Mon voyage autour de ma chambre

Edit du mardi 31 mars 2020 : Je suis sortie de l’hôpital jeudi dernier 26 mars, mais j’y suis retournée dès le week-end pour une poussée de fièvre. Je suis finalement rentrée à la maison hier soir lundi 30 mars.

I.

En 1790, alors qu’il a 27 ans, le jeune officier Xavier de Maistre, ressortissant du duché de Savoie, est mis aux arrêts pendant 42 jours dans la citadelle de Turin pour une sombre affaire de duel avec un officier piémontais. Il transforme sa réclusion en une sorte de voyage dont il raconte les étapes, les vicissitudes et les points de vue d’exception dans un court récit intitulé Voyage autour de ma chambre. C’est son frère aîné, le philosophe et homme politique fort peu libéral Joseph de Maistre, qui publia l’ouvrage en 1794.

La perspective de mon hospitalisation prolongée m’a immédiatement donné l’idée d’entreprendre à mon tour mon propre voyage autour de ma chambre. L’enfermement est physique, il est limité par quatre murs, mais où sont les limites du rêve, où sont les limites de l’imagination, où sont les limites de la pensée ? Comme l’écrivait Xavier de Maistre à l’heure d’être libéré :

« C’est aujourd’hui que certaines personnes dont je dépends prétendent me rendre ma liberté, comme s’ils me l’avaient enlevée ! comme s’il était en leur pouvoir de me la ravir un seul instant, et de m’empêcher de parcourir à mon gré le vaste espace toujours ouvert devant moi ! »

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II.

Il y a cependant plusieurs différences d’importance entre mon hospitalisation et l’emprisonnement du jeune officier savoisien. Ma réclusion est parfaitement volontaire car j’ai compris l’intérêt du traitement « autogreffe » pour ma santé tandis que Xavier de Maistre est incarcéré contre sa volonté pour une faute – le duel – qu’il ne reconnait pas comme une faute mais comme l’attitude d’un homme d’honneur.

Par ailleurs, il est en excellente santé alors que je suis extrêmement fatiguée et il bénéficie de la compagnie de son serviteur Joannetti et de sa chienne Rosine alors que je suis totalement privée des visites de mes proches.

En revanche, j’ai internet et le téléphone. Je voudrais pouvoir me blottir dans les bras de mon mari, lui dire que j’ai peur et l’entendre me répondre que tout ira bien ; je voudrais être avec lui et les enfants en cette période difficile de confinement contre le coronavirus. Mais les échanges nourris de SMS avec photos et vidéos, les conversations téléphoniques avec mes amis et les réunions familiales du soir en Facetime comptent énormément dans le déroulement de ma journée et m’aident à tenir face aux tentations fréquentes de craquer.

Les médecins, les infirmières et les aide-soignants constituent bien évidemment un contact constant. Mais pas avec le vaste monde extérieur. Tout est centré sur les évolutions médicales de mon corps : température, tension, pulsations, taux d’oxygène dans le sang, bilans sanguins, urines, carence en potassium, risque de phlébite, fonctionnement des reins, fonctionnement de tout.

D’eux, je n’attends depuis le début qu’une seule information, celle de ma sortie d’aplasie, c’est-à-dire la remontée de mes globules rouges, globules blancs et plaquettes bien mis à mal par la chimiothérapie que j’ai reçue au début de mon hospitalisation.

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III.

Cette nouvelle si intensément attendue, je l’ai reçue lundi 23 mars dernier : la gentille interne qui s’occupe de moi est venue me dire que mes globules blancs, qui étaient tombés à zéro, avaient commencé à remonter !

Oh, rien de bien folichon encore à ce stade, seulement 900 par mm3 de sang alors que la norme se situe grosso modo entre 4 000 et 10 000. Mais c’est un début prometteur et cela signifie que je recommence à bénéficier d’un peu de protection immunitaire. Il est déjà difficile de s’imaginer complètement immuno-déprimé en temps ordinaire, mais en cette époque de coronavirus, on a la terrifiante impression d’être comme une cible offerte à ce virus acharné.

J’ai eu les larmes aux yeux en sentant s’éloigner de moi le poids qui m’oppressait la poitrine depuis que je savais que je devais passer par cette hospitalisation particulière. Parce qu’il y avait un risque, rare mais non négligeable, d’attraper une infection qu’aucun protocole antibiotique ne parviendrait à juguler.

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IV.

C’est depuis mon lit que j’ai reçu cette bonne nouvelle.

