Tous en Cène avec B16 !

ARTICLE  DE  PÂQUES  2018  Ça s’est passé pendant la Semaine sainte : Jésus prend son dernier repas avec ses apôtres et institue l’Eucharistie.

La période pascale coïncide toujours peu ou prou avec l’anniversaire du pape émérite Benoît XVI né le 16 avril 1927 (edit : et décédé le 31 décembre 2022). Il y a deux ans (edit : en 2016), son secrétaire indiquait qu’il était en train de « s’éteindre lentement ». Alors qu’il a renoncé à son pontificat (edit : en 2013), alors qu’il n’a jamais été « populaire », ni à la façon de Jean-Paul II ni à la façon de François aujourd’hui, il reste cher au cœur des Chrétiens pour sa grande bonté, sa simplicité et ses qualités intellectuelles supérieures.

Ayant été informé (edit : en 2018) par le quotidien italien Corriere della Sera que de nombreux lecteurs écrivaient au journal pour avoir de ses nouvelles, il leur a répondu récemment par un petit mot posté dans le courrier des lecteurs :

Extrait : « (…) Je suis très touché de savoir que tant de lecteurs de votre journal souhaitent savoir comment je passe cette dernière période de ma vie : je peux seulement vous dire à ce propos que, dans le lent déclin de mes forces physiques, je suis intérieurement en pèlerinage vers la maison. (…)« 

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En pèlerinage vers la maison… de Dieu, bien sûr. Nul plus que B16 n’aura cherché à se préparer à l’ultime rencontre avec le Dieu dont la révélation a éclairé toute sa vie terrestre. Dans son ouvrage en trois volumes Jésus de Nazareth(*), plus qu’une simple histoire chronologique du Christ, c’est bien « la figure et le message de Jésus » qu’il s’attache à découvrir, afin de « développer un regard sur le Jésus des Evangiles et une écoute de ce qu’il nous dit susceptibles de devenir rencontre ».

Parmi toutes les rencontres avec le Christ qu’on pourrait imaginer – et pour un Chrétien, ça peut aller d’un simple moment heureux vécu en famille ou entre amis à cet instant rare et douloureux mais sublime où le Lt-Col. Beltrame a pris le risque de mourir pour sauver son prochain, en passant par la contemplation pleine de points d’interrogation d’un ciel d’été étoilé – je vous propose aujourd’hui, veille de Pâques, veille de Résurrection, de nous arrêter un instant avec B16(*) sur la plus mystérieuse de toutes, l’Eucharistie, ce mot voulant dire action de grâce, remerciement.

L’Eucharistie, ce moment de la messe aussi appelé Communion, où les Chrétiens partagent le pain et le vin comme étant véritablement le corps et le sang du Christ versés pour nous tous en rémission des péchés, a été instituée par Jésus lui-même, lors de la Cène. Ce dernier mot vient du latin cena qui signifie repas, dîner. La langue espagnole a gardé cena pour désigner tous les repas, mais en Français, Cène ne s’applique qu’au dernier repas que le Christ a pris avec ses apôtres. C’est un point que je n’hésite pas à répéter à mes 6ème du catéchisme, histoire de les familiariser avec l’orthographe et le sens de ce mot peu usité.

• Il existe des questionnements pour savoir si la Cène était bien le repas de la Pâque juive. Si l’on s’en tient aux Evangiles synoptiques, c’est-à-dire à ceux de Marc, Luc et Matthieu, la réponse est oui. Le premier jour des pains sans levain, le jeudi veille de la fête de la Pâque qui tombe un vendredi cette année-là, des disciples sont envoyés par Jésus pour faire les préparatifs. Le soir même, Jésus les rejoint pour le repas :

« Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » (…) Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. » (Mc 14,12-17)

Jésus étant jugé et crucifié le lendemain vendredi, ceci suppose qu’il est jugé et crucifié le jour même de la fête de la Pâque. Compte tenu de l’importance de cette fête pour les juifs, on conçoit mal une exécution ce jour-là. Cette chronologie semble donc compromise, d’autant que Jean en propose une autre dans son Evangile :

Jésus a bien pris son dernier repas le jeudi soir, mais ce n’était pas le repas de la Pâque. Il a bien été jugé et exécuté le vendredi ; pas pendant la fête, mais la veille, c’est-à-dire le « premier jour des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal ». La fête de la Pâque a eu lieu le samedi, alors que Jésus reposait dans son tombeau, et la Résurrection a bien eu lieu le dimanche.

