Allocution Macron : réforme nulle part, dette au plus haut

Le ministre du budget Gérald Darmanin nous informait récemment qu’il n’avait pas le « fétichisme » des 3 % ! Tant mieux pour lui, car après la mesure d’annulation de la hausse des taxes sur les carburants déjà acquise, les gestes complémentaires annoncés par Emmanuel Macron lundi soir dernier (vidéo en fin d’article) pour tenter d’apaiser la colère des Gilets jaunes nous acheminent tout droit vers un déficit public de 3,5 % l’an prochain. Vous parlez de « comptes tenus » ! Vous parlez d’une vision à long terme !

Voici mes petits calculs : le budget 2019 initial prévoyait un déficit public de 68 milliards d’euros, soit 2,8 % d’un PIB estimé à 2 400 milliards d’euros.

Par rapport à ces chiffres, l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants représente 4 milliards de recettes fiscales en moins. Les mesures annoncées lundi soir équivaudraient à 10 milliards d’euros (certains disent 15 milliards) répartis entre prélèvements en moins (désocialisation et/ou défiscalisation sur les retraites inférieures à 2 000 €, les heures supplémentaires et le SMIC) et dépenses en plus (hausse de la prime d’activité pour doper le SMIC).

En absence de tout effort sur les dépenses, et de cela, on n’a rien entendu de concret –  le silence en fut même assourdissant après le crépitement de toutes les mesures de circonstance – on arrive donc à une dérive des comptes publics comprise entre 14 et 19 milliards, c’est-à-dire 0,6 à 0,8 % du PIB, soit un déficit public de 3,4 à 3,6 % en 2019.

Autrement dit, et c’est triste à dire, mais une fois dépouillée de ses éléments très réels de compassion, de mea culpa et de recherche du dialogue, cette allocution présidentielle n’est rien d’autre qu’un boulet supplémentaire attaché à notre économie. Elle retarde la perspective d’un retour à la prospérité et génère de la dette en plus, c’est-à-dire des impôts déjà chargés sur les épaules des générations futures.

Je reprends ce que j’écrivais il y a seulement deux jours. La France a les niveaux de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires les plus élevés du monde et la redistribution sociale n’y est pas un vain mot : les 10 % de foyers fiscaux les plus aisés paient 70 % de l’impôt sur le revenu. Et pourtant … hormis la Grèce, l’Espagne et l’Italie, elle est aussi le pays de l’Union européenne où le chômage reste le plus haut et persiste à ne pas se résorber. Et pourtant … le malaise rôde, la colère gronde.

Dans ces conditions très particulières qui font de la France une exception et un paradoxe parmi les pays développés – et là, pardonnez-moi de me citer, mais dans ce pays, les jours politiques se suivent et se ressemblent tellement qu’on en vient forcément à se répéter – dans ces conditions, donc, « ne plus augmenter la pression fiscale, la faire baisser au bénéfice de la prospérité économique générale, et réduire quand même le déficit et la dette (…) n’appelle qu’une seule solution : la baisse des dépenses publiques. »

Cette baisse des dépenses publiques, ce recul de l’Etat, qu’il soit providence, stratège ou nounou, Emmanuel Macron n’en a absolument pas parlé. Oui, il a annoncé des baisses fiscales et sociales – et c’est bien, mais à aucun moment il n’a été question d’émettre la plus petite idée concrète pour les couvrir par une baisse au moins équivalente de la dépense publique. (Une petite piste parmi des milliers d’autres : et si on arrêtait de financer les soirées Miss France ?)

Au contraire, les dépenses augmentent de plus belle avec la prime d’activité pour doper le SMIC et avec toutes les mesures pour « accompagner » la transition écologique annoncées par Edouard Philippe avant l’acte I des Gilets jaunes.