Car le lit, peu importe qu’on parle de réclusion ou non, est l’élément central d’une chambre. Xavier de Maistre lui consacre d’ailleurs un chapitre entier de son voyage tant il y voit le lieu de toutes les tragédies et de toutes les comédies humaines, un lieu de bonheur et de chagrin, d’oubli et d’abandon, de consolation, de rêve et de repos, du début à la fin de la vie :

« C’est (le lit) un berceau garni de fleurs ; — c’est le trône de l’amour ; — c’est un sépulcre. »

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Aussi prend-il bien garde de ne pas s’embarquer dans son curieux voyage sans sa tenue de voyage préférée, à savoir le confort ouaté de sa robe de chambre :

   

J’ai procédé un peu différemment. Le lit est devenu omniprésent dans ma vie de malade, essentiellement parce que c’est le lieu du repos du corps. Mais comme c’est aussi dans la vie courante le lieu du repos nocturne, j’ai mis beaucoup d’énergie à séparer clairement le lit dans sa fonction jour et le lit dans sa fonction nuit pour ne pas succomber entièrement au destin de l’alitée perpétuelle et garder les repères formels d’une existence normale.

À 8 heures, on m’apporte mon plateau du petit déjeuner. Ma trépidante journée commence : après ma tasse de café et ma tartine beurre confiture d’abricot, je passe ensuite à la salle de bain, je quitte ma chemise de nuit et je m’habille comme pour une journée tout à fait ordinaire.

Comme d’habitude lorsque je voyage, j’avais empaqueté trois fois trop d’affaires, mais pour une fois, ce fut une heureuse exagération. N’ayant pas droit aux visites en raison de l’épidémie de Covid-19, personne ne peut m’apporter des vêtements de rechange.

Ensuite, si j’ai du courage, j’enfourche le vélo d’appartement qui a été mis à ma disposition dans une optique non pas sportive mais juste désengourdissante pour les jambes, histoire d’éviter la phlébite, et je pédale le fabuleux équivalent de 500 mètres !

Bien qu’ayant aussi un bureau dans ma chambre, je passe la plus grande partie de la journée SUR mon lit. J’insiste, pas DANS mais SUR mon lit. C’est seulement à partir de 20 heures que j’adopte à nouveau le style nuit comme dans la vraie vie : j’enfile ma chemise de nuit et je me glisse SOUS mes draps.

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V.

Tout ceci en prenant soin de ne jamais oublier que je suis attachée par une voie centrale posée dans la veine jugulaire à une perche à perfusion, sorte de sentinelle omniprésente qui m’apporte tout ce dont mon corps a besoin pour surmonter les effets secondaires de la chimio : hydratation, anti-nauséeux, anti-pyrétique, antibiotiques, facteurs de croissance, transfusion de plaquettes, transfusion d’hémoglobine, etc.

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VI.

En vous parlant de ma chambre et de mon lit, je pèche par modestie. Car en réalité, ce sont deux chambres et deux lits que j’aurai connus ici. Il se trouve en effet que la semaine dernière, tout le service hospitalisation de l’onco-hématologie a été déménagé dans une autre aile de l’hôpital. Un cas de contamination par le coronavirus ayant été détecté dans un service adjacent, nous avons été éloignés du foyer d’infection.

Mais ce déménagement répondait aussi à la restructuration de l’hôpital dans la cadre du plan blanc pour faire face à l’afflux de malades du Covid-19.

Aussi, d’après ce que j’ai appris, les services dermatologie, psychiatrie et soins de suite ont été fermés. Nous autres, les patients de l’onco-hémato sommes maintenant à la place du service psychiatrie (ne riez pas !) et je me trouve moi-même dans l’ancienne « salle d’activité » du service. De la même façon, seuls deux blocs opératoires ont été conservés pour les interventions chirurgicales en urgence et tous les autres ont été convertis en salles de réanimation.

J’avoue que ce déménagement m’a contrariée. Car au départ, j’étais dans une chambre spécialement conçue pour protéger au mieux les patients en « autogreffe » des infections, c’est-à-dire une chambre précédée d’un sas et pressurisée de façon à ce que chaque fois qu’on ouvre la porte, l’air sorte :

Chambre 1 « Autogreffe »

               SAS  d’accès                          Chambre                        Salle de Bain

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Dans ma « salle d’activité », je me retrouve dans une chambre parfaitement classique, sans protection particulière contre les infections. Bien sûr, toute personne entrant dans la chambre – et cela fait pas mal de monde au total entre les médecins, les infirmières, les aide-soignants, le personnel de ménage ou de restauration – porte obligatoirement un masque accessoirisé d’une blouse, d’une charlotte, de gants et même parfois de lunettes.

