Le macronisme, curseur politique opportuniste du PS à LR

Ce que le Discours de politique générale d’Édouard Philippe nous révèle sur le macronisme.

Vous voulez un résumé du discours de politique générale que le Premier ministre a prononcé mercredi 12 juin dernier à l’Assemblée nationale pour lancer « l’Acte II » du quinquennat (vidéo en fin d’article) ? Rien de plus simple, cela tient en trois messages principaux : social-démocratie, dépassement des clivages et légitimité gouvernementale.

Voici, selon moi et en substance, ce qu’Édouard Philippe a cherché à nous faire comprendre, parfois directement et parfois de façon plus subliminale :

· Fidèle aux engagements du Président de la République et fier des accomplissements déjà réalisés mais conscient des urgences économique, sociale, écologique et politique auxquelles nous devons encore répondre, j’inscris plus que jamais mon gouvernement dans son cap social-démocrate façon deuxième gauche de Michel Rocard.

· J’agis dans le sens du dépassement de tous les clivages en susurrant PMA, écologie, État stratège et Pierre Mendès France aux oreilles de la gauche, et livre blanc sur la sécurité intérieure, débat sur l’asile et l’immigration, Alain Juppé et Pompidou aux oreilles de la droite.

· Je signale enfin aux esprits chagrins qui voient le gouvernement comme le grand perdant des élections européennes que je dispose d’une très confortable majorité à l’Assemblée nationale, ainsi que le vote de confiance qui s’est tenu dans la foulée de mon discours l’a amplement démontré.

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Pour qui a suivi l’actualité politique française depuis l’été dernier, c’est-à-dire depuis que l’affaire Benalla puis la révolte des Gilets jaunes sont venues interrompre un exercice présidentiel qu’Emmanuel Macron s’imaginait pouvoir dominer facilement par les seuls effets printaniers d’une communication calculée et de discours enflammés, difficile de voir beaucoup de nouveautés dans la série d’annonces débitées au pas de charge par Édouard Philippe devant les députés.

Il a repris exactement tout ce qu’Emmanuel Macron avait déjà dit en plusieurs occasions, notamment lors de son discours sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (novembre 2018), lors de son intervention du 10 décembre 2018 pour tenter une première fois de calmer la colère des Gilets jaunes et surtout lors de sa conférence de presse de fin du Grand débat national (25 avril 2019) : l’écologie passe en tête des priorités, la « justice sociale et fiscale » la suit de très près, et l’on sait que la facture va s’élever à plus de 17 milliards d’euros au total.

Naturellement, appartenance à l’Union européenne oblige, pas plus qu’Emmanuel Macron ou les ministres de Bercy Édouard Philippe n’oublie de dire que la France qu’il ambitionne « ne vit pas au crédit de ses enfants ». Déclaration de pure forme, on commence à le savoir. Si Le Maire et Darmanin répètent volontiers, mais sans engagement, que les comptes de la Nation seront tenus et qu’il est indispensable de baisser les dépenses publiques pour alléger la pression fiscale, le Premier ministre ne s’embarrasse plus de ces détails : pas une seule fois il n’a parlé des dépenses publiques.

Et quand il a été question de la baisse de l’impôt sur le revenu pour les contribuables des deux premières tranches pour un total de 5 milliards d’euros, soit un gain moyen de 350 € par an pour les 12 millions de foyers de la première tranche et de 180 € pour les 5 millions de la seconde, le seul financement évoqué fut celui de la suppression de niches fiscales. Autrement dit, et Macron l’avait déjà annoncé, on finance des baisses d’impôt – mouvement souhaitable et appréciable – par des hausses d’impôt, si possible en direction des entreprises ou des contribuables les plus aisés. Pratique, quand on ne veut pas revenir trop ouvertement sur la réduction de l’ISF en IFI.

Au rayon de la social-démocratie triomphante, on peut citer également le projet d’ouvrir une nouvelle branche de la sécurité sociale pour tous les problèmes liés au vieillissement de la population et à la dépendance, ainsi que la réforme des retraites. Loin de briser le monopole de l’État en ce domaine pour laisser les personnes choisir elles-mêmes leurs assurances en fonction de leur situation personnelle et de leurs préférences, la réforme consiste seulement à harmoniser les multiples régimes de répartition au sein d’un unique système par points dont l’État restera comme avant le seul pilote au gré de ses besoins budgétaires.

