« D’accord, Macron, c’est pas ça. Mais qui d’autre, alors ? »

Je préfère vous prévenir d’entrée de jeu, je n’ai aucune réponse à cette question. Mais j’ai malgré tout une suggestion : Et si on arrêtait les blablas politiciens lénifiants ? Et si on commençait à dire les « choses de la France » telles qu’elles sont ?

Emmanuel Macron va bientôt conclure deux ans de mandat et il est en train de se planter. Ce constat que j’ai dressé à plusieurs reprises, d’abord sous forme de doutes sur sa capacité ou même sa volonté à emmener la France vers plus de liberté puis, à mesure que le temps a passé, sous forme du simple enregistrement des faibles réalisations effectives – ce constat, donc, s’est d’abord heurté à la « macronmania » qui a follement saisi une bonne partie de l’opinion et des médias au lendemain de l’élection présidentielle.

Mais depuis quelque temps, je discerne de vraies lézardes dans les certitudes de nombreux interlocuteurs. On peut les comprendre : en 2018, et malgré le libéralisme ultra-sauvage que certains voient s’étaler partout, la France a persisté à tenir le haut du pavé en matière de dépenses publiques (56 % du PIB), prélèvements obligatoires (45 % du PIB) et chômage (9,1 % de la population active).

Le fait est que nos services publics et le modèle social « solidaire » et « apaisé » que le monde entier nous envie et que tous les politiciens sans exception promettent de préserver à tout prix n’ont pas été en mesure d’empêcher la colère des Gilets jaunes ni d’enrayer le soutien important que ceux-ci ont trouvé dans l’opinion. Le fait est que deux ans après, la France – son gouvernement en premier lieu – donne l’impression assez nette de n’être arrivée nulle part et de ne plus savoir où elle va.

Pour qui s’attendait à de la réforme, c’est la déception. Une petite phrase commence à se faire entendre avec insistance :

« D’accord, Macron, c’est pas ça. Mais qui d’autre, alors ?

Deux brins, deux tonalités, dans cette question. D’abord l’espoir insensé qu’il pourrait peut-être y avoir quelqu’un. Vite, un nom, une idée, une issue au marasme ambiant ! Un espoir vite douché ; il n’y a personne. Personne qui serait aujourd’hui en mesure de tourner résolument le dos à l’Etat stratège, providence et nounou qui nous plombe année après année, déficit après déficit et dette sur dette pour des résultats décourageants.

Aussi, très rapidement, retour sans illusion aux réalités du terrain politique. L’époque plus « printanière » où il était question de « donner sa chance à Macron » s’est envolée et ne surnage plus que le constat désabusé qu’on ne vote jamais vraiment pour quelqu’un mais plutôt contre tous les autres. Ce qu’il pouvait y avoir d’adhésion dans le vote Macron – et ce ne fut jamais très élevé – s’est mué en une sorte d’acceptation passive et découragée : on n’aura pas mieux.

Et puis, se dit-on à titre de consolation, le Président est quand même un petit peu réformiste : il a réduit l’ISF en Impôt sur la fortune immobilière, il a fixé la fin du recrutement au statut des cheminots, il a baissé les APL de 5 € et il veut faire travailler les fonctionnaires 35 heures comme tout le monde. En réalité, du toilettage de surface, des bribes de libéralisme étouffées par les impôts supplémentaires et les nouvelles réglementations et même pas à l’abri d’être piétinées dans les conclusions du Grand débat. Mais évidemment, on peut toujours arguer que c’est mieux que rien, et certainement mieux que pire.

Le risque du pire, c’est justement le sketch qu’on nous joue depuis les années 1980 lorsque François Mitterrand s’est avisé que s’il donnait un peu de visibilité au Front national (actuel Rassemblement national ou RN) tout en le boutant hors du champ des partis dits de gouvernement, le Parti socialiste pourrait se maintenir au pouvoir plus facilement. Au second tour, tout le monde se dresse contre le retour de la bête immonde dans un « Front républicain » qui écarte à jamais les heures les plus sombres de notre histoire et le tour est joué.