Chambre 2 « classique »

 
            Chambre                                     Plateau du petit déjeuner

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Avec la remontée de mes globules blancs, mon angoisse face aux infections a fini par s’atténuer et mon sommeil est devenu bien meilleur. Mais j’ai vite compris que les circonstances étaient telles que je n’avais pas le choix et que je devais tenir jusqu’au bout, au physique comme au moral.

C’est à ce moment-là que les nombreux coups de fil de mes ami(e)s et de ma famille m’ont été d’une aide inestimable pour passer le cap de l’aplasie à la sortie d’aplasie, le cap du découragement gardé intimement au plus profond de moi au bonheur éclatant de savoir que mon corps avait réussi à triompher des vicissitudes de la terrible chimio au Melphalan. Merci, merci, merci !

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VII.

J’ai écrit ami(e)s. Ne croyez pas que je donne soudain dans les coquetteries de l’écriture inclusive. Simplement, il m’a semblé qu’en écrivant amis – qui en toute rigueur suffit à rendre compte des deux sexes – je ne faisais pas assez honneur à mes amies avec e qui ont été si présentes et si précieuses à mes côtés depuis le début de mon traitement et en ces jours d’hospitalisation.

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VIII.

Certains des chapitres de Xavier de Maistre sont comme de petites dissertations sur un thème. Ainsi de certaines considérations sur les mérites respectifs de la peinture et de la musique ou sur la supériorité de la musique de composition par rapport à la musique d’exécution.

Passionné de peinture, peintre lui-même, le jeune officier accorde a priori peu de mérite aux musiciens :

« La peinture, outre le goût et le sentiment, exige une tête pensante, dont les musiciens peuvent se passer. »

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Mais à réfléchir à la question, à la tourner et la retourner dans sa tête, le doute s’insinue. Tout n’est plus aussi simple et aussi bien arrangé qu’il le pensait de prime abord :

« En commençant l’examen d’une question, on prend ordinairement le ton dogmatique, parce qu’on est décidé en secret, comme je l’étais réellement pour la peinture, malgré mon hypocrite impartialité ; mais la discussion réveille l’objection, — et tout finit par le doute. »

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Ô combien vrai !

Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis lancée dans un sujet de blog avec un angle déjà très précis en tête et où mes recherches et lectures m’ont conduite à réviser considérablement mon jugement premier.

Dès lors que l’on se met de bonne foi à approfondir un sujet, dès lors que l’on recherche sérieusement les éléments concrets constitutifs du sujet sans écarter ceux qui nous gênent, ou qui nous gêneraient si l’on était militant, on voit que les choses ne sont ni aussi simples ni aussi tranchées qu’on le pensait au préalable.

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IX.

Dans la famille de Maistre, on a donc Xavier, mais on a aussi son frère aîné Joseph né en 1753 à Chambéry. Une double statue dédiée aux deux frères orne d’ailleurs les rues de cette ville (photo ci-contre).

Si Margaret Thatcher est célèbre pour avoir dit un jour « there is no such thing as society », signifiant par là que ce sont les individus qui font la société et non l’inverse, Joseph de Maistre tient la position exactement opposée. Il considère qu’il n’y a pas d’individus mais uniquement des entités supra-individuelles comme la société, la religion et les nations :

« Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu. » (Considérations sur la France)

Comme je vous le disais en introduction, on trouverait difficilement plus illibéral et plus opposé à l’émancipation des Lumières que lui.

Mais la revue des célébrités de la famille de Maistre ne s’arrête pas là. Le Xavier du Voyage confessait volontiers qu’il n’avait aucune compétence musicale :

« Non, je ne suis pas musicien ; j’en atteste le ciel et tous ceux qui m’ont entendu jouer du violon. »

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Si c’était une sorte de défi lancé aux générations suivantes, c’est particulièrement réussi ! Car en ce début du XXIème siècle, un autre Xavier de Maistre, descendant direct de Joseph et né en 1973, a relevé le gant et est devenu un harpiste de renommée internationale. J’ai déjà eu l’occasion de vous le présenter dans mon article de l’été 2017 consacré à la harpe et à trois de ses brillants interprètes.

Dans la vidéo ci-dessous (02′ 31″), il nous offre une version pour harpe d’une célèbre pièce du compositeur espagnol Isaac Albéniz :

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X.

On dirait que j’arrive au bout de mon voyage.

Mes globules blancs étaient remontés à 900 par mm3 de sang lundi et ils ont carrément caracolé à 4 100 hier mardi, ce qui me ramène très près de la norme. Mes docteurs me prédisent une sortie prochaine.

