Comme si la liberté pouvait être traitée de « vide métaphysique » !

Francis Fukuyama a donné récemment (edit : avril 2018) une grande interview au Figaro sous le titre « Il y a un risque de défaite de la démocratie ». Venant de lui, auteur en 1989 du retentissant article « The end of History ? » (la fin de l’Histoire ?) – avec un point d’interrogation, il est bon de le noter – on se dit qu’il est doucettement en train de prendre acte que le consensus qu’il voyait se dégager à l’époque autour des démocraties libérales est tout aussi chahuté aujourd’hui qu’il l’était avant la chute du mur.

Fin 2015, alors que la France venait de vivre une année terrible sous les assauts du terrorisme islamiste de Daesh, c’est en pensant à sa thèse que j’avais écrit « 2015 : ‘La fin de l’Histoire’ est encore loin ! » Alors que Fukuyama avait émis l’idée que nous serions arrivés à un point de l’Histoire (le mur de Berlin allait symboliquement tomber quelques mois plus tard) où un consensus chèrement gagné s’était fait jour parmi les hommes, celui du triomphe de la démocratie libérale sur tous les totalitarismes, les attentats venaient nous rappeler brutalement que la démocratie libérale est fragile, qu’elle est perpétuellement en danger, qu’elle est attaquée de toutes parts, qu’il faut non seulement la chérir mais aussi la défendre.

À regarder l’histoire occidentale depuis le siècle des Lumières, difficile de ne pas voir que le libéralisme est rapidement devenu l’ennemi à abattre et qu’il s’est toujours trouvé des combattants dévoués pour cela au sein même de nos sociétés. Les clercs trahissent en permanence, certains qu’ils sont toujours de la supériorité de leurs grandes idées. S’il faut en passer par la force pour les imposer, ils ferment pudiquement les yeux mais ne reculent pas. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, paraît-il.

Le nazisme a rapidement perdu ses attraits, mais le communisme a continué à fasciner. Quand le stalinisme a commencé à « décevoir » nos brillants intellectuels, Mao est arrivé à point pour le remplacer. Ensuite, quand le mur est tombé, l’ayatollah Khomeini, auréolé de son retour au fondamentalisme islamiste anti-Shah et anti-USA, s’est trouvé tout prêt à prendre la relève dans les esprits totalitaires orphelins.

Maintenant que Cuba, Venezuela et islamisme tournent au même cauchemar, l’anti-capitalisme ne s’avoue pas vaincu pour autant. Il a même mis au point une martingale remarquable : abandonnant la violence frontale, il est parvenu à transformer les pénuries qui guettent inéluctablement les régimes collectivistes en une décroissance désirable au nom de la sauvegarde de la planète ; et tant pis pour les hommes qui ont besoin de tout pour sortir de la pauvreté.

On constate ainsi aujourd’hui que face aux totalitarismes dont Daesh est l’émanation la plus récente, la défense de nos sociétés peut aussi passer par une remise en cause de la démocratie libérale elle-même. Dès lors, il ne s’agit plus d’une défense mais d’une nouvelle attaque, venue de l’intérieur. Tout comme il est très difficile de résister à la tentation de surenchérir face au protectionnisme de certains pays, il est très difficile de résister à la tentation de réduire les libertés quand la liberté est attaquée.

En France, nous avons eu la loi Renseignement, l’état d’urgence prolongé et re-prolongé, et pour finir, la plupart des dispositions de l’état d’urgence ont été intégrées dans le droit commun, alors même que tous les spécialistes sont d’accord pour dire que le terrorisme se combat d’abord par du renseignement classique ciblé, pas par la surveillance de tout le monde. De la même façon, le récent attentat de Trèbes a relancé la demande d’internement des fichés S, mesure qui serait totalement contraire à l’État de droit car il s’agit de simples fiches établies par l’administration, pas d’une décision de justice à charge et à décharge.