Non pas que le RN présente le moindre intérêt pour la France. Marine Le Pen a eu de multiples occasions de se prononcer pour le rétablissement de l’ISF, la baisse de l’âge légal de départ en retraite à 60 ans et les vertus des dépenses publiques et des grands travaux sur l’emploi par exemple. Elle a de plus un art consommé pour attribuer nos problèmes très franco-français aux boucs émissaires pratiques que sont les migrants, l’euro, l’Union européenne et la mondialisation, ce qui présente avant tout le confortable avantage d’éviter toute remise en cause de nos petites habitudes nationales.

Il n’en demeure pas moins que l’injonction pseudo-morale qui veut depuis presque 40 ans que les Français fassent barrage au RN a aussi pour conséquence de faire proliférer une classe politique médiocre et de maintenir à leur poste des hommes et des femmes politiques dont les bilans sont tout sauf glorieux. Un sondage indiquait récemment qu’Anne Hidalgo pourrait bien être réélue à Paris malgré ses piteux résultats. Une issue qui, si elle devait se concrétiser en 2020, n’aurait rien à voir avec une quelconque réussite à la tête de la capitale et tout avec la nullité de ses adversaires, ainsi que h16 le soulignait récemment fort à propos.

Une classe politique dont la médiocrité consiste notamment à tenir perpétuellement des discours de campagne électorale propres à remporter l’adhésion facile des citoyens mais à l’évidence très éloignés des réalités du pays. Du « bullshit » pour les plateaux médiatiques comme disait si élégamment Laurent Wauquiez (LR).

Bien que se disant d’un nouveau monde, Emmanuel Macron n’a pas été le dernier à s’engouffrer dans cette voie. Il a entrainé bon nombre de Français dans une sorte de pensée magique selon laquelle on allait pouvoir retrouver la prospérité sans effort. Il suffisait de penser printemps, il suffisait de s’enivrer de beaux discours et d’envolée lyriques. Le Grand débat lui a donné l’occasion de remettre ça à quelques mois des élections européennes.

Contrairement à ce qui est proclamé partout, la pensée dominante du moment n’est pas « l’ultra-libéralisme » dont Macron serait le sinistre valet, mais l’idée bien ancrée en France à force de discours négatifs sur les entreprises, les actionnaires et le capital qu’il existe une solution simple comme bonjour : On a des déficits ? On n’arrive plus à financer nos zélés fonctionnaires et nos services publics ? Facile ! Accédons enfin à la justice sociale, taxons les riches, récupérons les centaines de milliards de l’évasion fiscale, et tout sera financé dans le meilleur des mondes possibles ! Adieu pauvreté, adieu inégalités, adieu chômage !

Sauf que cette aimable fable signifie en réalité : adieu veaux, vaches, cochons, couvées et liberté, ainsi que le Venezuela nous en administre la terrible preuve tous les jours.

Il se trouve cependant qu’au détour d’un débat sur la vérité et le mensonge en politique, débat qui se tenait ces jours-ci suite à d’anciens propos de la nouvelle porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, à savoir « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le Président », le député LREM issu du Parti socialiste Patrick Vignal a pour ainsi dire vendu la mèche (vidéo ci-dessous, à partir de 40″) :

« On va être très clair. S’il faut dire la vérité aux Français, ça veut dire 10 ans de sang et de larmes. Vous voulez dire la vérité aux gens sur le terrorisme (…), sur le chômage ? Aujourd’hui, il faut donner une vision d’espérance, aussi, aux Français. » (Cnews, 1er avril 2019)

Paradoxalement, dans sa tentative pour justifier le mensonge, le député en vient à révéler la réalité du pays : il va mal, très mal (et il faudra 10 ans de sang et de larmes pour le redresser), autant en matière de sécurité (terrorisme) que sur l’économique et le social (chômage).

Mais voilà, les Français sont des enfants, des bébés qu’il faut bercer de douces paroles réconfortantes et maintenir dans l’illusion que tout va très bien comme ça : la France n’est pas un pays comme les autres, c’est une exception rarissime et belle, un havre de culture et d’humanisme qu’il ne faut surtout pas dénaturer par des comptes d’apothicaires et la cynique obsession du profit.

Vive la France, ce pays en faillite et content de l’être…

Dans ces conditions, pourquoi changer de politique, pourquoi chercher plus loin que nos politiciens menteurs et donneurs de leçons ? Pourquoi vouloir le sang et les larmes quand on peut avoir l’argent des autres ? Surtout, comment les Français pourraient-ils imaginer que leur vie économique et politique ne soit plus soumise à l’emprise ensorceleuse de notre irresponsable Léviathan étatique ?

