Prix de l’électricité : une usine à gaz pas très concurrentielle

C’est l’une des polémiques françaises du moment : au 1er juin 2019, les tarifs régulés de l’électricité devraient augmenter de 5,9 % conformément à la délibération de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Une perspective qui ne réjouit guère les consommateurs dont les inquiétudes sur le pouvoir d’achat ont été largement relayées par les Gilets jaunes. Et une nouvelle occasion de fustiger cette concurrence ultra-libérale qui n’aboutit qu’à appauvrir les citoyens et enrichir les actionnaires du CAC40. Mais comme l’a répété un François de Rugy pas très à l’aise, la loi, c’est la loi et il faut l’appliquer (vidéo ci-dessous, 02′ 27″) :

Au sortir du Grand débat et à quelques jours d’élections européennes de plus en plus incertaines pour l’exécutif, nul doute que l’affaire est une épine de plus dans le pied du gouvernement. Pour répondre à la colère des Gilets jaunes, Edouard Philippe avait décidé en décembre dernier de geler les tarifs de l’électricité et du gaz pendant l’hiver. Avec le retour des beaux jours, le sujet est à nouveau sur la table. La hausse envisagée concerne 25 millions de foyers et de nombreuses PME et elle pourrait représenter un surcoût annuel de 85 € pour les familles qui se chauffent à l’électricité.

La première remarque qui vient à l’esprit, c’est que si la loi intervient d’une façon ou d’une autre dans la fixation du prix de l’électricité, cela signifie que le marché en question est très loin d’être soumis à la libre concurrence. Dès lors, il est parfaitement grotesque de vouloir analyser l’évolution des prix à l’aune unique de la « libéralisation » du marché de l’électricité.

C’est pourtant la position du premier syndicat d’EDF, la CGT-Energie, qui considère que l’ouverture à la concurrence est :

« La source des augmentations de tarifs de l’électricité ainsi que de l’augmentation de la précarité énergétique. »

Et c’est aussi ce qu’on lit assez classiquement dans la presse, par exemple dans cet article de l’hebdomadaire Le Point titré « Électricité : ce marché où la concurrence ne marche pas ». Curieusement, dans le fil de ses développements, l’article en vient à préconiser une réforme du système de régulation en vigueur « pour l’ouvrir plus largement à la concurrence » afin de faire baisser les prix. Comprenne qui pourra.

Il est cependant exact que sous la pression de l’Union européenne, les marchés de l’électricité et du gaz se sont ouverts progressivement à la concurrence avec l’idée que les consommateurs puissent disposer du libre choix de leur fournisseur et que les producteurs aient le libre choix d’installation. C’est chose faite en France pour l’ensemble des clients, particuliers ou entreprises, depuis le 1er Juillet 2007.

Ainsi, aux acteurs étatiques historiques EDF (électricité) et GDF (gaz), ce dernier étant devenu GDF-Suez puis Engie, se sont joints peu à peu une trentaine d’acteurs dits « alternatifs ». En ce qui concerne spécifiquement l’électricité, Engie est d’ailleurs l’un des nouveaux concurrents d’EDF, parmi lesquels on compte aussi C-Discount, Total Spring, Leclerc, Direct Energies, Enercoop, Butagaz, etc.

EDF reste néanmoins très largement dominant en France, d’où l’impact important de la hausse du tarif régulé. Pour les nouveaux venus, ce tarif apparaît surtout comme un frein à la concurrence car il permet aux gouvernements successifs de geler ou limiter les hausses au gré des nécessités sociales et politiques du moment, de façon décorrélée des prix pratiqués sur le marché libre.

Mais ce n’est pas le seul élément de distorsion du marché. Pour que les acteurs « alternatifs » soient en mesure de se battre à armes égales avec le fournisseur historique EDF, il a été prévu que l’entreprise nationale réputée pour sa production d’électricité nucléaire bon marché leur fournirait chaque année un quota de 100 TWh (soit environ 25 % de sa production totale) à un prix fixé de 42 € le MWh depuis 2012. Ce système appelé Arenh ou Accès régulé à l’énergie nucléaire historique a été mis en place par la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité) en 2010.

Lorsque les prix de gros de l’électricité sur le marché libre sont bas, les fournisseurs alternatifs n’ont pas besoin de tirer sur leur quota de nucléaire français, mais lorsque les prix de gros se mettent à monter comme c’est le cas depuis un an, le quota réservé devient insuffisant et les nouveaux fournisseurs doivent s’approvisionner en plus sur le marché libre, ce qui fait évidemment monter leurs prix.

