Migrants : et si l’on remplaçait les quotas par la vérité des flux ?

Depuis la crise aiguë de 2015, la question migratoire n’a jamais vraiment quitté notre actualité. Elle a même pris rang de premier enjeu politique pour des partis tels que le Rassemblement national et une partie des Républicains qui fondent leur réussite électorale sur la stricte défense identitaire de la France.

Mais ces derniers jours, elle est revenue en force dans nos débats publics – de façon formelle parce que c’était hier la journée mondiale des réfugiés, mais surtout suite à l’affaire du bateau Aquarius et ses 629 migrants que l’Italie n’a pas voulu accueillir et suite à celle des enfants et adolescents gardés dans des sortes de cages tandis que leurs parents arrivés illégalement sur le territoire des États-Unis sont en détention.

J’aimerais d’abord dire que toute comparaison de ces événements avec la montée du nazisme en Allemagne dans les années 1930 me semble hautement inadéquate. Il ne s’agit pas ici de l’oppression d’un pays à l’encontre d’une catégorie particulière de sa propre population qui ferait alors de son mieux pour fuir. Il s’agit au contraire de répondre à des arrivées extérieures importantes non sollicitées que même l’élection de Trump, anti-immigrationniste notoire et vindicatif, n’a pas découragées.

Et avant de s’indigner complètement, contre l’Italie par exemple, dont le nouveau ministre de l’Intérieur a évidemment toutes les caractéristiques politiques de ceux qui prônent la fermeture totale des frontières européennes, observons que selon l’OCDE :

L’Italie « a reçu des centaines de milliers de réfugiés sans avoir reçu de leurs collègues, de leurs voisins de l’Union européenne, les appuis nécessaires correspondant à l’effort que l’Italie était en train de faire au nom de tous. » (Live Le Monde, 20 juin, 14 h 10)

Alors qu’Emmanuel Macron a fustigé le cynisme et l’irresponsabilité italienne, le ministre italien a eu beau jeu de lui rétorquer que la France n’avait pas tenu les engagements pris en 2015. Et de fait, d’après les derniers chiffres de la Commission européenne, elle n’aurait accueilli que 9 % du contingent de migrants débarqués via l’Italie auquel elle s’était engagée. La question est donc des plus complexes et ne saurait s’accommoder d’une indignation à bon compte.

Il n’en demeure pas moins qu’on touche là à la façon dont des hommes traitent d’autres hommes. Séparer des enfants de leurs parents n’est pas acceptable, balader des migrants au prix fort et au péril de leur vie comme le font trop de filières clandestines en Méditerranée ne l’est pas plus.

Ces jours-ci, les commentateurs politiques reviennent donc doctement sur le sujet, déplorant que la solidarité européenne soit ainsi mise à mal et soulignant le fait que les populations occidentales sont préoccupées par l’afflux de personnes si culturellement différentes d’elles, mais personne ne dit ce qu’il faudrait faire, personne n’a de solution concrète à proposer.

Aussi, entre ceux qui demandent la fermeture totale des frontières et ceux qui veulent au contraire tout ouvrir, on se retrouve à essayer de déterminer de façon purement administrative et artificielle des « quotas » acceptables, des « limites » à ne pas dépasser, qui permettraient de faire œuvre d’hospitalité dans la responsabilité.

Si ce n’est que personne ne semble voir que tout ceci intervient dans un contexte migratoire qui a été largement faussé par un empilement de mauvaises décisions antérieures.

Autant la libre circulation des personnes me semble être un élément indispensable des droits individuels – et je sais que je n’hésiterais pas à « tenter ma chance » dans un autre pays si je pensais pouvoir y trouver une vie meilleure – autant cette libre circulation s’effectue aujourd’hui dans un cadre qui a subi tellement de distorsions politiques et économiques qu’on en vient à se demander sérieusement si l’on n’alimente pas ainsi les flux migratoires qu’on aimerait tarir.

