CLIMAT : et maintenant, l’alliance de BINOCHE et du GOUPILLON !

Voici en quelque sorte le « cinq ans après » de mon article Sur l’encyclique LAUDATO SI’ du pape François (21 juin 2015) que je vous invite à lire au préalable.

En juin 2015, alors que je me livrais à une critique plutôt sévère de l’encyclique Laudato Si’ que le pape François venait de publier sur « l’écologie intégrale » qu’il appelait de ses vœux à grand renfort de décroissance anti-marché, anti-production, anti-progrès scientifique et anti-mode de vie occidental, j’écrivais la chose suivante :

« L’encyclique est en préparation depuis 2013, et j’absous bien volontiers le pape du moindre opportunisme dans sa publication, mais quel cadeau extraordinaire en vue de la Conférence climat COP21 qui se déroulera à Paris en décembre prochain ! »

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Eh bien, j’avais partiellement tort. Grâce à Juliette Binoche et quelques amis à elle qui ont rencontré le pape François au Vatican le 3 septembre dernier, on sait maintenant qu’après avoir discuté avec la ministre française de l’Écologie de l’époque Ségolène Royal, le souverain pontife a accéléré l’écriture de son encyclique afin que le texte soit disponible avant la conférence et puisse peser de toute son autorité morale sur les cruciales décisions qui devaient impérativement y être prises !

On le savait déjà et cette petite anecdote le confirme : le pape François a une fâcheuse tendance à se prendre pour un politicien de base. Il est certes complètement dans son rôle lorsqu’il nous invite à faire preuve de miséricorde et à nous décentrer afin d’être présents aux « périphéries » de la société. Mais à peine a-t-il achevé de parler de « la centralité de la personne humaine » qu’il enchaîne sur des politiques clefs en main qui ont le don de provoquer le ravissement de tous ceux qui, surtout à gauche, sont à la pointe de la convergence des luttes « fin de mois, fin du monde » à coup de planisme imposé et de fiscalité délirante.

Et puis Binoche, Royal… Voilà un pape qui sait s’entourer ! La seconde est célèbre pour en savoir beaucoup plus sur les causes du cancer du sein qu’un professionnel comme Axel Kahn. Quant à l’actrice, qu’on ne présente plus tant elle écume les tribunes écolos, elle a offert au pape de l’artemisia annua, une plante dont elle soutient que les feuilles séchées consommées en tisane constituent un remède redoutablement efficace contre le paludisme et qui n’est écartée des protocoles thérapeutiques autorisés que pour faire plaisir aux Big Pharmas.

L’Académie française de médecine n’est pas tout à fait de cet avis mais que vaut sa science quand on a l’appui du directeur du Collège des Bernardins Laurent Landete qui faisait aussi partie du voyage au Vatican ? Il est vrai que ce dernier a une formation d’infirmier, ce qui lui permet de porter un regard pas du tout politisé sur le sujet :

Cette plante offerte au pape constitue « un trait d’union entre le cri de la terre et le cri des pauvres » d’autant que « les laboratoires pharmaceutiques se sont emparés de cette question (du paludisme) de manière honteuse. »

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Mais pour en revenir à la COP21, de quelles décisions parle-t-on ? Principalement de celle qui consiste à tout faire, absolument tout, et tant pis s’il faut un peu brusquer les populations au passage, pour limiter la hausse de la température moyenne globale depuis l’ère pré-industrielle à 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Un objectif qui nous vaut depuis lors un battage politico-médiatique insensé et incessant pour nous pousser à accepter sans broncher l’avenir fort peu riant que l’écologisme le plus radical et le plus bruyant, Convention citoyenne pour le Climat incluse, a concocté pour nous :

Pour bien faire, il faudrait interdire la vente de véhicules neufs pour un usage particulier, il faudrait que les constructions neuves soient exclusivement de l’habitat collectif avec une surface maximum de 30 m2 par habitant, que les vols hors Europe non justifiés soient interdits, que les vêtements neufs mis sur le marché soient limités à 1kg par personne et par an, que la consommation de viande passe de 90 kg à 25 kg par personne et par an, que toutes les parcelles de jardin deviennent productives, etc. etc.