Dans la lutte contre les totalitarismes qui voudraient nous domestiquer, c’est finalement le libéralisme lui-même qui est mis de plus en plus souvent en accusation. Tout ceci m’est revenu à l’esprit à la lecture de l’une des dernières questions du journaliste du Figaro dans l’interview précitée. Elle expose très clairement le reproche fondamental adressé au libéralisme :

« Le vide métaphysique des démocraties libérales n’est-il pas leur grand point faible ? »

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Vide métaphysique, sous-entendu absence de valeurs morales, loi du plus fort, égoïsme matérialiste – voilà en substance comment une belle partie des élites et de l’opinion comprend le libéralisme. Comment pourrait-on avoir envie de se défendre des agressions extérieures dès lors que le libéralisme, en satisfaisant nos besoins matériels et ceux-là seuls, nous aurait progressivement fait glisser dans le nihilisme et le relativisme ?

On ignore quelle « métaphysique » le journaliste a en tête pour combler le vide qu’il perçoit chez ses contemporains, mais le libéralisme a justement ceci de supérieur à tout ce qu’on a pu imaginer dans les organisations humaines qu’il n’impose aucune pensée, aucune croyance, aucun mode de vie particulier. Contrairement au communisme, contrairement au nazisme, contrairement à l’islamisme, il considère que chaque homme est le mieux placé pour définir les caractéristiques de sa propre recherche du bonheur, lesquelles n’ont aucune raison d’être les mêmes pour tous.

D’où l’importance de la liberté de culte, de la liberté d’expression et de la liberté de pensée. D’où aussi l’importance de la liberté d’entreprendre. D’où le souhait d’une autorité étatique la moins dirigiste et la moins envahissante possible. Ce sont tous ces facteurs réunis qui ont permis à l’Occident d’accéder à la richesse économique, culturelle et scientifique. Pour donner un chiffre témoin des formidables progrès réalisés, on peut citer la mortalité infantile (< 1 an) en France : de 300‰ en 1740 et 130 ‰ vers 1900, elle est tombée à 3,7 ‰ en 2016.

Si nihilisme il y a, c’est uniquement du côté de toutes les idéologies liberticides pour lesquelles la vie humaine ne compte pas au regard de leur domination et de leur préservation. On connaît la mortalité du nazisme, on connaît celle du communisme, on expérimente celle de Daesh ; et au vu de ce qui se passe au Venezuela, on est bien obligé de voir que là aussi, le régime n’est pas à quelques vies près. Non seulement les manifestations sont réprimées dans le sang, mais une fois de plus, l’échec complet du communisme crée une sous-alimentation qui est responsable d’une hausse effroyable de la mortalité infantile.

Il est d’ailleurs assez amusant d’entendre cette critique – classique – du libéralisme sur le thème des « valeurs », car très vite, lorsqu’on discute avec l’un de ses contempteurs, surgit l’accusation selon laquelle il maintient les gens dans la pauvreté la plus extrême et creuse les inégalités. Très vite, on vous incite à faire un tour du côté des Restos du coeur pour saisir tout le dénuement dans lequel il laisse les populations. Très vite, on vous explique que les richesses sont mal réparties et qu’il faut donc procéder à une redistribution autoritaire afin de restaurer un peu d’égalité entre les hommes.

Autrement dit, on accuse le libéralisme de rendre les hommes esclaves de leur confort matériel tout en l’accusant aussi de priver les hommes de tout confort matériel, une petite bande de riches exceptée. Non seulement je crois que l’exemple du Venezuela, encore lui, suffit à faire tomber cette objection du libéralisme facteur de pauvreté, mais admirons la cohérence des critiques qui lui sont adressées.