Toute la polémique en cours porte sur le fait que contrairement à ce que le ministre de l’écologie a affirmé (voir vidéo ci-dessus), à savoir que la hausse prévue du tarif régulé suivait rigoureusement l’augmentation des coûts de production d’EDF, la CRE s’est en fait appuyée sur la hausse des prix du marché libre pour justifier sa recommandation :

« L’évolution des tarifs réglementés de vente (de l’électricité) proposée par la CRE s’explique principalement par la conjoncture internationale, avec une hausse des prix des énergies depuis janvier 2018. »

.
De là à en conclure qu’il s’agit « d’aider » les concurrents d’EDF à rester dans la course, il n’y a qu’un pas qu’ont franchi les associations de consommateurs ainsi que l’Autorité de la concurrence. Du reste, ce n’est pas forcément faux.

Mais ce qu’il faut bien voir, c’est que le consommateur français, loin d’être le jouet d’une redoutable concurrence internationale, est plutôt la victime d’un système hybride et mal ficelé où l’Etat reste l’acteur principal et veut à la fois préserver la société nationale EDF, donner les apparences du respect de la concurrence, mettre en oeuvre une politique de transition énergétique coûteuse et favoriser le pouvoir d’achat des citoyens. Il en résulte un empilement complexe de mesures, contre-mesures, correctifs et ajustements qui n’ont absolument rien à voir avec un marché libre.

Il ne faudrait pas oublier par exemple que la bonne gestion d’EDF fait que l’entreprise nationale est maintenant à la tête d’une dette de 37 milliards d’euros, qui n’est pas comptée actuellement dans la dette publique. Hausse du tarif régulé ou pas, et même si les prix de l’électricité restent nominalement plus bas en France que dans beaucoup de pays d’Europe, il faudra bien que quelqu’un paie la facture un jour. Si ce n’est pas le consommateur d’aujourd’hui, ce seront ses enfants et ses petits-enfants via des hausses ultérieures de tarifs ou d’impôts.

Il ne faudrait pas oublier non plus que le prix de l’électricité, comme celui du gaz et comme celui des carburants, est un véritable nid à taxes, taxes qui sont décidées … par les pouvoirs publics, pas par le marché libre.

Pour en avoir le coeur net, j’ai décidé d’examiner de près ma dernière facture (ci-contre, cliquer pour agrandir). Précision, je me chauffe au gaz de ville, ma facture d’électricité n’est donc pas très élevée.

Mais les proportions fiscales faramineuses qu’on lit dans la presse sont hélas parfaitement respectées, comme le montre le petit calcul effectué dans le tableau ci-dessous sur la base des données de la facture :

Facture d’électricité – ENGIE – Avril 2019 – 6 kVA

Facture  (voir photo) En € En % du TTC En % du HT
Abonnement HT (2 mois) 13,48
Consommation HT (2 mois) 92,74
Total électricité HT (2 mois) 106,22 63%
Taxes dont CSPE 36,23
TVA 26,06
Total fiscalité 62,29 37% 59%
Total TTC 168,51 100,0%

Outre la TVA, les taxes à payer consistent essentiellement en deux taxes locales et surtout la CSPE (ou Contribution au service public de l’énergie) qui sert notamment à subventionner les nouvelles énergies renouvelables et à financer le chèque énergie pour les foyers à revenus modestes. Or le montant de cette CSPE a connu une croissance exponentielle de 400 % en 15 ans en passant de 4,50 € par MWh en 2004 à 22,50 € aujourd’hui.

Ainsi, le total des taxes en vient à représenter 37 % du prix TTC payé par le consommateur et 59 % du prix HT !

Une hausse du prix HT de 5,9 % (s’il était répercuté par Engie) représenterait 6,27 € de plus sur ma prochaine facture, c’est-à-dire dix fois moins que les 62 € de taxes actuelles, qui vont elles aussi augmenter en proportion.

On serait presque tenté d’en conclure que le problème du prix de l’électricité – et de l’énergie en général – n’a pas grand-chose à voir avec les fluctuations du marché libre et tout avec la voracité fiscale et l’idéologie de la transition énergétique de notre Etat déjà réputé pour sa propension à la dépense publique et aux prélèvements obligatoires.

