Ainsi parlait Terra Nova : Vous ne méritez pas votre héritage !

Pour le think tank de gauche Terra Nova, votre patrimoine ne vous appartient pas et vous ne méritez pas votre héritage ! Donc il faut le taxer plus ! … pour réaliser l’idéal « d’efficacité économique » et « d’équité sociale » dont l’Etat français a le secret que le monde nous envie depuis plus de 45 ans !

Ces 3,2 milliards d’euros qui « manquent » aux comptes de l’Etat suite à la réduction de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière préoccupent décidément beaucoup nos grandes consciences de gauche. Après le PS qui s’est empressé de voir dans la révolte des Gilets jaunes une occasion de proposer un référendum sur le rétablissement de l’ISF, c’est maintenant au tour du think tank progressiste Terra Nova de suggérer une récupération de la somme via une augmentation des recettes des droits de succession dans la modique proportion de 25 %.

C’est fou comme un simple chiffre peut donner lieu à des interprétations radicalement différentes. Notre propre organisme de la statistique a beau avoir calculé que les prélèvements obligatoires de la France avaient atteint le record de 48,4 % du PIB en 2017, soit le premier rang en Europe et dans l’OCDE, tant le Parti socialiste que Terra Nova persistent à voir partout dans la fiscalité française d’intolérables situations de paradis fiscal.

Pour les auteurs de la note de Terra Nova(*) sur les successions publiée avant-hier (le 4 janvier 2019) :

« Si l’on en juge par les calculs réalisés par Les Gracques il y a quelques années, la présidence Sarkozy a bien été un paradis pour les héritiers. » (page 8)

Dieu merci, François Hollande a apporté quelques corrections à ce déplorable laxisme par baisse de l’abattement personnel en ligne directe (de 150 000 € à 100 000 €), par allongement du délai obligatoire entre les donations de 6 ans à 15 ans et par augmentation du taux marginal de 40 % à 45 % pour les héritages nets supérieurs à 1,8 million d’euros.

Tout ceci faisant que les recettes fiscales sur les donations et successions ont bondi de 8,5 milliards d’euros en 2005 à 12,8 milliards en 2017, soit + 50 % en 12 ans.

Et tout ceci faisant que la France est le pays qui taxe le plus les successions en Europe. De nombreux pays de l’Union européenne ou de l’OCDE ont mis fin à ce type d’imposition (Portugal, Russie, Autriche, Norvège, Suède, notamment). D’autres l’ont gardé, mais à des conditions beaucoup plus douces que chez nous. En Allemagne par exemple, le taux marginal s’élève à 30 % pour un héritage supérieur à 26 millions d’euros et les abattements sont de 500 000 € pour le conjoint et 400 000 € pour les enfants.

Comme pour l’ISF qui n’existe pratiquement nulle part ailleurs qu’en France, ou alors essentiellement dans des formes très édulcorées, ces pays semblent avoir compris qu’il est préférable pour la prospérité de tous de garder sur place les citoyens les plus fortunés plutôt que les voir s’en aller avec capitaux et compétences vers des cieux fiscaux plus cléments.

S’agissant plus spécifiquement de l’héritage, même les Français se montrent massivement hostiles à l’idée que des personnes ayant constitué par leur travail un patrimoine petit ou grand qui a déjà subi la taxation sur les revenus du travail ou du capital, sur la consommation (TVA, TICPE…) et éventuellement sur la fortune (ISF puis IFI) sans oublier la taxe foncière et la taxe sur l’audiovisuel public, soient dépouillées de la possibilité d’en disposer à leur guise par une énième taxation. Ils sont 82 % à considérer  que les droits de succession sont illégitimes.

Mais voilà, pour Terra Nova, qui s’inspire largement des travaux controversés de Piketty sur Le Capital au XXIème siècle (ça commence mal !), votre propriété, votre bien, ne vous appartiennent pas, même s’ils ont été lourdement taxés pendant toute votre vie pour satisfaire les fins sociales d’un Etat férocement constructiviste et dépensier. Il revient à l’Etat, par la fiscalité, de les faire retomber dans des mains « méritantes », ou considérées comme telles par le pouvoir en place selon que son idéologie le pousse à privilégier telle ou telle catégorie de citoyens :

« Ceux qui héritent ne se sont donné que la peine de naître, disait Figaro… Entendez, il n’y a aucun mérite à l’héritage. » (page 12)

Le think tank a beau jeu de s’appuyer sur les nombreuses déclarations en ce sens d’Emmanuel Macron.  Ce dernier ne proclamait-il pas :

« Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF. » (Revue Risques, 2016)

Et justement, n’a-t-il pas transformé l’ISF en impôt sur la « rente immobilière » ? – faisant mine, par ce vocable superbement dédaigneux, d’ignorer que l’immobilier concerne un besoin primaire de l’homme, qu’il est la première classe d’actifs au monde et qu’il génère un volume d’activité considérable !

On se rappelle du reste que cet automne, Christophe Castaner (il était alors patron de LREM) avait évoqué une possible évolution de la fiscalité des successions pour lutter contre « la progression des inégalités de naissance ». Peut-être alerté par les 82 %, dans un contexte par ailleurs fort peu serein pour l’exécutif, Macron l’avait démenti.

Les dispositions prises récemment pour amadouer les Gilets jaunes ayant montré encore plus évidemment que d’habitude que l’argent des autres vient à manquer cruellement, Terra Nova en profite pour remettre le couvert et commence son argumentaire en ces termes :

« Peut-on prétendre lutter contre les rentes en laissant de côté la première d’entre elles : l’héritage ? »

Dans le sens le plus général, une rente est un revenu périodique régulier du patrimoine financier ou immobilier. On lui associe en général un faible taux de risque et l’image que le revenu tombe sans effort. C’est grossièrement inexact, car si le capitaliste ou des personnes qu’il a mandatées à cet effet ne s’occupent pas du patrimoine en choisissant judicieusement les placements ou les immeubles et en assurant l’entretien et la location constante de ces derniers, les revenus ont tôt fait de péricliter.

Mais au fil du temps, le mot « rente » s’est chargé d’une valeur négative synonyme de l’acquisition d’une richesse « qu’on ne mérite pas ». Et il est vrai qu’on peut penser à des revenus ou des postes rémunérés qui ne s’obtiennent que via un statut ad hoc qui rend les récipiendaires éligibles à les recevoir, indépendamment de tout effort et de toute situation de concurrence. Terra Nova ne verrait sans doute pas les choses de cette façon, mais que dire des aides sociales ? Que dire de certaines professions protégées qui bénéficient d’une clientèle captive par pure réglementation ? Que dire des connivences entre les pouvoirs publics et certaines entreprises ?

La différence avec l’héritage tient au fait que ce dernier consiste en la transmission librement consentie du patrimoine d’un individu en faveur de ses héritiers en lien avec son sens de la famille et son désir de postérité, tandis que les situations ci-dessus résultent de prélèvements obligatoires et de décisions discrétionnaires de l’autorité étatique.

Moyennant quoi, Terra Nova se propose de renforcer les rentes d’Etat au nom de la malignité supposé de l’héritage vu comme une rente insupportable.

Pour bien enfoncer le clou, et coller au passage au modèle startupeur très prisé d’Emmanuel Macron, le think tank a trouvé une raison technique du plus bel effet pour justifier son dessein de piocher tant et plus dans les successions des Français : avec l’allongement de la durée de vie, l’âge moyen des héritiers est passé d’environ 40 ans en 1980 à 50 ans aujourd’hui (et 60 ans, si l’on considère l’accès à la pleine propriété suite au décès des deux parents).

Or la concentration des patrimoines dans les mains de générations de plus en plus âgées tendrait à limiter la prise de risque entrepreneuriale. Pour Terra Nova, ces populations seraient même « peu disposées à consommer et investir », d’où la nécessité d’opérer des corrections afin de rétablir « l’efficacité économique » de la transmission des patrimoines. S’ils n’investissent ni ne consomment, on se demande ce que les héritiers de 60 ans et plus font de leur argent, mais admettons.