Mais soudain une nouvelle angoisse émerge. Même si mon état général s’améliore de jour en jour, je fais partie de ces personnes dites fragiles qu’un petit rien risque de déstabiliser sévèrement. Alors le Covid-19… Comment savoir si mon mari et les trois enfants qui sont en confinement avec lui ne sont pas porteurs du Coronavirus ?

Sans masques pour se protéger et sans tests pour lever les incertitudes, j’ai le violent sentiment que je vais bientôt retourner à une vie de tous les dangers.

J’ai lu des choses très intéressantes sur la mise en production de masques par des entreprises françaises ainsi que sur l’ouverture d’un « corona-drive » par le groupe de biologie médicale Cerballiance pour se faire tester.

J’espère que tout ceci va se développer rapidement, non seulement pour moi, mais pour que la courbe française du nombre de cas s’aplatisse rapidement et que l’on puisse à nouveau se lancer dans de petits et grands voyages hors de notre chambre.


Illustration de couverture : Mon voyage autour de ma chambre, mars 2020.

38 réflexions sur “Mon voyage autour de ma chambre

  1. Depuis longtemps je lis toujours avec plaisir vos propos aussi variés que justes et qui sont porteurs d’espoir dans la grande tradition libérale et je vous souhaite de tout cœur le meilleur pour les jours et les années qui s’annoncent sous ce ciel de printemps qui n’a jamais vu aussi peu d’humains profiter de sa lumière et de la douce chaleur de ses rayons …

  2. Courage chère Nathalie, vous tenez le bon bout ! Quelque jour je pourrais vous raconter comment j’ai passé les dernières semaines de la vie de mon mari, médecin, allongée sur le lit à ses côtés, au grand dam de « l’équipe » sensée nous « prendre en charge ».

  3. Bonjour Nathalie, je parcours parfois votre blog avec plaisir et à la « faveur » du confinement je l’ai lu un peu plus en détail et j’ai appris que vous étiez souffrante. Merci pour cet article éclairant, qui me fait penser à la démarche de l’effectuation, qui consiste à s’intéresser aux effets et non aux causes, ouvrant la porte à plus de créativité et moins d’angoisses en environnement incertain.
    Bon rétablissement,
    La maman de Mady

  4. Bonjour Nathalie,

    Quel soulagement de vous lire et d’apprendre que votre santé s’améliore !

    Comme chacun d’entre nous je suis confiné. Je me languis de retrouver mon Vivarais natal et ma famille.

    Heureusement, Youtube me permet de m’en rapprocher un petit peu :

    La symphonie cévenole – Vincent d’Indy
    https://www.youtube.com/watch?v=MXKlTAdmV4k

    La montagne – Jean Ferrat
    https://www.youtube.com/watch?v=EL9E5mqljQs

    Un petit voyage viticole :

  5. J’admire la simplicité avec laquelle vous parlez de ce combat. Je vous souhaite bon rétablissement, et pour ce qui est de l’épidémie en France, du bon en ressort aussi: l’incurie de l’état conduit les français à se prendre en main, et à prendre l’initiative! N’est-ce pas la meilleure chose qu’on puisse souhaiter à ce pays?

  6. Bonjour Nathalie,

    heureux d’apprendre que tu es en voie de guérison. Par les temps qui courent, nous sommes particulièrement réceptifs à toutes ces réflexions sur le voyage intérieur, lorsque le corps est coincé entre 4 murs. Pour la plupart d’entre nous, le confinement est loin de ce que tu as connu, surtout pour moi, en pavillon avec jardin… Cela aura été l’occasion, entre autre,d’initier ma fille aux subtilités du football (!).
    Le confinement que tu vas connaitre est moins strict et moins angoissant, c’est une retraite au désert, où le principal ennemi à combattre est l’ennui. Tu as connu plus féroce adversaire.
    Bon rétablissement et bon courage pour la suite.

  7. Il y a un bout de temps de ça, je ne vous avais pas épargné.
    Votre première défense fut de dire « que venez vous faire ici », et bien je viens lire, même quand cela est en opposition avec mes idées, mais aujourd’hui je vous sais atteinte et je tenais à vous exprimer mon soutient dans l’épreuve que vous traversez.
    Continuez d’écrire, je ne manquerai pas de vous critiquer, mais surtout revenez car un esprit vif est toujours bien venu.
    Cordialement.

  8. Encore une fois, je reste en admiration devant votre courage et votre résolution.
    Je vous ai déjà dit « je vous aime », et je le redis encore… dans le sens de « I like you ».
    Mon épouse est passée par cette épreuve d’aplasie -oh combien éprouvante- et j’ai eu la chance (médecin moi-même) de pouvoir lui rendre visite à plusieurs reprises en traversant le sas.
    Puissiez- vous sortir indemne de cette épreuve et -comme nous tous- de cette pandémie. 😘

  9. Ravi de ces bonnes nouvelles. Il ne reste plus qu’à espérer que le corona-test ultra-libéral en drive-in arrive près de chez vous.