Dans son édito d’hier, le rédacteur en chef de Contrepoints s’est référé à un schéma extrêmement intéressant qui illustre parfaitement mon propos. Il montre clairement que suite au choc de la crise de 2008, les pays qui ont choisi de rétablir leurs comptes publics par la réduction conjointe des dépenses et des prélèvements obligatoires sans laisser filer la dette ont eu les meilleures performances en matière de croissance économique.

Or le choix fait par Emmanuel Macron dans son allocution du 10 décembre consiste à baisser les impôts et augmenter les dépenses alors que notre dette publique est déjà proche de 100 % du PIB dans un contexte de forte présomption de remontée des taux d’intérêt. Ce cas de figure, que j’ai qualifié de « boulet », n’est même pas envisagé dans le graphique sus-mentionné et il n’existe aucune possibilité qu’il débouche sur quoi que ce soit de viable à moyen et long terme.

Qui dit croissance, dit emploi et pouvoir d’achat. Plutôt que de « décréter » des hausses de salaire – et augmenter la prime d’activité pour remplir l’objectif d’une hausse du SMIC de 100 € mensuels nets, c’est exactement cela – combien préférable d’agir afin de ne pas plomber la croissance, combien préférable de laisser chefs d’entreprises et salariés se mettre d’accord entre eux sur les salaires, combien préférable de laisser aux cotisants la possibilité de choisir eux-mêmes leurs assurances sociales !

Il s’agissait de donner des satisfactions immédiates aux revendications sur le pouvoir d’achat ; je crains que le geste ne débouche que sur un peu moins de croissance et un peu plus de chômage, enclenchant à nouveau un cycle de révolte et de revendications.

Remarquez que si Emmanuel Macron manifeste une fois de plus qu’il ne prend pas les problèmes de la France par le bon bout, les réactions du reste de la classe politique ne valent guère mieux et certaines sont à faire peur.

Les Républicains fustigent surtout le retard mis à répondre aux Gilets jaunes, aux retraités et aux classes moyennes. Mais à la réaction de Guillaume Peltier, député et vice-président du parti, on devine que dans la même situation, ils auraient agi de la même façon – après tout, Sarkozy était dans le bureau de Macron vendredi dernier :

« Je vais être très sincère, je n’ai pas été déçu. » (Guillaume Peltier)

Quant aux extrêmes, on a Marine Le Pen, toujours en plein délire protectionniste, qui hurle une fois de plus contre « la mondialisation sauvage, la financiarisation de l’économie, la concurrence déloyale, le libre échange généralisé, l’immigration de masse » tandis que son clone gauchiste Jean-Luc Mélenchon, bien relayé par Hamon et Besancenot, se plaint une fois de plus que les grandes fortunes et les profits ne soient pas mis à contribution :

On peut aussi évaluer l’allocution présidentielle à l’aune de l’objectif qui consistait à mettre un terme à la révolte des Gilets jaunes. De ce côté-là, les réactions semblent mitigées.

Si Jacline Mouraud, dont la fameuse vidéo a servi de catalyseur au mouvement, considère « qu’il y a des avancées, une porte ouverte » et que « maintenant il faut sortir de cette crise » car « on ne peut pas passer le reste de notre vie sur des ronds-points », d’autres estiment ne recevoir que des miettes. Ils affirment ne rien vouloir lâcher et se préparent pour un acte V.

Infusés depuis des années et recyclés sans aucun recul dans la presse et l’éducation nationale, les raisonnements de l’extrême-gauche, son collectivisme à marche forcée, sa dictature du bien auto-proclamé et sa haine des riches et des patrons imprègnent la population générale aussi bien que les Gilets jaunes et pratiquement toute notre classe politique, la droite se distinguant à peine du reste par un petit reliquat d’attachement à l’initiative individuelle – encore faut-il prendre son télescope électronique dernier cri pour le voir.