La chronologie de Jean semble plus probable historiquement, mais elle a pourtant été écartée presque d’emblée. D’une part, la coïncidence temporelle qu’il établit entre l’immolation des agneaux pascals et la mort du Christ (le vendredi) est apparue comme un arrangement volontaire de sa part pour donner une résonance théologique à la mort de Jésus ce jour-là précisément. Or les Evangiles n’en font nulle mention explicite. D’autre part, toutes les caractéristiques de la Cène en font un événement intimement lié à la tradition de la Pâque juive. Nier son caractère pascal semblait problématique.

Ce qu’on peut dire cependant du dernier repas du Christ, c’est que Jésus, qu’il ait effectivement célébré la Pâque juive ou non, nous propose une nouvelle Pâque, sa Pâque à lui, où il se donne lui-même comme agneau pascal, avec la vie éternelle dans le royaume de Dieu comme horizon. Alors que les Juifs célèbrent la sortie d’Egypte où ils étaient retenus en esclavage par le Pharaon, alors donc qu’ils célèbrent en quelque sorte le passage de l’esclavage à la liberté, Jésus nous invite à une Pâque d’un sens nouveau, celui du passage de la mort à la vie.

• Il n’en reste pas moins que les paroles prononcées par Jésus lors de la Cène (« mon corps et mon sang livrés pour vous et pour la multitude ») semblent difficilement acceptables pour nos mentalités modernes. Jésus annonce le royaume de Dieu, il annonce la bonne nouvelle de la vie éternelle, mais il annonce aussi le sang versé par sa mort sur la croix. Comment Dieu peut-il en faire en même temps le porteur d’un message d’amour et une  victime expiatoire ?

Comme le rappelle B16, les paroles de la Cène ont beau être très sûres du point de vue historique, elles peuvent paraître choquantes et contradictoires. Mais pour lui cependant, il n’y a pas de contradiction :

Les hommes sont libres de croire ou non, et Dieu sait qu’ils lui auront souvent dit « non » ! Luc nous montre que dès le début de sa vie publique, Jésus essuie les refus de ses compatriotes de Nazareth où il a vécu pendant 30 ans. Après avoir lu un texte d’Isaïe, Jésus annonce que ce passage des écritures s’accomplit grâce à lui. Inacceptable présomption, pour ceux qui l’écoutent dans la synagogue :

« À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. » (Luc 4, 28-30)

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Dans l’expression « mon corps et mon sang livrés pour vous et pour la multitude », les mots peut-être les plus importants sont « pour vous et pour la multitude », c’est-à-dire pour tous les hommes, qu’ils soient d’aujourd’hui, d’ici, d’ailleurs ou de demain. C’est par amour, afin que la vie éternelle s’ouvre à « la multitude » que Dieu se donne.

Ce qui fait dire à B16 que la croix, appréhendée à partir de la Cène et de la Résurrection,

« est justement l’extrême radicalisation de l’amour inconditionnel de Dieu – amour dans lequel, malgré toutes les négations de la part des hommes, il se donne lui-même, prend sur lui le Non des hommes, l’attirant ainsi dans son Oui. »

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• Reprenons l’ensemble des faits et gestes de Jésus lors de la Cène tels qu’ils sont rapportés dans l’Evangile de Luc :

« Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. » (Luc 22,19-20)

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Tous les mots comptent. Jésus prend le pain et le vin. C’est normal, nous assistons à un repas. Puis il rend grâce. Ce faisant, il s’inscrit dans la tradition : pas de repas sans prière de remerciement à Dieu qui pourvoit à nos besoins.

