frappé jusque-là.

        Si vous êtes le peuple français, exprimant sa volonté démocratique par le biais du suffrage, vous devez bannir l’immigration en provenance des pays musulmans et d’Afrique noire. Cette seule caractéristique suffit à juger indésirables les candidats. La politique est une affaire de masses.

        Lorsque nous décidons de pointer nos armes nucléaires vers la Russie, cela ne veut pas dire que tel ou tel d’entre nous n’aie pas « d’excellents amis russes », ou que des millions de Russes ne fassent pas preuve d’éminentes qualités personnelles. Cela veut dire que la Russie considérée dans son ensemble est un adversaire qui s’attaque à nos intérêts fondamentaux. Les grandes vertus d’Alexeï Navalny ou de Pouchkine ne rentrent pas en ligne de compte.

        De même, Mamadou Sidi bel Abbès peut être un individu adorable et avoir remporté le championnat du monde de construction de châteaux-forts en allumettes, que cela ne change rien aux effets délétères, catastrophiques, génocidaires de l’immigration de masse de populations arriérées, violentes, hostiles à notre peuple et fanatisées par une religion qui prône le meurtre, le viol et le pillage.

        Il est, bien sûr, essentiel « d’essentialiser » Mamadou Sidi bel Abbès. Nous devons nous contraindre, hélas ! hélas ! à nous priver de ses remarquables talents de bâtisseur de châteaux en allumettes. Cela n’a pas à rentrer en ligne de compte.

        Un immigré somalien de religion musulmane vient d’assassiner sauvagement, à coups de couteau, un député britannique. Il s’agit là, bien sûr, du millième incident de ce type en Occident. Il ne faudrait pas faire semblant de s’étonner.

        Ces milliers de crimes auraient été évités si l’on avait « essentialisé » ce personnage : il est noir, donc originaire d’une race au quotient intellectuel dramatiquement bas (70 en moyenne), et largement plus portée à la violence que les Blancs. Il est somalien, donc originaire de l’une des nations les plus sauvages et redoutables de l’Afrique noire. Et il est musulman.

        De façon extraordinairement improbable, peu avant son crime, il avait été détecté, par les autorités, comme susceptible de se « radicaliser » (dans quoi ? l’amour radical de Jean-Sébastien Bach ?), et invité par conséquent à suivre un stage de « déradicalisation ». Avec les brillants résultats que l’on sait.

        Maintenant, il est possible que ce criminel, par ailleurs, ait aidé les vieilles dames somaliennes à traverser les routes en terre battue de sa charmante bourgade de naissance, et qu’il les ait aidées à porter leurs courses au dixième étage de leur cahutes en bouse séchée. On s’en fout. Cela n’a pas à rentrer en ligne de compte.

        Le problème de l’introduction subreptice et manipulatoire du mot « essentialiser » dans le discours public, c’est qu’il suppose que chacun d’entre nous doit se mettre à la place de Dieu, et juger chaque homme pour l’ensemble de sa vie et de ses actions.

        C’est un tour de passe-passe intellectuel et moral. Non seulement c’est blasphématoire d’un point de vue chrétien, mais c’est contraire à toute sagesse, et parfaitement inopérant même pour un athée.

        Si l’on se place sur le plan du droit, un tribunal juge un homme pour des faits précis. Même s’il tient compte de la vie de l’accusé, il ne se livre pas au Jugement dernier et ne se prend pas pour Dieu le père.

        Si l’on se place sur le plan de la vie quotidienne, chacun d’entre nous est amené à prendre des décisions vis-à-vis d’autrui. Ces décisions sont évidemment « essentialisantes ». Je fréquente telle boulangerie, parce que le pain est bon et pas cher. La boulangère torture peut-être des chatons dans son temps libre, ou porte secours aux SDF toutes les nuits : cela ne rentre pas en ligne de compte dans ma décision.

        L’escroquerie morale et intellectuelle derrière l’injection du mot « essentialisation » en politique opère en deux temps : premièrement, elle implique que chacun, à tout instant, peut et doit juger l’intégralité de la vie d’un homme, et s’appuyer sur tous ces éléments pour prendre quelque décision que ce soit à son égard ; deuxièmement, elle suggère que si le jugement qui en résulte est négatif, alors les personnes en question seront exterminées au Zyklon-B et brûlées dans des fours. « L’essentialisation », en conséquence, ne saurait être qu’un crime abominable.

        Et elle implique autre chose, aussi : que nul n’a le droit de penser librement ce qu’il veut. Elle implique la légitimité d’une police de la pensée, qui sort de sa boîte en hurlant : « essentialisation ! », dès lors qu’un anonyme de passage émet l’idée que Pierre, Paul ou Jacques est un sale con, ou, plus souvent, qu’il n’a pas le droit de s’installer en France sans la permission des Français.

        « L’essentialisation », ce n’est que l’un des derniers d’une longue suite de mots-pistolets, que la gauche invente sans cesse pour les braquer sur ses adversaires, les intimider et les obliger à se soumettre à ses diktats.

        « Racisme », « fascisme », « atlantisme », « anti-communisme » (passé de mode, celui-là : on ne peut plus faire honte à personne en l’accusant d’être anti-communiste !), « néo-libéralisme », « climato-scepticisme », « appropriation culturelle », « essentialisation »… on pourrait allonger la liste à l’infini.

  11. Nathalie,
    Bravo ! Lénine parlait aussi des idiots utiles. Boff, ça va ça vient. Je suis stupidement aligné sur ce que les américains appellent la  » Bottom line », c’est tout. Suis-je un copain à Karadzic ? Non, mais c’est malheureusement la seule solution pratique qui se présente à la France. Tant pis.

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