La révolte des Gilets jaunes, c’est chez nous et nulle part ailleurs

Ou les 3 graphiques d’une France qui tombe et qui, pour son malheur, recommence toujours les mêmes erreurs.

Après avoir essayé d’abord de préserver son vorace programme de transition énergétique grâce à l’annonce de quelques « aides » supplémentaires (lire « dépenses »), Emmanuel Macron a finalement décidé jeudi dernier d’annuler la hausse des taxes sur les carburants qui devait prendre effet au 1er janvier 2019. Première revendication des Gilets jaunes, c’était aussi la première mesure à prendre, prélude, peut-être, à une prise de conscience que trop d’impôts déversés dans trop de dépenses discutables finissent par tuer le pays.

Bien que ce coup d’arrêt fiscal particulier vienne beaucoup trop tard, non seulement au regard de la révolte des Gilets jaunes qui affecte la présidence Macron, mais plus fondamentalement au regard des politiques publiques férocement taxatrices et dépensières menées en France depuis 45 ans, il n’est pas à mépriser :

Ce sont presque 4 milliards d’euros qui seront, non pas restitués aux Français (car une baisse d’impôt n’est jamais un cadeau, ni aux riches ni à quiconque), mais qui échapperont aux ponctions de l’Etat et seront laissés à la libre disposition des contribuables pour consommer, investir ou faire des dons, toutes activités très positives pour la prospérité de tous.

Mais ne rêvons pas, c’est une goutte d’eau dans l’océan de ce qu’il faudrait faire. En 2017, les prélèvements obligatoires de la France ont dépassé les 1 000 milliards d’euros et ils ont représenté 48,4 % du PIB. Si l’on voulait les ramener à des niveaux allemands ou néerlandais (environ 40 %) qui sont aussi la moyenne de l’Union européenne, il faudrait les descendre à 826 milliards, soit une coupe fiscale et sociale de l’ordre de 175 milliards d’euros.

On mesure l’effort… La pensée magique, le « en même temps », le « yaka taxer les riches », la croyance béate que la transition écologique va créer des millions d’emplois verts, tout ce qu’on a fait jusqu’à présent en se rassurant avec l’idée que le monde entier nous enviait notre modèle social – eh bien, tout ceci risque de ne pas suffire.

Continuons la comparaison en rappelant que ces pays si peu taxateurs sont également fort peu dépensiers (43 à 44 % du PIB en 2016 quand nous sommes en haut de l’affiche avec 57 %) et que contrairement à nous, ils jouissent d’une croissance économique bien meilleure et de taux de chômage des plus enviables (respectivement 3,4 et 3,7 %).

Une situation qui, normalement, devrait nous pousser à réfléchir – plutôt que de répéter en boucle bêtement « oui, mais en Allemagne, travailleurs précaires, contrats à 1 € , blablabla … »

On se rassure comme on peut, mais la révolte des Gilets jaunes, c’est chez nous et nulle part ailleurs. Oui, les revendications penchent de plus en plus du côté de la France insoumise et du Rassemblement national ; oui, les violences sont inacceptables. Mais cette colère est un symptôme. De quoi  ? Pas d’un pays qui va bien.

Voici les trois graphiques de la France qui tombe :

À gauche, dépenses publiques dans l’OCDE en 2016, au milieu prélèvements obligatoires dans l’UE en 2017 et à droite, chômage dans l’UE en septembre 2018 (cliquer pour agrandir). Qu’on ne me dise pas que tout va bien. La France n’en finit pas de tomber :

      

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Mais déjà, ces 4 petits milliards abandonnés posent problème : ceteris paribus, 4 milliards en moins dans les recettes de l’Etat au sens large, ce sont 4 milliards de déficit public en plus. Le ministre du budget Gérald Darmanin s’est précipité sur les ondes pour nous assurer que « les comptes publics seront tenus » (vidéo, 01′ 14″) – et notons au passage cette expression du « manque à gagner » utilisée par Léa Salamé qui, une fois de plus, accrédite faussement l’idée que l’Etat renoncerait à quelque chose qui lui appartient :

On imagine bien toutes les acrobaties comptables auxquelles les Bercy boys sont en train de se livrer. Petits calculs, transferts, augmentation d’un taux par-ci, non remplacement de deux fonctionnaires par-là, report à 2020 pour telle dépense, bref, faisons-leur confiance pour retomber sur leurs petites papattes sur le papier. Avec Michel Sapin, ils ont été à bonne école.