Ajoutez à cela un système digne d’une usine à gaz avec ses prix régulés, ses quotas, ses prix de rachat, ses subventions et sa mauvaise gestion telle qu’elle s’étale d’Orano (ex-Areva) au dérapage du budget du chantier d’enfouissement profond des déchets les plus radioactifs à Bure, en passant par les retards de l’EPR de Flamanville, et vous avez la recette parfaite pour un magnifique ratage annoncé à la française. Libérons tout ça !


Illustration de couverture : Lignes électriques. Photo : Réseau Transport Electricité France (RTE).

12 réflexions sur “Prix de l’électricité : une usine à gaz pas très concurrentielle

  1. En vrac :
    – Avant de démanteler les centrales c’est EDF qu’il faudrait démanteler !

    – Les EPR français en cours de construction sont-ils prévus pour une démontabilité améliorée (Lego)?

    – Comment EDF a calculé les réserves pour le démantèlement de ses centrales, pour les gaspiller dans ses aventures extérieures ? ou pour surpayer ses collaborateurs? ou pour embaucher à outrance ? ou tout à la fois ??

  2. Les factures d’électricité sont conçues pour être impossibles à comprendre. Celles d’Engie, je ne sais pas, mais celles d’EDF sont certainement dans ce cas. La moitié des chiffres importants sont volontairement omis.

    Pour ma part, j’ai dû monter un joli petit tableau Excel pour arriver à y comprendre quelque chose. Et encore ! la facture ne suffit pas, il faut aller récupérer des chiffres sur le site d’EDF pour s’en sortir.

    Factoïde rigolo : il n’y a même pas le prix du kilowatt-heure sur la facture ! Plus précisément, seul le prix hors taxes est mentionné… qui n’a tout simplement rien à voir avec le prix réel. Et il est impossible de calculer son prix taxes comprises à partir des éléments figurant sur la facture… Mais tout cela est un hasard, bien entendu.
    ______

    « C’est la loi et il faut l’appliquer. » Bonne idée, à condition que ce soit le cas pour tous. La France est ce pays où les députés viennent de faire une loi, pour dire que les fonctionnaires devaient respecter la loi :

    « L’amendement adopté par l’Assemblée nationale prévoit que ‘la durée du travail effectif des agents de l’État’ est celle fixée par le Code du travail », nous apprend Le Parisien.

    http://www.leparisien.fr/economie/l-assemblee-impose-les-35-heures-effectives-dans-la-fonction-publique-18-05-2019-8074602.php

    Bon, comme toute loi (surtout lorsque les fonctionnaires sont concernés), elle comprend des exceptions.

    « Cet amendement s’appliquera aussi aux agents de la fonction publique hospitalière et de la territoriale mais pas aux enseignants qui déjà ‘travaillent largement la durée légale’, selon Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat. »

    Qu’est-ce qu’il en sait ? Ce « travail » comprend, naturellement, les heures passées à domicile à corriger les copies et préparer les cours… heures qui sont parfaitement incontrôlables.

    On a un fort doute, d’ailleurs, lorsqu’on observe Etienne Chouard, militant communiste professionnel, qui passe son temps en chroniques à Sud Radio, quand ce n’est pas en interviews et en meetings avec les Gilets jaunes. Tout à fait accessoirement, il paraît qu’il est professeur du secondaire.

    Ou bien Jean-Baptiste Réddé, profession : « pancartier de la bonne cause », nous apprend L’Humanité. Réddé, c’est le marginal un peu azimuté qui dessine ces jolies pancartes avec des slogans en bleu, rouge et vert, sur lesquels les photographes de presse se focalisent dans toutes les manifs des Gilets jaunes.

    https://www.humanite.fr/jean-baptiste-redde-pancartier-de-la-bonne-cause-566168

    Il manifeste depuis qu’il a seize ans. Il a passé sa vie à manifester. Il en a 62 aujourd’hui. Il est, lui aussi… « enseignant ». Payé par l’Etat à manifester contre l’Etat.

    Mais enfin, ces gens-là sont un million. On ne va pas se mettre à dos un million de fonctionnaires, tout de même…

  3. Pingback: Prix de l’électricité : une usine à gaz pas très concurrentielle | Contrepoints

  4. Il fallait bien que le bob vienne déverser sa bile hors sujet, tout en restant dans le débat d’idées bien sûr !?!
    Bizarre, il ne nous parle pas de Bellamy qui ne doit pas avoir beaucoup de temps pour corriger ses copies, mais peut-être que comme il n’est ni fasciste, ni communiste, il est plus capable que les deux autres cités de critiquer l’Etat???
    Qu’est-ce qu’il voudrait le bob :
    que les profs travaillent 35 h devant élèves? mais pour ça il faudrait que les enfants travaillent plus d’heures aussi!
    que les profs augmentent leurs 108 h de réunions pédagogiques? pitié, non, ça suffit amplement cette réunionite aiguë .