Mais, de façon plus profonde, Jésus remercie par avance son Père du fait qu’au-delà des souffrances de la croix, il ne l’enverra pas à la mort. Comme le dit B16, « il rend grâce pour le don de Résurrection ».

C’est précisément pour cela que l’ensemble des paroles et des gestes de Jésus ont été retenus dans la messe du dimanche sous le nom d’action de grâce ou Eucharistie, laquelle n’est pas autre chose qu’une rencontre permanente avec le Ressuscité.

Ensuite, il rompt le pain. C’est le geste du père pour ses enfants, c’est le geste du partage et de l’hospitalité, le geste qui montre qu’il y aura assez à manger (et assez d’amour) pour tous. Le fait de partager crée une communion, une communauté, et jusqu’à une Église.

Et c’est aussi le geste qui fera que le dimanche suivant, après la Résurrection, les pèlerins d’Emmaüs qui ont rencontré Jésus ressuscité, sans le reconnaître d’abord, le reconnaitront, tandis qu’ils sont à table ensemble (Luc 24, 30-31).

Nous avons déjà parlé du corps et du sang versés. Nous arrivons donc au commandement « Faites cela en mémoire de moi ». Qu’est-ce au juste que Jésus nous demande de faire ? Un banquet commémoratif de la Pâque, fût-elle sa Pâque ? Probablement pas ; la Pâque est une vieille tradition juive très codifiée qui n’a pas besoin de Jésus pour exister.

La demande de Jésus ne relève pas de la tradition, elle relève d’un monde entièrement nouveau, d’un esprit nouveau : le partage du pain instaure l’Eglise, l’action de grâce est rencontre avec le Ressuscité, et les paroles de la transsubstantiation (ceci est mon corps, ceci est mon sang) témoignent de l’amour inconditionnel de Dieu.

Bien sûr les disciples ne saisiront pas tout cela d’un seul coup. C’est progressivement, que ces éléments leur deviendront clairs. Mais très vite, et très logiquement, l’Eucharistie est devenue la cérémonie du matin du dimanche, jour de la Résurrection.

Et très vite, elle a été détachée du simple repas pour ne plus concerner que les aspects liturgiques. C’est frappant dans la Cène de Fra Angelico (ci-contre) : il y a bien une table et une nappe, mais plus aucun des objets usuels des repas. L’artiste nous place devant l’autel, pas à table.

Pour conclure, comment définir l’Eucharistie ? Je laisse la réponse à B16 : 

« L’Eucharistie est le nouveau culte qui remplace les sacrifices du Temple : glorification de Dieu dans la parole, mais dans une parole qui s’est faite chair en Jésus, et qui désormais, à partir de ce corps de Jésus qui a traversé la mort, concerne l’homme tout entier, toute l’humanité – et devient le commencement d’une nouvelle création. »


Je vous souhaite un excellent week-end pascal ! S’il vous prenait l’envie de succomber à quelques lectures pieuses, j’ai le plaisir de vous informer que j’ai regroupé tous mes articles directement religieux dans la page « Jésus de Nazareth » qui figure maintenant dans le menu de ce blog, juste sous la photo de couverture.


(*) Jésus de Nazareth, De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection. Joseph Ratzinger, Editions du Rocher, 2011.
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Illustration de couverture : « Cène » – Huile sur toile par Philippe Haroche, ami avocat et surtout peintre – Photo personnelle.

14 réflexions sur “Tous en Cène avec B16 !