Ainsi, comble du « vide métaphysique » qui ronge les démocraties libérales, on voit chez nous des jeunes gens assis aux terrasses des cafés en train de siroter tranquillement des mojitos. Et pourquoi pas ? Qui dit que parmi eux, il n’y aurait pas un féru de philosophie, un expert en langues anciennes, un passionné d’histoire, etc. etc. Et qui dit que pour avoir droit de cité, il faudrait obligatoirement nourrir des aspirations culturelles et philosophiques élevées ? L’homme n’est pas réductible à ses consommations et ses loisirs, certes, mais à lui de le découvrir, animé par sa curiosité naturelle, à travers ce qu’il reçoit de sa famille, de ses rencontres et de sa formation scolaire.

À ce sujet, s’il y a lieu de se préoccuper du niveau effectivement peu reluisant de notre Éducation nationale, est-ce la faute du libéralisme ou celle d’une volonté socialisante forte qui refuse au nom d’un égalitarisme dévoyé de briser le monopole du mammouth et qui a trouvé le moyen de faire accéder tout le monde aux études supérieures en deux temps trois mouvements grâce au nivellement par le bas ?

Quand les terroristes de Daesh ont déboulé dans Paris pour tuer des dizaines de personnes en train de « siroter des mojitos », dîner au restaurant ou assister à un concert, ils ne se sont pas attaqué à un nihilisme, à une civilisation décadente, sans repères et sans valeur, mais à l’impudente audace d’une société développée qui croit à la liberté et qui laisse ses membres en faire usage selon leur propre responsabilité dans la limite absolue du respect de l’intégrité des personnes et de la propriété privée. Exactement ce que terroristes et totalitaires ne respectent pas. C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît.

Pas de métaphysique officielle imposée, donc, chez les libéraux – et c’est un titre de gloire. Mais un amour passionné des hommes et de leur liberté. Est-ce une valeur vaine, une coquetterie d’occidentaux sans foi ni loi trop bien nourris ?

Je crois pour ma part que c’est typiquement l’une de ces valeurs précieuses qu’on ne remarque plus quand on en jouit mais qu’on reconnaît au bruit de mort qu’elles font en s’en allant.

N’écoutons pas les grincheux, n’écoutons pas les donneurs de leçons. Continuons à boire des mojitos en terrasse avec nos amis et défendons nos libertés.


Illustration de couverture : Statue de la Liberté, New York, Aquarelle attribuée à Bartholdi, réalisée depuis le bateau qui le ramenait en France après l’inauguration (1886) – Photo personnelle.

16 réflexions sur “Comme si la liberté pouvait être traitée de « vide métaphysique » !

  1. C’est une grande solitude que vouloir défendre la liberté alors que la plupart des gens sont prêts à l’abdiquer pour avoir plus de sécurité. Lorsque j’explique que jamais depuis la nuit des temps nous avons vécu plus paisiblement, je me heurte à une incrédulité qui n’est parfois pas que polie.

    • Merci d’avoir partagé mon site 🙂 En effet, le site est tout jeune (2 mois). Pour l’instant nous faisons de la traduction d’articles américains car il y a une grande richesse de contenus venant de chrétiens américains (catholiques, orthodoxes, protestants) sur une diminution du périmètre de l’Etat qui serait plus en accord avec l’Evangile. Nous verrons par la suite si nous faisons nos propres articles.
      A bientôt!

  2. @ Le Gnôme : Oui, c’est vrai.

    @ JHdR : Merci beaucoup pour le lien. J’ai en effet remarqué qu’un compte Facebook intitulé « Le catholique libertarien » partageait assez souvent mes articles depuis peu, mais j’avoue que je n’ai pas encore pris le temps de voir de plus près de quoi et de qui il s’agissait. Ce que je vais faire sans tarder !