Les raisons du départ sont soit les conflits (cas de la Syrie et de l’Iraq), soit un régime politique oppresseur (cas de l’Érythrée), soit la pauvreté (cas général de l’Afrique subsaharienne), soit un peu tout cela (cas du Venezuela).

Concernant les conflits et le terrorisme de Daesh, il serait absurde et faux d’en imputer l’origine aux pays occidentaux, mais l’on est bien obligé de constater que les interventions en Iraq et en Libye dans le but de rétablir la démocratie ont surtout eu pour effet de déstabiliser un peu plus les régions concernées, laissant ainsi le champ libre à des groupes terroristes, ce qui eut inévitablement pour conséquence d’intensifier les départs. Tout ceci sans apporter les améliorations souhaitées et en créant un ressentiment fort contre les Occidentaux dans les populations concernées.

Il serait dommage de commettre la même erreur dramatique en Syrie, même si Bachar el-Assad est bel et bien un tyran. Qui mettre à sa place ? Nous n’en savons rien et de toute façon, nous n’avons aucune légitimité pour le faire.

Sur le plan économique, j’ai déjà eu l’occasion de souligner combien les politiques de développement basées sur l’aide internationale déversée par milliards de dollars en Afrique (ou ailleurs) sont non seulement impuissantes mais néfastes tant elles empêchent les pays et les habitants concernés de se prendre en charge eux-mêmes, de se réformer et d’innover. De plus, elles attisent la corruption et les convoitises, relançant guerres ethniques et guerres civiles, et donc les flux migratoires.

Au lieu de cela, il serait bon que l’Europe et les Etats-Unis cessent de protéger leur agriculture par des subventions et des droits de douane afin de permettre aux paysans africains d’accéder aux marchés mondiaux et de dégager peu à peu les capitaux qui vont pérenniser leur activité, plutôt que de quitter leurs terres dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe.

Concernant le choix du pays d’arrivée, Gérard Collomb s’est fait taper sur les doigts récemment quand il a parlé du « benchmarking » que les migrants faisaient pour comparer les conditions d’accueil des différents pays. Mais il n’a pas tort. Bien sûr que les candidats au départ évaluent ce qu’ils vont trouver à l’arrivée. C’est ce qu’on ferait tous et c’est d’ailleurs exactement ce que font les Français quand ils envisagent de quitter la France pour le Canada, la Nouvelle-Zélande ou ailleurs.

Et bien sûr que notre Etat providence et son « pognon de dingue » est un élément important du choix. Pas le seul, car un faible taux de chômage ou la présence de membres de la famille comptent également beaucoup. Mais en France, l’Etat providence constitue non seulement une distorsion colossale de nos équilibres socio-économiques, mais également un appel d’air très net à l’immigration. Avant de s’arracher les cheveux sur des quotas de migrants, pourquoi ne pas déconstruire peu à peu ce modèle social qui nous engloutit dans le chômage de masse et une faible croissance ?

Autre distorsion observée : plus les frontières sont fermées, moins il est possible d’aller et venir, plus la migration devient un unique voyage hyper-important et sans retour. Si c’est un succès, tant sur le plan économique que sur le plan de l’intégration, tant mieux, personne ne s’en plaindra. Mais si c’est un échec, il n’y aura pas de possibilité de retour au pays. Le mythe du pays d’accueil comme pays de cocagne perdurera dans les pays de départ, ce qui créera de nouveaux départs, tandis que celui qui vit mal sa migration tend à s’enfermer dans sa nostalgie sans s’intégrer.

De toutes ces distorsions naissent une série d’effets qu’on déplore (filières clandestines, chômage élevé dans les quartiers « sensibles », échec de l’intégration, communautarisme, délinquance). Le traitement de l’existant par quotas ne pourra jamais en venir à bout.