La proposition concrète du think tank, qui consiste à augmenter les recettes de 3 milliards d’euros (4 milliards si l’on intègre l’assurance-vie dans le dispositif) en baissant la fiscalité des petites successions et en alourdissant celle des plus importantes, aussi bien au niveau de l’abattement qu’au niveau du barème, est-elle à même d’abaisser l’âge moyen des héritiers ? Certainement pas. On voit d’ailleurs que cette histoire d’âge n’est qu’une diversion par rapport à l’obsession redistributive et égalitariste de Terra Nova puisque seuls les plus gros patrimoines sont « corrigés ».

Il est de plus parfaitement grotesque d’imaginer que l’Etat puisse impulser la moindre « efficacité économique » en se substituant aux choix privés des détenteurs de patrimoine, alors que ses déboires économiques, d’Orano (ex-Areva) à la SNCF en passant par ses propres comptes et j’en passe, sont un sujet constant d’hilarité et surtout d’échecs et de déficits.

Quant à « l’équité sociale » que Terra Nova se flatte de promouvoir toujours et partout, cette proposition a-t-elle la moindre chance d’en faire émerger le début d’un commencement ? S’il s’agit d’avoir toujours plus de chômeurs indemnisés et de populations pauvres soutenues par toujours plus de prestations sociales, sans doute, tant qu’il y aura assez d’argent des autres pour subventionner notre modèle social dangereusement exponentiel.

Mais s’il s’agit de voir la croissance repartir, le chômage refluer, le pouvoir d’achat augmenter et les individus être restaurés dans leurs possibilités de choix, leur sens des responsabilités et leur capacité de travail et d’initiative, comme cela se fait chez la plupart de nos grands voisins par des politiques conjointes de baisse des dépenses et des impôts, on peut sans risque affirmer que non. Toute notre histoire depuis 50 ans l’atteste.


(*) Terra Nova est financé pour moitié par des subventions publiques et pour le reste par des dons et du mécénat. Il est célèbre pour avoir conseillé au PS en 2012 de miser sur le vote des immigrés français, avec tous les petits accommodements délétères que l’on sait. L’an dernier, il était à la pointe de la croisade contre la viande.


Illustration de couverture : Terra Nova (gauche) propose d’augmenter les recettes fiscales sur les successions de 25 %.

52 réflexions sur “Ainsi parlait Terra Nova : Vous ne méritez pas votre héritage !

  1. Je serai plus lapidaire sans qu’il soit nécessaire d’aborder les effets nuisibles, en matière économique, des droits de mutation par décès

    Ceux-ci sont un vol pur et simple et, à ce titre, constituent une injustice.

    Le fait que l’Etat en soit l’auteur, quels que soient les motifs invoqués, ne justifie pas ce vol.

    Enfin, en plus de mes meilleurs voeux pour l’année 2019, je vous souhaite une bonne Epiphanie !

  2. Encore un remettage de l’église au centre du village. J’apprends avec stupéfaction que 82 % des Français ne veulent pas de droits de successions. Du tout. Voilà une bonne nouvelle. J’apprends aussi (c’est la mauvaise nouvelle) que Terra Nova est un service public : 20 000 euros de cotisations, contre 583 000 euros de subventions et « mécénat d’entreprises ».

    Voilà qui explique beaucoup de choses. Ils sont financés avec notre pognon pour trouver de nouveaux moyens de nous extorquer notre pognon.

    Mais qu’est-ce que c’est que ce « mécénat d’entreprises » ? Les crypto-fonctionnaires de Terra Nova font de l’art, et les fabricants de chaussettes, qui ne savent plus quoi faire de leur argent, le leur donnent pour qu’ils peignent de beaux tableaux ? Genre « La République Prenant aux Riches pour Donner aux Pauvres » ?

    Il y a des entreprises, en France, qui ont envie de subventionner des gauchistes enragés, qui font profession de haïr les entreprises ?

    Ou bien les « entreprises » en question s’appelleraient-elles EDF, La Poste et autres RATP ? A moins qu’il ne s’agisse des géants du capitalisme de connivence, auxquels l’Elysée peut ordonner d’offrir une prime à leurs salariés, juste comme ça, parce que ça arrange l’Etat, et qu’en France, on ne dit pas non à l’Etat ? Qui a les moyens de vous rendre la vie infernale ?

    Par ailleurs, je pense qu’il faut rétablir la peine de mort pour les gens qui utilisent le mot « rente ». Ce vocable, qui est réapparu insidieusement dans le langage courant il y a quelques années, veut dire : pognon gratuit des autres, dont je commence par délégitimer l’existence avant d’expliquer que ce serait tellement mieux s’il atterrissait dans ma poche. Un peu comme faisaient les adeptes du petit moustachu mono-couille avec les biens des Juifs, au passage ; ça mérite d’être rappelé.

  3. Un laboratoire d’idées. Encore un peu plus pompeux que groupe de réflexion pour désigner une autre association totalement oiseuse et nuisible perfusée par nos fonds d’indécrottables épargnants ataviques qu’il faut à tout prix alléger.

    Comme disait l’autre Skippy, le grand gourou: » Tout bien que tu détiens est un souci qui te retient.. ». Rassurez-vous, la gauche s’applique avec un zèle carnassier à nous ôter tous nos soucis.

    Lorsque j’étais passé au filtrage avant mon embarquement sur mon vol, il y a deux semaines, j’avais entendu un des agents qui évoquait une éventuelle future et supplémentaire mesure confiscatoire de Macron qui entendait taxer les gains du Loto (et autres certainement) à hauteur de 40%.

    A prendre avec toute la prudence qui s’impose mais je n’en serais pas plus surpris puisque ce satrape a décidé de nous spolier, purement et simplement.
    Comme il n’aura jamais la hauteur de De Gaulle (qui avait assumé) de proposer un referendum ni une dissolution de l’AN; ce n’est pas fini.

    Tout comme je ne suis pas surpris du renforcement du mouvement GJ, c’est la reprise. J’ai vu cela encore hier à Bordeaux, chez moi. Les casseurs se multiplient; la grogne continue.

    Les revendications des GJ ne sont pas toutes appropriées ni judicieuses mais d’une base fondée; le fameux grand débat initié par Macron n’est encore qu’une supercherie pour tenter d’apaiser les consciences
    Je n’ai aucune indulgence pour lui, il n’est bon que dans la posture théâtrale et cet entêtement à rester sourd.

    Il est peut-être encore légal mais désormais totalement illégitime.

  4. Bonne année à vous. La distribution de chocolats de la fin 2018 n’augure rien de bon, César défendait le principe « du pain et des jeux ». Cela ne lui a pas porté chance… La République livrée à un empereur incompétent et autiste est comme le navire dont le capitaine garde le cap mais qui ne sait plus où il est…
    Les matelots et les passagers commencent à se demander quels sont ceux qui passeront à la casserole maintenant que les cales sont vides. On cherche des milliards comme le sapeur « Camembert » en faisant un nouveau trou pour boucher l’ancien. Le pacha compte sur les « Frères » qui tiennent beaucoup de manettes pour que le populo n’y voit que du feu, mais le bouclier de la « Fraternité » avait été oublié pour les derniers vœux, inquiétant présage.

  5. Il est humain de se projeter sur l’avenir de sa progéniture et la transmission de ses biens est donc un droit naturel.
    Mais voila les charognards nous épient et guettent le moment où il sera propice de fondre sur notre dépouille…
    Victoria Curzon Price avait pondu un essai sur « La fausse bonne idée de l’impôt sur les successions » démontrant toute la perversité du processus :
    http://www.concurrencefiscale.ch/articles/impot-sur-les-successions
    Même les genevois pourtant proches des « idées françaises » avaient voté en 2004 pour « supprimer l’impôt sur les successions en ligne directe de peur de voir ses contribuables fortunés déménager… »
    Pour le coup, il y a fort à parier qu’un référendum sur cette question précise, en France, donnerait un résultat équivalent, tant ce droit naturel dépasse la question de classe, même si dans un premier temps ne seraient pas concernées les petites successions. Car on sait comment cela finira : La spoliation totale et définitive de toute succession.
    Il n’y a qu’à se rappeler la colère des petits propriétaires de terrains à bâtir, bien souvent réservés pour les enfants :
    https://blogs.mediapart.fr/scientia/blog/251213/taxation-des-terrains-batir-le-veritable-enjeu

    • il est quand même affligeant de voir que les « grands économistes de terra nova  » n aient comme seule et unique solution pour le budget d augmenter et de créer des taxes. Je vais me porter candidat à cette institution, je me sens capable d’inventer des taxes même si je n ai pas fait l’ENA, tenez il serait d une grande justice sociale, terra nova étant proche du partie socialiste je crois y retrouvera sa pensée sociale, que tous les français aient le même nombre de rapports sexuels aussi je propose pour une équité sociale une taxe sur le rapport sexuel pour payer ceux qui ne pourraient en avoir naturellement, bien sur on crérait une taxe sur ces rapports sexuels des dames de la nuit….Piketti n y avait pas pensé!!!