Sauf à ce que quelqu’un se décide à sortir du blabla politicien lénifiant pour enfin aborder les vrais sujets, les sujets qui fâchent, sans totems ni tabous.


Illustration de couverture : Le Pen (RN), Mélenchon (FI) et Wauquiez (LR), l’Emission politique, mai 2018. Macron en décembre 2018. Photos AFP.

33 réflexions sur “« D’accord, Macron, c’est pas ça. Mais qui d’autre, alors ? »

  1. La France est depuis des lustres tenue sous calmants (les fameux amortisseurs sociaux) par un état jacobin qui a tué toute décentralisation réelle et qui en se mêlant (décidant) de tout et n’importe quoi a déresponsabilisé les autres acteurs de la société civile et au final les citoyens. Dans ce cadre les politiques ont une gestion clientéliste et patrimoniale de leur portefeuille de votants pour, essentiellement, bénéficier des prébendes et avantages que donne le pouvoir sans souci du lendemain qui ne chantera pas (« après moi le déluge »,concrètement François Mitterand répondant à Rocard : « si ça vous amuse » et Chirac : « l’argent n’est pas un problème » à Barre etc.). Les (très) rares politiques (Barre par ex) qui n’ont pas eu cette gestion se sont vus évincés par « leur propre camp »…

  2. La solution française, qui consiste à diriger la vie des autres d’en haut à coups de lois et de plans, a été essayée en URSS, en Chine, au Vénézuela, à Cuba, en Corée du Nord, au Zimbabwé, Ca a été un désastre systématique. Le socialisme ne fonctionne pas puisque c’est une idéologie qui refuse la réalité. La seule différence avec les pays cités est qu’ouvrir des camps d’extermination ne passera pas inaperçu : à défaut d’une balle dans la nuque, on tabasse les gens à coups d’impôts et de CERFA.

    • Moi, c’est le CERFA roulé serré qui me fait le plus peur. Asséné derrière la nuque à l’instar d’un coup de matraque, quand vous vous y attendez le moins, ça fait très mal.

  3. A quand la personne qui fera abstraction de ses intérêts, non arriviste, non carriériste qui osera parler aux Français en adultes (mais le sommes nous ?) et qui, à l’instar de Churchill, nous parlera franchement ; je vous promets des larmes et du sang mais dans …. x années nous obtiendrons la juste récompense de vos efforts et vos enfants pourront être fiers de votre courage et de votre abnégation… Où se terre cette personnalité… Faudra-t-il avoir recours à un Hitler pour qu’il survienne ?

    • Pourquoi attendre un homme/femme providentiel qui saurait tout sur tout mais qui viendrait inévitablement de l’ENA? Le problème c’est justement l’ENA qui a offert à ses diplômés la France,5.000 sont actuellement en activité et 170 arrivent tous les ans qu’il faut caser coûte que coûte; la solution est donc fermeture de l’ENA et prise de la nouvelle Bastille qu’est BERCY

    • Qu’il est pratique d’affirmer à intervalle régulier aux Francais, que tout autre programme que l’actuel signifierait du sang et des larmes pour une longue durée, et donc implicitement, « il est préférable de continuer ainsi ».
      Ce que ne disent pas ces prêcheurs, c’est pour qui sera le sang et les larmes ?
      Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le sang et les larmes, on les a déjà (cf. gilets jaunes). Ce sont essentiellement pour ceux qui travaillent, du smic à la classe moyenne, qui s’épuisent à financer l’état et profitent insuffisamment de leurs revenus.
      Le sang et les larmes, dans un renouveau politique, néo-libéral responsabilisant chacun, seraient pour les gagnants du système actuel, qui profitent à plein de la redistribution sans avoir à fournir une prestation en rapport avec les sommes que l’état leur verse. Je parle des fonctionnaires dont les postes ne se justifient que par les cerfa, je parle des associations en tous genres sans but si ce n’est lucratif, je parle des capatilistes de connivence qui ont tout à gagner à une hyperréglementation évitant ainsi l’émergence de toute concurrence, le ticket d’entrée étant trop élevé.
      Le sang et les larmes, c’est aujourd’hui pour les bosseurs, pas pour les profiteurs,
      Pourquoi les Francais refuseraient-ils d’inverser cette tendance ?

