COVID-19 : les « règles claires » tournent à la COERCITION brute

Comment s’y retrouver ? Plus la rentrée aussi bien scolaire que professionnelle se rapproche, plus les « règles claires » promises par Emmanuel Macron pour contrer une éventuelle reprise de l’épidémie de Covid-19 tournent à la franche pagaille et sombrent finalement dans la coercition brute.

Le gouvernement a beau avoir décidé de repousser d’une semaine la présentation du plan de relance économique pour mieux manifester son angélique dédication à la santé des citoyens et éviter de renouveler les multiples errements du début de la pandémie, force est de constater qu’en cette veille de rentrée, les ordres, contrordres et incohérences se succèdent dans un mélange d’approximation et d’autoritarisme qui rappelle l’époque chaotique du confinement. 

Voici trois exemples :

· Concernant la rentrée scolaire qui aura lieu demain 1er septembre, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a décidé de rendre le port du masque obligatoire en classe et en récréation pour tous les adultes ainsi que pour les élèves à partir de la classe de 6ème avec une dérogation pour les heures de sport, la cantine et les nuits en internat.

Mais voilà qu’aux dernières nouvelles, une extension aux classes de CM1 et CM2 serait à l’étude. Et voilà surtout qu’à quelques heures du retour en classe, un collectif de médecins s’alarme de la légèreté de ces dispositions. En plus de la généralisation de l’enseignement à distance pour tous les âges, il préconise d’imposer le masque dès le cours préparatoire (soit dès l’âge de 6 ans au lieu de 11 ans).

On parle de médecins, donc de scientifiques ; et non des moindres, car on y trouve par exemple l’infectiologue Karine Lacombe qui a été fréquemment sollicitée par les médias pour donner son avis sur l’épidémie et qu’on a beaucoup vue aux côtés de l’exécutif. Comment imaginer dans ces conditions particulièrement discordantes que les parents soient le moins du monde rassurés sur le retour en classe de leurs enfants ?

· Toujours à propos de la rentrée des classes, le Premier ministre a fortement déconseillé jeudi dernier à « papy et mamie » d’aller chercher leurs petits-enfants à la sortie de l’école. Encore une remarque grossièrement catégorielle qui attise les peurs et ne tient nullement compte des situations particulières des grands-parents en matière d’âge et de santé.

Mais ce n’est pas tout, car Jean Castex a ensuite évoqué la possibilité d’augmenter « le périscolaire jusqu’à ce que les parents puissent venir eux-mêmes récupérer » leurs enfants. Stupeur immédiate dans les municipalités. Il s’agirait en effet d’une nouvelle mesure à leur charge, or elles n’en n’ont jamais entendu parler jusqu’à présent et n’ont évidemment pris aucunes dispositions en ce sens. On nage une fois de plus en plein pilotage à vue.

· Last but not least – mais là, je ne vous apprends rien tant le retournement du jour au lendemain est énorme et a fait le tour des médias – alors que le même Jean Castex confirmait également jeudi que le port du masque serait obligatoire dès le lendemain pour tout le monde à Paris et dans trois départements de la petite couronne, on a eu droit, justement le lendemain, à un rétropédalage rapide de la préfecture de police en faveur des cyclistes et des joggeurs qui en sont donc exemptés suite à une demande en ce sens de la Mairie de Paris.

Il est certain que les cyclistes et les amateurs de course à pied forment une population chouchoutée depuis toujours par Anne Hidalgo. Les utilisateurs de deux-roues à moteur un peu moins, qui devront porter un masque… sous leur casque ! À ce sujet, il semblerait cependant que sans avoir figé la règle dans le marbre, la préfecture de police admette que ne soient contrôlés que les motards circulant avec la visière relevée. Vous avez dit « règles claires » ?

Au-delà des multiples situations ubuesques que ces nouvelles dispositions vont à coup sûr provoquer, on touche là à l’utilité controversée de porter un masque en extérieur. Les avis scientifiques divergent considérablement sur cette question. À écouter les uns et les autres, il semblerait que les préconisations de port du masque en extérieur relèvent plus d’un principe de précaution exacerbé et d’une volonté purement politique de faire pression sur les citoyens pour qu’ils pensent à tout moment à se protéger que d’éléments scientifiques fondés. 