      Plus sérieusement quand on lit le fameux livre de Piketti dont je doute que beaucoup de personne qui en parle l ait vraiment lu On retrouve son obsession de taxer la succession c est maladif 80 pages d hypothèse de taxes en tout genre qui terminent par un bouquet final de taxes tout azimut.

      C est à vomir, un véritable psychopathe de la taxe qui malheureusement a inspiré certains politiciens comme F Hollande pour le plus grand malheur de la France

  6. Merci pour ce billet, sur un sujet pas simple.

    Sur le sujet,
    – rappelons que John Stuart Mill était favorable aux « inheritance taxes » au nom de l’égalité des chances,
    – citons Friedrich Hayek dans son essai de 1947 intitulé «  »Free » Enterprise and Competitive Order » qui affirmait que « …inheritance taxes could, of course, be made an instrument toward greater social mobility and greater dispersion of property and, consequently, may have to be regarded as important tools of a truly liberal policy… »,
    – citation qu’on peut contrebalancer avec la question de Thomas Sowell de février 2013 : « Can anyone explain why, when someone dies, most of what he has saved up over a lifetime should be turned over to politicians, rather than to his heirs? » (https://www.realclearpolitics.com/articles/2013/02/12/random_thoughts_116987.html)
    – et en citant, au sujet de la soi-disant « équité sociale », cette autre affirmation du même Thomas Sowell : « Envy plus rhetoric equals « social justice. » »

    Sur le fameux argument du mérite, je signale ce courrier pertinent de Donald Boudreaux de décembre 2010 au quotidien USA Today, que je recopie quasi in extenso (https://cafehayek.com/2010/12/letat.html) : « Among your chief justifications for the estate tax is that people who inherit wealth did nothing to earn that wealth and, therefore, don’t deserve to get it… Overlook the fact that the persons who did earn that wealth can bequeath it, or deny it, to whomever they choose. Instead ask: do the persons who get whatever wealth is collected from the estate tax deserve it? If the fact that Smith did not personally earn the estate wealth in question is a good reason to keep Smith from inheriting that wealth, what moral justification is there for the likes of Jones and Jackson – who also did not personally earn the wealth in question – to acquire this wealth? »

    • @Moggio
      Le problème est moins cette proposition de taxe que le fait que nos gouvernements, depuis des décennies, ne savent gérer qu’en inventant des taxes. S’ils pouvaient créer les conditions pour l’épanouissement de tous, en particulier par le talent de chacun, la gestion de la transmission de l’héritage deviendrait beaucoup moins polémique…

  7. En tant que conservateur, je trouve indispensable que les parents puissent décider de léguer à leurs enfants (ou à qui que ce soit d’autre) le fruit d’une vie de travail. Voir l’Etat s’immiscer dans les dernières volontés des citoyens, le voir, en quelque sorte, voler les morts, prétendre ôter aux hommes la dernière liberté qu’il leur reste à la fin de leur vie, c’est véritablement insupportable.

    La position consistant à dire qu’il faut « remettre les compteurs à zéro » pour « favoriser le mérite » est une position libertarienne, idéologique, constructiviste. Elle est propre à détruire la famille, les lignées, la transmission, bref tout ce qui constitue une civilisation.

    A cet égard, je m’inscris en faux contre le prétendu scandale que représenteraient les inégalités de naissance. C’est très bien, les inégalités de naissance. Cela veut dire que les meilleurs transmettent à leurs enfants les qualités qu’ils ont eux-mêmes acquises, ou reçues : la prospérité, les vertus, l’expérience, l’intelligence, la beauté…

    Préférerait-on empêcher la lente progression de ces qualités au fil des siècles, qui profitent à toute la société ? L’héritage est indispensable à la préservation de la famille, et pas seulement au sens financier du mot.

    • Ça va dans le sens de cette démolition orchestrée. Tout ce qui a forgé nos héritages culturel et historique est perverti. Toutes les valeurs dont nous nous réclamions sont désormais des vertus dévaluées.

      On veut nous uniformiser par la pensée unique, par une dilution socio-collectiviste, par un lissage idéologique.
      Le concours d’un assistanat érigé en vertu cardinale termine d’enterrer les notions de mérite, de travail et de patrimoine au détriment des productifs.

      Nous spolier d’une transmission déjà lourdement grevée par une fiscalité digne de la féodalité est l’étape suivante et entre dans la ligne de ce dépouillement systématisé qu’on souhaite instiller dans les esprits.

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  9. Plus le socialisme crée de pauvres, plus il crée d’envieux, plus ce genre d’idées spoliatrices trouveront un écho favorable dans l’électorat, avec toute la palette d’arguments depuis « ils ne méritent pas » à « il faut prendre à ceux qui oint trop, pour donner à ceux qui n’ont rien » …

    Un peu HS, mais en rapport avec la jalousie et l’envie.
    Samedi 5, je me suis rendu à une réunion préparatoire à la mise en place du « Conseil Citoyen de la Réunion », suite aux manifs de décembre. J’ai entendu, après les critiques sur les politiciens locaux, des revendications sur « la vie chère » i.e. « il faut sanctionner les hypers qui s’en mettent plein les poches », pour embrayer sur « l’argent des autres », ceux qui gagnent trop …
    S’il était évident que l’assemblée, une centaine de personne, était noyautée de gauchiste professionnels, les revendications allaient toutes dans le sens « il faut prendre aux riches ». C’est dire à quel point ces idées sont ancrées dans les esprits.
    Quant au conseil citoyen, euh, bin, les participants ont dit « il faut créer un parti » et « il faut prendre le pouvoir ». Il y a 25 ans, le « parti Freedom »* avait remporté les élections régionales, pour se faire phagocyter en beauté par le PC local. Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement, et ça n’augure rein de bon !

  10. La gauche n’a de cesse que de détruire l’esprit d’initiative à force de vouloir l’égalitarisme. Comme tout groupe d’obédience socialisante, Terra Nova est certainement formé de gens jaloux de ne pas pouvoir eux-mêmes, par leur talent, émerger de la gangue prolétarienne. Le résultat est une lente descente vers la dépréciation de la richesse du pays, un inéluctable nivellement par le bas pour le peuple, et finalement la disparition programmée de notre pays parmi ceux qui comptent et qui influent.
    A force de vouloir réprimer la création de richesses, tous ceux qui voudraient entreprendre, innover, construire, créer, ou bien se sauvent vers des cieux plus accueillants, ou bien renoncent et se fondent dans la masse compacte des moutons français.
    Il est facile de se faire entretenir par le contribuable pour inventer un système (Terra Nova en particulier, mais les partis dits « socialistes » en général) dont la pérennité sera assurée par le contribuable lui-même. Il n’est pas étonnant que les membres des sphères qui prônent le socialisme soient surtout issus du fonctionnariat.
    En fait, en proposant de taxer l’héritage, on inflige la double peine à tous ceux qui ont contribué à créer la richesse du pays, et donc à aider les moins favorisés grâce à cette richesse. Double peine puisque ceux qui auront créé cette richesse auront été imposés sur leurs revenus et leur consommation, et se verront ensuite taxés parce qu’ils auront eu l’insolence de disposer de cette richesse.
    Il est proprement incroyable que ces « penseurs » (je parle de Terra Nova, mais pas que), ne proposent comme solution à un problème de gouvernance que la taxation. Ils n’ont vraiment aucune imagination ! Cette méthode, qui n’est en fait basée que sur la répression, s’appelle d’ordinaire une dictature. Elle démontre l’incapacité d’un gouvernement à gérer une collectivité de façon à améliorer les conditions de vie selon un processus vertueux.
    Tentons cependant une note d’optimisme pour la Nouvelle Année.

  11. Le dernier autocollant à la mode sur les gilets jaunes, aux Champs-Elysées samedi dernier : « Egalité ». Avec, autour : « Révolte », « Colère », « Résistance », « Justice fiscale » et « Justice sociale ».

