Chômage : à la recherche de l’inversion disparue

Déjà ragaillardi par une popularité un peu moins moribonde que le mois précédent, nul doute qu’Emmanuel Macron aura accueilli avec plaisir les chiffres du chômage du 4ème trimestre 2018. Publiés vendredi 25 janvier dernier par la DARES, c’est-à-dire la direction des études et statistiques du ministère du Travail, ils font état d’un recul du nombre de chômeurs en catégorie A de 42 000 personnes après plusieurs trimestres de hausse. L’inversion tant attendue serait-elle enfin là ? 

C’est ce que veut croire la ministre du travail Muriel Pénicaud. Bien consciente qu’il « reste encore beaucoup à faire », elle estime malgré tout que ces résultats dessinent une tendance favorable et confortent les choix politiques et économiques du gouvernement :

« C’est un début de tendance positive encourageante. Ça nous conforte dans l’idée qu’il faut mettre à exécution toutes les réformes, aller plus loin, et notamment intensifier sur la formation. » (LCI, 25 janvier 2018)

.
Il y a pourtant de quoi être sceptique. On ne peut s’empêcher de remarquer de prime abord qu’une baisse de 42 000 n’est rien par rapport au volume global des demandeurs d’emploi qui reste indéfectiblement accroché au-dessus de 5,9 millions pour les catégorie ABC en France entière (métropole + outre-mer, hors Mayotte).

De plus, lors de sa campagne électorale, Emmanuel Macron s’était donné pour objectif d’arriver en fin de quinquennat à un taux de chômage de 7 % (contre 9,1 % actuellement selon l’INSEE). Ceci signifierait d’obtenir d’ici 2022 une baisse de 800 000 chômeurs (calcul du journaliste François Lenglet), soit un ordre de grandeur sans commune mesure avec ce qu’on observe ce trimestre.

Outre qu’il est difficile de parler de « tendance » après seulement un trimestre de baisse, le volume extrêmement limité de cette baisse invite donc plus que jamais à la prudence.

Avant de vous livrer mon tableau de chiffres, voici quelques précisions techniques :

· Du temps de François Hollande, qui avait pris l’engagement (régulièrement repoussé) d’inverser la courbe du chômage, les publications de la DARES étaient mensuelles et elles donnaient un comptage fin de mois des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi. Peu soucieux d’avoir à s’expliquer perpétuellement sur le sujet comme son prédécesseur, Emmanuel Macron a fait adopter un suivi qui présente depuis 2018 des moyennes trimestrielles.

· La catégorie A de la DARES regroupe les personnes complètement sans emploi, les catégories B et C les personnes ayant eu un travail de courte durée dans le mois et les catégories D et E les personnes non immédiatement disponibles en raison de stages, emplois aidés ou formations.

· Les trois dernières lignes du tableau donnent l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi au cours du 4ème trimestre 2018 en milliers et au cours de l’année 2018 en milliers et en pourcentage.

Evolution du nombre de demandeurs d’emploi en France depuis Mai 2007
Sources : DARES, sauf 2007 : presse – Fin de mois sauf 2018 : moyennes trimestrielles.

(Milliers) Métropole France entière
Cat. A Cat. ABC Cat. D & E Cat. A Cat. ABC
Mai 2007 2 100,0 3 200,0 2 400,0 3 500,0
Mai 2012 2 922,1 4 347,1 612,9 3 163,9 4 621,0
Déc 2015 3 580,5 5 478,0 698,8 3 840,6 5 782,2
Déc 2016 3 467,1 5 463,8 761,7 3 722,5 5 764,7
Mai 2017 3 494,1 5 560,8 716,5 3 750,9 5 864,0
Déc 2017 3 451,4 5 612,3 665,7 3 709,5 5 920,6
1er T 2018 3 435,9 5 621,0 634,8 3 695,4 5 930,4
2è T 2018 3 440,5 5 627,9 611,0 3 702,1 5 941,2
3è T 2018 3 456,8 5 649,6 623,0 3 718,5 5 963,5
4è T 2018 3 418,6 5 605,0 632,1 3 676,5 5 915,7
4è/3è T -38,2 -44,6 9,1 -42,0 -47,8
18/17 -32,8 -7,3 -33,6 -33,0 -4,9
18/17 en % -0,95 % -0,13 % -0,89 % -0,08 %

La bienheureuse baisse enregistrée au 4ème trimestre 2018 apparaît d’autant plus spectaculaire qu’elle vient après les hausses des deux trimestres précédents. Lorsqu’on compare les situations de fin d’année, le résultat est déjà moins encourageant : on avait 5 920 600 chômeurs en catégorie ABC en France entière à fin 2017 et on en a maintenant 5 915 700 (moyenne trimestrielle), soit un recul foudroyant de moins de 0,1 %(1).