Chez Emmanuel Macron comme chez tous les socio-démocrates de droite ou de gauche, point de marxisme, mais de vieux réflexes qui font que ce corpus idéologique se décline selon la formule du « en même temps » : en même temps je protège et en même temps je libère. L’allocution de lundi s’est totalement inscrite dans cette perspective, si ce n’est que le vocabulaire a légèrement changé. Il a parlé de réconcilier et d’entraîner (à 05′ 36″).

Dans les circonstances tumultueuses actuelles, « réconcilier » est la nouvelle façon de protéger en faisant bien comprendre que ce qui a été lâché par l’Etat du côté de l’ISF est aussi lâché du côté du SMIC, des heures supplémentaires et de la CSG des retraités modestes. « Entraîner » est le nouveau mot pour « libérer ». Moins connoté dans le champ lexical de l’horreur économique libérale, il sous-entend qu’on avance, mais pas tout seul. L’Etat nous accompagne. L’Etat guide nos pas. Encore et encore.

Sauf que, comme on l’a vu, plus l’Etat protège, plus il plombe la croissance en accaparant une part trop importante de la création de richesse et en l’utilisant de façon inefficace, idéologique, désordonnée, ou les trois à la fois. C’est au contraire la libération de la tutelle pesante de l’Etat qui protège, car c’est le seul moyen de permettre aux forces créatives, innovatrices et productives de la nation de donner leur pleine capacité, en matière de capitaux comme de travail. Et donc le seul moyen d’assurer emploi et pouvoir d’achat amélioré pour tout un chacun.

Contrairement à ce que disait Lacordaire en une occasion où il se montrait exceptionnellement fort peu libéral, et contrairement à Mélenchon qui s’était prévalu de lui pour refuser la réforme du code du travail, je pense de plus en plus que c’est bien la loi qui opprime et la liberté qui protège.

J’entends la loi non pas au sens du droit naturel qui réprime les atteintes aux personnes et aux biens, mais au sens de ce droit positif exacerbé et variable selon les majorités, au sens de ces réglementations tatillonnes et absurdes – les 80 km/h ? – que l’homme d’Etat prétendument attaché à la défense de l’intérêt général s’ingénie à construire telle une prison autour de citoyens trop hâtivement réputés incapables de réfléchir par eux-mêmes.

Malgré tous ses « penser printemps », Macron est l’un d’eux.


Allocution d’Emmanuel Macron, lundi 10 décembre 2018 :


INVITATION  DE  LA  MAISON  MP

Chers lecteurs,

Voici bientôt 4 ans que je tiens ce blog libéral auquel vous contribuez grandement par vos lectures, commentaires et partages. Peu à peu, j’ai eu le plaisir de voir se former une petite communauté bien vivante autour de mes articles. C’est pourquoi je propose aujourd’hui à ceux qui le souhaitent (et le peuvent) qu’on se retrouve autour d’un verre pour faire connaissance et discuter de nos sujets préférés en toute décontraction.

Jeudi 10 janvier 2019 à Paris de 18 h à 20 h.
Le lieu exact sera précisé quand j’en saurai plus sur le nombre de participants.
Vous pouvez me contacter par mail : Nathalie_MP@sfr.fr


Illustration de couverture : Des Gilets jaunes écoutent Emmanuel Macron le 10 décembre 2018. Photo AFP.

33 réflexions sur “Allocution Macron : réforme nulle part, dette au plus haut

  1. Le nouveau monde macronien ressemble furieusement à l’ancien. C’est juste l’apparence qui a changé.

    Moscovici n’est pas inquiet, lui qui n’avait pas de mots assez durs pour qualifier l’Italie dont le déficit est pourtant inférieur au nôtre. Question d’affinités politiques, probablement.

  2. Ces petites mesurettes, ce colmatage à la Rustine ne dupent plus personne. Il n’y avait rien d’autre à espérer de cette courte allocution au repentir de façade.

    On lâche une aumône pour tenter de limiter la grogne, on atermoie, on achète une paix sociale qui n’est plus.
    Si notre national césar avait consenti 500 €, tout le monde aurait en gros levé les barrages et serait rentré sagement sans envisager moindrement le financement de cette obole.