    Pour ceux qui râlent de leur facture, soyez heureux d’habiter en France parce que les Allemands, eux, ne rigolent pas, et pourtant, il paient quasi deux fois plus.

    • @ Françoise

      « Il fallait bien que le bob vienne déverser sa bile hors sujet, tout en restant dans le débat d’idées bien sûr !?! »

      Non, c’est vous qui déversez votre bile, ici, et personne d’autre.

      « Bizarre, il ne nous parle pas de Bellamy qui ne doit pas avoir beaucoup de temps pour corriger ses copies. »

      Non, en effet. Je ne vois nulle part ce Bellamy mentionné dans l’article de tête. C’est un ingénieur d’EDF ? Il y a une loi, en France, stipulant que je devrais parler de certains trucs quand j’écris chez Nathalie ? Le Parti communiste vous a fait croire que vous aviez un droit de la femme à me réclamer des écrits sur commande ? Veuillez me faire parvenir une provision de 5 000 euros par virement ; je verrai ce que je peux faire pour vous.

      « Qu’est-ce qu’il voudrait le bob : que les profs travaillent 35 h devant élèves? mais pour ça il faudrait que les enfants travaillent plus d’heures aussi ! que les profs augmentent leurs 108 h de réunions pédagogiques? pitié, non, ça suffit amplement cette réunionite aiguë. »

      Ah, voilà. Françoise est donc institutrice. Ou professeuse du secondaire. Elle est donc en mission sur les blogs libéraux, pour expliquer aux populations à quel point le libéralisme, c’est maaal.

      Vous savez très bien ce que veulent les libéraux. Comme tous les communistes, vous faites semblant de l’ignorer, mais c’est parce que vous vous bouchez les oreilles.

      Je veux que vous arrêtiez de vous payer notre tête. Je veux que vous soyez tous licenciés, le million que vous êtes à piller le pays. Et je veux que vous recherchiez du travail, un par un, dans des écoles privées auprès desquelles vous aurez à prouver vos mérites.

      Dans lesquelles votre temps de travail sera contrôlé, comme dans tous les métiers normaux. Vous travaillerez sur place, vous préparerez vos cours sur place, vous corrigerez vos copies sur place et vous recevrez élèves et parents sur place, comme il convient.

      Ainsi, vous cesserez votre séculaire escroquerie concernant à prétendre, de façon parfaitement invérifiable, que vous travaillez davantage que votre temps de travail contractuel, alors que tout prouve, au contraire, que c’est l’inverse.

      Et vous serez virés silencieusement, dans l’indifférence générale, lorsque vous vous foutrez par trop outrageusement de la gueule du monde, comme c’est le cas pour les contrôleurs de gestion, les soudeurs à l’argon et les dépendeurs d’andouilles.

      Entretemps, j’attends que les syndicats de profs réclament, pour prouver leur bonne foi, et que le ministère propose, pour montrer sa volonté réformatrice, le télé-travail à domicile, aux professeurs, pour les fameuses « corrections de copies et préparations de cours », qui leur prennent tant de temps.

      Comme dans toutes les entreprises privées qui procèdent de la sorte, les profs se connecteraient au cloud de l’Education nationale, pour ce faire, en sorte qu’on pourrait contrôler valablement à la fois la durée, le rythme et la qualité de leur travail.

      Je suis sûr que vous serez d’accord avec cette proposition, qui est indubitablement du ouine-ouine pour les deux parties.

      Ainsi qu’avec la première, qui vous permettra certainement de faire valoir vos immenses mérites auprès d’entreprises privées, qui sauront les récompenser financièrement à leur juste valeur. Contrairement à l’Education nazionale qui vous méprise en vous payant des cacaouhètes, ainsi que vous vous en plaignez constamment.

      Cela étant, j’ai une petite question. Vous nous cassez les pieds constamment, vous et votre corporation, avec la lourde charge qui est la vôtre d’éduquer « les enfants de la République ».