  3. Bien que je souscrive positivement à ce bel article de réfutation, comme à chaque fois que la philosophie libérale se trouve en situation de devoir se défendre, j’ai envie de dire « c’est un peu court jeune…dame », et surtout, c’est un peu faible.
    Cela parce que c’est toujours la même argumentation en creux, faite de dénégations sur le mode « non le libéralisme n’est pas ceci, non il n’est pas cela », trahissant la position de faiblesse dans laquelle le/la libéral(e) se laisse enfermer.
    Et ce pour quoi j’essaye, dans la mesure de mes petits commentaires, de faire prendre conscience que pour mettre en valeur le libéralisme, il manque vraiment à ses porte-bannières d’être plus offensifs, en mettant en avant des arguments positifs, qui fassent résolument briller les valeurs fortes dont le libéralisme est porteur. La liberté n’est pas un vain mot, et personne n’a idée que, par exemple, l’altruisme ou la solidarité, dont se parent hypocritement les collectivistes de tout poil, ne valent pas grand chose sans liberté pour les exercer. Mais il n’y a pas que la liberté. La tolérance, le respect, la justice, et l’égalité, ah, l’égalité! vraie valeur contre l’égalitarisme mensonger, mais jamais prise en exemple par les libéraux qui ne semblent scander comme un mantra que des « libéral, libéral ouh! vilain étatistes qui nous taxent tous nos sous, et qui rendent tout le monde pauvre! », ce qui, aux yeux de ses détracteurs, ne fait que confirmer les travers dont ils les accusent.

    Mais las, rien. Il ne faudrait pas penser que je me livre là à un plaidoyer anti-libéral, étant moi-même convaincu par les valeurs libérales, sans « mais » ni préfixe ni suffixe, prenez cela comme une auto-critique, que tout libéral qui se respecte devrait également faire. Le libéralisme ne sait pas se vendre, il ne sait pas faire rêver, et c’est pour moi une des raisons fondamentales pour lesquelles il peine tellement à se faire la place qu’il devrait avoir dans le paysage politique français. Nous nous cantonnons dans une défense à base d’arguments philosophiques qui, pour nécessaires qu’ils soient, sont impuissants à conquérir les coeurs, à galvaniser les volontés.

    La liberté, il faut se battre continuellement pour elle. Il ne suffit pas de dire « le libéral que je suis ne vous empêcherais jamais d’exprimer vos opinions, même contraire à mes convictions », il faut dire résolument « Je veux vous donner la liberté d’exprimer toutes vos opinions, même les plus déplaisantes, parce que je crois que vous avez le droit fondamental et irrévocable d’exercer cette liberté, pour votre bien, et pour le bien de tous ».

    • Bonsoir Dr Slump : Je trouve votre commentaire des plus injustes. « Un peu faible »: on ne pouvait pas me faire une remarque plus blessante.
      Mais quand même. Il y a la part réfutation : c’est logique, je réponds à un reproche que j’ai lu dans l’itw citée et c’est complètement cohérent avec les interrogations de Fukuyama sur le triomphe définitif ou pas de la démocratie libérale. Et il y a la part mise en valeur de la liberté.
      – « La liberté, il faut se battre continuellement pour elle. » : c’est ce que je dis en permanence ici et dans ce blog, et je trouve que c’est un magnifique projet.
      – « Il faut dire résolument « Je veux vous donner la liberté d’exprimer toutes vos opinions, même les plus déplaisantes, parce que je crois que vous avez le droit fondamental et irrévocable d’exercer cette liberté, pour votre bien, et pour le bien de tous » » : c’est exactement ce que je fais ici et à longueur d’articles.
      Une sélection :
      – Etre libéral, cela veut dire : https://leblogdenathaliemp.com/2017/04/02/etre-liberal-cela-veut-dire/
      – La liberté d’expression est totale ou elle n’existe pas :https://leblogdenathaliemp.com/2015/09/02/la-liberte-dexpression-est-totale-ou-elle-nexiste-pas/
      – Manuel, tu nous emmènes où comme ça : https://leblogdenathaliemp.com/2015/06/18/manuel-tu-nous-emmenes-ou-comme-ca/
      – Confessions pascales : https://leblogdenathaliemp.com/2015/06/18/manuel-tu-nous-emmenes-ou-comme-ca/
      etc… etc…