Mais supposons qu’on règle, en partie sinon complètement, les problèmes que je citais plus haut à propos des pays de départ et des pays d’accueil. Supposons que les politiques de développement actuelles se transforment en politiques plus libérales, les seules susceptibles d’accompagner les pays d’Afrique et leurs habitants sur le chemin de la prospérité. Supposons qu’on laisse le marché (de l’emploi, de la formation) régler les flux d’arrivée dans les pays d’accueil à la satisfaction des deux parties, au lieu de créer des appels d’air. 

On se retrouverait alors avec une solution durable au drame des migrants de la Méditerranée. On se retrouverait avec des flux migratoires « non faussés », basés sur une décision de départ plus responsable de la part des partants, lesquels auraient aussi plus de possibilités de revenir en arrière. L’immigration clandestine et les arrivées sans papiers n’auraient plus de raison d’être. L’échec ne serait pas une fatalité. L’Etat de droit et la protection des biens et des personnes s’appliqueraient à tous. L’immigration ne serait plus un enjeu électoral, ni dans un sens ni dans l’autre.


Pour compléter, voici un article de 2015, écrit au moment du pic de la crise migratoire en Méditerranée : Migrants : « Nous y sommes », oui. Et maintenant, que fait-on ?


Illustration de couverture : L’Aquarius, bateau spécialisé dans le sauvetage des migrants en mer Méditerranée. Photo Maxpp.

14 réflexions sur “Migrants : et si l’on remplaçait les quotas par la vérité des flux ?

  1. Il n’existe pas de bonne solution hormis le développement des pays d’origine qui se heurte à une instabilité politique et une corruption endémique. Il est difficile de passer d’un état tribal à une nation, Or, pour l’instant, la tribu la plus nombreuse a automatiquement le pouvoir, ce qui entraîne périodiquement des guerres ethniques. Je crois que seule une large décentralisation sous forme de fédération pourrait résoudre ce problème. Mais c’est un voeu pieux.

  2. La vérité des flux ? Vous réussissez, Nathalie, à ne pas prononcer une fois le mot musulman. Les immigrés intra-européens ne nous ont pas posé les problèmes de communautarisme, assortis de menaces, intimidations, aubaine pour le subventionnement d’associations anti-racistes, d’ONG de tout poil, une véritable génération spontanée.

    La vérité des flux ? L’irresponsablité africaine en ce qui concerne sa démographie exponentielle. Trop facile d’envoyer ses surplus se faire nourrir chez les autres. Plutôt que d’affréter des Aquarius, ne vaudrait-il pas mieux larguer des rations de survie avec du contraceptif dedans ? Ou au envoyer les bonnes âmes éduquer au contrôle des naissances en vantant le modèle chinois de l’enfant unique qui permet à la Chine d’être la première puissance économique mondiale après les années Mao de famine ?

    La vérité des flux ? Les coreligionnaires d’Arabie Saoudite n’hésitent pas, eux, à expulser en masse les indésirables, dès lors qu’ils veulent « resaoudiser » l’emploi ou que le prix du pétrole chute. Et pas de quartiers, ni de quotas, ni de culpabilisation : dehors !
    http://geopolis.francetvinfo.fr/arabie-saoudite-un-million-d-immigres-africains-menaces-d-expulsion-145255

  3. Chère Nathalie, pour une fois je suis en désaccord avec vous. La libre circulation des personnes dans les frontières d’un état (ou d’une communauté d’états ayant passé un accord dans ce sens) ainsi que le droit d’en sortir me parait indidpensable. Par contre il me semble qu’un état doit pouvoir décider qui il laisse entrer. Pour faire une analogie un peu simpliste, dans notre maison tout le monde va où il veut et a une clef pour entrer et sortir à sa guise. Par contre la porte est fermée et il faut sonner pour entrer.
    Je pense qu’il faut être ferme sur le sujet des frontières sinon la marée qui s’annonce nous submergera: https://amp.lepoint.fr/2158490

    Ce pourrait être acceptable avec des populations ayant la volonté de s’assimiler comme ce fût la cas auparavant, mais je n’y crois plus.