On touche également à la volonté des autorités à tous les niveaux – national, préfectoral, municipal – de se protéger. Plutôt en rajouter dans les interdictions et les obligations que de voir un foyer de Covid-19 apparaître et encourir ensuite le blâme des Français pour manque d’actions fortes. 

On touche enfin à l’impossibilité de régler exhaustivement toutes les situations particulières : et que se passera-t-il si je mange un sandwich dans l’espace public ? et que se passera-t-il si je fume ? Etc. L’extension générale du port du masque qui est devenue réalité dans de nombreuses villes de France découle aussi de la volonté de simplifier des règles devenues tellement nombreuses, tellement locales et tellement micro-détaillées que plus personne ne s’y retrouve.

Aussi, plutôt que de faire du rue par rue à Paris, il fut donc décidé que le masque, ce serait partout, tout le temps et pour tout le monde. Et maintenant que c’est partout, tout le temps et pour tout le monde, on réalise que dans bien des cas, la règle est parfaitement absurde ou s’oppose à d’autres objectifs poussés par les pouvoirs publics (exemple du vélo).

D’où revirements des autorités. D’où défiance des citoyens. D’où, à nouveau, coercition maximale.

Il y avait pourtant moyen de faire autrement en s’appuyant directement sur la responsabilité personnelle de chacun, c’est-à-dire en édictant des règles qui ne disent pas ce que chacun doit faire en tel lieu à tel instant mais qui donnent les bons repères sanitaires pour savoir quelle attitude adopter selon les différentes circonstances.

Il fut en effet un temps (mi-août) où le ministre de la santé Olivier Véran, se souvenant peut-être qu’il était médecin avant d’être ministre, reconnaissait qu’il n’était pas nécessaire d’en passer par des obligations pour se protéger du Coronavirus à partir du moment où chacun appliquait la règle A-B-C-D qu’il venait de mettre au point :

Munis de cette méthode de discernement et toujours attentifs aux gestes barrière, « papy et mamie » pourraient donc fort bien décider par eux-mêmes (et pas pour obéir aux injonctions unilatérales du Premier ministre), suivant qu’ils habitent dans une ville très dense ou un village plus spacieux, suivant leur âge, suivant leur état de santé et suivant les conditions de sortie des élèves, s’il est judicieux pour eux d’aller chercher leurs petits-enfants à l’école et s’ils doivent porter un masque pour l’occasion. 

Dans ce débat sur le masque et les autres moyens de protection contre le Coronavirus, on retrouve exactement ce que disait Friedrich Hayek dans La Route de la Servitude (1944) à propos des tentatives de planification totale par opposition à l’appel à la responsabilité personnelle. Pour bien se faire comprendre, il s’appuyait sur la métaphore de la circulation routière :

« On peut soit établir un code de circulation, soit dire à chaque automobiliste où il doit aller. » (Chapitre VI)

.
Constatons hélas que nos autorités ont définitivement basculé dans la seconde formule qui leur donne tout pouvoir sur les individus, qu’il s’agisse de les obliger ou de les exempter. Privés de l’exercice de leur discernement, ces derniers en sont réduits à obéir aveuglément. Au bout du chemin, c’est l’infantilisation totale de la société qui guette. Ça promet.


Illustration de couverture : Le Premier ministre Jean Castex et le Président de la République Emmanuel Macron à Paris le 14 juillet 2020. Photo AFP.

23 réflexions sur “COVID-19 : les « règles claires » tournent à la COERCITION brute

  1. Merci pour ces réflexions toujours aussi pertinentes et lucides. Votre référence à la route de la servitude tombe fort à propos. On a parfois l’impression que le besoin d’obliger autrui aux contraintes les plus stupides l’emporte chez certains sur la recherche de leur propre bonheur.