Du reste, Darmanin n’est pas homme à se laisser envoûter par le « fétichisme » des 3 %, cette limite en dessous de laquelle les déficits publics des pays membres de l’UE sont censés se maintenir. Notons d’ailleurs que là encore la France ne brille guère. Alors que nous oscillons entre 2,6 et 3 % voire plus, la moyenne de l’UE est à … 0,3 % ! Tout le monde s’est remis de la crise de 2008 sauf nous (et l’Espagne, mais faut-il vraiment en tirer fierté ?)

En tout cas, voilà un petit laxisme budgétaire qui tombe à pic, car si le gouvernement a été si long à revenir sur ces taxes de la colère, c’est bel et bien parce que notre beau socialisme est arrivé au bout de l’argent des autres, comme disait Margaret Thatcher. Confidence de Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée :

« Il n’y a plus d’argent dans les caisses, on peut juste acheter du temps. » 

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Ne plus augmenter la pression fiscale, la faire baisser au bénéfice de la prospérité économique générale, et réduire quand même le déficit et la dette – ce qui fut toujours une quadrature du cercle selon nos habitudes passées n’appelle qu’une seule solution : la baisse des dépenses publiques.

Mais voilà, c’est « extrêmement compliqué » nous explique M. Flavien Neuvy, maire UDI de Cébazat dans le Puy-de-Dôme (01′ 29″) :

Là où il fait montre d’une lucidité louable, c’est que dès que vous voulez fermer un petit hôpital, une maternité, un bureau administratif quelconque, tout le monde s’y oppose, les élus locaux les premiers, eux qui jouent leur maintien au pouvoir sur les « services » et les équipements sportifs ou culturels plus ou moins grandioses, éventuellement baptisés à leur nom, qu’ils vont pouvoir aligner à leur crédit dans leur future profession de foi électorale.

Mais ensuite, ça se gâte. Les dépenses publiques nous sont présentées comme une sorte de grosse machine incontrôlable qui augmenterait mystérieusement et inéluctablement toute seule par l’opération du « glissement vieillesse technicité ».

Comme si les collectivités territoriales n’avaient pas embauché sans entrave pendant des années (+ 27,5 % entre 2002 et 2013) ! Comme si on n’avait pas 5,7 millions de fonctionnaires alors qu’ils étaient 1 million de moins il y a 20 ans, le nombre d’agents pour 1 000 habitants passant de 76 à 82 !

Quant à notre célèbre  « millefeuille » administratif qui empile régions, départements, communes, métropoles et communautés de communes, notre élu déclare sèchement (dans les commentaires qui suivent le tweet) :

« Aucune économie à attendre de la fusion des communes. »

Il est maire, vous comprenez ! Là où l’Allemagne a 11 000 communes, nous en avons presque 37 000 ; là où le Royaume-Uni a 24 000 mandats électoraux, nous en avons 618 000 – merci aux conseils municipaux de ces nombreuses communes – mais il n’y a aucune économie à attendre de rien !

Comme si l’Etat dépensait toujours judicieusement l’argent des contribuables, comme s’il ne s’occupait pas de trop de choses qui ne le concernent nullement, comme s’il remplissait ses obligations régaliennes, celles qu’on lui demande justement d’assurer, avec efficacité !

Comme s’il était tellement plus glorieux de payer du RSA et des indemnités chômage plus favorables que partout ailleurs plutôt que réformer le code du travail, baisser le SMIC et baisser les impôts pour favoriser l’emploi !

Comme si les salariés de la sécurité sociale étaient incapables de faire ce qu’il font dans le giron étouffant de l’Etat dans un contexte privé, plus décentralisé, plus à l’écoute des assurés sociaux qui auraient alors le choix de privilégier telle compagnie d’assurance plutôt que telle autre en fonction de leur souhait de protection à un moment donné de leur vie !

Comme si les professeurs de l’Education nationale, prisonniers d’un mammouth irréformable et perclus d’égalitarisme et de pédagogisme, étaient incapables d’enseigner dans des écoles privées plus agiles et plus susceptibles de répondre aux profils variés des élèves !