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/01/05/97001-20190105FILWWW00052-gilets-jaunes-des-autocollants-egalite-ou-revolte-colles-sur-les-manifestants.php

    Quel est donc le mot qui manque ? Liberté. Quant à la fraternité, ne parlons même pas des insultes et des agressions envers ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. Observons simplement les menaces de mort, les agressions et les coups de couteau que les Gilets jaunes échangent entre eux… Voilà qui promet, si ces messieurs-dames arrivaient au pouvoir.

  12. Bonjour, bien que lecteur de longue date de ce blog, ainsi que h16, cp et quelques autres, je n’ai jamais commenté car les sections commentaires finissent généralement en défouloir.
    Je tiens à souhaiter une excellent année à Nathalie MP avec en sus mes remerciements pour sa production généreusement offerte.
    Concernant le sujet abordé je me contenterai de citer Thomas Sowell:
    “The question is not what anybody deserves. The question is who is to take on the God-like role of deciding what everybody else deserves. You can talk about ‘social justice’ all you want. But what death taxes boil down to is letting politicians take money from widows and orphans to pay for goodies that they will hand out to others, in order to buy votes to get re-elected. That is not social justice or any other kind of justice. »

    Traduction à la volée pour les non-anglophones:
    « La question n’est pas ce que chacun mérite. La question est qui peut se permettre de jouer à Dieu en décidant ce que les autres méritent. Vous pouvez gloser sur la « justice sociale » à n’en plus finir. Au bout du compte la taxe sur la mort consiste à laisser les politiciens prendre l’argent de la veuve et l’orphelin et à le distribuer à d’autres, dont ils achètent les voix pour être réélus.
    Ça n’a rien à voir avec de la justice sociale, ni aucune autre justice. »

  13. Merci à tous pour vos commentaires !

    Robert Marchenoir a raison de s’interroger sur les entreprises mécènes de Terra Nova : dans la note, sous le mot Terra Nova, se trouve le lien avec la fiche Wikipédia de ce think tank. On y découvre que parmi les mécènes figurent plusieurs entreprises publiques ou parapubliques (7 sur 19) dont la SNCF, EDF et Orano et bien évidemment la CDC ! On trouve aussi Air France.
    Ainsi, au-delà des subventions, des entreprises publiques en faillite par milliards qu’il faut renflouer en permanence par dette et impôt se permettent de jouer les mécènes avec notre argent, et qui plus est les mécènes de think tanks qui pondent note sur note pour accroître la pression fiscale « à des fins de justice sociale ».
    La faillite financière nous guette, mais la faillite morale et toute l’hypocrisie qui va avec sont déjà là !

    Sur les sections commentaires qui finissent souvent en défouloir, thème évoqué par Himself ci-dessus :
    Je reconnais que cela arrive, peut-être surtout sur les réseaux sociaux. Quand je lis des choses du style « qu’on les pende tous » ou « une balle à la libération » ou des expressions d’une extrême vulgarité dans mon fil FB sous mes articles, je ne suis pas enchantée, car en plus de ne rien apporter au débat, en plus d’être indigent sur le plan du style et des idées, cela fait fuir toute personne qui pourrait éventuellement trouver un intérêt à ce que j’écris, ou tout au moins qui éprouve de la curiosité à l’égard des idées libérales. Elle se dit : mais qu’est-ce que c’est que ce nid de fous furieux et elle retourne illico dans le cercle plus policé de ses idées habituelles.
    C’est pourquoi je vous remercie tous ici car je trouve que le ton général est courtois et les commentaires élaborés. Je ne suis pas toujours d’accord avec tout, mais c’est le propre d’un vrai lieu de débat !

    • Merci également pour votre retour sur nos commentaires.

      Je reconnais être parfois vif; je pense que ça n’est dicté que par un sentiment prégnant d’impuissance face à cette déliquescence planifiée.

      Nous nous enfonçons dans ces faillites financière et morale que vous évoquez.

    • La presse française se bâillonne lorsque le traitement de l’événement contrevient à la doxa senestre.

      Toujours cette indignation sélective commentée d’une nov’langue qui n’a de cesse de lisser, édulcorer et dénaturer.

  14. Pas de chance pour Boulevard Voltaire, mais un petit coup de Google et hop : un article du Nouvel Obs du 5 janvier 2017, un article de Libération du 5 janvier 2017 et un article de 20 minutes du 6 janvier 2017, la condamnation en question datant du 3 janvier 2017.
    https://www.nouvelobs.com/faits-divers/20170105.OBS3420/pedopornographie-un-ex-conseiller-de-bercy-condamne-a-londres.html
    https://www.liberation.fr/france/2017/01/05/un-ex-conseiller-de-montebourg-condamne-pour-tentative-d-infraction-sexuelle-sur-mineur_1539362
    https://www.20minutes.fr/politique/1990863-20170106-christophe-bejach-fondateurs-terra-nova-condamne-pedopornographie-londres

    • Je commence en effet à en avoir un peu ras le pompon de ce slogan répété jusqu’à la nausée dans la réacochose, selon lequel « lémédias » n’ont pas parlé de x ou y. Dans 100 % des cas, le gars qui a écrit ça l’a évidemment trouvé dans « lémédias ».

      Boulevard Voltaire n’a jamais sorti une seule information : il recopie ce qu’écrivent « lémédias », en rajoutant une tartine d’opinion par dessus. De même que Fdesouche, Le Salon Beige ou TV Libertés, cités par Boulevard Voltaire (enfin… quand ils ne recyclent pas les fake news des agents russes).

      C’est devenu un réflexe favori des commentateurs de blog : un type monte aux rideaux en disant, il c’est passé ça, c’est un scandale, la presse n’en parle pas, et pour bien appuyer son propos, il joint un lien vers le site d’Europe 1, par exemple. Je viens de voir ça à l’instant. La politique rend les gens complètement fous.

      Je ne dis pas que des sites comme Fdesouche n’aient pas leur utilité, bien au contraire : Fdesouche a fait connaître des réalités tenues sous le manteau, en agrégeant des sources médiatiques de second rang, souvent des quotidiens régionaux. Mais la haine des médias est devenue complètement irrationnelle, et même dangereuse. Tout le monde semble avoir oublié que la liberté de la presse est une condition de la liberté tout court.

  15. Indiscutablement « la liberté de la presse est une condition de la liberté tout court. »
    Mais la haine des médias n’est pas tout à fait irrationnelle outre le fait qu’ils sont subventionnés et partiellement défiscalisés, encore une exception française, lisez la saga :
    http://branco.blog.lemonde.fr/files/2019/01/Macron-et-son-Crepuscule.pdf
    L’éternel problème, c’est que les gens (le vil peuple, les ploucs), sont beaucoup plus intelligents et lucides que ne le pensent les élites dirigeantes. Je suis moi-même souvent étonné.

    • J’ai déjà lu la tartine de l’universitaire de l’Ecole normale supérieure que vous nous indiquez, et qui circule partout chez les jaunistes. Elle est extrêmement incriminante pour son auteur, et pourrait m’amener à voter Macron, à force d’entendre la foule haineuse s’acharner sur lui.

      Ce monsieur Branco dégouline de haine et de jalousie pour des gens qu’il a visiblement connus à l’école, et qui ont eu un parcours plus brillant que le sien. Il est en train d’assouvir son petit ressentiment personnel, parce qu’un prof à chépaou, même diplômé de Normale sup, ça gagne évidemment moins qu’un président de la République. Il règle des comptes d’écolier qui remontent à son adolescence, il balance, il dénonce des fautes complètement imaginaires, et franchement, c’est pas beau à voir.

      Il n’y a strictement rien d’incriminant pour Macron dans cette loghorrée, et d’ailleurs aucun des innombrables internautes qui la répercute n’est capable de résumer, en quelques lignes, les crimes abominables qu’elle est censée révéler. Je vous mets au défi de le faire.

      Je passe sur le fait que c’est épouvantablement mal écrit. C’est écrit par quelqu’un qui fait des phrases au lieu d’aller droit au but. Ce genre ce porte fort bien dans un certain demi-monde intellectuel.