      Les éduquez-vous aux manières de poissonnière qui sont les vôtres, ici, sur ce blog ? Parce que si c’est le cas, comme je le crains, les mesures que je propose sont d’autant plus urgentes et nécessaires.

      • « Ainsi, vous cesserez votre séculaire escroquerie concernant à prétendre, de façon parfaitement invérifiable, que vous travaillez davantage que votre temps de travail contractuel, alors que tout prouve, au contraire, que c’est l’inverse. »
        C’est quoi ce soi-disant temps de travail contractuel? Qui a pu vous faire croire cela? Les profs reçoivent un traitement, on n’est pas payé à l’heure! C’est un peu comme la solde des militaires mais laissez tomber, vous ne connaissez rien à ceux qui servent sans compter leur fric et leurs heures.

        « Contrairement à l’Education nazionale qui vous méprise en vous payant des cacaouhètes, ainsi que vous vous en plaignez constamment. »
        oops un petit point Godwin pour nous rappeler qui vous êtes…
        Je ne me suis JAMAIS plainte de l’argent que je reçois, ni sur ce blog ni ailleurs dans la vraie vie, d’abord parce que ce n’est pas dans mon éducation familiale et ensuite parce que je ne fais pas ce métier pour ça, ne vous en déplaise.

        « avec la lourde charge qui est la vôtre d’éduquer « les enfants de la République » »: merci pour la lourde charge, vous avez raison ;), mais je n’éduque pas : j’instruis les enfants que les parents nous ont confiés; à la limite, oui, je co-éduque avec les parents au sein de l’enseignement privé catholique et j’ai la fierté de vous affirmer que je ne fais pas comme Nathalie MP qui se targue d’être prof de caté tout en prenant ses sources dans les écrits douteux et hérétiques des Témoins de Jéhovah (pour ses élèves, oui, j’ai peur).

      • @ Françoise

        « C’est quoi ce soi-disant temps de travail contractuel ? Qui a pu vous faire croire cela ? Les profs reçoivent un traitement, on n’est pas payé à l’heure ! »

        De mieux en mieux. Vous prétendez donc (mais c’est faux) que les professeurs n’auraient aucune obligation de temps de travail. Vous venez de vous plaindre pourtant, il y a cinq minutes, qu’on vous oblige à 108 heures de réunions pédagogiques — mais ce n’est pas l’incohérence qui vous fait peur.

        Si je vous comprends bien, vous n’êtes donc pas obligés de faire classe quand il y a classe ? C’est facultatif ? C’est vous qui décidez de votre nombre de cours dans la semaine ? Je sens qu’on va apprendre des trucs… Remarquez, vu le nombre de profs qui ne sont pas devant des élèves, vous n’avez peut-être pas tout à fait tort.

        Depuis toujours, les professeurs et leurs syndicats saturent l’espace public avec l’assertion selon laquelle ils feraient une quantité d’heures de travail considérable, compte tenu du temps passé à domicile. Cela étant destiné à minimiser l’indignation justifiée de l’opinion publique, qui constate le temps de présence très faible devant les élèves, couplé aux vacances kilométriques comparées à celles de n’importe quel employé du privé (ou même fonctionnaire) !

        Vous êtes donc particulièrement culottée de prétendre qu’il n’y a pas de temps de travail contractuel pour les professeurs. Non seulement il y en a un, mais il est scandaleusement bas, et d’ailleurs un ministricule vient de prendre la défense de votre corporation en soutenant le mensonge inverse — tout comme vous le faites.

        En réalité, le métier de professeur est une planque commode pour les femmes qui veulent travailler à temps partiel, tout en étant payées à plein temps. Raison pour laquelle l’Education nazionale (nationale et socialiste, pour les professeurs ignorants qui font les imbéciles) est excessivement féminisée.

        Cette conception toute française de la journée de travail professorale empêche le travail en équipe et l’interaction avec les parents, éléments fondamentaux d’une école bien comprise.

        Le plus ridicule étant que vous pensiez pouvoir convaincre quiconque que vous « servez sans compter votre fric et vos heures », simplement parce que vous le dites. Je suis désolé de vous informer que ce n’est pas à vous d’en juger. Les Français sont vos employeurs, c’est donc eux qui apprécieront.

        Vous semblez avoir oublié cette caractéristique-là du métier de fonctionnaire.