Comme si nous étions incapables de vivre et de travailler sans la tutelle permanente, étouffante et envahissante de l’Etat  !

Tout ceci est possible. Mais si l’on souhaite sincèrement retrouver de la liberté et de la prospérité pour tous, cela suppose qu’il faut changer intégralement de logiciel.

Or nous sommes bien mal représentés. Dès qu’une crise majeure étreint le pays, les élus, les journalistes et les experts dissertent doctement, ils vont même jusqu’à prononcer les mots « baisse », « dépenses » et « publiques », pour conclure : « C’est extrêmement compliqué. » 

Pas un n’est prêt à tenir un langage de vérité aux Français. Pas un n’est « courageux » – pas au sens de Darmanin, mais au sens de risquer son élection, sa réelection ou son poste confortable dans la fonction publique ou dans telle agence d’Etat ou dans telle Haute Autorité parfaitement oiseuse.

Emmanuel Macron doit s’exprimer ce soir. Je reconnais volontiers que la tâche qui l’attend n’est pas simple. Après le tumulte des 4 derniers samedis, trouver les mots de l’apaisement et de la réconciliation, redonner de l’espoir, marquer sa considération, admettre humblement des erreurs et annoncer des mesures qui mettront du baume au coeur et au budget des Français qui se sentent abandonnés – tout cela sans retomber dans la spirale infernale de la dépense publique, n’est ni dans les habitudes françaises ni dans les revendications des Gilets jaunes.

Mais Fillon excepté lorsqu’il a parlé (seulement parlé) d’un « Etat en faillite », le pays vit depuis trop longtemps sur un déni de réalité qu’aucun homme politique n’a cherché à dissiper, Macron pas plus que tous les autres

L’occasion se présente ce soir. Le rétablissement de l’ISF ou le « coup de pouce » au SMIC semblent écartés. C’est un premier pas. Reste à prendre les Français pour des adultes et leur expliquer que ce qu’on a toujours fait, ça ne marche pas. Il est possible qu’au début, ça passe mal. Mais si la politique de baisse effective des dépenses est clairement posée sur la table et menée en conséquence dès demain, il y aura des résultats sur la croissance économique, le chômage et le pouvoir d’achat.

Des résultats qu’on attend depuis longtemps et qu’on n’a jamais vus, malgré nos performances de champion international ès dépenses publiques et prélèvements obligatoires.


Pour compléter cet article, je vous propose de lire : Essayons de parler de Margaret Thatcher sans nous fâcher ! (7 janvier 2017) et Réformer la France : tout un programme ! (26 mai 2016)


INVITATION  DE  LA  MAISON  MP

 Chers lecteurs,

Voici bientôt 4 ans que je tiens ce blog libéral auquel vous contribuez grandement par vos lectures, commentaires et partages. Peu à peu, j’ai eu le plaisir de voir se former une petite communauté bien vivante autour de mes articles. C’est pourquoi je propose aujourd’hui à ceux qui le souhaitent (et le peuvent) qu’on se retrouve autour d’un verre pour faire connaissance et discuter de nos sujets préférés en toute décontraction.

Jeudi 10 janvier 2019 à Paris de 18 h à 20 h.
Le lieu exact sera précisé quand j’en saurai plus sur le nombre de participants.
Vous pouvez me contacter par mail : Nathalie_MP@sfr.fr


Illustration de couverture : La France, championne du monde des dépenses publiques ! Statistiques OCDE, % PIB, 2016. En 2017, un cran plus haut : 57 % !

28 réflexions sur “La révolte des Gilets jaunes, c’est chez nous et nulle part ailleurs

  1. Ce qui est terrible, c’est l’inculture économique de nos compatriotes. Quand je lis ça et là les revendications des manifestants, je constate qu’ils ne voient pas les conséquences qu’auraient la satisfaction de leurs souhaits. Entre augmentation massive su Smic qui entraînerait une hausse du chômage et réintroduction de l’ISF qui pénaliserait l’investissement, ils ne voient pas que seule la baisse de la dépense publique peut leur apporter une amélioration. Mais l’ordre du jour est la baisse des taxes et plus de services publics. C’est la quadrature du cercle impossible à réaliser et je ne vois personne qui puisse leur expliquer leur erreur.