    Avec un peu de chance, on n’aura le droit d’y aller qu’en voiture électrique.

    Je note que Greta a attrapé le corona-truc. C’est pas beau de se réjouir du maheur des autres, mais la nouvelle mérite d’être diffusée. On ne nous a pas encore mis le virus chinois sur le dos du changement climatique, mais on peut toujours compter sur l’imagination des stato-gauchistes.

  10. Madame MEYER bonsoir, en préambule je précise que je ne suis en rien psy…. avec la terminaison que vous voulez y apporter. Toutefois l’expérience de la vie et mes diverses expériences professionnelles m’ont amené à essayer de comprendre le comportement des autres. Est-ce que je me trompe en disant que vous avez un intense besoin d’être reconnue et surtout un incommensurable besoin d’être aimée (oui je sais comme tous les êtres humains mais il y a des graduations et sur l’échelle de Richter de l’attente de l’affection vous devez crever le plafond) ?

      • Visiblement nous n’avons pas les mêmes valeurs, c’est ainsi que je découvre que dire à quelqu’un qu’il a un intense besoin d’être aimé est le summum de la méchanceté. Je crois rêver ou plutôt je fais un cauchemar, comme le dit si bien le pâle toqué le covid-19 liquéfie le cerveau de certains.

        Madame MEYER vous ne vous y tromperez pas mon commentaire se voulait uniquement et pudiquement la marque d’un certain intérêt.

      • Liard :
        « Visiblement nous n’avons pas les mêmes valeurs, c’est ainsi que je découvre que dire à quelqu’un qu’il a un intense besoin d’être aimé est le summum de la méchanceté. Je crois rêver ou plutôt je fais un cauchemar, comme le dit si bien le pâle toqué le covid-19 liquéfie le cerveau de certains.

        Madame MEYER vous ne vous y tromperez pas mon commentaire se voulait uniquement et pudiquement la marque d’un certain intérêt. »

        Le summum, il est là, particulièrement vicieux, s’adressant à une personne luttant dans la détresse : « (oui je sais comme tous les êtres humains mais il y a des graduations et sur l’échelle de Richter de l’attente de l’affection vous devez crever le plafond) ? »
        D’ailleurs, à ce niveau, ce n’est même plus de la méchanceté, cette [pseudo] « marque d’un certain intérêt ». Mon cerveau « liquéfié » y soupçonne plutôt de l’ignominie, de la malveillance, de la malignité, bref, c’est pô beau 😡

    • On voit bien que vous n’êtes pas psy… Mais vous êtes un intéressant sujet d’étude. Il est toujours étonnant de voir les gens qui rejette toute idée de Dieu se croire investis de la mission divine de rependre leur vacuité. Cela dit, vous faites bien, chacune de vos interventions précise un peu plus ce à quoi je ne veux en aucun cas ressembler.

      • Dame MEYER,

        Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » vous connaissez !

        Défiez vous de vos courtisans gente Dame.

        « Nous, ça nous indiffère » je ne savais pas que, comme A. Delon, vous parliez de vous à la première personne du pluriel !

        Et c’est moi qui ait le melon!

      • Ma première réponse a été faite en urgence. Maintenant que je suis à mon bureau je vais pouvoir vous donner des éléments circonstanciés. D’entrée de jeu et comme je sais qu’il ne manquera pas de me flinguer (peut-il faire autre chose ?) je ne répondrai plus même par le mépris au pâle toqué, mon temps est bien trop précieux.

        Or donc d’après vous, monsieur le sang bleu, je me prendrai pour dieu. J’ai une réponse toute faite et pourquoi ce n’est pas dieu qui se prend pour moi ? Puisque nous sommes presque intimes je plains ceux qui ont besoin de la canne de la religion pour conduire leur vie (seul le boiteux a besoin d’une aide) mais j’ai le plus grand respect pour les croyants. Einstein était croyant ou plus exactement il était déiste. En langage clair il aurait pu vous répondre « rien à foutre de votre dieu et de la façon dont vous le priez, l’invoquez, l’idolâtrez, je crois en une puissance créatrice… ». Mais n’est pas Einstein qui veut et surtout pas moi.

        Très modestement j’ai recherché d’autres sources, par forcément dans les livres apocryphes dont vous vous gavez. C’est avec une certaine délectation que je vous cite ci-après certains textes d’auteurs connus, délectation car je sais que vous n’y répondrez pas ou alors vous botterez en touche.