  2. On nous parle de foyers (qu’on appelle clusters pour faire savant), mais il n’y a de foyers que parce qu’on teste !
    Manifestement notre gouvernement veut gérer la crise et les Français, en particulier, comme des enfants de deux ans. Bonjour le violences policières que ça engendre !
    De plus, à mon avis, les gestes barrière ne servent à rien:
    En temps ordinaire, le taux de mortalité, à peu près constant dans le temps, est dû à deux facteurs: 1- La mortalité en bonne santé (accidents, crimes, morts dites « naturelles »), 2- la mortalité des personnes fragiles, en général sous traitement.
    Survient une épidémie, les personnes fragiles contaminées vont être affectées d’un espérance de vie fortement réduite, dont on ne s’apercevra qu’au bout d’un certain temps, d’où un afflux dans les hôpitaux de ces personnes contaminées durant ce laps de temps, ainsi que les décès de toutes les personnes dont la durée de vie aura été réduite à cause du virus.
    Évidemment, certains décès seront dus au virus seul, mais dans le cas du coronavirus, autant on est certain de son influence sur les personnes fragiles, autant on ignore le taux de létalité du virus seul (en tout cas aucune statistique n’a été divulguée à ce sujet, apparemment).
    L’afflux dans les hôpitaux, ainsi que celui des décès, peuvent être ralentis par des gestes barrière limitant la vitesse de propagation du virus. Par contre il n’est pas certain que le confinement ait été favorable à ce ralentissement: en particulier, dans tous les centres hébergeant des personnes fragiles (HEPAD ou centres de soins palliatifs), il est vraisemblable que le confinement ait favorisé la contamination.
    Après cet afflux et la disparition de toutes les personnes fragiles contaminées lors de la période précédant la prise de connaissance du virus, au pire cas, si toutes les personnes fragiles étaient contaminées, leur espérance de vie serait réduite, certes, mais le taux de mortalité retomberait à celui d’avant le début de l’épidémie. Ceci explique, d’une part, la courbe en cloche et d’autre part l’inutilité de mesures telles que gestes barrière ou confinement: les personnes fragiles meurent plus tôt, mais ne sont pas plus nombreuses qu’avant le début de l’épidémie. En l’absence de mesures de protections, il ne peut donc pas y avoir de nouvelle vague. Le taux de mortalité sera redevenu celui d’avant crise, augmenté d’un taux dû au virus seul (et inconnu, apparemment, à ce jour dans le cas du coronavirus).
    Au contraire, toute mesure visant à ralentir le taux de contaminations provoquera un allongement de l’espérance de vie des personnes fragiles, et donc provoquera une nouvelle vague dès qu’il y aura relâchement. Et ceci, tant qu’un vaccin, ou toute autre forme de traitement, ne sera pas trouvé et son application généralisée.
    Illustrons cette réflexion par un schéma simplifié:
    Imaginons que le taux de mortalité soit de 1% à peu près constant dans le temps, et qu’il soit composé de 0,5% de morts « en bonne santé » (accidents, crimes, en absence de maladie, morts dites « naturelles »…) et 0,5% de mort suite à une « longue maladie » (les personnes dites fragiles). Imaginons, qu’en temps normal, ces personnes « fragiles » avaient eu une espérance de vie de 1 an après diagnostic. Supposons que l’épidémie ramène cette espérance de vie à 1 mois et n’affecte pas les bien portants. Supposons que la connaissance du virus n’intervienne que 1 mois après le début de sa propagation. A l’avènement de l’épidémie et avant que les mesures de protections ne soient prises, brusquement, toutes les personnes qui devaient vivre encore normalement entre 1 mois à 1 an vont décéder, ce qui multiplie par 11 pendant le premier mois la mortalité des 0,5% habituels. Ensuite, sans aucune mesure de protection, la mortalité reviendra 1% (0,5% de morts naturelle et 0,5% de personnes fragiles qui n’ont plus que 1 mois d’espérance de vie), auxquels il faut ajouter un pourcentage non connu de personne mourant du virus seul. Si par contre, à l’issue de ce premier mois mortifère, des mesures de protection efficaces sont mises en place, alors, les personnes fragiles verrons leur espérance de vie remonter à 1 an, ce qui réduirait pendant 11 mois le taux de mortalité à 0,5% de morts naturelles plus les décès dus au virus seul, mais avec le risque de voir une nouvelle vague resurgir au moindre relâchement des mesures de protections. Il s’agit là du seul scénario possible d’une nouvelle vague. Enfin, le taux de mortalité remontera à 1% plus le supplément dû à l’épidémie elle-même.
    En fait, sauf à connaitre les décès dûs au virus seul, le coronavirus d’engendre pas de morts supplémentaires, mais seulement des morts prématurées. Il est regrettable que nous n’ayons aucune connaissance du taux de létalité du virus agissant seul.
    Réflexion proposée à la critique !