    • Bonjour,

      Les Français ont été depuis des décennies drogués par les gouvernements successifs, avec un pouvoir d’achat artificiel financé par la dette. Cette toxicomanie associée à la décadence de l’éducation nationale nous a conduit à la situation actuelle. Une majorité de citoyens sont incapables de comprendre que notre pays a décroché. Il suffit que les taux de notre dette remontent et nous connaîtrons le même sort que la Grèce. Comment expliquer cela quand d’anciens leaders de gauche qui n’ont pas brillé en terme d’économie lorsqu’ils ont été au pouvoir (demandez à M Rousset ce qu’il pense de l’ardoise laissée par Poitou Charente avant la dilution dans la nouvelle Aquitaine voulue par F Hollande) sortent encore la solution de la taxation des riches pour tout arranger.
      Macron sera-t-il le pilote capable de redresser la trajectoire avant le Crash, alors que chaque week-end hypothèque un peu plus les résultats économiques de 2018.

      Cordialement

  2. Bonjour,

    « Après le tumulte des 4 derniers samedis, trouver les mots de l’apaisement et de la réconciliation, redonner de l’espoir, marquer sa considération, admettre humblement des erreurs et annoncer des mesures qui mettront du baume au coeur et au budget des Français qui se sentent abandonnés(n’est pas simple) »

    Ne pensez-vous pas que ce qui se passe depuis un mois dépasse le « tumulte »…?
    M.Macron va sans doute tenter sa com’ habituelle, l’exercice le plus difficile sera de passer pour « humble » et de reconnaître des « erreurs », avez-vous remarqué que ces excellents « marcheurs » ne font jamais d’erreur, à la rigueur, ils se sont mal fait comprendre, c’est tout.

    Pendant qu’on leur explique que le SMIC ne peut être augmenté, les Gilets jaunes qui battent le pavé dans le froid depuis un mois, apprennent que le personnel des cabinets ministériels ont vu leur rémunération augmentée de 10 à 15% et Me Schiappa trouve cela raisonnable.
    Pendant que certains fustigent les inconscients qui roulent en diesel et accessoirement fument des clopes, le président se promène en pré-campagne pour les Européennes avec un cortège de véhicules à son service aux frais des contribuables.
    Pendant que les Gilets jaunes sont présentés comme une petite minorité violente par un ministre de l’Intérieur obsédé par le nombre d’interpellations et de GAV, le couple présidentiel fait changer la moquette de l’Elysée à grands frais.
    Pendant que les Gilets jaunes expriment le désarroi d’une classe déclassée, M.Darmanin les assimile à la peste brune et comprend qu’ils ne puissent pas se payer des restos même sans le vin.

    Bien sûr, cela ne se compare pas, mais en fait si, cela se compare au bout du compte.
    Parce que nos excellentissimes hauts fonctionnaires aux commandes et leurs amis des médias pratiquent le mépris de classe sans gêne aucune, parce que ce qui est bon pour eux ne l’est pas pour les autres, pour les gens qui ne sont rien et qui n’ont qu’à traverser la rue pour trouver un boulot et se payer un costume, pour les réfractaires, les populistes, les fainéants.

    Ces privilégiés qui se nourrissent sur le dos de la bête ont oublié la valeur de l’exemple.
    Quelle légitimité ont-ils pour inviter les « gueux » à accepter les restrictions quand eux-mêmes s’autorisent une vie si confortable aux frais de ces mêmes « gueux »…?

    Dans les pays scandinaves, les ministres se déplacent en transport en commun, ils n’ont pas de véhicule de service et ne vivent pas dans des « palais » avec pompe et ors et gardes républicains et frais de représentation.
    Pour inviter la population à renoncer à l’idée d’Etat providentiel qui déverse un argent venu de nulle part, il faut commencer par l’exemple qui doit forcément venir d’en haut.

    A défaut d’une telle révolution de palais, je crains que la confiance ne soit perdue entre les Français et leurs représentants.

    Libresechanges

    • Rêvons un peu. Le gouvernement devrait annoncer à la fois :

      1. Des baisses d’impôts ;
      2. Des baisses de la dépense publique structurelles (c’est à dire des baisses qui font bobo au « service public », pas mettre du lino Saint-Maclou à l’Elysée et diminuer le nombre des photocopies) ;
      3. Des baisses symboliques des traitements et privilèges en nature des politiciens et hauts fonctionnaires, pour montrer que les sacrifices sont partagés par ceux qui les demandent.