        On y va ?

        Lettre d’Aristote à ses disciples.

        Il m’est rapporté que des prêcheurs ayant revêtu l’habit pastoral et se disant messagers divins étaient passés parmi vous et que certains d’entre vous auraient été troublés par leur propos.
        À ceux là je parlerai de ce nouveau-né sourd à ces imposteurs, son sommeil est paisible et n’est pas perturbé par les mauvaises prophéties. Sa quiétude est grande car il est naturellement protégé des maléfices et des tentations. L’ignorance qu’il a du divin souffle protecteur ne l’empêche pas de grandir et de devenir fort. Prêtez une oreille complaisante à ces mauvais apôtres et ils insuffleront en vous de fausses certitudes. La tentation de croire ces faux prophètes prend l’aspect d’une parole douce et sucrée voire d’essence divine. Tel un nectar elle coule en vous et semble produire un effet bénéfique et réchauffer votre corps. Après elle trouble votre vue et votre esprit, vous perdez votre âme et devenez dépendant de ce breuvage. Ne laissez pas entrer dans votre maison et votre cœur ces prédicateurs, ne buvez pas leur paroles. Soyez vous même c’est comme cela que le divin vous a créé.

        Dialogue de Platon (lettre adressée à Denys de Syracuse – environ 400 av. J.C.)

        Il faut vous défier du faux savoir et de l’apparence trompeuse des choses et des êtres. La nature humaine est ainsi faite qu’elle a besoin de croire, d’espérer. Cette attente est source de graves désillusions. Dans l’oreille avide d’assurance et si complaisamment ouverte viennent se déverser des idées souvent perfides et sulfureuses distillées par des bien pensants ayant revêtu l’habit de la sincérité. Ces prêcheurs, non sans habileté, mettent en avant leur savoir, leur certitude afin d’augmenter leur pouvoir et leur mainmise sur l’âme.

        S’appuyant sur des textes, des écrits ils manipulent à loisir comme le tourneur pétrit l’argile afin de lui donner la forme désirée. Et comme la terre cuite prend sa forme définitive le venin administré prend ses quartiers dans toutes les parties du corps. Qui est prisonnier de l’autre ? Le poison dans le corps ou le corps par la toxine ? Le discours lénifiant chargé de tant de douces promesses pétrifie et ne permet plus à celui qui le reçoit d’avoir une libre pensée.

        Pour le bien de vos sujets il vous faut poursuivre ces gens et les empêcher de nuire. Pour la quiétude de la Sicile et sa grandeur rejetez les en dehors des frontières comme vous le fîtes en repoussant l’envahisseur Carthaginois.

        Le songe d’Homère

        Dans son rêve Zeus s’adressa à lui. Pourquoi crois tu que je fis l’homme avec un cerveau. Est ce pour l’asservir ou le rendre indépendant ? À l’homme servile je préfère le rebelle doué de pensées et d’actions. Défis toi de celui qui parlera en mon nom. Doutes des écrits qu’il te présentera car je n’ai nul besoin d’intermédiaire pour m’adresser à toi. À l’enfant trop sage et trop discipliné je préfère le turbulent curieux et facétieux. C’est en doutant que tu progresseras, méfies toi des certitudes des autres, derrière la parole mielleuse se cache souvent le fiel de la fourberie. Je t’ai pensé libre, éveillé, refuse le collier même si d’apparence il te semble facile à porter. Ne sois pas docile, fuis le flatteur. Sois bon, fort, juste et généreux et ne te laisse pas enfermer par les pensées des autres. Ne laisse quiconque te dicter ta conduite, pilote ta vie avec ton cœur et ton cerveau ainsi tu connaîtras la paix et la joie.

        Discours d’Aménophis IV (Akhénaton) lors de l’Assemblée des Sages de la Haute et Basse Égypte (env. 1335 av JC)

        Vous avez enseigné le message de vos pères, le jour est venu de rétablir la vérité. Le disque sacré quand il quitte le soir nos fertiles plaines ne meurt pas pour renaître le lendemain matin. Ceux qui vous ont dit cela se trompaient. Le monde se s’arrête pas aux frontières de l’Égypte. Il existe au delà des mers d’autres terres, d’autres hommes qui sont aussi éclairés par l’astre divin. Quand la nuit fait naître la crainte dans vos cœurs, la lumière vient réchauffer ces hommes. Nos pères et avant eux leurs pères ont transmis une fausse information. Méfiez vous des idées transmises par la bouche ou par les écrits. Le mensonge ou la mauvaise vérité sont parfois portés à dessein par des prêtres soit disant élus pour leur sagesse et qui se trompent et qui vous trompent. La vérité est en vous et en vous seuls, ne laissez personne vous insuffler que vous trouverez la vérité et la paix en suivant le discours lénifiant de mauvais esprits revêtant les brillants apparats de messagers divins pour mieux vous abuser.