Il est à noter de plus qu’une partie de la baisse du 4ème trimestre provient de mises en formation comme en atteste le regain des effectifs de la catégorie D (14 700 personnes en plus). Muriel Pénicaud y voit les premiers effets de sa réforme de la formation. D’un coût de 15 milliards d’euros sur 5 ans, le Plan d’investissement dans les compétences se donne pour objectif d’envoyer 1 million de jeunes et 1 million de chômeurs en formation d’ici la fin du quinquennat.

D’après Mme Pénicaud, rien à voir avec le plan de François Hollande qui consistait à mettre 500 000 chômeurs en formation(2) « à la va-vite ». Dans son plan, il s’agit de viser la qualité afin d’améliorer l’adéquation des compétences entre la demande et l’offre de travail, certains secteurs comme la restauration persistant à avoir du mal à recruter dans un contexte de fort chômage.

Il n’empêche que toute la question consistera à voir si les chômeurs ainsi formés finiront par arriver effectivement dans l’emploi ou s’ils changent juste de catégorie, avec pour seul effet d’améliorer temporairement les chiffres des catégories A, B et C.

A nous comparer aux autres pays développés, notamment à nos voisins de l’Union européenne, il apparaît que la formation et l’apprentissage sont des éléments importants de l’emploi, mais pas les seuls.

Ici, l’on pourrait reparler des performances médiocres de notre Education nationale qui ne comptent pas pour rien dans le défaut de formation des jeunes chômeurs, mais c’est avant tout un environnement plus flexible, plus basé sur les accords salariés/entreprise aussi bien à propos du niveau des salaires que du temps de travail et de son aménagement hebdomadaire qui pourra créer les conditions de la confiance pour embaucher.

Et même ceci ne serait pas suffisant dans un pays qui persisterait à avoir les niveaux de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques qui sont les nôtres.

Tous nos voisins qui réussissent mieux que nous en matière de chômage (graphe ci-dessus, cliquer pour agrandir) sont passés par une réforme libérale qui fait que l’Etat intervient moins et laisse à ses citoyens une grande responsabilité personnelle dans leurs choix de vie. Moyennant quoi le taux de chômage est de 3,3 % en Allemagne, de 3,5 % aux Pays-Bas et de 4,1 % au Royaume-Uni (chiffres Eurostats de novembre 2018).

Soit la moitié (ou presque) de l’objectif que s’est donné Emmanuel Macron pour 2022…

Malgré les ordonnances Travail (dont l’impact s’avère aussi peu important qu’on pouvait le craindre à la lecture des textes) et malgré le début de mise en oeuvre  des réformes de l’apprentissage et de la formation, nous sommes capables d’enregistrer des baisses de chômage conjoncturelles en fonction de l’activité mondiale, mais nous butons clairement sur les réformes de structure.

Résultat, notre taux de chômage (à gauche) suit la tendance à la baisse observée dans l’Union européenne (à droite), mais avec retard et 2 points au-dessus de la moyenne de l’UE et 5 points au-dessus de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni :

                     

A ce stade, il est bon de signaler une petite exception française supplémentaire. Nous sommes les heureux bénéficiaires de deux suivis du chômage : celui de la DARES dont j’ai parlé plus haut et celui de l’INSEE, dont les taux servent aux comparaisons internationales, notamment au sein de l’UE. L’objectif macronien de 7 % relève de ce second suivi.

L’INSEE mène une vaste enquête trimestrielle auprès d’un échantillon représentatif de 110 000 personnes environ et produit un taux de chômage qui correspond en principe à la catégorie A de la DARES. Il évalue également un « halo autour du chômage ». Or depuis 2010 on observe une divergence significative et fâcheuse entre les communications des deux administrations.

Le taux de chômage de l’INSEE à fin décembre 2018 n’est pas encore connu mais à fin septembre, il était de 9,1 % en France entière pour un nombre de chômeurs de 2,7 millions, auxquels il faut ajouter un « halo » de 1,5 million. Si l’on devait retenir le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A par la DARES, le taux passerait à 12 % (3,6 millions en catégorie A pour une population active totale de 29,3 millions).