      Ce dernier point ne remplace pas les autres, et il ne saurait certainement pas être remplacé par un rétablissement de l’ISF, ou toute autre mesure conduisant à « faire payer les riches » (l’inventeur de cette expression étant Maurice Thorez, le chef du parti communiste, dans un célèbre discours de 1936 qui rappelle beaucoup des revendications des étatistes aujourd’hui).

      On peut toujours rêver.

  3. Merci pour ce billet!
    Je ne pourrai malheureusement pas assister à la verrée du 10 janvier, pour des raisons géographiques, mais je vous dis d’ores et déjà: « Santé! » et vous souhaite un moment empreint d’amitié.

  4. « Deutschland über alles » : l’Allemagne a perdu la guerre, mais quel bel exemple socio-économique aujourd’hui. Dommage que les multiples attentats contre Hitler aient échoués ; des millions de morts épargnés, le communisme anéanti 45 ans plus tôt, …. et je serais allemand.

    Il y a mutinerie à bord du paquebot France, mais que va faire le capitaine : leur donner des brioches ? L’Etat Français continue à fonctionner comme dans l’ancien régime. Lors de la folie taxatoire de Louis XIV, Vauban aurait dit à ce dernier, en vain, « Sire, l’argent le mieux employé c’est celui qui reste entre les mains du peuple ».

    Les Gilets Jaunes ont probablement écrit une page importante bien au-delà de l’histoire de France et de toutes les petites mesurettes qui vont suivre : la remise en cause de l’utilité de la taxe carbone, et de tout le modèle réchauffiste qui l’a provoqué. Monsieur Macron doit d’urgence se débarrasser de sa mégalomanie qui l’a conduit à se prendre pour le sauveur de la planète, et reprendre son rôle plus modeste mais combien désirable de Président des Français.

  5. Pour la première fois, j’ai cette impression que le mouvement s’étend au point de « concurrencer » la capitale.

    J’ai vu ma ville, Bordeaux, dévastée, pour la première fois. De mémoire de Bordelais, jamais cela n’avait été déploré.

    Ça n’est, hélas, que le début. Regardez où en est le constat casseurs dont on veut très opportunément attribuer la paternité soit aux GJ soit à l’ultra-droite désignée, selon le sens du vent. Cela dupe de moins en moins.

    Il est affirmé qu’on les laisse complaisamment passer. Je n’alimenterai pas cette polémique malgré mes certitudes; le fait est que les saccages ont progressé et se sont étendus à la province.

    Le prochain pas sera franchi bientôt, les forces de l’ordre sont dépassées. Les loups sont entrés dans Paris (pour reprendre Reggiani).
    Ces factieux de l’urbanisme périphérique; ces professionnels de la subversion entretenue qui entendent en découdre et s’imposer laissent présager du pire.

    Ce ne sont pas les annonces creuses de notre hâbleur national, dont le mutisme durable témoigne d’une totale impéritie, qui colmateront les brèches.
    Les rustines « macroniques » ne seront destinées qu’à acheter une paix sociale fallacieuse à court terme. Toujours dans l’urgence.

    Le mal est plus profond, la taxe sur les carburants n’étaient qu’un catalyseur.

  6. Je remarque, sur ces graphiques, que l’Irlande a un taux de dépense publique ridiculement bas de 27 %, inférieur même à celui de la Suisse (34 %, soit l’ordre de grandeur de ce qu’était la dépense publique gaulliste chez nous).

    On nous dit toujours que les Irlandais sont d’horribles paradisiaques fiscaux qui nous pompent nos belles entreprises, mais on ne lit jamais ce chiffre, qui permet de comprendre comment.

    Ah ! et puis ils ont un chômage deux fois inférieur au nôtre. Et les crypto-communistes n’ont jamais osé nous dire que « les cancéreux irlandais meurent comme des chiens dans la rue parce qu’ils n’ont pas la Sécurité sociale », à l’instar de la diffamation qu’ils répandent sur les Etats-Unis.

    Un de ces jours, il faudrait que vous nous fassiez un petit bestove de vos sources de stats et de graphiques — à moins que ce ne soit un secret de fabrication, bien entendu.