    A un peu moins de 100% du PIB, la dette publique n’en est plus à ça près. Le sens des priorités de nos élus non plus.

    Pendant ce temps la réalité nous a rattrapés à Strasbourg.

  3. Je ne m’étendrai pas sur les mesurettes Macron: vous êtes beaucoup plus calée que moi en économie pour les analyser et situer leurs conséquences et je n’ai pas les compétences pour ça,de toute façon…

    En revanche, sur l’allocution de Macron lundi soir,aucun intérêt : il achète juste un peu de temps et la paix sociale,en jetant quelques miettes, pour passer les fêtes au chaud et arrivera ce qui arrivera l’année prochaine…toujours la navigation à vue,avec le nez sur les sondages pour espérer que la marée des gilets jaunes va refluer: on reste dans la survie politique…

    Oui,sans être un horrible complotiste,étrange quand même ce nouvel attentat d’un terroriste musulman fiché S à Strasbourg,qui tombe à pic.

    Trois nouveaux morts,des blessés graves et des familles à qui il faudra de nouveau expliquer qu’après 20 condamnations,le gars « avait purgé sa dernière peine »,comme l’a expliqué Monsieur Castaner et qu’un fiché S se baladait tranquillement dans la nature et qu’il a pu tranquillement assassiner trois personnes…

    • Effectivement cet attentat pourra justifier l’état d’urgence très opportun pour museler les Gilets Jaunes.

      Vu le déficit en moyens et personnels, les forces mobilisées sur les GJ laissaient plutôt le champ libre. J’en suis à me demander si cela n’était pas un test de réactivité avant de passer à plus sérieux. Auquel cas, chapeau !
      Ça augure du meilleur pour la période des fêtes de fin d’année particulièrement propices.

    • Pauvre de vous …
      Ces gens n’ont, pour leur écrasante majorité, même plus de quoi se soigner et vous les traitez toujours comme la peste ou le choléra détruisant la France !
      Le mal est bien entendu ailleurs, dans l’écrasante majorité des nantis, ceux qui se plaignent alors qu’ils ont largement assez de côté pour faire vivre plusieurs familles (voire des milliers de familles concernant certains) et qui en veulent toujours davantage en donnant toujours moins ! Vous en faites peut-être partie (mais c’est là une hypothèse). pour réagir ainsi basiquement. Si ce n’est pas le cas, je vous plains.
      Attention, je ne dis pas qu’il n’existe pas de fonctionnaires aisés, que le salaire dans le privé est plus élevé, ou autre caricature souvent entendue, mais il ne faut pas se tromper de cible et surtout pas monter les citoyens les uns contre les autres, lorsque l’on ne sait pas ce que font ces autres, lorsque l’on ne connait pas leurs missions, lorsque l’on n’imagine pas leur utilité.
      Diviser pour mieux régner, vous connaissez ?

  4. Pathétique il est devenu !
    Il fallait que tout change pour que rien ne change. Nous avons ainsi la preuve que Mr Macron est un imposteur de l’ancien monde qui nous faisait prendre des vessies pour des lanternes. Mais fallait-il attendre autre chose de ses ambiguïtés et du floutage des « en même temps » ?
    Certains #GJ ont tout de suite répondu : Il nous fait la charité aujourd’hui pour nous le reprendre ensuite en impôts.
    Il a consulté les syndicats, les corps constitués et les médias pour répondre aux #GJ qui n’ont fait que les écarter et les considèrent justement comme la peste. C’est tout de même curieux d’agir dans le même cadre que ses prédécesseurs depuis 40 ans.
    Il va donc s’appuyer sur les trop nombreux corps constitués, les maires qui vivent de la triche, des combines, des connivences, de la démagogie de proximité. En poussant des gros sanglots sur la baisse des dotations, ils auront sans doute eux aussi une rallonge.
    Et tout ce beau monde va se congratuler sur le bon consensus qui sera revenu à force de raison et de sagesse.
    Qui va payer ?
    Mais on verra plus tard ! D’ailleurs Bruxelles a fait un clin d’oeil pour signifier que la fête peut continuer. Les grimaces ce n’était pas sérieux juste un peu de spectacle « pour de faux » comme disent les enfants.