  4. Sur les petits n’enfants mis en cage en Amérique : il s’agit d’un coup de propagande de la gauche, qui sort les faits de son contexte. J’invite les personnes intéressées à prendre connaissance de l’explication technique, juridique et politique des faits, donnée par les trumpistes aux Etats-Unis. Elle est nécessairement plus longue, et plus complexe, que le simple « on sépare les enfants de leurs parents ».

    Pour donner quelques pistes :

    1. Les immigrés illégaux sont des délinquants. Les délinquants sont mis en prison. Lorsqu’un délinquant est mis en prison, on n’y fourre pas ses enfants avec.

    2. La situation légale et politique aux Etats-Unis fait que si les immigrés illégaux étaient placés en centre de rétention avec leurs enfants, alors la gauche réclamerait la libération rapide des uns et des autres, et l’obtiendrait.

    3. Cette situation existait aussi sous Obama, mais comme il était le Messie noir, et qu’il était de gauche, ça ne gênait personne.

    4. Le nombre d’enfants séparés de leurs parents parce que ces derniers sont des résidents légaux, et des prisonniers condamnés, et infiniment supérieur à celui des enfants d’immigrés illégaux dans la même situation. Et pourtant, la gauche ne s’en est jamais plainte. C’est plutôt si l’on mettait les enfants avec leurs parents en prison, qu’elle hurlerait au meurtre. Avec raison.

    5. Les immigrants illégaux ont choisi de violer la loi américaine en compagnie de leurs enfants. Ils ont donc fait délibérément courir des risques immérités à leurs enfants. Ce sont eux, les responsables.

    Sur la libre circulation des personnes : cette notion a vu le jour du temps de l’URSS, quand le bloc soviétique interdisait à ses ressortissants (et encore plus à ses opposants) de sortir de leur pays.

    La libre circulation des personnes signifie le droit de sortir de son pays. Elle ne signifie pas le droit de rentrer dans un autre, ni, encore moins, le droit de s’y installer pour toujours.

    Dans la pratique, la plupart des pays plus ou moins libres autorisent la libre circulation des personnes dans le sens de l’entrée, moyennant quelques restrictions, à condition qu’elles repartent rapidement : le tourisme et le voyages d’affaires sont en général autorisés.

    L’immigration est une toute autre affaire. La désinformation gauchiste a subtilement transformé l’expression « libre circulation des personnes » en « droit à immigrer n’importe où pour n’importe qui, sans que le pays d’accueil ait son mot à dire ». C’est se moquer du monde. Réclamer la « liberté de circulation » sous cette forme, c’est réclamer la disparition des nations, ni plus, ni moins.

    Sur ceci : « Plus les frontières sont fermées, moins il est possible d’aller et venir, plus la migration devient un unique voyage hyper-important et sans retour. » C’est évidemment un sophisme. Selon la même logique, si je me défends contre un agresseur fou furieux et violent, alors il deviendra de plus en plus furieux et violent, donc je dois me coucher et me laisser faire, et tout se passera bien.

    D’ailleurs, l’expérience historique montre que c’est faux. Quand l’immigration était beaucoup plus difficile aux Etats-Unis qu’aujourd’hui (en gros, fin du XIXe siècle, début du XXe), beaucoup d’immigrés qui n’arrivaient pas à s’intégrer rentraient d’eux-mêmes chez eux. Ce n’est pas parce que la France fermerait ses frontières que le Mali fermerait les siennes aux Maliens.

    Sur la libéralisation de l’Afrique (et du monde), qui amènerait la joie, les petits oiseaux et la fin de l’émigration : sur le papier, c’est peut-être vrai.

    En réalité, c’est faux : l’Afrique ne peut pas se libéraliser, car le libéralisme est propre à la civilisation occidentale, et requiert des qualités que les Africains n’ont pas.