    • Cette réflexion me paraît, de bout en bout, frappée au sceau du bon sens !
      De plus comment qualifier un gouvernement qui accepte de mettre toute la société en coupe réglée afin de permettre aux vieillards de prolonger d’un an leur survie, alors que dans le même temps, il autorise que soient mis à mort des bébés – qui auraient pu vivre quatre-vingts ans – au moment de leur naissance ?

  3. Bonjour et merci.
    Si l’on regarde le site de l’OMS (voir la page 9 du document) https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/332448/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.4-fre.pdf
    on voit que les avantages potentiels du port du masque par le grand public en bonne santé sont « potentiels », et que les risques semblent plutôt plus réels.
    La balance « bénéfice-risque » d’une généralisation du port du masque semble dont plutôt pencher vers le non-port !

  4. Bonne rentrée dans la joie et la bonne humeur en même temps qu’ il faut obéir aveuglément et culpabiliser. La politique et l’ argent on pris le pouvoir en infantilisant le gens .
    Ce qui est sûre c’ est que le citoyen ne vas pas se réveiller en passant son temps devant la télé .

  5. Certes, mais il faut considérer plusieurs choses :

    1. Une pandémie justifie des exceptions à la liberté.

    2. La maladie est encore mal connue, et l’épidémiologie n’est pas une science exacte. A un moment, il faut prendre des décisions, qui seront forcément affectées d’une part d’arbitraire.

    3. Les pays et territoires qui ont particulièrement bien résisté à l’épidémie (ce qui ne signifie pas qu’ils en sont exempts), soit Taïwan, la Corée du Sud, Hong-Kong et Singapour, ont appliqué des mesures particulièrement contraignantes.

    On met sans cesse en avant l’absence de confinement généralisé dans ces pays, mais on passe commodément sous silence la sévérité des mesures qui ont effectivement été prises. Je tiens à votre disposition le témoignage d’un Américain qui s’est rendu en Corée du Sud, et qui explique la quarantaine à laquelle il a été soumis.

    En gros, il a passé quinze jours en prison. Une prison de luxe, certes, mais une prison quand même. Vous êtes cueilli à l’aéroport, testé, fiché, contraint de télécharger une application de surveillance sur votre téléphone, puis emmené directement dans les locaux de quarantaine.

    Interdiction de sortir pendant quinze jours, ne serait-ce que pour aller dans le couloir : dans ce cas, un message enregistré se déclenche et menace de diverses sanctions. L’immeuble est truffé de policiers. Un unique repas quotidien est livré dans la chambre. Froid. Tous les jours, le prisonnier doit tester sa température et la rapporter sur l’application. Seules distractions disponibles : la télévision et Internet. Bien sûr, l’hébergement est payant, et doit être réglé par le voyageur.

    Une fois libéré, s’il s’avère non porteur du virus, ce dernier est suivi électroniquement où qu’il aille.

    Comparez ce régime avec les règles ridiculement laxistes imposées à l’arrivée en France : il suffit aux voyageurs de montrer un certificat de non-contamination obtenu dans leur pays — avec toutes les possibilités de fraude et de laxisme au niveau des tests que cela suppose.

    Seuls ceux qui n’ont pas ce certificat doivent passer un test — après quoi, ils sont libérés dans la nature. On leur demande juste leur mail pour les alerter au cas où ils seront positifs. Evidemment, aucune mesure contraignante n’est prévue dans ce dernier cas, et même dans le cas contraire, comment retrouver un touriste une fois qu’il a été relâché ?

    Il ne s’agit là que d’un exemple. On pourrait aussi citer les caméras de surveillance omniprésentes avec reconnaissance faciale, utilisées pour surveiller les personnes contaminées, la police qui débarque chez vous pour vous contrôler si vous enfreignez les instructions, etc., etc.

