D’où vient l’argent ? Du chiffre d’affaires des entreprises, point.

Après « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » dont la réponse est toute l’histoire de la France championne du monde des taxes et des dépenses publiques, autre question mystérieuse : « D’où vient l’argent ? » Là, je risque de décevoir : l’argent compris comme la richesse réelle ne pousse pas sur les arbres… Mais où, alors ?

Vous vous souvenez certainement de Jacline Mouraud. En novembre dernier, elle allumait la révolte fiscale des Gilets jaunes en lançant à Emmanuel Macron sa désormais célèbre – et judicieuse – question : « Mais qu’est-ce que vous faites du pognon ? » Elle parlait naturellement du « pognon » de nos impôts dont les montants devaient s’alourdir encore sous la forme de taxes supplémentaires sur les carburants.

Mais, chère Madame, se récrièrent alors d’une seule voix tous les tax lovers du gouvernement, à commencer par Gérald Darmanin et Marlène Schiappa, on paie des professeurs, des hôpitaux, de la sécurité, de l’égalité homme-femme… Que du beau, du bon, du bonheur, voyons !

Que l’État français s’y entende à merveille pour prélever toujours plus d’impôts et de cotisations sociales pour redépenser ensuite le tout – et même plus – dans de fascinants projets qui sont pour la plupart autant de faillites retentissantes, aucun doute à cela. Nous ne sommes pas champions du monde des taxes et des dépenses publiques sans raison (respectivement 45 % et 56 % du PIB en 2018). Nous ne sommes pas endettés à hauteur de presque 100 % du PIB sans raison (voir graphes ci-dessous).

  Prélèvements obligatoires (UE)      Dépenses publiques (OCDE)          Dette publique (Insee)

Mais de là à dire que l’État paie quoi que ce soit, voilà qui constitue une grossière approximation, pour ne pas dire une scandaleuse désinformation.

Mais une désinformation bien utile du point de vue de l’État qui souhaite affermir et étendre son pouvoir en gardant la haute main sur la production et sa redistribution selon les fins sociales et idéologiques qu’il privilégie. Et qui lui permet également, dans un complet renversement de valeur, de parler royalement de « cadeaux » – aux riches, aux classes moyennes – lorsqu’il se décide parfois à limiter ponctuellement son niveau de ponction fiscale sur une richesse produite par d’autres.

En réalité, à quelques exceptions près, l’État n’a jamais rien payé car il n’a jamais tiré de revenus de productions qui lui seraient propres.

Mais il est en position de force pour extorquer aux citoyens (qui produisent) les fonds nécessaires pour financer tout ce qui passe par la tête de ses représentants, la limite entre le nécessaire, l’utile et le n’importe quoi étant fixée par le résultat aux élections. Et encore : les rapports nombreux et touffus de la Cour des Comptes sont là pour nous montrer que la gabegie institutionnalisée n’est même pas un motif d’échec électoral.

Aussi, après avoir abondamment documenté le côté « Où va l’argent ? » où l’on retrouve pêle-mêle les fleurons de la dépense publique française incontrôlée que sont (liste non-exhaustive) la SNCF, Notre-Dame-des-Lande, la taxe à 3 % sur les dividendes, les horaires de travail des fonctionnaires, le système Louvois de paie des militaires, les mauvais classements internationaux de nos élèves, les déficits chroniques de la Sécu, sans oublier les abîmes du Grand Paris Express ou la désastreuse route solaire de Ségolène Royal, je vous propose maintenant de passer de l’autre côté du miroir :

« D’où vient l’argent ? »

La réponse est des plus simples à énoncer, mais il semblerait qu’elle ne soit pas des plus simples à concevoir ou, du moins, qu’elle soit assez généralement ignorée : l’argent vient uniquement du chiffre d’affaires réalisé par le secteur marchand. Autrement dit, il vient exclusivement de la création de richesses résultant de L’ÉCHANGE de biens et services entre personnes libres de leurs choix économiques.

Prenons mon exemple favori de la Baraque à frites : le jeune et fringant Balthazar P. décide de se lancer dans la vente de barquettes de frites.

[Attention, cas d’école : On suppose ici que 100 % des pommes de terre sont converties en frites. La friteuse et la camionnette tout équipée sont un cadeau. La réalité du processus industriel n’est pas garantie.]