  5. Macron est un énarque, qui a réagit en énarque. Pour lui, toute solution passe par l’organisation (la loi), le contrôle (l’administration), la stimulation de l’économie (la dépense publique) avec des moyens adéquats (l’impôt). Bref, l’Etat est tout.
    Une lecture de ces 50 dernières années prouve que cette stratégie est mauvaise et moralement douteuse. Mais rien n’y fait, on continue dans cette voie.

    Il est vrai qu’une baisse de la dépense publique signifierait trois choses :
    – supprimer les grasses prébendes parfaitement inutiles mais très honorifique d’une multitude de fonctionnaires supérieurs (comités théodules, ambassadeurs de complaisance, chefs de cabinets fantômes, etc…). Là, Macron s’attaque à ses pairs.
    – supprimer une multitude encore plus grande de taches plus subalternes qui justifie l’existence de plusieurs millions de fonctionnaires nationaux et territoriaux. Là, Macron s’en prend à sa clientèle.
    – supprimer la redistribution. Là, Macron s’en prend à la pais sociale, des quartiers entiers vivent sous perfusion d’argent public (RSA, APL, allocs, etc…).
    Il ne le fera pas, il n’est pas là pour ça. Donc les fondements de la révolte seront encore là dans 1 mois, après la trêve des confiseurs.

  6. Ah non ! non ! pas les Miss France ! Les Miss France, on garde. Il en va du prestige de la nation. Les financer fait à l’évidence partie des missions régaliennes de l’Etat. Je ne vois même pas comment vous pouvez discuter une chose pareille.

    Sinon, rions un peu. Tout le monde sait bien que BFM TV est un foyer d’abomination ultra-libérale, à tel point que ses voitures de reportage se font détruire dans les manifestions, et ses journalistes physiquement attaquer.

    La semaine dernière, en pleine hystérie gilétiste pré-insurrectionnelle, débat d’économistes sur le sujet, à BFM. Tout le monde y allait de ses préconisations. Pas un seul n’a évoqué la baisse de la dépense publique.

    Je ne dis pas qu’ils étaient contre. Si on les interrogeait un par un, je suis sûr que tous auraient dit que, oui, il faut baisser la dépense publique. C’est juste que lors d’un débat consacré à un soulèvement dû à l’état économique du pays, personne n’a songé à rappeler que c’était la solution. Ou, pire, tout le monde a jugé inconvenant d’en parler.

    Autre factoïde rigolo. Vous vous rappelez Alain Madelin ? Vous savez, le seul représentant du libéralisme que connaissent la plupart des Français ? Eh bien ! toujours sur BFM (organe de l’utra-libéralisme déchaîné, donc), il vient de se prononcer… en faveur de l’ISF.

    Bon, en réalité, un ISF encore plus atténué que celui qui subsiste après la « suppression » de l’ISF : les actifs financiers et la résidence principale en seraient exemptés. En somme, ce serait un impôt sur les résidences secondaires et sur l’investissement locatif.

    Je vois mal l’intérêt : si on veut perpétuer la fameuse « crise du logement », c’est en effet ce qu’il faut faire… Mais peut-être Alain Madelin, qui dirige un fonds d’investissement, cherche-t-il à se faire pardonner en tant que « sale spéculateur financier » ? Peut-être n’a-t-il pas de résidence secondaire, peut-être n’investit-il pas dans l’immobilier ?

    D’ailleurs, les interventions d’Alain Madelin, régulières sur BFM, dégagent souvent un inimitable petit parfum de gauche.