    De toutes façons, le débat n’est pas pertinent. Même si je me trompe, nous n’avons pas le loisir de faire des plans sur la comète, en théorisant que peut-être, d’ici cinquante ans ou trois siècles, l’Afrique sera devenue le Bastiat-Land, et alors il n’y aura plus d’émigration.

    L’immigration de masse est une menace mortelle pour nous maintenant, donc nous devons nous défendre contre elle par tous les moyens maintenant. C’est aussi simple que ça.

  5. Laisser entrer des migrants de pays qui ne sont pas en guerre comme le Sénégal (aucun pays africain n’est d’ailleurs en guerre) ou même provenant de la Syrie (puisque les migrants syriens ne fuient pas la Syrie mais les camps de réfugiés soutenus par la communauté internationale donc nos impôts), revient à faire du néo-colonialisme. Cette vague migratoire est la conséquence directe de la guerre déclenchée par la France contre la Lybie. Les jeunes africains sont désignés par le village ou la famille pour risquer leur vie afin de chercher l’argent en France. C’est aussi immoral. Les afghans que l’on croisent autour de la gare du Nord à Paris ? Pour venir en France en passant les frontières, ils ont dû débourser dans les 30.000 euros. Cet argent provient des Talibans (ce sont les seuls en Afghanistan à pouvoir financer ces voyages) qui détiennent les champs de pavots. C’est donc l’argent de la drogue qui permet cette migration de personnes dont les pères ont combattu les soldats français durant dix ans (alors que l’on refuse toujours à ce que les interprètes de l’armée française ne puissent être accueillis en France sous prétexte qu’ils ne pourraient pas bien s’intégrer ! La seule nation qui les laisse se faire massacrer avec leurs familles par les Talibans)… Voila de simples exemples. Nous marchons sur la tête.

  6. Excellent article Nathalie qui met le doigt sur ce qu’on n’a pas le droit de dire en France vs l’immigration:
    – que les subventions à notre agriculture et les protections douanières empêchent les pays « pauvres » de s’enrichir via la concurrence normale qui ne peut de la sorte plus s’exercer;
    – que notre modèle (j’ai du mal avec « modèle »..) social très ouvert et dispendieux attire mécaniquement des peuples qui peuvent trop facilement en bénéficier sur notre sol;
    – que nous avons allègrement au nom des droits de l’homme et d’un humanisme à deux balles renversé des régimes politiques qui maîtrisaient les flux qui nous arrivent désormais.
    On pourrait ajouter:
    – quels moyens de police et de renseignements concrets avons nous mis en place pour repérer et anéantir les filières de passeurs ? (mettons 100 policiers à plein temps par pays de transit cofinancés par l’europe..).
    – à ceux qui estiment avoir plus d’humanité que les autres: combien avez-vous pris de migrants en camping dans votre jardin ? (car s’il s’agit seulement de dire ce qu’on doit faire avec l’argent des autres…).
    – aux mêmes: combien estimez-vous que nous devons accueillir de migrants ? (car ne pas intégrer les conséquences sociétales et économiques de cet afflux qui peut être illimité, c’est juste raisonner comme un élève de maternelle ..)

  7. Ton article me fait m’interroger dans différentes directions.

    Tout d’abord, est-il légitime et moral qu’un état contrôle (et par conséquent soit amené à interdire) qui est sur son territoire ? A mon sens oui. Si le rôle de l’état est de veiller à la défense et à la promotion des libertés fondamentales, cela n’est possible que sur un périmètre défini de territoires et de personnes.
    Donc refuser l’entrée à des clandestins est pour l’Etat non seulement un droit, mais un devoir nécessaire pour remplir sa mission.