Pour la première période, Balthazar P. a évalué qu’il pourrait écouler 200 kg de frites. Il a donc besoin d’un capital de départ pour acheter 200 kg de pommes de terre. Comme elles coûtent 1 €/kg, il doit réunir 200 € de capital initial qu’il prend sur son épargne personnelle et qu’il va déposer sur un compte en banque spécialement ouvert au nom de la Baraque à frites.

Le bilan initial de La Baraque à frites est donc le suivant :

ACTIF Compte en banque 200 PASSIF Capital social 200

Balthazar P. décide de vendre les frites 5 €/kg. Il n’a pas de salarié et ne se paie pas. On suppose que le taux d’impôt sur les sociétés est de 30 %, que cet impôt est payé le dernier jour de la période et qu’il n’y a pas d’autres taxes. On suppose en outre qu’il ne reste aucun stock de pommes de terre ou de frites à la fin de la période.

Le compte de résultat de la période s’établit donc comme suit :

Chiffre d’affaires 200 kg x 5 € = 1000
– Coût des ventes – 200 kg x 1 € =  -200
= Résultat avant impôt  800
– Impôt sur les sociétés (30 %) -240
= Résultat net     560

Avec son résultat net de 560 €, Balthazar P. peut faire plusieurs choses : laisser cette somme dans l’entreprise afin d’investir dans l’achat d’une friteuse supplémentaire ou de faire l’acquisition d’une baraque à frites concurrente ou d’embaucher un salarié, ou bien s’en verser tout ou partie au titre de dividendes.

S’il laisse l’argent dans l’entreprise, le bilan de fin de période de La Baraque à frites devient :

ACTIF Compte en banque 760 PASSIF Capital social 200
Résultat période 560
Total Actif 760 Total Passif 760

À ce stade, même sur une situation aussi simplifiée que celle-ci, on peut déjà remarquer que l’activité de La Baraque à frites, qui a été capable de produire des frites et de les vendre à des clients à un certain prix, a généré une création de richesse de 800 € dont 240 € ont été récupérés par l’État à travers l’impôt et dont 560 € sont à la disposition de l’entreprise pour ses développements futurs et éventuellement pour la rémunération de l’actionnaire. C’est le début de l’accumulation du capital.

Sans la décision de Balthazar P. de s’engager dans cette affaire de frites et d’y consacrer 200 € pris sur son épargne personnelle, rien de tout cela n’aurait été possible et cette richesse nouvelle n’existerait pas, ni pour l’État, ni pour l’entreprise, ni pour son actionnaire, ni pour les consommateurs.

Au début, il n’y avait rien. C’est seulement par la volonté, les idées et les risques pris par une personne (ou un groupe de personnes) sur ses biens personnels et/ou en s’endettant qu’il y a eu une création de valeur ajoutée sous forme d’un produit ou d’un service. Il s’agit bien de création de valeur puisqu’à un moment donné quelqu’un a été d’accord librement de payer un certain prix pour s’approprier le produit ou le service.

Voilà « d’où vient l’argent ». Voilà le phénomène de la création de richesse.

Et voilà qui porte un coup fatal à l’idée que la production serait une donnée fixe et finie dont le volume, la valeur d’échange et la redistribution pourraient se décider de façon « consciente », de façon « planifiée », dans un bureau.

Plus généralement, tout, absolument tout ce qui assure notre vie sociale et économique, est payé au départ par le chiffre d’affaires des activités marchandes :

Les entreprises paient les salaires et les cotisations sociales de leurs salariés, elles paient leurs fournisseurs (chiffre d’affaires des fournisseurs), qui à leur tour paieront les leurs, et elles paient leurs impôts et taxes. Les salaires versés donneront lieu à des prélèvements fiscaux (impôt sur le revenu, taxes locales, TVA). Ce qui reste servira à la consommation, permettra éventuellement de faire des dons ou s’accumulera en épargne et se transformera le cas échéant en titres de sociétés, en immobilier ou en liquidités dont les revenus fourniront à nouveau de l’impôt. Etc. etc.

Les impôts ainsi prélevés, peu importe l’assiette qui est avant tout l’alibi des besoins incessants de l’État, serviront à financer les politiques publiques via des aides et des subventions en direction des catégories sociales favorisées par le pouvoir en place. Ils financeront également les salaires des fonctionnaires ainsi qu’un certain nombre de fournisseurs, lesquels seront à leur tour redevables de tel ou tel impôt et ainsi de suite.