      • Je reconnais, c’est mon côté « grande gueule » révolté dans lequel je me laisse emballer avec un manque de nuance. Vous voudrez bien m’excuser si j’ai été injuste. Il n’en reste pas moins, je n’arrive pas à me départir de cette impression que les partisans du libéralisme sont comme des cibles que tout le monde peut se complaire à cribler de flèches, et que ceux-ci ne s’emploient pas assez à réagir en archer, à se montrer réellement offensifs, d’une façon qui touche la fibre humaine des gens qui ne vont pas s’intéresser aux argumentations intellectuelles. Je n’arrive pas à discerner d’où me vient cette impression. La moindre proposition d’ouverture à un peu de libéralisme est aussitôt conspuée avec une outrance démesurée, exemple, la proposition de Fillon concernant la sécu durant les présidentielles, qu’il a aussitôt et piteusement remballée. Pourquoi un tel manque d’arguments dans ces situations? Cela me désole, et me déçoit prodigieusement que toute idée libérale soit toujours descendue en flammes sans possibilité d’y opposer non pas une défense mais une vraie contre-attaque, qui renvoie leurs démolisseurs dans les cordes. Voilà.

      • On est bien obligé de répondre aux contradicteurs en montrant l’inanité de leurs arguments. Pour ce qui est de la promotion positive du libéralisme, c’est un travail de fourmi et de longue haleine. La mentalité française n’y est tellement pas préparée … y compris dans des secteurs qui devraient pourtant y être plus sensibles. Combien de chefs d’entreprise sont ravis de recevoir des subventions, d’avoir des contrats publics etc… pour eux, c’est la consécration, et la social-démocratie à la Macron, ça leur convient très bien !

  4. « Combien de chefs d’entreprise sont ravis de recevoir des subventions, d’avoir des contrats publics etc… pour eux, c’est la consécration, et la social-démocratie à la Macron, ça leur convient très bien ! »
    C’est beaucoup plus tordu que ça encore, lisez :
    « Journal de bord d’un patron : Un entrepreneur dans la crise » de Philippe Joffard ex patron de Lafuma.
    Pas de contrats publics ou de subventions en jeu mais plutôt broyé dans le microcosme bancaire parisien : connivences banques – Etat au gré des petits règlements de comptes entre oligarques et plombé par une fiscalité et des charges sociales excessives.
    Nous sommes à des années lumière d’une économie strictement libérale, ce qui ne donne aucune chance de sortir vainqueur dans la guerre commerciale avec le sud-est asiatique même avec les meilleurs atouts techniques, comme ici témoigné avec beaucoup d’humilité.

  5. pour ma part je situerais le debat a un autre niveau

    sur un plan ethéré
    le liberalisme, pour moi, est une doctrine qui prone la liberté
    la liberté c’est l’absence de régle
    donc ont peut dire que le libéralisme prone le vide (de regles)

    pour resumer « fais ce que veux » est bien un vide metaphysique

    en pratique le libéralisme absolu n’existe pas puisqu’on est tout de suite obligé d’introduire des régles imposant le respect des autres.

    sur le plan pratique

    le liberalisme absolu ne peut exister
    tout le probléme est que chaque régle supplémentaire nous raproche du totalitarisme sans qu’on puisse indiquer précisément a quel moment on bascule du libéral au totalitaire.

    en parallele moins il y a de régles, moins on est mobilisé pour défendre une liberté qu’on a déja, donc moins on est efficace alors, au contraire que les forces totalitaires savent ce qu’elles veulent et savent se mobiliser

    le probléme est que, avec les outils moderne on se reveillera trop tard pour defendre nos libertés.

    et puis il y a le pire: ceux qui font voter des lois  » pour notre bien »

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