        C’est un premier jet, j’ai bien d’autres écrits à vous opposer si nécessaire.

        Bien à vous,

        Gilbert LIARD

      • Liard.
        Vous auriez raison que vous avez tort. Ici une personne est atteinte, sa vie est en jeu, dans ce cas, la décence ordinaire fait que l’on baisse les armes.
        Seriez vous con ? Ce n’était pas vraiment une question…

      • @ Joseph

        Merci pour votre commentaire.

        Mais je ne trouve pas que ce soit vraiment la question. Les objections de fond concernant le thème de mes articles ne me posent aucun problème.
        Mais avec M. LIARD nous avons affaire à la construction d’une sorte d’homme de paille visant à déplacer les commentaires sur le terrain de l’ad personam, et c’est cela qui n’est pas correct.

        Jamais la maman de M. LIARD n’a évoqué son cancer devant quiconque, jamais elle ne s’est plainte, bref une sainte. Tandis que moi, je passerais mon temps à me plaindre et à rechercher la compassion selon un maladif besoin d’être aimée.

        1. J’ai écrit deux articles plus personnels : où est-ce que je me plains ? D’autant que si le premier était vraiment dédié au myélome multiple (pour mieux le faire connaître) le second (celui-ci) aborde bien d’autres sujets.
        2. Je suis sur mon blog : ne suis-je pas seule juge de ce que je publie ou pas ? Loisir à tout lecteur de ne pas lire les articles qui l’intéressent moins.
        3. Qui a dit que les malades de ceci ou cela doivent se la fermer ? En quoi est-ce admirable ?

        Cancer mis à part, je ne me sens pas « malade ». Dès le départ, je me suis dit qu’il fallait absolument sortir de la prétendue « décence » qui fait qu’on ne doit évoquer le cancer qu’à mots couverts comme si c’était une maladie honteuse, qu’il fallait rester dans la vraie vie et ne surtout pas s’isoler, et qu’il fallait montrer que les service d’onco-hématologie, ce n’est pas l’horreur. Montrer à quoi ressemble un protocole anti-cancer. Montrer tous les progrès qui sont faits. Et ne pas se laisser dominer par sa maladie.

        N’ayant pas toujours quelqu’un de ma famille pour m’accompagner à mes séances de chimio, j’ai invité plusieurs amies à le faire. Je crois pouvoir dire qu’elles en sont sorties non pas affligées mais plus savantes à propos de quelque chose qui leur semblait auparavant assez mystérieux.

  11. Bonjour Nathalie, on vous lit toujours avec grand intérêt, et aussi grand plaisir. Tous mes voeux pour votre convalescence, qu’elle soit bercée et vivifiée par l’amour de votre famille et l’amitié de vos amis. Que votre corps redevienne aussi vigoureux que votre esprit. Que la sortie de cette épreuve vous trouve semblable, et pourtant différente. Bénédictions sur vous.

  12. Madame MEYER,

    « Votre commentaire est en attente de modération »… autrement dit vous n’appuierez pas sur la touche pour le mettre en ligne. Doit-on y voir une forme de courage ou l’inverse ?
    Puisque je suis devenu persona non grata et comme je sais que vous n’appuierez pas sur la touche pour cet ultime commentaire autant se lâcher.

    Vous vous dites « libérale » peut-être avez-vous oublié son étymologie aussi ci-après quelques rappels.

    1750 « favorable aux libertés individuelles, en particulier à la liberté politique » (Argenson, Journ., VI, p. 141 ds Brunot t. 6, p. 129). Empr. au lat.liberalis « relatif à une personne de condition libre » d’où « bienfaisant, généreux » et « noble » proprement « qui convient à un homme libre », dér. de liber « libre ».

    « laisser M. Gilbert Liard se rouler tout seul dans son égo boursouflé » Mais qui êtes vous madame pour estimer mon ego ? On peut rejeter, excommunier mais avec élégance en y mettant les formes quand on a une certaine éducation. Si j’ai pris le melon d’autres ont la pastèque… que dis-je la pastèque la coucourge !

    Visiblement la pudeur ne vous étrangle pas, se répandre ainsi, se mettre à nue en livrant votre maladie sur votre blog. Que vous réserviez cela à votre cercle d’intimes, vos amis je le conçois en recherchant leur appui tout à fait d’accord.