    Non seulement, en France, nous avons une extrême-droite d’extrême-gauche, mais nos patrons et nos financiers sont eux-mêmes socialistes…

  7. L’étau se resserre terriblement.
    Après les cadeaux il faut trouver de l’argent. Comme on a déjà tricher un maximum en surévaluant des taxes par rapport au coût du service effectué ou en faisant payer des taxes dont les recettes sont détournées, transition énergétique par exemple, il faut en plus taper là où il y a encore un peu d’argent, un peu plus les entreprises et un peu plus les riches. Enfin ceux qui ne se sont pas encore tirés
    Les entreprises :
    https://www.lepoint.fr/economie/edouard-philippe-confirme-demander-des-efforts-aux-entreprises-13-12-2018-2279124_28.php
    Les riches avec une TVA usine à gaz :
    https://www.lepoint.fr/debats/tribune-pour-une-tva-individualisee-14-12-2018-2279176_2.php

    Bon en fait certains choisissent de se tirer :
    https://www.atlantico.fr/decryptage/3561377/cette-trahison-de-ford-denoncee-par-bruno-le-maire-qui-souligne-l-impasse-strategique-du-gouvernement

    Et d’abord c’est pas de leur faute. Tous ces malheurs, c’est à cause des #GJ !
    Etre ainsi aux abois, c’est très très mauvais signe. En plus la BCE stoppe le quantitative easing.
    La probabilité pour un défaut de paiement devient forte pour 2019 et alors là, la révolte des #GJ va vous paraitre rétrospectivement particulièrement soft !!!!

    • Hahaha, maintenant, l’Académie des sciences qui nous propose la TVA progressive. Ils ne savent plus quoi inventer. D’abord ce fut la CSG à 1 % « pour renflouer la Sécu », on nous a dit que c’était une « flat tax », c’était super et vachement libéral (grosse assiette, petit taux, le même pour tout le monde). Puis elle est progressivement passée à 10 % (ou davantage, je ne compte plus), puis on nous a dit que ce serait vraiment, vraiment mieux si elle devenait progressive, d’ailleurs tant qu’à faire autant la fusionner avec l’impôt sur le revenu, comme ça ça ne se verra pas, puis même Mélenchon, maintenant, veut coller à l’impôt sur le revenu les 57 % de pauvres qui ne le payent pas. Là, c’est au tour de la TVA.

      J’écoutais l’autre jour un débat d’économistes sur la radio « libérale » BFM, et c’était à celui qui nous inventerait un impôt nouveau, une nouvelle manière de faire de la fiscalité, une nouvelle usine à gaz encore plus ingénieuse que toutes celles conçues par les milliers de connards précédents, qui n’avaient pas encore trouvé le truc magique pour proprement essorer les Français de façon « juste » et « efficace ».

      J’ai aussi entendu des économistes se mettre plus ou moins d’accord sur le fait que l’héritage, c’était mal, et qu’il valait bien mieux que l’Etat rafle le tout, ça sera plus simple, et d’ailleurs ce sera libéral, le libéralisme c’est la méritocratie, l’idée que des parents puissent trouver une raison de vivre dans le fait de transmettre quelque chose à leurs enfants, c’est probablement communiste, ou fasciste, ou royaliste, enfin un truc pabien.

      Je ne sais pas si la France va inventer le prochain iPhone ou le prochain Google, mais ce qui est sûr, c’est que pour la créativité fiscale, on ne craint personne.

    • Et je ne parle pas de l’usine Ford de chépaoù qui doit fermer : le ministre de l’Economie d’un gouvernement « ultra-libéral » vient d’affirmer qu’il s’agissait d’une « trahison ». Carrément. On croirait entendre Staline fustiger les ennemis du peuple soviétique.

      Donc quand une boîte étrangère s’installe en France, c’est pour l’éternité, sinon c’est une trahison. Toutes les entreprises appartiennent à l’Etat. Elles sont juste concédées (temporairement, sous conditions), à Ford ou à Machin, mais sinon, c’est la propriété du Roy de France, qui les reprend quand il veut.