Il faudrait en outre assujettir nos droits fondamentaux inscrits dans la Constitution à la priorité environnementale et reconnaître un crime d’écocide malgré la difficulté d’en définir les contours de façon indiscutable. Et, n’oublions surtout pas, il faudrait se débarrasser une fois pour toute de l’énergie nucléaire qui a l’immense tort de rendre possible un avenir décarboné mais hélas beaucoup trop croissant !

Bref, des préconisations paupérisantes et liberticides à vous donner la chair de poule, mais qui représentent cependant la mesure concrète du dirigisme ultra-autoritaire que nos activistes les plus divers exigent des États dans tous les domaines de notre vie « pour sauver la planète ».

Car, oui, la planète est en danger sous les coups conjugués de l’épuisement des ressources et du réchauffement climatique. « La création gémit », comme dirait le pape François. Il y a donc urgence, une urgence mortelle qui fait qu’on ne peut plus regarder l’inaction climatique criminelle de nos États sans réagir. Juliette Binoche le dit, Fred Vargas le dit, Nicolas Hulot le dit, EELV le dit, bref, tous nos écolo-effondristes nationaux, les Aurélien Barrau, les Pablo Servigne, le disent.

Pablo Servigne… Tiens, lui aussi était du voyage au Vatican. Eh bien, figurez-vous qu’il est sorti de l’entrevue pontificale fabuleusement ragaillardi car il a pu constater en direct à quel point le pape François était lui-même sujet à une profonde déprime emprunte de collapsologie :

« J’étais fâché avec l’institution catholique jusqu’à la publication de Laudato Si’. Le pape s’est vraiment rendu compte que l’on est au bord du précipice, que c’est une question de vie ou de mort. »

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Quelle merveilleuse communauté d’esprit ! Quelle belle réconciliation ! Très souvent critiquée lorsque le pape réaffirme les positions globalement pro-vie de l’Église contre l’avortement, l’euthanasie et la peine de mort, voilà qu’avec Laudato Si’ l’institution catholique apporte un soutien appuyé à la Sainte Chapelle progressiste qui fait de l’écologie un combat anticapitaliste. Il serait tellement dommage de ne pas prolonger l’écho de cette audience retrouvée…

C’est pourquoi l’on se tromperait beaucoup si l’on pensait que Juliette Binoche est à l’origine de cette rencontre éminemment people entre des militants écologistes français et le Pape. L’initiative en revient en réalité à Mgr de Moulins-Beaufort qui n’est jamais que le président de la Conférence des évêques de France – c’est du sérieux ! – et qui est célèbre pour avoir déclaré lors de l’Assemblée plénière des évêques français de novembre dernier à Lourdes :

« Le sujet qui marquera l’histoire, ce sera la contrainte écologique. (…) Notre époque restera donc dans l’histoire certainement comme celle où l’humanité a pris conscience des limites des ressources de la planète et de la transformation nécessaire des modes de production et de consommation, de l’ensemble de nos modes de vie. »

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Et c’est ainsi que la semaine dernière, au terme d’un long voyage de plus de vingt heures en train et en bus (empreinte carbone oblige) et « sous un soleil de plomb », se sont retrouvés au Vatican en audience privée avec le pape François non seulement Juliette Binoche, Pablo Servigne, Laurent Landete et Mgr de Moulins-Beaufort cités plus haut, mais également (liste non exhaustive) :

· Audrey Pulvar, ancienne journaliste, adjointe d’Anne Hidalgo (PS) à la marie de Paris, en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts ;
· Gaël Giraud, économiste et jésuite, toujours étonnamment proche des pétitions de l’extrême gauche ;
· ou encore la juriste Valérie Cabanes qui milite en faveur de la reconnaissance du crime d’écocide – un combat qu’elle partage avec le pape ; ça tombe bien.