      Quant au fait que les médias seraient subventionnés, pourquoi, alors, les jaunistes ne vont-ils pas assiéger les bureaux de poste ? pourquoi n’incendient-ils pas les gares SNCF ? pourquoi ne détruisent-ils pas les voitures des agents EDF ? pourquoi n’attaquent-ils pas physiquement les professeurs ? les employés municipaux payés à ne rien faire ? les fonctionnaires du ministère de l’Equipement ? les n’infirmières qui prennent un mois de congés-maladie illégaux en moyenne ? les compteurs de vaches du ministère de l’Agriculture ? les associatifs de défense du biniou bas-breton ? Tous ces gens-là sont infiniment plus subventionnés que les médias, et ils pèsent infiniment plus dans la dépense publique.

      Il faut arrêter un peu avec cette fake news des « médias subventionnés ». Les médias ne sont pas subventionnés. Une petite partie d’entre eux le sont, et ils le sont pour une part modeste de leurs recettes. Surtout que concernant la presse papier, une part notable de ces subventions consiste en un tarif postal préférentiel pour les abonnés.

      Il est fortement contestable qu’un tarif postal préférentiel pour les journaux doive être considéré comme une subvention. Après tout, les tarifs postaux varient en fonction du contenu de l’envoi, indépendamment du coût du transport. Personne n’a jamais accusé les grand’mères qui écrivaient à leurs petit-enfants d’être subventionnées, sous prétexte qu’à poids égal, leur correspondance leur coûte beaucoup moins cher que s’il s’agissait de marchandises.

      Et puis les expéditions des journaux à leurs abonnés sont des envois en masse, prévisibles, faciles à planifier, qui rapportent beaucoup à la poste. Considérez cela comme un contrat négocié en volume, exactement comme le fait Amazon, qui obtient lui aussi des prix préférentiels, et qu’on n’accuse pourtant pas d’être « subventionné ».

      Cette tarte à la crème des « médias subventionnés », c’est juste une façon de dire : je veux que les médias disent exactement ce que je veux, et sinon je vais leur hurler dessus. C’est du comportement de clébard, c’est tout.

      Le culot est d’autant plus stratosphérique que les Gilets jaunes dégoulinent de haine envers BFM, qui leur a pourtant déroulé le tapis rouge en leur donnant la parole un nombre incalculable de fois. Il a même offert à l’un de leurs représentants de l’embaucher comme chroniqueur, et c’est lui qui a renoncé à cause des menaces des ses « camarades » !

      Si vous avez des exemples précis du fait que « le vil peuple, les ploucs » seraient infiniment plus intelligents et lucides que les élites, concernant la gignolade gilétiste, vous êtes invité à les faire connaître. Pour ma part, je n’ai rien vu. Je ne cesse de voir le contraire.

      • @Robert Marchenoir
        « Quant au fait que les médias seraient subventionnés, … Tous ces gens-là sont infiniment plus subventionnés que les médias, et ils pèsent infiniment plus dans la dépense publique. »
        En effet, pourquoi l’état subventionnerait-il tous ces organismes, ET les journalistes y compris ?
        Si les médias ne peuvent pas s’en sortir seuls, c’est soit que leur service n’est pas apprécié, soit qu’ils ne savent pas se vendre, soit qu’il n’ont pas su s’adapter à l’évolution technologique. En aucun cas ils ne méritent le moindre sou des contribuables.
        Quant à Amazon, la différence c’est qu’ils négocient les frais de transport avec les transporteurs, et pas à coup de subvention de l’état.
        Enfin, pourquoi voulez-vous des preuves de l’intelligence des « ploucs » ? Pensez-vous qu’il y a une caste des sous-hommes ? A voir comment notre pays est gouverné depuis 50 ans, j’ai vraiment l’impression que le bon sens paysan est plus pertinent que celui de tous ces énarques qu’on appelle « l’élite », élite formatée à administrer, mais surement pas à gérer, innover, ou même réfléchir…

      • @ Michel Turin

        Essayez de ne pas caricaturer mon propos. Je ne défends pas la subvention des médias. Je dis simplement qu’elle sert désormais de prétexte à toute une série de gens pour entretenir une haine irrationnelle et dangereuse des médias, qui menace la liberté sous l’objectif affiché de la défendre.

        Quant aux « preuves de l’intelligence des ‘ploucs’ « , oui, je pense que la moindre des choses, lorsqu’on passe son temps à la proclamer face à la stupidité des « élites », c’est de dire sur quoi on s’appuie, concrètement, pour affirmer cela.

        Très précisément, dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, qui nous occupe ici. Ceux qui soutiennent ce propos seraient bien aimables de nous dire où ils distinguent du « bon sens paysan », comme vous dites, dans le fait de réclamer une baisse des impôts tout en réclamant une hausse de la dépense publique.

        C’est précisément tout le contraire du « bon sens paysan », qui consiste en un certain pragmatisme, et conduit à savoir qu’un pays ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne.

        Ceux qui défendent cette thèse seraient bien aimables de nous dire en quoi il relèverait du « bon sens paysan » de prétendre représenter le « peuple », tout en insultant et en attaquant physiquement les automobilistes qui oseraient exprimer quelques divergences d’opinion aux ronds-points tenus par « les ploucs », voire quelque contrariété au vu du fait qu’ils sont empêchés d’aller et venir librement.

        C’est vous, c’est Tino, ce sont les gilétistes qui parlent de « ploucs », de « vil peuple » ou de « sous-hommes ». Procédé rhétorique méprisable que vous aurez du mal à m’opposer. J’en ai vu d’autres.

        Mais puisque vous posez ce mot sur la table, comment qualifiez-vous, autrement que de sous-hommes, des gens qui hurlent jusqu’au ciel que l’Etat ne les écoute pas, puis qui menacent de mort les porte-parole qu’ils se sont eux-même donnés, afin qu’ils n’aillent pas rencontrer le Premier ministre pour obtenir la satisfaction de leurs revendications ?

        Comment qualifiez-vous, autrement que de sous-hommes, un ancien boxeur professionnel qui roue de coups de pied à la tête un gendarme jeté à terre, ainsi que tous ceux qui le félicitent et lui donnent de l’argent ? Alors que ce malfaiteur est un cadre de la fonction publique municipale, qu’il reconnaît lui-même ne pas avoir de problèmes de fin de mois, et que son « emploi » est précisément de ceux qui ruinent les Français et les écrasent d’impôts ?

        Qu’est-ce qui vous paraîtrait plus adapté que « sous-hommes », pour de tels individus ? « Abrutis » ? « Malhonnêtes » ? « Moralement dépravés » ? « Salopards » ? « Crevures » ? « Enculés » ? Exigeant une chose et son contraire, et exerçant des violences potentiellement mortelles envers des innocents afin de l’obtenir ? Communistes ? Fascistes ? Bandits purs et simples ?

        Voyez-vous, ce à quoi on assiste actuellement, et moyennant des proportions différentes (je ne voudrais pas dramatiser), cela me rappelle furieusement les premiers mois de la révolution bolchevique.

        Même revendications pseudo-politiques, pseudo-révolutionnaires, pseudo-populaires, recouvrant un même banditisme, celui de la base comme celui des organisateurs du mouvement. On a vu où cela a conduit la Russie — et le monde entier.

        La rage actuelle consistant à opposer un « peuple » fantasmé, qui serait infiniment vertueux, à des « élites » stupides et corrompues, dissimule deux faits :

        1. Les « élites » ne sont pas des Martiens, ils n’ont pas un ADN différent du « peuple », ils n’ont pas trois bras et quatre jambes. Les élites sont issues du peuple. Les chiens ne font pas des chats.

        2. Les « élites » donnnent au « peuple » ce qu’il réclame. Le sale petit secret de la crise actuelle, c’est que « les ploucs » (et aussi les non-ploucs) réclament le socialisme depuis un siècle, qu’en conséquence les « élites » lui fournissent du socialisme depuis un siècle, puis que « les ploucs » se rendent compte que le socialisme ne marche pas.

        Alors, furieux, au lieu d’en tirer les conséquences logiques, à savoir qu’ils se sont trompés et qu’il faut demander le contraire du socialisme, « les ploucs » hurlent que ce sont les autres, les cons, et ils se jettent par terre en hurlant et en faisant un gros caprice.

        Faisant ainsi la preuve que ce sont eux, les cons.