    « La Liberté dans nos Vies / Politique Libéralisme Catholicisme » il faut actualiser et rajouter « ma vie intime ». A quand une sexetape ? Vous pensez être la seule à souffrir ? Ma regrettée maman a eu un cancer de l’estomac, puis elle a perdu la vue (DMLA) jamais JAMAIS madame et même auprès de ses proches elle a évoqué sa condition, ses souffrances.

    Je ne vous ferai pas le plaisir de me virer comme vous l’avez fait dernièrement pour une certaine Françoise qui a eu le malheur de vous dire un peu trop directement ce qu’elle pensait (crime de lèse-majesté). Je vous laisse à votre bande de courtisans vos béni-oui-oui.

    Je vous salue madame et malgré tout je vous souhaite un prompt rétablissement.

    Gilbert LIARD

    P.S. Il y a eu un décret autorisant l’utilisation massive de l’hydro-chloroquine : 1 pour Raoult 0 pour le pâle toqué (alias degréblafard) votre copain intouchable qui se permet sans réaction de votre part d’écrire  » je vous emmerde ».

    Je me réjouis à l’avance du fait que je vais avoir le dernier mot.

    Dernière chose, en application du RGPD vous effacerez tous mes commentaires puisque ne prenant pas de pseudo j’ai le droit à la destruction définitive de tous les éléments me concernant.

    • « Je ne vous ferai pas le plaisir de me virer » « Je vous laisse à votre bande de courtisans vos béni-oui-oui. »

      Vous partez ? Oh quel dommage ! Comme disait l’autre « Passer pour une idiote aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet » ! Et au fait, bonjour à votre « neveu » !

      • Ou « La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe »

        Egoïstement, si vous effacez ses commentaires, ça économisera les mouvements fatigants de mon index sur la souris.

    • Encore un mot, M. LIARD.
      En recherchant vos commentaires pour les effacer, je m’aperçois que vous aviez aussi commenté sous le pseudo Pep. Cela m’avait échappé à l’époque. Encore un neveu ?
      C’était pour vous répondre à vous-même et vous donner raison, bien sûr ! Alors votre éducation si raffinée, vos valeurs, vos principes et que sais-je, permettez-moi d’en rire doucement.

    • Hello Nathalie
      Content que tu te rétablisses, on va pouvoir t’envoyer la facture… à régler rapidement avant que tu rechutes !
      Tu te rends compte du nombre de petinenfants qu’on aurait pu sauver avec ce montant hein !

      Merci d’indiquer ton mode de règlement :

      1- MasterCard
      2- Visa
      3- American Express
      4- l’État paiera

      Cheers !

  13. C’est tellement facile de véroler un blog ! Le trollage est une technique vieille comme Internet. A partir d’un certain seuil, les contre-mesures radicales sont la seule solution.

  14. NMP : SAMEDI 28 MARS 2020 À 09:52 À 09:52
    Il y a fort longtemps… lisant Arendt, cette dernière arrivait chez elle alors que son mari Heinrich Blücher était amené d’urgence à l’hôpital pour y décéder peu après. Sur son brancard, conscient de son état il dit à sa femme : « Hannah, tu sais, ce n’est que ça ».
    J’ai toujours gardé cette phrase en moi car elle décrivait ma relation à la mort.
    Voilà 5 ans, je suis mort, écrasé par 3 Tonnes, le corps disloqué : fractures des vertèbres, le bassin détaché de la colonne vertébrale, les 2 jambes broyées, les 2 poumons perforés. Je dis être mort car, malgré mon état, j’étais conscient (!) et j’ai vu le (les) médecin du Samu et Pompiers autour de moi dire et faire le geste « c’est terminé pour lui », et ce ne sont pas des gens à lâcher facilement.
    1 mois plus tard je sortais du coma, 1 an plus tard je marchais, encore 2 ans et j’ai laissé ma canne de marche. Aujourd’hui, bien malin qui saurait dire que je reviens de la mort, à la condition que je reste habillé…
    Je vous lis et je n’ai aucun doute sur votre appréhension de la maladie et de la mort qui pourrait en résulter, pourquoi ? parce que vous avez un esprit d’analyse et vous êtes structurée. Cela n’empêche pas la peur ni les craintes, mais permet de regarder droit dans les yeux ce qui cherche à vous nuire.
    J’ai été de l’autre coté, je n’y ai rien vu, j’en suis ressorti fier car, l’opinion que j’avais de moi même face à la mort s’est confirmée alors que j’y ai été confronté.
    Ce n’est que ça…

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