Tous auront donc eu le plaisir d’entendre le pape François dire exactement ce qu’ils pensent déjà eux-mêmes et promettre que dans ce combat pour la planète, l’Église ne négligera pas sa mission :

« Pour sa part, (…) l’Église veut surtout former les consciences en vue de favoriser une profonde et durable conversion écologique. »


Ça promet.

Bref, depuis 2015 et Laudato Si’, rien n’a changé : on s’enfonce de plus belle dans les terreurs de l’urgence climatique et écologique qui poussent le pape à lancer régulièrement des appels angoissés à « réparer la terre » et « changer nos modes de vie » face à une « demande de croissance » qui « épuise l’environnement ».

Aucune raison, donc, de changer ma conclusion :

Si l’on ne peut qu’être d’accord avec le pape pour assurer la sauvegarde de la « maison commune », je suis toutefois beaucoup plus réservée sur les moyens qu’il décrit dans ses interventions successives pour y parvenir et je crains que le soutien d’une telle notoriété morale apporté aux thèses de la décroissance anticapitaliste ne soit de nature à scléroser le nécessaire débat sur les politiques économiques à mener en vue du progrès humain et n’aboutisse finalement qu’à générer de plus en plus de pauvreté et de moins en moins de liberté.


Illustration de couverture : Le 3 septembre 2020, le pape François a reçu au Vatican une délégation de 16 Français engagés pour l’écologie, dont l’actrice Juliette Binoche.

28 réflexions sur “CLIMAT : et maintenant, l’alliance de BINOCHE et du GOUPILLON !

  1. Merci pour cet article dans lequel vous expliquez, encore une fois, l’essentiel avec la rigueur et la clarté qu’on vous connait.
    Pour moi, le meilleur pape qui ait existé était Jean-Paul II. Il travaillait à la fin du communisme, et il y a grandement contribué. Le pape actuel semble suivre les traces de son brillant prédécesseur, la seule différence étant son but : c’est notre société occidentale et démocratique qui cette fois est la cible.

  2. Le Pape actuel est de son époque: issu d’un milieu urbain, qui a grandi dans un pays jadis prospère (ça devrait le faire réflèchir, pourquoi son pays si riche est devenu pauvre) sans se rendre compte que la prospérité est le fruit du travail, pas du partage.
    Les catholiques sont des gens obéissants et respectent le chef de l’église…pour combien de temps?
    Mais les évêques français ne sont pas en reste: pendant le confinement, j’ai écouté une homélie d’un évêque clairement décroissant et épousant les thèses malthusiennes.
    Si les pasteurs disent n’importe quoi, je crains que le troupeau ne s’éparpille très vite.

  3. En effet, depuis la publication de Laudato’Si, l’Eglise catholique a allègrement basculé dans l’écologisme le plus consternant. Cette encyclique fournit les arguments pour d’innombrables sermons, ainsi que des séminaires. Les fidèles sont bien endoctrinés.

    On peut en rire en regardant la faible fréquentation des églises, mais il ne faut pas négliger le fort engagement des catholiques qui ne se contentent pas d’aller (plus ou moins) à la messe du dimanche: ils peuvent être très actifs en famille, au travail, dans des syndicats ou des partis politiques et surtout dans une myriade d’associations sont certaines disposent de moyens considérables.

    Le CCFD-Terre Solidaire par exemple a basculé depuis de nombreuses années dans un anticapitalisme assumé. La rhétorique écolo leur convient parfaitement pour renforcer leur message central: si les pauvres sont dans la misère c’est de la faute des occidentaux richissimes qui les exploitent et détruisent la planète, par ici les dons pour racheter vos péchés.