      • Je vois que vous avez déjà fait la synthèse des revendications de ce mouvement. Le débat annoncé par le gouvernement n’aurait donc pas lieu d’être.
        Votre propos illustre bien ce que je disais au sujet des médias: ils ont surtout pour objectif de faire du buzz, donc de relater les faits qui font monter l’adrénaline, et si possible plutôt dans le sens du poil de leurs donneurs d’ordres, et c’est bien humain. On ne peut s’empêcher, même si on le nie, d’abonder, au moins un peu, dans le sens de la main qui donne à manger, en l’occurrence les grands groupes et l’état. Mais cette pratique occulte le cas général en se concentrant sur les exceptions (qui confirment la règle).
        Je pense donc que ce mouvement est en majorité pacifique, et je persiste à dire qu’il est le symptôme d’un malaise réel, sans doute issu de la nature de la société actuelle. Il s’exprime, par les « ploucs » (je vous laisse la propriété des autres qualificatifs que vous leur donnez), de la manière dont ils peuvent s’exprimer, et, ma foi, la contradiction que vous soulevez est bien naturelle: plus de pouvoir d’achat.
        Or le malaise va bien au-delà, ne serait-ce que parce qu’ils revendique aussi le RIC, c’est à dire leur ras le bol que tout soit décidé pour eux sans qu’ils aient leur mot à dire, et cela pendant 5 ans.
        J’ouvre d’ailleurs une parenthèse pour faire remarquer que cette constitution élaborée par l’équipe du général De Gaulle, en rupture avec la 4ème république (c’est l’essence même du scrutin majoritaire, que j’approuve aussi), a été depuis largement bafouée dans son esprit, par des gens, « l’élite », soit incompétents (qui n’avaient rien compris à son esprit), soit dans le but d’en tirer profit pour eux-même et leurs copains.
        Il n’en reste pas moins que nos institutions ont probablement peu de chances de correspondre à la société actuelle (Michel Serres l’a bien exprimé: https://www.ladepeche.fr/article/2019/01/04/2934979-exclusif-michel-serres-personne-sait-comment-sortirons-crise-gilets-jaunes.html?). Elle était peut-être pertinente en 1950, mais les temps ont radicalement changé, sans que notre « élite », encore une fois, n’en ait pris conscience. La mondialisation, inéluctable, la fin des « 30 glorieuses », les évolutions technologiques, l’instantanéité des communications ainsi que leur universalité, et même les relations humaines, tous ces changements qui sont de plus en plus rapides nous obligent à admettre que nos institutions vieilles de 60 ans soient obsolètes.
        Nous en sommes à la 5ème république, en même pas 250 ans, et vous voudriez nous faire croire que nos institutions vieilles de 60 ans peuvent encore durer ? Personnellement, je ne le crois pas, et je ne sais pas en quoi il faudrait la changer (même si je peux proposer quelques idées pour alimenter la réflexion), mais, à coup sûr, le mouvement auquel nous assistons actuellement est le symptôme du besoin urgent d’une telle évolution. Et si nos « élites » sont incapables de la comprendre et d’en proposer une alternative, alors, il faut qu’elles disparaissent, quitte à ce que ce soit violent. Je regretterais cette violence, mais elle me semble couver, et même d’une autre ampleur que Mai 68, si nos représentants n’amorcent pas un débat qui les remettra en cause assurément.

      • @ Robert Marchenoir
        « La tartine de l’universitaire de l’Ecole normale supérieure que vous nous indiquez, et qui circule partout chez les jaunistes »
        Je ne pense pas que ce papier mal écrit j’en conviens, ait jamais été lu par un jauniste mais il circule et les faits sont malheureusement vrais et même en cherchant bien, il en manque certains. Il faut le prendre comme un exemple des rumeurs qui circulent depuis longtemps.
        La moralité c’est qu’il y a beaucoup beaucoup trop de monde qui se compte comme élites rattachés et en tout cas payés par les différents ministères et dépendances; donc bien trop d’argent le notre, à leur disposition pour des intrigues (impostures) parisiennes inutiles. Qui parle de crime ?
        Il ne sont pas stupides au contraire, ils ont juste trouvé le filon pour bien vivre à nos dépends !
        Il suffirait juste de couper les subsides, c’est simple à émettre par des sous-hommes.

        « réclamer une baisse des impôts tout en réclamant une hausse de la dépense publique »
        Où avez-vous entendu qu’ils demandaient une hausse de la dépense publique ?
        Ils veulent une hausse du pouvoir d’achat par une baisse des charges (impôts, taxes, réglementations etc..) et des services publics de qualité car ils trouvent ne pas en avoir pour leur argent. Avec 57 % du PIB, record du monde, pour obtenir des services qui ne sont pas mieux que les voisins européens, il pas difficile même pour des ploucs de s’apercevoir qu’il y a un pb.
        D’ailleurs connaissez-vous un endroit où on mesure la qualité des services (publics) rendus. Si ça existait, on pourrait facilement l’opposer aux ploucs ! Cherchez.

        « GJ insultant et en attaquant physiquement les automobilistes »
        J’ai pas mal circulé depuis début décembre en France; je n’ai pas été emmerdé une seule fois, c’est bizarre.
        « La rage actuelle consistant à opposer un « peuple » fantasmé, qui serait infiniment vertueux »
        Non la foule révoltée et en colère n’est certainement pas vertueuses. Il faut tout faire pour ne pas tomber dans ce chaos. Mais reconnaissez que nos gouvernants sont sclérosés dans une attitude qui consiste à proclamer qu’ils ont raison tout en jetant de l’huile sur le feu à chaque occasion.

        Les médias subventionnés : nous sommes aussi une exception pour bénéficier d’une tripotée de médias qui répètent en boucle exactement la même chose. C’est pour quoi faire ? Pour occuper des journalistes et des rédactions ? C’est du luxe !
        A oui les médias et la presse pas subventionnés ?
        https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/33224-aide-a-la-presse-les-journaux-les-plus-aides-par-l-etat
        1,6 milliards d’aides pour l’aide au développement de la presse en ligne. Un tout petit rien.
        TVA particulièrement faible à 2,1%, ce qui d’après la Cour des comptes (rapport de février 2018), correspond à une dépense fiscale d’environ 1 milliard d’euros annuel. Les journaux et médias français affichent une faible rentabilité comparée aux autres grands pays européens.
        Tarifs postaux préférentiels = déficit pour la Poste indiqué également par la CC.
        Sans évoquer les pubs (inutiles sauf électoralistes) achetées par le gouvernement et les collectivités locales…
        Etc…on trouve les chiffres partout et à longueur d’années !

      • @ Tino

        « Où avez-vous entendu qu’ils demandaient une hausse de la dépense publique ? »

        Tout cela a déjà été indiqué ici même, mais apparemment vous ne lisez que ce qui vous arrange. Le blog d’une certaine Nathalie MP, vous connaissez ? Ici :

        https://leblogdenathaliemp.com/2018/11/19/gilets-jaunes-et-si-maintenant-on-parlait-depenses-publiques/

        « Le fond du problème, c’est que pendant la campagne électorale, Emmanuel Macron a entrainé bon nombre de Français dans une sorte de pensée magique selon laquelle on allait pouvoir retrouver la prospérité sans effort. Il suffisait de penser printemps, il suffisait de s’enivrer de beaux discours et d’envolée lyriques. On allait pouvoir s’en sortir en douceur grâce au mystérieux miracle du ‘en même temps ‘. »

        « Il est frappant dès lors de constater que les Gilets jaunes baignent eux aussi dans le même type de pensée magique. »

        « Là où le gouvernement répète avec obstination qu’il a fait le choix de ‘taxer la pollution plutôt que le travail’, indiquant ainsi très clairement qu’il ne baisse pas les impôts mais qu’il en augmente certains pour en baisser d’autres, les Gilets jaunes, du moins ceux qui ont émis des suggestions, préconisent de supprimer les hausses de taxes sur les carburants et de les remplacer par le retour de l’ISF. Ce n’est pas tant le niveau de la pression fiscale qui les préoccupe que le fait qu’elle s’applique à eux. »

        Les Gilets jaunes n’ont pas dit : « Nous voulons une hausse de la dépense publique », ils ont juste déposé des cahiers de revendications qui conduiraient inéluctablement à une hausse massive de la dépense publique. Par exemple, ici :

        https://mobile.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/zero-sdf-retraites-superieures-a-1-200-euros-salaire-maximum-a-15-000-euros-decouvrez-la-longue-liste-des-revendications-des-gilets-jaunes_3077265.html

        Grand plan d’isolation des logements = subventions, exonérations fiscales = hausse de la dépense publique.