A ces éléments qui aggravent notre situation comparative, il convient aussi d’ajouter le poids de la fonction publique française dont les agents (5,66 millions à fin 2017) ont la sécurité de l’emploi. Le taux de chômage est calculé sur l’ensemble de la population active, fonctionnaires compris, ce qui tend à minimiser le taux de chômage des pays comme la France qui ont une fonction publique proportionnellement plus importante que les autres.

Il ressort de tout ceci qu’il est difficile de faire des chiffres du chômage au 4ème trimestre 2018 plus qu’une oscillation ponctuelle qui ne change pas grand chose au fait que la France traîne depuis un bon moment entre 3,6 et 3,7 millions de chômeurs en catégorie A et plus de 5,9 millions en catégorie A, B et C. Avec les catégories D et E, on monte à 6,5 millions.

Les perspectives pour 2019 ne sont guère encourageantes dans la mesures où la croissance a été révisée à 1,5 % après des prévisions à 2,2 % puis 1,7 %. Or c’est seulement au-delà de 1,5 % que la France peut espérer voir son chômage refluer.

De son côté, le gouvernement a lancé une réforme de l’indemnisation du chômage, laquelle est incontestablement l’une des plus généreuses de l’OCDE. Outre le fait qu’elle consomme une part non négligeable du « pognon de dingue » qui coule à flot dans notre protection sociale, elle a aussi aussi l’inconvénient de ne pas inciter à la reprise d’un emploi.

Il est malheureusement dommage de voir que dans sa négociation avec les partenaires sociaux, Emmanuel Macron propose un système de bonus-malus pour les entreprises qui auraient trop recours aux emplois courts. Ce faisant, il détruit la flexibilité qu’il prétend instaurer et réussira plus sûrement à scléroser l’emploi dans les PME et les ETI qu’à résorber le chômage. Embêtant, alors que le ressenti des chefs d’entreprise sur le climat des affaires (à gauche) et le climat de l’emploi (à droite) sont en baisse depuis un an environ (cliquer pour agrandir) :

                     

Cette manoeuvre est typique de la méthode Macron. Faute d’avoir été parfaitement clair pendant sa campagne électorale sur l’indispensable réforme libérale à mener, ou plus probablement parce qu’il est convaincu que les entreprises, même poussées à produire, doivent être totalement encadrées, il s’évertue à compenser chaque petit pas en avant par tant de pas en arrière que le résultat est un sur-place délétère qui se voit maintenant non seulement dans les chiffres mais aussi dans la rue.


(1) La DARES donne un recul plus vigoureux (0,2 %) car elle a recalculé le chiffre de fin 2017 en moyenne trimestrielle, mais ça reste un petit 0,2 % peu significatif.

(2) Plan qui lui a permis de faire baisser la catégorie A de plus de 100 000 personnes en 2016 tandis que les catégories D et E augmentaient à peu près d’autant.


En complément : Sur le suivi du chômage, lire aussi « Chômage : bazar bizarre » (4 mars 16). Sur les politiques de l’emploi, lire aussi « Chômage : on a tout essayé ? » (26 jan 18).


Illustration de couverture : Taux de chômage dans l’Union européenne en novembre 2018.

24 réflexions sur “Chômage : à la recherche de l’inversion disparue

  1. Rassurez-vous, le moindre frémissement à la baisse est consciemment exploité et acté par la propagande. D’autant que les médias ne font état que de la catégorie A.

    Comme vous le dites, il s’agit, nous le savons, plus volontiers de transferts de catégorie, opportunément récupérés en ces temps tourmentés.
    Une partie vers les catégorie D et E, les autres étant sans doute des radiés par négligence ou refus d’un emploi ne correspondant pas aux compétences ou expériences (ce qui va forcément s’arranger avec la future réforme, puisqu’il suffit de traverser la rue),
    B et C ne garantissant pas la fin d’une situation précaire mais du tripatouillage de statistiques, j’estime qu’il n’y a pas lieu de pavoiser au vu de cette « baisse » de 42000.

    Merci toutefois pour cet article clair, détaillé et complet.