  4. Ni « décroissantiste », ni écolo, souvent très intéressé par les contenus de ce blog mais là, je crois que Nathalie s’égare… un peu de nuance dans les propos aurait été souhaitable. D’une part le changement climatique semble difficilement contestable (d’accord en revanche pour discuter son origine, ses causes etc…), d’autre part les limites physiques de la terre me semblent aussi difficilement contestables. Dans le même temps, notre modèle actuel suggère une consommation illimitée en ressources variées et notre pratique est aussi celle de l’utilisation de ressources sans contraintes. Désolé, mais ça ne pourra pas durer. Et oui l’Eglise et le Pape me paraissent dans leur rôle de rappeler ce simple fait qu’un peu de conscience dans notre science (pour paraphraser une maxime connue) serait ô combien bienvenue ! Oui, l’enjeu à venir est d’apprendre à utiliser avec discernement les techniques à notre disposition. Clairement, nous ne savons pas le faire … les exemples sont innombrables. Donc si le libéralisme peut aider à mettre un peu de plomb dans les cervelles, parfait. Si c’est laisser croire que n’importe quoi est possible voire souhaitable et que tout va s’auto réguler par je ne sais quelle magie, alors j’ai un gros problème avec le concept.

    • Le changement climatique difficilement contestable: oui et alors? C’est un problème?
      Le climat qui change, ce n’est pas nouveau puisque ça a toujours été le cas (optimum médiéval etc… à l’époque, on a construit de magnifiques cathédrales malgré un climat plus chaud).
      Incriminer l’homme de ce changement est une vieille recette de la culpabilité catholique qui est contreproductive. Là, il faut être aveugle pour ne pas voir de l’anticapitalisme basique.

      • Précisément, je me garde bien d’incriminer l’homme. Les choses ne me semblent pas si simple, catholique ou pas. Je suis bien plus intéressé par la question de l’adaptation à ces changements, adaptation qui est nécessaire et par développer une bien meilleure capacité à utiliser la technique intelligemment. Le capitalisme, plein de de vertus mais certainement pas parfait, ne me semble pas être le modèle capable de répondre à ces enjeux. Ce n’est pas de l’anticapitalisme, c’est juste constater que rien sur cette terre n’est parfait par principe. Il nous faut savoir adapter nos outils ce qui comprend adapter les modèles économiques.

    • La question n’est pas celle de l’écologie, préoccupation parfaitement légitime, mais celle de l’hystérie absolument folle avec laquelle l’écologie est abordée et les solutions parfaitement autoritaires qui sont promues sans relâche. Cette urgence mortelle, cette fin du monde qui frappe à nos portes, cette culpabilité de l’Occident systématiquement ressassée, ce discours de la catastrophe qui a pour objet d’instiller une « convenient fear » (comme disait Hans Rosling dans son livre « Factfulness ») – on est clairement tombé dans une sorte de mysticisme millénariste.

      En réalité, cela fait un moment que la préoccupation écologique est entrée dans les mentalités et dans les processus de production : innovation et technologie aidant (= créativité humaine), on sait faire plus avec moins (j’en ai donné des exemples dans l’article sur Laudato Si), l’on sait produire en émettant moins de polluants et l’on sait de mieux en mieux dépolluer et/ou recycler les sous-produits. On sait replanter, on sait trier les déchets, etc.

      Quant à l’épuisement des ressources, bien sûr qu’arrivera un jour où il n’y aura plus de pétrole, ou de gaz ou d’or ou de cuivre, etc. La terre est un objet physique fini. Mais on en est loin (en ce moment, on découvre des quantités de gaz naturel) et nos processus de production auront eu tout le temps d’évoluer d’ici là.

      Mais l’idée des écologistes radicaux n’est nullement de voir le monde s’adapter peu à peu grâce à ses innovations techniques. Leur objectif, c’est avant tout la décroissance anticapitaliste imposée et dans ce cadre, le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources ne sont jamais qu’un moyen à leur disposition pour aboutir.