  7. Merci beaucoup pour cet article.
    Malheureusement je ne suis pas très sûr que les Francais soient prêts à admettre l’évidence, vu les retours de mes connaissances, lorsque j’ose aborder un régime minceur de l’état…
    Trop habitués depuis 40 ans à têter goulument les mamelles étatiques…

  8. Je ne suis pas un spécialiste des questions économiques mais je pose le problème de l’Union européenne. En Suisse des patrons d’industrie ont soutenu le parti UDC dit « d’extrême droite », dont M. Blocher une des familles les plus riches de Suisse grâce notamment à la bonne santé du groupe familial Ems Chemie. M. Blocher lutte contre l’intégration de la Suisse à l’UE car il sait pertinemment que de nombreuses entreprises seraient soumises alors à la compétition étrangère sur sol helvétique. Le tissu des PME, formant plus de 99% des entreprises, génère deux tiers des emplois en Suisse. https://www.kmu.admin.ch/kmu/fr/home/politique-pme/politique-pme-faits-et-chiffres/chiffres-sur-les-pme/entreprises-et-emplois.html

  9. Comme disait Chantal Delsol en septembre (donc avant les #GJ) :
    https://www.chantaldelsol.fr/medias-et-populisme-le-proces-reciproque/
    « L’électorat populaire ne défend pas l’universel : sa culture propre l’empêche d’être cosmopolite, il est terre à terre et défend le bon sens ».
    Mais le bon sens est méprisé par les élites post-modernes. De là part la fracture.
    Et comme « les médias sont très peu représentatifs de la population française » ajoute-t-elle, il faut se méfier (certains diront croire exactement le contraire) de se qu’on entend dire en boucle.

    Michel Onfray qui défend sa boutique et dont je partage pas du tout les idées dit avoir ramassé un papier qui rassemble les 8 doléances des #GJ.
    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nos-8-doleances-michel-onfray-210471
    A prendre avec toutes les précautions évidemment mais ça ressemble très peu à ce qu’on entend en boucle : Ici pas de hausse mais que des baisses de taxes et de charges et plus de participations directes à la démocratie. Au moins, ils apprendront que c’est pas si simple de faire des choix économiques, la meilleur pédagogie sans doute.
    En tout cas très différent de l’entreprise systémique de décrédibilisation !

    Mais évidemment ça fait mal, « ça va être très compliqué » pour l’ensemble de ceux qui gouvernent, pensent, écrivent depuis Paris, un séisme pour la technostructure !

    • @ Tino

      Ainsi donc, le mouvement des Gilets jaunes serait libéral. Il le serait, parce que Miochel Onfray le soutient, lui qui est un anti-libéral et un gauchiste enragé, et il le serait, car Onfray aurait ramassé par terre un tract des Gilets jaunes qui contiendrait un programme libéral. Tout cela étant publié sur Agoravox, qui est un site globalement gauchiste et surtout con-con.

      Peu importe que les listes de revendications officiellement publiées par les Gilets jaunes, et signées de leurs porte-parole, soient tout, sauf libérales. Onfray a littéralement trouvé un torchon de papier par terre, et c’est la preuve que les médias mentent et que les Gilets jaunes sont en réalité libéraux. On voudrait parodier Onfray qu’on ne ferait pas autrement ; mais non, c’est bien lui, personne ne le force à écrire des sottises pareilles.

      Quant à votre fameux programme, il n’a rien de libéral. Il est isolationniste et imbécile. Il réclame la démocratie directe, alors que les Gilets jaunes ne sont même pas capables de s’organiser entre eux pour présenter des revendications cohérentes et des délégués responsables.

      Les Gilets jaunes menacent de mort leurs propres porte-parole pour qu’ils n’aillent pas défendre leurs revendications au gouvernement, et ils se prétendent en mesure d’exercer la démocratie directe ? Mais il ne suffit pas de sauter sur sa chaise comme un cabri en hurlant : démocratie directe, démocratie directe ! La démocratie directe, elle n’est envisageable que chez des peuples adultes et responsables. Ce que les Français ne sont pas, et les Gilets jaunes moins que les autres.