    Inutile de dire que, dans ces pays, personne ne considère le port du masque comme une insupportable atteinte fâââchiste à sa liberté de faire n’importe quoi et d’emm… les autres.

    Chez nous, l’opposition a commencé par grimper aux rideaux et par hurler au meurtre parce que le gouvernement n’avait pas prévu les masques, puis, lorsque ceux-ci sont devenus disponibles, les mêmes ont re-grimpé aux rideaux en hurlant que c’était un scandâââle de leur imposer le masque, et que c’était un retour des Heures les Plus Sombres de Notre Histoire.

    Je commence à fatiguer un peu de toutes ces singeries.

    • C’est quand même bizarre qu’on puisse se battre jusqu’à la mort au nom de la liberté, et qu’on accepte des restrictions de cette liberté en cas de pandémie. Quant aux peuples qui acceptent la servitude, c’est leur problème, mais pourquoi devraient-ils être un exemple à suivre ?
      En fait, la question est: qu’elle place à la liberté dans les priorités des valeurs humaines ?

  6. @ Robert Marchenoir
    Entièrement d’accord: l’attitude des politiciens, même ceux « d’opposition », est lamentable. Ceci dit, l’opposition est une rente de situation, exactement comme celle de député LREM de base. Il faut se mettre dans le sens du vent, et c’est tout. Rien à attendre donc de cette clique.

    Ceci dit, je me pose quand même quelques questions, car j’avoue avoir plus de mal à y voir clair.
    – Première option: cette maladie n’est pas aussi grave qu’elle n’y paraissait, et on sait à peu près comment traiter, tout en sachant qu’une personne fragile… reste une personne fragile, et a plus de probabilité de décéder. Le Covid serait donc une épidémie « normale ». C’est l’hypothèse « Raoult », dit « Le controversé ». Si c’est le cas, tout ce pataquès aura eu comme effet de saborder toute l’économie occidentale, et c’est un épouvantable naufrage collectif, dont on a encore vu que la collision avec l’iceberg. La suite arrive.

    – Deuxième option: cette maladie est effectivement épouvantable, pire que la peste noire, et si on ne se « distancie pas socialement » de manière drastique, nous allons tous mourir dans d’atroces souffrances. Le gouvernement a pris les bonnes mesures, sauf au début, mais maintenant, ils tiennent la corde et les mesures draconiennes seront appliquées de force. Merci pour eux, vous nous sauvez la vie.
    De nouveau deux sous-options dans ce cas de figure:
    1. le virus finit par se calmer, impressionné qu’il a été par tant de mesures de confinement, de distanciation,d’arrêt d’activités, et de discipline de la population. Dans ce cas, tout aurait encore une chance de revenir à la normale, et on se remet à vivre comme avant.
    2. Le virus devient endémique, on arrête l’économie tous les 6 mois pendant 2 mois, et on impose aux citoyens de vivre sous cloche, et de ne plus se réunir du tout. Le problème, c’est que la vie économique risquera d’en souffrir, à peu près de la même manière qu’au Vénézuela, du Zimbabwe ou de la Yougoslavie de Milosevic. Bref, on sera vivant à condition de ne pas sortir de chez soi, et d’attendre que la Croix-Rouge nous lance des rations de survie désinfectés, terrés comme des lapins. Ceci ad vitam aeternam.

    J’ose à peine évoquer une autre hypothèse: le virus est plus ou moins grave, peu importe, il devient endémique, mais on décide de vivre avec lui. Les plus fragiles risqueront plus, mais bon, on considère que c’est la vie, et on se remet à vaquer à nos occupations, en prenant peut-être quelques mesures d’hygiène non paranoïdes. A long terme, nous seront tous morts, comme disait je ne sais plus qui. Hypothèse certes sacrilège, d’autant plus improbable que de toutes manières, l’économie est déjà par terre, nos libertés sont d’ores et déjà laminées: on n’a jamais vu aucun gouvernement dans l’histoire restaurer des libertés confisquées (à part un seul exemple: Pinochet, je dis ça juste par provocation).
    Donc quoi qu’il arrive, on aura droit à la triple peine: la ruine, la guerre civile et la dictature. Désolé du ton, mais j’ai pas le moral…

    Comme disait Frank Boizard; « L’homme post-moderne est rendu fou par la peur de la mort »

    • @ Pierre 82

      La dernière personne à citer en référence sur la pandémie est le blogueur Frank Boizard, un réactionnaire délirant qui se pique de philosophie, qui soutient le charlatan Didier Raoult et qui a versé dans le complotisme le plus manifeste à l’occasion du Covid-19.