  1. Bonjour . Jésus est l accomplissement de la loi il est donc acquis qu’ il a célébré la pâque .pour mémoire le jour ce terminait au couche du soleil et de ce fait le vendredi commençait vers 18h environ

  2. Pingback: Tous en Cène avec Benoît XVI ! | Contrepoints

  3. Bonnes fêtes de Pâques Nathalie, et à tous vos lecteurs. Notre messe de veillée Pascale, hier soir, était belle, émouvante et joyeuse. Notre église était pleine, et la messe a duré 3 h 🙂 Je ne sais pas ce qu’il en est en métropole de nos jours, mais à la Réunion, pour parler de ce que je connais, foi et ferveur ne sont pas de vains mots …

    • Bonjour Pheldge, et très Joyeuses Pâques à vous et votre famille !
      Ici aussi les veillées pascales sont toujours longues. On y lit de nombreux textes de l’Ancien Testament et il y a aussi parfois des baptêmes, donc c’est une vraie veillée en attente de la Résurrection.
      Pour ma part, j’ai assisté à la messe de Pâque en chant grégorien de Notre-Dame de Paris. Entre les fidèles et les touristes, la cathédrale était pleine à craquer. Je ne sais si l’ambiance était recueillie, car il y avait beaucoup de mouvement, mais vu tout le monde qui s’est présenté pour la communion, je dirais que oui. Je vais vous envoyer une photo 🙂

  4. J’aime bien B16. Jean-Polsky était pas mal non plus. C’est quand même lui qui a niqué les communistes, ce qui fut une belle revanche après toutes les saloperies infligées par l’URSS au christianisme, et plus particulièrement à l’Eglise catholique (hostilité envers Rome qui demeure, aujourd’hui, au Kremlin : encore une truanderie des poutinistes, qui vantent le soi-disant « christianisme » de leur idole).

    François Mitterrand me plaît moins. Il est retors, joueur sur les deux tableaux, faussement proche du peuple — gauchiste, en un mot.

    • Je trouve que le distingo qui s’installe dans l’opinion publique (ou du moins dans une certaine opinion) entre B16, qualifié de « grand pape » érudit et profond, et François, qualifié parfois d’antéchrist, de fossoyeur du christianisme, d’idiot utile de l’Islam et autres stupidités du même genre que j’ai déjà lues et entendues – je trouve donc que ce distingo est terriblement superficiel. Il fait l’impasse complète sur toute la théologie, sur tous les Evangiles, et tend à ravaler les papes au niveau des hommes politiques pour un certains nombres de sujets qui occupent notre actualité. C’est d’autant plus ridicule que beaucoup des grand admirateurs actuels de B16 s’en contrefichaient totalement quand il était pape.

      Il se trouve que pour marquer les 5 ans de pontificat de François, a été publié récemment (mars 2018) un ouvrage collectif en 11 petits volumes intitulés : « La théologie du pape François ».
      B16 a été pressenti pour en écrire la préface. Il a répondu par lettre en disant d’abord :
      « J’applaudis cette initiative qui veut s’opposer et réagir au préjugé insensé selon lequel le Pape François serait un homme purement pratique, privé d’une formation théologique ou philosophique particulière, alors que moi j’aurais été uniquement un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien aujourd’hui. »
      [Ensuite il a décliné l’offre de préfacer pour 2 raisons : 1. Il est trop affaibli pour entreprendre rapidement la lecture approfondies des 11 ouvrages. 2. Il s’étonne de la présence parmi les auteurs d’un théologien allemand qui a pris position contre l’autorité du magistère papal.]

      Tout ça pour dire que les Papes, chacun à leur façon, donnent corps aux vertus théologales : foi (B16), espérance (JPII), charité (François). Jésus-Christ nous a donné un commandement nouveau :
      « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34-35).