      L’exemple emblématique de cette entourloupe, c’est l’énergie nucléaire : idéalement décarbonée, elle devrait les enchanter. Même le GIEC en inclut une belle part dans ses scénarios visant à rester dans les 1,5 °C. Mais, comme tout ce que j’ai évoqué plus haut, c’est en fait inacceptable pour eux, car cela permettrait d’avoir respect de l’environnement ET croissance. Et ça, c’est l’horreur.

      • Alors dans le cadre de mon appel à plus de nuance, je ne suis évidemment pas un fanatique de l’hystérie écologiste pour laquelle j’ai zéro sympathie. De même, je suis bien d’accord pour dire que la question nucléaire est hallucinante. Développer le nucléaire devrait être la première demande des écolos s’ils avaient 2 sous de cohérence et encore plus d’honnêteté. Ceci pour clôturer le chapitre écolo. Je ne crois d’ailleurs pas que le Pape soit écolo et certainement pas tendance Pablo Servigne c’est à dire adepte de la collapsologie ce qui reviendrait à nier toute espérance chrétienne. Un peu bizarre pour un Pape.
        Pour autant, je persiste à penser que la solution n’est par principe dans je ne sais quelle quête de croissance. Croissance de quoi d’ailleurs? Il me semble que viser « mieux avec moins » a une autre gueule que « plus avec moins ». Pour ce qui me concerne c’est sous ce prisme que je lis Laudato Si.

      • C’est fou comme le mot « croissance » est devenu presque aussi répulsif que le mot « libéralisme » ou le mot « dividendes » ou le mot « profit » !

        Mais derrière la croissance, une fois qu’on a retiré l’effet démographique, il y a du travail, des emplois, des salaires, du pouvoir d’achat.

        C’est vrai que quand on a déjà tout, on peut se dire, blasé : à quoi bon tout ça ? Mais allez demander à un Ethiopien s’il n’a pas envie de croissance. Allez demander à tous ceux qui vivent encore sous le seuil de pauvreté extrême (de moins en moins nombreux, heureusement, merci la mondialisation et la libéralisation des économies) s’ils n’ont pas envie de croissance.

        Pour ce qui est du pape François, oui, il a voulu communiquer un message d’espérance à ses visiteurs. Mais il est néanmoins dans ce schéma de l’urgence mortelle :

        « Alors que l’état de la planète peut sembler catastrophique et que certaines situations paraissent même irréversibles, nous, les chrétiens, gardons toujours l’espérance, car nous avons le regard tourné vers Jésus-Christ. »

      • @Henri « Il me semble que viser « mieux avec moins » a une autre gueule que « plus avec moins ». » C’est ce qui s’appelle jouer sur les mots. Si « mieux » pour vous implique « moins », alors vous êtes dans la décroissance. Si « mieux » implique « autant », alors vous êtes dans la stagnation. Je vous laisse deviner la dernière option.

        Sans rire, faire « mieux avec moins » cela porte un nom: l’amélioration de la productivité et de l’efficience, grâce au progrès technique et organisationnel. On produit autant de richesses avec moins d’efforts et moins de matière première. Donc on produit… plus de richesses par unité de temps et/ou de matière première. On dégage du temps qui peut être utilisé à autre chose: produire d’autres richesses ou profiter de la vie, à chacun de choisir.

        Ce que Nathalie dénonce dans cet article c’est précisément que les écolos (et le Pape) ne veulent pas nous laisser le choix. Ils veulent nous imposer la décroissance pour notre bien, parce que nous sommes trop immatures pour savoir ce qui est bon pour nous. Je trouve cela insultant et choquant.