  4. Mouais. En voilà un qui a raté une occasion de se taire. Oui, il faut donner aux Français une espérance (évidemment), mais non, ça ne passe pas par l’évitement de la vérité. Et non, il ne s’agit pas de « sang et de larmes ». Toujours cette propension française au grand-guignol. Je dramatise la situation à outrance, donc je suis un grand politicien.

    Et puis je dis un truc et je fais le contraire : il ne faut pas dire aux Français qu’on est dans une merde noire, mais je le dis à vous autres journalistes de télé, puisqu’on est entre nous, hein.

    Je ne connais pas « la Macronie », comme disent les imbéciles, mais tous ses députés ne sont pas comme ça. J’écoutais hier la vice-présidente de la commission des finances à l’Assemblée nationale. J’ignore absolument tout de cette dame. Je ne me rappelle même pas son nom. Peut-être a-t-elle vendu du beurre aux Allemands et massacré des bébés-phoques.

    Toujours est-il qu’elle m’a donné une rafraîchissante impression de normalité : enfin un homme politique qui parle normalement, qui ne se prend pas pour Churchill ou Kant à chaque fois qu’il ouvre la bouche, qui expose simplement et clairement les données du dossier dont il parle, qui tente de justifier ses positions, qui respecte ses interlocuteurs, qui semble connecté à la réalité et qui se situe dans un univers rationnel.

    C’est tellement inhabituel que ça m’a fait sursauter — et je serais bien incapable de rapporter le fond de son propos.

    Il y en a d’autres, dans ce genre. Je pense à l’ex-chef d’entreprise Bruno Bonnell. L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron n’est pas uniquement due à un complot juif de la finance internationale mené par George Soros et les loges franc-maçonnes, comme l’assurent les personnes bien informées. Il y avait, et il y a probablement toujours, un désir de rompre avec l’immobilisme de la politique de papa et les vieilles lunes du socialisme institutionnel.

  5. @ Gilbert Liard
    Sans doute, plutôt que « recours », voulez-vous dire : faudra-t-il en arriver à une catastrophe, genre la faillite telle que le Royaume-Uni l’a connue à la fin des année 70, pour que le pays donne le coup de pied salutaire au fond de la piscine.

    @ Robert Marchenoir
    L’expression « du sang et des larmes » est outrancière et correspond clairement au profil hâbleur du bonhomme, mais tout son propos dit bien ce qu’il veut dire : la vérité sur l’Etat du pays est trop difficile à dire et les hommes politiques, équipe Macron comprise (Darmanin, Le Maire, …) nous entretiennent dans une satisfaction complètement déplacée à propos de notre modèle social.

    • J’ai l’habitude de dire (bêtement je vous le concède) que De Gaulle doit tout à Hitler alors bien évidemment il y a de l’outrance et de la provocation dans mon propos mais où se cache celui ou celle qui saura faire entendre raison aux veaux que nous sommes !
      Nous sommes une bien petite minorité à reconnaître que – à part les classes défavorisées – nous devons nous serrer la ceinture pour sortir du cercle infernal (le vortex) qui nous entraine inexorablement vers le fond. Nos politiciens sont atteints de cécité et de couardise qui leur rendra la vue et le courage ?

  6. Moi je lis les titres du jour :
    Le Maire: les « retraites chapeaux » seront limitées à 30% du salaire du dirigeant
    https://www.capital.fr/economie-politique/les-retraites-chapeaux-seront-limitees-a-30-du-salaire-du-dirigeant-le-maire-1334136
    En France, les enquêtes lancées à la suite du scandale des Panama Papers, ont permis de récupérer 133 millions d’euros.
    https://www.capital.fr/economie-politique/panama-papers-1-2-milliard-de-dollars-recouvres-par-22-etats-1334084
    La taxe GAFA (activités d’intermédiation entre internautes) devrait rapporter 400 millions en 2019, 450 millions en 2020 et touche 26 acteurs dont sans doute des banques françaises (crotte alors!).