Pour parfaire le descriptif de cette société de plus en plus façonnée par l’État, notons enfin qu’Édouard Philippe a un terrible regret qu’il compte bien réparer : l’État stratège – celui qui s’enorgueillit des grands succès d’Orano ex-Areva ou de la SNCF, celui qui vient de laisser filer une possible alliance Renault-Fiat Chrysler – reste trop confiné à des politiques publiques de court terme alors qu’il faudrait qu’il déploie ses capacités sur le long terme. Robotique, numérique, intelligence artificielle – tout ceci doit rentrer dans son giron afin, par exemple, que la France devienne… le hub de l’intelligence artificielle en Europe !

Bref, toujours plus de pouvoir pour l’État et toujours moins de marge de responsabilité et d’initiative pour les individus et la société civile.

Mais ça, on le savait depuis longtemps. L’Acte II du quinquennat n’est jamais que l’occasion idéale de dissiper toutes les illusions libérales que d’aucuns auraient pu nourrir en entendant Emmanuel Macron parler du « pognon de dingue » ou exprimer des doutes sur le bien-fondé des « 35 heures ».

Entre son programme européen qui ne vise qu’à étendre à toute l’Europe le modèle social qui nous plombe, ses discours récents contre le capitalisme fou et les efforts de Nathalie Loiseau pour faire disparaître le mot « libéral » du nom du groupe parlementaire européen ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) auquel la République en Marche s’est rattachée, tout confirme que le libéralisme a pu servir à une époque d’élément de communication pour donner une image moderne et réformiste du futur Président, notamment vis-à-vis de l’UE et des bailleurs de fonds, mais qu’il n’a jamais été ni dans son ADN d’énarque technocrate ni dans ses projets politiques – ce en quoi il ne manquera pas de faire plaisir sur sa gauche comme sur sa droite.

C’est pourquoi il me semble que tout ce discours de politique générale du Premier ministre, même s’il a de prime abord consisté en une longue liste de mesures techniques assorties d’un calendrier législatif bien encombré jusqu’aux élections municipales de mars 2020, et même s’il servait aussi l’objectif de redonner de la présence et de l’autorité exécutive à Édouard Philippe – tout ce discours, disais-je, n’avait en réalité que deux raisons d’être :

1 · Faire en sorte, via le vote de confiance, de réaffirmer à la face des contestataires la haute légitimité du Président et de son gouvernement après les turbulences des Gilets jaunes et le relatif échec de la liste LREM aux élections européennes. Voir ci-dessous graphique du Figaro, cliquer pour agrandir :

2 · Lancer une sorte de « Hé Oh, la gauche » (du nom d’une campagne du PS pour réveiller le grand parti de Jaurès, Blum, etc.) en promettant le vote sur la PMA pour cet automne afin également d’utiliser ce sujet très clivant à droite pour achever l’éclatement de LR avant les municipales.

Et de la même façon, lancer un « Hé Oh, vous, les électeurs de droite et du centre », visez mon livre blanc sur la sécurité intérieure, visez mon débat parlementaire sur l’asile et l’immigration, visez mes 2 % du PIB pour le budget de la défense… et rejoignez LREM !

Le macronisme apparaît ainsi de plus en plus comme un opportunisme politique qui se déplace tel un curseur sur l’axe gauche-droite du paysage politique français dans un mouvement dont l’amplitude racoleuse va sans relâche de LR au PS et aux écologistes.

Plus à gauche, des partis émiettés et à la peine dont la menace s’estompe. Plus à droite, un parti – le RN – dont la présence politique a été confirmée par les élections européennes mais dont les socio-démocrates comme Macron et Philippe pensent triompher en toutes circonstances grâce au front républicain imaginé par François Mitterrand.

Ça pourrait marcher ; les Français aiment qu’on leur dise que leur modèle social éclaire le monde.

Du moins, ça pourrait marcher…
· si la croissance était au rendez-vous, amenant avec elle baisse du chômage et hausse du pouvoir d’achat – or les prévisions en ce domaine sont plutôt à la baisse ;
· et si le RN restait durablement ce parti pour lequel on vote aux élections intermédiaires pour dire sa colère mais dont on ne veut pas quand arrive le second tour de l’élection présidentielle – or en abandonnant la sortie de l’UE et de l’euro, le RN s’est en quelque sorte normalisé…

Affaire à suivre …


Vidéo intégrale du Discours de politique générale donné par le Premier ministre Édouard Philippe à l’Assemblée nationale le mercredi 12 juin 2019 afin de lancer l’Acte II du quinquennat d’Emmanuel Macron (1 h 07′) :


Illustration de couverture : Emmanuel Macron et son Premier ministre Édouard Philippe. Montage Photo : France 3.