      Début de son pontificat, François nous invite instamment à suivre le Christ selon deux axes qui se recoupent et qui reviennent toujours et toujours dans ses propos : faire preuve de miséricorde, et nous décentrer afin d’être présents aux périphéries de la société. Dans notre actualité, tout ceci concerne notamment la place des divorcés remariés et des homosexuels dans l’Eglise, et l’accueil des migrants. Pour ma part, je ne fais pas reproche au pape de nous pousser à nous décentrer et à prêtre attention aux autres.
      Voir mon article : « @Pontifex_fr : message de soutien au Pape François » (4 avril 2015)
      https://leblogdenathaliemp.com/2015/04/04/pontifex_fr-message-de-soutien-au-pape-francois/

      En revanche, il m’arrive de trouver qu’il tombe un peu trop dans le piège qu’on veut lui tendre en lui faisant prendre des positions politiques, ainsi que je l’ai dit dans cet autre article :
      « Le Pape se prendrait-il pour un simple politicien ? » (26 août 2017)
      https://leblogdenathaliemp.com/2017/08/26/le-pape-se-prendrait-il-pour-un-homme-politique/
      « La centralité de la personne humaine » (expression de B16) n’implique pas la mise en place de politiques socialistes, c’est même tout le contraire, et c’est du reste ce que je défends dans ce blog.
      Je trouve qu’avec son texte sur l’accueil des migrants, comme déjà avec son encyclique Laudato Si’, le pape s’est montré « imprudent » et qu’il a outrepassé sa mission en nous imposant un débat politique étroit et partisan. Oui, la « centralité de la personne humaine » doit être rappelée sans relâche en cette période de tension entre communautés et d’appels insistants au repli sur soi, mais ceci ne doit pas nous empêcher de nous livrer à une analyse beaucoup plus approfondie et plus vaste que celle du pape en terme de développement économique.

      • La charité est individuelle… Le pape François la prône systématiquement sur le terrain politique, plus particulièrement concernant l’immigration. Que le christianisme inspire la politique, c’est une chose. Mais en l’occurrence, le pape ne fait qu’emboîter le pas à des millions de responsables politiques, intellectuels médiatiques, journalistes vedettes, militants, fonctionnaires internationaux… On n’a pas vraiment besoin de lui pour ça.

        On a besoin de lui pour nous appeler à la charité individuelle, qui est bien plus difficile que l’assentiment passif au politiquement correct, qui, lui, ne pose aucun risque.

        De plus, on peut parfaitement soutenir que le soutien à l’immigration de masse est, justement, contraire à la charité. C’est mon cas. Je prétends qu’encourager le Grand remplacement est, à long terme, contraire aux intérêts des immigrés comme des autochtones. Inviter les gens à quitter définitivement leur pays, leur culture, leurs racines, les tombes de leurs ancêtres, pour des pays où ils ne peuvent pas réussir, sauf en détruisant la société en place et encore, dans un mouvement qui nécessairement détruit la famille, car il fait des enfants des étrangers pour leurs propres parents, enfants qui reprocheront plus tard à leurs parents de leur avoir infligé cette souffrance, c’est tout sauf charitable.

  5. Treize à table. Avec le Judas.
    Il parait que Sa Sainteté Gaucho de la Pampa a demandé à B16 de préfacer son dernier ouvrage. Préface qu’il a ensuite censurée. Ce pape est un Judas. Et peut-être même l’Antéchrist.
    D’ailleurs dans les cités, savez-vous comment on appelle les clandestins ? Pardon, les migrants ? Euh non, les réfugiés ?
    Les lampédouz.

    • Heu, vous pourrez lire mon commentaire ci-dessus. L’antéchrist : et quoi encore !
      Quant à l’affaire de la préface : ne mélangeons pas tout. 1. Ce n’est pas un ouvrage du pape dont il est question, mais un ouvrage collectif sur sa théologie. 2. Ce n’est pas François qui a demandé à B16 de préfacer, mais Mgr Dario Edoardo Vigano, préfet du secrétariat pour la Communication. 3. Le refus de B16 de préfacer est motivé par les 2 raisons que j’ai données plus haut. Pas par une animosité particulière envers son successeur. 4. La préface n’a pas pu être censurée vu qu’elle n’a pas été écrite.
      Le vatican avait publié d’abord des extraits de la lettre de B16, en faisant l’impasse sur ses réticences à l’égard du théologien Peter Hünermann. C’est effectivement un grosse boulette de la part de Mgr Dario Edoardo Vigano qui a démissionné suite au tollé. La lettre a finalement été publiée dans son intégralité.