    L’action des ONG de passeurs est-elle légitime ? Deux fois non. D’une part, ces organisations aux visées obscures et au financements opaques n’ont aucun mandat pour décider à notre place de ce que doit être notre politique. D’autre part, en étant en lien avec les mafia de passeurs, elles se rendent objectivement complices de ce qu’il faut bien appeler par son nom : un trafic d’êtres humains.

    Enfin, il est difficile de séparer le problème des migrants du problème de l’islam ? Les immigrés italiens, espagnols, portugais, polonais ou arméniens se sont intégrés rapidement, tout comme d’ailleurs, les indochinois. Ce n’est pas le cas, par exemple, des algériens. Pourtant, notre passé commun est plus important avec l’Algérie (depuis l’époque romaine !) qu’avec d’autres pays, même européens (Pologne ou Portugal, en particulier). La seule différence, notable, est leur culture islamique d’origine. Tout se passe comme si, face à l’islam, toute culture autre est un ennemi. Ne pas tenir compte de cet état de fait est simplement suicidaire.

  8. Un objectif qui doit rentrer dans le discours public est la suppression du droit d’asile. Je ne dis pas sa limitation, je dis sa suppression. Là encore, le droit d’asile moderne servait (théoriquement) à sauver les Juifs de la persécution nazie… à ceci près qu’il a été codifié après la guerre.

    Il est devenu maintenant une filière d’immigration massive de malfaiteurs. Je dis bien de malfaiteurs, parce que les « demandeurs d’asile » mentent comme des arracheurs de dents sur leurs prétendus malheurs afin d’être admis. Lisez bien le catalogue établi par Ann Coulter sur Taki Magazine, il est édifiant. Et il concerne l’immigration aux Etats-Unis, un pays qui n’a pas la réputation de laisser rentrer n’importe qui…

    http://takimag.com/article/google_internet_media_ann_coulter/print

  9. La population du continent africain s’accroît rapidement. Estimée à 140 millions en 1900, elle atteignait un milliard d’habitants en 2010. Elle en comptera 2,5 en 2050 et plus de 4 en 2100, selon le scénario moyen des projections des Nations unies (voir la figure ci-dessous). Un humain sur six habite aujourd’hui en Afrique. En 2050, ce sera un sur quatre, et plus d’un sur trois en 2100, selon ces mêmes projections.

    http://afrique.lepoint.fr/actualites/afrique-ce-choc-demographique-annonce-20-09-2017-2158490_2365.php

  10. Vous avez bien analysé tous les éléments du problème, tout y est.
    Sauf que, au final  » Supposons que les politiques de développement actuelles se transforment en politiques plus libérales, les seules susceptibles d’accompagner les pays d’Afrique et leurs habitants sur le chemin de la prospérité. » est une idéal que nous ne vivons même pas chez nous donc autant dire qu’en Afrique, il faudra encore attendre quelques années ou quelques siècles,
    Du coup évidemment tout serait réglé y compris les tendances pifométriques concernant la population africaine. Car lorsque les parents élèvent leur niveau de vie par le travail, automatiquement, les systèmes d’assurances et retraites se proposent et les modes de vie changent avec une décrue des naissances spectaculaire. Tout est lié.
    En attendant nous pays occidentaux et un certain nombre d’autres qui n’ont pas trouvé d’autre façon, ont bâti leur existence sur ce qu’on appelle un « état de droit » dont le chef (le président ou le 1er ministre, etc…) est le premier garant. Donc il ne peut être accepté des individus sur le territoire en état de non droit par définition (Trump ne peut être contesté sur le sujet même si on continue inexorablement et frénétiquement à le caricaturer). La régularisation des entrants est acceptée selon des modalités fixées par le peuple du pays concerné et non pas par la déclaration universelle des droits de l’homme justement non reconnue par les pays dont sont originaires les migrants. Ce qui montre tout de même une certaine dissymétrie d’appréciation.
    A signaler un site d’étudiants qui fait les comptes et donne un éclairage intéressant sur le phénomène :
    https://lumieresurlesmigrations.github.io/dataviz/

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