  2. Merci Nathalie pour ce décryptage en règle.

    Le contraste est amusant avec l’interprétation toute positive de certains journalistes, comme Emmanuel Lechypre (vidéo en lien ci-dessous, à 14 minutes) qui parle de baisse jamais vue depuis 2007. Il évoque aussi le moral des entreprises en hausse selon une enquête BPI, alors que selon l’INSEE le climat des affaires est stable (deuxième lien).

    https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/la-semaine-de-marc-22-les-francais-sur-le-podium-mondial-de-l-epargne-2501-1135165.html
    http://recherche-naf.insee.fr/fr/statistiques/3699707

    • Présentation de Fiorentino : « Emmmanuel Lechypre, qui voit tout en rose même quand tout est noir » … 🙂
      « baisse jamais vue depuis 2007 » : C’est fort possible, j’ai souvenir que sous Hollande on a eu des reculs mensuels de l’ordre de 30 ou 35 000 chômeurs en cat. A. Mais ça ne change rien à l’analyse.
      Je suis curieuse de voir l’évolution au 1er T 19.

    • J’ajoute que votre second lien (INSEE) est celui que j’ai donné en source à la fin de l’article quand je parle du climat des affaires et de l’emploi.
      Si le titre est effectivement « En janvier 2019, le climat des affaires en France et le climat de l’emploi sont stables », il s’agit de la variation ponctuelle sur le dernier mois. Les graphiques que je donne, extraits du même document, montrent qu’il y a baisse de ces deux indicateurs sur toute l’année 2018.

      • C’est tout l’art des statistiques: si un chiffre ne convient pas on en prend un autre… Et je parle aussi pour moi car je travaille avec des stats à longueur d’année!
        Cela dit, quelles que soient les statistiques, les réformes effectuées ces dernières années étant dérisoires, les résultats sont à la hauteur…

      • Bah, non. J’écoute BFM tous les jours, et je suis constamment abreuvé de propagande socialiste, anti-libérale et anti-Macron. Un chroniqueur attitré de BFM est le patron de la revue Alternatives économiques, le torchon gauchiste qui sert de bréviaire à tous les profs du secondaire. Des étatistes enragés sont constamment invités à déverser leurs sottises au micro, et on les écoute sans les couvrir d’insultes.

        Au demeurant, il n’est inscrit nulle part dans la constitution française que lémédias ont interdiction de soutenir Macron. Je commence à en avoir ma claque de cette rumeur. Lémédias sont parfaitement en droit de considérer que Macron, avec son libéralisme micrométrique, est néanmoins préférable au socialisme endurci de Hollande.

        Si les chefs d’entreprise (dont Drahi) soutiennent Macron, c’est, à mes yeux, plutôt un bon signe.

        Le fait que lémédias aient massivement soutenu Macron pendant sa campagne électorale (si toutefois cela est vrai) n’est pas nécessairement le signe qu’ils soient à la botte de la finance juive internationale. C’est peut-être tout simplement qu’ils sont libres et intelligents.

  3. Merci pour cet article qui a le grand mérite d’analyser objectivement les chiffres du chômage de la DARES tout en rappelant la manipulation macronienne consistant à passer sous silence ceux mensuels de l’INSEE ou de Pôle Emploi.
    Évidemment, les médias mainstream se congratulent sur les chiffres publiés par la DARES sans aucune analyse critique pour mieux assurer la propagande gouvernementale.
    En 2019, compte tenu des nuages qui s’accumulent sur l’économie, tant en France qu’au niveau mondial, il va falloir être vigilant car on peut s’attendre à ce que ce gouvernement et les principaux médias aux ordres cherchent par tous les moyens à instaurer une conspiration du silence sur ce sujet…

    • Analyse oui, mais l’objectivité n’est pas véritablement présente.
      L’analyse est orientée vers l’objectif libéral, toujours le même : moins de fonctionnaires, ces nantis et avantagés et donc automatiquement, comme par miracle (ça tombe bien ici le catholicisme est bien présent), plus d’emplois créés. Mais quels emplois ? Ceux de l’Allemagne notre voisine ? Ceux des États-Unis ? rien moins que de l’emploi profiteur créant des situations inhumaines ou bien dégradées …
      Je ne dis pas que ce qui se passe aujourd’hui est mieux, mais c’est pour moi la conséquence d’un déjà trop de libéralisme !