        « Si c’est laisser croire que n’importe quoi est possible voire souhaitable et que tout va s’auto réguler par je ne sais quelle magie, alors j’ai un gros problème avec le concept. »

        En effet, c’est le concept « d’ordre spontané » qui résulte des innombrables décisions prises chaque jour par des millions d’être humains. Je comprends que ce soit un peu difficile à avaler au début. Surtout quand on a appris depuis l’enfance que l’intérêt général est incarné par l’Etat et que les individus livrés à eux-mêmes ne font que des bêtises. Je vous invite à lire l’histoire du crayon de Leonard Read pour commencer…
        https://leblogdenathaliemp.com/2017/10/30/leonard-read-et-lhistoire-du-crayon-%E2%9C%8E/

    • On a arrêté d’avoir besoin de charbon longtemps avant qu’il ne soit épuisé. Il y a tout lieu de penser qu’il en ira de même pour le pétrole et le gaz.

      Il y a peu, on ne savait pas faire de plastique sans pétrole. Maintenant, on en fait avec des végétaux. Ça fait longtemps qu’on a arrêté d’abattre les forêts pour construire des navires. L’eau est inépuisable.

      Il n’y a pas si longtemps, on ne recyclait pratiquement pas. Maintenant, de nombreux produits intègrent des matières recyclées.

      Il suffit que les écologistes arrêtent de vouloir mettre fin au progrès…

    • J’ai cru comprendre qu’elle était retournée à l’école. Après sa « grève ». Ça nous fera peut-être des vacances…

      Manipuler une autiste de cette manière, c’est carrément de la maltraitance envers un enfant. Mais bizarrement, là, ça ne compte pas. Alors que dans plusieurs pays occidentaux, les « services sociaux » enlèvent leurs enfants aux parents sous des prétextes futiles, alléguant des mauvais traitements inexistants.

  5. Conversation très intéressante. Merci à @fm06 et @Nathalie de leurs commentaires et critiques. Plusieurs choses:
    – Le mot « croissance » n’est ni plus ni moins répulsif qu’un autre. Simplement, il ne peut pas être un impératif ou absolu, pas davantage qu' »écologie » d’ailleurs. Il me paraît légitime de se poser la question de quelle croissance, pour qui et comment. En effet, il n’y a pas de doute qu’un grand nombre de gens dans de nombreux pays aspirent légitimement à de meilleures conditions de vie. Ce n’est pas incompatible avec le fait de critiquer les excès commis par d’autres au nom de cette croissance.
    – « mieux avec moins » ce n’est pas jouer sur les mots et l’argumentation de @fm06 associe implicitement le « mieux » et « plus » comme si ce mieux ne pouvait être que quantitatif. En revanche, la critique devrait porter sur la définition de ce « mieux ». J’admets bien volontiers qu’un certain nombre de projets de ce « mieux » se sont révélés être de dramatiques dictatures. Dont acte. Pour autant, je persiste et assume mes convictions chrétiennes. L’être humain a d’autres aspirations à satisfaire et celles-ci, faute de propositions, trouveront à s’exprimer. Ce qui se passe aujourd’hui dans certains pays et en France. Mais pas vraiment dans une direction très souhaitable…
    – En effet, je ne crois absolument pas à la notion « d’ordre spontané ». Je ne crois évidemment pas davantage au rôle de l’état à la française qui prétend se mêler de tout et par conséquent échoue largement en tout. Nous serons d’accord sur ce dernier point. Je crois, en revanche, que la liberté d’entreprendre pour se déployer pleinement nécessite un cadre précis et clair. Ce qui devrait être le rôle de l’état au travers de ses missions régaliennes dont une partie concerne l’économie. Il serait souhaitable que ce cadre se traduise en véritables lois d’ordre général et non pas en pseudo-lois qui en effet sont une accumulation de règlements tatillons… Si ce cadre est bien posé, alors oui je crois à la capacité des individus à en tirer le meilleur. Et à dire vrai, c’est tout le sens du projet de start-up sur lequel je travaille.