 

23 réflexions sur “Le macronisme, curseur politique opportuniste du PS à LR

  1. Je crois que le pire quand on y songe c’est que Macron et Philippe théorisent ce que le FN appelait jadis l’UMPS. Pire parce se dire qu’il fait que les choses aillent sacrément mal pour qu’une observation émanant d’esprits antilibéraux maladifs soit finalement aussi pertinente…

    cdlt

    • Voyez la photo : Macron PS – Philippe UMP !
      C’était déjà un peu l’objectif de « l’ouverture » de Sarkozy : chercher un large consensus sur des choses qui rassemblent les Français. Malheureusement, le consensus porte sur le primat de l’Etat et sur la préservation du modèle social. Ou quand « l’ouverture » se fait sur un verrouillage (une fermeture) de la société dans un carcan imposé d’en haut et dans une fuite en avant budgétaire.

      • Je suis anti-Macron, espèce de troll malfaisant. Et vous le savez très bien. Vous mentez comme un arracheur de dents pour semer la zizanie, partout où vous passez.

      • Le problème de bien des anti-Macron c’est qu’ils n’arrivent pas à se décider sur qui mettre à sa place, alors, et tous comptes faits, ils préfèrent le garder !

      • @ Mildred

        Vous oubliez quelques tout petits détails :

        1. C’est peut-être inscrit dans votre Petit livre rouge (ou brun, ou bleu, peu importe) que « les anti-Macron peuvent mettre quelqu’un à sa place » quand ils veulent, mais il y a un truc, en France, qui s’appelle la Constitution, et qui prescrit la date des élections.

        2. Il n’y a, en l’état actuel des choses, personne pour « mettre à la place de Macron ». Du moins pour un libéral-conservateur comme moi. Quelqu’un qui est à la fois opposé à l’immigration et à l’étatisme.

        3. Vous avez la langue bien pendue, mais vous vous abstenez de dire qui, selon vous, il faudrait « mettre à la place de Macron ». Et pourquoi. Devons-nous en conclure que vous « préférez le garder » ? Ou que vous êtes pro-Macron ?

      • Il faudrait déjà qu’il y ait quelqu’un de prometteur, pour ne pas dire providentiel, à asseoir à la place du conducător.
        Chez LR, c’est un peu en jachère, depuis bien plus longtemps, d’ailleurs, que le constat flagrant du 26 mai. Dont acte.

        Il est certain que malgré un score de second aux européennes, Macron sort renforcé et a l’appui des khmers verts alors que le réservoir à droite est vide si on demeure sur ces positions.

        Certains évoquent désormais une nécessaire union des droites pour dégager Macron. D’autres y verraient un pacte avec le diable.

        Quant à moi je suis un anti-Macron viscéral. Jamais un personnage politique ne m’avait inspiré autant d’aversion malgré les quelques tristes sires qu’a connus la Vème République.

      • @Robert Marchenoir
        1 – Que Votre Majesté ne se mette point en colère, mais plutôt qu’Elle considère que je ne m’adressais pas à Elle mais à Zonzon.
        2 – Comment expliquer qu’une personne qui a une telle facilité pour la ramener, soit à ce point indignée dès que quelqu’un ose l’ouvrir à son tour ?
        3 – Et quant à l’avoir « bien pendue », je vous rassure et vous certifie, que la vôtre l’est bien mieux que la mienne, la langue veux-je dire bien sûr !

  2. Pauvre France, elle ne sait pas qu’elle était déjà « ruinée » par l’ancien Etat UMPS et quelle le sera encore plus par l’Etat LR²EM (Les Républicains et La République En Marche). Ce sont les enfants de nos petits enfants qui vont être « contents ». Et tous les « étrangers » qui pourront profiter des « richesses » de la classe laborieuse.
    Alors, il n’y a plus qu’à espérer que cet été, l’Algérie nous « envoie » 50 000 « étudiants » que les militaires ne veulent pas s’embarrasser dans leur nouvelle démocratie militaire socialiste.
    Puis, le ciel nous enverra des colonnes de migrants venant du Sud et désireux de s’établir dans le pays des droits de l’homme, afin de profiter des « réparations morales et trébuchantes » dues par cette ancienne nation esclavagiste.
    Et comme le ciel est généreux, certains allumerons des feux de joies dans toutes les forêts du sud et du sud ouest, qu’un vent tempétueux accompagnera pendant 40 jours et 40 nuits.
    Et pendant que les pompiers et les policiers combattront les incendies et les incendiaires, le ciel magnanime nous enverra des trombes d’eau qui emporteront les biens batis et non batis de la région la plus riche de France. Le zouave sera noyé et emporté et avec lui le grand Paris ne sera qu’un immense cimetière marin continental.
    Même Notre Dame de Paris aura les pieds dans l’eau jusqu’au cou et ne sera pas « restaurée avant 10 ans ».
    Alors, que demander de plus à ce pauvre pays qui ne sait pas qu’il est dirigé par une bande de « charognards » de la politique politicienne, si ce n’est que les taux d’intérêts mondiaux « grimpent » et que le monde entier voit arriver des confrontations politicos religieuses armées mutilatérales qui enfouissent l’or noir que certains ont crus pouvoir « tout acheter ».
    Et là, chacun des vivants enviera ses morts.