    Ben voila les excellentes affaires (0,001 % de la dépense publique mais les français y tiennent par-dessus tout, hein !) que nous ont obtenues nos politiques, annoncées par nos journalistes et tout cela demandé par les français, opinions relayées en boucle par les même journalistes. La démocratie fonctionne à donf dans ce pays. De quoi vous plaignez-vous ?
    Quel « blabla » et quel « quelqu’un » puisque tout va bien ?
    Il ne peut pas y avoir « quelqu’un » puisque à priori les français ne le recherchent pas celui-là pour « aborder les vrais sujets, les sujets qui fâchent, sans totems ni tabous. »

    De grâce ne me sortez pas Bruno Bonnell en exemple qui n’est ni un bon député « un recherché » (oui il a disparu) une fois élu et qui fût surtout un fanfaron du temps de la bulle internet des années 90…

    • Je ne vois pas ce qui vous permet de dire que Bonnell est un fanfaron. Il est l’un de nos entrepreneurs importants, qui a réussi, et cela bien avant la « bulle Internet ». Il était startupper avant qu’on ne parle de startups.

      D’autre part, vous nous la baillez belle avec votre bulle Internet. S’il y a un truc qui se voit comme le nez au milieu de la figure, c’est qu’Internet (et plus généralement les technologies numériques) ne sont pas une bulle.

      Qu’il y ait eu une bulle boursière passagère sur les valeurs Internet, c’est un fait, et c’est un détail de l’histoire de l’innovation technique. Il aurait été bien étonnant qu’un secteur aussi explosif en matière boursière n’ait pas ses gadins.

      Je ne vois pas en quoi cela diminue les mérites de Bruno Bonnell, et en tant que chef d’entreprise, et en tant que promoteur de la création d’entreprise et de la liberté d’entreprendre.

      • Exactement : « c’est un détail de l’histoire de l’innovation technique » et Bonnell est un détail du détail !

        « Il y avait, et il y a probablement toujours, un désir de rompre avec l’immobilisme de la politique de papa et les vieilles lunes du socialisme institutionnel. »
        Oui j’en suis persuadé aussi mais franchement il ont ont pas choisi « the right man at the right place » !
        Et de plus ils n’ont pas le bon mode d’emploi alors que d’autres l’ont mis au point et réussi bien avant nous !

  7. je ne comprends pas bien l’objectif de ce billet: pas un mot sur les programmes des candidats aux élections européennes, que du réchauffé franco français;
    ce n’est pas comme ça que vous trouverez le candidat de vos rêves!
    à moins que vous ne cherchiez qui remplacera le président après sa destitution par les GJ?

    • Chat échaudé craint l’eau froide. On nous a tellement rebattu les oreilles sur la nécessité d’une certaine austérité (passagère, naturellement), pour des lendemains qui…n’ont jamais chanté, que l’électeur français, frileux de nature, ne s’en trouvera pas rasséréné.

      Ça donne aujourd’hui du Gilet Jaune qui n’est aucunement une solution pérenne d’autant que les revendications initiales se sont fort diluées dans la vindicte populaire.

      Je suis comme Nathalie (merci pour le billet), à me poser cette même question depuis longtemps. Qui, à la place de Macron?

      J’avais, un temps, eu une inclination pour Laurent Wauquiez qui semblait se démarquer de la masse démagogique. Inclination vite repoussée. Il est comme tous les autres qui se plieront au cahier des charges de leur mouvement en ayant soin de flagorner, atermoyer et enrober, comme de coutume. Des moyens différents pour un résultat identique.

      Pourtant la droite, face à la colère jaune, a un boulevard devant elle pour tenter des propositions hors clientélisme fétide; la gauche est divisée (qu’elle le reste) et pourtant nul ne semble vouloir émerger.

      Cela ne me pousse à aucune indulgence envers tous ceux qui parviennent de moins en moins à nous leurrer de leurs fallacieux discours et leurs indigestes hypocrisies alors qu’ils ne souhaitent que se maintenir dans leurs prébendes et maroquins divers.

      J’ai, personnellement, le souhait ardent d’un départ prochain de Macron. Je n’ai pas voté pour lui en 2017 puisqu’il n’était que le lapin sorti du chapeau de Hollande en totale disgrâce. Mon impression d’alors s’en était trouvée renforcée lorsque je l’avais entendu hurler à un discours de campagne. En général ce genre d’attitude témoigne d’une certaine vacuité.

      Selon moi Macron est juste plus dangereux que son prédécesseur.