    • La « croissance » ne se décrète pas mais il y a des crétins qui croient que nos gouvernants pourraient la maîtriser. En fait oui leur intervention la fait baisser à chaque fois alors qu’ils ambitionnent chercher l’inverse à grands renforts de subventions gaspillées. La « croissance » se constate comme la somme des plus-values apportées par chaque individu, encore faut-il leur en garantir la liberté.

      La pandémie va nous donner l’occasion particulièrement mortifère de constater dans les mois qui viennent l’immense tragédie humaine de la décroissance constatée : travailleurs Indonésiens d’Arabie qui crèvent déjà de faim, tous ceux qui vivent du tourisme en Afrique et en Asie également…

      Pour le coup, je crois qu’on va regretter douloureusement les excès de « croissance » !

      « mieux avec moins », c’est justement ce que recherche tout entrepreneur, c’est sa base existentielle. Il n’y a aucunement besoin de « cadre précis et clair » parce que c’est une loi naturelle de tout capitaliste ou spéculateur. Songez simplement au poids d’une bagnole et sa consommation au km en 1905, l’Etat n’est pour absolument rien dans l’évolution.
      C’est justement l’Etat qui a faussé cette loi naturelle en favorisant l’économie financiarisée, qui continue à faire tourner la planche à billets très au-delà des besoins limités aux échanges de l’économie « réelle ».

      Voilà peut-être sur quoi le Pape aurait de quoi s’insurger à juste titre : l’argent faussé !

    • « la liberté d’entreprendre pour se déployer pleinement nécessite un cadre précis et clair. »
      et qui va donc décider de ce cadre précis et clair?
      Je veux bien, mais que ce cadre soit le plus léger possible sinon, nous arriverons forcément à décider pour les autres, ce qui est bon ou pas.
      L’anecdote sur le Tour de France vu par le maire de Lyon est d’ailleurs, significative.

  6. Pour ajouter au débat, je ne parlerai pas de Binoche et Cie, mais uniquement de ce Pape qui me semble avoir tout d’un hérétique.
    Il faut absolument lire deux livres de Jean-Louis Harouel (le vrai génie du christianisme & droite et gauche ce n’est pas fini) dans lesquels il développe une thèse passionnante.
    Harouel cartographie les sensibilités politique actuelles en fonction de l’histoire de la chrétienté. Pour résumer et faire court :
    La droite libérale est directement issue du christianisme
    La gauche type marxiste est directement issue d’une hérésie, le millénarisme
    Le progressisme actuel dont l’écologie fait partie de l’ autre grande hérésie : le gnosticisme.
    Le Pape François à tout d’un gnostique.
    Alors, hérétique ou pas ?

  7. Merci pour cette démonstration qui ne laisse aucun doute quant à la collusion efficace de puissants idéologues et des représentants populaires dévoyés. Binoche est la pleureuse attitrée des causes qui génèrent visibilité médiatique et soutien politique. Des camps de la mort elle passe au camp du bien. Ces entités néfastes sans aucune once d’auto critique sont le fer de lance de la décadence de notre société. Lutter contre le négationnisme n’empêche pas d œuvrer pour une mise sous cloche des libertés…abjecte.
    Le pape quant à lui est assis sur la banque du vatican dont la pérennité est elle aussi à défendre…car exsangue.
    « Les pauvres sont la richesse de l’église » disait François il y a peu.
    Alors convertir le capitalisme en forme maquillée de socialisme permettrait peut-être à l’église de recouvrer une visibilité et une proximité plus franche avec le pouvoir. Son culte de l’opacité saurait s’y épanouir de nouveau pleinement.
    Les grandes manœuvres sont en cours.

  8. « convertir le capitalisme en forme maquillée de socialisme » , euh le christianisme, plutôt que le capitalisme, non ? et c’est d’ailleurs le fondement de la théologie de la libération, très répandue en Amérique du Sud …

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