        Zéro SDF = avec le pognon de l’Etat = hausse de la dépense publique.

        Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé, pas de retraite à points = hausse de la dépense publique.

        Pas de retraite en-dessous de 1200 € = hausse de la dépense publique.

        Les retraites et les allocations doivent être indexées à l’inflation = hausse de la dépense publique.

        Interdire les délocalisations = davantage d’allocations aux pauvres et chômeurs induits = hausse de la dépense publique.

        Lancement d’une industrie française de la voiture à hydrogène = avec le pognon gratuit des autres = hausse de la dépense publique.

        Que les demandeurs d’asile soient bien traités, nous leur devons le logement, la sécurité, l’alimentation ainsi que l’éducation pour les mineurs = hausse de la dépense publique.

        Que des emplois soient créés par les chômeurs = avec le pognon gratuit de l’Etat = hausse de la dépense publique.

        Augmentation des allocations handicapés = hausse de la dépense publique.

        Davantage de logements à loyers modérés = hausse de la dépense publique.

        Moyens conséquents accordés à la justice, à la police et à l’armée = hausse de la dépense publique.

        Le prix du gaz et de l’électricité ayant augmenté depuis qu’il y a eu privatisation, nous voulons qu’ils redeviennent publics et que les prix baissent de manière conséquente = renationalisation d’EDF-GDF + prix subventionnés = hausse de la dépense publique.

        Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie = ça coûte rien, c’est l’Etat qui paye.

        Retraite à 60 ans, et 55 ans pour les métiers usant le corps, désosseur par exemple (j’émettrai l’hypothèse extraordinairement hardie qu’un désosseur a participé à la rédaction de ces revendications) = hausse massive et durable de la dépense publique.

        Favoriser le transport de marchandises par voie ferrée = distortion du marché en faveur de la SCNF déficitaire = hausse de la dépense publique.

        Avec mes excuses pour ceux qui ont déjà lu ces éléments sous ma plume.

        De façon générale, ce serait plutôt à vous de nous montrer une seule proposition des Gilets jaunes qui conduirait à une baisse significative de la dépense publique.

        Les seules baisses préconisées sont des mesures punitives, de vengeance sociale, pour punir les riches et les « élites » : baisse du nombre des parlementaires, baisse de leurs émoluments, etc. Il est manifeste que de telles mesures ne pourraient avoir qu’une influence absolument minuscule sur la dépense publique.

        La pierre de touche de la vertu civique des Gilets jaunes serait qu’ils proposent une baisse de la dépense publique qui leur profite à eux actuellement. C’est ce à quoi nous n’assistons jamais, depuis quarante ans, soixante-dix ans, et on pourrait remonter encore plus loin.

        Ici même, sur le fil consacré au cahier de doléances officiel du blog, nous avons un contributeur qui propose de « supprimer les deux voitures affectées au président de la République ». Comme summum de la mesquinerie et de l’inefficacité, on fait difficilement mieux.

        Le même nous précisait qu’il avait 80 ans, et que par conséquent ses revendications n’étaient pas destinés à son bénéfice. Cependant, outre toute une série de mesure punitives à l’égard des autres, ses demandes conduisaient à augmenter la dépense publique, et, curieusement, portaient sur davantage de postes d’infirmières, davantage de postes dans les EPHAD et une augmentation de l’allocation aux adultes handicapés.

        Socialisme = lutte de tous contre tous = tout pour ma gueule, faites payer les autres et allez vous faire foutre.

        « J’ai pas mal circulé depuis début décembre en France ; je n’ai pas été emmerdé une seule fois, c’est bizarre. »

        Ce qui est bizarre, c’est votre conception de la logique. Ça ne m’est pas arrivé à moi = ça n’est arrivé à personne. Je suis encore vivant = il n’y a pas de meurtres en France. Vous en avez d’autres, des comme ça ?

        « Les médias. »

        Il va de soi que je soutiens la suppression des subventions aux médias, de l’avantage fiscal des journalistes, des avantages fiscaux des entreprises de presse, etc.

        C’est juste que je trouve hautement suspect que tout le monde proteste contre les subventions reçues par les autres, tout en réclamant davantage de subventions pour soi-même.

        Quand cela coïncide avec des agressions physiques systématiques de journalistes et des attaques d’entreprise de presse, on m’excusera d’y voir des tendances fascistes-communistes à l’oeuvre, et tout le contraire d’une défense de la liberté.

      • Il est clair que lorsque une cagnotte pour la police atteint 1 million d’euros, c’est que les Français ne paient pas assez d’impôts: ils en redemandent. Alors, qu’ils ne se plaignent pas !

      • @ Robert Marchenoir
        Je m’excuse d’insister, j’écris :
        « Ils veulent une hausse du pouvoir d’achat par une baisse des charges (impôts, taxes, réglementations etc..) et des services publics de qualité car ils trouvent ne pas en avoir pour leur argent. »
        ça c’était leur constat du départ; c’est un constat et pas une solution.
        Est-ce aux GJ de trouver la solution ou des scénarios économiques et politiques ? L’ont-ils jamais prétendu au départ ?
        Pourtant on les met au défi et même que de « bons conseillers » s’empressent de récupérer la fronde, la bande à Mélenchon ou celle de Marine et vous avez inéluctablement comme revendications, le déroulement du logiciel franchouillard de base que vous présentez hélas incontestable :
        Cahiers des revendications;
        Cahiers des doléances;
        Ce que va donner inéluctablement la cacophonie du grand débat.

        Au delà du préalable indispensable du partage entre les citoyens d’un constat chiffré de la situation française existante qui n’a jamais été fait comme j’en ai déjà fait le commentaire sur ce blog, je vous renvoie à mon autre commentaire :
        « Par les urnes ou autrement »
        https://leblogdenathaliemp.com/2019/01/01/video-bonne-annee-2019/#more-48028

      • Tiens par exemple SI une majorité de français pouvait assimiler et réciter par coeur cet état des lieux :
        https://entrepreneurs-pour-la-france.org/Les-impasses/La-fuite-sociale/article/Quelques-elements-de-reflexion-a-soumettre-aux-gilets-jaunes-sur-l-Economie-de-leur-pays
        ALORS oui on pourrait ouvrir utilement un grand débat !
        Hélas, ce ne sont pas nos médias, nos écoles ou nos gouvernants (tous payés par nous) qui vont faire preuve de cette pédagogie.

      • @ Tino

        « Est-ce aux GJ de trouver la solution ou des scénarios économiques et politiques ? »

        Oui. Bien sûr. C’est un truc, vous allez rire, ça s’appelle la démocratie. C’est d’ailleurs ce que vous faites, ici, en nous proposant un lien vers cet article des Entrepreneurs pour la France. Effectivement très instructif, et qui propose de bonnes solutions.

        C’est d’autant plus aux Gilets jaunes de proposer des solutions, qu’ils mettent le bololo en nous expliquant que « les élites » ont tout faux, et que « le peuple », qu’ils représenteraient, sait mieux que les autres ce qu’il faudrait faire.

        Il est d’autant plus étonnant de soutenir que les Gilets jaunes sont légitimes à protester mais ne sont pas tenus de proposer des solutions, qu’ils réclament la « démocratie directe » ainsi que le « référendum constitutionnel, législatif et révocatoire ». C’est donc, j’espère, qu’ils savent ce qu’il nous faut ?

        Ou bien, s’agirait-il de se livrer à un jeu de massacre continu, en disant, comme des sales gosses mal élevés : nan, j’en veux pas, nan, t’es un imbécile, retourne chez toi, à la moindre initiative des dirigeants politiques ? Ce qui est effectivement ce qu’on peut craindre, au vu des actes et des paroles de ces messieurs-dames depuis deux mois ?

        Vous accordez aux Gilets jaunes un brevet d’irresponsabilité, mais vous ne tenez pas compte du fait qu’ils ont fait des propositions. Ils ont déposé des revendications. Ils ont articulé leurs demandes, noir sur blanc et en détail. Et elles vont dans le sens de plus de socialisme.

        Votre position est complètement incohérente. Je crains que vous ne cédiez à la fascination de la violence, et que, comme tant de Français, vous vous disiez : qu’ils foutent le bordel, ça affaiblira le gouvernement, et puis comme ça, moi et mes amis, nous pourrons imposer les changements qui nous tiennent tant à coeur depuis si longtemps.