    • Si ce n’est l’Antéchrist, le Pape François est imprégné de Théologie de la Libération, marxiste. C’est pourquoi il plait tant à la gauche. Etait-il vraiment nécessaire qu’il lave les pieds à des jeunes musulmans ? Qu’il ramène au Vatican 2 familles musulmanes alors qu’il revient de pays où les Chrétiens d’Orient sont persécutés ?
      Il a pris une bonne dizaine de kilos, indice qu’il a un faible pour la bonne chère. Ce qui l’humanise plus que toutes ses provocations politiques.

      • Le pape vient d’un continent qui a élaboré cette Théologie de la Libération. S’il a pu en être influencé, il n’en fut jamais un soutien. D’après des observateurs religieux qui lui sont proches, « la position de Jorge Mario Bergoglio est celle, traditionnelle, de l’Eglise : les pauvres sont considérés comme un objet d’attention, de compassion et de charité (…) mais pas comme des acteurs ». Il est en ligne avec la doctrine sociale de l’église, laquelle n’est pas marxiste, mais n’est pas très libérale non plus.
        On peut reprocher beaucoup de choses au pape, mais lui reprocher d’avoir ramené 2 familles musulmanes et pas chrétiennes, d’avoir laver les pieds de jeunes musulmans, c’est un peu comme reprocher à Jésus d’être aller chez un collecteur d’impôt (qui travaillait pour les Romains), d’avoir pardonné à la femme adultère, d’avoir embrasser un lépreux etc.. bref d’aller chez des gens considérés de mauvaise vie. D’ailleurs, ça a été beaucoup reproché au Christ. Même chose avec Pierre qui est allé chez l’occupant, le légionnaire romain. Dieu parle à tous les hommes. Catholique veut dire universel.
        Le pape nous pousse le plus loin possible dans la foi et la charité. On ne peut pas lui reprocher de faire cela, c’est typiquement sa mission : annoncer l’Evangile.
        Là où il dépasse sa mission, à mon avis, c’est quand il fait comme s’il était un dirigeant politique chargé de résoudre dans l’instant des pb concrets en évoquant des mesures à prendre qui ne sont absolument pas de son ressort. Mais de toute façon, le pape n’a justement aucun rôle politique, et son influence ne peut être que morale. A chacun du fond de sa conscience, de voir comment transformer ça dans sa vie.

  6. Effectivement, on ne peut lui reprocher d’avoir ramené 2 familles musulmanes et pas chrétiennes, et d’ailleurs je ne doute pas que ses actions, de portée symbolique, soient décidées en concertation avec des communicants. Mais quid des Coptes ? pourquoi pas un geste aussi fort en leur faveur, qui aurait donné une impression d’équilibre ? François me donne le désagréable sentiment de « taper fort sur sa base », en culpabilisant ses ouailles, et de multiplier les gestes de bienveillance envers « la concurrence » …
    Je trouve ça assez maladroit !

  7. Chère Nathalie,
    Puisque vous parlez de l’Eucharistie peut-être pourrez-vous répondre à une question que je me pose: J’ai grandi dans la religion catholique mais je n’ai plus la foi. Cependant je vais de temps en temps à la messe, disons pour méditer. J’aime aussi communier (sans y croire et sans m’être confessé bien sûr). Est-ce manquer de respect au prêtre et à mes voisins?

    • « Est-ce manquer de respect au prêtre et à mes voisins? » :
      Vous seul pourriez dire quelles sont vos dispositions de coeur et d’esprit en ces circonstances, et Dieu, qui, seul, sonde les reins et les coeurs. Mais certainement pas moi. Si vous continuez à aller à l’église de temps en temps et si vous allez parfois communier, c’est probablement plutôt que vous cherchez quelque chose … ou que vous ressentez un manque …

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