      Concernant vos hypothèses, plusieurs d’entre elles sont caricaturales. Il est faux de dire que l’on sait « à peu près traiter le Covid-19 ». Raoult le laisse entendre, mais il ment, c’est prouvé.

      Les seuls remèdes qui aient fait leurs preuves jusqu’à présent sont la dexaméthasone, et, dans une moindre mesure, le remdesivir. La première réduit la mortalité mais ne la supprime pas. Le second ne réduit même pas la mortalité, il raccourcit l’hospitalisation des patients qui échappent à la mort (et encore, l’étude qui le montre est assez contestée).

      Deux cents vaccins sont en cours de développement, mais pour l’instant, aucun n’est prêt.

      Personne n’a dit que le Covid-19 était pire que la peste noire. Il n’est pas honnête d’évoquer une telle hypothèse dans un but rhétorique.

      Enfin, dire qu’un jour, cette épidémie sera derrière nous relève de l’évidence. La responsabilité des savants (et des hommes politiques à leur suite) consiste à nous en sortir le plus vite possible, et à moindres frais.

      • @ Reddef

        Pas en prison, non. Mais destitué de son poste, oui, certainement.

        Clea dit, votre réflexion suppose que tous les malandrins sont justement poursuivis et condamnés, en France. Vous plaisantez, il me semble. Didier Raoult est un mandarin du fonctionnariat français. Il jouit de nombreux appuis dans le monde politique. Il règne par la terreur dans son milieu scientifique. A tel point que certains de ses confrères ne le critiquent que sous le sceau de l’anonymat.

        Etes-vous en train de nous dire que tous les responsables incompétents, en France, vont en prison ?

        Malgré son entregent, Didier Raoult a été la cible de remises en causes institutionnelles fort incriminantes.

        Il existe, contre lui, un rapport accablant de l’Inspection générale des affaires sociales et de l’Inspection générale de l’administration, de l’Education nationale et de la recherche. Le voici :

        http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2014-117R_-_IHU.pdf

        Conclusion :

        « Une extrême concentration des pouvoirs autour du directeur »

        « Le management de la fondation et de l’ensemble du projet est tout entier dominé par le professeur Didier Raoult qui l’exerce selon un mode vertical fondé sur l’autorité et non sur la coopération et l’inclusion et selon un mode très centralisé, sans délégation ou presque. Toutes les décisions, scientifiques et non-scientifiques, remontent en pratique au professeur Didier Raoult qui décide selon des critères qui ne sont pas transparents pour un bon nombre des interlocuteurs de la mission. »

        En français courant : Raoult dirige l’IHU comme un dictateur. Si l’IHU était une entreprise privée, il ne tiendrait pas trois mois à sa tête. Il existe de nombreux témoignages expliquant la façon dont il passe son temps à humilier ses étudiants en public (et surtout ses étudiantes). Il leur dit : « Vous n’êtes pas là pour penser ». Il encourage, dans les faits, la fraude scientifique.

        Dans l’affaire de la chloroquine, il a été convoqué par le Conseil de l’ordre des médecins pour s’expliquer sur ses violations manifestes du serment médical (publicité personnelle, rejet de l’obligation de prudence, promotion de traitements à l’efficacité non prouvée…).

        Il a également été l’objet d’une procédure des autorités sanitaires : son étude sur la chloroquine est très probablement illégale. Elle a été réalisée sans les autorisations nécessaires. Un enfant a même été inclus dans l’essai, ce qui est hautement irrégulier.

        Il a été interdit de publication dans une revue scientifique américaine, pour fraude avérée.

  7. Le Covid est surtout une aubaine, un dérivatif médiatique et une opportunité coercitive pour les guignols à roulettes qui nous « administrent ».