      La démocratie directe n’existe pas. Elle est impossible. On peut s’en approcher, par des procédés comme le référendum d’initative populaire suisse. Mais même en Suisse, les citoyens élisent des représentants. Ils ne gouvernent pas le pays en direct.

      Chez nous, les abrutis à gilet jaune réclament un référendum, mais ils ne nous ont même pas dit sur quoi. Ils réclament « le cul de Macron », mais ils n’ont pas la début de la queue d’une idée sur qui ils voudraient voir à sa place. Ils prétendent vouloir la démocratie directe, mais l’un de leurs porte-parole disait l’autre jour, mot pour mot, qu’il attendait du discours de Macron que ce dernier parle aux Français « comme un père, avec amour ».

      Lorsqu’on attend du président de la République qu’il soit le père de la nation, un roi de France, un papa et une maman, laissez-moi vous dire qu’on n’est pas mûr pour quelque chose qui approche la démocratie directe ne serait-ce que d’un million de kilomètres.

      Les Suisses ont le référendum, certes, mais que décident-ils, par référendum ? Ils rejettent la nationalisation de l’assurance-maladie, ils refusent l’allongement des congés payés, ils refusent la diminution des horaires de travail, ils abolissent le statut de la fonction publique… Vous voyez les Gilets jaunes votant des mesures pareilles par référendum ? Vous les voyez, même, sur des tracts qui traînent par terre ?

      Il n’y a aucune revendication de baisse de la dépense publique dans ce tract, aucune demande d’abolition de la Sécurité sociale, aucune exigence sur la diminution du périmètre de l’Etat.

      Juste « more of the same », c’est à dire des mesures punitives pour les autres et des avantages pour ma gueule. Quant à prétendre que les décisions seraient meilleures si elles étaient prises « dans les régions, les villes et les communes », plutôt qu’à Paris, qui est la prostituée pourvoyeuse de tous les vices, à qui doit-on une bonne part de l’explosion de la dépense publique ces dernières années, des gaspillages scandaleux de l’argent du contribuable, de l’établissement et du maintien de millions de postes attribués, par copinage, à des fonctionnaires qui ne servent à rien, ont des horaires ridiculement bas et des vancances à rallonges ? Sinon aux régions, aux villes et aux communes ?

      Quand on a des idées vicieuses, elles sont vicieuses aussi bien à Paris qu’à Noeux-les-Mines ou à Tartiflette-sur-Gazon.

  10. 3 points fondamentaux :
    Sortir de l’euro
    stopper l’immigration
    Supprimer le monopole de la sécurité sociale
    Tant que ces 3 points ne sont pas mis en place, la politique française est dans un corner et n’en sortira pas.

    • Toujours la même facilité pour se dédouaner de ses erreurs.
      Le fait, par exemple, que 25 % du poids des retraites viennent des retraites de la fonction publique qui représente 20 % de la population active ne vous gène pas ?
      Un exemple parmi d’autres.
      Nous avions déjà celafotaleuro, maintenant, nous avons celafotozimigrés
      Pensée magique tout cela.

      • @ Douar

        « C’est la faute aux immigrés. »

        Votre formulation est extrêmement malhonnête. Tenez, je corrige : l’immigration de masse, non seulement aggrave de façon considérable le fardeau excessif de la dépense publique, mais fait exploser la délinquance et le terrorisme, expose les Français à une invasion qui ne dit pas son nom, les menace de servitude et menace de destruction la civilisation occidentale.

        A part ça, il faut évidemment ramener les conditions de retraite des fonctionnaires à celles du privé, et instaurer la retraite par capitalisation pour tous. Plus des milliers de mesures ejusdem farinae. Je ne vois pas en quoi cela change les maux dûs à l’immigration.

        Vous utilisez un procédé rhétorique favori des communistes et des poutinistes. Le fait que le problème A existe n’exclut nullement que le problème B existe. Et le problème C, et le problème D… Il n’est même pas exclu que le problème B recouvre partiellement le problème A.

        Je vous signale que les immigrés, comme vous dites, sont les premiers à faire de l’entrisme dans la fonction publique. Ils ont bien compris le filon, et ce n’est pas à un musulman qu’on va expliquer comment noyauter, à son profit, un système de racket mafieux qui lui permet de prendre le pouvoir sur la société.