      • Les profs ont un temps de travail devant élèves, pour ma part 24h/sem (+ 1h de « caractère propre », n’est-ce pas Nathalie MP?) et 108h/an de concertations pédagogiques en tous genres; après c’est vous même qui voulez qu’on soit payé pour les heures de préparation et correction, à moins que vous vouliez qu’on corrige en classe ou en réunion???
        Moi je ne demande rien de tel, je dis juste qu’on n’est pas payé à l’heure, c’est tout, c’est la raison pour laquelle nous ne percevons pas un salaire mais un traitement. D’ailleurs si on appliquait votre idée saugrenue de travailler devant un ordi qui nous surveillerait, à supposer que ce travail puisse se faire sur ordi, on serait richissimes!

        oui, ce type est définitivement un malade…

  5. je rejoins Robert Marchenoir sur la facture EDF incompréhensible, qui comprend également une « contribution », la CTA pour financer les retraites spécifique des agents, depuis la « privatisation » d’EDF.
    même en lisant des articles d’explication, ça reste assez nébuleux !
    https://www.energie-info.fr/Fiches-pratiques/Ma-facture-mon-compteur/CSPE-TICGN-CTA-TVA-Toutes-les-taxes-sur-ma-facture
    Meri Nathalie pour avoir bien expliqué la « libéralisation Canada Dry* » du marché de l’électricité.

    *pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une boisson, non alcoolisée, que la pub vantait « ça ressemble à de l’alcool, ça a le goût de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool ».
    Et ça me fait penser au journal le Point, dont vous citez un article : un journal qui présente Gaspard Koenig et Natacha Polony comme de grands penseurs libéraux, comment dire … 😉

  6. Excellent résumé d’une situation si complexe qu’inextricable.
    Lorsqu’on a voulu libéraliser les télécoms, le projet était difficile mais le processus avait l’avantage de surfer sur l’arrivée de nouvelles technologies et innovations commerciales, les mobiles et internet qui facilitaient l’arrivée de nouveaux entrants.
    Avec l’électricité, c’est quasiment le contraire, il y a bien le solaire et l’éolien mais ce sont des catastrophes technologiques et économiques subventionnées par l’Etat donc nous. De nouveaux entrants sont de toute façon plombés par l’obligation d’y participer d’une façon ou d’une autre.
    Ensuite il faut une instance juridique de régulation qui doit avoir les coudées franches pour gérer le domaine, organiser ainsi la concurrence la plus parfaite possible et donc libérer au maximum les tarifs. Libérer les tarifs, c’est automatiquement tirer les prix vers le bas et la qualité du service vers le haut pour le meilleur avantage du consommateur.
    Hélas pour l’électricité enrobée des délires idéologiques de la transition, nous sommes exactement dans la perversité inverse. Tout est en place pour aboutir à la catastrophe…
    https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Electricite-de-l-obscurantisme-a-l-obscurite

    • Pourtant, l’électricité, ce n’est pas très compliqué. En dehors des recherches sur la fusion nucléaire et les batteries (qui ne dépendent pas d’EDF), c’est une vieille technologie, dont l’essentiel est connu depuis le XIXe siècle.

      Dans les télécoms, au moins, il y avait (et il y a encore) des progrès techniques incessants. Les PTT pouvaient expliquer qu’ils étaient les meilleurs parce qu’ils avaient inventé le Minitel et le Bibop. Enfin, ils pouvaient essayer.

      Tandis que produire et distribuer de l’électricité, ça se fait avec une règle à calcul en bois et des lois physiques connues depuis des siècles. Mais EDF, c’est trop bon : pour les communistes, c’est un bastion inexpugnable, et pour l’Etat, c’est une pompe à impôts dissimulée derrière un « service public stratégique ».

      Concernant les sources d’énergies renouvelables, il y en a peut-être une qui est intéressante (à vérifier en fonction du coût réel de production) : les éoliennes flottantes en pleine mer. Elles ne gênent personne parce qu’elles sont au large, elles ne menacent pas l’environnement parce qu’on les remorque sur place, on les ramène à terre pour les démonter quand elles sont en fin de vie (la vente du métal rembourse le coût du démantèlement), et, cerise sur le gâteau, la situation géographique incomparable de la France fait qu’il y a toujours du vent sur l’une des trois façades maritimes qui entourent le pays.

      Cela dit, il conviendrait de lever l’interdiction aberrante de chercher du pétrole et du gaz en France. Et de stopper le projet de loi stupide en cours d’adoption interdisant la voiture à essence. L’obscurantisme avance à grands pas.

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