    Les képis sont de sortie, déjà fort prompts à la sanction pécuniaire routière, de préférence envers l’honnête contribuable qui endure, supporte et subit. Pensez donc, là c’est du biscuit !

    Aller cogner quelques oublieux ou réticents au masque est bien plus aisé que remonter deux rues plus haut et démolir quelques factieux et trublions de religion qui vandalisent, saccagent, agressent, brûlent et même poignardent.

    Tout ça pour un match de football. On y est, voir billet précédent.

    Voyez donc: https://twitter.com/CerveauxNon/status/1299725133263835137

  8. C’est la surenchère pour porter le masque au fur et à mesure que la pandémie baisse en complications de santé et mortalité. Bientôt il faudra porter un masque au lever du lit et peut-être un casque aussi !

    Le masque, le confinement sélectif et les autres mesures adoptées par la Corée du sud et Taïwan étaient utiles et nécessaires en janvier mais nous n’en avions pas les capacités ni matérielles, ni organisationnelles. Le gouvernement suédois s’est fait massacrer pour avoir refusé le confinement et pourtant rien de pire que chez nous et plutôt moins d’ailleurs.

    On observe de façon assez stupéfiante que les pays qui ont pratiqué un confinement drastique payent à sa sortie une recrudescence des cas et de mortalité comme si il y avait de toute façon un prix à payer pour toutes les populations de l’humanité quelles qu’elles soient.
    https://ourworldindata.org/coronavirus

    Nos ancêtres ont vécu différentes épidémies de peste dans des conditions d’hygiène et d’organisation sanitaire pour le moins primitives mais à chaque fois l’épidémie s’est éteinte comme si une immunité collective s’instaurait immanquablement sinon nous ne serions plus là. D’ailleurs il est difficile d’imaginer le million de bactéries, de virus et de bestioles que nous inoculons tous les jours sans pour autant être malades. Pire certains nous sont indispensables à notre survie parait-il !

    Je suis très impatient d’observer dans un an ou deux, le regard que ne manquerons pas de porter certains commentateurs et analystes sur cette période.
    Et là le « coercition brute » va repartir alors comme un boomerang dans la face de ceux qui en auront abusé :

    D’où l’expression : « A force de crier au loup… » ( fable d’ Esope, plusieurs siècles av J.C.)

    • @ Tino

      « Le gouvernement suédois s’est fait massacrer pour avoir refusé le confinement. »

      Stop. Assez de ces exagérations théâtrales visant à brouiller le raisonnement. Combien de ministres suédois ont-ils été assassinés pour avoir refusé le confinement ?

      Le premier « massacreur » du gouvernement suédois est l’Anthony Fauci local qui a décidé (ou, du moins, préconisé), cette absence de confinement. Au vu des résultats, il a publiquement regretté sa décision.

      Les résultats de la Suède sont sont bien pires que ceux de ses voisins scandinaves. Aussi bien sur le plan des décès, que sur le plan de la baisse du PIB.

  9. Nous ne sommes plus dans le micro-management mais le nano-management. Nest step : il faudra tenir compte de la couleurs des chaussettes, du diamètre des cheveux et de « l’intensité » du regard. Chapeau ! l’URSS est battue à plate couture, elle n’allait pas aussi loin dans le détail. Bon, il va sans dire que tout cela va échouer lamentablement. Le Soviet Supreme de France va forcément édicter des règles nouvelles encore plus ridicules pour essayer d’annuler les absurdités précédentes. Ce qui va, fatalement aggraver la situation…mais ceci est tout à fait habituel.
    J’ai lu, à ma plus grande hilarité que le gouvernement Castex allait nommer des « préfets de la relance » pour « remonter » les actes qui n’auront pas été conformes, dans la France Régionale, aux ordres de « Paris ». Du GOSPLAN grandeur nature !!!!! Je suis sûr que même Gorbatchev n’en revient pas.
    Pauvre France…le Venezuela arrive de plus en plus vie.

  10. Excellent article, comme à votre habitude.

    « Au bout du chemin, c’est l’infantilisation totale de la société qui guette. »

    Pardon, mais il est déjà trop tard. « Ce pays est foutu », et il l’est depuis un petit moment désormais.

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