        Les communistes croyaient pouvoir se le garder pour eux tout seuls ; ils sont en train de déchanter brutalement. Les banlieues rouges sont devenues les banlieues vertes. Les méthodes mafieuses se ressemblent, à ceci près qu’elles sont dix fois pires. Et qu’entre Français, on peut toujours mettre les communistes dehors. Une fois installés, les musulmans et les Africains ne ressortent jamais tranquillement, par la porte.

        Dites-nous un peu, pour rire, le pourcentage des immigrés et des musulmans qui votent à droite, qui votent pour le Rassemblement national, qui sont libéraux, qui préconisent la réduction massive de l’intervention de l’Etat dans le logement dit « social », qui réclament la baisse des allocations et de la dépense publique…

        Dans tous les pays occidentaux, l’immigration de masse est un moyen, pour des gouvernements étatistes ou de gauche, d’importer des électeurs qui les soutiendront immanquablement, en vue de toujours plus de mesures étatistes, de gauche, d’assistanat, de discrimination en faveur des prétendues minorités, de culte des « victimes », etc.

        Les Etats-Unis sont très proches, démographiquement, du moment où il ne sera plus possible de faire une politique de droite ou libérale, parce que les gouvernements successifs auront réussi ce qui, sous la plume du communiste Brecht, était une blague grinçante : changer de peuple.

        Eh bien ! comme d’habitude, les communistes nous mènent en bateau en reprochant aux autres ce qu’ils sont en train de faire eux-mêmes. Ils ont presque réussi à changer de peuple. A nous de les en empêcher, par tous les moyens.

        Et à vous ne nous dire dans quel camp vous vous situez.

  11. J’ai entendu un #GJ presque s’excuser de dire qu’il y avait un pb avec l’immigration, en ajoutant ouais on va me traiter de raciste.
    Mais encore une fois c’est du bon sens. Quand on a plus un rond et que certains français (dont certains immigrés en situation régulière et qui travaillent) n’arrivent plus à finir leur mois, eh bien on arrête de recevoir du monde en plus. On attendra des jours meilleurs, voila tout !
    L’immigration c’est 40 Mds /an; rien que les MNA c’est 1,7 Mds pour 2019.
    C’est quand même pas rien.

    @ RM
    Je connais beaucoup de marocains qui tiennent des épiceries ouvertes jusqu’à minuit (en France, au Canada etc…) et qui sont sur les marchés. Ils sont pas du genre à attendre quoi que ce soit de qui ce soit. Plutôt du genre libéraux; et bon peut-être ceux-la pas très religieux certes.

    • Les quelques Marocains que vous connaissez ne prouvent rien, et d’ailleurs ils ne vous ont pas montré leur bulletin de vote. En France, comme aux Etats-Unis, comme en Europe, les immigrés extra-européens, leur descendants, les Noirs américains, les musulmans, votent massivement en faveur de la gauche, de l’étatisme, du socialisme. Beaucoup, beaucoup plus que la moyenne de la population. C’est dans les chiffres.

      Londres a élu un maire musulman parce qu’elle est devenue une ville musulmane (en termes relatifs, naturellement). Je rappelle les premiers mots du nouveau maire de Londres, lors de sa cérémonie de prise de fonctions : « Je m’appelle Sadiq Khan, et je suis maire de Londres ». Autrement dit, il a commencé par planter le drapeau de l’islam sur Londres. Il a déclaré avoir conquis Londres au nom de l’islam. Et c’était dans une cathédrale, ce qui n’est pas du tout un hasard.

      Imaginez-vous Bertrand Delanoë, lors de son discours inaugural, disant : « Je m’appelle Bertrand Delanoë, et je suis maire de Paris » ? Ou même disant : « Je suis homosexuel, et je suis maire de Paris » ? Imaginez-vous Anne Hidalgo, dans les mêmes circonstances, disant : « Je suis fille d’Espagnols, et me voilà maire de Paris » ?

      Sadiq Khan est de gauche. Il appartient au parti travailliste, qui est aujourd’hui un parti marxiste, sous la direction du communiste enragé (et islamo-gauchiste) Jeremy Corbyn.

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  13. La question de la vaccination obligatoire, inutile et/ou dangereuse, y compris contre les maladies qui ne circulent pas en France (polio), y compris aussi contre des MST (hep B), n’est même pas évoquée. Consternant!

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