      D’ailleurs, le ministre communiste de l’Economie de Macron est 100% en phase avec le chef du syndicat communiste : Martinez, de la CGT, dit qu’il faut « réquisitionner l’usine, il faut la prendre ».

      C’est le gilet-jaunisme : Macron, on le « destitue » quand on veut, l’usine Ford, on la « prend » si on veut, l’ISF, il faut que l’Etat le « rende », et ainsi de suite. Franchement, je ne vois pas pourquoi on n’élirait pas un gouvernement communiste, ce serait plus simple.

  8. « Jacline ou Jacqueline… bizarre elle a lancé la jacquerie, il y a certainement un complot la derrière » 🙂
    La lecture de ce blog est toujours intéressante et j’essaye de comprendre ce que le mot libéralisme recouvre pour Nathalie MP. Par rapport à la mise en marche des « Gilets jaunes », j’ai lu le dernier livre de Christophe Guilluy d’octobre 2018 et je trouve qu’il décrit très bien la problématique de cette France périphérique (des gilets jaunes en grande partie) et de la partition de la société. Au-delà de l’aspect de la gestion économique et des réponses à y apporter, il y a un problème sociétal majeur et où les réponses économiques diverses et multiples ne pourront apporter LA réponse.

    • @Claude111 : je ne vous ai pas répondu sur le cas de la Suisse dont je ne suis pas spécialiste. En revanche ce que je sais, mais dans un contexte français, c’est que certains chefs d’entreprises ne méprisent pas une petite protection de l’Etat. Ils aimeraient bien opérer hors concurrence, assurés par la loi d’avoir accès à tels et tels marchés. D’un autre côté, l’Etat est ravi de les avoir sous sa coupe et leur promet des subventions s’ils aménagent des accès handicapés (même complètement inutiles) et que sais-je encore. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette.

      Sur la fracture territoriale, sociale, etc. Je suis une indécrottable libérale… et je ne peux m’empêcher de penser que ces concepts qui ont l’air très empathiques de prime abord cachent en fait un appétit vorace et néfaste pour encore plus de redistribution et de dépenses publiques. Libérons d’abord la production et le travail, et on verra après.

  9. Moi,c’est la comédie d’un pouvoir encore aux abois il y a une semaine,qui cherche à se refaire une santé avec ce nouvel attentat djihadiste à Strasbourg,qui m’exaspère….
    Monsieur Castaner,bafouillant et ridicule au soir du 1er Décembre dernier,essayant d’expliquer en quoi son incompétence de ministre de l’Intérieur s’était imposée à la face du monde,avait un peu relevé la tête le soir du 8 décembre, avant de carrément se rengorger et de menacer maintenant les manifestants qui prévoient de défiler demain..
    Et Monsieur Macron,le couard vertical,qui a plus brillé jusqu’à présent par sa sainte trouille des manifestants que comme porteur du feu jupitérien,a retrouvé quelques couleurs et va oser une petite sortie publique à Strasbourg.
    Sera-t-il hué comme la dernière fois ou bien de l’eau aura-t-elle déjà coulé sous les ponts ?

  10. « plus l’Etat protège…. »
    Personnellement, je trouve que l’état ne protège de rien du tout. Malgré des dépenses records, le niveau de pauvreté n’a pas significativement diminué depuis le début des années ’80.
    Il s’agit surtout d’une protection contre des dangers totalement fantasmés, les forces du mal et du capitalisme.
    Par contre pauvreté, chômage, sécurité, des menaces bien réelles, de toute évidence, aucune efficacité de l’état.

  11. « les pays qui ont choisi de rétablir leurs comptes publics […] ont eu les meilleures performances en matière de croissance économique. »
    Je commence à croire que les politiques n’ont absolument rien à faire de la croissance économique. Leur problème, c’est de créer des assistés pour assurer leur propre existence.

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