  8. Bonjour,

    « Qui d’autre alors…? »

    C’est toute la question.
    En faisant éclater les lignes politiques traditionnelles, M.Macron a rendu l’alternative quasi impossible.
    Le clivage gauche/droite permettait au minimum une soupape de sécurité aux électeurs en colère et rendait plus difficile la main-mise d’un clan sur l’ensemble des clés du pouvoir.
    Aujourd’hui, malgré une confiance en berne, malgré une gestion calamiteuse des revendications des GJ, malgré de mauvais résultats économiques, les électeurs « moyens » ne savent vers qui se tourner.
    C’est très inquiétant.

    Quand on lit de tels articles :
    http://www.afriquemedia.tv/infos/dossier-special/francafrique/choose-africa-la-france-debloque-2-5-milliards-d-euros-pour-les-entreprises-en-afrique

    Quand il est question de « milliards débloqués » comme si ils étaient juste coincés entre deux portes et débloqués pour l’entreprenariat en Afrique, comment les Français en jaune ou non, comment les entrepreneurs français pourraient-ils ne pas croire au Père-Noël Etat et à sa hotte pleine d’argent à distribuer…?

    Avez-vous vu le film de François Ruffin « J’veux du soleil »…?
    On pense ce qu’on veut de François Ruffin, mais il est allé voir sur place ces « fachos » dont personne ne voulait entendre parler, ni les politiques, ni les syndicats, ni les médias et il les a filmé avec respect.
    Il y a une désespérance chez ces gens qui ne se balaie pas avec de belles paroles.

    « les Français sont des enfants, des bébés qu’il faut bercer de douces paroles réconfortantes et maintenir dans l’illusion que tout va très bien comme ça »
    Ceux qui sont filmés n’ont aucune illusion et cela explique qu’ils sont toujours là au bout de quatre mois.

    Forcément, tout cela va bien finir dirait h16.

    • @ libresechanges

      « On pense ce qu’on veut de François Ruffin, mais il est allé voir sur place ces « fachos » dont personne ne voulait entendre parler, ni les politiques, ni les syndicats, ni les médias et il les a filmé avec respect. »

      Où avez-vous vu que personne ne voulait entendre parler de ces fachos, qui ne sont pas que fachos, mais plus précisément socialistes ? On en a eu au contraire plein les oreilles et plein les bottes, de ces « fachos », matin midi et soir. Dans tous les médias, chez tous les « intellectuels », chez tous les politiciens…

      Comme d’habitude en France, lorsque des malfaiteurs mettent le désordre au nom du « peuple », tout le monde s’agenouille devant eux : oooh ! le Peuple parle ! écoutons ce qu’il a à dire ! respectons-le ! Saint Peuple ! Nous sommes tellement inférieurs à Lui !

      Pourquoi voudriez-vous respecter des meurtriers qui ont fait dix morts ?

      La droite la plus droitière, les libéraux les plus libéraux (je pense à Charles Gave et sa fille Emmanuelle) se transforment en gauchistes enragés, dès lors que pointe le moindre « mouvement social » communiste. Le masochisme de classe fait des ravages.

      Charles Gave partage l’antenne de Sputnik « France » avec le communiste Jacques Sapir, se montre copain comme cochon avec lui, et fustige « les bourgeois » au micro de cette télévision de propagande russe.

      Emmanuelle Gave, sur son fil Twitter, fait l’éloge des billets de blog de Régis « de » Castelnau, en l’appelant « mon Régis préféré ». Régis de Castelnau est un communiste jamais repenti, ancien avocat du PCF, ancien membre de la direction du Parti, chargé de semer la subversion en Amérique du Sud. Il suffit de lire son blog (et ses commentateurs) pour comprendre qu’il est, plus que jamais, marxiste.

      Et c’est Emmanuelle Gave, laquelle officiellement révère Frédéric Bastiat, qui lui donne du « mon Régis préféré » ! On marche sur la tête, « dans s’pays »… Quand serons-nous débarrassés du marxisme culturel ? Quand disparaîtra le maudit élastique intérieur qui ramène inexorablement chaque individu, quelle que soit son étiquette politique, à la position par défaut, la seule admissible, la position de gauche ?

      Le fait de manquer de pognon ne rend pas intelligent, ni vertueux, ni moral. On peut parfaitement être pauvre et être une sacrée crapule — et d’ailleurs, c’est souvent le cas. Les délinquants ne sont pas délinquants parce qu’ils sont pauvres, ils le sont parce que leur moralité est défaillante. La pauvreté est souvent une conséquence de cet état de fait.