    • @ gebe

      Que je vous rassure : ne vous faites pas de souci pour  » les enfants de nos petits enfants « . Nous n’en aurons pas; ou alors ils seront tellement différents que vous ne les reconnaîtriez pas en les croisant dans un couloir de métro.

      Et Notre-Dame, dans 10 ans ! Rappelez-vous : Sainte Sophie est une mosquée….Eux , avec le pitrol, sauront la restaurer !

      La bande de charognards : vous voulez parler des politiciens qui dirigent depuis 50 ans ? Alors là on est d’accord camarade.
      Pour que ça continue il faut tout changer. Comme disait le guépard ! Ou à peu près !

  3. Ironiser sur le çavapétisme est un réflexe macronien ; gouvernemental en général : tout va très bien Madame la Marquise …

    Un néologisme vulgaire pour les usagers du Café du Commerce.

    • Tûtafé. Ne pas hurler à longueur de journer « c’est terrible, on va tous mourir, y’a rien à faire et on est des pôv’ victimes », c’est un réflexe macronien.

      D’ailleurs, personne ne disait ça avant que Macron n’arrive.

      Et la meilleure façon de faire changer les choses, c’est de pleurnicher qu’il n’y a rien à faire et qu’on va tous mourir.

  4. L’écriture est un moyen dont dispose l’homme pour se dissimuler.

    Seul le macronien pur et dur éprouve le besoin de se déclarer, urbi et orbi, anti-Macron.

    Car cela tombe sous le sens commun de l’être !

  5. « c’est terrible, on va tous mourir, y’a rien à faire et on est des pôv’ victimes »

    Affirmer que personne ne disait ça avant que Macron n’arrive est une erreur historique d’importance. Une imbécillité de première grandeur !

    D’ailleurs seules deux personnes manifestent leur accord.

  6. Bon en fait rien n’a changé maintenant on en est sûr si jamais on avait eu quelques doutes.
    Tout va bien , nous sommes en vitesse de croisière avec l’UMPS depuis 50 ans.
    Avec un petit zeste supplémentaire de vert en plus mais qui sont roses à l’intérieur.
    C’est juste la trogne du grand leader qui a changé, plus jeune, plus hyperactif encore, prêt à s’occuper du moindre de nos soucis. Même nos partenaires étrangers ont faillit s’y méprendre sous le charme de la nouveauté mais quels sont ceux qui nous prennent encore aux sérieux ?
    Français, dormez tranquilles, l’Etat veille pour s’occuper de tout. Qui va les réveiller, quel sera le prochain mirage enjôleur ? Marion Maréchal ? Je parie qu’à son tour, elle pourrait jouer la comédie du grand changement pour que rien ne change !

  7. Il est intéressant de mettre, en face de la position macroniste, la position du Rassemblement national, telle qu’elle vient d’être énoncée sur France Inter par Sébastien Chenu.

    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-16-juin-2019

    Elle aussi fait le grand écart. Elle aussi tente de réunir la droite et la gauche, tout en prétendant que cette distinction est obsolète. Elle aussi est foncièrement anti-libérale, et, en réalité, nous refourgue le marxisme sous l’étiquette renouvelée de « la nation ».

    Sébastien Chenu veut « protéger l’appareil d’État ». Textuellement. Étatiste et fonctionnariste à fond, donc.

    Il ne veut même pas protéger « les services publics ». Même pas « l’intérêt général ». Non : il veut protéger « l’appareil d’État ». Un apparatchik soviétique ne parlerait pas autrement.