Il en résulte que rien de ce que peut faire l’État avec notre argent n’existe en dehors de ce qui est créé d’abord, et à leurs risques et périls, par des entrepreneurs agissant au sein d’un marché où s’expriment librement les préférences et les choix des agents économiques.

Aussi, n’allez surtout pas vous imaginer que dans le nom « Balthazar P. » de mon entrepreneur fictif, le P signifie Picsou. Seul l’État s’est octroyé la capacité légale de « piquer des sous » sans avoir à se justifier.

Certains entrepreneurs sont effectivement des escrocs et le système judiciaire est justement prévu pour s’occuper d’eux, comme de tous ceux qui portent atteinte aux personnes et aux biens – ou du moins devrait l’être, mais avec un budget de 4 € sur 1000 € de dépenses publiques, la justice est clairement devenue le parent archi-pauvre de notre folie dépensière.

Mais pour leur immense part, les entrepreneurs doivent se montrer courageux et inventifs. Ils créent de la richesse tandis que l’État français, secondé par sa police et la force de lois fiscales et sociales spécialement taillées pour satisfaire sa voracité sans limite, se contente d’en accaparer sans risque une part chaque année plus importante. 45 % du PIB en 2018, un record mondial. Ça promet.


Illustration de couverture : Baraque à frites. Photo extraite du site
http://www.emmanuelkormann.com/racine/article/frites

25 réflexions sur “D’où vient l’argent ? Du chiffre d’affaires des entreprises, point.

  1. …. et d’où vient l’argent des chiffre d’affaires des entreprises ?
    – Des consommateurs finaux, nous.
    …. mais alors quand on réclame plus de services publics, plus de prestations financées par des prélèvements obligatoires, plus de taxes et impôts sur les entreprises, de meilleurs salaires pour tout le monde, une augmentation du SMIC, c’est nous qui payons au final ?
    – Oui.

  2. Ce qui fait croire que l’Etat paie les services et emploie de l’argent pour la Nation vient aussi du fait que le PIB n’est plus calculé sur le seul secteur marchand mais en y ajoutant les salaires des fonctionnaires.

  3. @ cachou42
    « Des consommateurs finaux, nous » :
    C’est l’histoire de la poule et de l’oeuf. La création de richesse vient de l’échange entre un entrepreneur et un consommateur qui se mettent d’accord. Pour ma part, je tends à placer l’idée, le risque de l’entrepreneur d’abord. Le consommateur peut acheter le produit parce qu’il a été producteur lui-même ou parce qu’il a reçu un salaire d’un producteur.

    « c’est nous qui payons au final » :
    D’où le grand jeu de la politique : s’arranger pour faire payer les « autres ».
    Bastiat : « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    @ Calvin : effectivement, le PIB comprend une part de services « obligatoires », ceux rendus par l’Etat, dont l’efficacité est douteuse. C’est donc une grandeur sujette à interrogation dans la mesure où il est difficile d’évaluer la contribution exacte du secteur public, celui-ci évoluant hors marché.

    @ Zen Aztec : Bonne question. Partagez partagez partagez ! 🙂

    • « C’est l’histoire de la poule et de l’oeuf.  »
      Il y a effectivement un décalage entre l’investissement dans la création de richesse et la consommation. Le consommateur doit avoir des revenus provenant de la richesse qu’il créée pour pouvoir consommer. Ce décalage se résout pas l’existence d’un processus majeur : le crédit.

      Sinon, Nathalie, cet exemple de la baraque à frites montre que tu t »es parfaitement inculturée, dans le ch’nord.

  4. Pourquoi l’actif de fin de période est-il de 760 (200 + 560), puisque les 200 ont été dépensés pour acheter les pommes de terre, et donc a priori ne sont plus sur le compte en banque ?

    • Toutes les réponses dans la page La Baraque à Frites !
      Pour le cas très simple qui nous occupe dans cet article (Situation 1 de mes exemples), la somme de 760 € sur le compte en banque en fin de période se décompose de la façon suivante : + 200 € d’apport en capital initial – 200 € pour acheter les 200 kg de pommes de terre + 1 000 € encaissés grâce aux ventes de frites – 240 € payés en impôt au Trésor public.