      Et puis nous avons un Charles Gave, qui est un riche de chez riche, lui, qui fait incontestablement partie des « 1 % », qui est un parfait représentant de « la finance mondialisée apatride et spéculatrice », et qui, revenu dans son pays natal au soir de sa vie, cherche à s’excuser d’avoir fait fortune à Londres et Hong-Kong en léchant les bottes d’émeutiers communistes, en faisant mine de s’associer à ceux qui hurlent contre « la finance » du matin au soir, et en habillant ses pulsions révolutionnaires d’adolescent tardif d’un catholicisme hâtivement bricolé.

      Quelle perversité ! Et quelle impasse politique, quelle rage à cultiver des inclinations qui n’amélioreront jamais le sort de personne « dans s’pays », ni celui des pauvres, ni celui des riches, ni celui des moyens-pauvres ou moyens-riches, bref les fameuses « classes moyennes » de Monsieur Moyen, qui semble avoir remplacé le Prolétaire au rang des idoles des intellectuels de gauche comme de droite…

      • Bonjour,

        Si j’ai parlé des « fachos » c’est que le film de Ruffin commence ainsi.
        Il explique qu’en novembre, au début du mouvement, la CGT ne voulait pas entendre parler des GJ qu’elle qualifiait de « fachos ».
        Il a alors décidé d’aller sur les ronds-points voir lui-même ce qu’il en était.

        Au lieu d’éructer votre colère envers  » des meurtriers qui ont fait dix morts » allez voir le film et regardez les en face ces « meurtriers ».
        Mais vous ne le ferez pas,bien sûr car vous êtes figé dans vos certitudes, comme certains gauchistes le sont dans les leurs.
        Votre détestation du marxisme vous rend sec comme si toute sympathie pour des personnes en difficulté devenait une ode au socialisme et une excuse à la délinquance.

        « Le fait de manquer de pognon ne rend pas intelligent, ni vertueux, ni moral. »
        Non… mais cela peut rendre désespéré.

      • @ libresechanges

        Bien sûr que je n’irai pas voir un « film » fait par un communiste enragé, qui a amplement démontré, par son parcours politique et son « film » précédent, son ignominie et sa bassesse. Vous devriez vous renseigner sur la façon dont il a honteusement exploité, à son profit personnel, les ouvriers dont il a fait les héros de « Merci patron ».

        Je ne suis pas « figé dans mes certitudes, comme certains gauchistes ». Ca, c’est du langage de gauchiste, précisément. J’observe, j’étudie, je réfléchis puis j’arrive à des conclusions.

        Et quand j’en fais part, je les accompagne d’une argumentation, appuyée sur des faits. Ca s’appelle la civilisation occidentale, Monsieur Libres Echanges, et c’est un scrupule qui n’a pas l’air de vous étouffer.

        Vous, vous nous aspergez de moraline en jets prolongés. Il faudrait éprouver de la sympathie, être humide et non sec, et aller voir des films. Vous nous faites un concours de pleurnicherie. D’accord, vous pleurez assez proprement (quoique même pour ça, vous ne faites pas beaucoup d’efforts).

        Et après ? On fait quoi ? Vous en pensez quoi, des Gilets jaunes, en dehors du fait qu’ils sont désespérés et par conséquent mignons tout plein ? Quelles seraient les mesures politiques et économiques qu’il faudrait prendre, pour que cela aille mieux ?

        Celles que préconise François Ruffin ? Celles que préconise le marxisme, dont vous avez le culot de me reprocher la détestation ? Vous ne détestez pas le marxisme, donc, vous ? Vous lui trouvez des attraits, des aspects chatoyants ? Pourriez-vous nous dire lesquels, au lieu de vous contenter de faire reluire votre belle âme, comme n’importe quel gauchiste, dont pourtant vous prétendez vous démarquer ?

  9. De toute façon quand on est réaliste on sait que le couple Macron est au pouvoir jusqu’en 2022. Inutile de chercher un remplaçant ! La seule façon d’espérer quelque secours, comme en bateau, c’est de savoir où on est ! Et là je ne peux que remercier Nathalie MP pour ses remarques chiffrées. Le capitaine du « Concordia » France a échoué son beau bateau, il ne savait pas où il était, il n’ira plus nulle part… Peut-être ne fuira t’il pas, mais qui sait ?
    Le verbiage qui lui sert d’enfumage est le fumigène qui attirera les secours, espérons que Dieu aura pitié de nous.