  4. Peut-être M Pénicaud a-t-elle raison puisque la loi travail a commencé à s’appliquer au dernier trimestre 18 tant le parcours législatif fut-il lent et surtout peu préparé, Macron élu par surprise n’avait à part des slogans publicitaires, pas grand chose de ficelé en la matière :
    https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Code-du-travail-Une-reforme-a-la-vitesse-de-l-escargot
    Bon, il faut croire aux 117 mesures qui amendent les 3.900 pages, dizaine de milliers d’articles et 1,5 kg en version imprimée du code du travail :
    https://www.journaldunet.fr/management/guide-du-management/1165976-loi-travail-2018/

    Mais il n’en reste pas moins que ce sont les entreprises qui emploient à condition qu’elles espèrent des profits…
    Or la fiscalité et les charges sociales pèsent lourdement; nous sommes toujours en queue OCDE:
    https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=CTS_ETR
    https://www.contrepoints.org/2018/10/31/329149-competitivite-fiscale-internationale-2018-la-france-en-queue-de-classement

    Ensuite on sait bien que le bon coin est plus efficace que pôle emploi, cela ne nous empêchant pas de craquer un pognon de dingue dans la réinsertion dont on peine toujours d’ailleurs à mesurer l’efficacité.
    Enfin selon les estimations, un emploi de la fonction publique remplace 2 à 4 emplois (selon les estimations) du secteur marchand.
    http://fr.irefeurope.org/Royaume-Uni-pour-1-poste-de-fonctionnaire-supprime-4-emplois-crees-dans-le-prive,a3587

    • « la loi travail a commencé à s’appliquer au dernier trimestre 18 » :
      Non, certaines dispositions se sont appliquées immédiatement, d’autres étaient liées aux décrets d’application qui se sont étalés jusqu’au 31 mars 2018. Et n’oublions pas qu’on nous a bassiné avec le retour de la confiance qui était anticipé par les entreprises à la seule idée de voir ces ordonnances Travail passer. Donc l’argument : « les ordonnances Travail viennent seulement d’entrer en vigueur et c’est ça qui explique le retournement », je n’achète pas, et la ministre ne le dit d’ailleurs pas.

      • « s’appliquer », je voulais dire avoir des effets car les licenciements ayant été facilités, les patrons ont commencé d’abord par purger ce qu’il ne pouvaient faire auparavant puis peut-être à embaucher. C’est pour ça qu’on pourrait peut-être envisager un retournement au dernier trimestre 18. La ministre dit ce qui l’arrange et il n’y aurait que le moyen terme qui pourrait confirmer, ce auquel je ne crois absolument pas de toute façon.

  5. Il aurait été intéressant et rigolo que ce sujet usé mais haut combien important, soit une des rubriques du grand débat, ne serait-ce que pour faire prendre conscience de notre situation assez atypique et finalement la résultante de tous les autres sujets autres que sociétaux, fiscalité, taille de l’Etat et des services publics, et même la transition énergétique qui devait créer des millions d’emplois….
    Bizarrement, silence.

    • Je me suis attardé à contribuer en ligne sur le site du grand débat bien qu’ayant peu d’illusions. Je me suis lâché, ça réconforte un peu.

      Ouverture de la contribution en ligne le 22 janvier au matin (malgré la mention au 21) et fin prévue le 15 mars, avec synthèse disponible au moins d’avril.

      J’aimerais connaître les affectations de personnel destiné à la lecture, le traitement et l’exploitation de ces nombreuses contributions avant leur synthèse dans un peu plus de 2 mois.
      A moins de fonctionner au café en perfusion et avec 3 heures de sommeil, je ne vois pas comment rendre les copies en temps imparti.

      Allez, inutile de nous leurrer davantage sur cette illusion de démocratie (comme de coutume) pour contenir l’ire collective. Cela a bien plus de risques de terminer à la corbeille que de chances pour nous d’être considéré.

      • A mon humble avis, le « grand débat » n’est pas un exercice de démocratie. Ce n’est même pas une illusion de démocratie. Selon la lettre présidentielle « Ce n’est ni une élection, ni un référendum. C’est votre expression personnelle […]  »
        C’est donc simplement un exercice d’expression personnelle. On sait que verbaliser ses émotions, ses frustrations, ses rêves, se projets, est un bon moyen de soulager la pression, d’éviter la rumination et réduit les risques de passage à la violence. Le grand débat est une sorte de psychothérapie de groupe à grande échelle…

      • @fm06.

        Votre appréciation de ce grand déballage complète la mienne que j’envisageais comme une autre supercherie de nos potentats pour nous apaiser.

        Cette tribune ne restera effectivement qu’un exutoire malgré la mention, sur la page d’accueil, d’une prise en considération à des fins de restructuration de l’action du gouvernement.

      • Assez d’accord, c’est matériellement impossible de tirer quelque chose de rationnel et objectif même avec des algorithmes d’intelligence artificielle, je sens pas bien l’affaire.
        Considérons effectivement que ce grand débat soit une grandiose psychothérapie de groupe.
        Y participer par principe pour ne rien se reprocher ensuite est néanmoins respectable.

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