        Mais ça ne peut pas marcher. Les Gilets jaunes eux-mêmes ne savent pas ce qu’ils veulent, et lorsqu’ils veulent quelque chose, c’est incohérent. Des millions de Français avec des aspirations contradictoires se disent : c’est tout bon, une fois qu’ils auront tout mis par terre, c’est moi qui vais imposer ma volonté parce que je suis le plus intelligent.

        C’est absurde. La violence et le nihilisme sont nocifs par eux-mêmes. Des entrepreneurs libéraux, ceux dont vous nous conseillez les écrits, ne s’attireront jamais les faveurs de foules qui détruisent et agressent pour le plaisir. Les entrepreneurs libéraux, ce sont ceux qui ont assuré l’élection de Macron. Il faudrait tout de même s’en souvenir, même si nous, nous faisons au président le reproche inverse de celui fait par les Gilets jaunes, à savoir de n’être pas assez libéral.

      • Pas d’accord tous les citoyens sont légitimes à protester et à demander des comptes.
        Mais ils ont délégué à des représentants, les « commis de confiance » comme on les appelait au 18ème, la responsabilité de diriger les affaires de la cité.
        Et la mécanique pondue par la technostructure est tellement complexe qu’elle est impossible à modifier par les GJs. Il y a tout de même un petit problème de compétence juridique constitutionnelle par exemple.
        Ou alors vous faites du mauvais esprit.
        Personnellement j’essaie de comprendre le mouvement des GJs, c’est pas pour autant que j’approuve leurs solutions et la violence évidemment.
        Mais on dirait que nos « commis de confiance » ont adopté la posture de ça passe ou ça casse.
        Où est la perversion à votre avis ?

      • « Où est la perversion à votre avis ? »

        Dans le socialisme, réclamé par la majorité et appliqué par l’intégralité des gouvernements de gauche et de « droite » depuis perpète.

        La perversion consiste à demander un truc qui ne peut pas marcher, à l’obtenir, puis à constater que ça ne marche pas, à engueuler celui qui vous l’a donné, et à réclamer à nouveau encore plus de la même chose.

        La perversion consiste à penser qu’on n’est jamais responsable de son sort. La perversion consiste à penser que si l’on est malheureux, c’est forcément la faute de quelqu’un, et, puisqu’on les a sous la main, des « riches » et du gouvernement.

        La perversion consiste dans la fascination malsaine et séculaire des Français pour la violence politique, pour la fin qui justifie les moyens, pour la malhonnêteté et pour la révolution.

        Voilà où elle est, la perversion.

      • Bonjour

        Je trouve que le départ était une saine réaction celle de dire assez de taxes, d’impôts et plutôt des économies ( Mr Macron a oublié que l enfer était pavé de bonne intention) En supprimant la taxe d’habitation il a plombé d’emblée son quinquennat Il est curieux pour un économiste qu’il se soit mis dans cette situation et de se retrouver avec plus de dépenses que Hollande à la même époqu)e. Je crois que les GJ du moins la partie politisée ( FN et Insoumis) ont senti que le vent tournait, que la majorité des électeurs de Macron n’adhéraient plus, déçus par les erreurs successives et du coup ces GJ se sont engouffrés dans la brèche pour remettre en scène leurs leaders pour une future élection en cas de démission du président de la République. On peut dire que Macron est le dernier rempart avant un état Trumpiste de gauche ou de droite à la Française ce qui sera pire.

        Qui est en partie responsable de cette situation?
        Les politiciens français depuis des décennies ont accumulés tellement de bévues, de textes, de couche de réformes contradictoires, de subventions de prime pour tout ( le travail, Noel, la rentrée scolaire, Paris plage gratuit, allocation familiale sans limité..) qu ils ont donné l impression que l état pouvait tout payé sans ce demander d ou viendrait l argent, Que la force pouvait faire reculer même par une minorité ( définition de la dictature d’arendt) des décisions prises pour le bien public par l’état ( notre dame des Landes, bonnet rouge).

        Les médias jouent avec le feu en donnant systématiquement la parole à un gilet jaune qui les appelle Il suffit de dire GJ et vous avez la parole à la radio, à la télévision. Un silence audio visuel pendant quelques semaines modifieraient totalement la donne et rendrait ces manifestations de rond point des GJ insignifiants Ils n ont de pouvoir que ceux que veut bien leur donner les médias

        Cependant la situation est grave car l évolution nous montre que ce mécontentement a pris une ampleur effectivement sociétale. On se trouve à la fin de la réflexion de Tocqueville sur les limites de la démocratie si tout le monde est égal pourquoi l’autre a plus que moi ( social jalousie) pourquoi l autre aurait plus raison ou serait plus intelligent que moi ( anarchie), pourquoi l autre aurait plus pouvoir que moi (Arendt perte de l autorité) et il n y a pas de réponse nette…
        Et on trouve des solutions simplistes je prends à ceux qui gagnent plus que moi ( robin des bois bolchevique) la limite du riche? celui qui gagne plus que moi ( Claire Bretecher) je fais un referendum d initiative populaire qui ne sera pas respecté si il ne va pas dans mon intérêt ( notre Dame des landes)

        Mon sentiment est celui de l’impuissance désespérée car comment faire prendre au gens une conscience politique économique et responsable avec l’infantilisme politico économique de la plupart de nos concitoyens ( il faudrait refaire une instruction civique digne de ce nom durant le secondaire et pourquoi pas un permis de voter pour ceux qui auraient suivi, adulte ou adolescent une formation) la bêtise démagogique de nos hommes politiques surtout de gauche et d’extreme droite, la notion ancrée d’irréversibilité des droits acquis

        Voila mon triste constat qui rejoint les pensées pessimistes de René Girard sur l ‘évolution de notre société ( achevez Clausewitz) On peut s’attendre au pire. I have a dream;;; un sursaut national de tous les hommes politiques pour dire assez et faire cause commune pour le bien national..only a dream

  16. Bonne année et longue vie à votre blog !
    .
    De dire que les héritiers sont de plus en plus âgés et donc les héritages sont peu productif peu s’entendre. La mesure consisterait donc à favoriser les héritages du vivant, Hollande a fait exactement le contraire.
    Toutefois les biens en particulier immobiliers sont souvent un moyen pour les personnes à la retraite de compléter une petite retraite par des revenus locatifs. Petite retraite imposée par l’état car il n’y a pas d’autre système. Difficile alors de donner de son vivant.
    Déduit des commentaires précédant, j’adhère au point de vue, que si les héritiers ne méritent pas leur héritage, les autres le méritent encore moins.
    Je rajouterai qu’un héritage bien géré profitera de toute façon à d’autres, un héritage mal géré conduira de tte façon à la perte des biens par l’héritier, « justice » (au sens de Terra Nova) et nivellement par le bas seront alors faits.

  17. @ Michel Turin

    Il n’est que trop évident que la présente constitution, élaborée par et pour un homme exceptionnel, ne peut pas, ne peut plus s’accommoder des « ploucs » chétifs nichés dans la classe « dite » dirigeante ! Laquelle, depuis 1974, s’est astreinte à formater une classe « dirigé » sur le modèle soviétique avec l’espoir sous-jacent de l’emmener vers les verts pâturages de la société orwellienne.

    Le seul espoir : le surgissement d’hommes neufs !

  18. Je commente avec un peu de retard. La question de l’héritage peut s’envisager sous deux angles : celui qui lègue et celui qui reçoit. Du coté de celui qui reçoit, je conçois que l’on puisse trouver une certaine injustice à ce que certains soient riches avant d’avoir fait le moindre effort. Mais il ne faut pas oublier que pouvoir léguer des richesses à ses héritiers est un puissant moteur pour créer celles-ci. C’est donc largement favorable à la société dans son ensemble puisque cela va créer des outils de production dont une grande partie (trop !) du revenu ira dans les caisses de l’état. Quand à l’héritier de deux choses l’une. Soit il est incompétent et dilapide tout en faisant ainsi passer le capital dans de meilleures mains, soit il est compétent, le fait fructifier et rend ainsi service à la communauté. Donc dans les deux cas de figure c’est plutôt une bonne opération. Conclusion il faut arrêter de s’acharner sur l’héritage et faire décroitre l’imposition.

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