    « — Laurent Wauquiez a oublié une dimension extrêmement importante, celle du social. Nous sommes un parti populaire, qui défendons, qui protégeons les préoccupations populaires des Français, c’est à dire protéger également l’appareil d’État, protéger le socle social… »

    « — Il y a une conscience sociale ? »

    « — Oui, qu’il n’y a pas chez Les Républicains. Chez Les Républicains, on a vu qu’il y avait une droite qui s’était refermée un peu sur son nombril, et sur les problèmes, les revendications économiques, etc.  »

    « Cette conscience sociale, je crois que nous sommes ceux qui la portons le mieux aujourd’hui : protéger les Français, protéger également ce qu’ils ont édifié en matière de protection sociale. »

    « Marion Maréchal souhaite l’union des droites, je crois que ce n’est pas assez ambitieux. Je crois que l’union des droites, c’est un peu comme si on parlait aujourd’hui de l’union des gauches, c’est un peu daté. »

    « L’analyse qu’a faite Marine Le Pen […] c’est que la droite et la gauche, c’est complètement dépassé. Je crois qu’il faut parler de l’union de ceux qui défendent la nation, et puis de ceux qui préfèrent peut-être quelque chose de plus européen, ou d’ultra-libéral comme le fait Emmanuel Macron. »

    « — C’est le clivage entre les mondialistes et les souverainistes aujourd’hui. »

    « — Bien sûr. »

    On ne saurait être plus clair : le RN a une « conscience sociale », il veut « protéger le socle social ». En d’autres termes, il est socialiste. Il a le monopole du cœur, comme Mitterrand.

    Puisque Les Républicains, eux, n’ont pas de « conscience ». Puisqu’ils se replient sur « les problèmes et les revendications économiques ».

    Le RN, lui, il n’a pas de revendications économiques, il a des revendications sociales. Cela signifie : par ici le pognon, et plus vite que ça. Le bon pognon des riches soustrait par l’intermédiaire de l’État.

    On constatera que l’inconscient du marxiste Chenu parle tout seul : ceux qui font de l’économie, la vraie, ceux qui se soucient de la santé économique de la France entière, pas seulement de la leur, ce sont Les Républicains, et la droite en général.

    Tandis que « l’extrême-droite », elle (qui est plutôt le successeur du parti communiste), veut « la hausse du pouvoir d’achat », mais indépendamment de toute « logique comptable ».

    « Être un parti populaire », « protéger le socle social », c’est, forcément, défendre bec et ongles l’hydre fonctionnariale française et l’État obèse. L’un ne se conçoit pas sans l’autre.

    D’ailleurs, c’est bien simple. De même que pour la gauche d’antan, vous avez la gauche, et puis les nazis, de même pour le RN, vous avez « ceux qui défendent la nation », et puis « les ultra-libéraux » comme Emmanuel Macron.

    Défendre la nation, c’est forcément être étatiste, fonctionnariste, socialiste. Si vous n’êtes pas étatiste, vous êtes un traître à la nation, un « collaborateur », comme on l’a sans cesse entendu dans la bouche des Gilets jaunes.

    Raison pour laquelle les Gilets jaunes arboraient sans cesse des drapeaux tricolores, qui étaient là simplement pour servir de cache-sexe au drapeau rouge.

    Le tripotage, l’arnaque politique et intellectuelle sont manifestes. Puisque le communisme est complètement démonétisé, je prétends que les notions de droite et de gauche sont dépassées, pour mieux refourguer les vieilles lunes de gauche, et donc la philosophie marxiste.

    Ce tripotage s’étend même au domaine réservé de « l’extrême-droite », le pré-carré qui l’assimile au « nazisme » : l’opposition à l’immigration.

    Regardez bien la manip. Le journaliste interroge Chenu sur les quotas d’immigration annoncés par le gouvernement.

    « — Êtes-vous favorable aux quotas d’immigration légale ? »

    « — Non, et on a déjà donné. Avec Nicolas Sarkozy, on a eu exactement les mêmes pistes, qui ont été d’ailleurs abandonnées parce qu’inefficientes […]. La politique des quotas, nous n’y sommes pas favorables, car elle ne fonctionne pas dans notre pays, et je crois même qu’elle est attentatoire à l’esprit républicain. »

    Chenu commence par dire, en substance : c’est une arnaque, un faux-semblant, le gouvernement ne veut pas vraiment réduire l’immigration.

    Et il finit par dire qu’il est contre la politique des quotas (même si elle était réellement appliquée, donc), car « elle ne fonctionne pas dans notre pays » (comment peut-il le savoir, alors qu’on ne l’a jamais essayée ?), et elle est même « attentatoire à l’esprit républicain ».

    Soit exactement le verbiage dont se servent les gauchistes pour justifier tout et n’importe quoi, les fameuses « valeurs républicaines » qui leur servent à repousser toute réduction de l’immigration.

    Si Chenu était honnête, il aurait dit : nous ne voulons pas de quotas, nous voulons l’arrêt complet de l’immigration. Mais il ne l’a pas dit. Il a dit le contraire. Il a adopté le discours des gauchistes immigrationnistes, histoire de noyer le poisson.

    Une fois de plus, on constate que tous les partis, en France, sont de gauche, y compris ceux d’extrême-droite.

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