  5. Chère Nathalie il y a une précision qui manque à votre titre : de quelles entreprises parlez vous ? les manufacturières ? les agri-agroalimentaires et d’élevage ? car voyez vous je me demande ce que ferait un notaire ou un architecte voire un maire sans nourriture, ni automobile, quant aux fonctionnaires . . . ne parlons même pas de l’État ventripotent !
    .
    .
    rem. Ce que cet état fait du monde paysan est une ignominie.

    • Et moi je me demande ce que ferait un « paysan » sans Total pour lui vendre de l’essence, Massey-Ferguson pour lui vendre ses tracteurs et les notaires pour lui dresser l’acte de propriété de ses terres.

      Ah ! et dans l’état actuel des choses, sans l’Etat et l’Union européenne, c’est à dire sans les contribuables qui le subventionnent à hauteur de la moitié de ses revenus (à la louche).

      Ça commence à bien faire cette pleurnicherie continuelle sur les « paysans », qui représentent 1 % de la population active et 3,5 % du PIB — mais qui occupent constamment le devant de la scène médiatique, subversive et allocataire.

      Sans subventions, 60 % des agriculteurs français auraient un revenu nul ou négatif. Chaque emploi agricole européen « sauvé » coûte 375 000 euros par an aux contribuables. Chaque ménage français verse 1 200 euros par an aux agriculteurs par l’intermédiaire de l’Etat. Mille deux cents euros par an ! Pour 1 % de la population active !

      La vérité est qu’un grand nombre de « paysans » sont payés par leurs concitoyens à ne rien faire — j’entends par là à produire des biens qui ne trouveraient pas preneur sur le marché s’ils n’étaient pas subventionnés. Et par-dessus le marché, ça ne suffit pas à les faire vivre correctement, dans de nombreux cas. C’est vraiment lose-lose-lose.

      Que les « paysans » commencent par exiger la suppression des subventions et l’instauration de « l’ultra-libéralisme », et là je commencerai à écouter les longs sanglots des violons agricoles.

      Les « paysans » ne font pas partie d’une race supérieure, ils ne sont pas davantage nécessaires que les autres. De façon générale, la tournure d’esprit qui consiste à dire que certains secteurs économiques sont des exceptions, doivent être protégés, bénéficient d’une « exception », « ne sont pas comme les autres » ou produisent des biens qui « ne sont pas une marchandise » est ce qui conduit directement à l’étatisme étouffant que nous connaissons.

      Et qui produit les maux dont les « paysans » se plaignent, d’ailleurs. A l’instar des Gilets jaunes.

      https://capx.co/the-cap-doesnt-fit-why-the-eus-farm-subsidies-are-ripe-for-reform/

      • Qui a dit que tout allait pour le mieux dans l’agriculture française ? Je viens d’expliquer le contraire. Mais où sont vos solutions ?

        Ce que je vous reproche, et ce n’est pas personnel, c’est à une tendance de fond de l’opinion française tous bords politiques confondus que je m’attaque, c’est de vous complaire dans la lamentation. Sans rien proposer.

        Sinon, par implication, LA solution universelle française, c’est à dire les fameux Moyens, l’intervention de l’Etat Fort et Stratège, la Régulation et le Protectionnisme.

        Pour ma part, je propose la libéralisation du marché agricole. A l’instar de la Nouvelle-Zélande. Et vous ?

        Enfin, tout ne va pas mal dans l’agriculture française, loin de là. Comme d’habitude, le lobby agricole pousse devant lui les plus misérables et les moins efficaces, pour faire pleurer Margot. C’est ainsi que la médiocre subvention du type qui survit en faisant brouter trente chèvres sur les collines justifie celle de l’entreprise cotée en Bourse et qui fait des milliards de chiffre d’affaires — mais est quand même « soutenue » par « Bruxelles ».

        C’est comme avec les fonctionnaires : on pousse toujours les pauvres n’infirmières sur le devant de la scène (qui d’ailleurs sont loin d’être les martyrs que l’iconographie gauchiste veut bien nous présenter), et ça sert à justifier les sinécures de millions d’inutiles qui vivent de nos impôts.