  10. Excellent papier suivi de commentaires pertinents !
    « Ce qu’il pouvait y avoir d’adhésion dans le vote Macron – et ce ne fut jamais très élevé ». L’adhésion à Une précision: 15% des français en âge de voter ont voté Macron (vote du 1er tour, seul vote véritable d’adhésion au personnage…)
    Donc 85% des français n’ont pas porté le programme de Macron. En conséquence Il ne faut pas s’étonner de la réaction des GJ.
    Le problème majeur est que ce système électoral aboutit à l’élection d’un individu avec 15% qui même s’il est légalement et constitutionnellement élu ne peut en aucun cas être considéré comme légitime. Définition de la légitimité : Conforme à la justice, à l’équité. Équitable et conforme au droit.
    Donc une élection conforme au droit, mais pas juste…

    • Pertinent n’oublions pas que les dés sont pipés d’entrée de jeu, l’intelligencia politique émanant de l’ENA et d’autres relayée par bcp de médias à la botte nous imposent au premier tour leur sélection quant au second tour on sait ce qu’il en advient !

    • Je ne crois pas que ce soit le système électoral qui soit déficient, je penche plutôt pour toute cette haute administration phagocytée par l’ENA avec ses 5.000 inamovibles à chaque élection, auxquels il faut ajouter les 170 nouveaux diplômés annuels qu’il faut bien caser, et qui conduisent toujours la même politique de prédation

  11. « Le plus grand tour de l’homme providentiel, c’est de nous convaincre qu’il existait ».

    L’homme providentiel est un mythe constructive, une erreur historique et sociale. Aucun homme, même avec la concentration des pouvoirs incroyable dont jouit le Président français, ne saura changer tout un peuple, toute une société.

    Les individus ne sont pas façonnés d’en haut par quelques hommes politiques et quelques institutions, la scène politique française n’est pas la cause de la décadence de la France, elle en est la conséquence.

  12. Cet article est vraiment excellent … et désespérant car il décrit une France sans espoir nous prouvant qu’il s’agit plus que d’une image, mais bien d’une réalité.
    Car votre conclusion, étant donné vos commentaires précédents, laisse plus de place au scepticisme qu’aux réformes que vous citez sans y croire..
    Et je suis d’accord avec vous, car ce pays vu son histoire, son organisation, sa culture et son personnel politique, ne trouvera jamais en lui ni les forces, ni le courage, ni le consensus pour s’auto réformer , déjà incapable de se réunir sur le constat et les causes de son état pitoyable actuel, chacun désignant la faute des autres et entendant lui faire payer.
    Il est constant depuis déjà 3 ou 4 présidents, que leurs (éventuelles) intentions de départ s’épuisent au bout de quelques mois sous l’ampleur de la tâche, le modèle français lui-même constant de ponction/redistribution /dette reprenant systématiquement la main, amenant notre pays vers son déclassement progressif inéluctable, échéance à laquelle ces présidents qui le savent, et ces français qui ne le comprennent pas, finissent par se ranger.
    C’est donc la crise financière inéluctable, mécanique , exogène, comme seul moyen de mettre les français d’accord sur leur réalité, qui fera le boulot et qui va arriver, c’est impossible autrement, c’est sûr.

    • Jusqu’à présent et depuis l’arrivée de la gauche en 1981, je n’ai encore jamais vu un président, ni son gouvernement proposer et s’atteler fermement à la baisse des dépenses publiques et l’allègement fiscal sur les entreprises.
      A partir de ce constat, pourquoi aller encore croire à leurs programmes et propositions tous plus fantaisistes les uns que les autres ?

      Avec une plus une conception collectiviste de la redistribution tous azimuts dont les excès et failles du système sont avérés, il faudrait peut-être sonner la fin de l’État providence.

      Sinon, j’ai bien peur que votre pronostic ne soit inéluctable.

  13. « Sauf à ce que quelqu’un se décide à sortir du blabla politicien lénifiant pour enfin aborder les vrais sujets, les sujets qui fâchent, sans totems ni tabous. »
    Il y en a un qui a tenté le coup,c’était Fillon,vu la façon dont il s’est fait déglinguer je crains qu’on attende longtemps le prochain kamikaze

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