      • @Robert, les subventions que reçoivent les agriculteurs ne sont-elles pas en fait une façon de leur reverser ce qui leur a été prélevé ?
        A mon avis, la première mesure consisterait d’abord à abroger l’orgie legislative qui régule le secteur. Les agriculteurs doivent s’occuper d’abord de leurs champs et/ou de leurs bêtes, pas de faire de la paperasse pour nourrir l’administration. J’avais lu le récit d’un cadre qui s’était reconverti en berger et expliquait que les agriculteurs sont susceptibles d’être contrôlé par 15 organismes (administrations) différentes, toutes plus prédatrices les unes que les autres !!! (elles ne sont pas là pour leur bien, mais bien pour controller et sanctionner)

      • @ Pythagore

        « Les subventions que reçoivent les agriculteurs ne sont-elles pas en fait une façon de leur reverser ce qui leur a été prélevé ? »

        Cette question explique et résume le mal étatiste français. Moi aussi j’ai bien droit à mon p’tit cadeau (ma subvention, mon allocation, ma p’tite gratte sur les congés-maladie remboursés par la Sécu), puisque j’ai payé mes impôts / mes cotisations / mes taxes qui coûtent la peau du dos.

        Ça fait des décennies que 100 % des corporations raisonnent comme ça, pas seulement les « paysans ». Et le résultat est… ce que vous avez sous les yeux.

        Donc la question n’est pas : les subventions que reçoivent les agriculteurs ne sont-elles pas en fait une façon de leur reverser ce qui leur a été prélevé ?, la question est : pourquoi diable prélever les agriculteurs (et tous les autres) pour leur rendre seulement une partie de ce qu’on leur a prélevé (de façon arbitraire, selon des critères politiques, et après avoir prélevé sur le prélèvement de quoi nourrir une armée de fonctionnaires et d’institutions inutiles) ?

        Qu’est-ce que c’est que cette méthode de Shadocks ? Vous voulez continuer avec ça, oui ou non ? Vous trouvez ça intelligent, ou complètement con ?

        Le lobby agricole, et les paysanistes dans leur ensemble, ne répondent jamais à cette question, et c’est bien ce que je leur reproche. Et ils ne répondent en tous cas jamais par l’option libérale.

  6. D’où vient l’argent ou plutôt la valeur ? A mon avis des méninges de Balthazar.

    Après avoir exercé son sens aigu de l’observation, il a estimé qu’existaient des gourmands désirant croquer des frites.

    Ensuite, pour satisfaire ces derniers, il a combiné au mieux son petit capital de 200 € pour acheter des patates adaptées à la friture, son savoir-faire de cuisinier et son caractère urbain et souriant pour l’accueil et le service.

    Il est content car il a vendu des frites. L’argent reçu pourra lui permettre aussi d’acheter ultérieurement d’autres biens et services lui étant nécessaires.

    Il est épanoui en voyant que les gourmands ont reconnu la qualité et la saveur de ses frites.

    Et les gourmands sont heureux d’avoir mangé de bonnes frites bien croustillantes sans se ruiner.

    Balthazar a peut-être moins d’esprit que Bruno qui fut un élève excellent de grandes écoles. Mais il exerce plus utilement son intelligence et ses autres capacités pour faire plaisir au plus grand nombre !

    La richesse est toujours le résultat de l’exercice réussi par les hommes et les femmes de leur esprit créatif pour satisfaire des besoins et des désirs humains.

  7. Nathalie, cet article sur Contrepoints a déclenché un torrent de commentaires. Je trouve très surprenant (ou inquiétant?) que cet article plein de bon sens provoque autant de débat…

    • Je n’ai pas été voir sur CP mais d’après ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux ou par mail, il y a 3 objections – et pour moi aucune ne tient :
      – Celle de certains libéraux : la valeur, ce n’est pas les entrepreneurs, c’est les consommateurs. Pour moi, non, comme je l’ai expliqué plus haut. Voir loi des débouchés de JB Say à laquelle se sont opposés Malthus, Keynes etc. (sans l’invalider)
      https://leblogdenathaliemp.com/2017/10/09/jean-baptiste-say-ii-quand-leconomie-devient-science/
      – Celle de la gauche marxisante : la valeur, ce n’est pas ces « feignasses d’actionnaires », ce sont les travailleurs.
      – Plus nouveau (ou plus archaïque si l’on pense aux Physiocrates) : la valeur c’est uniquement ce qui est produit directement par la planète.

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